Contenu connexe
Similaire à Transition energetique: le scénario Terra 2050
Similaire à Transition energetique: le scénario Terra 2050 (20)
Transition energetique: le scénario Terra 2050
- 1. Les lois issues du Grenelle de l’environnement demandent à l’État et aux Régions d’élaborer conjointement un schéma
régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE). Ce schéma fixe les orientations permettant de réduire les émissions
de gaz à effet de serre et de s’adapter au changement climatique, de réduire la pollution atmosphérique locale ou d’en
atténuer les effets, et de définir des objectifs de développement des énergies renouvelables. En Rhône-Alpes, un travail
prospectif a ainsi été conduit à partir de 2010 en impliquant les différents acteurs concernés en région. Un scénario
volontariste a été élaboré sur la base d’hypothèses, pour chaque secteur consommateur (bâtiment, mobilité, agriculture,
industrie), jugées réalistes et accessibles aux horizons 2020 et 2050. Ce scénario volontariste ne permet pas d’atteindre
une division par 4 des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050 (facteur 4). Cependant, sur la base de ce
scénario, la Région Rhône-Alpes a construit un scénario plus ambitieux permettant d’atteindre le facteur 4 en retravaillant
certaines hypothèses sectorielles : Transition énergétique – Région Rhône-Alpes (TERRA 2050).
Ces résultats montrent qu’une mobilisation de l’ensemble des acteurs locaux et régionaux est indispensable.
Il est également nécessaire de mobiliser de nouveaux leviers d’action au niveau national ou européen.
Ce scénario envisage également une très forte réduction de la dépendance aux énergies fossiles.
|BÂTIMENT
Ilprévoitunerénovationambitieusedeslogementsrhônalpins
afin qu’en 2050, l’ensemble du parc de logements ait été
rénové. Entre 2010 et 2020, ce sont en moyenne 85000
logements par an qui sont rénovés avec un pic en 2020
(128000 réhabilitations). Les logements construits entre
1945 et 1975 sont réhabilités en priorité entre 2010 et
2030. Le niveau de rénovation s’améliore jusqu’en 2015
où il atteint le niveau BBC. En 2050, le besoin de chaleur
moyen pour le parc rénové est de 50 kWh d’énergie primaire
par m² et par an. Par ailleurs, le scénario envisage une
densification de l’habitat avec une baisse de la part des
maisons individuelles dans la construction neuve.
Le scénario prévoit un développement important des pompes
à chaleur performantes, du solaire thermique ainsi que du
bois en substitution du chauffage électrique en milieu rural.
Le rythme de rénovation tertiaire est de 3% par an jusqu’en
2020 puis il diminue progressivement pour atteindre 100%
de bâtiments rénovés en 2050. La réduction minimale des
consommations envisagée est de 25%. Dans le même
temps, la surface tertiaire par salarié diminue.
Dès 2013, tous les bâtiments neufs sont construits avec
une très grande performance énergétique (conforme
à la réglementation 2012). Les constructions passives
(bâtiments dont les consommations de chaleur sont
très faibles, inférieures à 15 kWh d’énergie primaire
par m² et par an) et à énergie positive (bâtiments dont
les consommations sont très faibles et produisant
généralement de l’électricité photovoltaïque en toiture) se
généralisent, avec ¼ des constructions neuves passives
dès 2015 et 100% en 2020.
La sobriété est fortement encouragée. Les meilleurs appareils
disponibles sont de plus en plus utilisés.A l’horizon 2050, une
diminution des consommations d’électricité spécifique des
logements d’environ 40% est envisagée. Dans le tertiaire,
elles se stabilisent.
Les consommations dans le secteur du bâtiment sont ainsi
divisées par 2 entre 2010 et 2050.
|MOBILITÉ
Le scénario envisage de limiter la périurbanisation et prévoit
une augmentation de la population en zone urbaine, limitant
ainsi les déplacements motorisés. La part de la voiture
individuelle (comprise entre 56 et 88% en fonction des
zones considérées en 2005) baisse fortement au profit du
covoiturage, de l’autopartage, des transports en commun,
du vélo ou des 2 roues, même si cette part reste toujours
prépondérante. L’amélioration des performances des
véhicules, l’incorporation d’agrocarburants, la pénétration des
véhicules électriques en ville ainsi que le développement de
nouveaux carburants (gaz ou biogaz issu de la méthanisation)
permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le transport de marchandises augmente légèrement entre
2010 et 2050. Le transport routier de marchandises diminue
fortement au profit du fret ferroviaire (qui représente 50% du
transport de marchandises en 2050) et du transport fluvial
(qui reste marginal).
Le scénario envisage une augmentation des déplacements
en avion et une baisse des mouvements aériens, basée sur
un meilleur taux de remplissage et une plus grande capacité
des appareils.
Les consommations d’énergie liées à la mobilité sont
divisées par 3,7 entre 2010 et 2050.
EXERCICE DE PROSPECTIVE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
RÉGION RHÔNE-ALPES (TERRA 2050)
FICHE 3
©JuanRobert,RégionRhône-Alpes
- 2. |INDUSTRIE
Selon l’hypothèse retenue par le scénario TERRA, le tissu industriel ne connaît pas de modifications structurelles entre
2010 et 2050. Sur cette période, le patrimoine industriel est rénové ou renouvelé, en prenant en compte les meilleures
technologies et les principes d’éco-conception et d’écologie industrielle. La mise en place de récupération énergétique,
le développement de la cogénération et du recyclage sont plus systématiques et étendus aux domaines des PME, en
recherchant des approches collectives. La part des EnR dans le mix énergétique est quadruplée en 2020 par rapport
à aujourd’hui, principalement sous forme de bois et de chaleur issue des réseaux : en 2050, on ne consomme plus de
charbon et de produits pétroliers dans l’industrie, et la part des EnR (essentiellement bois énergie) dans le mix énergétique
industriel atteint pratiquement 50%.
Les EnR représentent 100% de l’alimentation des réseaux.
Les consommations dans l’industrie sont divisées par 2,25 entre 2010 et 2050.
|AGRICULTURE ET ALIMENTATION
La sobriété énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables sont encouragées, que ce soit pour les engins agricoles
(HVP, biogaz) ou les serres et les bâtiments (solaire, biogaz...). En 2050, l’objectif est de tendre vers des exploitations
agricoles de plus en plus indépendantes énergétiquement, avec la moitié des consommations énergétiques issues
d’énergies renouvelables.
Avec la prise en compte de nouveaux impératifs de santé publique, la généralisation progressive de l’étiquetage CO2 des
produits et le souci d’un approvisionnement plus local, il est probable que les habitudes alimentaires évoluent fortement,
engendrant un «modèle agricole» différent en 2050. Une baisse de la consommation de viande devrait être ainsi anticipée
et le développement d’une agriculture biologique de proximité encouragé, permettant une réduction sensible de son
impact. Ainsi une agriculture plus durable se développe, avec plus de surface en agriculture biologique et une agriculture
utilisant moins d’engrais azotés (la réduction des engrais azotés en 2050 est estimée à 75% par rapport au niveau actuel).
Par ailleurs, les surfaces agricoles sont préservées, notamment en zones rurales et périurbaines.
La consommation d’énergie liée à l’agriculture est réduite de 20% entre 2010 et 2050.
PP :produits pétroliers,CMS :combustibles minéraux solides (charbon notamment),ENRt :énergies renouvelables thermiques (bois,solaire,biogaz essentiellement)
|PRODUCTION D’ÉNERGIES RENOUVELABLES
La région Rhône-Alpes, forte de son potentiel en énergie renouvelable, dépasse
largement l’objectif national de 23% d’énergies renouvelables dans la consommation
d’énergie finale en 2020, en se fixant un objectif de 29%. La production d’EnR atteint
ainsi 3,4 Mtep en 2020, soit une augmentation de plus d’un tiers de la production de
2005.
Toutes les EnR se développent entre 2005 et 2020. Cependant l’effort porte plus
particulièrement sur l’hydroélectricité et l’éolien, représentant à eux deux la moitié de
l’objectif de développement de la production renouvelable.
A l’horizon 2050, le scénario prévoit un développement ambitieux de l’éolien (3000
MW installés produisant environ 5800 GWh) et du photovoltaïque (9000 MW installés
produisant 7900 GWh). En 2050, la production de chaleur à partir du bois énergie est
estimée à environ 6700 GWh. Le solaire thermique connaît une très forte croissance
avec plus de 11 millions de m² de capteurs installés produisant environ 4800 GWh. Le
biogaz représente environ 2500 GWh dont 10% sont issus de la méthanisation agricole.
|EN 2050, LE FACTEUR 4 EST ATTEINT
Grâce à ces évolutions, une division par 2,3 des consommations d’énergie finale est envisagée, atteignant 7,1 Mtep en 2050
contre 16,4 Mtep en 2010. La réduction de gaz à effet de serre associée nous montre que le Facteur 4 est bien accessible en
2050 : la région Rhône-Alpes pourrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre à 11,7 millions de tonnes équivalent CO2,
contre 46,3 millions de tonnes équivalent CO2 en 1990.
©MarcChatelain,RégionRhône-Alpes