1. Liberté
Jeudi 6 août 2015
www.libertebonhomme.fr 29
Dix regards sur le festivalSans eux, il n’y aurait pas de semaine acadienne, ils sont bénévoles, artistes, responsable de la sonorisation… Ils évoquent en
quelques mots ce que représente ce festival.
Arnaud Blin, prési-
dent de la semaine aca-
dienne
« La semaine acadienne,
c’est une histoire qui débute
en 2004. Avec des images, des
voix, celles de vétérans acadiens
qui, dans le documentaire «Une
si jolie petite plage», racontent
ce qu’ils vécurent le 6 juin 1944
lorsqu’ils débarquèrent sur la
plage de Bernières-sur-mer,
avec le North Shore regiment du
Nouveau-Brunswick, pour libérer
Saint-Aubin-sur-mer.
Jusque-là, rares étaient ceux
qui connaissaient leur histoire,
que ce soit au Canada ou en
France. Une injustice, tant leur
sacrifice fut grand, que nous
avons voulu réparer en créant le
festival «La Semaine Acadienne»
en 2006. Pour que, en partant
des liens du sang qui unissent
les habitants de la côte de Nacre
à ces hommes, de plus en plus
personnes découvrent cette his-
toire trop longtemps oubliée et,
également, ce qu’est l’Acadie
d’aujourd’hui.
Dix ans après, une partie du
chemin a été effectuée. Chaque
année, le festival attire un public
de plus en plus large, heureux de
venir à la rencontre de ces Aca-
diens si éloignés par la distance,
mais si proches par la langue et
l’histoire. Une tendance que le
développement des liens avec
Courseulles, à l’occasion de cette
dixième édition, devrait encore
accentuer. Mais, quoi qu’il en
soit, nous avons d’ores et déjà
une fierté ; avoir permis à l’un
de ces héros, M. Arthur Haché,
de recevoir le 14 juillet 2011, la
légion d’honneur »
F r é d é r i c
Pouille, maire de
Courseulles. Notre
ville et le Centre Juno
Beach sont déjà par-
tenaires de cet événe-
ment depuis plusieurs
années. Mais cette
année, pour la 10e
édition, Courseulles
participe pleinement à
l’aventure. Nous nous
réjouissons de cette
nouvelle collaboration
car cette manifesta-
tion est très appréciée
et remporte un vrai
succès. Nous sommes
donc honorés et ravis
d’accueillir les Acadiens et de vivre au rythme de cette région pen-
dant une semaine. C’est une occasion unique de fédérer toutes les
forces vives de notre territoire qui interviennent dans les domaines
du tourisme, de l’animation mais aussi du devoir de mémoire. La
semaine acadienne est un événement de grande qualité et une
manifestation phare pour l’ensemble de notre territoire dans le-
quel Courseulles a un rôle à jouer.
André Boucly. Son grand-père a combattu en Normandie,
avec sa mère, il est venu plusieurs fois à la semaine acadienne.
« C’est un lien permanent avec beaucoup d’amis acadiens. On y
rencontre des artistes, des officiers du pays. C’est une semaine de
fête qui permet de renouer les liens. »
Bernadette Taupy, bénévole et photographe de
la semaine acadienne. « La Semaine Acadienne a permis
de créer des liens entre les générations, entre les habitants de St
Aubin qui sont devenus bénévoles mais aussi avec nos «cousins»
Acadiens que nous avons appris à connaitre et à apprécier. Le
festival nous a également donné l’occasion de rencontrer à plu-
sieurs reprises, Arthur Haché, vétéran du North Shore Régiment
qui débarqua le 6 juin 1944.
Tout savoir sur le festival
Le site internet du festival :
www.semaineacadienne.net
La page facebook du festi-
val : https://www.facebook.
com/SemaineAcadienne
Didier Alexandre, traiteur à Saint Aubin-sur-
Mer. Il prépare les repas pour tous les artistes ainsi que celui du
dîner de clôture. Depuis 5 ans, il accueille également de mai à
août un stagiaire acadien dans son établissement. « Le festival est
important car il marque notre respect pour les anciens. Tous les
ans, je prends un stagiaire acadien. C’est une fête amicale, il y a
une bonne entente entre nous et les Acadiens. C’est un festival
de partage. »
Jacques Doll, peintre.
Saint Aubinais, il était présent
le jour J. Peintre autodidacte,
il a dessiné tous les portraits
pour l’exposition «Ils ont vu le
Débarquement», peint l’abé-
cédaire acadien, dessiné tous
les panneaux pour l’exposition
«Arthur Haché, histoire d’une
famille acadienne», présentée à
Courseulles cet été. « Pour moi,
ce festival est très important.
J’étais présent lors du Débar-
quement. Les premiers soldats
que nous avons vus étaient des
Acadiens. Leur rendre hom-
mage c’est essentiel. »
Félix Cassigneul, Tailleville. Son père était présent
le jour J. Il assiste depuis le début au festival aide beaucoup en
coulisses. Pour la petite histoire, c’est lui, par exemple, qui amène
toutes les casseroles et autres objets pour le tintamarre du 15
août ! « Je fais tout ça en mémoire du Débarquement et en hom-
mage aux Acadiens qui ont débarqué à Saint-Aubin. C’est une tra-
dition, qu’il faut poursuivre même s’il ne reste plus qu’un vétéran
acadien encore en vie : Arthur Haché. C’est aussi important parce
que c’est festif !
Gerry Boudreau, mu-
sicien acadien. Il a parti-
cipé à toutes les éditions du
festival. Il habite aujourd’hui en
France dans le Périgord. « Pour
un Acadien, c’est important
d’avoir un festival dédié ici en
Normandie et nous en sommes
très reconnaissants. »
10 ans déjà…
« Ce festival, c’est la seule
chose qu’il nous reste. » Les
mots sont d’Arthur Haché joint
cette semaine par téléphone.
Le vétéran acadien, médaillé de
la légion d’honneur en 2011 a
débarqué le 6 Juin à Saint-Au-
bin-sur-Mer. Il ne pourra faire
le déplacement à l’occasion de
cette 10e
édition du festival la
semaine acadienne, mais aussi
brève qu’elle soit, la phrase ré-
sume selon nous toute l’impor-
tance de ce festival sur la Côte
de Nacre.
La semaine acadienne fête
donc cette année sa 10e
édition.
Partenaire depuis le début, Liber-
té se devait de s’associer aux or-
ganisateurs pour vous proposer
4 pages qui vous permettent de
découvrir sous plusieurs facettes
les perles rares de ce festival qui
réunit artistes et des passionnés
de l’Acadie. Bravo à tous les
bénévoles et à leur président
Arnaud Blin qui au fil des années
permettent aux locaux comme
aux touristes nombreux en ce
mois d’août sur la Côte de Nacre
de se pencher sur l’histoire com-
mune entre nos deux contrées.
Les Acadiens sont fiers de venir
en Normandie, soyons fiers de
les recevoir !
Bonne lecture et bonne se-
maine acadienne à tous
Murielle BOUCHARD
Marie Jo Thério, chanteuse acadienne du Nou-
veau Brunswick. Ça reste pour les acadiens un trésor inédit
de mémoire. C’est très fort et essentiel à revisiter. Mon premier
rapport à la France, ce n’était pas la tour Eiffel ou autres, mais le
Débarquement. Mon oncle, qui a débarqué, est enterré au cime-
tière de Breteville-sur-Laize. Il avait eu envie d’aller défendre les
Français. C’est un côté réparateur de mémoire pour les acadiens
et les gens de Saint-Aubin qui ont vécu le Débarquement. (Deux
des oncles de la chanteuse débarquèrent le 6 juin sur la plage de
Juno Beach. Elle a composé une chanson en hommage à celui qui
fut tué en août 1944).
Jerome Oeil de
Saleys, gère la sono-
risation. Depuis le début
de l’aventure la société Télé-
maque, un groupement d’in-
génieurs du son, s’occupe de
cette partie pour le festival. J’y
participe depuis 4 ans et très
franchement c’est toujours un
plaisir. D’abord parce que les
Acadiens sont vraiment aussi
sympas qu’on le dit. On a tra-
vaillé avec des pointures de la
chanson là-bas et ils restent
très simples. Côté public, c’est
aussi très chaleureux, les gens
se mettent très vite dans l’ambiance. Cette année, nous aurons
donc plus de concerts à Courseulles, salle de la Mer, je pense que
ça devrait être plus simple pour la technique : on aura moins de
choses à déménager et pour le public ce sera plus sympa.