En définitive, ce puits n’était pas un forage vertical, autrement dit un aquifère. Trop près pour être un vrai puits ! Et trop loin des mamelons pour être une vraie tour de contrôle. Apparemment, c’était un « puits de rétention » du débit d’eau, installé à proximité et en communication avec la rivière. La connaissance du débit de la rivière Mekerra et de sa variation (régime hydrologique) était nécessaire pour divers objectifs notamment le suivi et gestion de l’irrigation.
Histoire d'un puits sur les bords de la Mekerra 3 partie
1. Un riche programme a été
élaboré par le musée «Ahmed
Zabana» d’Oran pour la
célébration du mois du patri-
moine qui s’étale du 19 avril au
19 mai, a-t-on appris auprès de
cette institution.
Le programme comporte
des expositions, des reportages
et des conférences animées par
des spécialistes nationaux en la
matière.
Une exposition vente des
publications des musées d’Al-
gérie est prévue au sein du
musée Zabana, du 27 avril au
15 mai, en collaboration avec le
Centre des arts et de la culture
du palais des Raïs, les musées
des Beaux-arts, des arts et tra-
ditions populaires, du Bardo,
des Antiquités d’Alger, ainsi que
le musée des Arts et traditions
populaires de Médéa.
Des conférences ayant trait
à la préservation des œuvres
conservées dans les musées
sont prévues, dont «La conser-
vation et la restauration des tex-
tiles», «La préservation du
cuivre» et «La présentation
d’une collection des poires à
poudre». D’autres conférences
traitant du patrimoine matériel
de la région seront animées par
des experts, à l’instar de «la
Blousa» (habit traditionnel
féminin propre à la région
ouest), ainsi que des con-
férences abordant la préserva-
tion des archives pho-
tographiques et historiques
dans les musées, a-t-on ajouté
de même source.
Plusieurs projections sont
également prévues pour l’occa-
sion parmi lesquelles «La
restauration du bois mobilier»
et «La pierre, élément naturel
exploité par l’homme dès la
préhistoire», ainsi qu’une expo-
sition intitulée «Le cavalier».
CULTURELaVoixdel’Oranie PAGE 13N°4395 - DIMANCHE 27 AVRIL 2014
MIR MOHAMED
D
e gros sacs
poubelles supposés
pleins de détritus,
un écran de projection de films
documentaires suspendu à
l’arrière scène, un téléphone de
bureau d’avant le sans-fil... Et
le décor est ainsi planté pour la
pièce «Moujarad nifayate» de
l’association de Sidi Bel-Abbès
écrite par Kacem Matroud et
mise en scène par Bachir Ben
Salem.
Le rideau se lève. Dans le
noir, une lumière rouge-sang
tombe des sunlights supérieurs
et laisse profiler visages et sil-
houettes de deux jeunes per-
sonnages en d’état d’altérité qui
vont, une heure durant, dans
«une relation ambiguë de
haine et d’amour», de lâcheté et
de courage, revisiter sur les
planches la vieille probléma-
tique de la trahison/fidélité qui
ne cessera jamais de faire débat
par rapport à l’individu lui-
même dans ses propres convic-
tions d’être physique et social
ou au groupe dans ses
représentations identitaires
plurielles.
Que dire de cette pièce
dont la restitution scénique des
néanmoins honorables idées de
l’auteur n’était pas évidente au-
tant pour les comédiens que
pour le metteur en scène et les
techniciens?
Pour le grand public, le
groupe semble s’être bien tiré
d’affaire. Pour les comédiens
d’abord, il faut reconnaître
qu’avec leur interprétation cor-
recte des rôles, leurs voix fortes
et leur diction juste ainsi que
leurs parfaites expressions cor-
porelles, gestuelles et de vis-
ages, ils n’ont rien à envier aux
professionnels.
L’A.B.C. du comédien sem-
ble maîtrisé dans son volet
théorique et pratique, ce qui est
un élément déterminant pour
l’avenir artistique de ces jeunes
universitaires qui n’ont pas
hésité, dans ce difficile specta-
cle, à se faire violence avec leur
corps par-delà le humainement
supportable.
S’agissant de la mise en
scène ensuite, celle-ci se voulait
sobre mais acceptable dans
l’ensemble pour un théâtre
dépouillé à la Grotowski.
De l’avis même de certains
professionnels de théâtre, la
seule critique à émettre porte
encore une fois sur le recours
systématique à la langue clas-
sique que l’auteur et le metteur
en scène ont pris comme choix
délibéré au risque de trahir les
sentiments et les émotions de
leurs personnages. Même si des
spectateurs avertis n’ont pas
manqué d’applaudir certains
passages de la pièce, nombre
d’entre eux déplorent surtout le
fait que la langue native
«daridja» ait été encore une fois
vouée aux calendes grecques.
« La langue populaire, aurait
été le choix le plus approprié.
Autant pour le locuteur que
pour l’auditeur, on aurait gagné
ainsi à mieux comprendre le
texte et mieux l’assimiler», a-t-
on fait observer à juste titre.
Festival du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès
«Moujarad nifayat»
ou la problématique
de la trahison plurielle
Mois du patrimoine
Riche programme du Musée national
Ahmed Zabana d’Oran
Le chanteur kabyle Lounis Ait
Menguellet animera un concert le 3 mai
prochain au célèbre Théâtre Saint Denis de
Montréal, à la grande joie de ses milliers de
fans au Canada, a-t-on appris vendredi
auprès de son entourage artistique à Paris.
«Ce concert, organisé par les produc-
tions NCP Festival (Nomades Cultures Pro-
ductions), spécialisées dans l’événementiel
au Canada, signe le retour du chanteur et
poète au pays de l’érable après son franc
succès de juin 2012», a indiqué son coordi-
nateur artistique, Farid Ouahmed.
C’est avec un «énorme plaisir» que l’au-
teur d’Asfru affirme vouloir rééditer l’exploit
montréalais, ville où il dit compter des mil-
liers de fans.
«Lorsqu’on est bien reçu quelque part,
on y retourne toujours avec plaisir, c’est na-
turel. J’ai eu un accueil d’une chaleur dont
seuls les Nôtres sont capables», a-t-il con-
fié, dans un entretien à l’APS.
L’auteur-compositeur dit être chanceux
d’avoir «partout un public chaleureux et in-
dulgent». «Le public de Montréal n’a pas
failli au principe», a-t-il dit, pour expliquer
pourquoi il a encore une fois répondu fa-
vorablement aux organisateurs.
A la question de savoir s’il y aura des
surprises lors de ce gala, prévu en nocturne
(19h30), le chanteur kabyle a confié que le
plaisir de renouer avec la communauté al-
gérienne sera déjà une «excellente sur-
prise», une surprise qui, a-t-il souhaité, sera
partagée dans la fraternité et la bonne
humeur. «J’ai un répertoire qui me permet
de préparer un programme différent de
celui du concert précédent», a-t-il assuré,
annonçant avoir répété la chanson Ammi,
tirée de l’album éponyme du chanteur en
1983, et qu’il compte fredonner en duo avec
son fils Djaffar, étoile montante de la chan-
son kabyle et virtuose de la flute, instru-
ment avec lequel il accompagne son
paternel lors de ses prestations artistiques.
Chanteur prolifique, Lounis Ait
Menguellet (64 ans) compte une carrière de
plus de 47 ans, enregistrant plus de 200
chansons. Dans son dernier album
«Tawrict Tacebhant» (Feuille Blanche), il
chante l’amour, mais aussi la raison.
A la grande joie de ses milliers de fans au Canada
Lounis Aït Menguellet en concert
le 3 mai à Montréal
PAR LE DR KARIM OULDENNEBIA
Cette tour de la Mekerra est construite en pen-
tagone régulier, un polygone à cinq sommets et cinq
côtés de 1,50 mètre de chaque côté. Tous ses côtés sont
«presque» de même longueur et tous les angles in-
ternes ont pour mesure 108 degrés chacun.
Il est utile de rappeler que le mathématicien Abou
Al-Wafa (mort à Bagdad en 998 - Xe Siècle) fut le premier à commenter les
polygones dans les œuvres d’Euclide, le père de la géométrie. En plus, on lui
doit la notion de cercle trigonométrique et le développement des con-
structions approchées à la règle et au compas de polygones réguliers à cinq,
sept ou neuf côtés. Après une laborieuse assimilation du savoir de l’Antiq-
uité tiré de sources arabes, les géomètres médiévaux se haussèrent à la
théorie de la perspective.
À partir du XIIe siècle, la traduction de nombreux textes arabes en latin
donne un nouvel élan au développement du savoir et la géométrie y tient
une part importante. Non seulement les savants prennent connaissance des
écrits les plus importants des grands mathématiciens grecs, mais ils accè-
dent aussi aux travaux des mathématiciens arabes, inspirés du savoir des
Grecs, Perses et des Indiens et même des chinois.
III. Un héritage d’une technique d’irrigation ancestrale
Historiquement, la région de la Mekerra a aussi hérité de l’accumulation
et la valorisation des techniques d’irrigation d’Andalousie (saguiya) qui al-
lait compléter l’héritage de
l’hydraulique romain qui
était celui des citernes, des
aqueducs et des transferts
en lui apportant son art
spécifique en la matière.
La plaine de la Mekerra
a été depuis l’antiquité le
creuset d’une sédentarisa-
tion. La population au-
tochtone sédentaire et
semi-sédentaire fut con-
stamment préoccupée d’a-
griculture et d’irrigations
même si ce phénomène n’é-
tait pas constant à travers
son Histoire. Le général
Dumas, consul français
auprès de l’Emir, n’a-t-il pas
confirmé cette réalité des
faits dans une de ses corre-
spondances du 17 août
1838 en notant: «…Beau-
coup de lions. On arrive à
l’ouad Mekuerra, rivière profonde de deux pieds et large de douze. Plusieurs
sources viennent se jeter dans ce ouad; aussi trouve-t-on de l’eau en été
comme en hiver. Champs cultivés à droite et à gauche». [Correspondance
du capitaine Daumas, consul à Mascara (1837-1839), p453].
Le colonialisme français, après avoir chassé et déplacé les autochtones
des différentes sections de tribus de la fédération des Béni Ameurs et autres,
enclencha le mécanisme du partage et la répartition des terres confisquées
aux colons par concessions au franc symbolique et souvent gratuitement.
Parmi les bénéficiaires, il y avait des émigrants allemands à Détrie mais
surtout beaucoup d’Espagnols de la région d’Almeria, une petite ville fondée
par les Carthaginois, abordée par la rivière Andarax non loin du désert
Tabernas en Andalousie (mondialement connu pour les films Westerns
spaghettis). La tradition dit que le nom Almería proviendrait de l’Arabe Al-
Mariyya (le miroir), entendez «le miroir de la mer». Actuellement l’inter-
prétation la plus acceptée est qu’il dérive du terme arabe «Al-Mara’?», ce
qui signifie «la tour de garde».
Notons que pendant la période 1830-1892, c’est-à-dire avant l’achève-
ment total du barrage de Cheurfas en 1892, cinq barrages furent constru-
its en Oranie mais aucun sur la Mekerra! Cette politique hydraulique
coloniale était fondée sur le principe que «pour faire une bonne colonisa-
tion, il fallait une bonne hydraulique agricole». Dès 1849, la commission
Prudon fait procéder au drainage des marais vers la Mekerra et au rem-
blayage des parties basses. A partir de 1854, des primes étaient accordées
aux agriculteurs «colons» pour l’irrigation à partir des eaux de la Mekerra
utilisées sous conditions déterminées par des arrêtés préfectoraux. Ce puits
était réellement, une préoccupation de toute une région.
A suivre
Le Dr Karim Ouldennebia est professeur à l’université Djilali-Liabès
de Sidi Bel-Abbès.
Patrimoine
Histoire d’un puits
pentagonal
sur les bords
de la Mekerra
Troisième partie
PhotoM.Mir