1. Énergie nucléaire : les prescriptions de l’IFSN
permettront d’accroître la sûreté des centrales
Contrôle immédiat des centrales nucléaires suisses
La catastrophe au Japon du 11 mars 2011 a suscité des interrogations sur la sûreté des centrales
nucléaires en Suisse également. Raison pour laquelle, le 18 mars 2011, l’Inspection fédérale de la
sécurité nucléaire (IFSN) a ordonné aux exploitants des centrales suisses de contrôler sans délai la
sûreté de leurs installations. Ce contrôle portait notamment sur la résistance des centrales à des
tremblements de terre et à des inondations, y compris dans l’éventualité d’une catastrophe avec le
déclenchement simultané de séismes et d’inondations, telle qu’elle s’est déroulée au Japon, et malgré
qu’une telle éventualité soit irréaliste en Suisse pour des raisons géologiques et hydrologiques. Suite
aux dommages subis au Japon par les piscines de refroidissement du combustible, les exploitants des
centrales suisses ont dû également répondre à des questions sur le refroidissement des piscines et
sur leur résistance aux séismes.
Résultats des contrôles exigés par l’ISFN : les centrales restent en service.
La sécurité des centrales nucléaires suisses est régulièrement contrôlée et confirmée par l’IFSN.
Celui-ci précise dans son évaluation du début du mois de mai dernier que les contrôles consécutifs à
l’accident de Fukushima ne remettent pas en cause le fonctionnement des centrales, qui ne présente
pas de danger pour la population. Les centrales résisteraient aux tremblements de terre et aux
inondations les plus violents susceptibles de se produire localement. Tous les exploitants de centrales
nucléaires présentent des propositions d’amélioration en termes de sûreté de stockage des éléments
combustible conformément aux injonctions de l’IFSN. A la lumière des contrôles, il apparaît que les
systèmes de refroidissement des piscines contenant le combustible usé sont « insuffisamment
protégés contre les séismes et les inondations ». En outre, Mühleberg doit étudier plusieurs variantes
pour le refroidissement des systèmes de secours. L’organe de sécurité a détecté pour toutes les
centrales des insuffisances en matière d’indication des niveaux de remplissage et de températures
des piscines de stockage du combustible en cas d’accident. Les exploitants sont tenus d’effectuer
d’autres contrôles en matière de risques de séismes et de crues.
Les exploitants de centrales disposent de suffisamment de temps pour apporter les
améliorations nécessaires.
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Comme mesure de sécurité immédiate, chaque exploitant devra aménager d’ici au 1 juin 2011 un
centre de stockage externe à l’abri des tremblements de terre, et à partir duquel il sera possible, en
cas d’urgence, d’amener par hélicoptère des pompes, des câbles et autres équipements de secours
vers le réacteur. Cette mesure sera mise en œuvre par chaque centrale. Les exploitants ont jusqu’au
31 août 2011 pour faire connaître les mesures qu’ils entendent prendre pour satisfaire aux
améliorations exigées par l’IFSN. En outre, ils devront satisfaire aux trois exigences suivantes de
manière échelonnée :
maîtrise d’une crue majeure susceptible de se produire tous les 10'000 ans - d’ici le 30 juin 2011
maîtrise d’un séisme susceptible de se produire tous les 10'000 ans - d’ici le 31 mars 2012
maîtrise d’un tel séisme combiné avec le rupture d’un barrage qui se produirait dans la zone de la
centrale nucléaire.
2. A quoi s’ajoute la décision du Conseil fédéral de faire procéder à une évaluation des mesures de
sécurité et de secours pour les événements extrêmes en Suisse. Un groupe de travail ad hoc, avec la
participation des cantons, a été mis sur pied sous l’égide de l’Office fédéral de l’énergie.
La Suisse et le Japon ne sont pas comparables
Les centrales nucléaires suisses sont conçues pour résister à des séismes tels qu’il pourrait se
produire une fois tous les 10'000 ans. Cela étant, il faut considérer qu’en Suisse les risques de
séismes diffèrent d’une région à l’autre (la région de Bâle et le Valais présentent les risques les plus
élevés). « Un tremblement de terre de magnitude 9.0, tel qu’il s’est produit au Japon, peut être exclu
en Suisse ». (Domenico Giardini, directeur du Service sismologique suisse).
La situation en matière de tsunami n’est pas non plus comparable d’un pays à l’autre. Alors que le
Japon a été surpris par un gigantesque tsunami contre les effets duquel la centrale n’était pas
suffisamment équipée, la situation en Suisse est plus prévisible. Dans un pays continental,
contrairement aux États côtiers, on peut prévoir avec précision l’origine et l’ampleur de toute crue
potentielle provenant d’un fleuve ou d’un lac de retenue. Il est possible de simuler les effets des crues
majeures et de dimensionner les systèmes de protection des centrales nucléaires en conséquence.
Conclusion : une exploitation sûre est garantie
Les demandes de l’IFSN consécutives à Fukushima vont bien au-delà des exigences de sûreté très
sévères auxquelles sont d’ores et déjà soumises les centrales nucléaires suisses, dont l’exploitation
sera à l’avenir encore plus sûre. Les cinq centrales du pays restent donc en activité. Certes, les
derniers contrôles ont révélé des possibilités d’amélioration. Mais leur exploitation peut se poursuivre
sans risque, même dans l’attente de leur mise en conformité avec de nouvelles exigences de sécurité.