Tens of scientific terms found in many European languages are derived from Arabic. The following text, though in French, provides comprehensible concrete examples of such terms from various disciplines (e.g.: mathematics, astronomy, medicine and pharmacy).
This text is extracted from the third (French) edition of my book:
1. 1
6.3 Exemples d'influence de la science arabe sur l'Occident: terminologie
scientifique et traductions d'oeuvres
Par: Driss Lamrabet
Extraits de mon livre Introduction à l'histoire des mathématiques maghrébines publié sur
sur le site d'Amazon (possibilité de feuilleter une partie):
https://www.amazon.fr/INTRODUCTION-LHISTOIRE-MATHEMATIQUES-
MAGHREBINES-Lamrabet/dp/B084DGPNNY
6.3.1 Termes scientifiques d'origine arabe
L'influence de la science arabe médiévale sur les pays occidentaux se manifeste, entre autres, à
travers les emprunts de termes scientifiques arabes par les langues européennes. Nous allons mettre ce
fait en évidence en montrant l'origine arabe de termes présents dans certaines langues européennes et
concernant les domaines suivants: mathématiques, chimie, médecine et pharmacie. Par commodité, nous
nous servons le plus souvent du français, mais la forme des vocables empruntés varie très peu d'une
langue européenne à l'autre, puisque généralement le latin fut la langue intermédiaire commune. La liste
n'est évidemment pas exhaustive. Nous ne donnons en outre que les termes qui sont d'origine arabe et
nous ne mentionnerons pas ceux qui, tout en figurant dans le lexique d'une langue européenne, sont une
traduction littérale d'un concept introduit par les savants arabo-musulmans1
.
i) Termes de mathématiques
Algèbre رالجب (Anglais, allemand, espagnol, etc.: Algebra): al-Jabr.
Algorithme خوارزمية (Ang.: algorithm- all.: algorithmus): dérive du nom du mathématicien al-
Khwārizmī. Le terme arabe correspondant خوارزمية est un néologisme.
Chiffre صفر (All.: Ziffer, ang.: cipher, esp.: cifra)): ṣifr.
Zéro :صفر ṣifr, ṣifrun qui donna zephyro puis zéro.
ii) Termes de chimie
Alambic رقاالنبي (Ang.: Alembic): al-Inbīq (appareil de distillation).
Alcali, alcalin, alcaliniser ر,القل étymologiquement, de ,قل frire (Ang.: Alkaline – Esp.: àlcali): al-Qiliy
(= soude).
Alcool رلالكحو (Ang. et esp.: Alcohol- All.: Alkohol): al-Kuḥūl.
Alizarine العصارين (Fr. et ang. -Esp.: alizarina) al-‘Iṣārīn (teinte rouge orange tirée du goudron).
Amalgame الملغم (Ang.et all.: amalgam – Esp.: amalgama): al-Mulgham (alliage d'un métal avec le
mercure).
Aniline النيل (Fr.et ang.- Esp.: Anilina- All.: Anilin): al-Nīl (plante teinturière).
Antimoine االثميد (Ang.: antimony- All.: Antimon – Esp.: antimonio): al-Ithmīd (étymologie
hypothétique).
Azur ردالالزور (Fr. et all. - Ang.: azure- Esp.: azul): al-Lāzaward (substance minérale bleue).
1
Par exemple, "sinus "est la traduction de jayb, utilisé par Al-Battānī; "sourd "(fr) et "surd "(ang) traduisent: aṣamm (al-Khwārizmī),
désignant un nombre irrationnel, etc.
2. 2
Benjoin لبانرالجاوي (Ang.: benzoin et benjamin- All.: Benzoeharz – Esp. benjamín, benjuí, benzoína):
Luban al-jāwī (résine utilisée comme balsamique et antiseptique).
Borax بورق (Fr., ang. et all – Esp. Bórax): Bawraq (Borate hydraté de sodium).
Camphre كافور (Ang.: camphor- Esp.: alcanfor- All.: Kampfer): Kāfūr.
Carmin قرمزي (Ang. carmine- All.: Karmesin, Karmin – Esp.: carmín, carmesí): Qirmiziy (teinte rouge
extraite d'un type d'insecte).
Elixir راالكسب (Fr, esp. et ang.- All.: Elixier): al-Iksīr.
Goudron انرالقط (Esp.: alquitràn): al-Qaṭrān/al-Qiṭrān /al-Qaṭirān.
iii) Termes de médecine et de pharmacie
Jarde ou Jardon ردجر (All. et ang.: Jarde – Esp. jardé): Jard (enflure du jarret d'un cheval).
Julep ربجال (Fr. et ang. – Esp.: julepe): Julāb (potion).
Kali رقل (All.: Kalisalzkraut, Kaliumkarbonat): Qaly (type de plante riche en soude).
Kermès قرمز (Ang.: Kermes et kermesite): Qirmīz (médicament expectorant à base d'antimoine).
Kétmie :ختمية Khitmiyya.
Laque ركل (Ang.: lac- Esp.: laca- All.: Lack): Lakk.
Looch لعوق (prononcer louk): La‘ūq (un breuvage médical).
Séné سنا (Ang.: senna- All.: Sennesstrausch, Sennessblaeter – Esp.: sena): Sanā (plante purgative).
Sirop اب رش (Ang.: syrup- Esp.: jarabe- All.: Sirup): Sharāb.
Soude رءالسودا (All., ang. et esp.: soda): al-Sawdā'.
Talc طلق (Fr.et ang.- All.: Talk, Talkum- Esp.: Talco): ṭalq.
Tamarin تمررالهند (Fr. et ang.- All.: Tamarinde, Tamariske – Esp.: tamarindo): Tamar al-hindī.
Tamaris ررتم (Ang. tamarisk- All.: Tamariske – Esp. tamarisco): Tamar (datte).
Tartre ريدرد (Ang.: tartar- Esp.: tàrtaro): Durdī.
iv) Termes d'astronomie
Alidade العضادة (All.: Alhidade): al-‘Iḍāda (partie de l'astrolabe).
Almicantarat اترالمقنط (ou Almucantarat): al-Muqanṭarāt; (petit cercle de la sphère céleste qui est
parallèle au plan de l'horizon).
Azimut السموت (Fr. et all.- Ang.: azimuth): al-samt, pl.: al-Sumūt; (angle entre le plan vertical passant
par un astre et un vertical origine).
Zénith السمت (Fr.et ang.- All. et esp.: Zenit): Samt.
Nadir رالنظب (Fr., ang., all. et esp): Naẓīr.
Le ciel est peuplé de dizaines d'étoiles portant des noms arabes. En voici quelques unes (ces noms
varient très peu d'une langue européenne à une autre; la plupart ne figurent généralement pas dans les
dictionnaires courants de taille moyenne, mais dans des lexiques d'astronomie ou sur des cartes du ciel):
Achernar :اخررالنهر Akhir al-Nahr (étoile de magnitude de la constellation Fleuve Eridan2
)
Acrab :العقرب ‘Aqrab (étoile du Scorpion; ce n'est pas la deuxième étoile la plus brillante de cette
constellation).
Albaldah :البلدة al-Baldah ( du Sagittaire ).
Aldébaran انر:الدب al-Dabarān ( du Taureau).
Aldhanab الذنب al-Dhanab ( de La Grue).
Algol :الغول al-Ghūl ( de Persée).
Alhena :الهنقة al-Hanaqa ( des Gémeaux).
Aljunina :الجنينة al-Junayna (étoile du Grand Chien).
Alkaid القائد (= Bénétnasch): al-Qā'id ( de la Grande Ourse).
2
Une constellation est un groupement d'étoiles. La magnitude d'une étoile mesure sa luminosité. On utilise une échelle: généralement
pour l'étoile la plus brillante de la constellation, pour celle de magnitude immédiatement inférieure, etc.
3. 3
Alphard :الفرد al-Fard ( Hydre femelle).
Alraiراعرال : al-Rā‘ī ( de Céphée).
Arnab :األرنب Arnab ( du Lièvre).
Altair :الطائر al-Ṭā'ir ( de la constellation de L'Aigle).
Bételgeuse اءز:يدرالجو Yad al-Jawzā' ( d'Orion; selon certains auteurs, Bételgeuse dériverait de ابطر
اءز:الجو Ibṭ al-Jawzā', ce qui semble être une méprise selon d'autres; ajoutons que ce dernier nom ne
figure dans aucune des sources arabes classiques consultées).
Bénétnasch بناترنعش : Banāt Na‘sh = Alkaid.
Diphda :الدفضع al-Difḍa‘ ( de La Baleine).
Deneb :ذنبرالدجاجة Dhanab al-Dajāja ( du Cygne).
Fomalhaut :فمرالحوت Fam al-ḥūt ( Poisson Austral).
Gienah :جناحرالدجاجة Jināḥ al-Dajāja ( du Cygne).
Hamal :الحمل al-Ḥamal ( du Bélier).
Markab كبرالفرس:مر Markab al-Faras de Pégasse).
Merakارزاقراالرم : Mirāq al-Izār ( Grande Ourse).
Mirzam :مرزم Mirzam ( du Grand Chien).
Mufrid :المفرد al-Mufrid ( du Bouvier).
Alna'ir :النائر al-Nā'ir ( de La Grue).
Nath (El) :النطح al-Naṭḥ ( du Taureau).
Nihal :النهال al-Niḥāl (étoile du Lièvre).
Ras Alhague أسرالعواءر: Ra's al-‘Awwā' ( d'Ophiucus).
Rigel :رجلرالجبار Rijl al-Jabbār ( d'Orion).
Rucbah ركبةالجاث:ر Rukbat al-Jāthi ( de Cassiopée).
Sadalmalik رك:سعدرالمل Sa‘d al-Malik ( du Verseau).
Sadalsud :سعدرالسعود Sa‘d al-Su‘ūd ( du Verseau).
Sadr :صدررالدجاجة Ṣadr al-Dajāja ( du Cygne).
Shaula :الشولة Ash- Shawla ( du Scorpion).
Shédir (ou Schédar) رصدررذاترالكرس Ṣadr dhāt al-Kursiyy ( de Cassiopée).
Thuban :الثعبان al-Thu‘bān ( du Dragon).
Véga رع:الواق al-Wāqi‘ ( de La Lyre). [Sources: Le Guide des Etoiles, par le Capitaine Pierre Sizaire,
Paris 1975 - Ṣuwar al-Kawākib par al-Rāzī al-Ṣūfī (m. 986), Beyrouth 1981 - Tôqān, p. 137].
v) Divers termes
Amiralرالبحر:أمب Amīr al-bahr - Arsenal داررالصناعة (fr., ang. et esp) Dar al-ṣinā‘a (repris par l'arabe
moderne à partir des langues européennes: "tarsana "! !)- Bocal :بقال Būqāl - Calibreقالب (fr. et ang):
Qālib - Carat اطقب (fr. et ang.- all.: Karat- esp.: quilate): Qīrāṭ - Cétérac (h) رقا ر:شب Shutrāq (plante) –
Fardeau فرض (esp.: fardo): Farḍ - Mastic ركمسط (fr. et ang.- esp.: almàciga): Musṭakā –Salep ربسحل
(fr. et all): Saḥlab (plante) - Sophoraاءصفب (fr. et all): Ṣufayrā' (type d'arbre) – Sumac سماق (all.:
Sumach): Sumāq (plante) - Tare رحطر (fr. et ang.- all. et esp.: Tara): Ṭarḥ.
L'influence de la science arabo-musulmane sur l'Occident apparaît également, comme on le
verra plus bas, à travers la latinisation des noms des savants arabes dont les oeuvres furent traduites en
latin et donc étudiées et exploitées. Voici des exemples (il y a souvent plusieurs orthographes pour un
même nom, suivant les traducteurs):
4. 4
Abenragel (Ibn Abī al-Rijāl), Abubacer (Abū Bakr Ibn Ṭufayl), Abulcasis (Abū al-Qāsim al-Zahrāwī),
Albategnius (al-Battānī), Albumazar/ Albumasar (Abū Ma‘shar al-Balkhī), Alkindus/ Alchindi (al-
Kindī), Alfarabius/ Alpharabius (al-Fārābī), Alfraganus (al-Farghānī), Algazel (al-Ghazzālī),
Algorismus/Alchorizmus (al-Khwārizmī), Alhacen/ Alhazen (al-Ḥaṣan b. al-Haytham), Alpetragius
(al-Biṭrūjī), Anaritius (al-Nayrizī), Avempace (Ibn Bājja), Avenzoar (Ibn Zohr), Averroes (Ibn Rushd),
Avicenna (Ibn Sīnā), Arzachel/ Azarchel (Ibn al-Zarqālluh), Azaragui (al-Zahrāwī), Dreses (al-Idrīsī),
Geber (Jābir b.al-Aflaḥ ou Jābir b. Ḥayyān), Haly/Hali/Aly (Alī), Hametus/Ametus (Aḥmed),
Razes, (al-Rāzī), Thebit (Thābit b. Qurra).
6.3.2 Principales oeuvres mathématiques arabes qui furent traduites
Plusieurs foyers de traductions furent actifs durant le moyen âge et contribuèrent à la révélation de la
science arabe aux pays européens: Tolède, de loin le plus importante, la Sicile, le Midi de la France
(Montpellier, Toulouse), l'Allemagne, etc. On notera que les traductions portèrent tant sur les oeuvres
des mathématiciens arabes que sur les traductions arabes des oeuvres grecques. Certains traducteurs se
distinguèrent autant par la quantité que par la qualité des livres qu'ils rendirent en latin. L’ouvrage de
Dr Leclerc sera notre principale référence.
a) Gérard de Crémone (1114-1187), l'infatigable; il fut fasciné par la science arabe et participa à sa
propagation en Occident; il traduisit (à Tolède), entre autres:
1- Kitāb al-Jabr wa al-muqābala d'al-Khwārizmī, sous le titre: Liber Alchoarismi (Algorismi) de iebra
et almucabila;
2- Le livre d'al-Khwārizmī dans lequel celui-ci il introduisit et perfectionna le système décimal
emprunté aux Indiens, sous le titre: Liber Algoritmi de numero Indorum;
3- Ouvrages d'astronomie de Jābir b. al-Aflaḥ: i) Gebri f. Affla Hispalensis de astronomia L.IX sive
commentarii in Ptolemei Almagestum; livre de neuf chapitres, dont le premier est consacré à la
trigonométrie sphérique. Imprimé en 1534 (Nuremberg);
4- Sharḥ kitāb Uqlīdis: Liber Anaritii super Euclidem, commentaire d'Euclide par al-Nayrīzī;
5- Liber Ameti de proportione et proportionalitate, d’Aḥmad b. Yūsuf;
6- al-Shakl al-qaṭṭā‘ d'Ibn Qurra: Liber thebit de figura alcatha;
7-Kitāb fī ibṭā’ al-ḥaraka fī falak al-burūj (titre donné par al-Baghdādī dans Hadiyyat al-‘ārifīn, que
Leclerc traduit par: Du ralentissement du mouvement dans la sphère des signes et de son accélération)
attribué à tort à Thābit b. Qurra: Liber Thebit de motu accessionis et translationis [Recessionis]; J.
Samsó signale que l’auteur probable est Ibrāhīm b. Sinān ou un membre de l’école de Tolède au XIe
siècle: al-Zarqālluh ou Ṣā‘id;
8- Le livre d'Ibn Qurra sur la balance Liber Thebit de ponderibus, qui dicitur Carastonis (Leclerc dit
que Farasthonis, balance en persan, est le terme correct);
9- Iḥṣā' al-‘ulūm d'al-Fārābī: Liber Alpharabii de scientiis; Leclerc ne put reconnaître le titre arabe;
mais la description qu'il donne de la traduction latine permet d'identifier;
10- Un livre d'al-Kindī: Liber Jacobi Alchindi de somno et visione (titre arabe probable: Kitāb fī ‘illat
al-nawm wa al-ru'ya);
11-Un livre d’optique d’al-Kindī: Liber Jacob Alchindi de causis diversitatum aspectus et dandis
demonstrationibus geometris super eas (titre arabe probable: kitāb fī ikhtilāf al-manāẓir); il faudrait
peut-être geometricis selon une remarque de J. Samsó);
12- Liber Alchindi de quinte essentiis, que Leclerc identifie avec le titre suivant mentionné dans Kitāb
al-ḥukamā: Que la sphère (des astres) est d'une nature particulière qui constitue un cinquième élément;
13- Jawāmi‘ ilm al-nujūm de l'astronome al-Farghānī: Liber de aggregationibus scientiae stellarum de
30 chapîtres; imprimé;
5. 5
14- Kitāb al-manāẓir (Perspectives): Opticae thesaurus Alhazeni, l'Optique d’al-Ḥasan Ibn al-
Haytham, dont Gérard de Crémone est probablement le traducteur; imprimé;
15-Liber de Crepusculis attribué par erreur à Ibn al-Haytham, imprimé plus tard à la suite des
Perspectives; A. Sabra a montré que l’auteur de ce livre est Ibn Mu‘adh al-Jayyānī (vers 989- après
1079) et non Ibn al-Haytham;
-16 Un ouvrage de géométrie des trois frères fils de Mūsa b. Shākir: Liber trium fratrum de geometria;
17- Kitāb al-anwā': Liber anohe (constellations présidant aux phénomènes métérologiques), anonyme
(distinct de celui de ‘Arīb cité plus loin);
18- Un livre d’arpentage (misāḥa) d’un certain Abū Bakr HEUS (?) qui était vivant, semble-t-il, au
début du IIIe s. H/début IXe s.: Liber mensurationum (analysé par J. Hoyrup et M. Moyon). Plusieurs
hypothèses ont été avancées par Suter à propos de l’identité de ce savant. Ajoutons-en d’autres: Heus
serait-il une altération de: ‘Abs ,عبس ‘Īsā رسعي ou encore Ḥafṣ حفص , car la combinaison des trois avec
Abū Bakr est possible: Abū Bakr [b. Abī] ‘Abs (voir n°A47 plus loin), Abū Bakr ‘Īsā ou Abū Bakr
Ḥafṣ, ou enfin رسحيو Ḥayyūs (nom porté entre autres par un poète du XIe siècle).
19-Les Sphériques de Ménélaüs, celles de Théodose, les Données et les Divisions d'Euclide, les
Ascensions d'Hypsiclès, la Sphère en mouvement d'Autolycus, l'Almageste, Archimède, etc. (de l'arabe
au latin), ainsi que des livres d'autres domaines, dont des œuvres d'Ibn Sīnā, al-Rāzī et al-Zahrāwī
(n°A82) en médecine.
b) Robert de Chester (viv. 1143): traduisit
20- l'algèbre d'al-Khwārizmī, en Espagne.
c) Jean de Séville (viv. 1134):
21- Eléments d'astronomie d'al-Farghānī: Liber Alfragani in quibusdam collectis..., imprimé en 1493
(Ferrare) et 1537 (Nuremberg) sous le titre: Brevis ac per utilis compilatio Alfragani, en 1546 (Paris)
sous celui de: Alfragani compendium, en 1590 et 1618 (Francfort), 1669 (Amsterdam), etc.
22- Iḥṣā' al-‘ulūm d'al-Fārābī: De divisione philosophiae, titre que porte également une oeuvre
attribuée au traducteur Gundisalvi (XIIe s), que Leclerc estime n'être qu'une traduction de celle d'al-
Fārābī, tandis que Bouyges, dans ses Notes sur les philosophes arabes dit que Gundisalvi s'en est
seulement inspiré.
22 bis- L'oeuvre d'Abū al-Qāsim Ibn al-Ṣaffār (n°A94)sur l'astrolabe; Jean de Séville attribua par
erreur cette œuvre à al-Majrītī;
d) Platon de Tivoli (début XIIe s):
23- al-Zīj al-ṣābī: De motu stellarum d'al-Battānī, imprimé en 1537 (Nuremberg) avec al-Farghānī, en
1552 (Venise), 1645 (Bologne), 1799 (Rome), etc. Le célèbre astronome Halley se plaignit de la
mauvaise qualité de la traduction latine;
23- L'oeuvre d'Abū al-Qāsim Ibn al-Ṣaffār (n°A94) sur l'astrolabe: Liber Abualcasin in operibus
astrolabii...;
24- Les Sphériques de Théodose et le Tétrabiblon de Ptolémée.
e) Adelard de Bath (un Anglais; vers 1075-1160):
25- Les tables astronomiques d'al-Khwārizmī: Ezich alkauresmi, id est tabula chwaresmi...
26- Les Eléments d'Euclide.
f) Herman le Dalmate (1110-1154) traduisit entre autres:
27- Kitāb al-madkhal ilā ‘ilm aḥkām al-nujūm d’Abū Ma‘shar: Liber introductorius in astronomiam
Albumasaris, Abalachii, imprimé à Ausburg en 1489, à Venise en 1495 et 1506;
28- Le Planisphère de Ptolémée avec le commentaire d’al-Majrīṭī:
29- Les tables astronomiques d’al-Khwārizmī;
30- Les Eléments d’Euclide.
g) Fernand de Tolède: traduisit en langue vernaculaire (vers 1255-1256):
31- les tables d'Ibn al-Zarqālluh (n°A157) sous le titre Libro de la çafeha;
6. 6
h) Moise b. Tibbon (XIIIe s): Membre d’une famille d’érudits juifs, les Tibbonides, établie en
Provence (midi de la France); il traduisit en hébreu:
32- le (petit) livre d’arithmétique (Sefer Haheshbon) du Marocain al-Ḥaṣṣār, en 1271, à Montpellier,
33- Les Eléments d’Euclide, le Viatique d’Ibn al-Jazzār al-Qayrawānī, ainsi que de nombreuses œuvres
d’Ibn Rushd et d’autres.
i) Jacob ben Makhir ibn Tibbon (Don Profiat Tibbon/Profatius Judæus) (1236-1304): Savant
provençal de la famille du précédent. Il traduisit entre autres:
34- Les Éléments et les Données d’Euclide,
35-Les traités de Qusṭā b. Lūqā sur la sphère,
36-Hay’at al-‘ālam (Sefer tekuna) d’Ibn al-Haytham,
37- Iṣlāḥ al-Majisṭī de Jābir b. al-Aflaḥ
38- l’œuvre d’Ibn al-Ṣaffār (n°A94)sur l’usage de l’astrolabe,
39-une œuvre sur la Saphea d’Ibn al-Zarqālluh (n°A157).
j) Isaac ben Salomon al-Aḥdab (XIVe
siècle), établi en Sicile, composa en hébreu:
40- un livre mathématique basé sur al-Talkhīṣ d'Ibn al-Bannā’ al-Marrākushī (voir Lévy, T., 2003);
k) Yehuda b. Mūsa (Moshé) Kohen dit alfaquim (altération probable d’al-ḥakīm):
41- al-Bāri‘ fī aḥkām al-nujūm du savant tunisien Ibn Abī-i-Rījāl (Abenragel), sous Alfonso en 1254:
Liber magnus et completus quem Aly Aben Ragel composuit de judiciis astrologis, quem Ihuda filius
Musa precepto dni Alfonsi romanorum et castiliae... (voir Leclerc 2: 442);
42- Azafeha: al-Ṣafīḥa d’Ibn al-Zarqālluh (n°A157), traduit entre 1225 et 1231.
Autres ouvrages traduits:
43-Oeuvre de l'astronome al-Biṭrūjī (n°M80) (Alpetragius; viv.1184) dans laquelle il discute en
particulier du système astronomique ptoléméen; traduite par Michel Scott en 1217: Alpetragii Arabi
Planetarium Theorica... et imprimée à Venise en 1531.
44- Les tables astronomiques d'Ibn Yūnus.
45- Tables astronomique d'Ulūgh Begh (1394-1449), imprimées à Londres en 1650.
46-Taḥrīr Uqlīdis (pseudo-al-Ṭūsī): Euclidis elementorum geometricum libri terdecim, ex traditioni
doctissimi Naṣridini Tusini, imprimé à Rome en 1594 et qui sera par exemple utilisé par Wallis
(Oxford, 1693) et Saccheri (Milan, 1733).
47-Oeuvre d'Ibn al-Samḥ (n°A93) sur les instruments astronomiques (achevée en 1026), traduite par
ordre d'Alfonso X.
48-Traité de l'astrolabe d'al-Majrīṭī.
49-: Ghāyat al-hakīm d’Abū al-Qāsim Maslama al-Qurṭubī par ordre d'Alfonso el Sabio en 1252 sous
le titre Picatrix;
50-Kitāb al-anwā': Liber anohe de ‘Arīb b. Sa‘īd.
51- Kitāb fī al-harakāt al-samāwiyya: De motibus celestium corporum d’al-Farghānī, imprimé.
52- Bethen arabis astronomi opuscula (Bethen/Bethem = al-Battānī), imprimé en 1493 avec al-
Farghānī;
53- Centiloquium Bethen, imprimé la même année.
54- Des tables astronomiques d’Ibn Mu‘ādh al-Jayyānī (traduites en latin sous le titre Tabula Jahen -
par référence à Jaén, Jayyān en arabe -étudiées par H.Hermelink).
55- Le l ivre d’algèbre d’Abū Kāmil (traducteur inconnu?);
56- Livre d’astronomie d’al-Qabīṣī (Alkabitius): Alkabitius astronomie iudiciare principia tractas.
57- Dalālat al-hā'irīn de Mūsā b. Maymūn (par Samuel b. Tibbon, m. à Marseille en 1230).
Nous laissons le lecteur juger de l'impact de cette intense activité de traduction sur la science
occidentale, à un moment où naissent les premières universités européennes: Paris (1200), Oxford (1214),
Cambridge (1231), Padoue (1222), Toulouse (1229-1230), Montpellier (1289), etc.
7. 7
Figure 1: Livre d'al-Farghānī (Kitāb fī al-harakāt al-samāwiyya wa Jawāmi' ‘ilm al-nujūm): texte arabe avec traduction
latine (Muhammedis filii Ketiri Ferganensis, qui vulgo Alfraganus dicitur, Elementa astronomia, arabice et latine); publ. par
Golius, Amsterdam,1669.
Figure 2:L'Optique d'al-Ḥaṣan Ibn al-Haytham (Alhazen) en latin.
8. 8
Figure 3:Pseudo-Tusi, imprimé à Rome en 1594
Figure 4: (Publication (partielle) du livre d'al- Ḥasan al-Marrākushī (m. vers 680H/1280) par Sédillot, Paris, 1834.
9. 9
Figure 5: Edition de la traduction latine de la Révision de l'Almageste de Jābir b. al-Aflaḥ.
Figure 6:Livre d'Albattānī: Kitāb al-zīj, traduit en latin et imprimé sous le titre: De Scientia Stellarum -De Numeris
Stellarum et Motibus. Editions: 1537 (Nuremberg), 1552 (Venise), 1644 (Bologne), 1799 (Rome), etc. Utilisé par
Copernic qui exprima sa gratitude envers al-Battānī.