1. Sévices
La lumière s’allume crue
Elle est disposée nue
Sans défense, livrée
Sur cette table, comme cernée
Tout autour les instruments
Méticuleusement alignés.
Leur terrible banalité
Envoie un message dément.
Scies affinées et luisantes
Aux dents aigues et clous
Bien rangés de toutes tailles
Sont prêts en ordre de bataille ;
D’autres outils plus barbares
Attendent dans un placard
Comme pour mieux ajouter
L’angoisse d’un destin meurtrier.
L’homme est là, en bon ouvrier
Il prend son temps, en sifflotant
Il a sur Elle un regard gourmand.
Son œil brille, les mains agitées ,
Il règle la hauteur, les fixations,
S’affaire dans l’armoire, ressort
L’instrument en main, le branche
S’extasie au son strident de l’outil.
Elle est là, attendant le supplice,
Pas un cri encore, juste l’angoisse.
En professionnel, juge les crevasses
Apprécie le galbe, jauge avec délice.
En vrombissant la machine avance
Encore quelques millimètres, un soupir.
La chaleur des lames se fait sentir,
Affutées, en folle attaque, elles dansent …
Une nuée de fines particules jonche
le sol ……
Chériiiiiiiiiiieee, viens voir la belle planche !!!!!