LEÇON 248 – Quoi que ce soit qui souffre ne fait pas partie de moi.
Chapitre 31 - V. Concept de soi versus Soi
1. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (1)
L’apprentissage du monde est bâti sur
un concept de soi ajusté à la réalité du
monde. Il lui va bien. Car c’est une
image qui convient à un monde
d’ombres et d’illusions. Il est ici chez
lui, où ce qu’il voit ne fait qu’un avec
lui. C’est à la construction d’un
concept de soi que sert
l’apprentissage du monde. Tel est son
but : que tu viennes sans un soi, et
que tu en fasses un au fur et à
mesure. Et au moment où tu atteins la
«maturité», tu l’as perfectionné, pour
traiter le monde d’égal à égal, en
accord avec ses exigences.
2. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (2)
Le concept de soi est fait par toi. Il n’a
pas du tout de ressemblance avec toi.
C’est une idole, faite pour prendre la
place de ta réalité en tant que Fils de
Dieu. Le concept de soi que le monde
voudrait enseigner n’est pas la chose
qu’il paraît être. Car il est fait pour
servir deux buts, dont un seul peut
être reconnu par l’esprit. Le premier
présente la face de l’innocence,
l’aspect qui subit. C’est cette face qui
sourit, charme et semble même aimer.
Elle recherche des compagnons, et
elle regarde, parfois avec pitié, la
souffrance, et parfois offre un
réconfort. Elle croit qu’elle est bonne
dans un monde mauvais.
3. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (3)
Cet aspect peut se mettre en colère,
car le monde est infâme et
incapable de fournir l’amour et le
refuge que l’innocence mérite. Ainsi
cette face est-elle souvent mouillée
de larmes devant les injustices que
le monde accorde à ceux qui
voudraient être généreux et bons.
Cet aspect n’attaque jamais en
premier. Mais chaque jour cent
petites choses lancent de petits
assauts contre son innocence, le
provoquant jusqu’à l’irritation, et
enfin jusqu’à l’insulte et l’injure
ouvertes.
4. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (4)
La face de l’innocence que porte si
fièrement le concept de soi peut
tolérer l’attaque en légitime
défense, car n’est-ce pas un fait
bien connu que le monde traite
rudement l’innocence sans
défense? Nul ne fait une image de
lui-même sans y mettre cette face,
car il en a besoin. L’autre côté, il ne
veut pas le voir. C’est pourtant là
que l’apprentissage du monde a ses
visées, car c’est là qu’est établie la
«réalité» du monde, pour veiller à
ce que l’idole dure.
5. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (5)
Sous la face de l’innocence, il y a une
leçon que le concept de soi a été fait
pour enseigner. C’est la leçon d’un
terrible déplacement et d’une peur si
dévastatrice que la face qui sourit au-
dessus doit à jamais détourner son
regard, de crainte de percevoir la
traîtrise qu’elle cache. La leçon
enseigne ceci : «Je suis la chose que tu
as faite de moi, et quand tu me
regardes, tu es condamné à cause de
ce que je suis.» À ce concept de soi le
monde réagit avec un sourire
d’approbation, car il garantit que les
chemins du monde sont bien gardés,
et que ceux qui les parcourent ne
s’échapperont point.
6. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (6)
Voici la leçon centrale qui assure que ton frère
est condamné éternellement. Car ce que tu es
est maintenant devenu son péché. Pour cela,
il n’est pas de pardon possible. Peu importe
maintenant ce qu’il fait, car tu lèves un doigt
accusateur, inébranlablement et
mortellement pointé vers lui. Il pointe aussi
vers toi, mais cela est gardé encore plus
profondément dans le brouillard sous la face
de l’innocence. Dans ces caveaux voilés, tous
ses péchés et tous les tiens sont préservés et
gardés dans les ténèbres, où ils ne peuvent
pas être perçus comme des erreurs, ce que la
lumière montrerait sûrement. Tu ne peux pas
être blâmé de ce que tu es, pas plus que tu ne
peux changer les choses que cela te fait faire.
Ton frère est donc pour toi le symbole de tes
péchés, et tu ne fais que le condamner en
silence, et pourtant avec une urgence qui n’a
point de cesse, pour la chose haïe que tu es.
7. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (7)
Les concepts sont appris. Ils ne sont pas
naturels. À part de l’apprentissage, ils
n’existent pas. Ils ne sont pas donnés, donc
ils doivent être faits. Aucun d’eux n’est
vrai, et beaucoup proviennent
d’imaginations fiévreuses, échauffées par
la haine et les distorsions nées de la peur.
Qu’est-ce qu’un concept, sinon une pensée
à laquelle son faiseur donne une
signification qui lui est propre? Les
concepts maintiennent le monde. Mais ils
ne peuvent être utilisés pour démontrer
que le monde est réel. Car ils sont tous
faits à l’intérieur du monde, nés dans son
ombre, grandis à sa manière et enfin
«mûris» dans sa pensée. Ce sont des idées
d’idoles, peintes avec les brosses du
monde, lesquelles ne peuvent pas faire
une seule image représentant la vérité.
8. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (8)
Un concept de soi est in-signifiant, car nul
ici ne peut voir à quoi il sert, ni par
conséquent se représenter ce que c’est. Or
tout l’apprentissage que le monde dirige
commence et finit dans le seul but de
t’enseigner ce concept de toi-même, afin
que tu choisisses de suivre les lois de ce
monde et jamais ne cherches à aller au-
delà de ses routes, ni ne te rendes compte
de la façon dont tu te vois toi-même.
Maintenant le Saint-Esprit doit trouver une
façon de t’aider à voir que ce concept de
soi doit être défait, si quelque paix d’esprit
doit t’être donnée. Il ne peut pas non plus
être désappris, sauf par des leçons visant à
enseigner que tu es quelque chose d’autre.
Car autrement, il te serait demandé
d’échanger ce que tu crois maintenant
contre une perte totale de soi, et une plus
grande terreur surgirait en toi.
9. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (9)
C’est pourquoi les plans de leçon du Saint-
Esprit sont structurés en étapes faciles; de
sorte que même s’il y a parfois un certain
malaise ou quelque détresse, il n’y a pas
de bris de ce qui a été appris mais une
simple retraduction de ce qui semble en
faire la preuve. Considérons donc ce qu’il y
a comme preuve que tu es ce que ton frère
a fait de toi. Car bien que tu ne perçoives
pas encore que c’est ce que tu penses, tu
as sûrement appris jusqu’ici que tu te
conduis comme si ce l’était. Réagit-il pour
toi? Et sait-il exactement ce qui pourrait
arriver? Peut-il voir ton avenir et décréter,
par avance, ce que tu devrais faire en
toute circonstance? Il doit avoir fait le
monde tout autant que toi pour avoir une
telle prescience des choses à venir.
10. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (10)
Que tu sois ce que ton frère a fait de
toi, cela semble très improbable.
Même s’il l’avait fait, qui t’a donné la
face de l’innocence? Est-ce ta
contribution? Qui, donc, est le «toi»
qui l’as faite? Et qui est trompé par
toute ta bonté, et l’attaque ainsi?
Oublions la sottise du concept et ne
pensons qu’à ceci : il y a deux parties à
ce que tu penses être. Si l’une était
générée par ton frère, qui était là pour
faire l’autre? Et à qui quelque chose
doit-il être caché? Si le monde est
mauvais, il reste qu’il n’est pas besoin
de cacher ce dont tu es fait. Qui est là
pour le voir? Et qu’est-ce, sinon ce qui
est attaqué, qui pourrait avoir besoin
de défense?
11. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (11)
Peut-être que la raison pour
laquelle ce concept doit être gardé
dans les ténèbres, c’est que, à la
lumière, celui qui ne le penserait
pas vrai, c’est toi. Et qu’arriverait-il
au monde que tu vois, si toutes ses
fondations étaient enlevées? Ton
concept du monde dépend de ce
concept de soi. Et les deux
disparaîtraient, si jamais l’un ou
l’autre était mis en doute. Le Saint-
Esprit ne cherche pas à jeter la
panique en toi. Ainsi demande-t-Il
simplement s’il est possible de
soulever juste une petite question.
12. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (12)
Il y a des alternatives quant à la chose que
tu dois être. Tu pourrais, par exemple, être
la chose que tu as choisie que soit ton
frère. Cela déplace le concept de soi de ce
qui était entièrement passif, en faisant au
moins une place pour un choix actif, et
l’admission dans une certaine mesure qu’il
doit y avoir eu interaction. Il y a une
certaine compréhension de ce que tu as
choisi pour vous deux, et que ce qu’il
représente a une signification qui lui a été
donnée par toi. Cela jette aussi un peu de
lumière sur la loi de la perception voulant
que ce que tu vois reflète l’état d’esprit de
celui qui perçoit. Or qui est celui qui a
choisi en premier? Si tu es ce que tu as
choisi que soit ton frère, c’est qu’il y avait
des alternatives parmi lesquelles choisir, et
quelqu’un doit d’abord avoir décidé
laquelle choisir, en laissant tomber l’autre.
13. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (13)
Quoique cette étape apporte des gains,
elle n’aborde pas encore une question
fondamentale. Quelque chose a dû venir
avant ces concepts de soi. Et quelque
chose a dû faire l’apprentissage qui leur a
donné lieu. Et cela ne peut pas non plus
être expliqué par l’un ou l’autre point de
vue. Le principal avantage à passer du
premier au second, c’est que tu as en
quelque sorte pris part au choix par ta
propre décision. Mais ce gain vient au prix
d’une perte presque égale, car maintenant
tu te trouves accusé de culpabilité pour ce
qu’est ton frère. Et tu dois partager sa
culpabilité, parce que tu l’as choisie pour
lui à l’image de la tienne. Alors
qu’auparavant, lui seul était traître,
maintenant tu dois être condamné avec
lui.
14. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (14)
Le concept de soi a toujours été la
grande préoccupation du monde. Et
chacun croit qu’il doit trouver la
réponse à l’énigme de lui-même. Le
salut peut être vu comme rien de plus
que l’évasion hors des concepts. Il ne
se soucie pas du contenu de l’esprit,
mais de la simple affirmation qu’il
pense. Et ce qui peut penser a le
choix, et on peut lui montrer que des
pensées différentes ont des
conséquences différentes. Ainsi il peut
apprendre que tout ce qu’il pense
reflète la profonde confusion qu’il
ressent quant à savoir comment il a
été fait et ce qu’il est. Et le concept de
soi paraît vaguement répondre à ce
qu’il ne connaît pas.
15. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (15)
Ne cherche pas ton Soi dans les symboles.
Il ne peut y avoir de concept qui puisse
représenter ce que tu es. Qu’importe le
concept que tu acceptes tant que tu
perçois un soi qui interagit avec le mal et
réagit à des choses infâmes? Ton concept
de toi-même restera encore tout à fait in-
signifiant. Et tu ne percevras pas que tu ne
peux interagir qu’avec toi-même. Voir un
monde coupable n’est que le signe que ton
apprentissage a été guidé par le monde, et
que tu le vois comme tu te vois toi-même.
Le concept de soi embrasse tout ce que tu
regardes, et rien n’est en-dehors de cette
perception. Si tu peux être blessé par quoi
que ce soit, tu vois une image de tes
souhaits secrets. Rien de plus. Et dans ta
souffrance quelle qu’elle soit, tu vois ton
désir dissimulé de tuer.
16. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (16)
Tu feras de nombreux concepts de soi
tout au long de ton apprentissage.
Chacun montrera les changements
dans tes propres relations, au fur et à
mesure que ta perception de toi-
même sera changée. Il y aura une
certaine confusion chaque fois qu’il y
a un changement, mais sois
reconnaissant de ce que
l’apprentissage du monde relâche sa
prise sur ton esprit. Garde confiance
et sois sûr et heureux qu’il finira par
disparaître, et laissera ton esprit en
paix. Le rôle de l’accusateur apparaîtra
à de nombreux endroits et sous de
nombreuses formes. Et chacune
semblera t’accuser. Or ne crains pas
qu’elle ne soit pas défaite.
17. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (17) 1/2
Le monde ne peut pas enseigner
d’images de toi à moins que tu ne
veuilles les apprendre. Le temps
viendra où toutes les images auront
passé, et tu verras que tu ne
connais pas ce que tu es. C’est à cet
esprit descellé et ouvert que la
vérité retourne, sans être entravée
ni liée. Là où les concepts de soi ont
été mis de côté, la vérité est révélée
exactement telle qu’elle est.
18. Chapitre 31
LA VISION FINALE
V. Concept de soi
versus Soi (18) 2/2
Quand chaque concept a été mis en
doute et en question, et reconnu
comme n’étant fondé sur aucune
hypothèse qui tiendrait à la lumière,
alors la vérité est laissée libre d’entrer
en son sanctuaire, propre et libre de
culpabilité. Il n’est pas d’énoncé que le
monde ait plus peur d’entendre que
celui-ci :
• Je ne connais pas la chose que je suis,
et je ne sais donc pas ce que je fais,
où je suis, comment regarder le
monde ni comment me regarder
moi-même.
Or dans cette leçon naît le salut. Et Ce
que tu es te parlera de Soi-même.