Mairies communes du Pays de Fouesnant --php8ui pki
Faits divers du Pays de Fouesnant - lgom
1. Annick Le Douget
Une affaire de chasse à Clohars-Fouesnant en 1847
La chasse a été fortement réglementée et les habitudes des chasseurs ont été modifiées
par une loi, entrée en vigueur en 1844, qui renforçait la répression des délits dits cynégétiques
(de chasse). Dans le Finistère, le nombre de prévenus de ces délits de chasse a décuplé de
1840 à 1850. On passe en effet de 74 prévenus dans le département en 1840 à plus de 600 en
1850 : le Finistère est le troisième département de France par ordre de répression après la
Dordogne et la Gironde ! (Compte général de l’administration de la justice criminelle, années
1840 et 1850).
Les gendarmes veillent à l’application des nouveaux textes de loi, et gare aux
contrevenants, comme en témoigne l’affaire suivante, examinée le 12 août 1847 devant le
Tribunal Correctionnel de Quimper, et relatée dans le journal l’Impartial du Finistère.
1/2
2. « Le 16 juillet dernier, la gendarmerie faisant une tournée sur la commune de CloharsFouesnant, son attention fut attirée dans un champ d’ajonc du village de Kérangaro, par suite
de la détonation d’une arme à feu. Elle aperçut bientôt le nommé Corentin Toullarastel, âgé de
27 ans, dudit village, qui venait de tuer un lapin. Ce cultivateur ayant aperçu un gendarme, se
sauva à toutes jambes, et, après une course de cinq hectomètres, il fut arrêté. Il avait eu le
temps de cacher son fusil, et nia par conséquent s’être livré à la chasse ; il refusa même de
dire son nom à la gendarmerie, aussi fut-il amené devant le maire. Devant ce magistrat, il
continua à nier le délit qu’on lui imputait. Le maire, sur l’invitation de la gendarmerie, se
rendit sur les lieux avec l’inculpé, pour faire la recherche du fusil, quand tout-à-coup
Toullarastel prit la fuite à travers champs ; il fut suivi de près par la gendarmerie qui le saisit
au moment où il ramassait son fusil.
Aujourd’hui il persiste à dire qu’il ne chassait pas ; mais il reconnaît cependant qu’il
avait son fusil, et voici ce qu’il a raconté :
« Le 16 juillet je charroyais de l’ajonc, et ayant acheté un jeune chien, je pris mon fusil pour
habituer mon chien à me suivre. Mon fusil était chargé depuis longtemps pour me défendre
des voleurs, et je n’avais ni poudre ni gibecière. Chemin faisant, un lapin vint à passer ;
l’occasion fait le larron et je tuai ce lapin. Mais je le répète, si j’avais pris mon fusil, ce
n’était pas dans l’intention de chasser, mais seulement pour habituer mon chien à me
suivre ».
Déclaré coupable de délit de chasse en temps prohibé, il a été condamné au minimum de
la peine, 50 francs d’amende, à la confiscation de son fusil, qu’il devra déposer au greffe dans
un délai d’un mois, si mieux il n’aime en payer la valeur qui a été fixée à 50 francs. »
Gendarmerie
communale en
1834 (Brunon)
2/2