1. Atsuko Sano, bijoux d'ombre et de lumière
Publié le 15 février 2013
par Isabelle Hossenlopp
Atsuko Sano, jeune créatrice japonaise de bijoux pour hommes, a présenté sa
collection à l'hôtel Park Hyatt à Paris en janvier pendant la Fashion Week.
Graphiques, superbes et déroutants, ils bousculent pour le moins notre conception
habituelle des bijoux pour hommes.
Au Japon où tout est signe, on ne peut s'empêcher de chercher du sens dans sa
collection, racontée par cinq idéogramme chinois qui se prononcent tous RIN et
évoquent le courage, la force, la beauté et l'éthique, allusion au code d'honneur des
samouraïs. Le motif sabre décliné en bagues, en broches de vestes ou en colliers et
les chevalières héraldiques sont là pour le rappeler.
Des anneaux fins, carrés, élancés, comme dessinés par un coup de sabre, côtoient
des bagues fortes et volumineuses, avec leur anneau asymétrique à pans coupés,
comme taillées à vif dans un métal sombre, ponctuellement illuminé de pierres
précieuses.Dans la collection Rin, on trouve aussi l'inspiration « robotique » avec des
motifs comme des blocs de pierre, météorites tombées du ciel après avoir été
sculptées par quelque céleste joaillier. La surprise vient de leur toucher très sensuel,
malgré leurs formes puissantes.
Sensuel aussi leur traitement de surface, noir, canon de fusil ou aluminium, brillant
ou brossé, lisse ou granité, comme dans cette longue «cravate » modulable et
détachable, véritable cascade de pavés d'argent mats et brillants, sertis de pierres
fines qui leur apportent couleur et éclat. Chez Atsuko Sano, le bijou est symbole de
force et de douceur, d'ombre et de lumière.
Atsuko a choisi la Fashion Week parce qu'elle est intimement persuadée que les
bijoux illustrent la mode. Elle a raison, ses bijoux sont puissants, ils ne sont pas là
juste pour orner, mais pour inventer une tenue. Ils précèdent la mode, ils l'inspirent.
Ils exaltent une personnalité, un style. Atsuko Sano est styliste autant que créatrice.
2. Pour les Japonais, à la fois si respectueux de leurs traditions et si osés dans leur
folie transgressive, les bijoux d'Atsuko Sano n'annoncent-ils pas la future tradition
des bijoux androgynes ?