Revue "What's Up Doc" n°26 - Mai Juin 2016
DE PAR LEUR STATUT, LES SYNDICATS DE JEUNES MÉDECINS NE PEUVENT PAS PRENDRE PART AUX NÉGOCIATIONS CONVENTIONNELLES. UNE SITUATION QUE CERTAINS TROUVENT NORMALE, MAIS QUE LES PRINCIPAUX INTÉRESSÉS SE SONT APPLIQUÉS À DÉNONCER AU COURS DES DERNIERS MOIS.
À l’heure où nous mettons sous presse, nous ne connaissons pas l’issue du feuilleton des négociations conventionnelles, qui tient la profession libérale en haleine depuis le mois de mars. Mais nous savons déjà une chose : certains jeunes médecins auraient aimé y participer davantage.
« Les jeunes demandent offi ciellement à l’ensemble des partenaires conventionnels d’être associés […] aux discussions en cours », écrivaient en mars dernier dans un communiqué commun l’ANEMF, l’ISNAR-IMG, l’ISNCCA, l’ISNI, ReAGJIR et le SNJMG*. « Ce n’est qu’avec la participation de ceux qui feront la médecine de demain que les conditions d’exercice en libéral pourront évoluer.»
Il n’y a qu’à gagner les élections
Et pourtant, c’est la loi de la convention : seuls prennent part aux négociations les syndicats dits représentatifs, c’est-à-dire ceux qui ont été jugés tels à la suite des élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS).
Alors si les jeunes médecins veulent participer, rien n’est plus simple : ils n’ont qu’à gagner les élections. C’est en substance le message du Dr Jean-Paul Ortiz : « Il y a 5 syndicats représentatifs, et il ne me paraît pas raisonnable d’ouvrir la porte à tous ceux qui réclament un siège », déclare le patron de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).
...
Histologie du Tube Digestif (Chapitre 2/3 de l'Histologie du l'appareil diges...
Négos conventionnelles les jeunes médecins doivent faire confiance à leur aînés.
1. Ah bon,
t’es
sûr?
DE PAR LEUR STATUT, LES SYNDICATS DE JEUNES MÉDECINS
NE PEUVENT PAS PRENDRE PART AUX NÉGOCIATIONS CONVENTIONNELLES.
UNE SITUATION QUE CERTAINS TROUVENT NORMALE, MAIS QUE LES PRINCIPAUX
INTÉRESSÉS SE SONT APPLIQUÉS À DÉNONCER AU COURS DES DERNIERS MOIS.
NÉGOS
CONVENTIONNELLES :
LES JEUNES MÉDECINS DOIVENT FAIRE
CONFIANCE À LEURS AÎNÉS
Adrien Renaud
What’s Up Doc? 26 mai-juin 201612
WUDmagazine
@WhatsUpDoc_mag[ ACTU ]
À l’heure où nous mettons sous presse, nous
ne connaissons pas l’issue du feuilleton des
négociations conventionnelles, qui tient la profession
libérale en haleine depuis le mois de mars. Mais
nous savons déjà une chose : certains jeunes
médecins auraient aimé y participer davantage.
« Les jeunes demandent officiellement à l’ensemble
des partenaires conventionnels d’être associés […]
aux discussions en cours », écrivaient en mars
dernier dans un communiqué commun l’ANEMF,
l’ISNAR-IMG, l’ISNCCA, l’ISNI, ReAGJIR et le
SNJMG*. « Ce n’est qu’avec la participation de
ceux qui feront la médecine de demain que les
conditions d’exercice en libéral pourront évoluer. »
Il n’y a qu’à gagner
les élections
E
t pourtant, c’est la loi de la convention :
seuls prennent part aux négociations
les syndicats dits représentatifs, c’est-à-dire
ceux qui ont été jugés tels à la suite des
élections aux Unions régionales des
professionnels de santé (URPS).
Alors si les jeunes médecins veulent participer,
rien n’est plus simple : ils n’ont qu’à gagner
les élections. C’est en substance le message
du Dr Jean-Paul Ortiz : « Il y a 5 syndicats
représentatifs, et il ne me paraît pas raisonnable
d’ouvrir la porte à tous ceux qui réclament
un siège », déclare le patron de la Confédération
des syndicats médicaux français (CSMF).
Oùsontlesremplaçants?
S
auf que les choses ne sont pas si simples.
« Il se trouve qu’une grande partie de notre
électorat potentiel, à savoir les remplaçants,
ne peut pas voter aux URPS », explique le
Dr Émilie Frelat, présidente du SNJMG.
Une situation que certains ne sont pas loin
de comparer à un déni de démocratie.
« La place des remplaçants dans
le système de santé est
importante, et il serait
logique qu’ils soient
représentés », souligne le
Dr Jacques-Olivier Dauberton,
président du ReAGJIR.
2. Les structures jeunes reçues en haut lieu
À la suite de leur coup de gueule, les représentants des structures jeunes ont été reçus au plus haut niveau
dans le cadre des négociations conventionnelles : une fois par la Ministre de la Santé, et deux fois par
le Directeur de l’Assurance Maladie. Deux rendez-vous dont ces représentants sont ressortis confiants.
« Ils ont bien entendu nos propositions, ils ont paru intéressés », raconte Émilie Frelat, du SNJMG.
Les structures jeunes ont par ailleurs assisté à trois séances de négociations, à titre d’observateurs.
Insuffisant à leurs yeux, mais c’est un bon début. « On ne demande pas à signer la convention, on demande
juste à donner notre avis sur un certain nombre de points », explique Jacques-Olivier Dauberton, de ReAGJIR.
Et c’est ce qu’ils ont eu l’occasion de faire… en attendant mieux.
mai-juin 2016 What’s Up Doc? 26 13
[ ACTU ]
Et pourquoi ne
pas s’investir
chez les séniors?
L
a voie électorale leur étant fermée, les jeunes
médecins disposent d’une autre option
pour être représentés aux négos
conventionnelles : s’investir dans les
structures dites « séniors ». C’est le choix
qu’a par exemple fait le Dr Mickaël Riahi, ancien
président du SNJMG devenu membre du bureau
de la section « Jeunes Médecins » de la CSMF.
Une décision qui le satisfait pleinement.
« À la CSMF Jeunes Médecins, on peut porter
des idées, mais dans l’échange avec des médecins
qui ont davantage d’expérience », indique-t-il.
Du point de vue du SNJMG toutefois, il y a trop
de différences entre les revendications portées par
les jeunes médecins et celles que mettent en avant
les séniors. « La grande ligne de fracture, c’est le
mode de rémunération », explique Émilie Frelat.
Même son de cloche côté ReAGJIR. On y considère
que l’augmentation du C, véritable graal des séniors,
ne doit pas être le but ultime de toute action
syndicale : « Nous défendons depuis longtemps
une diversification des rémunérations et
notamment une augmentation de la part
forfaitaire », rappelle Jacques-Olivier Dauberton.
La question de la
représentativité
M
ais pour Mickaël Riahi, ces
revendications ne sont pas
représentatives des préoccupations
des jeunes médecins. « Le SNJMG
et ReAGJIR ont tendance à oublier
les jeunes spécialistes, ou les jeunes généralistes
qui n’ont pas forcément envie de s’installer en
maison de santé », tacle ce généraliste qui a pourtant
monté un pôle de santé. « Il ne faut pas oublier
que les jeunes médecins sont aussi représentés par
les jeunes qui militent dans les syndicats séniors ».
Jeune médecin,
choisis
ton camp!
* Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF),
Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de
médecine générale (ISNAR-IMG), Intersyndicat national des chefs de
clinique et assistants (ISNCCA), Intersyndicat national des internes (ISNI),
Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants
(ReAGJIR), Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG).