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Trait
d'Union
Office International du Coin de Terre et des Jardins Familiaux
no. 31 | 2003
Nachrichten News Bulletin
a s s o c i a t i o n s a n s b u t l u c r a t i f
Trait d'Union 31 | 2003 2
CONTENU
Contenu
Trait d’Union Numéro 31 - 2003
Rapport d’activité 3
Rapport de l’assemblée générale 5
Les jardins familiaux dans les quartiers résidentiels des villes 7
(4mepartie)
Charte Urbaine Européenne: Prise de position (2ième partie) 9
Action 21 et mouvement des jardins familiaux (1ière partie) 12
Conseil de l’Europe: La nature - patrimoine commun 14
de l'humanité
- L’interprétation: une discipline au service du patrimoine 14
- Le rôle des jardins botaniques 16
Conseil de l’Europe: Emploi et environnement 18
- Rôle et fonctions du bénévolat 18
- Valorisation du patrimoine et création d’emplois 19
Informations des fédérations: 21
- Danemark - Système Sanitaire Ecologique 21
- France - Le jardin de l’Eden 24
- Allemagne - Exposition horticole internationale à Rostock 26
en 2003: une culture horticole très diversifiée
Nouvelles des fédérations 28
Programme du séminaire international à Bratislava 30
Adresses des fédérations nationales 33
Impressum 34
Trait d'Union 31 | 2003 3
RAPPORT D'ACTIVITÉ
Rapport d’activité 2002
C’est avec plaisir que le comité exé-
cutif vous soumet aujourd’hui le rapport
d’activité pour 2002.
1) Activités internes
Depuis la dernière réunion statutaire,
le comité exécutif s’est réuni les 2 mars,
22 août, 16 et 17 novembre 2002 ainsi
que le 3 mars 2003.
Le comité exécutif a traité tout parti-
culièrement au cours de ces réunions
les sujets concernant le développement
durable et notamment la sensibilisation
des jardiniers associés pour le dévelop-
pement durable, a discuté le sujet
des analyses du sol et préparé le
questionnaire en vue du document final,
a préparé diverses prises de position
de l’Office, a commencé la réactualisa-
tion de la brochure d’information de
l’Office et a discuté et réfléchi de façon
approfondie sur la coopération entre
l’Office et les organisations internatio-
nales (Union Européenne et Conseil de
l’Europe).
2) Congrès international
Cette année-ci, le congrès internatio-
nal a eu lieu du 22 au 24 août à York et
a traité deux sujets importants à savoir
le développement durable et l’aména-
gement des villes. Ces deux sujets qui
sont intimement liés doivent maintenant
être traités et réalisés par les fédérations
parce qu’ils constituent les éléments de
base pour sauvegarder le mouvement
des jardins familiaux pour les prochaines
générations.
A côté de ces discussions théma-
tiques les délégués avaient la possibilité
de se familiariser aussi bien en théorie
qu’en pratique avec le mouvement des
jardins familiaux en Angleterre et de
mieux prendre conscience des dif-
férences qui existent entre les mouve-
ments nationaux.
Il y a lieu de remercier à cet endroit
encore une fois très cordialement nos
hôtes anglais pour leur grande hospita-
lité et la bonne organisation du congrès.
Malheureusement il faut de nouveau
constater que les jardiniers nationaux
anglais n’ont pas pris massivement part
à cette grande manifestation internatio-
nale, ce qui est évidemment très re-
grettable.
Sur base des constations faites lors
des derniers congrès il faut réfléchir
comment on peut de nouveau rendre
les congrès plus attractifs et les fédéra-
tions nationales, qui organisent de telles
manifestations internationales, doivent
certainement réfléchir également com-
ment pendant les années qui précèdent
de tels événements elles peuvent régu-
lièrement au moyen de leur journal et
à l’occasion d’autres organisations in-
former sur l’Office et les jardiniers inter-
nationaux afin de persuader ainsi leurs
jardiniers adhérents de la portée et de
la nécessité de telles réunions interna-
tionales et les motiver à y participer.
3) Coopération avec les fédérations
Afin que le mouvement des
jardins familiaux puisse fonctionner
d’une façon optimale tant vis-à-vis de
l’extérieur que d’un point de vue interne,
il faut que la coopération entre l’Office
et les fédérations fonctionne très bien.
Cette coopération doit encore constam-
ment être améliorée.
Les fédérations doivent non seule-
ment retourner les renseignements de-
mandés dans les délais impartis mais
informer en plus l’Office sur toutes les
expériences positives et négatives ainsi
que sur tous les autres événements
importants afin que ces données puis-
sent être mises à la disposition des
jardiniers européens.
Cette année-ci nous avons pour la
première fois réservée au cours de la
réunion statutaire de Luxembourg une
demi-journée pour permettre aux fédéra-
tions d’informer en détail sur les activités
nationales. On peut réfléchir si ces in-
formations exposées oralement au cours
de l’assemblée générale ne devraient
pas être remises par écrit à l’Office afin
que leur résumé ne soit pas seulement
publié dans le rapport de la réunion
mais éventuellement aussi au Trait
d’Union. Cette façon de procéder per-
mettra une plus grande diffusion de ces
expériences.
Suite aux invitations reçues, l’Office
Trait d'Union 31 | 2003 4
RAPPORT D'ACTIVITÉ
a participé au congrès de la fédération
luxembourgeoise et aux manifestations
concernant le 75ième anniversaire de
la fédération norvégienne. Pour des
raisons de calendrier les invitations des
fédérations allemande, finlandaise et
française n’ont pas pu être acceptées.
La fédération polonaise a lancé une
campagne de sensibilisation des jardi-
niers associés polonais sur le mouve-
ment international des jardins familiaux
à l’occasion de la journée du jardin au
mois de septembre 2002. Le matériel
d’information disponible à l’Office a été
mis à la disposition des jardiniers asso-
ciés polonais. La remise des petits fa-
nions demandés par la fédération n’a
pas pu recevoir de réponse positive
parce que l’Office n’en dispose pas.
La fédération danoise a publié la
brochure de l’Office concernant la res-
ponsabilité sociale des jardiniers asso-
ciés en tant qu’annexe de sa revue.
Ainsi chaque jardinier danois possède
maintenant cette brochure. Ceci est un
exemple parmi d’autres comment on
peut informer les jardiniers nationaux
sur l’Office et leurs collègues étrangers.
Au cours de cette année on a dû
constater que les fédérations slovaque
et tchèque n’ont participé à aucune de
nos réunions internationales. La coo-
pération avec la fédération tchèque est
quasi nulle.
4) Organisations internationales
a) Conseil de l’Europe
L’Office a participé aux réunions or-
ganisées pour les ONG.
Au cours de ces réunions, divers
mémorandums ont été élaborés comme
par exemple la prise de position con-
cernant la révision de la Charte Urbaine
Européenne 10 ans après son adoption
ainsi qu’une prise de position pour le
sommet de Johannisbourg concernant
le développement durable. Chaque fois
l’Office a essayé d’y faire intégrer la
prise en considération des jardins fami-
liaux par les autorités.
L’Office a également remis aux auto-
rités une prise de position individuelle
concernant la révision de la Charte Ur-
baine Européenne, le sujet de la vio-
lence urbaine ainsi que sur la coopéra-
tion entre les ONG et les autorités
locales. Le but de ces prises de position
est de faire incorporer les jardins fami-
liaux dans les textes du Conseil de
l’Europe, qui, après leur adoption, devi-
ennent des recommandations pour les
états membres du Conseil de l’Europe.
Ils constituent en conséquence un moy-
en pour les jardiniers nationaux pour
appuyer leurs exigences et revendicati-
ons pour la création de nouveaux en-
sembles de jardins familiaux et pour la
protection juridique des ensembles de
jardins familiaux existants.
b) Union Européenne
Le comité exécutif a discuté à plu-
sieurs reprises les suggestions de R.
WILTSHIRE pour voir si les jardiniers
associés pouvaient réaliser des recher-
ches dans le cadre des programmes de
recherche de l’Union Européenne. Tous
les membres du comité sont d’avis que
la réalisation de tels projets de recherche
ne peut que valoriser les activités de
l’Office et des jardiniers nationaux. Evi-
demment il y a lieu de résoudre dans
ce contexte un certain nombre de ques-
tions importantes comme par exemple
quels projets peuvent être réalisés dans
les 15 fédérations membres, qui dirige
ces recherches, les fédérations nationa-
les ont-elles des collaborateurs qualifiés
pour réaliser ces projets ou faut-il re-
courir à de tierces personnes ou à des
instituts, d’où prenons-nous les moyens
financiers nécessaires et finalement est-
ce que les jardiniers nationaux compren-
nent-ils la nécessité de telles recherches
et de tels projets, s’ils sont réalisables,
sont-ils appuyés par les jardiniers natio-
naux.
Les discussions au sein du comité
exécutif ne sont à l’heure actuelle pas
encore suffisamment avancées pour
que l’assemblée générale ait pu être
saisie de ce sujet. Il n’est pourtant pas
exclu que dans un avenir rapproché des
projets similaires devront être discutés
et éventuellement réalisés si les jardi-
niers associés veulent être présents au
niveau international ou à l’avenir beau-
coup de décisions seront prises.
5) Contact avec les fédérations qui
ne sont pas membre de l’Office Inter-
national
Comme par le passé les jardiniers
associés japonais ont pris part à notre
congrès. Au mois d’octobre ils ont infor-
mé l’Office qu’ils veulent adhérer à notre
mouvement.
Nous n’avons plus eu de nouvelles
des jardiniers associés hongrois.
Une organisation italienne s’occupant
de jardins pour personnes âgées a sou-
haité coopérer avec l’Office ainsi qu’une
association anglaise de protection des
espaces verts urbains.
Les jardiniers finlandais ont des con-
tacts avec leurs collègues en Russie et
sur base d’un projet subsidié par l’Union
Européenne une coopération dans le
cadre de la protection de la nature et
de l’environnement entre les jardiniers
finlandais et russes est possible.
Suite à une invitation reçue par les
Community Gardeners des Etats-Unis,
les représentants des jardiniers associés
allemands ont pris part à leur congrès.
Les représentants allemands ont pré-
senté le mouvement des jardins fami-
liaux européens à leurs collègues améri-
cains. Ces derniers disposent de jardins
utilitaires tels que nous les connaissons
aussi en Europe mais ces jardins n’ont
aucune protection juridique et ne sont
mis à leur disposition que d’année en
année. Il sera certainement intéressant
de nouer des contacts plus intenses,
des contacts qui ont déjà existé par le
passé avec la fédération française. Mê-
me si par le passé ces jardiniers améri-
cains avaient été invités à participer à
nos réunions internationales par exemp-
le au séminaire de Hradec Kralové, ces
invitations n’ont pas eu d’écho positif.
Luxembourg, novembre 2002.
Le comité exécutif
Trait d'Union 31 | 2003 5
RAPPORT DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Procès-verbal de décision
de l’Assemblée générale tenue
à Luxembourg les 7 et 8 mars 2003
Etaient représentées:
les fédérations d’Allemagne, de Bel-
gique, du Danemark, de Finlande, de
France, de Grande-Bretagne, du Luxem-
bourg, de Norvège, des Pays-Bas, de
Pologne, de Slovaquie, de Suède, et
de Suisse
Etaient excusées :
les fédérations d’Autriche et de la
République tchèque
1) L’ordre du jour est adopté à
l’unanimité.
2) Les rapports de l’ assemblée
générale tenue à York sont adoptés à
l’unanimité.
3) En exécution d’une décision du
comité exécutif les délégués nationaux
reçoivent un résumé des conférences
à tenir au cours du séminaire de Bratis-
lava ainsi que les mots clés pour les
discussions dans les groupes de travail.
Cette façon de procéder devra permettre
une meilleure préparation des groupes
de travail et en conséquence une dis-
cussion plus constructive. La fédération
française enverra encore aux ligues un
questionnaire concernant le sujet „ les
jardins familiaux au cœur des villes“.
4) Le rapport d’activité est adopté à
l’unanimité.
5) La prise de position concernant
l’action 21 est remise à l’ordre du jour
de la prochaine assemblée générale.
6) La prise de position pour l’Année
Européenne du Sport est adoptée à
l’unanimité. Le secrétariat général en-
verra la prise de position sur papier
Office à toutes les fédérations afin
qu’elles puissent la continuer aux auto-
rités et l’utiliser. L’Office remettra la prise
de position aux autorités communautai-
res et la publiera sur Internet.
7) La prise de position concernant
l’année de l’ONU de l’eau douce est
remise à l’ordre du jour de la prochaine
assemblée générale.
8) Sur proposition du comité exécutif
et après discussion approfondie il est
décidé à l’unanimité d’utiliser le formu-
laire danois comme modèle pour le
rapport final de la campagne des ana-
lyses du sol. Le rapport final devra être
remis au secrétariat général pour janvier
2004.
9) Comme les jardiniers nationaux
sont insuffisamment informés sur leurs
collègues à l’étranger, il est décidé sur
proposition du comité exécutif de ne
pas seulement remettre la brochure
d’information aux fédérations, mais de
Vue de la vieille ville
Trait d'Union 31 | 2003 6
RAPPORT DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
la publier également sur Internet. Les
fédérations pourront également utiliser
les présentations des fédérations dans
leurs revues nationales.
10) Sur demande de la fédération
autrichienne , le comité exécutif propose
de remettre le diplôme concernant un
jardinage respectueux de l’environ-
nement à l’ensemble de jardins familiaux
"Hentzigasse" avec l’obligation de ne
plus utiliser des cendres de bois dans
l’ensemble. Cette proposition est
adoptée à l’unanimité.
11) Pour la session d’études 2004
en Pologne, le comité exécutif propose
le sujet „les jardins familiaux et les
enfants“. Il demande à la fédération
polonaise de soumettre un programme
provisoire pour début juin 2003.
12) Le comité exécutif informe que
le 25 novembre 2003 sera célébrée la
journée des Nations Unies contre la
violence. Il propose d’élaborer une prise
de position sur base du document que
l’Office a déjà remis au Conseil de
l’Europe. Cette proposotion est adoptée
à l’unanimité. Le comité exécutif
élaborera un projet pour la prochaine
assemblée générale.
13) C. ZYDEVELD informe sur les
possibilités de coopération avec l’Union
Européenne dans le cadre des
programmes de recherche et de
protection de la nature. Il informe que
la fédération néerlandaise élabore en
coopération avec les fédérations
allemande et luxembourgeoise un projet
pilote qui devra être soumis à l’Union
Européenne avant le 15 avril. Ce projet
devrait ouvrir la voie pour une future
coopération avec l’Union Européenne.
Le projet pourra éventuellement être
encore élargi à d’autres fédérations.
Cette façon de procéder est adoptée à
l’unanimité.
14) Le trésorier présente le rapport
financier et donne les explications
nécessaires.
15) Les commissaires aux comptes
rapportent qu’ils n’ont pas trouvé de
fautes et demandent que quitus soit
accordé au comité exécutif.
16) Le rapport financier est adopté
à l’unanimité et quitus est donné au
comité exécutif à l’unanimité
Il est décidé de regrouper le poste
de réserve "Internet" avec le poste de
réserve "Divers". Il est décidé à
l’unanimité de ne plus faire la répartition
entre le rapport financier ordinaire et
extraordinaire.
17) Le budget 2003 est adopté à
l’unanimité.
18) Le budget pour le fonds de
solidarité pour l’année 2003 est adopté
à l’unanimité.
19) Les contenus pour les Traits
d’Union n° 32 et 33 sont adoptés à
l’unanimité, tels qu’ils ont été complétés
au cours de la réunion.
Il est décidé à l’unanimité de ne pas
publier le Trait d’Union sur Internet. Il
est décidé de ne publier sur Internet
que des prises de position officielles et
éventuellement des articles tirés du Trait
d’Union.
20) Les ligues informent en détail
sur leurs travaux.
Trait d'Union 31 | 2003 7
Les jardins familiaux dans les
zones résidentiels des villes
Réussir une Action locale 21
La nécessité d’une gamme d’indi-
cateurs locaux
Action 21, impulsée lors de la Con-
férence de Rio de 1992, consigne les
principes d’un développement durable
et décline la démarche internationale
pour le XXIe siècle jusqu’au plan local.
Ainsi, la Campagne européenne des
villes durables, créée en 1994, et plu-
sieurs réseaux de villes au Royaume-
Uni, en Espagne, en Suède….mènent
un travail de sensibilisation et de mobi-
lisation auprès des collectivités locales
et des acteurs du développement.
Action 21 se veut aussi très concrète
et prévoit en particulier l’utilisation
d’instruments destinés à mesurer les
progrès réalisés: les indicateurs. Ceux-
ci, constitués de données scientifiques
politiquement signifiantes, doivent per-
mettre d’évaluer le degré d’avancement
des politiques et des actions entreprises.
La nécessité d’un développement
d’indicateurs au niveau local a été con-
firmée aux Conférences européennes
pour les villes durables de Lisbonne en
1996 et de Hanovre en février 2000,
donnant ainsi une assise commune aux
diverses démarches des collectivités.
Celles-ci ont manifesté le désir de se
doter d’un outil d’aide à la décision à
leur échelle, leur permettant de collecter,
de traiter et de synthétiser les données
environnementales, de favoriser la com-
munication et le dialogue entre élus,
techniciens et citoyens (ainsi qu’entre
collectivités) et finalement d’intégrer la
gestion environnementale dans leurs
stratégies, de hiérarchiser et de faire
des choix.
Cet outil, utilisant des données fac-
tuelles, mesurées, validées et rappor-
tées à des objectifs opérationnels, devait
toutefois être pratique, concret, adapté
aux réalités locales et d’utilisation aisée.
RESPECT: une méthode, des indica-
teurs et un tableau de bord pour réussir
un projet politique "environnement" dans
les collectivités locales.
Dans ce sens, le Réseau RESPECT,
constitué en 1997 entre 30 collectivités
de 6 pays de l’UE, sous l’égide du Cen-
tre national de la fonction publique ter-
ritoriale, a conduit un programme de
recherche et d’expérimentation d’un
tableau de bord environnement, véritable
outil de pilotage pour les décideurs lo-
caux.
Pendant trois ans, soutenu par le
programme LIFE de l’UE, le ministère
de l’Environnement français et l’ADEME
(Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie), le Réseau a pu
ainsi:
valider une méthodologie de concep-
tion des indicateurs, condition néces-
saire à l’appropriation de ce travail par
les collectivités qui le souhaitent;
finaliser une série d’indicateurs vali-
dés par le Réseau et représentatifs des
politiques locales conduites par les col-
lectivités;
concevoir un logiciel, support du ta-
bleau de bord qui présente, agence,
regroupe ces indicateurs et analyse les
données.
Disposer d’un tableau de bord envi-
ronnement, c’est, pour les collectivités,
jouir d’un outil conçu par elles et pour
elles, leur permettant d’évaluer leurs
politiques environnementales en lien
avec d’autres outils de planification,
comme Action 21.
C’est aussi permettre aux institutions
européennes et nationales d’avoir une
structure commune sur laquelle baser
des travaux plus globaux.
C’est enfin un moyen de développer
Laure-Agnès Suita
Ingénieur-responsable de formation à l’Ecole nationale
d’application des cadres territoriaux Montpellier
4ième partie
Des jardins familiaux dans des villes importantes en Allemagne
LES JARDINS FAMILIAUX DANS LES ZONES RÉSIDENTIELS (4)
Trait d'Union 31 | 2003 8
"la culture d’évaluation", ce qui exige
une forte participation démocratique de
tous les acteurs concernés et une ap-
proche transversale des problèmes,
atouts de la réussite au développement
durable.
Pour diffuser et promouvoir ces outils,
le Réseau s’est récemment structuré
juridiquement en association (de droit
français) regroupant des collectivités
européennes. Celle-ci constituera un
lieu privilégié d’échanges d’informations
sur les résultats et plus généralement
sur leurs expériences en politique envi-
ronnementale.
Article publié dans la revue
NATUROPA no. 94/2000
Un ensemble de jardins familiaux au cœur de l’habitat collectif à Dortmund
Des jardins familiaux au cœur d’une zone résidentiel à Berlin Des jardins familiaux à Hambourg
LES JARDINS FAMILIAUX DANS LES ZONES RÉSIDENTIELS (4)
Trait d'Union 31 | 2003 9
LA CHARTE URBAINE EUROPÉENNE
Prise de position
des ONG concernant la Charte
Urbaine Européenne
2me partie
Pour traduire ces idées en déclinant
les différents thèmes, un certain nombre
d’ONG participant au débat souhaitent
apporter leur contribution.
Ces contributions qui sont le reflet
de leur propre point de vue sur la
question et non pas de l’ensemble des
ONG participant à ONG-villes seront
transmises aussitôt au Conseil de
l’Europe.
CHAPITRE 3 - COMMENT TRADUIRE CES IDEES EN DECLINANT
LES DIFFERENTS THEMES ?
Suite aux réflexions communes des
ONG du regroupement ONG-Villes et
notamment à leur prise de position sur
la nécessaire corrélation entre les droits
et obligations des citadins par rapport
au développement de leurs villes, les
3.000.000 de familles de jardiniers as-
sociés regroupés au sein de l’Office
International du Coin de Terre et des
Jardins Familiaux a.s.b.l. se permettent
de vous soumettre ci-joint leurs réflexi-
ons sur les chapitres 4.2 et 4.3. de la
Charte Urbaine Européenne.
Ils partagent – sous réserve de quel-
ques points – les idées développées
aux chapitres 4.2. et 4.3..
I) Les obligations des jardiniers as-
sociés ou autrement dit l’apport des
jardiniers associés à l’aménagement
des villes.
1) Chapitre 4.2: Environnement et
nature dans les villes
Les ensembles de jardins familiaux
occupent des superficies considérables
dans les agglomérations urbaines. En
tant qu’îles vertes dans une mer
d’immeubles, ils gagnent de plus en
Prise de position de l’Office International quant aux chapitres 4.2. et 4.3.
de la Charte Urbaine Européenne
Trait d'Union 31 | 2003 10
plus d’importance pour la protection, la
conservation et la promotion de la flore
et de la faune. Ce n’est pas seulement
la grande diversité des espèces des
plantes de culture indigènes dans les
jardins qui caractérise ces surfaces
comme niches écologiques d’un genre
particulier, mais également la création
croissante et consciente d’unités végé-
tatives données, comme des bords
d’arbrisseaux, des gazons de fleurs,
des pelouses maigres, des vergers-prés
ou une végétation de source dans des
zones de surfaces non exploitées. Ces
dernières portent par exemple entre
13,5 et 43,5 % d’espèces de plantes en
danger. Ces zones sont complétées par
un grand nombre de petits biotopes
spécifiques, comme des étangs, des
surfaces humides, des murs secs, des
toits verts, des pergolas, des haies et
autres. Ces peuplements de plantes
constituent une base d’une valeur inap-
préciable pour la faune qui a besoin de
ces espaces.
L’importance des aires des jardins
familiaux pour l’amélioration du climat
des villes n’a plus besoin d’être démon-
trée. Des courbes de température plus
équilibrées durant les mois d’été, une
humidité atmosphérique plus élevée,
une diminution du bruit et des pous-
sières, une réduction des émissions
dues à la circulation sont autant de
facteurs écologiques positifs de taille
qui résultent de la présence de telles
surfaces vertes. On ne peut pas non
plus ne pas mentionner l’influence des
surfaces couvertes de jardins sur le
régime des eaux souterraines. Si ces
zones étaient couvertes de bâtiments
(scellées), des quantités considérables
d’eau de précipitation seraient évacuées
à travers les canalisations sans être
utilisées.
Les organisations des jardiniers as-
sociés disposent de structures bien
organisées pour la consultation tech-
nique. Par ailleurs elles transfèrent à
leurs membres les principes de base
d’un jardinage écologique / biologique
et elles sensibilisent de ce fait une grand
partie de la population pour les problè-
mes de la protection de l’environnement.
Ceci est prouvé par le taux dégressif
de la mise en œuvre de produits chi-
miques (engrais et produits phytosani-
taires) et par le recours croissant aux
principes de l’agriculture écologique
pour exploiter les jardins, faits qu’on
peut observer de plus en plus. Il va de
soi que la prise de conscience qui va
de pair avec ces faits ne reste pas limitée
aux seuls jardiniers membres de leurs
associations, mais qu’elle produit des
effets aussi sur un public plus vaste et
moins engagé.
Le fait que les ensembles de jardins
familiaux s’ouvrent de plus en plus pour
la population, contribue à valoriser les
quartiers résidentiels et à favoriser la
prise de conscience. L’offre d’espaces
verts et de zones de repos exempts de
circulation, de terrains de jeux, d’aires
de communication pour des gens moins
mobiles, des personnes âgées, des
familles monoparentales, des personnes
seules etc., comportant en plus des
objets d’observation, comme des jardins
naturels, de contemplation ou des jardins
éducatifs et autres, confère aux ha-
bitants des villes un contact indispen-
sable avec la nature, les met en face
de la nécessité de conserver la nature
et l’environnement et les incite à réfléchir
quant à leur contribution au développe-
ment durable.
2) Chapitre 4.3: La forme physique
de la ville
Les ensembles de jardins familiaux
en tant que parties constituantes du
paysage de la ville sont, de même que
les bâtiments et places publiques, le
résultat du processus de l’urbanisation.
Elles doivent satisfaire le besoin de la
population urbaine de disposer d’un
bout de nature vivante et elles consti-
tuent de ce fait une partie indispensable
de l’image globale de la ville, que ce
soit maintenant ou à l’avenir. Le souci
de les conserver et de les intégrer dans
le développement futur de l’image de
la ville est un devoir incontournable de
toutes les réflexions des communes
dans le contexte des rapports futurs
avec leur héritage architectural. Il revient
à ces ensembles le même rang
d’importance que celui qu’on réserve
aux relations avec des ensembles de
constructions architecturales. Ceci
n’implique pas seulement leur conser-
vation mais aussi la créativité innovatri-
ce. En effet les modifications sociales
de la population urbaine doivent égale-
ment trouver leur expression créatrice
dans les ensembles de jardins familiaux.
Les besoins changeants des généra-
tions futures ne doivent pas aboutir à
la conclusion qu’on peut se passer de
jardins familiaux. Au contraire, ils rem-
pliront dans une mesure qui va en crois-
sant la fonction "d’espace d’habitation
à ciel ouvert" proche de l’habitat réel,
ceci tant pour les utilisateurs de parcelles
de jardins familiaux que pour tous les
habitants des villes, depuis que toutes
les parties communes des ensembles
Zone de repos verte dans un ensemble de jardins familiaux
LA CHARTE URBAINE EUROPÉENNE
Trait d'Union 31 | 2003 11
ont été ouvertes au public. Ils remplis-
sent des fonctions précieuses tant du
côté architectural urbain que du côté
écologique urbain, présentent des offres
de loisirs pleins de sens, offrent des
espaces de jeu, d’apprentissage et de
loisirs pour les enfants, des espaces de
communication et d’intégration pour
tous, y compris des groupements eth-
niques. Ils servent à la conservation de
la diversité de l’intérieur des villes.
Il n’y a probablement pas de forme
plus efficace d’implication de la popul
tion dans la ‘réalisation verte’ de leur
quartier urbain et de la consolidation de
leur liaison à ces ensembles de jardins
familiaux et à ces structures associatives
des jardiniers locaux, c’est-à-dire dans
leur propre quartier d’habitation.
II) Droits et revendications des jardi-
niers associés dans le cadre de la
révision de la charte urbaine
L’ancrage des ensembles de jardins
familiaux dans les projets de planification
des communes et leur protection juri-
dique, d’un côté, ainsi que l’implication
des fédérations et des associations des
jardiniers dans les travaux locaux à
réaliser dans le cadre de l’Agenda 21
et le soutien leur accordé dans
l’exécution des activités afférentes, d’un
autre côté, servent à réaliser une ville
sociale et humaine et sont donc un
élément indispensable dans un dévelop-
pement urbain durable. Ces faits doivent
en conséquence être reconnus comme
tel à travers toute l’Europe.
Voilà pourquoi les jardiniers associés
européens vous sauraient gré de bien
vouloir accorder aux jardins familiaux
une place plus importante qu’en 1991
dans les nouvelles dispositions de la
charte urbaine.
III) Propositions de modifications
ponctuelles
1) Chapitre 4.2: Environnement et
nature dans les villes
Généralités: Alinéa 3
La notion de "zônes de conservation de
la nature" est mal utilisée à cet endroit.
On devrait plutôt parler de "parc naturel",
si ce n’est même que de "parc" ou sim-
plement d’ "espaces verts" en général.
Des "zônes de conservation de la
nature" dans le sens de la loi ne sont
pas réalisables au sein de la ville et
pour le moins les restrictions d’utilisation
liées à cette loi empêcheraient les ci-
toyens de profiter de telles aires.
Alinéa 5
Dans l’avant-dernière ligne on devrait
insérer derrière le mot "modes de trans-
port" le mot "conditions de vie".
principe 1, alinéa 2
Il paraît douteux de vouloir présenter la
ville dans le contexte de l’environnement
et de la nature comme un écosystème.
Il est certainement plus logique de mettre
la ville en rapport avec sa périphérie
plus proche. C’est dans ce contexte
qu’on devrait mettre au premier plan la
notion de "développement régional de
l’exploitation/administration des res-
sources". Pour le moins il paraît plus
objectif de réaliser des circuits régionaux
plutôt que des circuits uniquement lo-
caux et se limitant exclusivement au
territoire de la ville.
On ferait mieux de remplacer le terme
de "rupture de stocks" (deuxième ligne
de cet alinéa) par "surexploitation".
principe 2, alinéa 2
On devrait adopter l’idée d’“abaissement
de la consommation spécifique”. Ceci
se rapporterait alors sur p.ex. la consom-
mation en énergie, la minimalisation de
la circulation, la création de structures
économiques optimales, la minimalisa-
tion d’emballages etc..
principe 4, 2me ligne
On devrait remplacer le mot "potagers"
par le mot "jardins".
2) Chapitre 4.3: La forme physique
de la ville
principe 4, alinéa 2
C’est ici qu’on devrait reprendre l’idée
d’ "interconnexion" d’espaces verts de
tous genres jusqu’à la "création de parcs
de jardins familiaux".
Grâce à un tel développement planifié
de la structure des espaces verts d’une
ville on peut réaliser l’effet écologique
et urbanistique le plus prononcé.
principe 4, alinéa 3
Sous ce point il faut intégrer la notion
de “Agenda 21 Local”. Les activités des
communes offrent sous ce point de vue
les meilleures conditions préalables pour
garantir une collaboration active des
citoyens.
Sentiers éducatifs dans des ensembles
de jardins familiaux
LA CHARTE URBAINE EUROPÉENNE
Trait d'Union 31 | 2003 12
"Action 21" et mouvement des
jardins familiaux
1ère partie Dr. sc. Achim Friedrich
Président du Landesverband Brandenburg der Gartenfreunde e.V.
Membre du Directoire du BDG
La Conférence des Nations Unies
pour l'Environnement et le Développe-
ment (UNCED) tenue en 1992 à Rio de
Janeiro a voté la bien connue "Action
21". Cet agenda a été accepté par plus
de 170 pays et il contient un programme
d'action pour le 21° siècle. En 40 cha-
pitres avec en tout 285 pages DIN-A4,
tous les domaines essentiels de la poli-
tique sont traités dans l'intérêt d'un dé-
veloppement à long terme qui soit re-
spectueux de l'environnement.
L'objectif de cette "Action 21" consiste
à réagir contre une détérioration plus
poussée de la situation environnemen-
tale au moyen d'un plan d'action détaillé,
d'arriver à une amélioration graduelle
et d'assurer une utilisation à long terme
des ressources. L'intégration des as-
pects environnementaux dans tous les
domaines de la politique est un des
objectifs primordiaux dont la mise en
œuvre est attendue de la part des pays
industrialisés tout comme des pays en
voie de développement.
Des dispositions pour lutter contre la
pauvreté, une politique démographique,
pour le commerce et pour l'environ-
nement, pour une politique au sujet des
déchets, des produits chimiques, du
climat, de l'énergie et de l'agriculture
ainsi que d'autres domaines de la poli-
tique forment pour les états membres
de l'ONU (Organisation des Nations
Unies = UNO – United Nations Organi-
zation) le contenu de l"Action 21". Par
ailleurs, des problèmes concernant la
coopération financière et technologique
des pays industrialisés et des pays en
voie de développement sont également
traités. De cette manière, les relations
étroites en attente de solution entre
environnement, écologie et économie
sont couvertes.
Un élément décisif en vue de la réa-
lisation des objectifs poursuivis par cette
"Action 21" est l’exigence que les pays
établissent et mettent en œuvre et fas-
sent le bilan de plans d'actions nationaux
pour l'application des résultats de
UNCED. Dans ce cadre, il est assumé
que ladite "Action 21" est un programme
dynamique qui évoluera à travers le
temps en tenant compte des change-
ments au niveau des besoins et des
conditions.
Le préambule stipule entre autres
que l'humanité se trouve à un point
décisif de son histoire. "Nous pouvons
constater une inégalité croissante entre
les peuples et à l'intérieur des peuples,
une pauvreté toujours croissante, tou-
jours plus de famine, de maladies et un
analphabétisme accru de même qu’une
détérioration continue des systèmes
écologiques dont dépend notre bien
être". La solution des problèmes af-
férents nécessite une coopération mon-
diale qui vise une évolution continue et
à long terme.
La mise en application de la program-
matique en relation avec l"Action 21"
reste, il est vrai, en première ligne la
tâche des gouvernements. Il convient
néanmoins d'organiser une participation
la plus vaste possible de la part du public
ainsi qu'un soutien effectif de la part des
organisations non gouvernementales et
d'autres groupes afin de pouvoir faire
"ACTION 21" ET MOUVEMENT DES JARDINS FAMILIAUX
Trait d'Union 31 | 2003 13
face vis-à-vis de l'envergure des tâches
en question. Il s'est ainsi avéré positif
d'établir des "Actions locales". Celles-
ci permettent de traiter des domaines
spécifiques "sur place" de la manière la
plus efficace possible et des solutions
peuvent ainsi être trouvées. Pour établir
de tels actions locales, les associations,
fédérations et organisations qui opèrent
sur le territoire des communes sont
invités à participer.
Dans ce sens, l"Action 21" transmet
également aux associations nationales
des jardiniers associés, organisées dans
le cadre de leurs fédérations nationales,
la responsabilité et l'obligation de con-
tribuer à la réalisation des objectifs fixés.
Dans ce cadre, la priorité est accordée
à la recherche de voies de solution qui
tiennent compte des situations locales.
L'objectif ne peut jamais consister à
établir un programme général qui soit
applicable pour toutes les associations
des jardiniers associés. La tâche de
cette contribution consiste plutôt à dé-
terminer les domaines d'action qui peu-
vent servir d'orientation aux jardiniers
associés "sur place" afin de s'insérer
avec leurs activités dans l"Action locale".
Signification et situation actuelle
Deux questions peuvent être soule-
vées:
Premièrement: Est-ce que le mouve-
ment des jardins familiaux dans le sens
de ladite "Action 21" a effectivement un
sens?
Un calcul même grossier peut con-
vaincre. Le Bundesverband Deutscher
Gartenfreunde (Fédération des Jardins
Familiaux Allemands) p. ex. compte
environ un million de jardins familiaux.
Avec une taille moyenne par jardin de
400 m2, la surface totale atteint environ
40.000 hectares. Chaque jardinier as-
socié est donc responsable pour la vie
sur cette surface et pour celle dans le
sol qui en fait partie.
Sur cette surface tombent chaque
année environ 240 millions m3 de pré-
cipitations (600 mm de précipitation
annuelle) et avec une utilisation d'azote
de 10 g/m2, 4.000 tonnes d'azote pur
(14.800 tonnes de nitrate d’ammonium
et de calcium) sont répandues. Certains
jardiniers associés semblent toujours
ignorer les conséquences d'une inter-
vention non appropriée.
Deuxièmement: Quel est le sens de
l" Action 21"? Cela fait déjà 10 ans qu'il
existe! Nous nous sommes engagés
dans cette voie il y a bien longtemps
déjà!
C'est juste, mais il convient de tenir
compte du fait que ladite "Action" a pour
la première fois regroupé les problèmes
sur le plan mondial, qui sont nécessaire-
ment apparus plus tôt dans les régions
économiquement plus développées du
monde, et qui par ce fait ont été recon-
nus plus tôt et ont finalement mené à
l'adoption d'une législation correspon-
dante. Une attitude arrogante dans ce
sens n'est certainement pas de mise.
Malgré les lois existantes, pourtant
beaucoup reste à faire chez nous aussi.
Chacun connaît les problèmes. Avoir
les lois est une bonne chose, mais elles
sont le plus efficace si chacun les ac-
cepte et agit en fonction. La collaboration
au niveau des Actions locales offre une
très bonne approche dans ce domaine.
Les principaux aspects pour le mou-
vement des jardins familiaux
Par le biais de ses aspects sociaux
et spécialisés, le mouvement des jardins
familiaux touche de nombreux chapitres
de l"Action 21", reflétant ainsi la com-
plexité des relations.
Dans le cadre de la présente contri-
bution, il est renvoyé au chapitre 7 "Pro-
motion d'un développement durable de
l’habitation " ainsi qu'au chapitre 14 "
Promotion d'une agriculture durable et
d'un développement rural à long terme"
qui feront l'objet d'une analyse plus
détaillée. Au chapitre 7 il est stipulé:
"L'objectif principal de la politique de
lotissement consiste dans l'amélioration
des conditions sociales et économiques
et de la qualité de l'environnement dans
les lotissements urbains et non urbains
ainsi que dans le monde du travail et
de la vie des êtres humains (…)".
En relation avec l'étude "Importance
urbanistique, écologique et sociale du
mouvement des jardins familiaux" et
avec le concours fédéral "Gärten und
Städtebau" (Jardins et Urbanisation")
enAllemagne, beaucoup – même si pas
tout – a été dit sur l'importance des
jardins familiaux dans le monde contem-
porain et pour l'avenir. Pour cette raison,
il est opportun de répéter ici seulement
que: les jardiniers associés ont grâce à
leur participation active dans la planifi-
cation de l’occupation des sols et
l’élaboration des plans d’urbanisation
bien l’occasion de participer et de faire
valoir leurs intérêts de même que
d'ancrer leurs visions quant à l’évolution
du mouvement des jardins familiaux sur
leur territoire dans le concept communal
général.
à suivre
Des biotopes et des objets favorisant la protection des espèces stimulent la biodiversité dans les ensembles de jardins familiaux
"ACTION 21" ET MOUVEMENT DES JARDINS FAMILIAUX
Trait d'Union 31 | 2003 14
CONSEIL DE L’EUROPE
La nature: patrimoine commun
de l'humanité
L’interprétation: une discipline au
service du patrimoine Jorge Morales Miranda
Consultant en interprétation du patrimoine
et en formation
Par rapport aux autres stratégies de
communication mises en œuvre pour
faire connaître les richesses du patri-
moine (pédagogiques et didactiques,
campagnes de sensibilisation, interven-
tions dans les médias, etc.) l’inter-
prétation a la particularité de se faire
sur place, autrement dit de s’adresser
aux "visiteurs" au moment même où ils
se trouvent dans les sites historiques
ou naturels, protégés ou non. De ce fait
elle permet d’aller, grâce à la visite d’un
environnement naturel, rural ou culturel,
vers des publics qui ne sont pas néces-
sairement touchés par les autres stra-
tégies de communication. Chacun peut
aujourd’hui se trouver parmi des "visi-
teurs", aussi bien européens que
d’autres continents, sans oublier les
habitants de la région elle-même.
L’interprétation du patrimoine ne se
limite pas aux sites naturels protégés
(parcs nationaux ou régionaux, etc.).
Elle concerne également les lieux char-
gés d’histoire. En effet, il serait anachro-
nique – voire absurde – de vouloir sé-
parer le patrimoine culturel et historique
du patrimoine naturel, les paysages que
nous admirons aujourd’hui ayant été,
en fait, modelés et transformés par des
millénaires d’activité humaine. J’utilise
donc ici le mot "patrimoine" au sens le
plus large.
Une découverte in situ
L’association espagnole d’inter-
prétation du patrimoine définit l’inter-
prétation comme "l’art de faire découvrir
in situ à un public de touristes des élé-
ments du patrimoine naturel, culturel ou
historique". Cette définition n’a rien
d’original mais a le mérite de mettre en
exergue la cible de la stratégie: les
visiteurs qui viennent découvrir des sites
et des monuments pendant leurs loisirs.
Ce vaste groupe – le grand public-
est très hétérogène: il s’agit de gens de
tout âge, de la ville voisine ou de l’autre
bout du monde, de familles, de couples
et de groupes d’amis, en promenade;
en somme des personnes qui n’ont pas
forcément envie de s’adonner à des
activités "éducatives" qui leur donnerai-
ent l’impression de retourner à l’école.
Ils ne sont d’ailleurs probablement pas
non plus en quête d’une quelconque
interprétation. C’est bien là toute la
difficulté: rendre attrayantes des activités
qui ont de toute évidence un but "péd-
agogique".
Les supports et les messages sont
les vecteurs concrets de l’interprétation
du patrimoine. Les visiteurs trouvent
ainsi sur les sites des itinéraires fléchés
ou libres, des dépliants, des panneaux
et autres installations qui leur expliquent
la signification du lieu de manière in-
téressante, imaginative et, surtout, claire
et accessible. Cependant, l’inter-
Patrimoine commun: Abris historiques de jardin à Heilbronn (Allemagne)
Trait d'Union 31 | 2003 15
prétation du patrimoine n’a pas qu’une
fonction explicative. Elle a également
son rôle à jouer pour éviter l’apparition
de certains problèmes ou remédier à
ceux qui existent déjà – en encoura-
geant, par exemple, les visiteurs à ne
pas dégrader le site qu’ils découvrent
et à épargner par la suite les autres
lieux où ils se rendront. Autrement dit,
la visite d’un site peut engendrer une
attitude positive qui perdurera.
Des messages bien choisis
Comment faire en sorte que l’inter-
prétation du patrimoine soit efficace ?
L’efficacité est, en effet, le maître mot:
il s’agit concrètement d’améliorer les
conditions de conservation du site "in-
terprété". La réussite repose sur le mes-
sage de l’interprétation que je définirais
comme le traitement inventif des infor-
mations à présenter au public. C’est le
langage utilisé qui permet, en partie,
d’obtenir de bons résultats. Comme les
publicitaires, nous cherchons le messa-
ge qui convient au public que nous vou-
lons atteindre. Il y a cependant une
différence fondamentale entre l’inter-
prétation du patrimoine et la publicité.
Nous ne cherchons pas à vendre une
marchandise mais simplement à faire
ressortir , dans tels ou tels éléments du
patrimoine naturel, une valeur cachée
que seuls perçoivent généralement les
spécialistes et les chercheurs. L’ Europe
est riche en sites et en paysages intéres-
sants du point de vue écologique et
aussi historique. Or, très souvent, le
visiteur ne dispose pas des données
nécessaires pour apprécier ce qu’il voit.
L’interprétation doit attirer l’attention
du visiteur. Elle doit être éloquente et
simple à comprendre. Elle doit être in-
téressante et attrayante, l’interpeller, le
toucher personnellement, le captiver
grâce à des mots percutants et évoca-
teurs. Elle doit s’articuler autour d’une
idée forte qui frappe les esprits et les
imaginations, autour d’une formule qui
résume le message comme la une d’un
journal et qui peut être reprise dans les
panneaux explicatifs, les dépliants et
les activités d’interprétation.
Sans ces ingrédients, tous les efforts
de "communication" resteront vains. Je
dois dire en vérité que l’interprétation
du patrimoine est une discipline sous-
développée en Europe, sauf dans les
régions de tradition anglo-saxonne où
les connaissances théoriques et
l’expérience pratique sont considérables.
Dans certains pays, de nombreuses
institutions font du terme "interprétation"
une utilisation abusive qui ne correspond
pas à l’essence de la discipline. Cette
dernière doit, en effet, ne pas se limiter
à une énumération de faits et de chiffres
mais révéler le sens et la portée du site
et stimuler la curiosité au lieu de se
contenter de la satisfaire. Bien souvent,
"l’information écologique" n’a pas grand
chose à voir avec l’interprétation. Es-
pérons que la création imminente du
Réseau européen d’interprétation du
patrimoine favorisera le développement
de cette discipline dans notre région.
Un outil de gestion efficace
J’aimerais souligner, pour conclure,
que l’interprétation du patrimoine naturel
est un outil de gestion. Un bon program-
me d’interprétation crée des synergies
qui ont des répercussions positives dans
tous les secteurs de la gestion –
l’administration et les finances, l’entretien
et la sécurité, les relations publiques,
l’image de l’institution. Au diapason de
son public, elle encourage les visiteurs
à avoir un comportement responsable
sur le site et les aide à comprendre la
nécessité de la protection. Un certain
nombre de dispositifs – des itinéraires
bien conçus, des centres et des pan-
neaux d’interprétation placés straté-
giquement – permettent d’utiliser
l’espace de manière optimale et
d’éloigner les visiteurs des zones fragiles
pour les diriger vers celles qui résistent
mieux à la présence des foules.
Enfin, que nous le voulions ou non,
l’interprétation restera toujours la "carte
de visite" de l’institution qui la propose.
Si elle est de qualité médiocre (voire
absente), l’image de l’institution en sera
forcément écornée. Si, au contraire, elle
est bien faite, elle générera un regain
de notoriété et de prestige. Il ne s’agit
pas ici de faire de la propagande mais
de soutenir les institutions et de les aider
à mieux remplir leur mission de gar-
diennes de notre patrimoine, ce qui, on
le sait, n’est pas une mince tâche.
Article publié à la revue NATUROPA
no. 91/1999
Des paysages cultivés font partie intégrante du
patrimoine commun de l’humanité
CONSEIL DE L’EUROPE
Trait d'Union 31 | 2003 16
La nature: patrimoine commun
de l'humanité
Il existe dans les Etats membres de
l’Union européenne (EU) près de 350
jardins botaniques qui reçoivent chaque
année plus de 20 millions de visiteurs.
Alors que beaucoup les assimilent seu-
lement à des parcs renfermant une col-
lection de plantes exotiques que l’on
expose à des fins culturelles, ils recèlent,
en fait, de précieuses collections de
plantes – exotiques ou non – cultivées
pour alimenter une banque de données
et servir de référence, pour la recherche,
la reproduction et la restauration. En
outre, nombre d’entre eux possèdent
des banques de germoplasmes, des
herbiers, des musées ethnobotaniques
et paléobotaniques. Grâce à leur per-
sonnel scientifique et qualifié, leurs ac-
tivités de conservation, de recherche et
d’éducation, et leurs installations, ces
jardins contribuent significativement à
la conservation du patrimoine végétal
et paysager européen. Leurs directeurs
y voient un but à long terme et la justifi-
cation de leur raison d’être.
Activités scientifiques et conserva-
toires
De nombreux jardins botaniques eu-
ropéens sont d’importants centres de
recherche en taxonomie, biologie et en
matière d’usages traditionnels des plan-
tes sauvages. La recherche concerne
également les végétaux économique-
ment utiles tels que les fruits, les plantes
médicinales et aromatiques, régionales
et ornementales. En outre, les jardins
botaniques s’impliquent de plus en plus
dans la conservation de la biodiversité
et sont devenus, à cet égard, des
centres importants de conservation ex
situ et in situ.
L’une des causes majeures de la
dégradation de l’environnement euro-
péen provient de la collecte et du com-
merce des plantes sauvages. Les po-
pulations sauvages, plus particu-
lièrement de plantes à usage médicinal,
souffrent des cueillettes excessives.
Les jardins botaniques figurent parmi
les institutions chargées de ce problème.
Leur travail consiste à surveiller l’impact
de ce commerce et à mettre en culture
des plantes fortement demandées pour
préserver les populations sauvages.
C’est ainsi que les jardins botaniques
royaux de Kew (Angleterre) et
d’Edimbourg (Ecosse) mènent des re-
cherches sur l’horticulture d’espèces
menacées telles que l’Origanum dicta-
mus de Grèce.
Les banques de semences des
jardins européens jouent également un
rôle crucial. Le jardin botanique de Soller
(Espagne) s’est doté d’une telle banque
afin de préserver la diversité des plantes
indigènes des îles Baléares pour les
générations présentes et futures. Sa
priorité est la conservation du germo-
plasme des espèces sauvages
menacées par le tourisme et l’expansion
urbaine. Il collabore avec le Gouverne-
ment des Baléares et d’autres institu-
tions, comme les parcs nationaux, pour
la mise en application des programmes
de réintroduction, la valorisation des
plantations sauvages existantes et la
fourniture de semences aux autoch-
tones.
Activités éducatives
Les directeurs des jardins botaniques
jugent d’ores et déjà prioritaire de sen-
sibiliser le grand public à la nécessité
de conserver la flore sauvage. Par la
proximité urbaine, la majorité des jardins
botaniques sont facilement accessibles
et, donc, éminemment bien placés pour
favoriser la protection du patrimoine
Lucy Sutherland
Responsable de l’éducation
Botanic Garden Conservation International, Richmond (GB)
Le rôle des jardins botaniques
CONSEIL DE L’EUROPE
Trait d'Union 31 | 2003 17
naturel européen au travers des pro-
grammes d’éducation environnementale
qu’ils dispensent.
L’objectif ultime de ces programmes
est de susciter chez les visiteurs des
attitudes qui les conduisent à agir en
faveur de la protection et de l’entretien
de l’environnement. Le grand public est
encouragé à apprécier le monde naturel
et la valeur réelle de la biodiversité.
C’est un premier pas vers une contribu-
tion active de la protection du patrimoine
naturel européenne.
Une importance non négligeable
En résumé, les jardins botaniques
sont un élément important de la stratégie
générale mise en place pour la protec-
tion du patrimoine naturel européen. Ils
y contribuent:
en préservant dans une large mesure
la diversité génétique des plantes loca-
lement utiles et des taxa menacés,
en participant à des vastes program-
mes de rétablissement de ces derniers,
en favorisant la survie à long terme
des populations végétales en milieu
sauvage,
en faisant prendre davantage con-
science au grand public et aux décideurs
de ce que les jardins botaniques peuvent
apporter à la protection du patrimoine
naturel européen.
Article publié à la revue NATUROPA
no. 91/1999
CONSEIL DE L’EUROPE

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Larsen, I., Backlund, A. 2003: Danemark - Système de toilettes écologique et durable dans les jardins familiaux au Danemark, 1ère partie. Article dans "Trait d'Union" 31/2003.p 1-17

  • 1. Trait d'Union Office International du Coin de Terre et des Jardins Familiaux no. 31 | 2003 Nachrichten News Bulletin a s s o c i a t i o n s a n s b u t l u c r a t i f
  • 2. Trait d'Union 31 | 2003 2 CONTENU Contenu Trait d’Union Numéro 31 - 2003 Rapport d’activité 3 Rapport de l’assemblée générale 5 Les jardins familiaux dans les quartiers résidentiels des villes 7 (4mepartie) Charte Urbaine Européenne: Prise de position (2ième partie) 9 Action 21 et mouvement des jardins familiaux (1ière partie) 12 Conseil de l’Europe: La nature - patrimoine commun 14 de l'humanité - L’interprétation: une discipline au service du patrimoine 14 - Le rôle des jardins botaniques 16 Conseil de l’Europe: Emploi et environnement 18 - Rôle et fonctions du bénévolat 18 - Valorisation du patrimoine et création d’emplois 19 Informations des fédérations: 21 - Danemark - Système Sanitaire Ecologique 21 - France - Le jardin de l’Eden 24 - Allemagne - Exposition horticole internationale à Rostock 26 en 2003: une culture horticole très diversifiée Nouvelles des fédérations 28 Programme du séminaire international à Bratislava 30 Adresses des fédérations nationales 33 Impressum 34
  • 3. Trait d'Union 31 | 2003 3 RAPPORT D'ACTIVITÉ Rapport d’activité 2002 C’est avec plaisir que le comité exé- cutif vous soumet aujourd’hui le rapport d’activité pour 2002. 1) Activités internes Depuis la dernière réunion statutaire, le comité exécutif s’est réuni les 2 mars, 22 août, 16 et 17 novembre 2002 ainsi que le 3 mars 2003. Le comité exécutif a traité tout parti- culièrement au cours de ces réunions les sujets concernant le développement durable et notamment la sensibilisation des jardiniers associés pour le dévelop- pement durable, a discuté le sujet des analyses du sol et préparé le questionnaire en vue du document final, a préparé diverses prises de position de l’Office, a commencé la réactualisa- tion de la brochure d’information de l’Office et a discuté et réfléchi de façon approfondie sur la coopération entre l’Office et les organisations internatio- nales (Union Européenne et Conseil de l’Europe). 2) Congrès international Cette année-ci, le congrès internatio- nal a eu lieu du 22 au 24 août à York et a traité deux sujets importants à savoir le développement durable et l’aména- gement des villes. Ces deux sujets qui sont intimement liés doivent maintenant être traités et réalisés par les fédérations parce qu’ils constituent les éléments de base pour sauvegarder le mouvement des jardins familiaux pour les prochaines générations. A côté de ces discussions théma- tiques les délégués avaient la possibilité de se familiariser aussi bien en théorie qu’en pratique avec le mouvement des jardins familiaux en Angleterre et de mieux prendre conscience des dif- férences qui existent entre les mouve- ments nationaux. Il y a lieu de remercier à cet endroit encore une fois très cordialement nos hôtes anglais pour leur grande hospita- lité et la bonne organisation du congrès. Malheureusement il faut de nouveau constater que les jardiniers nationaux anglais n’ont pas pris massivement part à cette grande manifestation internatio- nale, ce qui est évidemment très re- grettable. Sur base des constations faites lors des derniers congrès il faut réfléchir comment on peut de nouveau rendre les congrès plus attractifs et les fédéra- tions nationales, qui organisent de telles manifestations internationales, doivent certainement réfléchir également com- ment pendant les années qui précèdent de tels événements elles peuvent régu- lièrement au moyen de leur journal et à l’occasion d’autres organisations in- former sur l’Office et les jardiniers inter- nationaux afin de persuader ainsi leurs jardiniers adhérents de la portée et de la nécessité de telles réunions interna- tionales et les motiver à y participer. 3) Coopération avec les fédérations Afin que le mouvement des jardins familiaux puisse fonctionner d’une façon optimale tant vis-à-vis de l’extérieur que d’un point de vue interne, il faut que la coopération entre l’Office et les fédérations fonctionne très bien. Cette coopération doit encore constam- ment être améliorée. Les fédérations doivent non seule- ment retourner les renseignements de- mandés dans les délais impartis mais informer en plus l’Office sur toutes les expériences positives et négatives ainsi que sur tous les autres événements importants afin que ces données puis- sent être mises à la disposition des jardiniers européens. Cette année-ci nous avons pour la première fois réservée au cours de la réunion statutaire de Luxembourg une demi-journée pour permettre aux fédéra- tions d’informer en détail sur les activités nationales. On peut réfléchir si ces in- formations exposées oralement au cours de l’assemblée générale ne devraient pas être remises par écrit à l’Office afin que leur résumé ne soit pas seulement publié dans le rapport de la réunion mais éventuellement aussi au Trait d’Union. Cette façon de procéder per- mettra une plus grande diffusion de ces expériences. Suite aux invitations reçues, l’Office
  • 4. Trait d'Union 31 | 2003 4 RAPPORT D'ACTIVITÉ a participé au congrès de la fédération luxembourgeoise et aux manifestations concernant le 75ième anniversaire de la fédération norvégienne. Pour des raisons de calendrier les invitations des fédérations allemande, finlandaise et française n’ont pas pu être acceptées. La fédération polonaise a lancé une campagne de sensibilisation des jardi- niers associés polonais sur le mouve- ment international des jardins familiaux à l’occasion de la journée du jardin au mois de septembre 2002. Le matériel d’information disponible à l’Office a été mis à la disposition des jardiniers asso- ciés polonais. La remise des petits fa- nions demandés par la fédération n’a pas pu recevoir de réponse positive parce que l’Office n’en dispose pas. La fédération danoise a publié la brochure de l’Office concernant la res- ponsabilité sociale des jardiniers asso- ciés en tant qu’annexe de sa revue. Ainsi chaque jardinier danois possède maintenant cette brochure. Ceci est un exemple parmi d’autres comment on peut informer les jardiniers nationaux sur l’Office et leurs collègues étrangers. Au cours de cette année on a dû constater que les fédérations slovaque et tchèque n’ont participé à aucune de nos réunions internationales. La coo- pération avec la fédération tchèque est quasi nulle. 4) Organisations internationales a) Conseil de l’Europe L’Office a participé aux réunions or- ganisées pour les ONG. Au cours de ces réunions, divers mémorandums ont été élaborés comme par exemple la prise de position con- cernant la révision de la Charte Urbaine Européenne 10 ans après son adoption ainsi qu’une prise de position pour le sommet de Johannisbourg concernant le développement durable. Chaque fois l’Office a essayé d’y faire intégrer la prise en considération des jardins fami- liaux par les autorités. L’Office a également remis aux auto- rités une prise de position individuelle concernant la révision de la Charte Ur- baine Européenne, le sujet de la vio- lence urbaine ainsi que sur la coopéra- tion entre les ONG et les autorités locales. Le but de ces prises de position est de faire incorporer les jardins fami- liaux dans les textes du Conseil de l’Europe, qui, après leur adoption, devi- ennent des recommandations pour les états membres du Conseil de l’Europe. Ils constituent en conséquence un moy- en pour les jardiniers nationaux pour appuyer leurs exigences et revendicati- ons pour la création de nouveaux en- sembles de jardins familiaux et pour la protection juridique des ensembles de jardins familiaux existants. b) Union Européenne Le comité exécutif a discuté à plu- sieurs reprises les suggestions de R. WILTSHIRE pour voir si les jardiniers associés pouvaient réaliser des recher- ches dans le cadre des programmes de recherche de l’Union Européenne. Tous les membres du comité sont d’avis que la réalisation de tels projets de recherche ne peut que valoriser les activités de l’Office et des jardiniers nationaux. Evi- demment il y a lieu de résoudre dans ce contexte un certain nombre de ques- tions importantes comme par exemple quels projets peuvent être réalisés dans les 15 fédérations membres, qui dirige ces recherches, les fédérations nationa- les ont-elles des collaborateurs qualifiés pour réaliser ces projets ou faut-il re- courir à de tierces personnes ou à des instituts, d’où prenons-nous les moyens financiers nécessaires et finalement est- ce que les jardiniers nationaux compren- nent-ils la nécessité de telles recherches et de tels projets, s’ils sont réalisables, sont-ils appuyés par les jardiniers natio- naux. Les discussions au sein du comité exécutif ne sont à l’heure actuelle pas encore suffisamment avancées pour que l’assemblée générale ait pu être saisie de ce sujet. Il n’est pourtant pas exclu que dans un avenir rapproché des projets similaires devront être discutés et éventuellement réalisés si les jardi- niers associés veulent être présents au niveau international ou à l’avenir beau- coup de décisions seront prises. 5) Contact avec les fédérations qui ne sont pas membre de l’Office Inter- national Comme par le passé les jardiniers associés japonais ont pris part à notre congrès. Au mois d’octobre ils ont infor- mé l’Office qu’ils veulent adhérer à notre mouvement. Nous n’avons plus eu de nouvelles des jardiniers associés hongrois. Une organisation italienne s’occupant de jardins pour personnes âgées a sou- haité coopérer avec l’Office ainsi qu’une association anglaise de protection des espaces verts urbains. Les jardiniers finlandais ont des con- tacts avec leurs collègues en Russie et sur base d’un projet subsidié par l’Union Européenne une coopération dans le cadre de la protection de la nature et de l’environnement entre les jardiniers finlandais et russes est possible. Suite à une invitation reçue par les Community Gardeners des Etats-Unis, les représentants des jardiniers associés allemands ont pris part à leur congrès. Les représentants allemands ont pré- senté le mouvement des jardins fami- liaux européens à leurs collègues améri- cains. Ces derniers disposent de jardins utilitaires tels que nous les connaissons aussi en Europe mais ces jardins n’ont aucune protection juridique et ne sont mis à leur disposition que d’année en année. Il sera certainement intéressant de nouer des contacts plus intenses, des contacts qui ont déjà existé par le passé avec la fédération française. Mê- me si par le passé ces jardiniers améri- cains avaient été invités à participer à nos réunions internationales par exemp- le au séminaire de Hradec Kralové, ces invitations n’ont pas eu d’écho positif. Luxembourg, novembre 2002. Le comité exécutif
  • 5. Trait d'Union 31 | 2003 5 RAPPORT DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE Procès-verbal de décision de l’Assemblée générale tenue à Luxembourg les 7 et 8 mars 2003 Etaient représentées: les fédérations d’Allemagne, de Bel- gique, du Danemark, de Finlande, de France, de Grande-Bretagne, du Luxem- bourg, de Norvège, des Pays-Bas, de Pologne, de Slovaquie, de Suède, et de Suisse Etaient excusées : les fédérations d’Autriche et de la République tchèque 1) L’ordre du jour est adopté à l’unanimité. 2) Les rapports de l’ assemblée générale tenue à York sont adoptés à l’unanimité. 3) En exécution d’une décision du comité exécutif les délégués nationaux reçoivent un résumé des conférences à tenir au cours du séminaire de Bratis- lava ainsi que les mots clés pour les discussions dans les groupes de travail. Cette façon de procéder devra permettre une meilleure préparation des groupes de travail et en conséquence une dis- cussion plus constructive. La fédération française enverra encore aux ligues un questionnaire concernant le sujet „ les jardins familiaux au cœur des villes“. 4) Le rapport d’activité est adopté à l’unanimité. 5) La prise de position concernant l’action 21 est remise à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale. 6) La prise de position pour l’Année Européenne du Sport est adoptée à l’unanimité. Le secrétariat général en- verra la prise de position sur papier Office à toutes les fédérations afin qu’elles puissent la continuer aux auto- rités et l’utiliser. L’Office remettra la prise de position aux autorités communautai- res et la publiera sur Internet. 7) La prise de position concernant l’année de l’ONU de l’eau douce est remise à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale. 8) Sur proposition du comité exécutif et après discussion approfondie il est décidé à l’unanimité d’utiliser le formu- laire danois comme modèle pour le rapport final de la campagne des ana- lyses du sol. Le rapport final devra être remis au secrétariat général pour janvier 2004. 9) Comme les jardiniers nationaux sont insuffisamment informés sur leurs collègues à l’étranger, il est décidé sur proposition du comité exécutif de ne pas seulement remettre la brochure d’information aux fédérations, mais de Vue de la vieille ville
  • 6. Trait d'Union 31 | 2003 6 RAPPORT DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE la publier également sur Internet. Les fédérations pourront également utiliser les présentations des fédérations dans leurs revues nationales. 10) Sur demande de la fédération autrichienne , le comité exécutif propose de remettre le diplôme concernant un jardinage respectueux de l’environ- nement à l’ensemble de jardins familiaux "Hentzigasse" avec l’obligation de ne plus utiliser des cendres de bois dans l’ensemble. Cette proposition est adoptée à l’unanimité. 11) Pour la session d’études 2004 en Pologne, le comité exécutif propose le sujet „les jardins familiaux et les enfants“. Il demande à la fédération polonaise de soumettre un programme provisoire pour début juin 2003. 12) Le comité exécutif informe que le 25 novembre 2003 sera célébrée la journée des Nations Unies contre la violence. Il propose d’élaborer une prise de position sur base du document que l’Office a déjà remis au Conseil de l’Europe. Cette proposotion est adoptée à l’unanimité. Le comité exécutif élaborera un projet pour la prochaine assemblée générale. 13) C. ZYDEVELD informe sur les possibilités de coopération avec l’Union Européenne dans le cadre des programmes de recherche et de protection de la nature. Il informe que la fédération néerlandaise élabore en coopération avec les fédérations allemande et luxembourgeoise un projet pilote qui devra être soumis à l’Union Européenne avant le 15 avril. Ce projet devrait ouvrir la voie pour une future coopération avec l’Union Européenne. Le projet pourra éventuellement être encore élargi à d’autres fédérations. Cette façon de procéder est adoptée à l’unanimité. 14) Le trésorier présente le rapport financier et donne les explications nécessaires. 15) Les commissaires aux comptes rapportent qu’ils n’ont pas trouvé de fautes et demandent que quitus soit accordé au comité exécutif. 16) Le rapport financier est adopté à l’unanimité et quitus est donné au comité exécutif à l’unanimité Il est décidé de regrouper le poste de réserve "Internet" avec le poste de réserve "Divers". Il est décidé à l’unanimité de ne plus faire la répartition entre le rapport financier ordinaire et extraordinaire. 17) Le budget 2003 est adopté à l’unanimité. 18) Le budget pour le fonds de solidarité pour l’année 2003 est adopté à l’unanimité. 19) Les contenus pour les Traits d’Union n° 32 et 33 sont adoptés à l’unanimité, tels qu’ils ont été complétés au cours de la réunion. Il est décidé à l’unanimité de ne pas publier le Trait d’Union sur Internet. Il est décidé de ne publier sur Internet que des prises de position officielles et éventuellement des articles tirés du Trait d’Union. 20) Les ligues informent en détail sur leurs travaux.
  • 7. Trait d'Union 31 | 2003 7 Les jardins familiaux dans les zones résidentiels des villes Réussir une Action locale 21 La nécessité d’une gamme d’indi- cateurs locaux Action 21, impulsée lors de la Con- férence de Rio de 1992, consigne les principes d’un développement durable et décline la démarche internationale pour le XXIe siècle jusqu’au plan local. Ainsi, la Campagne européenne des villes durables, créée en 1994, et plu- sieurs réseaux de villes au Royaume- Uni, en Espagne, en Suède….mènent un travail de sensibilisation et de mobi- lisation auprès des collectivités locales et des acteurs du développement. Action 21 se veut aussi très concrète et prévoit en particulier l’utilisation d’instruments destinés à mesurer les progrès réalisés: les indicateurs. Ceux- ci, constitués de données scientifiques politiquement signifiantes, doivent per- mettre d’évaluer le degré d’avancement des politiques et des actions entreprises. La nécessité d’un développement d’indicateurs au niveau local a été con- firmée aux Conférences européennes pour les villes durables de Lisbonne en 1996 et de Hanovre en février 2000, donnant ainsi une assise commune aux diverses démarches des collectivités. Celles-ci ont manifesté le désir de se doter d’un outil d’aide à la décision à leur échelle, leur permettant de collecter, de traiter et de synthétiser les données environnementales, de favoriser la com- munication et le dialogue entre élus, techniciens et citoyens (ainsi qu’entre collectivités) et finalement d’intégrer la gestion environnementale dans leurs stratégies, de hiérarchiser et de faire des choix. Cet outil, utilisant des données fac- tuelles, mesurées, validées et rappor- tées à des objectifs opérationnels, devait toutefois être pratique, concret, adapté aux réalités locales et d’utilisation aisée. RESPECT: une méthode, des indica- teurs et un tableau de bord pour réussir un projet politique "environnement" dans les collectivités locales. Dans ce sens, le Réseau RESPECT, constitué en 1997 entre 30 collectivités de 6 pays de l’UE, sous l’égide du Cen- tre national de la fonction publique ter- ritoriale, a conduit un programme de recherche et d’expérimentation d’un tableau de bord environnement, véritable outil de pilotage pour les décideurs lo- caux. Pendant trois ans, soutenu par le programme LIFE de l’UE, le ministère de l’Environnement français et l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le Réseau a pu ainsi: valider une méthodologie de concep- tion des indicateurs, condition néces- saire à l’appropriation de ce travail par les collectivités qui le souhaitent; finaliser une série d’indicateurs vali- dés par le Réseau et représentatifs des politiques locales conduites par les col- lectivités; concevoir un logiciel, support du ta- bleau de bord qui présente, agence, regroupe ces indicateurs et analyse les données. Disposer d’un tableau de bord envi- ronnement, c’est, pour les collectivités, jouir d’un outil conçu par elles et pour elles, leur permettant d’évaluer leurs politiques environnementales en lien avec d’autres outils de planification, comme Action 21. C’est aussi permettre aux institutions européennes et nationales d’avoir une structure commune sur laquelle baser des travaux plus globaux. C’est enfin un moyen de développer Laure-Agnès Suita Ingénieur-responsable de formation à l’Ecole nationale d’application des cadres territoriaux Montpellier 4ième partie Des jardins familiaux dans des villes importantes en Allemagne LES JARDINS FAMILIAUX DANS LES ZONES RÉSIDENTIELS (4)
  • 8. Trait d'Union 31 | 2003 8 "la culture d’évaluation", ce qui exige une forte participation démocratique de tous les acteurs concernés et une ap- proche transversale des problèmes, atouts de la réussite au développement durable. Pour diffuser et promouvoir ces outils, le Réseau s’est récemment structuré juridiquement en association (de droit français) regroupant des collectivités européennes. Celle-ci constituera un lieu privilégié d’échanges d’informations sur les résultats et plus généralement sur leurs expériences en politique envi- ronnementale. Article publié dans la revue NATUROPA no. 94/2000 Un ensemble de jardins familiaux au cœur de l’habitat collectif à Dortmund Des jardins familiaux au cœur d’une zone résidentiel à Berlin Des jardins familiaux à Hambourg LES JARDINS FAMILIAUX DANS LES ZONES RÉSIDENTIELS (4)
  • 9. Trait d'Union 31 | 2003 9 LA CHARTE URBAINE EUROPÉENNE Prise de position des ONG concernant la Charte Urbaine Européenne 2me partie Pour traduire ces idées en déclinant les différents thèmes, un certain nombre d’ONG participant au débat souhaitent apporter leur contribution. Ces contributions qui sont le reflet de leur propre point de vue sur la question et non pas de l’ensemble des ONG participant à ONG-villes seront transmises aussitôt au Conseil de l’Europe. CHAPITRE 3 - COMMENT TRADUIRE CES IDEES EN DECLINANT LES DIFFERENTS THEMES ? Suite aux réflexions communes des ONG du regroupement ONG-Villes et notamment à leur prise de position sur la nécessaire corrélation entre les droits et obligations des citadins par rapport au développement de leurs villes, les 3.000.000 de familles de jardiniers as- sociés regroupés au sein de l’Office International du Coin de Terre et des Jardins Familiaux a.s.b.l. se permettent de vous soumettre ci-joint leurs réflexi- ons sur les chapitres 4.2 et 4.3. de la Charte Urbaine Européenne. Ils partagent – sous réserve de quel- ques points – les idées développées aux chapitres 4.2. et 4.3.. I) Les obligations des jardiniers as- sociés ou autrement dit l’apport des jardiniers associés à l’aménagement des villes. 1) Chapitre 4.2: Environnement et nature dans les villes Les ensembles de jardins familiaux occupent des superficies considérables dans les agglomérations urbaines. En tant qu’îles vertes dans une mer d’immeubles, ils gagnent de plus en Prise de position de l’Office International quant aux chapitres 4.2. et 4.3. de la Charte Urbaine Européenne
  • 10. Trait d'Union 31 | 2003 10 plus d’importance pour la protection, la conservation et la promotion de la flore et de la faune. Ce n’est pas seulement la grande diversité des espèces des plantes de culture indigènes dans les jardins qui caractérise ces surfaces comme niches écologiques d’un genre particulier, mais également la création croissante et consciente d’unités végé- tatives données, comme des bords d’arbrisseaux, des gazons de fleurs, des pelouses maigres, des vergers-prés ou une végétation de source dans des zones de surfaces non exploitées. Ces dernières portent par exemple entre 13,5 et 43,5 % d’espèces de plantes en danger. Ces zones sont complétées par un grand nombre de petits biotopes spécifiques, comme des étangs, des surfaces humides, des murs secs, des toits verts, des pergolas, des haies et autres. Ces peuplements de plantes constituent une base d’une valeur inap- préciable pour la faune qui a besoin de ces espaces. L’importance des aires des jardins familiaux pour l’amélioration du climat des villes n’a plus besoin d’être démon- trée. Des courbes de température plus équilibrées durant les mois d’été, une humidité atmosphérique plus élevée, une diminution du bruit et des pous- sières, une réduction des émissions dues à la circulation sont autant de facteurs écologiques positifs de taille qui résultent de la présence de telles surfaces vertes. On ne peut pas non plus ne pas mentionner l’influence des surfaces couvertes de jardins sur le régime des eaux souterraines. Si ces zones étaient couvertes de bâtiments (scellées), des quantités considérables d’eau de précipitation seraient évacuées à travers les canalisations sans être utilisées. Les organisations des jardiniers as- sociés disposent de structures bien organisées pour la consultation tech- nique. Par ailleurs elles transfèrent à leurs membres les principes de base d’un jardinage écologique / biologique et elles sensibilisent de ce fait une grand partie de la population pour les problè- mes de la protection de l’environnement. Ceci est prouvé par le taux dégressif de la mise en œuvre de produits chi- miques (engrais et produits phytosani- taires) et par le recours croissant aux principes de l’agriculture écologique pour exploiter les jardins, faits qu’on peut observer de plus en plus. Il va de soi que la prise de conscience qui va de pair avec ces faits ne reste pas limitée aux seuls jardiniers membres de leurs associations, mais qu’elle produit des effets aussi sur un public plus vaste et moins engagé. Le fait que les ensembles de jardins familiaux s’ouvrent de plus en plus pour la population, contribue à valoriser les quartiers résidentiels et à favoriser la prise de conscience. L’offre d’espaces verts et de zones de repos exempts de circulation, de terrains de jeux, d’aires de communication pour des gens moins mobiles, des personnes âgées, des familles monoparentales, des personnes seules etc., comportant en plus des objets d’observation, comme des jardins naturels, de contemplation ou des jardins éducatifs et autres, confère aux ha- bitants des villes un contact indispen- sable avec la nature, les met en face de la nécessité de conserver la nature et l’environnement et les incite à réfléchir quant à leur contribution au développe- ment durable. 2) Chapitre 4.3: La forme physique de la ville Les ensembles de jardins familiaux en tant que parties constituantes du paysage de la ville sont, de même que les bâtiments et places publiques, le résultat du processus de l’urbanisation. Elles doivent satisfaire le besoin de la population urbaine de disposer d’un bout de nature vivante et elles consti- tuent de ce fait une partie indispensable de l’image globale de la ville, que ce soit maintenant ou à l’avenir. Le souci de les conserver et de les intégrer dans le développement futur de l’image de la ville est un devoir incontournable de toutes les réflexions des communes dans le contexte des rapports futurs avec leur héritage architectural. Il revient à ces ensembles le même rang d’importance que celui qu’on réserve aux relations avec des ensembles de constructions architecturales. Ceci n’implique pas seulement leur conser- vation mais aussi la créativité innovatri- ce. En effet les modifications sociales de la population urbaine doivent égale- ment trouver leur expression créatrice dans les ensembles de jardins familiaux. Les besoins changeants des généra- tions futures ne doivent pas aboutir à la conclusion qu’on peut se passer de jardins familiaux. Au contraire, ils rem- pliront dans une mesure qui va en crois- sant la fonction "d’espace d’habitation à ciel ouvert" proche de l’habitat réel, ceci tant pour les utilisateurs de parcelles de jardins familiaux que pour tous les habitants des villes, depuis que toutes les parties communes des ensembles Zone de repos verte dans un ensemble de jardins familiaux LA CHARTE URBAINE EUROPÉENNE
  • 11. Trait d'Union 31 | 2003 11 ont été ouvertes au public. Ils remplis- sent des fonctions précieuses tant du côté architectural urbain que du côté écologique urbain, présentent des offres de loisirs pleins de sens, offrent des espaces de jeu, d’apprentissage et de loisirs pour les enfants, des espaces de communication et d’intégration pour tous, y compris des groupements eth- niques. Ils servent à la conservation de la diversité de l’intérieur des villes. Il n’y a probablement pas de forme plus efficace d’implication de la popul tion dans la ‘réalisation verte’ de leur quartier urbain et de la consolidation de leur liaison à ces ensembles de jardins familiaux et à ces structures associatives des jardiniers locaux, c’est-à-dire dans leur propre quartier d’habitation. II) Droits et revendications des jardi- niers associés dans le cadre de la révision de la charte urbaine L’ancrage des ensembles de jardins familiaux dans les projets de planification des communes et leur protection juri- dique, d’un côté, ainsi que l’implication des fédérations et des associations des jardiniers dans les travaux locaux à réaliser dans le cadre de l’Agenda 21 et le soutien leur accordé dans l’exécution des activités afférentes, d’un autre côté, servent à réaliser une ville sociale et humaine et sont donc un élément indispensable dans un dévelop- pement urbain durable. Ces faits doivent en conséquence être reconnus comme tel à travers toute l’Europe. Voilà pourquoi les jardiniers associés européens vous sauraient gré de bien vouloir accorder aux jardins familiaux une place plus importante qu’en 1991 dans les nouvelles dispositions de la charte urbaine. III) Propositions de modifications ponctuelles 1) Chapitre 4.2: Environnement et nature dans les villes Généralités: Alinéa 3 La notion de "zônes de conservation de la nature" est mal utilisée à cet endroit. On devrait plutôt parler de "parc naturel", si ce n’est même que de "parc" ou sim- plement d’ "espaces verts" en général. Des "zônes de conservation de la nature" dans le sens de la loi ne sont pas réalisables au sein de la ville et pour le moins les restrictions d’utilisation liées à cette loi empêcheraient les ci- toyens de profiter de telles aires. Alinéa 5 Dans l’avant-dernière ligne on devrait insérer derrière le mot "modes de trans- port" le mot "conditions de vie". principe 1, alinéa 2 Il paraît douteux de vouloir présenter la ville dans le contexte de l’environnement et de la nature comme un écosystème. Il est certainement plus logique de mettre la ville en rapport avec sa périphérie plus proche. C’est dans ce contexte qu’on devrait mettre au premier plan la notion de "développement régional de l’exploitation/administration des res- sources". Pour le moins il paraît plus objectif de réaliser des circuits régionaux plutôt que des circuits uniquement lo- caux et se limitant exclusivement au territoire de la ville. On ferait mieux de remplacer le terme de "rupture de stocks" (deuxième ligne de cet alinéa) par "surexploitation". principe 2, alinéa 2 On devrait adopter l’idée d’“abaissement de la consommation spécifique”. Ceci se rapporterait alors sur p.ex. la consom- mation en énergie, la minimalisation de la circulation, la création de structures économiques optimales, la minimalisa- tion d’emballages etc.. principe 4, 2me ligne On devrait remplacer le mot "potagers" par le mot "jardins". 2) Chapitre 4.3: La forme physique de la ville principe 4, alinéa 2 C’est ici qu’on devrait reprendre l’idée d’ "interconnexion" d’espaces verts de tous genres jusqu’à la "création de parcs de jardins familiaux". Grâce à un tel développement planifié de la structure des espaces verts d’une ville on peut réaliser l’effet écologique et urbanistique le plus prononcé. principe 4, alinéa 3 Sous ce point il faut intégrer la notion de “Agenda 21 Local”. Les activités des communes offrent sous ce point de vue les meilleures conditions préalables pour garantir une collaboration active des citoyens. Sentiers éducatifs dans des ensembles de jardins familiaux LA CHARTE URBAINE EUROPÉENNE
  • 12. Trait d'Union 31 | 2003 12 "Action 21" et mouvement des jardins familiaux 1ère partie Dr. sc. Achim Friedrich Président du Landesverband Brandenburg der Gartenfreunde e.V. Membre du Directoire du BDG La Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développe- ment (UNCED) tenue en 1992 à Rio de Janeiro a voté la bien connue "Action 21". Cet agenda a été accepté par plus de 170 pays et il contient un programme d'action pour le 21° siècle. En 40 cha- pitres avec en tout 285 pages DIN-A4, tous les domaines essentiels de la poli- tique sont traités dans l'intérêt d'un dé- veloppement à long terme qui soit re- spectueux de l'environnement. L'objectif de cette "Action 21" consiste à réagir contre une détérioration plus poussée de la situation environnemen- tale au moyen d'un plan d'action détaillé, d'arriver à une amélioration graduelle et d'assurer une utilisation à long terme des ressources. L'intégration des as- pects environnementaux dans tous les domaines de la politique est un des objectifs primordiaux dont la mise en œuvre est attendue de la part des pays industrialisés tout comme des pays en voie de développement. Des dispositions pour lutter contre la pauvreté, une politique démographique, pour le commerce et pour l'environ- nement, pour une politique au sujet des déchets, des produits chimiques, du climat, de l'énergie et de l'agriculture ainsi que d'autres domaines de la poli- tique forment pour les états membres de l'ONU (Organisation des Nations Unies = UNO – United Nations Organi- zation) le contenu de l"Action 21". Par ailleurs, des problèmes concernant la coopération financière et technologique des pays industrialisés et des pays en voie de développement sont également traités. De cette manière, les relations étroites en attente de solution entre environnement, écologie et économie sont couvertes. Un élément décisif en vue de la réa- lisation des objectifs poursuivis par cette "Action 21" est l’exigence que les pays établissent et mettent en œuvre et fas- sent le bilan de plans d'actions nationaux pour l'application des résultats de UNCED. Dans ce cadre, il est assumé que ladite "Action 21" est un programme dynamique qui évoluera à travers le temps en tenant compte des change- ments au niveau des besoins et des conditions. Le préambule stipule entre autres que l'humanité se trouve à un point décisif de son histoire. "Nous pouvons constater une inégalité croissante entre les peuples et à l'intérieur des peuples, une pauvreté toujours croissante, tou- jours plus de famine, de maladies et un analphabétisme accru de même qu’une détérioration continue des systèmes écologiques dont dépend notre bien être". La solution des problèmes af- férents nécessite une coopération mon- diale qui vise une évolution continue et à long terme. La mise en application de la program- matique en relation avec l"Action 21" reste, il est vrai, en première ligne la tâche des gouvernements. Il convient néanmoins d'organiser une participation la plus vaste possible de la part du public ainsi qu'un soutien effectif de la part des organisations non gouvernementales et d'autres groupes afin de pouvoir faire "ACTION 21" ET MOUVEMENT DES JARDINS FAMILIAUX
  • 13. Trait d'Union 31 | 2003 13 face vis-à-vis de l'envergure des tâches en question. Il s'est ainsi avéré positif d'établir des "Actions locales". Celles- ci permettent de traiter des domaines spécifiques "sur place" de la manière la plus efficace possible et des solutions peuvent ainsi être trouvées. Pour établir de tels actions locales, les associations, fédérations et organisations qui opèrent sur le territoire des communes sont invités à participer. Dans ce sens, l"Action 21" transmet également aux associations nationales des jardiniers associés, organisées dans le cadre de leurs fédérations nationales, la responsabilité et l'obligation de con- tribuer à la réalisation des objectifs fixés. Dans ce cadre, la priorité est accordée à la recherche de voies de solution qui tiennent compte des situations locales. L'objectif ne peut jamais consister à établir un programme général qui soit applicable pour toutes les associations des jardiniers associés. La tâche de cette contribution consiste plutôt à dé- terminer les domaines d'action qui peu- vent servir d'orientation aux jardiniers associés "sur place" afin de s'insérer avec leurs activités dans l"Action locale". Signification et situation actuelle Deux questions peuvent être soule- vées: Premièrement: Est-ce que le mouve- ment des jardins familiaux dans le sens de ladite "Action 21" a effectivement un sens? Un calcul même grossier peut con- vaincre. Le Bundesverband Deutscher Gartenfreunde (Fédération des Jardins Familiaux Allemands) p. ex. compte environ un million de jardins familiaux. Avec une taille moyenne par jardin de 400 m2, la surface totale atteint environ 40.000 hectares. Chaque jardinier as- socié est donc responsable pour la vie sur cette surface et pour celle dans le sol qui en fait partie. Sur cette surface tombent chaque année environ 240 millions m3 de pré- cipitations (600 mm de précipitation annuelle) et avec une utilisation d'azote de 10 g/m2, 4.000 tonnes d'azote pur (14.800 tonnes de nitrate d’ammonium et de calcium) sont répandues. Certains jardiniers associés semblent toujours ignorer les conséquences d'une inter- vention non appropriée. Deuxièmement: Quel est le sens de l" Action 21"? Cela fait déjà 10 ans qu'il existe! Nous nous sommes engagés dans cette voie il y a bien longtemps déjà! C'est juste, mais il convient de tenir compte du fait que ladite "Action" a pour la première fois regroupé les problèmes sur le plan mondial, qui sont nécessaire- ment apparus plus tôt dans les régions économiquement plus développées du monde, et qui par ce fait ont été recon- nus plus tôt et ont finalement mené à l'adoption d'une législation correspon- dante. Une attitude arrogante dans ce sens n'est certainement pas de mise. Malgré les lois existantes, pourtant beaucoup reste à faire chez nous aussi. Chacun connaît les problèmes. Avoir les lois est une bonne chose, mais elles sont le plus efficace si chacun les ac- cepte et agit en fonction. La collaboration au niveau des Actions locales offre une très bonne approche dans ce domaine. Les principaux aspects pour le mou- vement des jardins familiaux Par le biais de ses aspects sociaux et spécialisés, le mouvement des jardins familiaux touche de nombreux chapitres de l"Action 21", reflétant ainsi la com- plexité des relations. Dans le cadre de la présente contri- bution, il est renvoyé au chapitre 7 "Pro- motion d'un développement durable de l’habitation " ainsi qu'au chapitre 14 " Promotion d'une agriculture durable et d'un développement rural à long terme" qui feront l'objet d'une analyse plus détaillée. Au chapitre 7 il est stipulé: "L'objectif principal de la politique de lotissement consiste dans l'amélioration des conditions sociales et économiques et de la qualité de l'environnement dans les lotissements urbains et non urbains ainsi que dans le monde du travail et de la vie des êtres humains (…)". En relation avec l'étude "Importance urbanistique, écologique et sociale du mouvement des jardins familiaux" et avec le concours fédéral "Gärten und Städtebau" (Jardins et Urbanisation") enAllemagne, beaucoup – même si pas tout – a été dit sur l'importance des jardins familiaux dans le monde contem- porain et pour l'avenir. Pour cette raison, il est opportun de répéter ici seulement que: les jardiniers associés ont grâce à leur participation active dans la planifi- cation de l’occupation des sols et l’élaboration des plans d’urbanisation bien l’occasion de participer et de faire valoir leurs intérêts de même que d'ancrer leurs visions quant à l’évolution du mouvement des jardins familiaux sur leur territoire dans le concept communal général. à suivre Des biotopes et des objets favorisant la protection des espèces stimulent la biodiversité dans les ensembles de jardins familiaux "ACTION 21" ET MOUVEMENT DES JARDINS FAMILIAUX
  • 14. Trait d'Union 31 | 2003 14 CONSEIL DE L’EUROPE La nature: patrimoine commun de l'humanité L’interprétation: une discipline au service du patrimoine Jorge Morales Miranda Consultant en interprétation du patrimoine et en formation Par rapport aux autres stratégies de communication mises en œuvre pour faire connaître les richesses du patri- moine (pédagogiques et didactiques, campagnes de sensibilisation, interven- tions dans les médias, etc.) l’inter- prétation a la particularité de se faire sur place, autrement dit de s’adresser aux "visiteurs" au moment même où ils se trouvent dans les sites historiques ou naturels, protégés ou non. De ce fait elle permet d’aller, grâce à la visite d’un environnement naturel, rural ou culturel, vers des publics qui ne sont pas néces- sairement touchés par les autres stra- tégies de communication. Chacun peut aujourd’hui se trouver parmi des "visi- teurs", aussi bien européens que d’autres continents, sans oublier les habitants de la région elle-même. L’interprétation du patrimoine ne se limite pas aux sites naturels protégés (parcs nationaux ou régionaux, etc.). Elle concerne également les lieux char- gés d’histoire. En effet, il serait anachro- nique – voire absurde – de vouloir sé- parer le patrimoine culturel et historique du patrimoine naturel, les paysages que nous admirons aujourd’hui ayant été, en fait, modelés et transformés par des millénaires d’activité humaine. J’utilise donc ici le mot "patrimoine" au sens le plus large. Une découverte in situ L’association espagnole d’inter- prétation du patrimoine définit l’inter- prétation comme "l’art de faire découvrir in situ à un public de touristes des élé- ments du patrimoine naturel, culturel ou historique". Cette définition n’a rien d’original mais a le mérite de mettre en exergue la cible de la stratégie: les visiteurs qui viennent découvrir des sites et des monuments pendant leurs loisirs. Ce vaste groupe – le grand public- est très hétérogène: il s’agit de gens de tout âge, de la ville voisine ou de l’autre bout du monde, de familles, de couples et de groupes d’amis, en promenade; en somme des personnes qui n’ont pas forcément envie de s’adonner à des activités "éducatives" qui leur donnerai- ent l’impression de retourner à l’école. Ils ne sont d’ailleurs probablement pas non plus en quête d’une quelconque interprétation. C’est bien là toute la difficulté: rendre attrayantes des activités qui ont de toute évidence un but "péd- agogique". Les supports et les messages sont les vecteurs concrets de l’interprétation du patrimoine. Les visiteurs trouvent ainsi sur les sites des itinéraires fléchés ou libres, des dépliants, des panneaux et autres installations qui leur expliquent la signification du lieu de manière in- téressante, imaginative et, surtout, claire et accessible. Cependant, l’inter- Patrimoine commun: Abris historiques de jardin à Heilbronn (Allemagne)
  • 15. Trait d'Union 31 | 2003 15 prétation du patrimoine n’a pas qu’une fonction explicative. Elle a également son rôle à jouer pour éviter l’apparition de certains problèmes ou remédier à ceux qui existent déjà – en encoura- geant, par exemple, les visiteurs à ne pas dégrader le site qu’ils découvrent et à épargner par la suite les autres lieux où ils se rendront. Autrement dit, la visite d’un site peut engendrer une attitude positive qui perdurera. Des messages bien choisis Comment faire en sorte que l’inter- prétation du patrimoine soit efficace ? L’efficacité est, en effet, le maître mot: il s’agit concrètement d’améliorer les conditions de conservation du site "in- terprété". La réussite repose sur le mes- sage de l’interprétation que je définirais comme le traitement inventif des infor- mations à présenter au public. C’est le langage utilisé qui permet, en partie, d’obtenir de bons résultats. Comme les publicitaires, nous cherchons le messa- ge qui convient au public que nous vou- lons atteindre. Il y a cependant une différence fondamentale entre l’inter- prétation du patrimoine et la publicité. Nous ne cherchons pas à vendre une marchandise mais simplement à faire ressortir , dans tels ou tels éléments du patrimoine naturel, une valeur cachée que seuls perçoivent généralement les spécialistes et les chercheurs. L’ Europe est riche en sites et en paysages intéres- sants du point de vue écologique et aussi historique. Or, très souvent, le visiteur ne dispose pas des données nécessaires pour apprécier ce qu’il voit. L’interprétation doit attirer l’attention du visiteur. Elle doit être éloquente et simple à comprendre. Elle doit être in- téressante et attrayante, l’interpeller, le toucher personnellement, le captiver grâce à des mots percutants et évoca- teurs. Elle doit s’articuler autour d’une idée forte qui frappe les esprits et les imaginations, autour d’une formule qui résume le message comme la une d’un journal et qui peut être reprise dans les panneaux explicatifs, les dépliants et les activités d’interprétation. Sans ces ingrédients, tous les efforts de "communication" resteront vains. Je dois dire en vérité que l’interprétation du patrimoine est une discipline sous- développée en Europe, sauf dans les régions de tradition anglo-saxonne où les connaissances théoriques et l’expérience pratique sont considérables. Dans certains pays, de nombreuses institutions font du terme "interprétation" une utilisation abusive qui ne correspond pas à l’essence de la discipline. Cette dernière doit, en effet, ne pas se limiter à une énumération de faits et de chiffres mais révéler le sens et la portée du site et stimuler la curiosité au lieu de se contenter de la satisfaire. Bien souvent, "l’information écologique" n’a pas grand chose à voir avec l’interprétation. Es- pérons que la création imminente du Réseau européen d’interprétation du patrimoine favorisera le développement de cette discipline dans notre région. Un outil de gestion efficace J’aimerais souligner, pour conclure, que l’interprétation du patrimoine naturel est un outil de gestion. Un bon program- me d’interprétation crée des synergies qui ont des répercussions positives dans tous les secteurs de la gestion – l’administration et les finances, l’entretien et la sécurité, les relations publiques, l’image de l’institution. Au diapason de son public, elle encourage les visiteurs à avoir un comportement responsable sur le site et les aide à comprendre la nécessité de la protection. Un certain nombre de dispositifs – des itinéraires bien conçus, des centres et des pan- neaux d’interprétation placés straté- giquement – permettent d’utiliser l’espace de manière optimale et d’éloigner les visiteurs des zones fragiles pour les diriger vers celles qui résistent mieux à la présence des foules. Enfin, que nous le voulions ou non, l’interprétation restera toujours la "carte de visite" de l’institution qui la propose. Si elle est de qualité médiocre (voire absente), l’image de l’institution en sera forcément écornée. Si, au contraire, elle est bien faite, elle générera un regain de notoriété et de prestige. Il ne s’agit pas ici de faire de la propagande mais de soutenir les institutions et de les aider à mieux remplir leur mission de gar- diennes de notre patrimoine, ce qui, on le sait, n’est pas une mince tâche. Article publié à la revue NATUROPA no. 91/1999 Des paysages cultivés font partie intégrante du patrimoine commun de l’humanité CONSEIL DE L’EUROPE
  • 16. Trait d'Union 31 | 2003 16 La nature: patrimoine commun de l'humanité Il existe dans les Etats membres de l’Union européenne (EU) près de 350 jardins botaniques qui reçoivent chaque année plus de 20 millions de visiteurs. Alors que beaucoup les assimilent seu- lement à des parcs renfermant une col- lection de plantes exotiques que l’on expose à des fins culturelles, ils recèlent, en fait, de précieuses collections de plantes – exotiques ou non – cultivées pour alimenter une banque de données et servir de référence, pour la recherche, la reproduction et la restauration. En outre, nombre d’entre eux possèdent des banques de germoplasmes, des herbiers, des musées ethnobotaniques et paléobotaniques. Grâce à leur per- sonnel scientifique et qualifié, leurs ac- tivités de conservation, de recherche et d’éducation, et leurs installations, ces jardins contribuent significativement à la conservation du patrimoine végétal et paysager européen. Leurs directeurs y voient un but à long terme et la justifi- cation de leur raison d’être. Activités scientifiques et conserva- toires De nombreux jardins botaniques eu- ropéens sont d’importants centres de recherche en taxonomie, biologie et en matière d’usages traditionnels des plan- tes sauvages. La recherche concerne également les végétaux économique- ment utiles tels que les fruits, les plantes médicinales et aromatiques, régionales et ornementales. En outre, les jardins botaniques s’impliquent de plus en plus dans la conservation de la biodiversité et sont devenus, à cet égard, des centres importants de conservation ex situ et in situ. L’une des causes majeures de la dégradation de l’environnement euro- péen provient de la collecte et du com- merce des plantes sauvages. Les po- pulations sauvages, plus particu- lièrement de plantes à usage médicinal, souffrent des cueillettes excessives. Les jardins botaniques figurent parmi les institutions chargées de ce problème. Leur travail consiste à surveiller l’impact de ce commerce et à mettre en culture des plantes fortement demandées pour préserver les populations sauvages. C’est ainsi que les jardins botaniques royaux de Kew (Angleterre) et d’Edimbourg (Ecosse) mènent des re- cherches sur l’horticulture d’espèces menacées telles que l’Origanum dicta- mus de Grèce. Les banques de semences des jardins européens jouent également un rôle crucial. Le jardin botanique de Soller (Espagne) s’est doté d’une telle banque afin de préserver la diversité des plantes indigènes des îles Baléares pour les générations présentes et futures. Sa priorité est la conservation du germo- plasme des espèces sauvages menacées par le tourisme et l’expansion urbaine. Il collabore avec le Gouverne- ment des Baléares et d’autres institu- tions, comme les parcs nationaux, pour la mise en application des programmes de réintroduction, la valorisation des plantations sauvages existantes et la fourniture de semences aux autoch- tones. Activités éducatives Les directeurs des jardins botaniques jugent d’ores et déjà prioritaire de sen- sibiliser le grand public à la nécessité de conserver la flore sauvage. Par la proximité urbaine, la majorité des jardins botaniques sont facilement accessibles et, donc, éminemment bien placés pour favoriser la protection du patrimoine Lucy Sutherland Responsable de l’éducation Botanic Garden Conservation International, Richmond (GB) Le rôle des jardins botaniques CONSEIL DE L’EUROPE
  • 17. Trait d'Union 31 | 2003 17 naturel européen au travers des pro- grammes d’éducation environnementale qu’ils dispensent. L’objectif ultime de ces programmes est de susciter chez les visiteurs des attitudes qui les conduisent à agir en faveur de la protection et de l’entretien de l’environnement. Le grand public est encouragé à apprécier le monde naturel et la valeur réelle de la biodiversité. C’est un premier pas vers une contribu- tion active de la protection du patrimoine naturel européenne. Une importance non négligeable En résumé, les jardins botaniques sont un élément important de la stratégie générale mise en place pour la protec- tion du patrimoine naturel européen. Ils y contribuent: en préservant dans une large mesure la diversité génétique des plantes loca- lement utiles et des taxa menacés, en participant à des vastes program- mes de rétablissement de ces derniers, en favorisant la survie à long terme des populations végétales en milieu sauvage, en faisant prendre davantage con- science au grand public et aux décideurs de ce que les jardins botaniques peuvent apporter à la protection du patrimoine naturel européen. Article publié à la revue NATUROPA no. 91/1999 CONSEIL DE L’EUROPE