Les molécules responsables de la stabilité des bois: cas des bois tropicaux de Guyane Française.
Présentation Prix de Thèse 2008 Université des Antilles et de la Guyane -Mariana ROYER
1. Dr. MARIANA ROYER Université Antilles Guyane Fort de France, Martinique le 11 décembre 2009
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3. Le contexte: La forêt guyanaise 96% DU TERRITOIRE 1/3 de la surface forestière française Source: PUBLICATION CCIG JUIN 2008 Aménagement forestier guyanais en Millions d’hectares Domaine privé de l’État ONF Production de bois Parc Amazonien Réserves protégées
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6. Les Objectifs Déterminer l’influence des extractibles sur la stabilité de deux essences guyanaises dont le bois a des propriétés remarquables. 1. DURABILITÉ NATURELLE (forte résistance à la biodégradation) 2. STABILITÉ DIMENSIONNELLE (blocage des mécanismes de gonflement ou de retrait face aux variations d’humidité de l’air) 3. STABILITÉ VIBRATOIRE (faible amortissement acoustique)
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8. Matériels et Méthodes: Échantillonnage et méthode d’extraction du bois 5 solvants = 5 groupes de molécules de nature différentes 3 types d’échantillons
9. Matériels et Méthodes: Mesure des propriétés DURABILITÉ NATURELLE STABILITÉ DIMENSIONNELLE STABILITÉ ACOUSTIQUE Inoculum
15. Source potentielle importante de nouveaux produits naturels. Un végétal peut contenir au-delà de centaines de métabolites secondaires de nature et de structure différentes. Seuls 10% des espèces végétales dans le monde ont fait l’objet d’études phytochimiques et pharmacologiques. Ma thématique de recherche à l’UL La forêt recèle bien plus que du bois!
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Notes de l'éditeur
En effet, on sait que le bois est constitué d’un réseau de macromolécules qui assure le maintien de l’arbre et est responsable d’une partie de ses propriétés physiques et mécaniques. La proportion relative des trois constituants principaux du bois est assez bien connue mais on sait aussi que certaines propriétés macroscopiques ne peuvent s’expliquer uniquement par ces trois constituants. En effet, l’arbre est constitué de trois parties, l’écorce, l’aubier qui est le bois le plus jeune contenant des cellules encore vivantes de parenchyme qui assure la circulation de la sève et le stockage de l’amidon et le duramen qui est lui constitué de cellules mortes lors de la duraminisation, phénomène se produisant lors du vieillissement du bois. Malgré leur constitution macromoléculaire similaire, les propriétés macroscopiques de ces deux parties de l’arbre sont très différentes. Par exemple, une assez souvent nette différence apparaît dans leur couleur. L’aubier est souvent blanc et le duramen dans les tons marrons rouges. On sait aussi que l’aubier est beaucoup moins durable que le duramen, que l’on appelle « bois parfait » de part ces meilleures propriétés. Le bois parfait est le duramen externe c’est à dire le duramen plus proche de la zone de transition entre l’aubier et le duramen. C’est d’ailleurs dans cette zone de transition que s’effectue la biosynthèse des extractibles lors de la duraminisation. Ces petites molécules imprégnant le bois ne sont pas associées de façon covalente à la matrice mais par des liaisons hydrogène de faibles énergie, d’où le fait qu’elles sont extractibles. Les extractible jouent donc un rôle dans des propriétés telles que la durabilité naturelle, la stabilité dimensionnelle, la couleur, les propriétés acoustiques ou encore l’odeur et d’une espèce à l’autre leur quantité et leur nature varient. Cependant, il y a encore peu d’informations concernant leur nature et leurs fonctions dans l’arbre.
Nous avons donc choisi deux essences guyanaises aux propriétés remarquables et abondantes sur le territoire afin de déterminer l’influence des extractibles dans leur stabilité. Sous le vocable « stabilité », on entend durabilité naturelle qui est la capacité du bois à résister aux attaques des agents de biodégradation tels que les champignons et les termites , stabilité dimensionnelle qui est sa capacité à limiter fortement son gonflement lors des variations de l’humidité de l’air, et stabilité vibratoire, c’est-à-dire la capacité du bois à limiter l’amortissement des vibrations. On sait que le wapa et la bagasse sont des espèces très durables (classe 1) et exceptionnellement stables si l’on regarde leur variation dimensionnelles par rapport à leur densité avec des retraits volumiques en moyenne de 7% dans le duramen. On ne sait rien sur leur propriétés acoustiques mais nous avons voulu également explorer cet aspect de la stabilité. Nous avons pour chacune des espèces étudié l’influence des extractibles sur les trois propriétés citées et essayé d’identifier la nature des composés responsables de ces propriétés afin d’appréhender les mécanismes mis en jeu dans ces processus de stabilisation. Durant cet exposé, je vais donc vous présenter les travaux effectués sur chacune de ces propriétés l’une après l’autre dans l’ordre cité ainsi que les principaux résultats obtenus.