Historiquement, la plaine de la Mekerra comme toute l’Algérie, a aussi hérité de l’accumulation et la valorisation des techniques d’irrigation d’Andalousie (saguiya) qui allait compléter l’héritage de l’hydraulique romain qui était celui des citernes, des aqueducs et des transferts en lui apportant son art spécifique en la matière. La population autochtone sédentaire et semi-sédentaire fut constamment préoccupée d’agriculture et d’irrigations même si ce phénomène n’était pas constant à travers l’Histoire.
Histoire d'un puits sur les bords de la Mekerra 5 partie suite et fin
1. Une exposition de pipes
sculptées en bois de buis, or-
ganisée à Saida dans le cadre
de la semaine culturelle de la
wilaya d’El Tarf, suscite l’ad-
miration.
Les stands de cette exposi-
tion de la semaine culturelle,
inaugurée jeudi soir à la mai-
son de la culture «Mustapha
Khalef», attirent de nom-
breux visiteurs qui se font un
plaisir de s’informer sur ce
genre de sculpture.
En réponse aux admira-
teurs, le sculpteur Achour
Boualem a souligné que cette
oeuvre artistique nécessite de
la patience et de la passion.
Il a expliqué qu’il utilise
pour cet art, du bois du buis,
plante évoluant dans les
falaises dont la taille atteint 2
mètres, qu’il extrait du tronc,
découpe et laisse dans l’eau
pendant 24 heures avant de le
conserver dans un lieu hu-
mide 15 autres heures. Une
fois asséché pendant la même
durée, le bois est sculpté selon
la conception voulue. La se-
maine culturelle de la wilaya
d’El Tarf à Saida est marquée
également par des exposi-
tions d’habit traditionnel, de
bijoux de corail, de fusils tra-
ditionnels, de coquillages et
de tableaux d’art abordant des
aspects historiques et touris-
tiques de cette wilaya. Le pro-
gramme de la manifestation
culturelle comporte d’autres
expositions de literie tradi-
tionnelle, d’ustensiles en po-
terie, de plats culinaires
populaires, en plus de specta-
cles de troupes folkloriques
de «Tibla» et «Zorna».
CULTURELaVoixdel’Oranie PAGE 13N°4397 - MARDI 29 AVRIL 2014
L
e burnous algérien est à l’hon-
neur à Tissemsilt, à l’occasion
d’une exposition placée sous le
slogan «Authenticité et modernité», ou-
verte dimanche à la maison de la cul-
ture «Mouloud Kacim Naït Belkacem».
Organisée à l’initiative de cet étab-
lissement dans le cadre de la célébration
du mois du patrimoine, cette manifesta-
tion de cinq jours enregistre la partici-
pation de neuf artisans spécialisés dans
la confection et la broderie de cet habit
traditionnel, des wilayas de Biskra,
Tebessa, Ouargla, Ain Defla, Bouira,
Djelfa, Mila et Tissemsilt.
Des modèles variés de burnous qui
diffèrent d’une région à l’autre du pays
dont «Zeghdani» que portent les cava-
liers, réputé dans la région de «Kenanda»
dans la wilaya de Relizane, y sont ex-
posés, a indiqué le président de l’associ-
ation de l’habit traditionnel et de la
chanson bédouine de Relizane, Adda
Lakhdar.
Le burnous de la région de Messaad
(Djelfa) a suscité l’admiration du public,
fasciné par sa couture et sa broderie
faites par l’artisan Abdelhamid Khairi.
Cet habit est confectionné à base de poils
d’animaux dont le chameau.
Le burnous saharien, «El boubina»,
dont est réputée la région de Touggourt
(Ouargla) est également présent avec sa
couleur marron foncé et sa broderie en
fils noirs et blancs. Cette exposition con-
stitue également une occasion pour la
femme artisane et présidente de l’associ-
ation culturelle «El Amel» de la wilaya
d’Ain Defla, Djellouli Maghnia, de met-
tre en exergue le burnous «Gharzet el
hsab», encore porté par la mariée à
Khemis Meliana.
La célébration du mois du patrimoine
se poursuit à la maison de la culture
«Mouloud Kacim Naït Belkacem» par
un programme d’expositions de l’habit
traditionnel et moderne, de manuscrits
d’Oued Mzab et de semaines culturelles
de Khenchela et d’Ain Temouchent dans
le cadre des échanges culturels inter-
wilayas. Le programme comporte égale-
ment des concours sur le patrimoine de
Tissemsilt, des visites pédagogiques au
musée algérien d’archéologie et des arts
islamiques d’Alger, au musée «Ahmed
Zabana» d’Oran et un nombre de za-
ouias dans la wilaya de Tissemsilt, en
plus de conférences et de journées d’é-
tude sur le legs culturel de la région du
Ouarsenis et des galas artistiques animés
par des troupes locales.
Une exposition lui est dédiée à Tissemsilt
Le burnous algérien est
à l’honneur
Saïda
Une exposition de pipes suscite l’admiration
PAR LE DR KARIM
OULDENNEBIA
Durant l’année 1875, un conflit a éclaté
entre l’association coloniale de Sidi Bel-
Abbès et celle de Saint Denis de Sig à cause
deladistributiondel’eausuivantlescultures
et non suivant le principe de la superficie.
Certes,leseauxétaientréglementéesparlesyndicatdeBel-Abbès,
mais des lacunes existaient puisque Mekerra devient, en quittant
la pleine belabbésienne, Oued Sig et ses eaux étaient utilisées par
le syndicat de Saint Denis de Sig! Pour dire que ce puits exprimait
vraiment les tracas des conflits d’intérêts de la société coloniale.
V. Un oubli conscient qui n’a que trop duré
Le concept «patrimoine», utilisé ici dans ce texte, est lié à l’ad-
jectif «historique». Je lui confère personnellement le sens de la
protectionetlapréservation.Cependant,ilfautreconnaitrequele
volet historique du patrimoine (plus ou moins architectural) de la
période 1830-1962, reste jusqu’à présent dans la posture du déni.
On le voit bien! L’APC de Sidi Bel-Abbès à bel et bien fait le
«choix» de restaurer l’hôtel de ville. Pourtant appelé «Architec-
ture coloniale»! Certains se poseront des questions: Ce choix est-
il une reconnaissance? Ce choix obéit-il aux valeurs historiques
et aux références
culturelles des Al-
gériens? Ce n’est
pas facile pour
notre société qui a
vécu avec le colo-
nialisme un af-
frontement ardu
d’accepter cette
diversité con-
ceptuelle. Rap-
pelons-nous la
sélection du passé
s’effectue en fonc-
tion de
paramètres liés
souvent au
présent. Certains,
diront que je
tourne autour du
puits.Maislaréal-
ité est là; le con-
cept de
patrimoine se pose en Algérie. Il est utile de noter que dans notre
pays le patrimoine est souvent confonduavec «l’authenticité» (Al-
Asala). Alors! A travers ce puits! Peut-on dépasser les séquelles de
cet affrontement du passé? A mon avis, il faudrait travailler dans
ce sens. Il faut «protéger» ce puits qui deviendra un «bien com-
mun». La conservation de ce puits étant aujourd’hui une fonction
essentielle du premier responsable de la wilaya, il incombe par
contreàlapopulation,auxassociations,àladirectiondelaculture
et autres de préserver ce bien architectural comme un patrimoine
historiqueetdel’intégrerparlasuitedanslapolitiquenationalede
la restauration du patrimoine. Conclusion: A travers ce présent
texte libre, j’espère avoir contribué à mettre en lumière les dif-
férents éléments qui conditionnent la réussite d’une opération de
«sensibilisation» à savoir que, le processus décisionnel et pratique
ainsi que l’implication de tous les acteurs avec une concertation
élargie, constituent les paramètres qui permettent la «protection»
decepuitsuniquedanslarégion.Jesuisconvaincuégalementque
cepuitsn’estpasun«puitsàsouhait»,oùl’onformuledesvœuxen
fermantlesyeux! Aufait!Leschauves-sourisontdésertéleslieux!
Après l’ouverture d’une brèche dans le mur d’enceinte de la tour
par des destructeurs ignares et surtout le vol dernièrement de la
très solide petite portière de fer par des vagabonds «ramasseurs»
de ferraille. Enfin! Je me permets de lancer ce cri de cœur du haut
decettetourquideviendrasûrementnotrebiencommunàtoutes
et à tous.
LeDrKarimOuldennebiaestprofesseuràl’universitéDji-
lali-Liabès de Sidi Bel-Abbès.
Patrimoine
Histoire d’un puits
pentagonal
sur les bords
de la Mekerra
Cinquième partie et fin
La manifestation «Music and peace»,
organisée conjointement par l’université
de Tlemcen et le Centre d’études an-
dalouses, a enregistré un succès retentis-
sant auprès du public tlemcénien.
La fusion entre musiciens tlem-
céniens spécialisés dans la musique
arabo-andalouse et l’orchestre
«Archangelo» de Lille spécialisé dans la
musique universelle, a donné lieu à une
musique enrichie, vivante respirant la
créativité et la nouveauté.
Ce mélange réussi qui a nécessité
beaucoup d’effort aux musiciens locaux
et français, dirigés respectivement par
Khalil Baba Ahmed et Anne Christine
Leridon, a gratifié, vendredi soir, le pub-
lic, que la salle des spectacles du centre
d’études andalouses récemment inauguré
n’a pu contenir, d’une variété de musique
classique universelle dont celle de Vi-
valdi, de quelques classiques de la
musique andalouse «koum tara», «tleta
zahw wa mraha», avec lesquels les mélo-
manes se sont laissés emportés dans un
long voyage musical. Près de deux heures
de concert, les musiciens tlemcéniens et
lillois ont interprété, dans une grande co-
hésion, divers morceaux chantés notam-
ment par des jeunes chanteurs en herbe,
à l’instar de Karim Boughazi, Nesrine
Ghenim et encadré par le chanteur
chevronné et universitaire, Tewfik Beng-
habrit. Le Centre d’études andalouses
qui, pour sa première activité, a relevé la
barre très haute par cette expérience
spectaculaire initiée avec l’université, se
doit de poursuivre sur le même élan
d’autant plus que parmi les missions qui
lui sont assignées «engager des
recherches dans l’anthropologie musi-
cale. Un terrain fertile, qui pourra énor-
mément contribuer au développement et
à la sauvegarde de ce patrimoine», selon
son directeur, le professeur Hadjouis
Djillali.
Inscrite dans le cadre du jumelage
entre les villes de Tlemcen et de Lille et
aussi le cadre du mois du patrimoine,
cette initiative sera suivie en début mai
prochain par un hommage à cheikh
Boukli Salah, un des chantres de la
musique andalouse encore vivant dans la
cité des zianides.
Tlemcen
Succès retentissant de la manifestation
«Music and peace»