4. Un défi de sable sans sablier
Viviane Asselin | Publié le 16 février 2016
Publié le 16 février 2016
«Pour l'Argentine, pour les Andes et pour le côté humanitaire», répondent Manon Laliberté et Nicole Jobin lorsqu'on leur demande les
raisons qui les ont conduites à s'inscrire à ce défi en particulier. (Photo TC Media – Viviane Asselin)
Trophée Rose des Andes
AVENTURE. Du 10 au 21 avril, Nicole Jobin et Manon Laliberté se mesureront au désert de l'Argentine dans le cadre de la troisième
édition du rallye Rose des Andes. Défi d'orientation sans notion de vitesse, ce raid en 4x4 rassemble tout ce qui unit les deux amies de
longue date: l'aventure sportive, le dépaysement, le dépassement de soi et la touche philanthropique.
«Je pense qu'on est parfaites pour un défi comme ça – sans prétention!» observe Nicole Jobin. Avec sa complice d'aventure, elle y voit
l'occasion de mettre autant à profit qu'à l'épreuve leurs habiletés. Pour avoir partagé maintes expériences au fil des années – avec
quelques mésaventures ici et là! –, elles connaissent leur potentiel en matière d'audace, de persévérance et de débrouillardise.
Et leur sens de l'orientation, lui? «On y travaille!» mentionne Manon Laliberté qui, à titre de copilote, aura justement la responsabilité
de la boussole et de la carte pour les orienter parmi les dunes de l'Argentine où, chaque jour, elles devront rallier une nouvelle étape.
Quand bien même ce serait là leur plus grand défi à vie, elles ne jouent pas de prudence: «On va là pour gagner!» affirment celles qui
se retrouveront aux côtés d'une centaine d'équipes féminines, dont une autre de Québec.
Encore que si Nicole Jobin (Saint-Sauveur) et Manon Laliberté (Lac-Saint-Charles) ont jeté leur dévolu sur Rose des Andes, c'est
aussi pour son volet humanitaire. Sur place, elles donneront de leur temps auprès des enfants défavorisés soutenus par l'organisme
Enfants du désert. Avant leur départ, elles remettront en outre une somme de 3000$ à Ressources Parents Vanier qui, depuis 1995,
travaille à favoriser le mieux-être des familles du quartier. «On est un peu comme le GPS des familles», illustre sa directrice, Annie
Pressé, qui ne peut que se réjouir de ce partenariat avec le duo.
Deux ans après leur inscription – le temps nécessaire pour recueillir les quelque 30 000$ requis –, elles anticipent le grand départ avec
fébrilité. «Ça va être plus grand que nature», se promettent-elles.
«On n’a aucune crainte. Peut-être juste d'être déstabilisées par la beauté des paysages et de perdre le nord!»-
Manon Laliberté
Trophée Rose des Andes en bref
- Défi 100% féminin et francophone
- But: parcourir le minimum de kilomètres à chacune des étapes – d'où un classement basé uniquement sur l'orientation
- Différentes épreuves d'orientation et de franchissement des dunes, couronnées par une étape marathon (deux jours en autonomie
totale dans le désert)
Défi du Trois-Sommets
Nicole Jobin et Manon Laliberté s'associent à Ski de fond Charlesbourg pour tenir leur dernière activité de financement dans le cadre
du Défi du Trois-Sommets, qui aura lieu le samedi 5 mars. Dans la volonté d'augmenter le nombre d'inscriptions pour cette deuxième
édition – d'une quarantaine l'an dernier, on en souhaite entre 100 et 150 cette année –, trois parcours non chronométrés sont proposés:
ski-raquette-marche (15km), ski-marche (10km) et marche-marche (10km). Les départs se feront entre midi et 14h. Coût:
25$/personne. Pour info et inscription: 418 849-9054 ou www.skidefondcharlesbourg.com.
Pour suivre le duo lors de son périple: billetbillauxandes.trophee-roses-des-andes.org
http://www.quebechebdo.com/Communaute/2016-02-16/article-4438035/Un-defi-de-sable-sans-sablier/1
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8. L’idée du calendrier d’abord lancée à la blague
Patricia Blackburn
Publié le 14 octobre 2015
Geneviève Perron a choisi de se faire photographier en sauvant un chat, une intervention fréquente lorsque survient des feux de granges.
Gracieusté, Martin Alarie
On connaissait le calendrier des pompiers. Mais personne n’avait encore osé un calendrier des
pompières.
C’est d’abord à la blague que les deux initiatrices du projet, Geneviève Perron et Sandra Gévry, deux pompières
de Shefford, ont avancé l’idée. «On cherchait des moyens de financement pour le Trophée Roses des Andes,
auxquels nous allons participer en avril (un rallye féminin qui se déroule en Argentine). Comme rien ne
marchait bien, j’ai dit en riant qu’il nous restait l’option du calendrier. On a d’abord ri. Puis en y repensant, on a
aimé l’idée», raconte Mme Perron.
Bien entendu, le concept est différent du populaire calendrier des pompiers. «On est un peu plus habillées»,
précise celle qui est pompière à temps partiel depuis bientôt cinq ans.
Elles ont opté pour des mises en scènes qui mettent en valeur le travail des pompières.
Après avoir expliqué le projet sur un groupe Facebook réunissant plusieurs pompières du Québec, les réponses
ont été nombreuses et immédiates.
«On a rapidement trouvé nos 12 pompières, que nous avons sélectionnées pour la force qui se dégageait de leur
regard plus que pour leur beauté», indique Mme Perron.
Le lancement officiel du calendrier a eu lieu le 8 octobre à Bromont, avec 3000 copies du calendrier en vente un
peu partout à travers le réseau des pompiers du Québec. La moitié des profits ira aux Grands brûlés dans les
hôpitaux. L’autre moitié financera le rallye.
Le succès est tel que les deux initiatrices croient possible de faire imprimer 3000 copies supplémentaires. Si tel
est le cas, les fonds serviront à financer des conférences sur l’intimidation et l’estime de soi dans les écoles.
On ne pensait pas qu’il y aurait autant d’engouement. On a même reçu une demande
d’Europe.
Geneviève Perron
12. Date : 04/10/2015
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Un tout premier calendrier pour les rares
pompières du Québec
Diaporama: http://www.journaldequebec.com/2015/10/03/un-tout-premier-
calendrier-pour-les-rares-pompieres-du-quebec
Ces rares soldates du feu en feront le lancement le 8 octobre à Bromont
L'emblématique calendrier des pompiers aura bientôt de la compétition, leurs
très minoritaires collègues féminines s'apprêtant à lancer le tout premier
calendrier des pompières. La différence: les photos épiques prises pour le
projet des filles cherchent plus à impressionner qu'à émoustiller.
«Ce ne sera pas du tout sexy. La plus déshabillée sera une grande brûlée afin
de montrer ses cicatrices», illustre Geneviève Perron, pompière à Shefford et
instigatrice de ce tout premier calendrier des pompières.
Les 12 soldates du feu qui se sont prêtées au jeu ont plutôt été photographiées en
train de faire des actes reliés à leur travail, comme sauver un enfant ou un animal,
explique Mme Perron.
La facilité avec laquelle elle a recruté ses modèles est d’autant plus étonnante
que les pompières sont rarissimes au Québec. Selon les données les plus
récentes, elles ne seraient qu’une centaine dans l’ensemble de la province et ne
composeraient que 2 % des équipes des casernes à l’extérieur de Montréal.
Selon Mme Perron, l’engouement de ses modèles pour le projet est dû au fait que
la moitié des fonds amassés ira directement aux hôpitaux, dans les centres pour
grands brûlés. L’autre moitié servira à financer la participation de Mme Perron au
Trophée Rose des Andes 2016, un rallye réservé aux femmes qui se tiendra en avril
prochain dans la cordillère des Andes, en Argentine.
Le lancement du calendrier aura lieu le 8 octobre au Edgar Hyperlodge de Bromont.
13. Date : 04/10/2015
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Seul le prénom des pompières sera diffusé afin d’éviter qu’elles soient victimes de
harcèlement.
♦ Les clichés du calendrier ont été pris bénévolement par le photographe
Martin Alarie, collaborateur fréquent du Journal .
Faire ses preuves en double
«Avant, c’était un petit tabou. Ils ne voulaient pas de filles à Sainte-Hélène-de-
Bagot» en Montérégie, raconte Isabelle, 40 ans.
Lors de sa première entrevue d'embauche, on lui a dit qu’elle devait «faire ses
preuves en double» parce qu’elle était une femme. «Aux tests physiques, j’ai fait un
meilleur score que les jeunes de 18 ans», se souvient-elle. Après, on ne lui a plus
jamais fait sentir qu’elle n’était pas à sa place, estime-t-elle.
Celle qui avait vu son frère et son conjoint être pompiers avant elle s’est un jour dit:
«C’est à mon tour de me gâter. C’est un rêve, faut que je le réalise.» Traînant sa
pagette partout, elle répond aujourd’hui à une centaine d’appels par année.
Un des moments les plus marquants de sa carrière est un accident de la route où
elle a dû venir en aide à un jeune homme qui était pris dans une fourgonnette. Elle se
souvient avoir entendu les parents crier. Et avoir réalisé qu’elle connaissait le jeune
homme, qu’elle avait gardé quand il était jeune et qui était le fils de sa coiffeuse.
«À Sainte-Hélène, tout le monde se connaît», explique-t-elle. «Heureusement, il
s’en est sorti indemne.»
De génération en génération
«J’ai grandi là-dedans», raconte Juliane, 30 ans, qui pose avec son fils pour le
calendrier.
Inspectrice-enquêteuse en incendie à Laval depuis six ans, son père et son grand-
père étaient eux-mêmes pompiers. Mais étant donné son petit gabarit de 5 pieds 6
pouces et de 125 livres, elle avait refoulé son désir de suivre les traces paternelles.
«À un moment donné, tu n’y penses plus», avoue-t-elle.
Répondre aux critères de ce métier hautement exigeant physiquement et très
contingenté dans une grande ville comme Laval lui semblait en effet irréaliste. «À
moins de passer ta vie au gym», illustre-t-elle.
«J’étais plus une fille de livres», considère celle qui a entamé des études en
sciences politiques avant de découvrir qu’elle pouvait devenir enquêteuse en
incendie.
Son rôle consiste notamment à faire de la prévention auprès du public et à inspecter
des bâtiments, mais aussi à découvrir les causes des incendies dont la source n’est
14. Date : 04/10/2015
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pas claire. Et surtout, à soutenir les sinistrés pendant que les pompiers maîtrisent
le feu.
Elle se souvient d’ailleurs d’un incendie important dans un immeuble de 60
logements, en novembre 2014. En entrant dans certains appartements, elle a
ressenti un immense respect pour ces lieux dévastés qui avaient contenu tant de
souvenirs chers aux sinistrés. «Je me suis dit: il faut que je fasse attention, même
s’il y a de l’eau partout.»
Choisir son métier à la roulette russe
«C’est devenu un running gag», raconte Marie-Christine, pompière en Montérégie
depuis six ans.
Dans sa jeunesse, la femme de 26 ans se voyait neurologue ou avocate, mais avait
trop hâte d’entrer sur le marché du travail pour mener de longues études. Dans un
cours de choix de carrière au secondaire, elle s’est mise au défi de choisir sa voie
en pointant au hasard une page dans un guide d’orientation.
«J’ai joué à la roulette russe et je suis tombée sur pompier. J’ai dit à mon entourage:
checkez ben ça, je vais le faire.»
Elle est finalement tombée en amour avec le métier après avoir réalisé un stage.
Un métier où il faut être «posé et à l’écoute», selon elle. «Ce n’est pas juste pour
les grandes gueules qui paraissent bien», ironise-t-elle.
Seule femme de sa caserne, le fait d’être dans un milieu très masculin ne la rebute
pas, au contraire. «Justement, je n’aime pas trop ça le blabla et le potinage. Je suis
quelqu’un d’assez directe dans la vie. Quand ça ne va pas, je deviens rouge comme
un camion de pompier. Alors je n’étais pas tellement bien reçue dans les milieux de
fes. Je suis un livre ouvert.»
Elle affirme d’ailleurs avoir toujours été bien traitée, au même titre que les gars, mais
se considère chanceuse de mesurer 5 pieds 10 pouces et d’être plutôt musclée.
«Oui, on m’a déjà dit que j’étais trop petite. J’ai répondu: la moyenne des hommes
au Québec, c’est 5 pieds 8.»
Peur des incendies
«C’était ma peur, les incendies», se rappelle Judith, 40 ans, pompière à
Beauharnois.
Quand elle était enfant, elle a été fortement marquée par l’incendie qui a ravagé la
demeure de ses voisins.
À l’adolescence, sa peur des brasiers s’est transformée en curiosité. «Quand j’avais
environ 16 ans, mon voisin d’en face était pompier. Lorsqu’il partait sur un appel, je
le suivais à vélo jusque dans le village», relate-t-elle.
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Elle est maintenant pompière à temps partiel depuis 20 ans. Le reste du temps, elle
travaille comme répartitrice dans une centrale 911.
17. « On se connait très bien et on a une bonne communication et c'est ce qui fera notre
force. Il faudra toutefois travailler sur notre patience », sourit Mme Lévesque.
Un duo confiant
La patience est en effet un élément crucial dans ce type de compétition, estime
Mme Paquette. « Lors de ma participation, il y avait 215 équipages et nous avons
fini en 47e position. C'est hyper exigeant, pas nécessairement physiquement, mais
plus du côté de l'endurance psychologique et je crois que le désir d'aller trop vite
nous a fait perdre des points », résume-t-elle.
Malgré tout, celle-ci est fière de s'être classée dans le top 50 et les deux amies
visent à présent l'une des 10 premières positions dans le cadre de leur participation
au Trophée Roses des Andes.
Autant la pilote que la copilote dans cette épreuve affirment avoir le sens de
l'orientation et savent qu'il s'agit d'un rallye basé sur l'orientation, alors force est de
croire que toutes les chances sont de leur côté.
« Ça va être le challenge d'une vie et tout le monde qui l'a fait en ressort grandi »,
entrevoit l'Assomptionniste.
Sa coéquipière renchérit: « Nous sommes deux filles compétitives et nous y allons
pour le dépassement de soi, alors je suis sûre qu'on va être une équipe à battre ».
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