2. la place pour une autre offre dans la région », assure Christophe Bouskela, le directeur général – ici, on dit
« maître de maison ».
La maison en question est presque un village. Elle propose des nuitées dans les chambres du château lui-
même, des « tea times » dans ses salons réaménagés par la décoratrice d’intérieur Cécile Simeone, des
dégustations œnotouristiques… mais aussi d’autres prestations moins attendues, affichant l’ambition de
« casser les codes du luxe » – ce que le groupe Millésime revendique comme son « ADN ».
Chloé Sudre, cheffe de projet marketing et communication, parle « d’effet waouh ». Un tour en voiturette
électrique dans les allées arborées permet de constater que la promesse est plutôt tenue : chambre familiale
en duplex avec le coin enfant niché dans une tour du château ; cabane perchée dans les arbres avec room
service dans un panier en osier ; spa en plein air avec vue sur la nature depuis le sauna entièrement vitré…
L’orangerie et les salons du château peuvent être privatisés.
Fabien Cottereau/ « SUD OUEST »
Sans oublier des activités : terrain de tennis, bulle de fitness, balades à cheval ou en calèche… « Étant
relativement éloignés de Bordeaux, tout est fait pour que le visiteur n’ait plus envie de partir », explique
Chloé Sudre. Pour elle, ce concept de « luxe décomplexé » permet d’attirer une clientèle familiale, pas
forcément au centre de l’offre hôtelière classique. Le spa est ouvert aux jeunes dès 6 ans et propose des
soins à partager entre parents et enfants. Un kids club sera proposé à terme.
3. Montée en gamme
Il n’était évidemment pas prévu que l’ouverture ait lieu fin juillet. « Il y a eu des retards et nous avons fait le choix d’une
offre progressive, pour que tout ce que nous proposons soit parfait », précise Christophe Bouskela.
L’une des cabanes perchées du domaine.
Fabien Cottereau / « SUD OUEST »
En 2024, le colombier abritera une suite sur trois étages avec une vue à 360 degrés. Et les écuries
proposeront un bar lounge, un restaurant gastronomique et une piscine. Sans oublier des salles de
séminaire pour la clientèle d’affaires.
« Il y a eu des retards et nous avons fait le choix d’une offre progressive, pour que tout ce que nous proposons soit
parfait »
Comme tout projet contemporain, celui-ci mise aussi sur le « storytelling » (narratif). Ça tombe bien, le site
a une histoire. Plusieurs, même. Des histoires d’amour, pour ne rien gâcher. Le château a été bâti au
XIXᵉ siècle par un armateur, Mathieu Seurin. C’est sa femme qui, à sa mort, fit bâtir la chapelle attenante,
consacrée à Saint-Mathieu, en mémoire à son défunt mari.
4. Le
sauna avec vue sur la nature.
Fabien Cottereau/ « SUD OUEST »
Plus d’un siècle plus tard, autre histoire d’amour : le coup de foudre pour le domaine de Chantal et Philippe
Miecaze. Après une carrière dans l’imagerie médicale, ils ont acheté le château pour se lancer dans une
deuxième vie de vignerons (six hectares en appellation Pessac-Léognan). Leurs crus portent le logo
représentant deux phénix autour d’un calice qu’on retrouve dans la chapelle. Une chapelle dont les Miecaze
ont découvert qu’elle était toujours consacrée quand leur fille a voulu s’y marier. « Sous une pierre, on a
retrouvé une relique : une lettre d’amour de sa veuve à Mathieu Seurin », raconte Chloé Sudre.
5. À droite du château, la chapelle, toujours consacrée.
Fabien Cottereau/ « SUD OUEST »
Avant de confier le projet hôtelier à Millésime, les Miecaze avaient proposé des chambres d’hôtes. Et le
domaine accueille déjà le restaurant le Manège (mené par le chef Gaël Derrien) qui s’est déjà fait une place
dans le paysage local, à qui, il propose des soirées guinguette ou cocktail.
6. Le spa est ouvert à tous.
Fabien Cottereau/ « SUD OUEST »
Pour y déjeuner, compter 35 euros le midi (menu). Pour le tea time au château, 28 à 32 euros. Pour une
nuit en suite parentale, 350 à 400 euros. Les « lodges » sont le produit d’appel, à 250 euros, mais donnent
aussi accès deux heures au spa.
Cher ? Pas tant que ça, estiment les promoteurs du projet, qui escomptent rejoindre en 2024 les rangs de
l’association Leading hotels of the world, et monter encore en gamme tarifaire.
Un groupe girondin
Fondé en 2013 par les Bordelais Alexandra et Philippe Monnin, le groupe Millésime s’est lancé dans
l’aventure hôtelière en achetant des maisons de charme – Arcachon, Pessac – avant, très vite, de voir les
choses en beaucoup plus grand : le château de Théoule sur la Riviera, le grand hôtel du soleil d’or à Megève,
la villa des Orangers à Marrakech… Sans jamais oublier ses racines aquitaines. Outre Léognan, le groupe
gère le domaine de Raba à Talence et Brindos sur la Côte basque.