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Compte-rendu du projet Nature Sans Frontières
Le projet Nature Sans frontières s’est déroulé les 29 et 30 Avril 2013. Ce projet, inté-
grant à la fois les Parcs Nationaux et les Parcs Naturels Régionaux, organisé par l’Asso-
ciation pour la coopération transfrontalière et interrégionale (ACTI), a permis à diffé-
rents professionnels des Parcs Naturels de présenter leurs politiques de coopération
que ce soit au niveau local, interrégional et/ou transfrontalier.
Par le projet Nature Sans Frontières l’association souhaitait impulser la coopération
entre les Parcs Naturels en créant un réseau d’acteurs ainsi que par la mise en com-
mun et la mise en valeur de bonnes pratiques de différentes coopérations déjà abou-
ties et la sensibilisation du grand public à cette problématique.
L’évènement s’est décliné sur deux journées :
 Le 29 Avril était organisée la Journée européenne de la coopération des
Parcs naturels, au sein du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, visant à
présenter les différentes coopérations, les projets de coopération et à impul-
ser des échanges entre professionnels.
 Le 30 Avril était organisée une visite de terrain sur le site transfronta-
lier du Somport-Candanchu, station de ski franco-espagnole située au sein
du Parc National des Pyrénées, pour mettre en avant un exemple de coopéra-
tion entre les Parcs Naturels.
Les 29 et 30 Avril 2013
P A G E 2
Séance d’ouverture
Philippe ZAVOLI
Mme ABADIE, Présidente de l’Association pour la Coopération Trans-
frontalière et Interrégionale
M. ZAVOLI, Directeur de la Faculté Pluridisciplinaire de Bayonne, Anglet,
Biarritz
M. LABAZEE, Président du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques
Lucille ABADIE a ouvert la journée de conférences en remerciant l’ensemble des
participants, intervenants et personnes sans lesquelles la réalisation de l’évène-
ment n’aurait pu aboutir en particulier M. Berdou, Directeur du Parc National des
Pyrénées principal partenaire du projet, et M. Labazee pour l’accueil de la journée
de conférences au sein des locaux du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques.
Philippe ZAVOLI, a rappelé le travail effectué par les étudiants du Master
« Coopération Transfrontalière et Interrégionale » tout au long de l’année pour que
cette manifestation puisse avoir lieu. Il fut chargé d’être le modérateur lors des dif-
férentes séances plénières de la journée.
Georges LABAZEE a évoqué que l’organisation de cette journée fait écho aux ren-
contres franco-argentines qui se sont tenues au mois de novembre dernier à Biar-
ritz. De par la position géographique du département, le Conseil Général a engagé
depuis de nombreuses années des actions de coopération transfrontalière sur des
thématiques diverses avec l’Aragon, la Navarre et l’Euskadi. De même, le Conseil
Général a entrepris une politique ambitieuse dans le domaine de la coopération
décentralisée en particulier en Afrique et en Argentine.
Lundi 29 Avril :
Journée européenne de la coopération
des Parcs Naturels
N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
P A G E 3N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
André Berdou a tout d’abord rappelé que le Parc national des Pyrénées (PNP) a depuis sa créa-
tion en 1967, entretenu des relations avec le Parc d’ Ordesa-Mont Perdu (PNO) avec lequel il est
frontalier. Cette relation se manifeste notamment par la participation du Parc national des Pyré-
nées au Conseil d’administration du Parc d’Ordesa et en retour, le Parc d’Ordesa assiste au
Conseil scientifique du Parc des Pyrénées. Depuis une loi de 2006, le Parc prend en compte le
développement économique de la Vallée tout en conservant ces missions de protection et d’édu-
cation à l’environnement. Sur le plan pratique cette collaboration prend forme par l’intermédiai-
re du programme européen POCTEFA destiné à renforcer l’intégration économique et sociale de
la zone frontalière pyrénéenne. Les différences de structures administratives des deux pays
constituent un frein aux échanges et mènent à penser qu’il serait souhaitable de travailler en ré-
seaux internationaux et transfrontaliers.
La thématique centrale de collaboration entre les deux parcs concerne le label Patrimoine mon-
dial de l’UNESCO. Celui-ci pose quelques difficultés au Parc National car l’UNESCO n’est pas favo-
rable à l’organisation du Festival du Cirque Gavarnie ayant lieu chaque mois de Juillet et regrou-
pant environ 200 mille personnes. Celui-ci serait considéré comme étant néfaste pour la protec-
tion du site, alors même que d’autres initiatives culturelles au sein d’espace protégés sont orga-
nisées et acceptées par l’UNESCO (festival de Rock dans l’enceinte de la citadelle de Vauban à
Amiens).
Pour conclure, M. Berdou a évoqué le groupement européen de coopération territoriale (GECT)
Espace Portalet (entre les Pyrénées Atlantiques et le gouvernement d’Aragon) comme étant un
facilitateur pour que les projets économiques, touristiques et écologiques puissent aboutir plus
rapidement.
LES PARCS NATURELS :
DE NOUVEAUX ACTEURS DE LA COOPÉRATION
TRANSFRONTALIÈRE EN EUROPE
La frontière franco-espagnole
M. BERDOU - Président du Parc national des Pyrénées, France
M. MONTES - Président du Parc national Ordesa-Mont Perdu, Espagne
P A G E 4
Echanges avec la salle
La discussion a tout d’abord porté sur une loi espagnole de 2007 dans laquelle le législateur a introduit 5
catégories d’espaces protégés. Par la suite, il a été question de la place du réseau Natura 2000 au sein de
la collaboration entre le Parc des Pyrénées et celui d’Ordesa. A l’heure actuelle, il n’existe pas de collabo-
ration concrète sur les zones Natura 2000. Néanmoins ,M. Berdou a relevé l’importance de la création de
ces réseaux d’espaces naturels pyrénéens qui prendront en compte les législations franco-espagnoles et
les législations européennes.
Les deux parcs ont exposé leur volonté de renforcer leur coopération, une question a donc porté sur les
éléments manquants qui pourraient contribuer à étendre la coopération. Les politiques du massif en
cours d’élaboration peuvent donner les moyens aux parcs naturels de coordonner les travaux au niveau
du massif pyrénéen et européen. De surcroit, il est nécessaire d’avoir un véritable soutien politique.
Une interrogation a été soulevée sur l’appropriation par les populations d’activités liées au Parcs au ni-
veau transfrontalier. Dans le cadre du programme POCTEFA des actions sont menées par la formation
des offices de tourisme des deux côtés de la frontière notamment par des échanges de personnels. De
plus, sont en projet des visites de terrain destinées aux écoliers. Enfin de nombreuses réunions ont été
organisées auprès des collectivités et des associations afin d’inclure l’ensemble de la société civile dans le
cadre de la Chartre du Parc National des Pyrénées.
Manuel Montes a tout d’abord présenté le parc Ordesa-Mont Perdu (PNO) dont les
caractéristiques sont similaires à celles du Parc National des Pyrénées (PNP). L’Es-
pagne qui compte aujourd’hui 14 Parcs Nationaux est le troisième pays européen a
avoir classé un parc sous cette dénomination. Le parc se caractérise par son appar-
tenance au réseau Natura 2000, le site Mont-Perdu patrimoine mondial de l’UNES-
CO et paysage culturel, le géo parc de Sorbarbe et la réserve de biosphère Ordesa.
La coopération franco-espagnole entre les deux parcs nationaux (PNO et PNP) se
décline en trois axes. Grâce la Chartre de coopération un membre du PNP siège de
plein droit au sein de l’organe consultatif du PNO, de même un membre du PNO
siège au sein du conseil scientifique du PNP. En octobre 2010 a eu lieu le premier
Comité directeur conjoint dont la composition et les groupes de travail sont pari-
taires et la présidence biannuelle tournante. La coopération se fait aussi par le biais
d’actions communes telles que la rédaction d’un rapport destiné à l’UNESCO. Pour
finir M. Montes a exposé les actions menées dans le cadre du programme POCTFA
notamment par la rédaction commune de documents, tel que la révision du plan du
site faite par le PNP et vérifié par le PNO.
Manuel Montes
N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
Présentation des processus de coopération des parcs sur les autres
frontières
M. LLORET - Chargé de mission pour la coordination transfrontalière du PNR Scarpe-Escaut
Mme GIRARDET - Chargée de mission parc transfrontalier
P A G E 5N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
Juan Lloret a présenté l'histoire riche du territoire sur lequel s'étend la coopération du parc Scarpe-
Escaut.
Le parc Scarpe Escaut (France), créé en 1968, est le doyen des Parcs naturels régionaux. Dès 1983, un
protocole d'accord est établi entre la Wallonie et le Nord-Pas-de-Calais. En 1996 naît le parc naturel des
Plaines de l'Escaut (Belgique). Des actions vont se succéder pour donner aux parcs une dimension trans-
frontalière. En 2006 est notamment élaboré un diagnostic de territoire transfrontalier qui se concrétisera
par l’approbation de la Charte du Parc à dimension transfrontalière en 2010 donnant naissance au parc
transfrontalier du Hainaut. De plus les parcs ont signé une convention de partenariat qui se caractérise
notamment par la gestion commune du parc transfrontalier.
L'intérêt de cette coopération réside dans les actions communes des deux parcs telles que la définition de
circuits touristiques, la coopération sur la préservation des vergers, la valorisation des produits agricoles
locaux, etc.
Le parc du Hainaut est pionner dans la création de parc transfrontalier ainsi M. Lloret a pu nous a fait part
d'éléments particulièrement utiles pour l'éventuelle construction d'autres parcs transfrontaliers, tels que
les avantages (ex : mutualisation des moyens) et des difficultés d'une telle coopération (ex : structures
juridiques différentes). Se pose maintenant la question d'une gestion encore plus intégrée du parc trans-
frontalier qui consisterait à établir une véritable structure juridique pour sa gouvernance.
Anne Girardet a d’abord rappelé le contexte dans lequel s’inscrit le projet de création d’un parc trans-
frontalier Franco-suisse autour du Doubs , celui-ci reposant sur la création et la coopération de deux
parcs naturels. Elle a ensuite tenu à faire part à l’assistance de la multitude de projets de coopération
ayant déjà été lancé entre le syndicat mixte du Pays horloger et l’association du parc naturel régional
du Doubs. Les premières collaborations ont été essentiellement axées sur l’environnement et la coo-
pération en matière de mobilité et de transport. A cela s’ajoute aussi une étroite collaboration en ma-
tière de réglementation douanière, de conception d’itinéraires pédestres, de mise en place de projets
d’interprétation culturelle, ou de mise en place d’un programme de formation touristique et de sensibi-
lisation.
En dernier lieu, elle a tenu à souligner toute la complexité liée à ce projet. Cela explique d’ailleurs la
volonté sans faille des différents acteurs, d’œuvrer pour une meilleure cohésion.
P A G E 6
Echanges avec la salle
La discussion s’est engagée sur la création d’un réseau européen transfrontalier. En
réalité ce réseau existe déjà : Transparknet. Ce réseau regroupe une dizaine de parcs
transfrontaliers, situés en Europe centrale et orientale. Le Parc transfrontalier du
Hainaut, par l’intermédiaire d’un programme INTERREG, est candidat à la labellisa-
tion et la certification en tant que parc transfrontalier de la fédération Europarc. Cet-
te candidature pourrait permettre à ce réseau de s’élargir à l’Europe occidentale et
méridionale.
Par la suite, il a été question de la charte transfrontalière qui contient deux actes dis-
tincts en France et en Belgique, par conséquent la différence des procédures nationa-
les constitue-t-elle un frein à la démarche de coopération et comment y répondre?
La charte du Parc est un outil français réglementé, côté belge il a été utilisé le plan de
gestion qui n’a pas de nature contractuelle. Face au cadre juridique différent, une dé-
marche volontariste est donc nécessaire de la part de l’instance délibérative du Parc
belge. De plus, le plan de gestion en cours de renouvellement intègre de nombreux
éléments de la charte.
N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
Anne Girardet et Juan Lloret
PROTECTION DES ESPACES :
UN DÉFI SANS FRONTIÈRES ?
P A G E 7N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
• La Fédération Europarc : la voix des espaces protégés en Europe
Mme SCHULTHEISS - Project development officer, Europarc
• Le projet de création d’un observatoire commun transfrontalier
M. OSPITAL - Directeur adjoint du Parc national des Pyrénées
• La création de Plans Intégrés Transfrontaliers
M. OPOLKA - Chef de pôle ingénierie Service Organisation, Parc naturel Régional du Queyras
Petra Schultheiss a présenté la fédération Europarc, organisation non gouvernementale indépendante
pour la protection des espaces en Europe. C’est la plus importante organisation d’Europe dans ce domai-
ne. Elle regroupe 400 membres dans 36 pays différents. Cette fédération, qui célèbrera son quarantième
anniversaire en Octobre prochain, comprend des espaces protégés, des parcs nationaux, des administra-
tions publiques, des ONG et des entreprises.
Europarc met en place pour ses membres des actions de communication, de mise en réseau, de lobbying,
de développement, etc. Différents programmes sont mis en place tels que le « junior rangers », program-
me pour l’éducation environnementale, « la charte européenne pour un tourisme durable dans les espa-
ces protégés », le « plan de certification des parcs transfrontaliers » et le « programme de coordinateurs
volontaires dans les parcs ».
Le programme transfrontalier d’Europarc a été institué en 2003 au congrès de Durban en Afrique du
Sud. Une étude réalisée en 2011 met en avant les bénéfices du programme pour ses différents adhérents.
D’une manière générale, ces derniers sont pleinement satisfaits de ce programme qui représente un outil
de management pour une meilleure coopération au delà des frontières. Afin d’améliorer son efficacité, la
fédération remet aux différents membres un catalogue de critères à remplir afin d’être plus performants
dans leur coopération. Le développement d’une vision commune et d’un plan de travail commun entre
les membres sont des exemples de critères. Des champs de travail sont également mis en place sur la
protection de l’environnement ou encore l’éducation environnementale. Dans un premier temps une vé-
rification est faite par l’évaluation des forces et faiblesses de chaque espace protégé voulant adhérer au
programme, analysant ainsi leur niveau de coopération. Ces espaces reçoivent par la suite un rapport
détaillé avec des instructions et idées dans le but d’améliorer et de développer leur coopération.
Les membres peuvent également rejoindre le TransParkNet, réseau comprenant 90 espaces protégés.
Ces membres se rassemblent une fois par an dans différents espaces protégés pour échanger des idées et
travailler ensemble.
Petra Schultheiss
P A G E 8
Philippe Ospital nous a présenté le projet de création d’un observatoire commun
transfrontalier franco-espagnol. L’intervention a débuté par un état des lieux de la
biodiversité en France et plus particulièrement sur la chaine des Pyrénées. Actuelle-
ment, les montagnes pyrénéennes se vident que ce soit au niveau culturel, paysager ou
naturel. De surcroit, le changement climatique influe sur la biodiversité avec la dispa-
rition et l’arrivée de nouvelles espèces.
Par la suite, ont été exposées les différentes missions de l’Observatoire de la biodiver-
sité et son rôle permettant un pilotage efficace des politiques (décideurs et gestion-
naires) et un débat démocratique large et constructif (citoyens) pour contribuer à
l'appropriation par l'ensemble de la société des enjeux liés à la biodiversité.
Ont ensuite été mis en exergue les différents obstacles à la création d’un observatoire
pyrénéen de la biodiversité tels que la langue, le financement ou encore la définition
de protocoles communs entre les différentes régions, départements et provinces qui
composent le massif pyrénéen.
Pour conclure, M. Ospital s’est interrogé sur l’éventuelle création d’un observatoire
pyrénéen de la biodiversité et la nécessité de lever les nombreux obstacles précédem-
ment cités. Un réseau des espaces naturels pyrénéens a été créé en 2012 et réunira en
juillet 2013 les différents acteurs afin de rechercher des thématiques de travail parta-
gées.
Boris Opolka a exposé les actions transfrontalières du Parc naturel Régional du Queyras. Le
parc, situé à la frontière franco-italienne, dispose d’une charte adoptée en 2010 et valable jus-
qu’en 2021. En 1986, apparaît le premier programme transfrontalier sur la frontière italienne.
Avec la programmation 2007-2013 trois types de projets sont envisagés : les stratégiques, les
simples et les programmes intégrés transfrontaliers (PIT). Nous pouvons citer le PIT de l’Uo-
mo lequel associe deux parcs, celui du Queyras et el Parco Naturale del Po Cuneese. L’enve-
loppe budgétaire pour ce PIT est de 10,7 millions d’euros. Le programme envisage différents
volets tels que l’environnement, la culture, le tourisme, l’agriculture, etc. Par exemple l’un des
projets est le cyclo territorio , lequel a pour objectif de réaliser une offre touristique cyclable
intégrée en milieu transfrontalier. Ces PIT dynamisent les différents secteurs de développe-
ment mais sont confrontés à des difficultés telles que la gestion administrative et le déséquili-
bre dans les actions transfrontalières.
Aujourd’hui est envisagé la création d’une réserve de biosphère transfrontalière entre le parc
du Queyras et le Parco Naturale del Po Cuneese.
Le territoire comporte déjà 4 sites classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Philippe Ospital
Echanges avec la salle
Plusieurs problématiques ont fait l’objet de discussions :
 L’influence de la taille des structures sur l’intensité de la coopération : M. Opolka a relevé que la nature
des relations entretenues dépend en grande partie des rapports humains et de la volonté des acteurs en-
gagés dans le processus de coopération. Pour que ces rapports puissent se développer, il est nécessaire
de disposer de temps et de moyens financiers. Il est souligné que les moyens financiers limités dont
disposent les parcs naturels pourront conduire dans le futur à un repli sur l’activité nationale faute de
moyens. La taille des structures représente tout de même un élément important dans le cadre des finan-
cements européens car les projets soutenus nécessitent des préfinancements conséquents.
 L’intérêt d’une convention pyrénéenne permettant de créer un cadre juridique favorable à la coopéra-
tion transfrontalière : Dans les Alpes, l’association Alparc regroupe les parcs de l’Arc Alpin, cette
structure a pu se développer grâce à la Convention Alpine signée par les Etats qui contribuant au finan-
cement. A l’instar de la convention alpine, une convention pyrénéenne permettrait donc d’établir un
cadre juridique et de disposer de financements supplémentaires. Cependant, même si les instruments
juridiques apparaissent essentiels, il est nécessaire d’agir au niveau politique afin d’obliger les élus à
produire du Droit et ainsi révéler leur volonté politique réelle.
 Les relations qu’entretiennent les parcs au niveau de la recherche avec les universités : Pour le Parc du
Queyras, il s’agit essentiellement de recherche appliquée sur des thématiques techniques, le parc a
d’ailleurs signé une convention avec l’Université de Savoie. De même, le parc des Pyrénées travaille
avec les universités de Toulouse, Pau et Bordeaux.
 Les contraintes et avantages des réserves de biosphère: Le parc du Queyras n’a pas rencontré de
contrainte majeure à l’établissement d’une réserve de biosphère, cette dernière a permis d’élargir les
thématiques de coopération sur un territoire plus vaste. De plus, la reconnaissance par l’UNESCO per-
met d’obtenir une visibilité internationale et de s’ouvrir à de nouveaux réseaux.
L’IMPACT DES INSTITUTIONS PUBLIQUES SUR LA
COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE ENTRE LES PARCS
P A G E 1 0N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
Eva Lamothe nous a présenté la politique transfrontalière menée par le Conseil général des Pyrénées Atlantiques,
d'une façon d'abord plus générale puis axée sur l'environnement.
Cette politique se caractérise par l'aide au montage de projets locaux, par un partenariat institutionnel avec les collec-
tivités transfrontalières et par la participation aux programmes européens INTERREG et POCTEFA. Mme Lamothe a
mis en avant la création du GECT espace Pourtalet centré sur la question de l’accessibilité de ledit col. Le GECT per-
met de rassembler les services d'accessibilité des communes frontalières.
Puis elle nous fit part de la question de gestion du site de la Rhune et des enjeux de celle-ci. Il s'agit notamment de la
répartition des revenus découlant du tourisme de part et d’autre de la frontière.
Une présentation du Programme Opérationnel de Coopération France-Espagne-Andorre (POCTEFA) , découlant de la
quatrième génération des programmes INTERREG, conclut cette intervention. Le Conseil général jouant dans ce pro-
gramme un rôle global d'animation et ayant un pouvoir de décision, il est en charge de l’ouest du territoire concerné
par le programme POCTEFA.
A ce jour, 65 opérations ont eu lieu dans le département des Pyrénées Atlantiques suite au programme INTERREG.
• Le rôle du Pôle transfrontalier des Conseils Généraux
Mme LAMOTHE - Chef de Pôle transfrontalier du Conseil Général des Pyrénées-
Atlantiques
• L’exemple de la création d’une gouvernance transfrontalière
M. LARROCHE - Directeur de la cohésion territoriale et de la coopération internationale
du Conseil Général des Hautes Pyrénées
Jean-Michel Larroche a premièrement rappelé la nécessité primordiale de coopération entre les Parcs
Naturels et les collectivités territoriales. Puis il expliqua que le site du Mont-Perdu avait été classé sans
avoir de gouvernance commune. En 2010 l’ensemble des partenaires ont pris conscience de la mise en péril
du site et 4 axes d’actions ont été envisagés : la réhabilitation du site avec une politique de développement
durable, l’appropriation par les habitants, la valorisation du site et l’élaboration d’un guide pour l’organisa-
tion d’événements éco-responsables. Parallèlement un comité directeur conjoint a été mis en place. Concer-
nant le Festival du Cirque de Gavarnie M. Larroche est revenu sur les principes fondamentaux à respecter
tel que le respect irréprochable des critères de la protection environnementale caractérisé par différentes
actions (évaluation paysagère et environnementale organisée par le biais de deux visites : avant et après le
Festival de 2012). De plus, il a rappelé que le Festival a pour second objectif d’être le vecteur de développe-
ment et de promotion du site par le biais notamment de diffusions de diaporamas au sein du site. D’autres
actions ont été menées comme le quarantième anniversaire du site au patrimoine mondial en 2012, qui a
consisté à la projection régulière d'un film Pirineos-Monte Perdido Patrimonio Mundial et en une randon-
née transfrontalière.
Enfin, M. Larroche nous a présenté un projet environnemental concernant la requalification de la route des
tentes, du col de Boucharo. La route est en effet détruite pour reconstituer les chemins naturels initiaux. .
D'autres projets transfrontaliers ont été initiés tels que des Echanges entre les territoires de Gavarnie et de
la Comarca de Sobrarbe, et des projets d'échanges scolaires de part et d’autre de la frontière.
P A G E 1 1
Echanges dans la salle
La discussion s’est engagée sur les modalités d’intégration de la thématique envi-
ronnementale au sein du GECT du Pourtalet. Mme Lamothe a expliqué que les thé-
matiques traitées avaient dû être spécifiées à la création du GECT, celle-ci ayant
été rendue possible grâce à la volonté de travail autour de la question de l’accessi-
bilité. Le GECT n’existant que depuis 2011 la thématique de l’accessibilité a été pla-
cée au centre des travaux, les autres thématiques devraient faire l’objet de travaux
spécifiques dans les années à venir. La question environnementale est rendue plus
compliquée car bien que le GECT se situe dans le Parc National côté français les rè-
gles d’urbanisme régissent le territoire côté espagnol.
Par la suite il a été question du rôle fédérateur de coopération dans l’acquisition du
label UNESCO du cirque de Gavarnie. M. Larroche a rappelé que l’acquisition du
label a plus été vécue comme une contrainte qu’un facilitateur (elle n’engendre pas
de financements) bien qu’elle soit positive en terme d’image et de développement
économique. Malgré cela des évolutions sont visibles notamment concernant la
coopération au niveau du développement local. En revenant sur les propos de
Mme Lamothe, M. Larroche a rappelé l’existence d’un Consorcio (organisme de
coopération de Droit Public espagnol) traitant de la problématique de l’accessibili-
té (gestion commune du tunnel de Bielsa).
N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
Jean-Michel Larroche et Eva Lamothe
N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S P A G E 1 2
Au vue de la qualité des interventions et des échanges pendant chaque phase de dé-
bat avec l’assemblée, nous pouvons assurer que la manifestation a suscité un vif in-
térêt de la part des personnes présentes. Nous avons pu compter sur la présence
dans le public d’élus ou de leur représentants, de responsables dédiés à l’environ-
nement et/ou aux actions transfrontalières, mais également de doctorants venus
de Pau, Bordeaux et Limoges réalisant une thèse sur le sujet. Cet auditoire nous
conforte dans la réussite et le dépassement de nos objectifs initiaux, dont le pre-
mier était la mise en réseau.
Les présentations des intervenants comme l’ensemble des tables rondes ont été fil-
més et sont disponibles librement sur le blog Nature Sans Frontières.
On y retrouve aussi les photos des deux journées, ainsi que les retombées des ac-
tions Relations Presse menées en amont.
Journée de terrain, 30 avril 2013 :
Site transfrontalier du Somport-Candanchu
P A G E 1 3N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
Situé au sein du Parc National des Pyrénées, à 1600 mètres d’altitude, le domaine skiable de la station
du Somport-Candanchu est l’expression de la volonté de développer l’activité économique de la vallée
tout en préservant l’environnement.
Lors de la création du Parc, en 1967, la charte comprenait seulement deux volets à savoir la protection
environnementale et la sensibilisation du public à l’environnement. Suite aux contestations liées à tout
projet d’urbanisme et économique, le parc a réussi à réviser la charte pour y intégrer le développement
économique et l’urbanisme.
Le développement du domaine skiable est une nécessité pour la dynamique économique de la Vallée
d’Aspe qui connait ces dernières années une perte de population. Le site du Somport permet une activi-
té économique importante par la mobilisation de 12/13 personnes pendant une période de 4 à 6 mois
(soit 10 000 heures de travail).
L’initiative de relier les deux espaces nordiques du Somport et du Candanchù est véritablement née
dans les années 90. Ce sont des bénévoles passionnés de ski qui sont à l’origine de ce projet.
Aujourd’hui, il existe un domaine skiable transfrontalier comprenant 34 km de pistes de fond tracées
(25 km côté français, 9 km côté espagnol) avec une tarification unique des deux côtés de la frontière.
La majorité de la clientèle du domaine provient d’Espagne où se situe également l’essentiel de l’offre
d’hébergement.
Conciliation de l’activité touristique du Col et préservation de l’environnement
M. BERDOU, Président du Parc National des Pyrénées
M. OSPITAL, Directeur adjoint du Parc National des Pyrénées
M. ROSE, Président de la Communauté de Commune de la Vallée d’Aspe
La journée s’est achevée par un parcours découverte du site du Somport-Candanchu
 La Journée européenne de la coopération des Parcs naturels a permis de mettre en exergue les coo-
pérations abouties, les initiatives de coopération en cours de réalisation et les possibilités de mise en
place de telles coopérations.
 La visite de terrain sur le Site transfrontalier du Somport-Candanchu a quant à elle montré un exem-
ple réussi de coopération transfrontalière sur le massif pyrénéen.
 Nous souhaitons remercier l’ensemble du personnel de l’UPPA, pour l’aide apportée en particulier
Philippe Zavoli, Michel Casteigs et Isabelle Doucet; le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, pour
son accueil au sein de ses locaux; le Parc National des Pyrénées pour son partenariat et pour nous
avoir donné la possibilité d’organiser une visite de terrain sur son site transfrontalier; le FSDIE, l’Ag-
glomération Côte Basque-Adour et la DATAR Pyrénées pour leur soutien; l’ensemble des interve-
nants pour leur présence et la qualité de leurs interventions et toutes les personnes présentes lors
du colloque qui ont permis de nourrir des échanges constructifs et pertinents ainsi que toutes les
personnes ayant contribué à la mise en place du projet Nature Sans Frontières sans lesquelles la ré-
alisation du projet n’aurait pu aboutir.
« CONCLUSION »
ACTI est une association étudiante regroupant les
élèves du Master de coopération transfrontalière et
interrégionale de l’UPPA ayant l’objectif d’impulser des
projets de coopération européenne par le biais
d’initiatives annuelles sur différentes thématiques.
8 allée des Platanes
64100 Bayonne
FRANCE
naturesansfrontieres@gmail.com
http://naturesansfrontieres.wordpress.com
Les membres de l’association ACTI

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  • 1. Compte-rendu du projet Nature Sans Frontières Le projet Nature Sans frontières s’est déroulé les 29 et 30 Avril 2013. Ce projet, inté- grant à la fois les Parcs Nationaux et les Parcs Naturels Régionaux, organisé par l’Asso- ciation pour la coopération transfrontalière et interrégionale (ACTI), a permis à diffé- rents professionnels des Parcs Naturels de présenter leurs politiques de coopération que ce soit au niveau local, interrégional et/ou transfrontalier. Par le projet Nature Sans Frontières l’association souhaitait impulser la coopération entre les Parcs Naturels en créant un réseau d’acteurs ainsi que par la mise en com- mun et la mise en valeur de bonnes pratiques de différentes coopérations déjà abou- ties et la sensibilisation du grand public à cette problématique. L’évènement s’est décliné sur deux journées :  Le 29 Avril était organisée la Journée européenne de la coopération des Parcs naturels, au sein du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, visant à présenter les différentes coopérations, les projets de coopération et à impul- ser des échanges entre professionnels.  Le 30 Avril était organisée une visite de terrain sur le site transfronta- lier du Somport-Candanchu, station de ski franco-espagnole située au sein du Parc National des Pyrénées, pour mettre en avant un exemple de coopéra- tion entre les Parcs Naturels. Les 29 et 30 Avril 2013
  • 2. P A G E 2 Séance d’ouverture Philippe ZAVOLI Mme ABADIE, Présidente de l’Association pour la Coopération Trans- frontalière et Interrégionale M. ZAVOLI, Directeur de la Faculté Pluridisciplinaire de Bayonne, Anglet, Biarritz M. LABAZEE, Président du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques Lucille ABADIE a ouvert la journée de conférences en remerciant l’ensemble des participants, intervenants et personnes sans lesquelles la réalisation de l’évène- ment n’aurait pu aboutir en particulier M. Berdou, Directeur du Parc National des Pyrénées principal partenaire du projet, et M. Labazee pour l’accueil de la journée de conférences au sein des locaux du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques. Philippe ZAVOLI, a rappelé le travail effectué par les étudiants du Master « Coopération Transfrontalière et Interrégionale » tout au long de l’année pour que cette manifestation puisse avoir lieu. Il fut chargé d’être le modérateur lors des dif- férentes séances plénières de la journée. Georges LABAZEE a évoqué que l’organisation de cette journée fait écho aux ren- contres franco-argentines qui se sont tenues au mois de novembre dernier à Biar- ritz. De par la position géographique du département, le Conseil Général a engagé depuis de nombreuses années des actions de coopération transfrontalière sur des thématiques diverses avec l’Aragon, la Navarre et l’Euskadi. De même, le Conseil Général a entrepris une politique ambitieuse dans le domaine de la coopération décentralisée en particulier en Afrique et en Argentine. Lundi 29 Avril : Journée européenne de la coopération des Parcs Naturels N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
  • 3. P A G E 3N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S André Berdou a tout d’abord rappelé que le Parc national des Pyrénées (PNP) a depuis sa créa- tion en 1967, entretenu des relations avec le Parc d’ Ordesa-Mont Perdu (PNO) avec lequel il est frontalier. Cette relation se manifeste notamment par la participation du Parc national des Pyré- nées au Conseil d’administration du Parc d’Ordesa et en retour, le Parc d’Ordesa assiste au Conseil scientifique du Parc des Pyrénées. Depuis une loi de 2006, le Parc prend en compte le développement économique de la Vallée tout en conservant ces missions de protection et d’édu- cation à l’environnement. Sur le plan pratique cette collaboration prend forme par l’intermédiai- re du programme européen POCTEFA destiné à renforcer l’intégration économique et sociale de la zone frontalière pyrénéenne. Les différences de structures administratives des deux pays constituent un frein aux échanges et mènent à penser qu’il serait souhaitable de travailler en ré- seaux internationaux et transfrontaliers. La thématique centrale de collaboration entre les deux parcs concerne le label Patrimoine mon- dial de l’UNESCO. Celui-ci pose quelques difficultés au Parc National car l’UNESCO n’est pas favo- rable à l’organisation du Festival du Cirque Gavarnie ayant lieu chaque mois de Juillet et regrou- pant environ 200 mille personnes. Celui-ci serait considéré comme étant néfaste pour la protec- tion du site, alors même que d’autres initiatives culturelles au sein d’espace protégés sont orga- nisées et acceptées par l’UNESCO (festival de Rock dans l’enceinte de la citadelle de Vauban à Amiens). Pour conclure, M. Berdou a évoqué le groupement européen de coopération territoriale (GECT) Espace Portalet (entre les Pyrénées Atlantiques et le gouvernement d’Aragon) comme étant un facilitateur pour que les projets économiques, touristiques et écologiques puissent aboutir plus rapidement. LES PARCS NATURELS : DE NOUVEAUX ACTEURS DE LA COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE EN EUROPE La frontière franco-espagnole M. BERDOU - Président du Parc national des Pyrénées, France M. MONTES - Président du Parc national Ordesa-Mont Perdu, Espagne
  • 4. P A G E 4 Echanges avec la salle La discussion a tout d’abord porté sur une loi espagnole de 2007 dans laquelle le législateur a introduit 5 catégories d’espaces protégés. Par la suite, il a été question de la place du réseau Natura 2000 au sein de la collaboration entre le Parc des Pyrénées et celui d’Ordesa. A l’heure actuelle, il n’existe pas de collabo- ration concrète sur les zones Natura 2000. Néanmoins ,M. Berdou a relevé l’importance de la création de ces réseaux d’espaces naturels pyrénéens qui prendront en compte les législations franco-espagnoles et les législations européennes. Les deux parcs ont exposé leur volonté de renforcer leur coopération, une question a donc porté sur les éléments manquants qui pourraient contribuer à étendre la coopération. Les politiques du massif en cours d’élaboration peuvent donner les moyens aux parcs naturels de coordonner les travaux au niveau du massif pyrénéen et européen. De surcroit, il est nécessaire d’avoir un véritable soutien politique. Une interrogation a été soulevée sur l’appropriation par les populations d’activités liées au Parcs au ni- veau transfrontalier. Dans le cadre du programme POCTEFA des actions sont menées par la formation des offices de tourisme des deux côtés de la frontière notamment par des échanges de personnels. De plus, sont en projet des visites de terrain destinées aux écoliers. Enfin de nombreuses réunions ont été organisées auprès des collectivités et des associations afin d’inclure l’ensemble de la société civile dans le cadre de la Chartre du Parc National des Pyrénées. Manuel Montes a tout d’abord présenté le parc Ordesa-Mont Perdu (PNO) dont les caractéristiques sont similaires à celles du Parc National des Pyrénées (PNP). L’Es- pagne qui compte aujourd’hui 14 Parcs Nationaux est le troisième pays européen a avoir classé un parc sous cette dénomination. Le parc se caractérise par son appar- tenance au réseau Natura 2000, le site Mont-Perdu patrimoine mondial de l’UNES- CO et paysage culturel, le géo parc de Sorbarbe et la réserve de biosphère Ordesa. La coopération franco-espagnole entre les deux parcs nationaux (PNO et PNP) se décline en trois axes. Grâce la Chartre de coopération un membre du PNP siège de plein droit au sein de l’organe consultatif du PNO, de même un membre du PNO siège au sein du conseil scientifique du PNP. En octobre 2010 a eu lieu le premier Comité directeur conjoint dont la composition et les groupes de travail sont pari- taires et la présidence biannuelle tournante. La coopération se fait aussi par le biais d’actions communes telles que la rédaction d’un rapport destiné à l’UNESCO. Pour finir M. Montes a exposé les actions menées dans le cadre du programme POCTFA notamment par la rédaction commune de documents, tel que la révision du plan du site faite par le PNP et vérifié par le PNO. Manuel Montes N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S
  • 5. Présentation des processus de coopération des parcs sur les autres frontières M. LLORET - Chargé de mission pour la coordination transfrontalière du PNR Scarpe-Escaut Mme GIRARDET - Chargée de mission parc transfrontalier P A G E 5N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S Juan Lloret a présenté l'histoire riche du territoire sur lequel s'étend la coopération du parc Scarpe- Escaut. Le parc Scarpe Escaut (France), créé en 1968, est le doyen des Parcs naturels régionaux. Dès 1983, un protocole d'accord est établi entre la Wallonie et le Nord-Pas-de-Calais. En 1996 naît le parc naturel des Plaines de l'Escaut (Belgique). Des actions vont se succéder pour donner aux parcs une dimension trans- frontalière. En 2006 est notamment élaboré un diagnostic de territoire transfrontalier qui se concrétisera par l’approbation de la Charte du Parc à dimension transfrontalière en 2010 donnant naissance au parc transfrontalier du Hainaut. De plus les parcs ont signé une convention de partenariat qui se caractérise notamment par la gestion commune du parc transfrontalier. L'intérêt de cette coopération réside dans les actions communes des deux parcs telles que la définition de circuits touristiques, la coopération sur la préservation des vergers, la valorisation des produits agricoles locaux, etc. Le parc du Hainaut est pionner dans la création de parc transfrontalier ainsi M. Lloret a pu nous a fait part d'éléments particulièrement utiles pour l'éventuelle construction d'autres parcs transfrontaliers, tels que les avantages (ex : mutualisation des moyens) et des difficultés d'une telle coopération (ex : structures juridiques différentes). Se pose maintenant la question d'une gestion encore plus intégrée du parc trans- frontalier qui consisterait à établir une véritable structure juridique pour sa gouvernance. Anne Girardet a d’abord rappelé le contexte dans lequel s’inscrit le projet de création d’un parc trans- frontalier Franco-suisse autour du Doubs , celui-ci reposant sur la création et la coopération de deux parcs naturels. Elle a ensuite tenu à faire part à l’assistance de la multitude de projets de coopération ayant déjà été lancé entre le syndicat mixte du Pays horloger et l’association du parc naturel régional du Doubs. Les premières collaborations ont été essentiellement axées sur l’environnement et la coo- pération en matière de mobilité et de transport. A cela s’ajoute aussi une étroite collaboration en ma- tière de réglementation douanière, de conception d’itinéraires pédestres, de mise en place de projets d’interprétation culturelle, ou de mise en place d’un programme de formation touristique et de sensibi- lisation. En dernier lieu, elle a tenu à souligner toute la complexité liée à ce projet. Cela explique d’ailleurs la volonté sans faille des différents acteurs, d’œuvrer pour une meilleure cohésion.
  • 6. P A G E 6 Echanges avec la salle La discussion s’est engagée sur la création d’un réseau européen transfrontalier. En réalité ce réseau existe déjà : Transparknet. Ce réseau regroupe une dizaine de parcs transfrontaliers, situés en Europe centrale et orientale. Le Parc transfrontalier du Hainaut, par l’intermédiaire d’un programme INTERREG, est candidat à la labellisa- tion et la certification en tant que parc transfrontalier de la fédération Europarc. Cet- te candidature pourrait permettre à ce réseau de s’élargir à l’Europe occidentale et méridionale. Par la suite, il a été question de la charte transfrontalière qui contient deux actes dis- tincts en France et en Belgique, par conséquent la différence des procédures nationa- les constitue-t-elle un frein à la démarche de coopération et comment y répondre? La charte du Parc est un outil français réglementé, côté belge il a été utilisé le plan de gestion qui n’a pas de nature contractuelle. Face au cadre juridique différent, une dé- marche volontariste est donc nécessaire de la part de l’instance délibérative du Parc belge. De plus, le plan de gestion en cours de renouvellement intègre de nombreux éléments de la charte. N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S Anne Girardet et Juan Lloret
  • 7. PROTECTION DES ESPACES : UN DÉFI SANS FRONTIÈRES ? P A G E 7N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S • La Fédération Europarc : la voix des espaces protégés en Europe Mme SCHULTHEISS - Project development officer, Europarc • Le projet de création d’un observatoire commun transfrontalier M. OSPITAL - Directeur adjoint du Parc national des Pyrénées • La création de Plans Intégrés Transfrontaliers M. OPOLKA - Chef de pôle ingénierie Service Organisation, Parc naturel Régional du Queyras Petra Schultheiss a présenté la fédération Europarc, organisation non gouvernementale indépendante pour la protection des espaces en Europe. C’est la plus importante organisation d’Europe dans ce domai- ne. Elle regroupe 400 membres dans 36 pays différents. Cette fédération, qui célèbrera son quarantième anniversaire en Octobre prochain, comprend des espaces protégés, des parcs nationaux, des administra- tions publiques, des ONG et des entreprises. Europarc met en place pour ses membres des actions de communication, de mise en réseau, de lobbying, de développement, etc. Différents programmes sont mis en place tels que le « junior rangers », program- me pour l’éducation environnementale, « la charte européenne pour un tourisme durable dans les espa- ces protégés », le « plan de certification des parcs transfrontaliers » et le « programme de coordinateurs volontaires dans les parcs ». Le programme transfrontalier d’Europarc a été institué en 2003 au congrès de Durban en Afrique du Sud. Une étude réalisée en 2011 met en avant les bénéfices du programme pour ses différents adhérents. D’une manière générale, ces derniers sont pleinement satisfaits de ce programme qui représente un outil de management pour une meilleure coopération au delà des frontières. Afin d’améliorer son efficacité, la fédération remet aux différents membres un catalogue de critères à remplir afin d’être plus performants dans leur coopération. Le développement d’une vision commune et d’un plan de travail commun entre les membres sont des exemples de critères. Des champs de travail sont également mis en place sur la protection de l’environnement ou encore l’éducation environnementale. Dans un premier temps une vé- rification est faite par l’évaluation des forces et faiblesses de chaque espace protégé voulant adhérer au programme, analysant ainsi leur niveau de coopération. Ces espaces reçoivent par la suite un rapport détaillé avec des instructions et idées dans le but d’améliorer et de développer leur coopération. Les membres peuvent également rejoindre le TransParkNet, réseau comprenant 90 espaces protégés. Ces membres se rassemblent une fois par an dans différents espaces protégés pour échanger des idées et travailler ensemble. Petra Schultheiss
  • 8. P A G E 8 Philippe Ospital nous a présenté le projet de création d’un observatoire commun transfrontalier franco-espagnol. L’intervention a débuté par un état des lieux de la biodiversité en France et plus particulièrement sur la chaine des Pyrénées. Actuelle- ment, les montagnes pyrénéennes se vident que ce soit au niveau culturel, paysager ou naturel. De surcroit, le changement climatique influe sur la biodiversité avec la dispa- rition et l’arrivée de nouvelles espèces. Par la suite, ont été exposées les différentes missions de l’Observatoire de la biodiver- sité et son rôle permettant un pilotage efficace des politiques (décideurs et gestion- naires) et un débat démocratique large et constructif (citoyens) pour contribuer à l'appropriation par l'ensemble de la société des enjeux liés à la biodiversité. Ont ensuite été mis en exergue les différents obstacles à la création d’un observatoire pyrénéen de la biodiversité tels que la langue, le financement ou encore la définition de protocoles communs entre les différentes régions, départements et provinces qui composent le massif pyrénéen. Pour conclure, M. Ospital s’est interrogé sur l’éventuelle création d’un observatoire pyrénéen de la biodiversité et la nécessité de lever les nombreux obstacles précédem- ment cités. Un réseau des espaces naturels pyrénéens a été créé en 2012 et réunira en juillet 2013 les différents acteurs afin de rechercher des thématiques de travail parta- gées. Boris Opolka a exposé les actions transfrontalières du Parc naturel Régional du Queyras. Le parc, situé à la frontière franco-italienne, dispose d’une charte adoptée en 2010 et valable jus- qu’en 2021. En 1986, apparaît le premier programme transfrontalier sur la frontière italienne. Avec la programmation 2007-2013 trois types de projets sont envisagés : les stratégiques, les simples et les programmes intégrés transfrontaliers (PIT). Nous pouvons citer le PIT de l’Uo- mo lequel associe deux parcs, celui du Queyras et el Parco Naturale del Po Cuneese. L’enve- loppe budgétaire pour ce PIT est de 10,7 millions d’euros. Le programme envisage différents volets tels que l’environnement, la culture, le tourisme, l’agriculture, etc. Par exemple l’un des projets est le cyclo territorio , lequel a pour objectif de réaliser une offre touristique cyclable intégrée en milieu transfrontalier. Ces PIT dynamisent les différents secteurs de développe- ment mais sont confrontés à des difficultés telles que la gestion administrative et le déséquili- bre dans les actions transfrontalières. Aujourd’hui est envisagé la création d’une réserve de biosphère transfrontalière entre le parc du Queyras et le Parco Naturale del Po Cuneese. Le territoire comporte déjà 4 sites classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Philippe Ospital
  • 9. Echanges avec la salle Plusieurs problématiques ont fait l’objet de discussions :  L’influence de la taille des structures sur l’intensité de la coopération : M. Opolka a relevé que la nature des relations entretenues dépend en grande partie des rapports humains et de la volonté des acteurs en- gagés dans le processus de coopération. Pour que ces rapports puissent se développer, il est nécessaire de disposer de temps et de moyens financiers. Il est souligné que les moyens financiers limités dont disposent les parcs naturels pourront conduire dans le futur à un repli sur l’activité nationale faute de moyens. La taille des structures représente tout de même un élément important dans le cadre des finan- cements européens car les projets soutenus nécessitent des préfinancements conséquents.  L’intérêt d’une convention pyrénéenne permettant de créer un cadre juridique favorable à la coopéra- tion transfrontalière : Dans les Alpes, l’association Alparc regroupe les parcs de l’Arc Alpin, cette structure a pu se développer grâce à la Convention Alpine signée par les Etats qui contribuant au finan- cement. A l’instar de la convention alpine, une convention pyrénéenne permettrait donc d’établir un cadre juridique et de disposer de financements supplémentaires. Cependant, même si les instruments juridiques apparaissent essentiels, il est nécessaire d’agir au niveau politique afin d’obliger les élus à produire du Droit et ainsi révéler leur volonté politique réelle.  Les relations qu’entretiennent les parcs au niveau de la recherche avec les universités : Pour le Parc du Queyras, il s’agit essentiellement de recherche appliquée sur des thématiques techniques, le parc a d’ailleurs signé une convention avec l’Université de Savoie. De même, le parc des Pyrénées travaille avec les universités de Toulouse, Pau et Bordeaux.  Les contraintes et avantages des réserves de biosphère: Le parc du Queyras n’a pas rencontré de contrainte majeure à l’établissement d’une réserve de biosphère, cette dernière a permis d’élargir les thématiques de coopération sur un territoire plus vaste. De plus, la reconnaissance par l’UNESCO per- met d’obtenir une visibilité internationale et de s’ouvrir à de nouveaux réseaux.
  • 10. L’IMPACT DES INSTITUTIONS PUBLIQUES SUR LA COOPÉRATION TRANSFRONTALIÈRE ENTRE LES PARCS P A G E 1 0N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S Eva Lamothe nous a présenté la politique transfrontalière menée par le Conseil général des Pyrénées Atlantiques, d'une façon d'abord plus générale puis axée sur l'environnement. Cette politique se caractérise par l'aide au montage de projets locaux, par un partenariat institutionnel avec les collec- tivités transfrontalières et par la participation aux programmes européens INTERREG et POCTEFA. Mme Lamothe a mis en avant la création du GECT espace Pourtalet centré sur la question de l’accessibilité de ledit col. Le GECT per- met de rassembler les services d'accessibilité des communes frontalières. Puis elle nous fit part de la question de gestion du site de la Rhune et des enjeux de celle-ci. Il s'agit notamment de la répartition des revenus découlant du tourisme de part et d’autre de la frontière. Une présentation du Programme Opérationnel de Coopération France-Espagne-Andorre (POCTEFA) , découlant de la quatrième génération des programmes INTERREG, conclut cette intervention. Le Conseil général jouant dans ce pro- gramme un rôle global d'animation et ayant un pouvoir de décision, il est en charge de l’ouest du territoire concerné par le programme POCTEFA. A ce jour, 65 opérations ont eu lieu dans le département des Pyrénées Atlantiques suite au programme INTERREG. • Le rôle du Pôle transfrontalier des Conseils Généraux Mme LAMOTHE - Chef de Pôle transfrontalier du Conseil Général des Pyrénées- Atlantiques • L’exemple de la création d’une gouvernance transfrontalière M. LARROCHE - Directeur de la cohésion territoriale et de la coopération internationale du Conseil Général des Hautes Pyrénées Jean-Michel Larroche a premièrement rappelé la nécessité primordiale de coopération entre les Parcs Naturels et les collectivités territoriales. Puis il expliqua que le site du Mont-Perdu avait été classé sans avoir de gouvernance commune. En 2010 l’ensemble des partenaires ont pris conscience de la mise en péril du site et 4 axes d’actions ont été envisagés : la réhabilitation du site avec une politique de développement durable, l’appropriation par les habitants, la valorisation du site et l’élaboration d’un guide pour l’organisa- tion d’événements éco-responsables. Parallèlement un comité directeur conjoint a été mis en place. Concer- nant le Festival du Cirque de Gavarnie M. Larroche est revenu sur les principes fondamentaux à respecter tel que le respect irréprochable des critères de la protection environnementale caractérisé par différentes actions (évaluation paysagère et environnementale organisée par le biais de deux visites : avant et après le Festival de 2012). De plus, il a rappelé que le Festival a pour second objectif d’être le vecteur de développe- ment et de promotion du site par le biais notamment de diffusions de diaporamas au sein du site. D’autres actions ont été menées comme le quarantième anniversaire du site au patrimoine mondial en 2012, qui a consisté à la projection régulière d'un film Pirineos-Monte Perdido Patrimonio Mundial et en une randon- née transfrontalière. Enfin, M. Larroche nous a présenté un projet environnemental concernant la requalification de la route des tentes, du col de Boucharo. La route est en effet détruite pour reconstituer les chemins naturels initiaux. . D'autres projets transfrontaliers ont été initiés tels que des Echanges entre les territoires de Gavarnie et de la Comarca de Sobrarbe, et des projets d'échanges scolaires de part et d’autre de la frontière.
  • 11. P A G E 1 1 Echanges dans la salle La discussion s’est engagée sur les modalités d’intégration de la thématique envi- ronnementale au sein du GECT du Pourtalet. Mme Lamothe a expliqué que les thé- matiques traitées avaient dû être spécifiées à la création du GECT, celle-ci ayant été rendue possible grâce à la volonté de travail autour de la question de l’accessi- bilité. Le GECT n’existant que depuis 2011 la thématique de l’accessibilité a été pla- cée au centre des travaux, les autres thématiques devraient faire l’objet de travaux spécifiques dans les années à venir. La question environnementale est rendue plus compliquée car bien que le GECT se situe dans le Parc National côté français les rè- gles d’urbanisme régissent le territoire côté espagnol. Par la suite il a été question du rôle fédérateur de coopération dans l’acquisition du label UNESCO du cirque de Gavarnie. M. Larroche a rappelé que l’acquisition du label a plus été vécue comme une contrainte qu’un facilitateur (elle n’engendre pas de financements) bien qu’elle soit positive en terme d’image et de développement économique. Malgré cela des évolutions sont visibles notamment concernant la coopération au niveau du développement local. En revenant sur les propos de Mme Lamothe, M. Larroche a rappelé l’existence d’un Consorcio (organisme de coopération de Droit Public espagnol) traitant de la problématique de l’accessibili- té (gestion commune du tunnel de Bielsa). N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S Jean-Michel Larroche et Eva Lamothe
  • 12. N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S P A G E 1 2 Au vue de la qualité des interventions et des échanges pendant chaque phase de dé- bat avec l’assemblée, nous pouvons assurer que la manifestation a suscité un vif in- térêt de la part des personnes présentes. Nous avons pu compter sur la présence dans le public d’élus ou de leur représentants, de responsables dédiés à l’environ- nement et/ou aux actions transfrontalières, mais également de doctorants venus de Pau, Bordeaux et Limoges réalisant une thèse sur le sujet. Cet auditoire nous conforte dans la réussite et le dépassement de nos objectifs initiaux, dont le pre- mier était la mise en réseau. Les présentations des intervenants comme l’ensemble des tables rondes ont été fil- més et sont disponibles librement sur le blog Nature Sans Frontières. On y retrouve aussi les photos des deux journées, ainsi que les retombées des ac- tions Relations Presse menées en amont.
  • 13. Journée de terrain, 30 avril 2013 : Site transfrontalier du Somport-Candanchu P A G E 1 3N A T U R E S A N S F R O N T I È R E S Situé au sein du Parc National des Pyrénées, à 1600 mètres d’altitude, le domaine skiable de la station du Somport-Candanchu est l’expression de la volonté de développer l’activité économique de la vallée tout en préservant l’environnement. Lors de la création du Parc, en 1967, la charte comprenait seulement deux volets à savoir la protection environnementale et la sensibilisation du public à l’environnement. Suite aux contestations liées à tout projet d’urbanisme et économique, le parc a réussi à réviser la charte pour y intégrer le développement économique et l’urbanisme. Le développement du domaine skiable est une nécessité pour la dynamique économique de la Vallée d’Aspe qui connait ces dernières années une perte de population. Le site du Somport permet une activi- té économique importante par la mobilisation de 12/13 personnes pendant une période de 4 à 6 mois (soit 10 000 heures de travail). L’initiative de relier les deux espaces nordiques du Somport et du Candanchù est véritablement née dans les années 90. Ce sont des bénévoles passionnés de ski qui sont à l’origine de ce projet. Aujourd’hui, il existe un domaine skiable transfrontalier comprenant 34 km de pistes de fond tracées (25 km côté français, 9 km côté espagnol) avec une tarification unique des deux côtés de la frontière. La majorité de la clientèle du domaine provient d’Espagne où se situe également l’essentiel de l’offre d’hébergement. Conciliation de l’activité touristique du Col et préservation de l’environnement M. BERDOU, Président du Parc National des Pyrénées M. OSPITAL, Directeur adjoint du Parc National des Pyrénées M. ROSE, Président de la Communauté de Commune de la Vallée d’Aspe La journée s’est achevée par un parcours découverte du site du Somport-Candanchu
  • 14.  La Journée européenne de la coopération des Parcs naturels a permis de mettre en exergue les coo- pérations abouties, les initiatives de coopération en cours de réalisation et les possibilités de mise en place de telles coopérations.  La visite de terrain sur le Site transfrontalier du Somport-Candanchu a quant à elle montré un exem- ple réussi de coopération transfrontalière sur le massif pyrénéen.  Nous souhaitons remercier l’ensemble du personnel de l’UPPA, pour l’aide apportée en particulier Philippe Zavoli, Michel Casteigs et Isabelle Doucet; le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, pour son accueil au sein de ses locaux; le Parc National des Pyrénées pour son partenariat et pour nous avoir donné la possibilité d’organiser une visite de terrain sur son site transfrontalier; le FSDIE, l’Ag- glomération Côte Basque-Adour et la DATAR Pyrénées pour leur soutien; l’ensemble des interve- nants pour leur présence et la qualité de leurs interventions et toutes les personnes présentes lors du colloque qui ont permis de nourrir des échanges constructifs et pertinents ainsi que toutes les personnes ayant contribué à la mise en place du projet Nature Sans Frontières sans lesquelles la ré- alisation du projet n’aurait pu aboutir. « CONCLUSION » ACTI est une association étudiante regroupant les élèves du Master de coopération transfrontalière et interrégionale de l’UPPA ayant l’objectif d’impulser des projets de coopération européenne par le biais d’initiatives annuelles sur différentes thématiques. 8 allée des Platanes 64100 Bayonne FRANCE naturesansfrontieres@gmail.com http://naturesansfrontieres.wordpress.com Les membres de l’association ACTI