1. Afrique – Faits saillants du Rapport
GTII du GIEC
Guéladio Cissé, Prof., Dr, Swiss TPH / University of Basel, Switzerland
Coordinating Lead Author / Chapter 7 – Health, wellbeing and changing structure of
communities
SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
2. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
WGII “Impact, Adaptation, Vulnerability”
LAM 1 Durban, 2019
270 Lead Authors, 67 countries, 18 Chapters
3. Chapitre Afrique pdf bit.ly/3vtrZhX
Fiche du GIEC sur l’Afrique bit.ly/3stJexM
Changement climatique 2022:
Impacts, adaptation et vulnérabilité
4. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Changement climatique en Afrique • Hausse des températures moyennes et extrêmes
• Attribuable au changement climatique d’origine
humaine
• Vagues de chaleur marines : probabilité multipliée
par 2
• Sécheresses multidécennales plus fréquentes
en Afrique de l’Ouest
• Sécheresse au Cap : probabilité multipliée par 3
Photos : 1. Ouoba Yempabou Ahmed 2. Thomas Bennie
5. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Vulnérabilité et exposition au changement climatique en Afrique
Les facteurs socio-économiques, politiques et environnementaux
induisent la vulnérabilité
Emploi dans les secteurs exposés aux conditions climatiques:
55 à 62 % de la population active subsaharienne travaillent
en agriculture
95 % des terres cultivées ne sont pas irriguées
Davantage de population, d’infrastructure et d’agriculture dans les
zones exposées aux aléas climatiques (littoraux de faible altitude, etc.)
Urbanisation rapide et multiplication des établissements informels
Environ 56 % des citadins vivent dans des établissements informels
66 % de la population active subsaharienne occupent un emploi informel
La mortalité causée par les catastrophes est 15 fois plus élevée dans
les pays très vulnérables
Photo : Dylan Lowthian
6. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Vulnérabilité et exposition dans les établissements humains
Hausse de la
population dans les
établissements
informels
Logements bon
marché
Fragilité aux
tempêtes
Chaleur extrême
à l’intérieur
Urbanisation
grandissante dans
les régions côtières
de faible altitude, les
plaines inondables
et les terres arides
Marginalisation
historique et
vulnérabilité
Photos : 1. Craig Cameron 2. Mike Tigas 3. Slum Dwellers International 4. Axel Fassio
7. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Impacts observés
« Que se passe-t-il ? »
Photo : M Kassier
8. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Impacts observés, pertes et dommages
• L’Afrique subit déjà des pertes et
des dommages de grande ampleur
que l’on peut attribuer au
changement climatique causé par
les activités humaines.
• Cela inclut le recul de la production
alimentaire, le ralentissement de
l’activité économique,
l’appauvrissement de la biodiversité
et la hausse de la morbidité et de la
mortalité humaines.
Photos : 1. Giulio Castelli 2. Denis Onyodi
9. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Santé Maladies infectieuses
Progression vers les hauteurs des moustiques
anophèles (Afrique de l’Est)
Incidence accrue du paludisme (Afrique de l’Est)
Épidémies de choléra, surtout après les
cyclones tropicaux (Afrique de l’Est, Afrique
australe)
Chaleur
43,8 % de la mortalité associée à la chaleur,
entre 1991 et 2018, est imputable au changement
climatique (Afrique du Sud)
Malnutrition
Insuffisance pondérale de 5,9 millions d’enfants
supplémentaires provoquée par la chaleur dans
51 pays touchés par El Niño en 2015-2016
Dommages aux établissements de soins
et détérioration des services médicaux
Photo : Axel Fassio
10. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Migration Accentuation de l’exode rural et des
déplacements liés aux catastrophes et aux
conditions météorologiques
Surtout à l’intérieur du pays et vers les pays
limitrophes
Surtout les ménages à revenu intermédiaire
Les impacts climatiques peuvent conduire
à la migration ou réduire la capacité de
migrer (entraînant une immobilité
involontaire)
Les populations déplacées se retrouvent
souvent en situation d’exposition et de
vulnérabilité extrêmes
11. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Impacts sur les écosystèmes
Appauvrissement de la biodiversité
marine
Baisse de la productivité des lacs
Modification de l’aire géographique
d’espèces animales et végétales
Blanchissement massif des coraux
Extension des plantes ligneuses
réduisant les pâturages et les
sources d’eau
Photos : 1. The Ocean Agency 2. Katsuma Tanaka
12. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Sécurité alimentaire
Amélioration de la productivité agricole
↓ 34 % depuis 1961 en raison du
changement climatique
En Afrique subsaharienne, de 1974
à 2008 :
Rendements du maïs ↓ 5,8 %
Rendements du blé ↓ 2,3 %
Deux tiers des Africains estiment que
les conditions climatiques ont empiré
pour la production agricole depuis
10 ans Photos : 1. Alexander Schimmeck 2. Vzosk
13. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Impacts économiques
Le changement climatique a freiné l’essor économique dans toute
l’Afrique
Cela a creusé les inégalités de revenus entre les pays africains et
les pays au climat plus tempéré de l’hémisphère Nord
Pertes dans l’agriculture, le tourisme, l’industrie et l’infrastructure
PIB par habitat ↓ 13,6 % en moyenne (1991–2010, par rapport à
l’absence de changement climatique)
Impacts sur le PIB au Kenya, par exemple
Le recul de la productivité réduit la performance macroéconomique
Dans une ville rurale d’Afrique du Sud, par exemple, 80 % des
entreprises ont perdu plus de la moitié de leur personnel et de leur
chiffre d’affaires à cause de la sécheresse agricole
Photo : Duangphorn Wiriya
14. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Impacts sur la sécurité de l’eau
Variabilité accrue des pluies
et des débits fluviaux
Écoulement fluvial
généralement en baisse dans
toute l’Afrique australe entre
1970 et 2010
Impacts négatifs en cascade sur
de multiples secteurs, dont la
production hydroélectrique
Photos : 1. Jeff Ackley 2. Denis Onyodi
15. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Pertes subies par les populations, les ménages et les particuliers
Les ménages
indiquent avoir subi
des pertes nettes
malgré l’aide publique
reçue et leurs propres
efforts d’adaptation
Le rendement agricole,
l’insécurité alimentaire,
la hausse des prix, les
maisons détruites, les
déplacements touchent
les plus vulnérables
La vente du bétail et de
la terre ouvre la voie à
une pauvreté chronique
Développement infantile,
nutrition, niveau
d’instruction
Impact sur la scolarité
(Afrique de l’Ouest et
Afrique centrale)
Gains inférieurs au cours
d’une vie (Zimbabwe)
Savoirs traditionnels,
sentiment
d’appartenance
Patrimoine culturel
Photos : 1. Jordan Rowland 2. Sergey Pesterev 3. Wilson Montoya 4. Bill Wegener
16. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Impacts projetés
« À quoi s’attendre ? »
Photo : M Kassier
17. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Risques futurs
Réchauffement planétaire de 1,1 °C
(niveau récent)
Risques élevés au-delà de 1,5 °C :
Pertes massives de récoltes à l’échelle
régionale
Pauvreté et inégalités, exposition aux
maladies, sécheresse, mortalité due à
la chaleur, malnutrition et déplacements
en hausse
Risques très élevés au-delà de 2 °C :
Recul généralisé du rendement des
cultures
Risque généralisé de mortalité liée
à la chaleur
7 à 18 % des espèces d’Afrique
menacées d’extinction
Baisse de plus de 30 % du potential
de pêche
Graves risques de malnutrition
18. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Action urgente
Le moindre réchauffement de la planète
accroît les risques
Il faut réduire fortement et rapidement les
émissions pour limiter les pires risques,
et prendre des mesures d'adaptation
ambitieuses
Exemple : Si le réchauffement est contenu à
1,5 °C plutôt qu’à 2 °C, le PIB par habitant
devrait être supérieur d’au moins 5 % en 2050
et de 10 à 20 % en 2100 dans presque tous
les pays d’Afrique.
Tout retard dans l’action mondiale concertée
en faveur de l’adaptation et de l’atténuation
ferait perdre un temps précieux et limité pour
garantir à tous un avenir viable et durable.
Photos : 1. Victoria Arcenegui 2. Boskalis
19. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Adaptation :
options, efficacité, limites
« Que fait-on et est-ce que ça marche ? »
Photo : M Craig
20. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Adaptation observée
Morcelée, locale,
graduelle
Personnes, ménages,
gouvernements
nationaux, ONG,
institutions
internationales
Savoirs autochtones,
savoirs locaux
Meilleure résilience
(Afrique du Sud,
Ouganda, Inde, etc.)
Programmes de
protection sociale et
environnementale
(Working for Water en
Afrique du Sud, par
exemple)
Échelon infranational,
secteur privé
89 % des villes
d’Afrique (de plus
d’un million
d’habitants) n’avaient
pris aucune mesure
d’adaptation
Photos : 1. Axel Fassio 2. Fonds pour l’assainissement et l’hygiène 3. Working for Water 4. Axel Fassio
21. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Exemples d’adaptation observée
Modification du comportement
Sécheresse, inondations, variabilité
des précipitations
Agriculture
Changements dans la culture et
l’élevage
La culture conjuguée à l’élevage est
plus résiliente que la culture seule
Adaptation fondée sur les
écosystèmes pour la sécurité de l’eau
Amélioration de la récolte du bois
Migration
Photos : 1. Denis Onyodi 2. Axel Fassio
22. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Efficacité de l’adaptation
Multiples bénéfices
Efficacité moyenne sur le plan de la
réduction des risques, au niveau
actuel de réchauffement planétaire
Efficacité largement indéterminée sur
le plan du réchauffement futur
Photos : 1. ICRISAT 2. Slum Dwellers International
23. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Limites de l’adaptation
1,1 °C (réchauffement actuel) –
sécheresses en Afrique de l’Est, récifs
coralliens, biodiversité
<1,5 °C – production alimentaire, mortalité
et morbidité (chaleur, maladies
infectieuses)
1,5 °C – perte nette de diversité des
espèces vertébrées terrestres
2 °C et plus – autres secteurs
o recul rapide du rendement des cultures
o perte d’habitats viables pour de
nombreuses espèces
o perte complète d’habitat pour 9 % des
espèces dans les montagnes
Photos : 1. Geoffrey Njenga 2. Markus Winkler
24. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Limites de l’adaptation (suite)
Passage à un risque élevé (=impacts
sévères et généralisés) au niveau actuel
de réchauffement
Demande de produits agricoles
Efficacité mitigée / limitée de l’adaptation
dans le domaine agricole
Coût prohibitif de l’adaptation
o 5 à 10 % du PIB pour gérer les pertes
liées au réchauffement dans le secteur
de la pêche (Afrique de l’Ouest)
Résistance physiologique à la chaleur
o Élevage, travail à l’extérieur
Photos : 1. Markus Spiske 2. Duangphorn Wiriya
25. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Limites de l’adaptation (suite)
Pertes au sein des ménages déjà appauvris
Pièges de la pauvreté
Exode rural
Déclin des anciens modes de subsistance
Disparition des pratiques ancestrales
et du patrimoine
S’attaquer aux inégalités sous-jacentes
Photos : 1. Axel Fassio 2. Denis Onyodi
26. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Options d’adaptation
Développement inclusif et durable
Mesures de réduction de la
vulnérabilité sensibles au genre,
fondées sur l’équité
Protection sociale
Savoirs autochtones, savoirs locaux
Systèmes d’alerte précoce
Infrastructure et services de base
Accès à l’eau, gestion de
l’approvisionnement
Agriculture, incluant les pratiques
agro-écologiques
Mécanismes d’assurance
27. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Risque de maladaptation
Boisement
Compétition entourant l’eau
Adaptation de l’agriculture
Modification de l’usage et de la
propriété des terres
Migration et relocalisation
Biocarburants et autres « solutions de
développement »
Protection contre les inondations par la
construction d’ouvrages
Action engagée sans égard à l’équité
Solutions techniques Photos : 1. Fonds pour l’assainissement et l’hygiène 2. Denis Onyodi
28. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Obstacles à l’adaptation en Afrique
Économie Société/culture
Capacités
humaines
Gouvernance,
institutions et
politiques
Financement
Information,
sensibilisation,
technologie
GTII AR6
Figure RT.7d
PAS UTILISÉ PAR LE GIEC
29. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Un développement
qui favorise la résilience
face au changement climatique
« Comment y parvenir ? »
Photo : M Craig
30. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Un développement qui favorise la résilience
face au changement climatique
Connaissances, données
Capacités, éducation climatique
Financement
Gouvernance
Cadre législatif
Adaptation fondée sur les
écosystèmes
Approches transsectorielles
Photos : 1. Denis Onyodi 2. Santanu Majumdar
31. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Un développement qui favorise la résilience
face au changement climatique (suite)
Financer le savoir, la
recherche,
l’encadrement
Seulement 3,8 % des
fonds de recherche
mondiaux sont
consacrés à l’Afrique
Seulement 1 % est
allé aux institutions
africaines
Soutenir le flux de
données, combler
les lacunes
Données régulières
des stations
météorologiques,
données sur
l’agriculture et
données de
recensement
Étendre l’éducation
climatique
Seulement 23 à 66 %
de la population a
entendu parler du
changement
climatique, connaît
ses causes et ses
conséquences
Renforcer les
capacités
Prise de décisions
dans un contexte
d’incertitude
Collaboration entre
les dirigeants locaux
et les chercheurs
Photos : 1. Axel Fassio 2. Denis Onyodi 3. Jay Hsu 4. Axel Fassio
32. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Un développement qui favorise la résilience
face au changement climatique (suite)
Lacunes sur le plan du financement
L’adaptation est rentable mais souffre d’un
sous-financement général qui entrave la mise
en œuvre
Le fait de ne pas soutenir l’adaptation là où
elle est nécessaire introduit des vulnérabilités
dans les chaînes d’approvisionnement
planétaires
Améliorer les flux financiers
+ Combler les lacunes sur le plan du
financement en augmentant de plusieurs
milliards de dollars par an les flux financiers,
en provenance du secteur public comme du
secteur privé
+ Élargir l’accès direct aux fonds multilatéraux
+ Développer la filière des projets
+ Augmenter le financement de la mise
en œuvre
Financement à taux réduit et allègement
de la dette
33. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
Un développement qui favorise la résilience
face au changement climatique (suite)
Gouvernance
Inclusive, locale,
équitable et intégrée,
coopération
transfrontière, partage
des bénéfices
Cadre législatif
Favorise la concertation
au sein des pouvoirs
publics, ancre les
politiques, a une valeur
symbolique et peut
soutenir les flux de
financement climatique
Adaptation fondée
sur les écosystèmes
Approches
transsectorielles
Optimisent les cobénéfices
et évitent la maladaptation
Gestion intégrée et
transsectorielle des risques
Photos : 1. Annie Spratt 2. Kumerra Gemechu 3. Axel Fassio 4. Axel Fassio
34. SIXIÈME RAPPORT D’ÉVALUATION
Groupe de travail II – Impacts, adaptation et vulnérabilité
SIXTH ASSESSMENT REPORT
Working Group II – Impacts, Adaptation and Vulnerability
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#Rapport du GIEC
Notes de l'éditeur
Les températures moyennes et extrêmes augmentent dans toute l’Afrique en raison du changement climatique dû aux activités humaines.
Le changement climatique a augmenté les vagues de chaleur et les périodes de sécheresse sur les terres émergées.
Il a multiplié par deux la probabilité de vagues de chaleur marines autour de la majorité du continent.
Les vagues de chaleur marines menacent certaines espèces de poissons et d’autres organismes qui vivent dans l’océan.
Les sécheresses qui durent plusieurs années sont plus fréquentes en Afrique de l’Ouest.
Le changement climatique d’origine humaine a triplé la probabilité que survienne la sécheresse qui a frappé Le Cap de 2015 à 2017.
Les facteurs socio-économiques, politiques, historiques et environnementaux influent sur la vulnérabilité et l’exposition au changement climatique.
L’Afrique fait partie des régions les plus vulnérables et une part disproportionnée des Africains occupe un emploi dans des secteurs exposés au climat. Entre 55 et 62 % de la population active en Afrique subsaharienne travaillent en agriculture et 95 % des terres cultivées ne sont pas irriguées.
La population, l’infrastructure et l’agriculture s’étendent dans les zones exposées aux aléas climatiques, comme les littoraux de faible altitude menacés par l’élévation du niveau de la mer.
La multiplication des établissements informels, sans services de base, accroît la vulnérabilité d’un grand nombre de personnes aux aléas climatiques, en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées.
En Afrique subsaharienne, deux tiers de la population active occupent un emploi informel.
La mortalité causée par les inondations, les tempêtes et les sécheresses est 15 fois plus élevée dans les pays très vulnérables que dans les pays les moins vulnérables.
L’expansion de la population, de l’infrastructure et de l’agriculture intensive dans les basses terres, comme le delta de la Volta, accentuera l’exposition aux catastrophes. {AH4}
Les logements bon marché accumulent davantage de chaleur. Selon une étude réalisée en Afrique du Sud, il faisait 4 à 5 °C plus chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur. {AH5}
Le changement climatique a aussi une incidence notable sur les villes et les établissements humains en Afrique.
L’exposition aux aléas climatiques est accentuée par l’urbanisation rapide, le manque d’infrastructure et l’accroissement démographique dans les établissements informels.
Les vents extrêmes et les fortes précipitations risquent d’endommager gravement les logements bon marché, de construction médiocre.
Les logements bon marché accumulent davantage de chaleur. Selon une étude réalisée en Afrique du Sud, il faisait 4 à 5 °C plus chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur.
La difficulté de s’adapter est liée à une marginalisation historique et à la vulnérabilité de la population aux impacts du changement climatique.
L’Afrique subit déjà des pertes et des dommages de grande ampleur que l’on peut attribuer au changement climatique causé par les activités humaines.
Les pertes et les dommages comprennent le recul de la production alimentaire, le ralentissement de l’activité économique, l’appauvrissement de la biodiversité et la hausse de la morbidité et de la mortalité humaines.
Le changement climatique a provoqué une augmentation du paludisme et sa progression vers les hauteurs en Afrique de l’Est.
Les températures élevées ont entraîné une recrudescence du choléra, surtout après le passage de cyclones tropicaux en Afrique de l’Est et en Afrique australe.
Les facteurs socio-économiques, comme la mobilité humaine et les projets de gestion des ressources en eau, ainsi que l’existence de systèmes d’assainissement fonctionnels, modifient l’incidence des facteurs climatiques sur la dynamique de transmission des maladies d’origine hydrique.
Chaleur :
On dispose de peu d’éléments probants sur l’impact des vagues de chaleur en Afrique, mais il pourrait être considérable.
Des dizaines de millions d’Africains sont exposés à une chaleur extrême qui nuit à leur santé.
Entre 1991 et 2018, environ 43,8 % de la mortalité associée à la chaleur en Afrique du Sud est imputable au changement climatique d’origine humaine.
Malnutrition :
L’insécurité alimentaire provoque chez l’enfant la perte de poids, le retard de croissance, la faim et le décès, ainsi qu’une diversité alimentaire insuffisante et, par conséquent, une carence en micronutriments, l’issue défavorable de grossesses et des effets à long terme sur le développement de l’enfant.
On estime que 5,9 millions d’enfants supplémentaires ont présenté une insuffisance pondérale à cause de la chaleur dans 51 pays touchés par le phénomène El Niño/oscillation australe en 2015-2016.
Infrastructure sanitaire :
Les inondations urbaines ont endommagé les établissements de soins, les hôpitaux et les chaînes d’approvisionnement en fournitures médicales, alourdissant encore le fardeau sanitaire.
En Afrique subsaharienne, les nouveaux déplacements liés aux conditions météorologiques ont dépassé 2,6 millions en 2018 et 3,4 millions en 2019.
Causes principales : cyclones et tempêtes tropicales, inondations, surtout dans les vallées fluviales et les deltas.
L’urbanisation s’est accentuée quand la sécheresse a affecté les moyens de subsistance en zone rurale, ainsi qu’avec les températures extrêmes.
Les migrations liées au climat que l’on observe aujourd’hui se font surtout à l’intérieur du pays ou entre pays limitrophes, plutôt que vers des pays éloignés à revenu élevé.
Ce sont le plus souvent les ménages à revenu intermédiaire qui migrent, les plus démunis ne pouvant pas ou ne désirant pas partir.
Tout indique que certains points de bascule sociaux entraînant des déplacements peuvent être atteints avant les points de bascule climatiques.
Les impacts climatiques peuvent amplifier la souffrance humaine et donc conduire à la migration, mais aussi réduire les moyens financiers et donc la capacité de migrer.
Lorsqu’une population a été déplacée pour quelque motif que ce soit, elle est extrêmement vulnérable à l’égard des risques climatiques. Les réfugiés se retrouvent souvent dans des endroits extrêmement dangereux, dans des habitations insalubres censées être temporaires mais servant à plusieurs générations, contraints à l’immobilité et dépendants d’une intervention extérieure.
Le changement climatique nuit à la santé d’autres espèces et écosystèmes.
L’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre, et le changement climatique appauvrissent la biodiversité marine, abaissent la productivité des lacs et modifient l’aire de répartition de la faune et de la flore.
Au nombre des impacts figurent le blanchissement massif et répété des coraux en Afrique de l’Est et le déplacement vers les hauteurs ou vers le pôle des aires de répartition.
Les plantes ligneuses progressent, surtout dans les prairies et les savanes, réduisant les pâturages et les sources d’eau.
Le changement climatique a ralenti d’un tiers l’amélioration de la productivité agricole en Afrique depuis 1961 – davantage que n’importe où ailleurs.
En Afrique subsaharienne, au cours de la période de 35 ans s’achevant en 2008, les rendements du maïs et du blé ont chuté respectivement de 5,8 et 2,3 % à cause du changement climatique.
Les cultivateurs et les éleveurs observent une détérioration des conditions climatiques pour l’agriculture.
Le changement climatique a freiné l’essor économique dans toute l’Afrique et a creusé les inégalités de revenus avec le Nord.
Des pertes sont observées dans l’agriculture, le tourisme, l’industrie et l’infrastructure.
Selon une étude, le PIB par habitant en Afrique entre 1991 et 2010 serait inférieur de 13,6 % – près d’un septième – à ce qu’il aurait été en l’absence de changement climatique. {AH11}
Les pluies et les débits fluviaux varient davantage, ils sont multipliés ou divisés par deux par rapport aux moyennes historiques à long terme.
La variabilité et la rareté des ressources en eau ont eu une série de répercussions sur d’autres secteurs, dont l’hydroélectricité.
Le changement climatique a des impacts considérables sur les ménages.
Selon une étude, au-delà de 60 % des ménages au sein de populations vulnérables indiquent avoir subi des pertes nettes causées par la sécheresse, les inondations, les cyclones, l’élévation du niveau de la mer, le recul des glaciers et la désertification, malgré l’aide reçue du gouvernement et leurs propres efforts d’adaptation.
Les mesures d’adaptation locales spontanées n’ont pas permis d’éviter des pertes importantes, parfois irréversibles, au sein des peuples autochtones du Sud.
Le changement climatique a ébranlé les savoirs traditionnels concernant les moyens de subsistance et mis en péril le patrimoine culturel.
Le patrimoine culturel africain est déjà menacé par les aléas climatiques, dont l’élévation du niveau de la mer et l’érosion des côtes. La plupart des sites patrimoniaux ne sont ni préparés, ni adaptés, au changement climatique à venir.
Les pertes de rendement agricole, les maisons détruites, la hausse du prix des aliments et les déplacements touchent souvent les plus vulnérables.
La vente du bétail et de la terre à la suite d’une catastrophe appauvrit l’agriculteur, ce qui le rend plus vulnérable et ouvre la voie à une pauvreté chronique.
Le changement climatique affecte le développement infantile par la dénutrition, on l’a vu, et par la déscolarisation avec des répercussions sur les gains ultérieurs.
NOUVELLE DIAPOSITIVE : Établissements, infrastructure et énergie
Établissements, infrastructure et énergie
Même dans les conditions climatiques actuelles, l’adaptation présente des limites sur le plan de la biodiversité, comme le montrent les sécheresses en Afrique de l’Est par exemple, et pour les écosystèmes coralliens.
Dans les scénarios de développement qui comportent une adaptation faible, essentiellement locale et graduelle, le niveau de risque passe de modéré à élevé, pour la production alimentaire comme pour la mortalité et la morbidité dues à la chaleur et aux maladies infectieuses, avant même que le réchauffement planétaire atteigne 1,5 °C.
De nouvelles limites seront atteintes avec la poursuite du réchauffement, conduisant par exemple à la disparition d’espèces vertébrées terrestres.
Tant les écosystèmes côtiers que les écosystèmes marins sont extrêmement sensibles au changement climatique. Plus de 90 % des récifs coralliens de l’Afrique de l’Est seraient dévastés par le blanchissement à 2 ℃ de réchauffement planétaire.
À 1,8 ℃, plus de 350 millions de personnes seront exposées à des vagues de chaleur excédant 42 ℃ pendant 15 jours. Le changement de la productivité des prairies touchera les moyens de subsistance de 180 millions de personnes.
Le rendement des cultures diminuera rapidement au-delà de 2 °C.
Beaucoup d’espèces ne disposeront pas de conditions climatiques viables d’ici à la fin du siècle, même si elles se déplacent et se dispersent.
ET EN MONTRANT LA SOURCE LOS
Même dans les conditions climatiques actuelles, l’adaptation semble présenter des limites sur le plan de la biodiversité, comme le montrent les sécheresses en Afrique de l’Est par exemple…
ou pour les écosystèmes coralliens.
De nouvelles limites seront atteintes avec la poursuite du réchauffement, conduisant par exemple à la disparition de vertébrés terrestres.
S’agissant de la production alimentaire et de la santé, en particulier la mortalité et la morbidité dues à la chaleur et aux maladies infectieuses, le niveau de risque devient élevé avant que le réchauffement planétaire atteigne 1,5 °C.
Cela vaut pour les scénarios de développement comportant une adaptation faible (essentiellement locale et graduelle).
Dans d’autres secteurs, le risque passera de modéré à élevé avant que le réchauffement planétaire atteigne 2 °C.
Au niveau actuel de réchauffement planétaire, la perte de biodiversité présente déjà un risque élevé, marqué par des impacts sévères et généralisés.
Les pertes que l’on observe déjà et celles qui sont projetées ont des implications pour l’action climatique.
Le moindre réchauffement évité atténue les risques qui pèsent sur les économies, les écosystèmes, les personnes et les moyens de subsistance en Afrique.
Si les tendances actuelles se poursuivent, [le monde] franchira la barre de 1,5 ° de réchauffement en xxxx et atteindra 2 °C en xxxx.
Il reste de moins en moins de temps pour agir. (citant le GTI)
La majorité des pays africains devraient être exposés à des températures élevées, sans précédent dans leur histoire récente, plus tôt au cours du siècle que les pays des latitudes moyennes, souvent plus riches.
D’où l’urgence de prendre des mesures d’adaptation et d’atténuation à court terme en Afrique.
Une atténuation soutenue à court terme réduira fortement l’exposition des populations des basses latitudes à des températures sans précédent, en Afrique tropicale par exemple.
La limitation du réchauffement à 2 °C et la protection de 30 % des régions riches en biodiversité réduiraient de moitié le risque d’extinction d’espèces.
Les économies et les écosystèmes d’Afrique seront beaucoup moins affectés si le réchauffement planétaire est contenu à 1,5 °C plutôt qu’à 2 °C.
Voyons les possibilités de nous adapter au changement climatique, et l’efficacité de ces mesures.
L’adaptation en Afrique tend à être morcelée, locale et graduelle.
Elle est principalement le fait de personnes, ménages, gouvernementaux nationaux, ONG et institutions internationales – moins le fait d’administrations infranationales et du secteur privé.
En Afrique, divers types de savoirs autochtones et locaux procurent une assise riche d’enseignements à l’adaptation
et au relèvement face à la sécheresse, utilisant les services écosystémiques pour assurer la subsistance et la survie malgré le changement climatique. {AH18}
On entend par services écosystémiques les processus ou fonctions écologiques qui présentent un intérêt pour des individus ou pour une société. {Glossaire GTII}
Ils favorisent une meilleure résilience.
(les savoirs autochtones, ancestraux et locaux ont accru la résilience à la sécheresse de l’agriculture et de l’élevage en Afrique du Sud, en Ouganda et en Inde, par exemple)
La protection sociale, la dotation en infrastructure et l’adoption de lois spécifiques sont cruciales pour réduire la vulnérabilité et s’adapter au changement climatique. Le Programme de protection sociale adaptative au Sahel est un exemple d’approche intégrée de la résilience qui coordonne la protection sociale, la gestion des risques de catastrophes et l’adaptation au changement climatique.
Une enquête auprès des villes de plus d’un million d’habitants a révélé qu’en Afrique, 89 % n’avaient pas pris de mesures d’adaptation.
Les formes d’adaptation le plus souvent rapportées, en agriculture, santé et développement, sont la modification du comportement des personnes et des ménages face à la sécheresse, aux inondations et à la variabilité des précipitations.
Par exemple, changer les pratiques de culture et d’élevage pour combattre la sécheresse, la chaleur, l’humidité, les ravageurs et la salinité.
Les mesures efficaces pour renforcer la résilience comprennent l’adaptation fondée sur les écosystèmes associée à des réseaux d’eau douce et l’amélioration de la récolte du bois – gérer les écosystèmes pour accroître la résilience et réduire la vulnérabilité à l’égard du changement climatique.
Notre évaluation montre que l’adaptation en Afrique comporte de multiples bénéfices
et que la plupart des options d’adaptation évaluées présentent une efficacité moyenne sur le plan de la réduction des risques au niveau actuel de réchauffement planétaire.
L’efficacité de certaines mesures d’adaptation actuellement en cours diminue avec la hausse du réchauffement planétaire.
Même dans les conditions climatiques actuelles, l’adaptation présente des limites sur le plan de la biodiversité, comme le montrent les sécheresses en Afrique de l’Est, ou pour les écosystèmes coralliens.
Dans les scénarios de développement comportant une adaptation faible, essentiellement locale et graduelle, le niveau de risque passe de modéré à élevé, pour la production alimentaire comme pour la mortalité et la morbidité dues à la chaleur et aux maladies infectieuses, avant même que le réchauffement planétaire atteigne 1,5 °C.
De nouvelles limites seront atteintes avec la poursuite du réchauffement, conduisant par exemple à la disparition d’espèces vertébrées terrestres.
Tous les secteurs seront exposés à un risque élevé à 2 ℃ de réchauffement.
Le rendement des cultures diminuera rapidement au-delà de 2 °C.
Beaucoup d’espèces ne disposeront pas de conditions climatiques viables d’ici à la fin du siècle, même si elles se déplacent et se dispersent.
Plus précisément, 9 % des espèces qui vivent au sommet des montagnes subiront une perte complète d’habitat.
De nouvelles limites seront atteintes avec la poursuite du réchauffement, conduisant à l’appauvrissement de la diversité de vertébrés terrestres, par exemple.
S’agissant de la production alimentaire et de la santé, en particulier la mortalité et la morbidité dues à la chaleur et aux maladies infectieuses, le niveau de risque devient élevé avant que le réchauffement planétaire atteigne 1,5 °C.
Cela vaut pour les scénarios de développement comportant une adaptation faible (essentiellement locale et graduelle).
Dans d’autres secteurs, le risque passera de modéré à élevé avant que le réchauffement planétaire atteigne 2 °C.
Au niveau actuel de réchauffement planétaire, la perte de biodiversité présente déjà un risque élevé, marqué par des impacts sévères et généralisés.
Il est possible, parallèlement, que la demande de produits agricoles limite le potentiel d’adaptation des écosystèmes.
Dans les systèmes agricoles, différentes formes d’adaptation peuvent présenter une efficacité mitigée ou limitée.
Par exemple, les arbres d’ombrage peuvent réduire l’impact de la hausse des températures sur les rendements du café mais, pendant une sécheresse sévère, ils pourraient accroître la mortalité des caféiers en raison de la compétition pour l’eau.
Certaines formes d’adaptation, comme les régimes de cultures associées…
ou l’augmentation des intrants, peuvent réduire la vulnérabilité ou accroître la productivité de l’exploitation agricole mais, aussi, aggraver les risques en cas de manque d’eau.
Dans certains cas, les impacts sont si graves que l’adaptation se trouve limitée par le coût des mesures à prendre.
Ainsi, en Afrique de l’Ouest, il faudrait affecter 5 à 10 % du PIB à l’adaptation pour gérer les pertes liées à la chaleur dans le secteur de la pêche.
Les limites physiologiques, par exemple l’intolérance aux chaleurs extrêmes, pourraient nécessiter le déplacement du bétail vers des habitats adaptés…
ou rendre le travail à l’extérieur impossible, surtout en milieu urbain.
Il est possible que les mesures actuelles d’adaptation, malgré les améliorations permises par l’aide gouvernementale ou extérieure, soient insuffisantes pour prévenir les pertes au sein des ménages déjà appauvris.
Ces limites de l’adaptation peuvent créer des risques résiduels, dont le maintien des ménages démunis dans le cycle de la pauvreté, l’accélération de l’exode rural, le déclin des anciens modes de subsistance et la disparition des pratiques ancestrales et du patrimoine.
Même en déployant tous les moyens qui existent, il persistera des inégalités dans la capacité de s’adapter.
D’où l’importance de s’attaquer aux inégalités de développement sous-jacentes qui façonnent la vulnérabilité différentielle – par exemple l’accès à l’eau et la sécurité alimentaire – afin que « nul ne soit laissé de côté ».
Le GIEC a évalué de nombreuses options d’adaptation, dont beaucoup visent spécifiquement l’Afrique.
Plusieurs champs d’action se démarquent :
Un développement inclusif et durable évitera à des millions d’Africains d’être plongés dans l’extrême pauvreté par le changement climatique.
Les mesures d’adaptation sensibles au genre et fondées sur l’équité réduisent la vulnérabilité des groupes marginalisés dans de multiples secteurs.
La plus grande amélioration du bien-être peut découler d’investissements dans la réduction des risques climatiques qui s’adressent en priorité aux personnes marginalisées et à faible revenu, y compris celles qui vivent dans des établissements informels.
Les programmes de protection sociale peuvent accroître la résilience face aux chocs climatiques même s’ils ne visent pas spécifiquement ces risques.
La vulnérabilité peut être réduite par la protection sociale, la dotation en infrastructure et l’adoption de lois qui favorisent l’accès des personnes démunies et marginalisées à la sécurité et aux services de base.
L’engagement pris par l’Afrique du Sud de fournir des services de base en matière d’eau, d’électricité et d’assainissement en est un bon exemple.
La riche diversité des savoirs autochtones et locaux en Afrique peut procurer une solide assise à l’adaptation d’échelle locale.
Les systèmes d’alerte précoce appuient la prévention des catastrophes, la protection sociale et la gestion des risques dans le secteur alimentaire et sanitaire.
La dotation en infrastructure et la fourniture équitable de services de base peuvent réduire les risques climatiques et générer une épargne financière nette.
La gestion de l’eau améliore la sécurité de l’approvisionnement, l’assainissement et la lutte contre les sécheresses et les risques d’inondation.
Les pays et les communautés d’Afrique ne sont pas assurés comme il le faudrait face aux risques climatiques,
mais des régimes d’assurance basés sur les indices peuvent aider à transférer les risques et favoriser le relèvement. {AH21}
Outre les limites de l’adaptation dont nous avons parlé, il existe un risque de « maladaptation » – c’est-à-dire que les mesures d’adaptation pourraient avoir des conséquences préjudiciables.
Cela survient quand la réponse et l’adaptation à un risque dans un secteur reposent sur un compromis qui crée des risques dans un autre secteur.
Par exemple, la protection des forêts indigènes bénéficie à la biodiversité et atténue les émissions, mais le boisement – c’est-à-dire la plantation d’arbres sur des terres qui n’en possédaient pas, par exemple des prairies ou savanes ancestrales – nuit à la sécurité de l’eau et à la biodiversité.
Cela peut aussi augmenter le rejet de carbone par les incendies et la sécheresse.
Un autre exemple de maladaptation est celui des projets hydroélectriques qui aggravent les risques, car les changements de précipitations ont une incidence sur l’eau, l’énergie et la sécurité alimentaire qui accentuent les conflits entre les utilisateurs, y compris entre les pays. {AH22}
Notre évaluation montre que les facteurs technologiques, institutionnels et financiers entravent fortement la faisabilité de l’adaptation en Afrique.
« Les facteurs technologiques, institutionnels et financiers sont aussi des obstacles à la faisabilité de l’adaptation en Afrique. »
Nous avons maintenant la possibilité de renforcer l’adaptation de manière considérable.
Comment faire des choix éclairés en matière d’adaptation, plutôt que de juste tenter de faire face à la situation ?
Notre évaluation montre que parmi les conditions les plus propices à un développement qui favorise la résilience face au changement climatique figurent les données, les connaissances et les capacités, y compris l’éducation en matière climatique ; le financement, la gouvernance, le cadre législatif, les approches transsectorielles et l’adaptation fondée sur les écosystèmes.
La recherche sur le climat en Afrique se heurte encore à de graves difficultés : disponibilité et accès aux données, financement et encadrement.
Au cours des 30 dernières années, seulement 3,8 % des fonds de recherche sur le climat ont été consacrés à l’Afrique – et seulement 14,5 % de cette somme – un demi pour cent du total – sont allés à des institutions africaines, avec un faible nombre d’auteurs africains.
Cela réduit la capacité d’adaptation sur le continent.
Un financement accru au profit des partenaires africains et le contrôle direct de l’élaboration des recherches et de la dotation en ressources peuvent apporter des informations plus exploitables sur les risques climatiques et les options d’adaptation en Afrique.
Le GIEC a cerné de nombreuses lacunes sur le plan des données en Afrique, dont :
- résultats de modèles climatiques fiables (perturbés par les facteurs locaux)
- données sur le débit des cours d’eau
- données sur les eaux souterraines
- données sur les superficies brûlées
- analyses coûts-avantages des options d’adaptation en agriculture
- données sur la consommation d’animaux sauvages
- caractérisation du bétail africain
- données sur le stress post-traumatique et la dépression à la suite de catastrophes
- données sur les établissements informels
L’éducation et l’accès aux informations climatiques sont d’autres facteurs clés pour un développement favorisant la résilience face au changement climatique.
On a besoin d’informations climatiques qui répondent à la demande et sont adaptées au contexte (en agriculture et en santé, par exemple).
L’éducation climatique comprend le fait d’avoir entendu parler du changement climatique et de comprendre qu’il est causé – au moins en partie – par les activités humaines.
Entre un quart et deux tiers seulement des Africains ont entendu parler du changement climatique d’origine humaine.
Les causes et les conséquences du changement climatique, et la manière d’y réagir, sont généralement mal connues en Afrique.
Pour un développement qui favorise la résilience face au changement climatique, il faudrait :
- combler certaines des graves lacunes sur le plan des connaissances afin d’offrir une meilleure assise à l’action climatique en Afrique ;
- promouvoir ou soutenir les services d’information climatique axés sur la demande et adaptés au contexte, par exemple la fourniture d’informations utiles en agriculture ou en santé ;
- étendre l’éducation de la population sur le changement climatique.
Il faut des capacités pour exploiter les connaissances.
Pour bâtir des institutions fortes et souples, il faut
déployer des efforts à long terme afin de renforcer les capacités des agents qui financent, planifient et exécutent les mesures d’adaptation [et d’atténuation], pour qu’ils puissent prendre des décisions complexes dans un contexte d’incertitude, qu’il soit sectoriel ou intersectoriel. {AH26}
(exemples du Cap et des Seychelles tirés des notes des diapositives)
L’adaptation est rentable, mais les flux financiers annuels vers l’Afrique sont inférieurs de plusieurs milliards de dollars aux estimations les plus basses des coûts du changement climatique à court terme.
Les décaissements (sommes versées) sont faibles par rapport aux engagements (46 % seulement des engagements de 2014-2018 en faveur de l’adaptation ont été effectivement déboursés).
Des plans d’adaptation ne peuvent être exécutés faute de ressources.
Le fait de ne pas soutenir l’adaptation là où elle est nécessaire introduit des vulnérabilités dans les chaînes d’approvisionnement planétaires.
Les coûts de l’adaptation augmenteront rapidement avec le réchauffement.
Quelles sont les possibilités ?
- Augmenter les flux financiers, d’origine publique et privée, de plusieurs milliards de dollars par an
- Élargir l’accès direct aux fonds multilatéraux, développer davantage la filière de projets
- Transférer le financement, des activités de préparation à la mise en œuvre des projets
L’adaptation devra bénéficier d’un financement à taux réduit dans les contextes de faible revenu.
L’alignement de l’allègement de la dette souveraine sur les objectifs climatiques pourrait accroître le financement en réorientant le service de la dette vers la résilience climatique.
Le financement local est important : les villes qui ont le pouvoir de fixer leur budget peuvent stimuler des changements institutionnels.
Les structures de gouvernance les plus propices à un développement favorisant la résilience face au changement climatique sont inclusives et dirigées localement, associent tous les niveaux des pouvoirs publics, réduisent les inégalités, intègrent le changement climatique dans les plans de développement à long terme, mettent en œuvre les contributions déterminées au niveau national et encouragent la coopération transfrontière et le partage des bénéfices.
La mise en œuvre d’une politique d’adaptation s’appuie sur le cadre législatif en place.
L’intégration du changement climatique dans les lois facilite l’élaboration et l’exécution de mesures efficaces face à l’évolution du climat.
Les savoirs autochtones peuvent grandement aider à élaborer de bons textes législatifs à l’échelon local et national.
Un solide cadre législatif favorise la concertation au sein des pouvoirs publics, ancre les politiques, a une valeur symbolique et peut soutenir les flux de financement climatique.
La coopération transfrontière est importante. L’intégration régionale, la gouvernance coopérative et le partage des bénéfices sont cruciaux pour garantir les ressources et répondre efficacement au changement climatique.
L’adaptation fondée sur les écosystèmes peut réduire les risques climatiques tout en procurant des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux.
L’adaptation fondée sur les écosystèmes (par exemple la protection du littoral par les zones humides ou les mangroves) peut être moins coûteuse que l’infrastructure grise dans les établissements humains.
La population africaine est fortement tributaire des services écosystémiques : la protection et la restauration des écosystèmes, l’agriculture de conservation, la gestion durable des terres et la gestion intégrée des bassins versants peuvent contribuer à la résilience climatique.
Les problèmes et les possibilités qui accompagnent le changement climatique ne respectent malheureusement pas la démarcation entre les secteurs traditionnels. Des mécanismes doivent donc faciliter l’interaction et la collaboration entre les personnes qui œuvrent dans des domaines différents.
Les approches transsectorielles peuvent apporter des cobénéfices et éviter des dommages.
(exemples tirés de la diapositive)
Le GIEC montre que le changement climatique affecte déjà les populations, les cultures, le bétail et la nature en Afrique, surtout les plus vulnérables.
Il montre comment nous nous adaptons à ces changements, mais aussi les difficultés et les limites auxquelles nous nous heurtons.
Et il indique les transformations profondes et urgentes qui sont nécessaires dans tous les aspects de la société, pas seulement pour faire face aux défis, mais aussi pour faire des choix éclairés en matière d’adaptation [et d’atténuation] qui concordent avec les objectifs de développement durable.