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NOTE DE CONJONCTURE SUR LA
COMPETITIVITE DE LA FILIERE
COTON AU BURKINA FASO
CCOOMMMMEENNTT AAMMEELLIIOORREERR LLAA CCOOMMPPEETTIITTIIVVIITTEE
DDUU CCOOTTOONN BBUURRKKIINNAABBEE DDAANNSS UUNN CCOONNTTEEXXTTEE
DDEE CCOONNCCEESSSSIIOONN DDEE LLAA FFIILLIIEERREE ??
Clermont Ferrand, Septembre 2005 Rédigée par :
KABORE Hamadou
Economiste – Inspecteur des impôts
hkabore2000@yahoo.fr
1
RECOMMANDATIONS
Le coton constitue l’une des principales ressources du Burkina Faso. Il représente environ
60% des recettes d’exportations totales du pays. Depuis 1998, nous assistons à une diminution
des revenus due en partie à une déprime des cours mondiaux et surtout aggravée par les
subventions accordées par les pays industrialisés à leurs producteurs. Face à cette situation
l’avenir de la filière devient incertain. Outre les effets négatifs sur la compétitivité engendrée
par la chute des prix du coton sur le marché mondial, plusieurs autres facteurs sont à prendre
en considération. Il s’agit :
- des modes de culture ;
- des modes d’organisation ;
- des coûts de transport ;
- de la concurrence des fibres synthétiques ;
- de la concurrence par rapport aux autres cotons de la zone ;
- de la concurrence américaine et européenne.
Dans le but d’améliorer la compétitivité de la filière et relever les défis de la croissance
économique, le Burkina Faso se doit de prendre un certain nombre de mesures.
Sur le plan organisationnel, plusieurs efforts ont été consentis par l’Etat, notamment
l’ouverture du capital de la SOFITEX aux producteurs et la concession de la filière à travers
l’arrivée de nouveaux opérateurs dans les zones cotonnières de l’Est et du Centre. Tout en
conservant les acquis de l’intégration verticale de la filière, le renforcement du rôle joué par le
producteur doit se poursuivre de sorte que celui-ci soit au cœur du processus de décision. La
consolidation des pouvoirs des cotonculteurs se fera à travers leur accès au crédit, le
renforcement de leurs capacités professionnelles et techniques et le raffermissement du rôle et
des pouvoirs du comité de gestion de la filière dans les prises de décision. En conséquence,
l’accent doit être mis sur la régulation pour éviter les risques de capture de la rente par les
concessionnaires.
De plus, les actions suivantes doivent être entreprises à moyen et à long terme :
- la construction de pistes rurales et de magasins ;
- le développement d’une industrie nationale de transformation du coton ;
- la mise en place d’une bonne politique de gestion du risque ;
- la valorisation au niveau local de la graine de coton à travers des usines de production
d’huile et de tourteaux ;
- la maîtrise de la dégradation des sols et de l’environnement ;
- l’implication du secteur privé dans l’enlèvement et l’acheminement du coton vers les
usines d’égrenage ;
- la promotion de la recherche en vue de la découverte de nouvelles variétés plus
performantes.
Le développement de la filière coton doit enfin s’inscrire dans une dynamique communautaire
qui intègre l’agenda adopté par l’UEMOA relatif à la compétitivité de la filière dans la zone.
2
LISTE DES ABREVIATIONS
BF : Burkina Faso
BIB : Banque Internationale du Burkina
BICIA-B : Banque Internationale pour le Commerce, l'Industrie et l'Agriculture du Burkina
CMDT : Compagnie Malienne du Développement des Textiles
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FILSAH : Filature du Sahel
GPC : Groupement des Producteurs de Coton
GPE :
INSD :
Gestion de la Politique Economique
Institut National de la Statistique et de la Démographie
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PNB : Produit National Brut
SOCOMA : Société Cotonnière du Gourma
SOFITEX : Société des Fibres et Textiles
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UNPC-B : Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina
3
TABLE DES MATIERES
RECOMMANDATIONS………………………………………………………………………
LISTE DES ABREVIATIONS………………………………………………………………...
TABLE DES MATIERES……………………………………………………………………..
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………………….
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA FILIERE…………………………………………..
1- La place du coton burkinabé sur le marché mondial ………………………………..
2- Les facteurs de la baisse de compétitivité…………………………………………...
2.1- Les facteurs internes……………………………………………………….
2.1.1- Les modes de culture…………………………………………….
2.1.2- Les coûts de transport……………………………………………
2.1.3- L’organisation de la filière………………………………………
2.2- Les facteurs externes………………………………………………………
2.2.1- La baisse des cours du coton sur le marché mondial…………….
2.2.2- La concurrence par rapport aux autres cotons de la zone………..
2.2.3- La concurrence américaine et européenne……………………….
2.2.4- La concurrence des fibres synthétiques………………………….
CHAPITRE II : LES MODES D’ORGANISATION DE LA FILIERE………………………
1- Evolution institutionnelle et organisationnelle de la filière coton au Burkina Faso...
1.1- Rappels historiques………………………………………………………...
1.2- Situation organisationnelle actuelle de la filière coton au Burkina Faso….
2- Impact des modes d’organisation sur l’amélioration de la compétitivité…………...
2.1- Appréciation sur le type de concession……………………………………
2.2- Impact de la libéralisation sur la compétitivité de la filière……………….
3- Etude comparative de la filière cotonnière burkinabè par rapport à celle du Mali….
CHAPITRE III : CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS……………….
1- Le renforcement du cadre institutionnel…………………………………………….
2- L’urgence d’une bonne politique sectorielle de la filière coton au niveau régional...
Références bibliographiques…………………………………………………………………...
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4
INTRODUCTION GENERALE
Les recettes issues de la production du coton constituent irréfutablement un atout pour le
Budget de l’Etat et un moyen de réduction de la pauvreté de la classe paysanne. Pour un pays
en voie de développement comme le Burkina Faso (BF) où 46,4%1
de la population vit en
dessous du seuil de pauvreté, cette importance n’est plus à démontrer. En effet, cette ressource
qualifiée « d’or blanc » représente environ 6,5% du Produit National Brut (PNB) du pays,
66% des ses recettes d’exportation agricoles et 60% des recettes d’exportation totales.2
Elle
fait vivre directement ou indirectement plus de deux millions de personnes et occupe par
conséquent une importance stratégique dans la lutte contre la pauvreté et le développement de
l’économie nationale. Les producteurs de coton ont aussi un plus grand accès au crédit (56%
*contre 3% pour le pays) et au service d’encadrement (42% contre 20%).3
La filière a connu un essor considérable durant ces dernières années, qui s’explique surtout
par les effets positifs engendrés par la dévaluation du Franc CFA en 1994, le pays étant
« Price taker ». Ainsi la production a atteint le record de 575 000 tonnes de coton graine pour
la campagne 2004. Au niveau institutionnel, plusieurs réformes ont été entreprises notamment
le passage d’un système intégré qui a montré ses limites à un système de concession. Ces
réformes ont pour objectifs une meilleure coordination de l’action des différents acteurs. En
dépit de ces multiples efforts, l’avenir du coton burkinabé demeure incertain dans la mesure
où sa compétitivité est fortement compromise à moyen et à long terme du fait des subventions
accordées à leurs producteurs par l’Union Européenne (UE) et les Etats-Unis. Face à cette
situation, certains pays producteurs de la zone franc ont exprimé leur mécontentement par
rapport à des politiques agricoles du Nord qu’ils considèrent comme étant « anti-
concurrentielles ».4
Dans un contexte marqué d’une part, par un marché mondial de plus en plus exigent et d’autre
part, par une volatilité accrue des cours mondiaux, n’est-il pas fondamental de se poser des
questions sur les moyens à mettre en œuvre pour améliorer la compétitivité du coton
burkinabé? La forme actuelle de libéralisation de la filière est-elle la meilleure ? Notre thème
d’étude : « Comment améliorer la compétitivité du coton burkinabé dans un contexte de
concession de la filière ? », revêt alors une importance capitale. Cette interrogation est certes
pertinente au vu des enjeux que représente la filière pour un pays enclavé comme le Burkina
Faso. Cependant la réponse à une telle question n’est pas chose aisée, en raison de la jeunesse
de certaines réformes et de l’indisponibilité de données transversales permettant d’avoir un
recul suffisant et de faire des comparaisons avec les autres pays producteurs. Au delà des
facteurs traditionnels de compétitivité de la filière, nous faisons l’hypothèse que ceux relatifs
au cadre institutionnel sont aussi déterminants, et méritent donc une attention particulière.
Notre analyse se structurera autour de trois parties essentielles. Dans une première partie,
nous ferons une présentation de la filière. En deuxième partie, les modes d’organisation seront
évoqués, ce qui nous permettra de formuler des recommandations en vu de l’amélioration de
la compétitivité dans la troisième partie.
1
Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) , Burkina Faso, Profil de pauvreté 2003.
2
Ministère de l’agriculture et des ressources halieutiques Burkina Faso, août 2002.
3
Araujo Bonjean C, Combes J.L. (Eds) 2001. Modes d’organisation des filières et lutte contre la pauvreté : les
cas du coton et du cacao, Edition du Ministère des affaires étrangères, Paris.
4
Ces pays sont : le Bénin, Burkina Faso, le Tchad et le Mali.
5
CHAPITRE I - PRESENTATION DE LA FILIERE
Un aperçu général sur la filière coton au Burkina Faso passe nécessairement par la
connaissance de sa place sur le marché mondial, des déterminants de sa compétitivité et des
défis à relever.
1- La place du coton burkinabé sur le marché mondial
Une analyse descriptive de la filière nous permettra de situer sa place sur le marché régional
et international ainsi que son poids sur l’économie nationale.
Graphique 1: Production cotonnière du Burkina de
1990 à 2004
0
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
600 000
700 000
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Années
ProductionenTonnes
Production/Coton Graine Production/Coton Fibre
Source : Compilations base de données FAO, 2004 et Ministère de l’agriculture Burkina Faso.
D’une production de 189 543 tonnes de coton graine en 1990, le Burkina Faso a réalisé au
titre de la campagne 2004 une production de 575 000 tonnes (Graphique1). De même, la
production et l’exportation de coton fibre ont connu des augmentations significatives. Ainsi la
production de fibre est passée de 77 318 tonnes en 1990 à 163 000 tonnes en 2003 soit une
croissance de plus de 50% en une décennie. De 58 664 tonnes de coton fibre en 1990, le
niveau des exportations atteint 94 792 tonnes en 2003.
Graphique 2: Exportations de coton fibre du Burkina de
1990 à 2003
0
25 000
50 000
75 000
100 000
125 000
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Années
ExportationsenTonnes
Sources : Compilations base de données FAO, 2004 et Ministère de l’agriculture BF.
6
Commentaires :
Le graphique 2 illustre bien cette performance, en effet, cette évolution dans le niveau de la
production a contribué à hisser le Burkina Faso au 3ème
rang des pays africains producteurs de
coton, après l’Egypte et le Mali, avec 12,5% de la production africaine. Il occupe le 14ème
rang mondial avec 0,9% de la production mondiale.5
A l’image des autres pays africains de la
zone franc producteurs de fibre, la qualité du coton burkinabé ne fait aucun doute du fait de sa
récolte manuelle. La filière burkinabé est considérée comme l'une des plus performantes de la
zone ouest africaine. La production a lieu dans les régions de la Comoé, de la Kossi, du
Mouhoun et du Kénédougou situées dans l'ouest du pays. Cette culture se présente sous la
forme d'exploitations de type familial, de superficie souvent restreinte (environ 1 hectare),
mais pouvant parfois atteindre 20 à 30 hectares.6
Le coton burkinabé occupe assurément une bonne place sur le marché mondial tant du point
de vue du volume de sa production que de la qualité de sa fibre, avec cependant des menaces
qui pèsent sur sa compétitivité.
2- Les facteurs de la baisse de compétitivité
Malgré une production remarquable au cours des dernières années, la filière connaît
néanmoins d’énormes difficultés. Les facteurs de baisse de compétitivité ne sont pas à
rechercher au niveau de la qualité de la fibre qui possède un avantage comparatif certain.7
Les
causes explicatives de cette baisse peuvent être classées en deux catégories : les facteurs
internes et les facteurs externes.
2.1- Les facteurs internes
Plusieurs facteurs contribuent au niveau local à la réduction de la compétitivité de la filière.
Ce sont :
2.1.1- Les modes de culture :
La majeure partie des champs de coton sont exploités par des paysans qui pratiquent
généralement une culture extensive pas fortement mécanisée avec de faibles utilisations
d’engrais, de pesticides et de machines agricoles. Le coût élevé en engrais explique sa faible
utilisation. Cette situation joue énormément sur le rendement à l’hectare qui se situe à une
moyenne de 10 464 Hg/ Hectare durant les dix dernières années.8
De plus, la culture pluviale
est prédominante rendant incertaines les récoltes qui dépendent des aléas climatiques.
2.1.2- Les coûts de transport
Le niveau des coûts de transport constitue également un handicap pour la compétitivité. En
effet, le mauvais état des pistes rurales rend difficile, l’accès aux zones cotonnières et par voie
de conséquence génère des difficultés dans l’acheminement vers les usines d’égrenage.
5
DAGRIS, Programme GPE, notes de séminaire, estimations 2004/2005.
6
Secrétariat de la CNUCED.
7
Cadre stratégique pour le développement de la filière coton au Burkina Faso ; Ouagadougou, le 18 juin 2004 ; P1
8
Statistiques de la FAO
7
Cette situation est beaucoup plus préoccupante pendant la saison pluvieuse. En janvier 2005,
un besoin d’aménagement et d’entretien de 1 330 kilomètres de pistes rurales avait été
identifié.9
2.1.3- L’organisation de la filière
L’organisation de la production est aussi un facteur très important pour la compétitivité de la
filière, nous aborderons cet aspect dans la seconde partie de cette étude.
En plus des modes d’organisation, il faut souligner l’absence d’une véritable industrie
nationale capable d’absorber une partie importante de la production en cas de défaillance du
marché international. Les unités industrielles absorbaient 42%10
de la production de fibre.
Cependant, depuis la fermeture de Faso Fani en mars 2001, la seule société présente
actuellement sur le marché, la Filature du Sahel, (FILSAH), n’exploite que 3% de la
production de fibre.
2.2- Les facteurs externes
Plusieurs facteurs externes contribuent à porter un coup sérieux à la compétitivité de la filière
au Burkina Faso. Nous retiendrons pour l’essentiel quatre facteurs.
2.2.1- La baisse des cours du coton sur le marché mondial
Au cours des décennies passées, le cours mondial du coton a connu des fluctuations
considérables comme en témoigne le graphique 3. Ces variations constituent un véritable
handicap pour les pays d’Afrique de la zone franc producteurs de coton qui rencontrent
d’énormes difficultés dans la mise en œuvre de véritables politiques de gestion du risque.
Graphique 3 : Evolution du prix mondial du coton fibre
Sources : Michel Fok A.C. “Préserver un futur au coton africain’’
9
Op. Cit.
10
Base de données FAO, 2004
8
2.2.2- La concurrence par rapport aux autres cotons de la zone
Le coton burkinabé subit de plein fouet la concurrence des autres cotons des pays africains
producteurs. En effet, la commercialisation sur le marché mondial s’effectue en ordre
dispersé, au bénéfice des filateurs qui achètent au moins offrant. La concurrence entre ces
pays producteurs s’exerce au détriment des paysans.
2.2.3- La concurrence américaine et européenne
Les subventions accordées à leurs producteurs par les pays du Nord constituent à n’en pas
douter une entrave à la libre concurrence. A titre illustratif, les Etats-Unis à eux seuls versent
3,2 milliards de dollars à leurs 25 000 producteurs, 1,6 milliard de dollars de crédits à
l’exportation. La conséquence est que le cours mondial du coton a baissé de 50% entre 1997
et 2002 grâce en partie à ces aides; causant ainsi au titre de la campagne 2001/2002, un
manque à gagner de 40 milliards de francs CFA (plus de 60 millions d’euros) au Burkina,
dont 10 milliards aux seuls producteurs (15 millions d’euros).11
Ces subventions contribuent à la couverture de 40% du marché mondial par les américains.12
Malheureusement, ces aides font perdre globalement 400 millions de dollars aux pays
africains. La réaction des pays du Sud ne s’est pas faite attendre : “Notre demande est simple :
appliquer les règles de libre-échange non seulement aux produits qui ont un intérêt pour les
riches et puissants, mais aussi à ceux où les pays pauvres ont un avantage comparatif
évident’’13
. Les subventions agricoles ont donc pour effet, la réduction du prix mondial. Cela
se traduira par une baisse du prix payé aux producteurs des pays du Sud et une baisse de la
productivité.
Cependant, la suppression des subventions au nord ne garanti pas forcement la baisse des prix
au sud. Pour un produit de rente comme le coton, la position du pays en terme d’avantage
comparatif est déterminante. En dépit de la concurrence des pays développés sur la filière
coton, celle relative aux fibres synthétiques n’est pas à sous-estimer.
2.2.4- La concurrence des fibres synthétiques
La production cotonnière burkinabé à l’image de celle de la zone franc, subit la double
concurrence des subventions américaines et du développement de l’utilisation des fibres
synthétiques dans l’industrie du textile. Le prix mondial du polyester varie en fonction de
l’évolution du cours mondial du pétrole. Les filateurs retrouvent dans ce produit une matière
première de substitution leur permettant d’assurer une réduction de leur coût de production.
La part du coton dans le total de la consommation de fibres était tombée à 40 % en 2000, elle
est remontée à 41 % en 2001 et 2002 grâce à l’effondrement des prix du coton mais la
concurrence du polyester s’est ravivée depuis mars 200314
.
Il existe incontestablement plusieurs facteurs à la source de la baisse de compétitivité du
coton au Burkina Faso, cependant, les modes d’organisation occupent un rôle prépondérant
dans l’avenir de la filière.
11
Conseil de Concertation et d’appui aux ONG (CCA-ONG), bulletin d’information du 18 octobre 2004
12
Dumping: le début de la fin? Document d’Information d’Oxfam. 2 fam. Août 2004
13
Par M. Amadou Toumani TOURE, Président de la République du Mali, lors de sa visite à Washington en juin 2003.
14
Communication présentée par Gérald Estur, statisticien du CCIC, lors de la Réunion Ministérielle de Concertation
Régionale sur la filière coton dans la zone UEMOA le 18 juin 2003 à Ouagadougou.
9
CHAPITRE II- LES MODES D’ORGANISATION DE LA FILIERE
L’environnement institutionnel est l’ensemble des règles fondamentales politiques, sociales et
légales qui établissent le cadre de la production, des échanges et de la distribution. Les règles
concernant les élections, les droits de propriété et le droit des contrats par exemple15
.
L’efficacité des institutions dans un secteur comme le coton est déterminante pour permettre à
la filière de jouer pleinement son rôle en tant qu’élément moteur de l’économie burkinabé.
La filière a connu d’énormes évolutions sur le plan institutionnel. Une analyse descriptive de
ces évolutions nous permettra d’opérer des comparaisons avec d’autres filières de la zone, et
de mesurer leur impact sur la compétitivité.
1- Evolution institutionnelle et organisationnelle de la filière coton au Burkina Faso
Pour mieux appréhender l’étude de la situation organisationnelle actuelle de la filière, faisons
un peu d’histoire.
1.1- Rappels historiques
La culture du coton dans les pays producteurs d’Afrique de la zone franc s’est développée
avant et au moment des indépendances, suite à la volonté de la puissance coloniale de se doter
de sources permanentes d’approvisionnement en matières premières pour ses industries
textiles. Les revenus issus de cette filière devaient également aider certains pays enclavés
comme le Burkina Faso (Haute-Volta à l’époque) à améliorer la situation de leur balance
commerciale et de permettre ainsi une réduction de la pauvreté des populations.
Depuis les années 1970, les sociétés étaient nationales, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui où
nous assistons à une vague de libéralisation. L’idée d’un monopole d’Etat sur l’exportation
des produits agricoles était fondée sur le constat que les pays en voie de développement sont,
sur quelques marchés de produits primaires, en position dominante. De ce point de vue, des
producteurs atomistiques ne pourraient pas tirer profit de cette position dominante et se
feraient exploiter par les intermédiaires. Jusqu’en 2003 la filière cotonnière au Burkina Faso
évoluait dans un système intégré verticalement, où la Société des Fibres et Textiles
(SOFITEX) qui est une société d’économie mixte, détenait exclusivement le monopole de la
collecte et de la commercialisation de coton graine. Elle importe les intrants et les revend à
crédit aux agriculteurs, déduisant leurs dettes, au moment de la récolte, du prix auquel elle
leur achète le coton. Cependant cette situation organisationnelle a connu de profonds
changements ces dernières années.
1.2- Situation organisationnelle actuelle de la filière coton au Burkina Faso
Sous l’impulsion des institutions de Betton Woods, plusieurs sociétés des pays en
développement ont connu ces dernières années un désengagement progressif de l’Etat au
profit d’entreprises privées nationales ou internationales. La filière coton du Burkina Faso n’a
pas dérogé à ce principe.
15
C. ARAUJO BONJEAN, Programme GPE, notes de cours, politiques agricoles et réformes institutionnelles.
Janvier 2005.
10
C’est ainsi que son exploitation a été concédée à plusieurs concessionnaires qui sont : Faso
Coton, Socoma, SOFITEX. Le prix du coton est fixé dans le cadre d’un accord
interprofessionnel et garanti par un fonds de soutien. Ce prix est augmenté éventuellement
d'un prix complémentaire ou ristourne, constitué par 50 % de la marge bénéficiaire (résultat
avant impôt). La gestion de la filière est confiée à un comité majoritairement composé par les
producteurs (60 % des membres) et comprenant l'Etat et la SOFITEX.
Il faut souligner que l’innovation majeure dans la politique actuelle de libéralisation réside
dans l’importance accordée au rôle joué par les paysans. Une solution pour la réduction des
inefficacités des monopoles tout en préservant la coordination verticale dans les industries de
coton serait de renforcer les pouvoirs du paysan16
. L'Union Nationale des Producteurs de
Coton du Burkina Faso (UNPC-B) joue à ce titre un rôle prépondérant. Elle est organisée
comme suit :
Graphique N°4 : Organisation de la filière coton au Burkina Faso
Source : Secrétariat de la CNUCED
16
Araujo Bonjean Catherine; Combes Jean Louis, Patrick Plane : Preserving vertical co-ordination in the West
African cotton sector. Etudes et documents, CERDI, mai 2003, Page 13.
11
L’UNPC-B joue un rôle très actif dans le développement de la filière. Elle coordonne l’action
des Groupements de Producteurs de Coton (GPC) regroupés au sein des unions provinciales et
départementales. Le capital de la Sofitex est partagé entre l'Etat (35%), Dagris (34%),
l’UNPC-B (Union Nationale des Producteurs de Coton burkinabè) (30%), la BIB (Banque
Internationale du Burkina) et la BICIA-B (Banque Internationale pour le Commerce,
l'Industrie et l'Agriculture du Burkina) (1%).
La situation institutionnelle et organisationnelle de la filière a donc connu au fil des années
des évolutions considérables qui ont certainement eues des répercutions sur l’amélioration de
la compétitivité.
2- Impact des modes d’organisation sur l’amélioration de la compétitivité
Avant l’étude d’impact proprement dite, une appréciation sur la forme de concession de la
filière s’impose. La formule actuelle de libéralisation est-elle la meilleure ?
2.1- Appréciation sur le type de concession
Dans les années 1960, la filière était intégrée, unique et publique. Elle évolue actuellement
dans un système de concession où son exploitation est divisée en trois blocs régionaux. En
effet, au terme du décret n° 2001-764/PRES/PM/MCPEA/MEF/AGRI du 31 décembre 2001
l’Etat burkinabè autorisait l’installation d’opérateurs privés dans les nouvelles régions
cotonnières : Ouest (SOFITEX), Centre (FASO COTON) et Est (SOCOMA). Cependant,
l’intégration verticale (la même société vendant les intrants et achetant le coton) est maintenue
et l’entretien des pistes reste à la charge des sociétés cotonnières. L’option actuelle de
libéralisation, n’a guère de logique économique dans la mesure où elle crée des
monopoles/monopsones régionaux au lieu d’un seul au niveau national. Nous passons alors
d’un monopole public à des monopoles privés régionaux.
Toutefois, la concession de la filière possède certainement des mérites dans la mesure où elle
permet d’opérer une répartition des risques liés à l’exploitation entre les différents acteurs.
2.2- Impact de la libéralisation sur la compétitivité de la filière
La libéralisation a pour objectif, la correction des distorsions créées par la situation de
monopole. En juin 1998, l’Etat décidait de l’ouverture partielle du capital de la SOFITEX aux
Groupements de Producteurs de Coton (GPC) représentés par l’UNPC-B. La participation à
30% de l’UNPC-B au capital de la SOFITEX constitue une forme d’appropriation de la
gestion de la structure par les paysans. L’augmentation de la superficie cultivée est due en
partie à cette libéralisation. Ainsi, d’une superficie de 145 418 hectares et 334 770 hectares,
respectivement en 1995 et 1998, nous atteignons le record de 550 000 hectares en 2004.17
Cette appropriation est essentielle pour assurer à la filière une meilleure compétitivité.
3- Etude comparative de la filière cotonnière burkinabè par rapport à celle du Mali.
Le Burkina Faso partage avec le Mali une longue expérience dans l’exploitation de la filière
coton. Dans les années 1999, le Burkina Faso produisait 8% du coton africain contre 11%
pour le Mali.18
17
Op. Cit.
18
Dagris
12
L’exploitation du coton au Mali est assurée par la Compagnie Malienne du Développement
des Textiles (CMDT) qui est une société d’économie mixte dont 60% du capital est détenu par
l’Etat et 40% par le groupe français Dagris. La société dont la privatisation est en cours,
assurait seule l'ensemble des opérations, de la production à la commercialisation, en passant
par le transport et l'égrenage. A la différence de la filière malienne, le transport du coton
burkinabè est assuré par le secteur privé. Le graphique N°4 nous montre une filière malienne
plus performante que celle du Burkina du point de vue de la production de coton graine.
Cependant, à l’instar du Burkina Faso, la filière cotonnière malienne malgré un niveau élevé
de production traverse une crise depuis l’année 1998. Cette crise a été déclenchée par la chute
des cours mondiaux du coton. L’évolution de la production n’a pas été régulière durant la
période 1999-2000, elle a évolué en dents de scie.
Graphique N°5 : Evolution de la production cotonnière du Burkina et du Mali de 1999 à 2004
Production de coton graine du Burkina et du Mali
0
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
600 000
700 000
1999 2000 2001 2002 2003 2004
Années
ProductionenTonnes
Mali Burkina
Sources : Commission de l’UEMOA, avril 2005.
CHAPITRE III- CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
La filière coton constitue incontestablement un secteur stratégique pour le budget de l’Etat.
Malgré le handicap lié à l’enclavement du pays, le Burkina Faso continu de se battre pour
assurer à la filière la place qui lui revient dans le développement de l’économie nationale et la
lutte contre la pauvreté. Plusieurs facteurs tant internes qu’externes sont à l’origine de la
baisse de compétitivité de la filière. Il s’agit entre autres :
- des modes de culture
- des modes d’organisation
- des coûts de transport
- de la baisse des cours du coton sur le marché mondial
- de la concurrence des fibres synthétiques
- de la concurrence par rapport aux autres cotons de la zone
- de la concurrence américaine et européenne
13
Pour améliorer la compétitivité de la filière et lui permettre de jouer pleinement son rôle de
moteur de l’économie nationale, nous formulons comme recommandations le renforcement du
cadre institutionnel et la prise en compte de la politique agricole mise en œuvre par l’UEMOA
sur la filière coton.
1- Le renforcement du cadre institutionnel
Le système actuel de concession donne certes une place importante au producteur à travers la
participation de l’UNPC-B au capital de la SOFITEX. Cependant, nous estimons que le
renforcement du pouvoir du paysan doit aller au-delà de cette participation et pouvoir prendre
en considération les véritables préoccupations à la base des différents acteurs. Le comité de
gestion mis en place au lendemain de la restructuration ne donne pas de réels pouvoirs au
producteur à la base. La définition des orientations de la filière est toujours dominée par l’Etat
à travers la SOFITEX et par Dagris compte tenu de leur expertise. L’appui technique de la
SOFITEX aux producteurs est insuffisant. A titre illustratif, nous avons un (01) correspondant
coton pour 1 500 exploitations et un (01) agent technique coton pour 500 exploitations. Afin
d’envisager à arme égale la gestion de la filière, la formation des producteurs s’avère
indispensable. L’accent doit surtout être mis sur la réglementation afin de minimiser les
risques de capture par les concessionnaires et instaurer une saine concurrence entre les
acteurs. Dans la mesure où l’exploitation du coton est susceptible de générer des externalités,
la régulation doit veiller à une définition claire des droits et des obligations de chaque partie
afin de préserver les acquis de l’intégration verticale de la filière.
Au-delà du cadre institutionnel, il nous semble utile d’entreprendre les actions suivantes sur le
plan national :
- Faciliter l’accès au crédit par les cotonculteurs
- Développer une industrie nationale de transformation du coton
- Envisager la construction de pistes rurales et de magasins
- Réfléchir à la mise en place d’une bonne politique de gestion du risque
- Renforcer les capacités professionnelles et techniques des producteurs
- Œuvrer à une meilleure valorisation locale de la graine de coton à travers les usines de
production d’huile et de tourteaux
- Maîtriser la dégradation des sols et de l’environnement
- Impliquer le secteur privé dans l’enlèvement et l’acheminement du coton vers les
usines d’égrenage
- Miser sur la recherche en vue de la découverte de nouvelles variétés plus performantes
- Renforcer le rôle et les pouvoirs du comité de gestion de la filière dans les prises de
décision
2- L’urgence d’une bonne politique sectorielle de la filière coton au niveau régional
Avec 0,9% du marché mondial19,
le Burkina Faso à lui seul n’a pas les moyens nécessaires
pour faire face à la concurrence internationale. De plus, celle qui existe avec les autres pays
producteurs de la zone ne joue pas en faveur de la filière burkinabè. Le Burkina Faso se doit
de développer une industrie locale de transformation du coton à l’image de Faso Fani qui
contribuait à la transformation de près de 40% du coton produit.
19
Op. Cit.
14
Cependant, le coût exorbitant de l’énergie et la concurrence chinoise, constituent un handicap
sérieux pour le développement de l’industrie du textile d’où l’urgence d’une politique agricole
en faveur de la filière coton à l’échelle de la sous région.
Dans un monde globalisé où les petits n’ont plus leur place, il serait en effet souhaitable pour
les Etats membres de l’UEMOA de fédérer leur force en vue de la défense de leurs intérêts
auprès de l’OMC. Ces actions pourront contribuer à la suppression des subventions qui jouent
négativement sur le marché mondial. C’est dans ce contexte que le conseil des ministres de
l’UEMOA a adopté l'agenda pour la compétitivité de la filière coton textile dans la zone. Pour
rendre plus compétitive la filière coton, le Burkina Faso doit faire siennes les
recommandations issues de l’agenda adopté par l’Union qui reprend dans ses grandes
orientations les préoccupations des Etats membres.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
- Araujo Bonjean C, Combes J.L. (Eds) 2001. Modes d’organisation des filières et lutte
contre la pauvreté : les cas du coton et du cacao, Edition du Ministère des affaires
étrangères, Paris.
- DAGRIS, Programme GPE, notes de séminaire 2005
- Cadre stratégique pour le développement de la filière coton au Burkina Faso ;
Ouagadougou, le 18 juin 2004
- Conseil de Concertation et d’appui aux ONG (CCA-ONG), bulletin d’information du
18 octobre 2004
- Institut National de la Statistique et de la démographie, Burkina Faso, Profil de
pauvreté 2003.
- C. ARAUJO BONJEAN, Programme GPE, notes de cours, politiques agricoles et
réformes institutionnelles. Janvier 2005.
- Araujo Bonjean Catherine; Combes Jean Louis, Patrick Plane : Preserving vertical co-
ordination in the West African cotton sector. Etudes et documents, CERDI, mai 2003,
- Décision N°15/2003/CM/UEMOA portant adoption de l’agenda pour la compétitivité
de la filière coton-textile dans l’UEMOA
- Décret n° 2001-764/PRES/PM/MCPEA/MEF/AGRI du 31 décembre 2001 portant
autorisation d’installation d’opérateurs dans les nouvelles régions cotonnières.
- Décret n° 98-267/PRES/PM/MEF du 24 juin 1998 portant ouverture partielle du
capital de la Société burkinabè de fibre textile (SOFITEX) aux Groupements de
Producteurs de Coton (GPC).

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COMMENT AMELIORER LA COMPETITIVITE DU COTON BURKINABE DANS UN CONTEXTE DE CONCESSION DE LA FILIERE?

  • 1. NOTE DE CONJONCTURE SUR LA COMPETITIVITE DE LA FILIERE COTON AU BURKINA FASO CCOOMMMMEENNTT AAMMEELLIIOORREERR LLAA CCOOMMPPEETTIITTIIVVIITTEE DDUU CCOOTTOONN BBUURRKKIINNAABBEE DDAANNSS UUNN CCOONNTTEEXXTTEE DDEE CCOONNCCEESSSSIIOONN DDEE LLAA FFIILLIIEERREE ?? Clermont Ferrand, Septembre 2005 Rédigée par : KABORE Hamadou Economiste – Inspecteur des impôts hkabore2000@yahoo.fr
  • 2. 1 RECOMMANDATIONS Le coton constitue l’une des principales ressources du Burkina Faso. Il représente environ 60% des recettes d’exportations totales du pays. Depuis 1998, nous assistons à une diminution des revenus due en partie à une déprime des cours mondiaux et surtout aggravée par les subventions accordées par les pays industrialisés à leurs producteurs. Face à cette situation l’avenir de la filière devient incertain. Outre les effets négatifs sur la compétitivité engendrée par la chute des prix du coton sur le marché mondial, plusieurs autres facteurs sont à prendre en considération. Il s’agit : - des modes de culture ; - des modes d’organisation ; - des coûts de transport ; - de la concurrence des fibres synthétiques ; - de la concurrence par rapport aux autres cotons de la zone ; - de la concurrence américaine et européenne. Dans le but d’améliorer la compétitivité de la filière et relever les défis de la croissance économique, le Burkina Faso se doit de prendre un certain nombre de mesures. Sur le plan organisationnel, plusieurs efforts ont été consentis par l’Etat, notamment l’ouverture du capital de la SOFITEX aux producteurs et la concession de la filière à travers l’arrivée de nouveaux opérateurs dans les zones cotonnières de l’Est et du Centre. Tout en conservant les acquis de l’intégration verticale de la filière, le renforcement du rôle joué par le producteur doit se poursuivre de sorte que celui-ci soit au cœur du processus de décision. La consolidation des pouvoirs des cotonculteurs se fera à travers leur accès au crédit, le renforcement de leurs capacités professionnelles et techniques et le raffermissement du rôle et des pouvoirs du comité de gestion de la filière dans les prises de décision. En conséquence, l’accent doit être mis sur la régulation pour éviter les risques de capture de la rente par les concessionnaires. De plus, les actions suivantes doivent être entreprises à moyen et à long terme : - la construction de pistes rurales et de magasins ; - le développement d’une industrie nationale de transformation du coton ; - la mise en place d’une bonne politique de gestion du risque ; - la valorisation au niveau local de la graine de coton à travers des usines de production d’huile et de tourteaux ; - la maîtrise de la dégradation des sols et de l’environnement ; - l’implication du secteur privé dans l’enlèvement et l’acheminement du coton vers les usines d’égrenage ; - la promotion de la recherche en vue de la découverte de nouvelles variétés plus performantes. Le développement de la filière coton doit enfin s’inscrire dans une dynamique communautaire qui intègre l’agenda adopté par l’UEMOA relatif à la compétitivité de la filière dans la zone.
  • 3. 2 LISTE DES ABREVIATIONS BF : Burkina Faso BIB : Banque Internationale du Burkina BICIA-B : Banque Internationale pour le Commerce, l'Industrie et l'Agriculture du Burkina CMDT : Compagnie Malienne du Développement des Textiles CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture FILSAH : Filature du Sahel GPC : Groupement des Producteurs de Coton GPE : INSD : Gestion de la Politique Economique Institut National de la Statistique et de la Démographie OMC : Organisation Mondiale du Commerce ONG : Organisation Non Gouvernementale PNB : Produit National Brut SOCOMA : Société Cotonnière du Gourma SOFITEX : Société des Fibres et Textiles UE : Union Européenne UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UNPC-B : Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina
  • 4. 3 TABLE DES MATIERES RECOMMANDATIONS……………………………………………………………………… LISTE DES ABREVIATIONS………………………………………………………………... TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………….. INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………. CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA FILIERE………………………………………….. 1- La place du coton burkinabé sur le marché mondial ……………………………….. 2- Les facteurs de la baisse de compétitivité…………………………………………... 2.1- Les facteurs internes………………………………………………………. 2.1.1- Les modes de culture……………………………………………. 2.1.2- Les coûts de transport…………………………………………… 2.1.3- L’organisation de la filière……………………………………… 2.2- Les facteurs externes……………………………………………………… 2.2.1- La baisse des cours du coton sur le marché mondial……………. 2.2.2- La concurrence par rapport aux autres cotons de la zone……….. 2.2.3- La concurrence américaine et européenne………………………. 2.2.4- La concurrence des fibres synthétiques…………………………. CHAPITRE II : LES MODES D’ORGANISATION DE LA FILIERE……………………… 1- Evolution institutionnelle et organisationnelle de la filière coton au Burkina Faso... 1.1- Rappels historiques………………………………………………………... 1.2- Situation organisationnelle actuelle de la filière coton au Burkina Faso…. 2- Impact des modes d’organisation sur l’amélioration de la compétitivité…………... 2.1- Appréciation sur le type de concession…………………………………… 2.2- Impact de la libéralisation sur la compétitivité de la filière………………. 3- Etude comparative de la filière cotonnière burkinabè par rapport à celle du Mali…. CHAPITRE III : CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS………………. 1- Le renforcement du cadre institutionnel……………………………………………. 2- L’urgence d’une bonne politique sectorielle de la filière coton au niveau régional... Références bibliographiques…………………………………………………………………... 1 2 3 4 5 5 6 6 6 6 7 7 7 8 8 8 9 9 9 9 11 11 11 11 12 13 13 14
  • 5. 4 INTRODUCTION GENERALE Les recettes issues de la production du coton constituent irréfutablement un atout pour le Budget de l’Etat et un moyen de réduction de la pauvreté de la classe paysanne. Pour un pays en voie de développement comme le Burkina Faso (BF) où 46,4%1 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, cette importance n’est plus à démontrer. En effet, cette ressource qualifiée « d’or blanc » représente environ 6,5% du Produit National Brut (PNB) du pays, 66% des ses recettes d’exportation agricoles et 60% des recettes d’exportation totales.2 Elle fait vivre directement ou indirectement plus de deux millions de personnes et occupe par conséquent une importance stratégique dans la lutte contre la pauvreté et le développement de l’économie nationale. Les producteurs de coton ont aussi un plus grand accès au crédit (56% *contre 3% pour le pays) et au service d’encadrement (42% contre 20%).3 La filière a connu un essor considérable durant ces dernières années, qui s’explique surtout par les effets positifs engendrés par la dévaluation du Franc CFA en 1994, le pays étant « Price taker ». Ainsi la production a atteint le record de 575 000 tonnes de coton graine pour la campagne 2004. Au niveau institutionnel, plusieurs réformes ont été entreprises notamment le passage d’un système intégré qui a montré ses limites à un système de concession. Ces réformes ont pour objectifs une meilleure coordination de l’action des différents acteurs. En dépit de ces multiples efforts, l’avenir du coton burkinabé demeure incertain dans la mesure où sa compétitivité est fortement compromise à moyen et à long terme du fait des subventions accordées à leurs producteurs par l’Union Européenne (UE) et les Etats-Unis. Face à cette situation, certains pays producteurs de la zone franc ont exprimé leur mécontentement par rapport à des politiques agricoles du Nord qu’ils considèrent comme étant « anti- concurrentielles ».4 Dans un contexte marqué d’une part, par un marché mondial de plus en plus exigent et d’autre part, par une volatilité accrue des cours mondiaux, n’est-il pas fondamental de se poser des questions sur les moyens à mettre en œuvre pour améliorer la compétitivité du coton burkinabé? La forme actuelle de libéralisation de la filière est-elle la meilleure ? Notre thème d’étude : « Comment améliorer la compétitivité du coton burkinabé dans un contexte de concession de la filière ? », revêt alors une importance capitale. Cette interrogation est certes pertinente au vu des enjeux que représente la filière pour un pays enclavé comme le Burkina Faso. Cependant la réponse à une telle question n’est pas chose aisée, en raison de la jeunesse de certaines réformes et de l’indisponibilité de données transversales permettant d’avoir un recul suffisant et de faire des comparaisons avec les autres pays producteurs. Au delà des facteurs traditionnels de compétitivité de la filière, nous faisons l’hypothèse que ceux relatifs au cadre institutionnel sont aussi déterminants, et méritent donc une attention particulière. Notre analyse se structurera autour de trois parties essentielles. Dans une première partie, nous ferons une présentation de la filière. En deuxième partie, les modes d’organisation seront évoqués, ce qui nous permettra de formuler des recommandations en vu de l’amélioration de la compétitivité dans la troisième partie. 1 Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD) , Burkina Faso, Profil de pauvreté 2003. 2 Ministère de l’agriculture et des ressources halieutiques Burkina Faso, août 2002. 3 Araujo Bonjean C, Combes J.L. (Eds) 2001. Modes d’organisation des filières et lutte contre la pauvreté : les cas du coton et du cacao, Edition du Ministère des affaires étrangères, Paris. 4 Ces pays sont : le Bénin, Burkina Faso, le Tchad et le Mali.
  • 6. 5 CHAPITRE I - PRESENTATION DE LA FILIERE Un aperçu général sur la filière coton au Burkina Faso passe nécessairement par la connaissance de sa place sur le marché mondial, des déterminants de sa compétitivité et des défis à relever. 1- La place du coton burkinabé sur le marché mondial Une analyse descriptive de la filière nous permettra de situer sa place sur le marché régional et international ainsi que son poids sur l’économie nationale. Graphique 1: Production cotonnière du Burkina de 1990 à 2004 0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 700 000 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Années ProductionenTonnes Production/Coton Graine Production/Coton Fibre Source : Compilations base de données FAO, 2004 et Ministère de l’agriculture Burkina Faso. D’une production de 189 543 tonnes de coton graine en 1990, le Burkina Faso a réalisé au titre de la campagne 2004 une production de 575 000 tonnes (Graphique1). De même, la production et l’exportation de coton fibre ont connu des augmentations significatives. Ainsi la production de fibre est passée de 77 318 tonnes en 1990 à 163 000 tonnes en 2003 soit une croissance de plus de 50% en une décennie. De 58 664 tonnes de coton fibre en 1990, le niveau des exportations atteint 94 792 tonnes en 2003. Graphique 2: Exportations de coton fibre du Burkina de 1990 à 2003 0 25 000 50 000 75 000 100 000 125 000 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Années ExportationsenTonnes Sources : Compilations base de données FAO, 2004 et Ministère de l’agriculture BF.
  • 7. 6 Commentaires : Le graphique 2 illustre bien cette performance, en effet, cette évolution dans le niveau de la production a contribué à hisser le Burkina Faso au 3ème rang des pays africains producteurs de coton, après l’Egypte et le Mali, avec 12,5% de la production africaine. Il occupe le 14ème rang mondial avec 0,9% de la production mondiale.5 A l’image des autres pays africains de la zone franc producteurs de fibre, la qualité du coton burkinabé ne fait aucun doute du fait de sa récolte manuelle. La filière burkinabé est considérée comme l'une des plus performantes de la zone ouest africaine. La production a lieu dans les régions de la Comoé, de la Kossi, du Mouhoun et du Kénédougou situées dans l'ouest du pays. Cette culture se présente sous la forme d'exploitations de type familial, de superficie souvent restreinte (environ 1 hectare), mais pouvant parfois atteindre 20 à 30 hectares.6 Le coton burkinabé occupe assurément une bonne place sur le marché mondial tant du point de vue du volume de sa production que de la qualité de sa fibre, avec cependant des menaces qui pèsent sur sa compétitivité. 2- Les facteurs de la baisse de compétitivité Malgré une production remarquable au cours des dernières années, la filière connaît néanmoins d’énormes difficultés. Les facteurs de baisse de compétitivité ne sont pas à rechercher au niveau de la qualité de la fibre qui possède un avantage comparatif certain.7 Les causes explicatives de cette baisse peuvent être classées en deux catégories : les facteurs internes et les facteurs externes. 2.1- Les facteurs internes Plusieurs facteurs contribuent au niveau local à la réduction de la compétitivité de la filière. Ce sont : 2.1.1- Les modes de culture : La majeure partie des champs de coton sont exploités par des paysans qui pratiquent généralement une culture extensive pas fortement mécanisée avec de faibles utilisations d’engrais, de pesticides et de machines agricoles. Le coût élevé en engrais explique sa faible utilisation. Cette situation joue énormément sur le rendement à l’hectare qui se situe à une moyenne de 10 464 Hg/ Hectare durant les dix dernières années.8 De plus, la culture pluviale est prédominante rendant incertaines les récoltes qui dépendent des aléas climatiques. 2.1.2- Les coûts de transport Le niveau des coûts de transport constitue également un handicap pour la compétitivité. En effet, le mauvais état des pistes rurales rend difficile, l’accès aux zones cotonnières et par voie de conséquence génère des difficultés dans l’acheminement vers les usines d’égrenage. 5 DAGRIS, Programme GPE, notes de séminaire, estimations 2004/2005. 6 Secrétariat de la CNUCED. 7 Cadre stratégique pour le développement de la filière coton au Burkina Faso ; Ouagadougou, le 18 juin 2004 ; P1 8 Statistiques de la FAO
  • 8. 7 Cette situation est beaucoup plus préoccupante pendant la saison pluvieuse. En janvier 2005, un besoin d’aménagement et d’entretien de 1 330 kilomètres de pistes rurales avait été identifié.9 2.1.3- L’organisation de la filière L’organisation de la production est aussi un facteur très important pour la compétitivité de la filière, nous aborderons cet aspect dans la seconde partie de cette étude. En plus des modes d’organisation, il faut souligner l’absence d’une véritable industrie nationale capable d’absorber une partie importante de la production en cas de défaillance du marché international. Les unités industrielles absorbaient 42%10 de la production de fibre. Cependant, depuis la fermeture de Faso Fani en mars 2001, la seule société présente actuellement sur le marché, la Filature du Sahel, (FILSAH), n’exploite que 3% de la production de fibre. 2.2- Les facteurs externes Plusieurs facteurs externes contribuent à porter un coup sérieux à la compétitivité de la filière au Burkina Faso. Nous retiendrons pour l’essentiel quatre facteurs. 2.2.1- La baisse des cours du coton sur le marché mondial Au cours des décennies passées, le cours mondial du coton a connu des fluctuations considérables comme en témoigne le graphique 3. Ces variations constituent un véritable handicap pour les pays d’Afrique de la zone franc producteurs de coton qui rencontrent d’énormes difficultés dans la mise en œuvre de véritables politiques de gestion du risque. Graphique 3 : Evolution du prix mondial du coton fibre Sources : Michel Fok A.C. “Préserver un futur au coton africain’’ 9 Op. Cit. 10 Base de données FAO, 2004
  • 9. 8 2.2.2- La concurrence par rapport aux autres cotons de la zone Le coton burkinabé subit de plein fouet la concurrence des autres cotons des pays africains producteurs. En effet, la commercialisation sur le marché mondial s’effectue en ordre dispersé, au bénéfice des filateurs qui achètent au moins offrant. La concurrence entre ces pays producteurs s’exerce au détriment des paysans. 2.2.3- La concurrence américaine et européenne Les subventions accordées à leurs producteurs par les pays du Nord constituent à n’en pas douter une entrave à la libre concurrence. A titre illustratif, les Etats-Unis à eux seuls versent 3,2 milliards de dollars à leurs 25 000 producteurs, 1,6 milliard de dollars de crédits à l’exportation. La conséquence est que le cours mondial du coton a baissé de 50% entre 1997 et 2002 grâce en partie à ces aides; causant ainsi au titre de la campagne 2001/2002, un manque à gagner de 40 milliards de francs CFA (plus de 60 millions d’euros) au Burkina, dont 10 milliards aux seuls producteurs (15 millions d’euros).11 Ces subventions contribuent à la couverture de 40% du marché mondial par les américains.12 Malheureusement, ces aides font perdre globalement 400 millions de dollars aux pays africains. La réaction des pays du Sud ne s’est pas faite attendre : “Notre demande est simple : appliquer les règles de libre-échange non seulement aux produits qui ont un intérêt pour les riches et puissants, mais aussi à ceux où les pays pauvres ont un avantage comparatif évident’’13 . Les subventions agricoles ont donc pour effet, la réduction du prix mondial. Cela se traduira par une baisse du prix payé aux producteurs des pays du Sud et une baisse de la productivité. Cependant, la suppression des subventions au nord ne garanti pas forcement la baisse des prix au sud. Pour un produit de rente comme le coton, la position du pays en terme d’avantage comparatif est déterminante. En dépit de la concurrence des pays développés sur la filière coton, celle relative aux fibres synthétiques n’est pas à sous-estimer. 2.2.4- La concurrence des fibres synthétiques La production cotonnière burkinabé à l’image de celle de la zone franc, subit la double concurrence des subventions américaines et du développement de l’utilisation des fibres synthétiques dans l’industrie du textile. Le prix mondial du polyester varie en fonction de l’évolution du cours mondial du pétrole. Les filateurs retrouvent dans ce produit une matière première de substitution leur permettant d’assurer une réduction de leur coût de production. La part du coton dans le total de la consommation de fibres était tombée à 40 % en 2000, elle est remontée à 41 % en 2001 et 2002 grâce à l’effondrement des prix du coton mais la concurrence du polyester s’est ravivée depuis mars 200314 . Il existe incontestablement plusieurs facteurs à la source de la baisse de compétitivité du coton au Burkina Faso, cependant, les modes d’organisation occupent un rôle prépondérant dans l’avenir de la filière. 11 Conseil de Concertation et d’appui aux ONG (CCA-ONG), bulletin d’information du 18 octobre 2004 12 Dumping: le début de la fin? Document d’Information d’Oxfam. 2 fam. Août 2004 13 Par M. Amadou Toumani TOURE, Président de la République du Mali, lors de sa visite à Washington en juin 2003. 14 Communication présentée par Gérald Estur, statisticien du CCIC, lors de la Réunion Ministérielle de Concertation Régionale sur la filière coton dans la zone UEMOA le 18 juin 2003 à Ouagadougou.
  • 10. 9 CHAPITRE II- LES MODES D’ORGANISATION DE LA FILIERE L’environnement institutionnel est l’ensemble des règles fondamentales politiques, sociales et légales qui établissent le cadre de la production, des échanges et de la distribution. Les règles concernant les élections, les droits de propriété et le droit des contrats par exemple15 . L’efficacité des institutions dans un secteur comme le coton est déterminante pour permettre à la filière de jouer pleinement son rôle en tant qu’élément moteur de l’économie burkinabé. La filière a connu d’énormes évolutions sur le plan institutionnel. Une analyse descriptive de ces évolutions nous permettra d’opérer des comparaisons avec d’autres filières de la zone, et de mesurer leur impact sur la compétitivité. 1- Evolution institutionnelle et organisationnelle de la filière coton au Burkina Faso Pour mieux appréhender l’étude de la situation organisationnelle actuelle de la filière, faisons un peu d’histoire. 1.1- Rappels historiques La culture du coton dans les pays producteurs d’Afrique de la zone franc s’est développée avant et au moment des indépendances, suite à la volonté de la puissance coloniale de se doter de sources permanentes d’approvisionnement en matières premières pour ses industries textiles. Les revenus issus de cette filière devaient également aider certains pays enclavés comme le Burkina Faso (Haute-Volta à l’époque) à améliorer la situation de leur balance commerciale et de permettre ainsi une réduction de la pauvreté des populations. Depuis les années 1970, les sociétés étaient nationales, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui où nous assistons à une vague de libéralisation. L’idée d’un monopole d’Etat sur l’exportation des produits agricoles était fondée sur le constat que les pays en voie de développement sont, sur quelques marchés de produits primaires, en position dominante. De ce point de vue, des producteurs atomistiques ne pourraient pas tirer profit de cette position dominante et se feraient exploiter par les intermédiaires. Jusqu’en 2003 la filière cotonnière au Burkina Faso évoluait dans un système intégré verticalement, où la Société des Fibres et Textiles (SOFITEX) qui est une société d’économie mixte, détenait exclusivement le monopole de la collecte et de la commercialisation de coton graine. Elle importe les intrants et les revend à crédit aux agriculteurs, déduisant leurs dettes, au moment de la récolte, du prix auquel elle leur achète le coton. Cependant cette situation organisationnelle a connu de profonds changements ces dernières années. 1.2- Situation organisationnelle actuelle de la filière coton au Burkina Faso Sous l’impulsion des institutions de Betton Woods, plusieurs sociétés des pays en développement ont connu ces dernières années un désengagement progressif de l’Etat au profit d’entreprises privées nationales ou internationales. La filière coton du Burkina Faso n’a pas dérogé à ce principe. 15 C. ARAUJO BONJEAN, Programme GPE, notes de cours, politiques agricoles et réformes institutionnelles. Janvier 2005.
  • 11. 10 C’est ainsi que son exploitation a été concédée à plusieurs concessionnaires qui sont : Faso Coton, Socoma, SOFITEX. Le prix du coton est fixé dans le cadre d’un accord interprofessionnel et garanti par un fonds de soutien. Ce prix est augmenté éventuellement d'un prix complémentaire ou ristourne, constitué par 50 % de la marge bénéficiaire (résultat avant impôt). La gestion de la filière est confiée à un comité majoritairement composé par les producteurs (60 % des membres) et comprenant l'Etat et la SOFITEX. Il faut souligner que l’innovation majeure dans la politique actuelle de libéralisation réside dans l’importance accordée au rôle joué par les paysans. Une solution pour la réduction des inefficacités des monopoles tout en préservant la coordination verticale dans les industries de coton serait de renforcer les pouvoirs du paysan16 . L'Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina Faso (UNPC-B) joue à ce titre un rôle prépondérant. Elle est organisée comme suit : Graphique N°4 : Organisation de la filière coton au Burkina Faso Source : Secrétariat de la CNUCED 16 Araujo Bonjean Catherine; Combes Jean Louis, Patrick Plane : Preserving vertical co-ordination in the West African cotton sector. Etudes et documents, CERDI, mai 2003, Page 13.
  • 12. 11 L’UNPC-B joue un rôle très actif dans le développement de la filière. Elle coordonne l’action des Groupements de Producteurs de Coton (GPC) regroupés au sein des unions provinciales et départementales. Le capital de la Sofitex est partagé entre l'Etat (35%), Dagris (34%), l’UNPC-B (Union Nationale des Producteurs de Coton burkinabè) (30%), la BIB (Banque Internationale du Burkina) et la BICIA-B (Banque Internationale pour le Commerce, l'Industrie et l'Agriculture du Burkina) (1%). La situation institutionnelle et organisationnelle de la filière a donc connu au fil des années des évolutions considérables qui ont certainement eues des répercutions sur l’amélioration de la compétitivité. 2- Impact des modes d’organisation sur l’amélioration de la compétitivité Avant l’étude d’impact proprement dite, une appréciation sur la forme de concession de la filière s’impose. La formule actuelle de libéralisation est-elle la meilleure ? 2.1- Appréciation sur le type de concession Dans les années 1960, la filière était intégrée, unique et publique. Elle évolue actuellement dans un système de concession où son exploitation est divisée en trois blocs régionaux. En effet, au terme du décret n° 2001-764/PRES/PM/MCPEA/MEF/AGRI du 31 décembre 2001 l’Etat burkinabè autorisait l’installation d’opérateurs privés dans les nouvelles régions cotonnières : Ouest (SOFITEX), Centre (FASO COTON) et Est (SOCOMA). Cependant, l’intégration verticale (la même société vendant les intrants et achetant le coton) est maintenue et l’entretien des pistes reste à la charge des sociétés cotonnières. L’option actuelle de libéralisation, n’a guère de logique économique dans la mesure où elle crée des monopoles/monopsones régionaux au lieu d’un seul au niveau national. Nous passons alors d’un monopole public à des monopoles privés régionaux. Toutefois, la concession de la filière possède certainement des mérites dans la mesure où elle permet d’opérer une répartition des risques liés à l’exploitation entre les différents acteurs. 2.2- Impact de la libéralisation sur la compétitivité de la filière La libéralisation a pour objectif, la correction des distorsions créées par la situation de monopole. En juin 1998, l’Etat décidait de l’ouverture partielle du capital de la SOFITEX aux Groupements de Producteurs de Coton (GPC) représentés par l’UNPC-B. La participation à 30% de l’UNPC-B au capital de la SOFITEX constitue une forme d’appropriation de la gestion de la structure par les paysans. L’augmentation de la superficie cultivée est due en partie à cette libéralisation. Ainsi, d’une superficie de 145 418 hectares et 334 770 hectares, respectivement en 1995 et 1998, nous atteignons le record de 550 000 hectares en 2004.17 Cette appropriation est essentielle pour assurer à la filière une meilleure compétitivité. 3- Etude comparative de la filière cotonnière burkinabè par rapport à celle du Mali. Le Burkina Faso partage avec le Mali une longue expérience dans l’exploitation de la filière coton. Dans les années 1999, le Burkina Faso produisait 8% du coton africain contre 11% pour le Mali.18 17 Op. Cit. 18 Dagris
  • 13. 12 L’exploitation du coton au Mali est assurée par la Compagnie Malienne du Développement des Textiles (CMDT) qui est une société d’économie mixte dont 60% du capital est détenu par l’Etat et 40% par le groupe français Dagris. La société dont la privatisation est en cours, assurait seule l'ensemble des opérations, de la production à la commercialisation, en passant par le transport et l'égrenage. A la différence de la filière malienne, le transport du coton burkinabè est assuré par le secteur privé. Le graphique N°4 nous montre une filière malienne plus performante que celle du Burkina du point de vue de la production de coton graine. Cependant, à l’instar du Burkina Faso, la filière cotonnière malienne malgré un niveau élevé de production traverse une crise depuis l’année 1998. Cette crise a été déclenchée par la chute des cours mondiaux du coton. L’évolution de la production n’a pas été régulière durant la période 1999-2000, elle a évolué en dents de scie. Graphique N°5 : Evolution de la production cotonnière du Burkina et du Mali de 1999 à 2004 Production de coton graine du Burkina et du Mali 0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 700 000 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Années ProductionenTonnes Mali Burkina Sources : Commission de l’UEMOA, avril 2005. CHAPITRE III- CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS La filière coton constitue incontestablement un secteur stratégique pour le budget de l’Etat. Malgré le handicap lié à l’enclavement du pays, le Burkina Faso continu de se battre pour assurer à la filière la place qui lui revient dans le développement de l’économie nationale et la lutte contre la pauvreté. Plusieurs facteurs tant internes qu’externes sont à l’origine de la baisse de compétitivité de la filière. Il s’agit entre autres : - des modes de culture - des modes d’organisation - des coûts de transport - de la baisse des cours du coton sur le marché mondial - de la concurrence des fibres synthétiques - de la concurrence par rapport aux autres cotons de la zone - de la concurrence américaine et européenne
  • 14. 13 Pour améliorer la compétitivité de la filière et lui permettre de jouer pleinement son rôle de moteur de l’économie nationale, nous formulons comme recommandations le renforcement du cadre institutionnel et la prise en compte de la politique agricole mise en œuvre par l’UEMOA sur la filière coton. 1- Le renforcement du cadre institutionnel Le système actuel de concession donne certes une place importante au producteur à travers la participation de l’UNPC-B au capital de la SOFITEX. Cependant, nous estimons que le renforcement du pouvoir du paysan doit aller au-delà de cette participation et pouvoir prendre en considération les véritables préoccupations à la base des différents acteurs. Le comité de gestion mis en place au lendemain de la restructuration ne donne pas de réels pouvoirs au producteur à la base. La définition des orientations de la filière est toujours dominée par l’Etat à travers la SOFITEX et par Dagris compte tenu de leur expertise. L’appui technique de la SOFITEX aux producteurs est insuffisant. A titre illustratif, nous avons un (01) correspondant coton pour 1 500 exploitations et un (01) agent technique coton pour 500 exploitations. Afin d’envisager à arme égale la gestion de la filière, la formation des producteurs s’avère indispensable. L’accent doit surtout être mis sur la réglementation afin de minimiser les risques de capture par les concessionnaires et instaurer une saine concurrence entre les acteurs. Dans la mesure où l’exploitation du coton est susceptible de générer des externalités, la régulation doit veiller à une définition claire des droits et des obligations de chaque partie afin de préserver les acquis de l’intégration verticale de la filière. Au-delà du cadre institutionnel, il nous semble utile d’entreprendre les actions suivantes sur le plan national : - Faciliter l’accès au crédit par les cotonculteurs - Développer une industrie nationale de transformation du coton - Envisager la construction de pistes rurales et de magasins - Réfléchir à la mise en place d’une bonne politique de gestion du risque - Renforcer les capacités professionnelles et techniques des producteurs - Œuvrer à une meilleure valorisation locale de la graine de coton à travers les usines de production d’huile et de tourteaux - Maîtriser la dégradation des sols et de l’environnement - Impliquer le secteur privé dans l’enlèvement et l’acheminement du coton vers les usines d’égrenage - Miser sur la recherche en vue de la découverte de nouvelles variétés plus performantes - Renforcer le rôle et les pouvoirs du comité de gestion de la filière dans les prises de décision 2- L’urgence d’une bonne politique sectorielle de la filière coton au niveau régional Avec 0,9% du marché mondial19, le Burkina Faso à lui seul n’a pas les moyens nécessaires pour faire face à la concurrence internationale. De plus, celle qui existe avec les autres pays producteurs de la zone ne joue pas en faveur de la filière burkinabè. Le Burkina Faso se doit de développer une industrie locale de transformation du coton à l’image de Faso Fani qui contribuait à la transformation de près de 40% du coton produit. 19 Op. Cit.
  • 15. 14 Cependant, le coût exorbitant de l’énergie et la concurrence chinoise, constituent un handicap sérieux pour le développement de l’industrie du textile d’où l’urgence d’une politique agricole en faveur de la filière coton à l’échelle de la sous région. Dans un monde globalisé où les petits n’ont plus leur place, il serait en effet souhaitable pour les Etats membres de l’UEMOA de fédérer leur force en vue de la défense de leurs intérêts auprès de l’OMC. Ces actions pourront contribuer à la suppression des subventions qui jouent négativement sur le marché mondial. C’est dans ce contexte que le conseil des ministres de l’UEMOA a adopté l'agenda pour la compétitivité de la filière coton textile dans la zone. Pour rendre plus compétitive la filière coton, le Burkina Faso doit faire siennes les recommandations issues de l’agenda adopté par l’Union qui reprend dans ses grandes orientations les préoccupations des Etats membres. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES - Araujo Bonjean C, Combes J.L. (Eds) 2001. Modes d’organisation des filières et lutte contre la pauvreté : les cas du coton et du cacao, Edition du Ministère des affaires étrangères, Paris. - DAGRIS, Programme GPE, notes de séminaire 2005 - Cadre stratégique pour le développement de la filière coton au Burkina Faso ; Ouagadougou, le 18 juin 2004 - Conseil de Concertation et d’appui aux ONG (CCA-ONG), bulletin d’information du 18 octobre 2004 - Institut National de la Statistique et de la démographie, Burkina Faso, Profil de pauvreté 2003. - C. ARAUJO BONJEAN, Programme GPE, notes de cours, politiques agricoles et réformes institutionnelles. Janvier 2005. - Araujo Bonjean Catherine; Combes Jean Louis, Patrick Plane : Preserving vertical co- ordination in the West African cotton sector. Etudes et documents, CERDI, mai 2003, - Décision N°15/2003/CM/UEMOA portant adoption de l’agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA - Décret n° 2001-764/PRES/PM/MCPEA/MEF/AGRI du 31 décembre 2001 portant autorisation d’installation d’opérateurs dans les nouvelles régions cotonnières. - Décret n° 98-267/PRES/PM/MEF du 24 juin 1998 portant ouverture partielle du capital de la Société burkinabè de fibre textile (SOFITEX) aux Groupements de Producteurs de Coton (GPC).