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Sa Sartiglia   Oristano   Federica Carta
Sa Sartiglia Sa Sartiglia (Sartilla ou Sartilia) est une course à l'étoile  d'origine médiévale (1358) qui se déroule le dernier dimanche et le mardi du carnaval à Oristano. C'est l'une des formes les plus spectaculaires et chorégraphiques du carnaval en Sardaigne. Souvenirs estompés de batailles et croisades, des couleurs espagnoles, des échos de noblesse déchue et des costumes agro pastorals .
Origine du nom Le mot Sartiglia ou Sartilla (comme on disait à Oristano) dérive de la Sortija castillan, qui à son tour dérive du mot latin « sorticola », anneau, diminutif de sort, chance. Dans le sens que cette course est une course à  l'étoile, mais elle est aussi en partie liée au sort. Un événement donc, où il est facile de trouver des échos d' anciens rites agraires à travers lesquels le peuple demandait aux dieux la fertilité de la terre et l'abondance de la  récolte.
Les protagonistes de Sa Sartiglia
Les guildes Les guildes sont les antiques corporations des arts et métiers. Le mot « Gremio » dérive de rester «dans le ventre", qui est donc sous la protection d'un ou plusieurs saints patrons.  À  Oristano au XIXe siècle ont été actifs sept guildes: celle des maçons, des cordonniers, des maréchaux-ferrants, des charpentiers, des tailleurs et des agriculteurs. Aujourd'hui, il existe encore la guilde des agriculteurs sous la protection de saint Jean-Baptiste, celle des charpentiers, sous la protection de saint Joseph et celle des maçons  sous la protection de Sainte-Lucie. C'est la guilde des agriculteurs qui est chargée de l'organisation de la Sartiglia qui se déroule le dimanche, tandis que les charpentiers organisent la course qui a lieu le mardi. Les deux guildes sont les gardiens de la tradition et il leur incombe d'assurer la performance quelque soit les conditions climatiques, le développement économique et social. Leurs activités ont lieu toute l'année. Durant la fête du saint patron sont nommés les officiers et  s'Oberaju Majore (ou Majoral), qui a la tâche de choisir  qui sera « su Cumponidori ».
Su Cumponidori Le dimanche Sa Sartiglia est placée sous la protection de saint Jean-Baptiste, et celle du mardi, organisée par la Guilde des charpentiers, sous la protection de saint Joseph. Mais le seul vrai héro de la manifestation est : Su Cumponidori et son masque androgyne. Tout commence avec l' adoubement  en public du Cumponidori effectué par les jeunes filles en costume traditionnel et il s'agit de  l'un des rituels les plus impénétrables de la tradition sarde.
 
Tambours et Trompettes Depuis l'origine des joutes chevaleresques chaque moment est ponctué par les rythmes des tambours et des trompettes.  Chaque étape a son sens, et a été transmise depuis des siècles et apprise par cœur. Le son des tambours et des trompettes, met en garde contre la descente sur la piste d'un cavalier, invitant ainsi à dégager la route pour éviter les accidents. Depuis 1861, des clairons jouent les six premières notes du Royaume d’Italie pour respecter la volonté de Sa Majesté le Roi Vittorio Emanuele II, qui fut le premier à participer à la Sartiglia.
 
Les moments de Sa Sartiglia
Chandeleur L'organisation de la randonnée par les coureurs et les guildes, dure la plupart de l'année, mais c'est le 2 Février , le jour de la fête de la Chandeleur, que a lieu le premier acte officiel en vue de l'événement. Le matin du 2 Février, les représentants des guildes vont à la messe dans leur église de San Giovanni dei Fiori et les paysans dans la cathédrale des charpentiers. Au cours de la cérémonie religieuse, les bougies sont bénies et la plus grande qui est richement décorée de fleurs et ornée de rubans est réservée à Su Cumponidori. Après la cérémonie, le président de la guilde, accompagné par les plus hautes autorités de cette dernière, se rend à la maison de Su Cumponidori choisi et en tenant dans ses mains la bougie votive, il communique officiellement à toute la ville le nom de la personne qui aura l'honneur d'  être su cumponidori. Cependant , ces dernières années, le nom de l'élu est comuniqué  quelques mois avant la Chandeleur, en particulier pour des raisons d'organisation, mais la cérémonie n'a pas perdu sa solennité et c'est toujours un moment excitant.
L’interdiction Pendant de nombreux siècles, les activités des crieurs publics ont été l'une des principales sources d'information de toute une communauté. La figure de l’héraut à cheval et  la lecture de l'annonce sont aujourd'hui les premiers actes de la journée de la Sartiglia. L'annonce est donnée le matin de la course, et le mardi suivant, en partant de Piazza Eleonora. Le crieur public, accompagné par les évêques portant les insignes de la ville, et par des tambours et des trompettes, à travers les rues de la vieille ville, a atteint les villages plus proches, et, s'arrêtant dans les principaux carrefours, effectue la lecture de l'annonce de la prochaine course. La ville invite les coureurs et les pouvoirs publics, à venir regarder la course, à venir à «sa seu de Santa Maria» ou sur la place face à la cathédrale de l'archidiocèse de Arborea. L’héraut comunique l'heure du début,le nom des gagnants des concours et les prix réservés aux coureurs qui, selon la coutume antique, vont tenter de ganer la course par le biais de tests d'habileté à l'épée et à la lance. Il communique également la disposition de tous les coureurs qui y participent.
 
L’adoubement Su Cumponidori choisi est présenté, accompagné par un orchestre de tambours et de trompettes, vêtu d'un T-shirt blanc, short et bottes de cuir. Accompagné par le son des launeddas il doit s'assoir sur une table (Sa Mesita) qui sera portée jusqu' à l'intérieur de la salle, pleine de blé et de fleurs.  À p artir de ce moment Su Cumponidori ne peut plus toucher le sol. Tout contact direct avec la Grande Mère doit être évitée afin qu'il puisse conserver la pureté nécessaire pour courir et gagner. Ce sont sas Massajeddas qui habillent Su Cumponidori  (jeunes filles en costume sarde), guidées par leur professeur, sa Massaja Manna. Il s'agit d'un long rituel suivi en silence par un petit nombre de personnes et dont les principales étapes sont mises en évidence par une grande fanfare, roulement de tambour et  applaudissements, dont le point culminant est le moment où le masque est cousue sur le visage.  À la fin Su Cumponidori, coiffé d'un cylindre noir sur la  tête et v êtu d' un châle, d' une chemise, d'un gilet  en dentelle et d' une ceinture en cuir, monte à cheval et prend sa pipia de maju.
 
La course à l'Étoile  Su  Cumponidori, précédé d'un défilé vêtu en costume traditionnel sarde, des membres de la guilde et des tambours et des trompettes, de même que de ses lieutenants su Segundu Cumponi et su Tertzu Cumponi, se trouve à la tête de 117 cavaliers masqués sur le dos de chevaux richement attelés, et va à la Via Duomo. Ici, après avoir béni la foule qui l'attend, il donne “sa pipia de Maju” à  s'Oberaju  Majore pour reçevoir l'épée avec laquelle il effectuera un contr ô le de la hauteur de l' étoile qui a été accrochée.  Puis il se lancera au galop, l'épée tendue pour tenter d'enfiler les étoiles. Une fois satisfait du nombre d'étoiles il rendra l'épée à s’Oberaju Majore et en échange il recevra  “su stocu” avec lequel il va essayer à nouveau  de prendre l’étoile.   Puis, en tenant une autre fois dans ses mains “sa pipia de Maju”, il va lancer le cheval au galop et  bénir la foule avec de grands gestes: c' est sa Remada, qui est aussi la conclusion de la course à l'étoile.  À ce moment là  la procession  se déplace vers la rue Mazzini, le long de laquelle seront exécutées les courses en équilibre sur deux ou plus chevaux.
 
Les  courses en équilibre Tous les coureurs partent au galop du porche qui s'ouvre au début de la rue Mazzini, , à l'exception  du Cumponidoris (qui ne peut pas risquer une chute de cheval et ainsi compromettre son caractère sacré). Ils effectuent des cascades casse-cou  sur le dos leurs chevaux, jusqu'à ce que les conditions d'éclairage le permettent. C'est ici que pour la plupart d'entre eux, sont mises en évidence des qualités telles que le courage, les compétences équestres et la symbiose homme-chevaux  assume une importance primordiale . C'est la partie la plus spectaculaire de la course, et un jury évalue les  performances.
 
Déshabillage À la fin de la course Su Cumponidori salue la foule avec une autre bénédiction qu'il effectue couché sur le cheval au galop, désormais assisté par ses lieutenants qui tiennent les rênes. Le cortège se rend à l'endroit même où quelques heures plus tôt on avait célébré le rite de l’adoubement . Ici, toujours à cheval, il s'approche de la table, en prenant soin de ne pas descendre de la selle en touchant le sol et sas Massajeddas doivent lui enlever les vêtements qui ont fait de lui un demi-dieu .  Le cavalier qui, pour un jour, a été le roi de la ville, reçoit des applaudissements et la foule boit en son honneur. Contrairement à l'adoubement, le déshabillage est généralement ouvert à tous.
 
Les symboles de Sa Sartiglia
L’étoile La tradition veut que l'anneau original a continué à être utilisé pour la course depuis 1543. Pour sa suspension on utilisait un morceau de fil de fer fin jusqu'à ce que, un plombier, Maistru Busciuca, y a soudé un crochet. Ezéchiele Urpis a par la suite inventé l'étoile.   La première étoile avait un diamètre de 8 cm et un trou central de taille très petite.  La taille de l'étoile est demeurée inchangée jusqu'en 1955, lorsque l'office du tourisme local a décidé d'augmenter la taille du trou de l'étoile ainsi que le nombre d'étoiles .  L'étoile est un symbole de bonne chance et de fertilité, voilà pourquoi  dans le public, il y a beaucoup de gens qui se pressent pour la toucher.
 
L'épée et  « su stocu » «   Su stocu » est obtenu à partir d'un poteau en bois.  Étant donné que cette espèce de lance est difficile à manier, il est donc aussi plus compliqué de centrer l'étoile et y parvenir est considéré comme un signe de grand talent. Voilà pourquoi des applaudissements spéciaux sont accordés aux Cumponidori qui ont réussi à centrer l'étoile à la fois soit avec l'épée que avec « su stocu », et ils ont eu ainsi l'honneur de gagner l'étoile d'or.
Sa pipia de Maju   «  Sa pipia de Maju » (la petite fille de mai), est une sorte de sceptre qui symbolise l'arrivée du printemps et, par conséquent, de la fertilité. Les deux extrémités sont composées de bouquets de violettes qui, avec quelques heures de travail, sont combinés avec un bouquet de pervenches enveloppés dans un linge de ruban vert qui sert de poignée robuste. En la brandissant « su cumponidori » exprime son autorité et, avec de grands gestes en forme de croix, il donne sa bénédiction.
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Sa sartiglia +carta federica

  • 1. Sa Sartiglia Oristano Federica Carta
  • 2. Sa Sartiglia Sa Sartiglia (Sartilla ou Sartilia) est une course à l'étoile d'origine médiévale (1358) qui se déroule le dernier dimanche et le mardi du carnaval à Oristano. C'est l'une des formes les plus spectaculaires et chorégraphiques du carnaval en Sardaigne. Souvenirs estompés de batailles et croisades, des couleurs espagnoles, des échos de noblesse déchue et des costumes agro pastorals .
  • 3. Origine du nom Le mot Sartiglia ou Sartilla (comme on disait à Oristano) dérive de la Sortija castillan, qui à son tour dérive du mot latin « sorticola », anneau, diminutif de sort, chance. Dans le sens que cette course est une course à l'étoile, mais elle est aussi en partie liée au sort. Un événement donc, où il est facile de trouver des échos d' anciens rites agraires à travers lesquels le peuple demandait aux dieux la fertilité de la terre et l'abondance de la récolte.
  • 4. Les protagonistes de Sa Sartiglia
  • 5. Les guildes Les guildes sont les antiques corporations des arts et métiers. Le mot « Gremio » dérive de rester «dans le ventre", qui est donc sous la protection d'un ou plusieurs saints patrons. À Oristano au XIXe siècle ont été actifs sept guildes: celle des maçons, des cordonniers, des maréchaux-ferrants, des charpentiers, des tailleurs et des agriculteurs. Aujourd'hui, il existe encore la guilde des agriculteurs sous la protection de saint Jean-Baptiste, celle des charpentiers, sous la protection de saint Joseph et celle des maçons sous la protection de Sainte-Lucie. C'est la guilde des agriculteurs qui est chargée de l'organisation de la Sartiglia qui se déroule le dimanche, tandis que les charpentiers organisent la course qui a lieu le mardi. Les deux guildes sont les gardiens de la tradition et il leur incombe d'assurer la performance quelque soit les conditions climatiques, le développement économique et social. Leurs activités ont lieu toute l'année. Durant la fête du saint patron sont nommés les officiers et s'Oberaju Majore (ou Majoral), qui a la tâche de choisir qui sera « su Cumponidori ».
  • 6. Su Cumponidori Le dimanche Sa Sartiglia est placée sous la protection de saint Jean-Baptiste, et celle du mardi, organisée par la Guilde des charpentiers, sous la protection de saint Joseph. Mais le seul vrai héro de la manifestation est : Su Cumponidori et son masque androgyne. Tout commence avec l' adoubement en public du Cumponidori effectué par les jeunes filles en costume traditionnel et il s'agit de l'un des rituels les plus impénétrables de la tradition sarde.
  • 7.  
  • 8. Tambours et Trompettes Depuis l'origine des joutes chevaleresques chaque moment est ponctué par les rythmes des tambours et des trompettes. Chaque étape a son sens, et a été transmise depuis des siècles et apprise par cœur. Le son des tambours et des trompettes, met en garde contre la descente sur la piste d'un cavalier, invitant ainsi à dégager la route pour éviter les accidents. Depuis 1861, des clairons jouent les six premières notes du Royaume d’Italie pour respecter la volonté de Sa Majesté le Roi Vittorio Emanuele II, qui fut le premier à participer à la Sartiglia.
  • 9.  
  • 10. Les moments de Sa Sartiglia
  • 11. Chandeleur L'organisation de la randonnée par les coureurs et les guildes, dure la plupart de l'année, mais c'est le 2 Février , le jour de la fête de la Chandeleur, que a lieu le premier acte officiel en vue de l'événement. Le matin du 2 Février, les représentants des guildes vont à la messe dans leur église de San Giovanni dei Fiori et les paysans dans la cathédrale des charpentiers. Au cours de la cérémonie religieuse, les bougies sont bénies et la plus grande qui est richement décorée de fleurs et ornée de rubans est réservée à Su Cumponidori. Après la cérémonie, le président de la guilde, accompagné par les plus hautes autorités de cette dernière, se rend à la maison de Su Cumponidori choisi et en tenant dans ses mains la bougie votive, il communique officiellement à toute la ville le nom de la personne qui aura l'honneur d' être su cumponidori. Cependant , ces dernières années, le nom de l'élu est comuniqué quelques mois avant la Chandeleur, en particulier pour des raisons d'organisation, mais la cérémonie n'a pas perdu sa solennité et c'est toujours un moment excitant.
  • 12. L’interdiction Pendant de nombreux siècles, les activités des crieurs publics ont été l'une des principales sources d'information de toute une communauté. La figure de l’héraut à cheval et la lecture de l'annonce sont aujourd'hui les premiers actes de la journée de la Sartiglia. L'annonce est donnée le matin de la course, et le mardi suivant, en partant de Piazza Eleonora. Le crieur public, accompagné par les évêques portant les insignes de la ville, et par des tambours et des trompettes, à travers les rues de la vieille ville, a atteint les villages plus proches, et, s'arrêtant dans les principaux carrefours, effectue la lecture de l'annonce de la prochaine course. La ville invite les coureurs et les pouvoirs publics, à venir regarder la course, à venir à «sa seu de Santa Maria» ou sur la place face à la cathédrale de l'archidiocèse de Arborea. L’héraut comunique l'heure du début,le nom des gagnants des concours et les prix réservés aux coureurs qui, selon la coutume antique, vont tenter de ganer la course par le biais de tests d'habileté à l'épée et à la lance. Il communique également la disposition de tous les coureurs qui y participent.
  • 13.  
  • 14. L’adoubement Su Cumponidori choisi est présenté, accompagné par un orchestre de tambours et de trompettes, vêtu d'un T-shirt blanc, short et bottes de cuir. Accompagné par le son des launeddas il doit s'assoir sur une table (Sa Mesita) qui sera portée jusqu' à l'intérieur de la salle, pleine de blé et de fleurs. À p artir de ce moment Su Cumponidori ne peut plus toucher le sol. Tout contact direct avec la Grande Mère doit être évitée afin qu'il puisse conserver la pureté nécessaire pour courir et gagner. Ce sont sas Massajeddas qui habillent Su Cumponidori (jeunes filles en costume sarde), guidées par leur professeur, sa Massaja Manna. Il s'agit d'un long rituel suivi en silence par un petit nombre de personnes et dont les principales étapes sont mises en évidence par une grande fanfare, roulement de tambour et applaudissements, dont le point culminant est le moment où le masque est cousue sur le visage. À la fin Su Cumponidori, coiffé d'un cylindre noir sur la tête et v êtu d' un châle, d' une chemise, d'un gilet en dentelle et d' une ceinture en cuir, monte à cheval et prend sa pipia de maju.
  • 15.  
  • 16. La course à l'Étoile Su Cumponidori, précédé d'un défilé vêtu en costume traditionnel sarde, des membres de la guilde et des tambours et des trompettes, de même que de ses lieutenants su Segundu Cumponi et su Tertzu Cumponi, se trouve à la tête de 117 cavaliers masqués sur le dos de chevaux richement attelés, et va à la Via Duomo. Ici, après avoir béni la foule qui l'attend, il donne “sa pipia de Maju” à s'Oberaju Majore pour reçevoir l'épée avec laquelle il effectuera un contr ô le de la hauteur de l' étoile qui a été accrochée. Puis il se lancera au galop, l'épée tendue pour tenter d'enfiler les étoiles. Une fois satisfait du nombre d'étoiles il rendra l'épée à s’Oberaju Majore et en échange il recevra “su stocu” avec lequel il va essayer à nouveau de prendre l’étoile. Puis, en tenant une autre fois dans ses mains “sa pipia de Maju”, il va lancer le cheval au galop et bénir la foule avec de grands gestes: c' est sa Remada, qui est aussi la conclusion de la course à l'étoile. À ce moment là la procession se déplace vers la rue Mazzini, le long de laquelle seront exécutées les courses en équilibre sur deux ou plus chevaux.
  • 17.  
  • 18. Les courses en équilibre Tous les coureurs partent au galop du porche qui s'ouvre au début de la rue Mazzini, , à l'exception du Cumponidoris (qui ne peut pas risquer une chute de cheval et ainsi compromettre son caractère sacré). Ils effectuent des cascades casse-cou sur le dos leurs chevaux, jusqu'à ce que les conditions d'éclairage le permettent. C'est ici que pour la plupart d'entre eux, sont mises en évidence des qualités telles que le courage, les compétences équestres et la symbiose homme-chevaux assume une importance primordiale . C'est la partie la plus spectaculaire de la course, et un jury évalue les performances.
  • 19.  
  • 20. Déshabillage À la fin de la course Su Cumponidori salue la foule avec une autre bénédiction qu'il effectue couché sur le cheval au galop, désormais assisté par ses lieutenants qui tiennent les rênes. Le cortège se rend à l'endroit même où quelques heures plus tôt on avait célébré le rite de l’adoubement . Ici, toujours à cheval, il s'approche de la table, en prenant soin de ne pas descendre de la selle en touchant le sol et sas Massajeddas doivent lui enlever les vêtements qui ont fait de lui un demi-dieu . Le cavalier qui, pour un jour, a été le roi de la ville, reçoit des applaudissements et la foule boit en son honneur. Contrairement à l'adoubement, le déshabillage est généralement ouvert à tous.
  • 21.  
  • 22. Les symboles de Sa Sartiglia
  • 23. L’étoile La tradition veut que l'anneau original a continué à être utilisé pour la course depuis 1543. Pour sa suspension on utilisait un morceau de fil de fer fin jusqu'à ce que, un plombier, Maistru Busciuca, y a soudé un crochet. Ezéchiele Urpis a par la suite inventé l'étoile. La première étoile avait un diamètre de 8 cm et un trou central de taille très petite. La taille de l'étoile est demeurée inchangée jusqu'en 1955, lorsque l'office du tourisme local a décidé d'augmenter la taille du trou de l'étoile ainsi que le nombre d'étoiles . L'étoile est un symbole de bonne chance et de fertilité, voilà pourquoi dans le public, il y a beaucoup de gens qui se pressent pour la toucher.
  • 24.  
  • 25. L'épée et « su stocu » «   Su stocu » est obtenu à partir d'un poteau en bois. Étant donné que cette espèce de lance est difficile à manier, il est donc aussi plus compliqué de centrer l'étoile et y parvenir est considéré comme un signe de grand talent. Voilà pourquoi des applaudissements spéciaux sont accordés aux Cumponidori qui ont réussi à centrer l'étoile à la fois soit avec l'épée que avec « su stocu », et ils ont eu ainsi l'honneur de gagner l'étoile d'or.
  • 26. Sa pipia de Maju   «  Sa pipia de Maju » (la petite fille de mai), est une sorte de sceptre qui symbolise l'arrivée du printemps et, par conséquent, de la fertilité. Les deux extrémités sont composées de bouquets de violettes qui, avec quelques heures de travail, sont combinés avec un bouquet de pervenches enveloppés dans un linge de ruban vert qui sert de poignée robuste. En la brandissant « su cumponidori » exprime son autorité et, avec de grands gestes en forme de croix, il donne sa bénédiction.
  • 27. Fine