"Que veulent les Destouriens" article paru le 21 nov 2013 sur Réalités. Hajer...
Les maux du continent
1. Actuel
Sommet de l’Élysée pour l’Afrique
Les maux du continent
Le 6 et 7 décembre se réunissaient les Présidents du continent
africain à Paris dans le cadre du sommet de l’Élysée pour la paix
et la sécurité en Afrique.
Le continent est souvent victime de crises humanitaires. Déchiré,
pillé et mal gouverné, il peine, malgré tout le potentiel dont il
dispose, à se développer et ses habitants n’ont de cesse de le
fuir, parfois aux prix de leur vie.
P
énurie d’eau, famine, sécheresse,
guerres civiles et conflits divers
secouent depuis des années divers
pays d’Afrique. Effondrement de l’État
et terrorisme résultent de ces crises et les
nourrissent en même temps.
Rappelons, à titre d’exemple, que la Somalie, bouleversée aujourd’hui par les
conflits internes alimentés par les extrémistes, a encore une fois été frappée de
famine entre 2010 et 2012. Pas moins de
258.000 personnes dont 133000 enfants
en bas âge (- de 5 ans) ont trouvé la mort
entre octobre 2010 et avril 2012, ce qui
représente 4.6% de l’ensemble de la population et 10% du nombre d’enfants
âgés de moins de 5 ans dans le sud et le
centre du pays. Les conflits et l’insécurité ont aggravé la crise alimentaire aggravée par la sécheresse qui a touché
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l’ensemble de la Corne de l’Afrique. 12
millions de personnes en sont victimes
et il s’agit de la plus grande sécheresse
jamais connue depuis 60 ans dans la région.
Outre la dureté des conditions climatiques et la mauvaise gestion du potentiel et des richesses africaines, les
conflits épuisent le continent en Mozambique, Angola, Liberia, Rwanda, Guinée, Soudan, Mali, Niger, République
démocratique du Congo, etc. Aujourd’hui, les conflits armées arrivent en
Libye et menacent l’ensemble du Maghreb. La Libye partage 4000 kilomètres
de frontières avec 6 pays abritant des
cellules terroristes ou connaissant des
mouvements rebelles et les djihadistes
maliens y trouvent refuge. La RDC est
également en proie à de sanglants
2. MAGHREB
conflits armés dont les protagonistes
sont des groupes étrangers au pays.
Potentiel
C’est ainsi qu’est gâché le potentiel africain. L’un des paradoxes du continent
est qu’il compte 330 millions d’individus. 40% sont privés d’accès à l’eau potable. Pourtant l’Afrique recèle 660.000
km3 de réserves d’eau, une quantité cent
fois supérieure à la quantité d’eau en
surface.
L’Afrique est également riche en matières premières : charbon, gaz, pétrole,
diamants, or, fer et platine… La population représente plus de 15% de la population mondiale et a dépassé le milliard
en 2010. Pourtant les crises humanitaires
que traverse le continent, et les crimes
contre l’humanité dont sont souvent victimes ses populations, le condamne au
rang «d’exportateur d’hommes». Immigrés clandestins à bord de barques frêles
ou réfugiés politiques, les Africains
fuyant le continent s’orientent essentiellement vers l’Europe.
La France, qui compte parmi les pays
qui se retrouvent annuellement en train
de gérer des situations humanitaires désespérantes face aux flux migratoires et
aux problèmes des sans-papiers, est aujourd’hui l’hôte du sommet. Après l’intervention au Mali, la France continue à
s’impliquer dans les problèmes africains.
L’implication française
Quelques jours avant le sommet, les
troupes françaises ont été déployées à
Bangui, en Centrafrique, pour tenter de
mettre fin à la présence de milices.
Ainsi, la France conjugue à quelques
jours d’intervalle les moyens diplomatiques aux moyens musclés pour, ditelle, «sécuriser l’Afrique.»
L’Express a commenté le rôle joué par
la France en déclarant qu’il tient du
«gendarme malgré lui». Dans ce
contexte, le journal précise «jamais
l'Hexagone n'a à ce point voulu se délester de son uniforme de gendarme du
continent noir ; et rarement on l'aura tant
vu l'endosser en solo, contraint et forcé.»
L’Hexagone s’inquiète des problèmes de
sécurité menaçant ses « partenaires
»avec l’enracinement des mouvances
extrémistes et djihadistes dans le centre
et leur expansion vers le nord de
l’Afrique. La Libye a été par ailleurs
l’un des dossiers discutés en marge des
Actuel
réunions à huis clos autour de la paix et
de la sécurité en Afrique. Le chef d’État
français a par ailleurs annoncé que son
pays pourrait entraîner annuellement
20.000 soldats africains, dont la formation sera accomplie à l’horizon 2015.
L’objectif du sommet étant de mettre au
point une force africaine d’intervention
rapide afin de gérer les conflits du continent.
Renforcement économique
Des perspectives de développement et
de partenariats économiques ont été étudiées en marge du sommet. François
Hollande a souligné que la France allouerait 20 milliards d'euros en prêts et
en dons sur cinq ans. Il a également
prôné la création d'une «fondation
franco-africaine pour la croissance»,
dont l’objectif est la «mobilisation des
intérêts privés et publics, français, africains et européens, au service de l'innovation
et
des
nouvelles
technologies».Durant le «forum Afrique
– 100 innovations pour un développement durable», cent projets économiques ont été présentés.
Hajer Ajroudi
DORO et TUNISIE TELECOM annoncent la distribution
de 3 packs de téléphones mobile et fixe en Tunisie !
Doro annonce pour la première fois la distribution de ses
téléphones sur le territoire tunisien, via un partenariat avec
Tunisie Telecom. C’est un lancement des téléphones DORO
en avant première africaine. Trois packs de téléphonie mobile et fixe sont lancés en décembre 2013.
- Le pack mobile : le Doro PhoneEasy® 410 est un mobile
simple d’utilisation qui offre un son de qualité ainsi que des
touches larges et espacées. Il est proposé en packs avec les
forfaits MOBI 20 et 30.
- Le pack fixe : le Doro PhoneEasy® 311c est un téléphone
fixe à larges touches incluant trois mémoires directes. Il est
proposé en pack avec le forfait Millenium,
- Le pack duo fixe et mobile proposant le téléphone fixe
PhoneEasy® 311c et le téléphone mobile PhoneEasy® 410
avec les forfaits MOBI 20 et Millenium, pour un usage à
domicile et en mobilité.
Jérôme Arnaud, PDG de Doro, a déclaré au sujet de ce partenariat : « Etre présent dans un nouveau pays est une
grande fierté pour la marque, nous remercionsTunisie Te-
lecom pour sa volonté et sa persévérance dans le développement de cette activité. Nous remercions également les sociétés LINKCOM et MIB, partenaires pour la distribution
de nos produits au Maghreb. »
Doro se positionne ainsi sur un marché en développement
et à la recherche de produits de qualité et différenciant. La
simplicité d’usage, la lisibilité des caractères ainsi que la
qualité de son optimisée des téléphones Doro saura trouver
son public auprès des utilisateurs souhaitant s’équiper d’outils de communication simplifiés.
Fadhel Kraiem, Directeur général adjoint de Tunisie Telecom n'a pas manqué de souligner qu’avec ce nouveau partenariat, l’opérateur souhaite satisfaire les demandes de sa
clientèle du fixe et du mobile, avec des offres ciblées et diversifiées.
A travers ce partenariat avec Tunisie Telecom, DORO renforce sa position de leader des télécoms faciles d'utilisation
et répond à une demande grandissante au Maghreb en téléphonie accessible et simplifiée.
du 12 au 18/12/2013- N°1459 - RéAlités - 25
3. Actuel
➥ La convention d’Istanbul
«Nous avons donc décidé de relancer cette stratégie en toutes
ses composantes à partir des expériences internationales,
notamment celle de la Suède, de l’Espagne, du Danemark ainsi
que celles du monde arabe, notamment l’expérience du Maroc»,
ajoute la Directrice tout en saluant la Convention du Conseil de
l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard
des femmes et la violence domestique, également connue sous
le nom de Convention d’Istanbul.
En effet, cette convention est contraignante. «Cette convention
nous sera utile dans la mesure où la femme objet d’un viol telle
«Meriem» en Tunisie et ayant fait objet d’un triple viol commis
par des agents de la police, ne sera plus soumise à la pression et
pourra s’en sortir par elle-même et par la loi qui est au-dessus
de tout», nous a affirmé Emna Zahrouni, son avocate. Cette
convention est ainsi considérée comme étant un complément
important aux traités existants et à l’ensemble des normes et
standards en évolution à travers le monde, car elle prévoit plusieurs axes dont la prévention et la prise en charge des femmes
victimes des violences. Or, lors du processus d’élaboration de
cette convention signée en Turquie, les experts ont rencontré,
selon Lisa Gormiley, experte du Conseil de l’Europe, plusieurs
difficultés notamment en matière de financement, suite à la crise économique, surtout en ce qui concerne les tentatives des
NATION
experts ayant pour objectif de changer la loi, l’appui médical et
psychologique et les formations.
Une approche participative
Cet évènement s’est déroulé dans un esprit de concertation et de
consultation élargie et établie avec la société civile, les experts
et les responsables gouvernementaux ainsi que des parlementaires. «En élaborant des mécanismes ensemble tout en leur
donnant la nature juridique, nous pourrions atteindre cet objectif noble : la lutte contre la violence à l’égard des femmes», nous
a affirmé le ministre de la Santé qui voit en cette violence «une
maladie sociale silencieuse.»
La responsabilité est désormais partagée. «Le rôle des médias est
crucial, mais les médias doivent faire attention quant à la victimisation et au sensationnel, car parler de la violence et de la femme
violentée n’est pas pareil», nous a affirmé Mehrezia Laabidi, viceprésidente de l’ANC. Avant de conclure : «le rôle du parlementaire relève également d’une responsabilité, nous sommes impliqués
actuellement dans une nouvelle démarche visant à créer un réseau
parlementaire arabe, ayant pour objectif de créer une synergie
entre toutes les législations. L’harmonie entre celles-ci, permettra
au «prochain Parlement» d’avoir un contrôle préalable de toutes
les législations, dont celles se rapportant aux femmes.»
Chaïmae Bouazzaoui
Abdelfatah Mourou
Le départ inévitable
«Le constant et le variable dans le mouvement Ennahdha», un
sujet évoqué lors d’un séminaire donné par Abdelfatah Mourou
à la Fondation Temimi pour la recherche scientifique.
Aujourd’hui, le parti islamiste au pouvoir est beaucoup critiqué.
À une période où bloque le dialogue national qui a comme
revendication la démission du gouvernement, Abdelfatah
Mourou martèle lors du séminaire «je conseille à Ennahdha de
quitter le pouvoir»…
L
e cofondateur du mouvement est revenu sur les origines de la naissance
d’Ennahdha, déclarant que l’esprit de
réforme n’y a été introduit que dans les
années 80. Il a relaté les erreurs du parti en
91 lorsqu’il est entré en confrontation
avec le régime en place, insistant sur le
fait que l’opposition n’avait pas le droit de
porter les armes et que la prétention de faire chuter le régime revenait au peuple.
Abdelfatah Mourou a également évoqué
les erreurs d’Ennahdha, aujourd’hui au
pouvoir, les imputant à une secousse survenue quand le mouvement s’est trouvé
au pouvoir et n’a pas su le gérer.
«En étant au pouvoir, je suis obligé de
protéger la danseuse, le barman, le penseur (…) je dois protéger tous les citoyens
et toutes les institutions et cela n’a pas eu
lieu.»
Le parti manque-t-il de volonté politique
ou alors de fermeté dans son rôle de protecteur de l’État ? Abdelfatah Mourou
souligne l’importance de la fermeté dans
la gestion des affaires de l’État après une
Révolution et le parti n’a pas su en faire
preuve. Il souligne en outre être vice-pré-
sident sans pouvoir au sein du parti et
exprime son ressentiment et son malaise,
car «il ne peut changer les choses.»
À défaut de décider et de changer la réalité des choses, Abdelfatah Mourou continue de critiquer son parti et en outre le
décrit comme «un mouvement chargé
d’influences et de capacités intellectuelles, mais isolé. Les mêmes dirigeants
des années 90 continuent à gérer le parti.
Ennahdha doit s’adapter à la réalité tunisienne variable, il a évolué dans son
adaptation à la réalité, mais n’a pas su
traiter avec.»
L’une des erreurs citées par le cofondateur
du parti est le manque de soutien de la part
de l’élite. Le pouvoir ne pouvant être
acquis sans le soutien des hommes d’affaires, des penseurs et des médias,
Ennahdha devrait alors leur faire des
concessions et instaurer un dialogue avec
eux. Le parti au pouvoir devrait protéger
la liberté de culte selon Abdelfatah
Mourou, car la seule issue possible pour la
transition démocratique est de protéger la
différence. Il conseille alors aux dirigeants
du parti de partir et souhaite qu’Ennahdha
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Abdelfatah Mourou,
cofondateur d’Ennahdha
quitte le pouvoir, il précise « Le monde,
aujourd’hui, n’accepte plus le modèle
idéologique, mais le modèle construit sur
l’intérêt.»
Abdelfatah Mourou a souligné l’importance des lois, de l’État central et de la formation d’une sécurité générale obéissant
aux lois. Il a prédit «la mort de la marginalisation en Tunisie» expliquant que les
laïcs devraient normaliser leurs relations
avec les islamistes.
Ainsi Ennahdha aura à changer son héritage culturel pour s’adapter à la réalité
tunisienne, y introduire une volonté réformatrice et accepter les différences. Mais
propulsé sans y être préparé au pouvoir, le
parti n’aurait pas pu traiter avec ses
propres variables ni répondre aux attentes
sociales des Tunisiens. Faut-il un nouveau
souffle au parti islamiste avec une montée
des jeunes adhérents et le départ des dirigeants historiques ? Serait-ce suffisant
pour inspirer confiance et s’attirer le soutien de l’élite ?
En attendant des transformations de fond,
le parti semble, plus que jamais, dans
l’obligation de quitter le pouvoir et de travailler un programme garant des aspirations des Tunisiens…
Hajer Ajroudi
4. Actuel
Décès de Mandela
La mort
d’un géant
Madiba, le libérateur, le père, Tata, dans la
langue des siens, symbole de paix et du
pardon, l’homme dont la grandeur a touché
toute l’humanité… De son vivant, tout
comme à sa mort, il a réuni les populations
dans un unanime éloge. La presse, de par le
monde, relayant sa mort a également été
traversée par un élan de louanges…
L’
AFP, décrivant le rassemblement survenu à la suite de l’annonce de la mort de Nelson
Mandela, relatait « En Afrique du Sud, dès
l’annonce du décès, des centaines de personnes de toutes origines se sont rassemblées dans la nuit près de sa maison de
Johannesburg. L’ambiance n’était pas au
recueillement mais à la célébration, avec
des chants anti-apartheid ou à la gloire de
Madiba (son nom de clan), repris en
chœur par la foule qui agitait des drapeaux et scandait parfois « Viva Mandela» !
Vendredi matin, dans le township de Soweto, où vécut Mandela, et d’où partit la
révolte des noirs opprimés, les habitants
exprimaient avant tout leur gratitude :
«L’inévitable s’est produit. C’est un jour
triste mais l’Afrique du Sud et le monde
s’y attendaient et nous pouvons remercier
Dieu pour (l’œuvre de) sa vie », dit le
frère Sebastian, 35 ans, devant l’église catholique Regina Mundi, haut lieu de la
lutte contre le régime de l’apartheid. »
Ainsi et selon l’AFP, l’humanité toute nationalité et toutes religion confondues
s’est jointe dans la prière pour l’âme de
Nelson Mandela : « Dimanche, des fidèles
de toutes confessions ont prié pour Nelson
Mandela. De Soweto au Cap, de Londres
à Bethléem. Des chants, des homélies et
des prières se sont élevées dans des
églises, mosquées, temples et synagogues
à travers tout le pays. »
Selon l’agence Française, il aurait achevé
son œuvre à sa mort et on pouvait lire :
«Malgré tout, Blancs et Noirs restent encore souvent à distance. Mais dimanche,
déclaré «journée nationale de prières et
de réflexion», ils se sont retrouvés dans
leurs hommages à Nelson Mandela.
Les Africains du Sud, préparés depuis des
mois à l’annonce d’une mort imminente
de leur «Madiba», réagissent depuis jeudi
avec sobriété, et sans effusions spectaculaires. Le ton est plus à la gratitude envers
l’œuvre de Mandela qu’à l’épanchement
de tristesse. »
Slate Afrique a souligné que pour «la
presse africaine, Mandela était déjà «canonisé de son vivant». Mail & Guardian,
quotidien Sud-Africain, parlait de sa mort
sans oser y croire : «Les mots "Nelson
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Mandela est mort" laissent un goût
étrange dans la bouche. Ils sont presque
impossibles à dire, tant l’homme a déjà
été canonisé durant sa vie.». Mais si le
leader africain s’est éteint, son héritage et
sa mémoire demeurent vivants. Ainsi, le
Sud Quotidien titrait «Madiba-Liberté, démocratie, réconciliation : Le lourd héritage» et the Egypt Independant a choisit
de publier pour rappel un extrait de son
discours au procès de Rivonia « «J’ai
dédié ma vie à la lutte des peuples africains pour la liberté. Je me suis battu
contre la domination blanche et j'ai combattu l’oppression noire.». Aujourd’hui,
Mandela s’est éteint et nombreux sont
ceux qui saluent en lui l’ami, le père, le
symbole, l’humain dans toute sa faiblesse
et sa grandeur. Les adieux sont alors difficile et le Mail & Guardian s’interroge
«"Alors comment dire au revoir?" tandis
qu’un Mandela dessiné sur les pages du
Sun dicte ses dernières volontés « "Ne gâchez pas tout !».
La presse occidentale n’a pas tari d’éloges
non plus et le Soir Belge titrait « Décès de
Mandela : «Un porteur d’espoir s’est
5. MONDE
éteint» et d’entamer l’article « Le
monde rend un
hommage bouleversant à Nelson
Mandela, personnalité majeure de
l’histoire du XXe
siècle, devenu une
« source d’inspiration » universelle pour ses
valeurs de pardon
et de réconciliation. »
A la Une du journal Le Monde,
Mandela était «une
source d’inspiration » et l’article,
intitulé « Nelson
Mandela, une aura
musicale » soulignait « En Afrique
du Sud, il n’est pas
un artiste qui ne
glorifie
Nelson
Mandela, pour son
combat et l’héritage qu’il a laissé.
Ailleurs, rarement
homme politique
aura inspiré autant
la musique populaire, porté par des
exilés
sud-africains, des stars du
rock anglo-saxon,
des musiciens du
monde, qui ont fait
corps avec le combat contre l’apartheid, en particulier
dans les années
1980. »
Sur les pages du
même journal, Madiba continue à
être à l’honneur et
sa mémoire glorifiée. L’article, titré
« Nelson Mandela,
un héros moral et
politique » parlait
du militant « intraitable de la lutte contre l’apartheid» et
relatait « il refusa une libération sous
conditions. Aussi, en bon stratège pragmatique du processus de démocratisation,
il accepta de maintenir en place les fonc-
Actuel
Nilson Mandela : le parcours exemplaire
d’un combattant exceptionnel
tionnaires blancs. Il pensait également
qu'il ne faut pas « craindre de pardonner
dans l'intérêt de la paix». Ainsi, après la
finale de la Coupe du monde de rugby, en
1995, il portait le maillot de l'équipe des
Springboks, symbole honni du racisme
blanc, quand il remit le trophée à son capitaine, un geste qui parut à beaucoup un
puissant symbole de la réconciliation nationale. A la différence de son successeur,
du 12 au 18/12/2013- N°1459 - RéAlités - 33
➥
6. Actuel
➥ Thabo Mbeki, politicien vindicatif, Nelson
Mandela n'était donc pas un homme du
ressentiment. Inlassablement engagé dans
le présent et résolument tourné vers l'avenir, il ne ressassait pas le passé. Pour autant, il ne cherchait pas à en effacer les
traces, comme beaucoup ont cherché à le
faire depuis la fin de l'apartheid, afin
d'exonérer de leur responsabilité ceux qui
ont suscité ou simplement toléré ce régime. Pour lui, pardonner n'est pas ou-
MONDE
blier. »
Madiba a enseigné au monde qu'on pouvait résoudre les problèmes du racisme
par le pardon et non par la guerre, par le
dialogue et non par la discrimination, sans
nouvelle effusion de sang provoquée par
les haines ancestrales. Mandela s'est battu
pour abolir les différences, pour que les
concitoyens vivent et travaillent ensemble
au lieu de se faire la guerre.
Quelques critiques ont néanmoins été en-
registrées à l’encontre de Nelson Mandela
et le New Statesman a écrit à ce sujet «
Mandela, du « Terroriste » au père de la
nation. Sa grandeur lui survivra, mais pas
son héritage ». Et dans l’article on pouvait
lire « Mandela n’a pas tenu ses promesses:
il a engagé son pays dans un système néolibéral qui engendre pauvreté et corruption. »
Hajer Ajroudi
Communiqué de presse suite au décès
de l’ancien président Nelson Mandela
L’
Ambassade de la République de l’Afrique du Sud en Tunisie annonce avec profonde tristesse le décès du Père de
la Nation et premier Président sud-africain démocratiquement
élu, Nelson Rolihlala Mandela, qui s’est éteint paisiblement
entouré par sa famille, le jeudi 5 décembre 2013, à l’âge de 95
ans.
Alors que le pays pleure la perte de son leader emblématique,
il est, cependant, réconforté en cela par le flot de messages de
condoléances et de sympathie venant du monde entier pour partager notre peine. Aujourd’hui, comme jamais auparavant, nous
nous rendons compte que Nelson Mandela fut un modèle non
seulement pour notre pays, mais pour des millions de per-
34 - RéAlités - N°1459 - du 12 au 18/12/2013
sonnes à travers la planète. Nous espérons sincèrement qu’au
cours de cette période, dans le souvenir bienheureux du legs
de Nelson Mandela, le peuple tunisien saura s’inspirer de son
œuvre dans sa transition démocratique.
Un registre de condoléance sera ouvert du lundi 9 au vendredi
13 décembre 2013, au siège de l’Ambassade, sis au 7, rue Achtart, Nord-Hilton, de 12h30 à 15h30.
Un service commémoratif est également prévu. Les détails de
celui-ci seront communiqués une fois l’heure et le lieu sont
confirmés.
La page facebook de l’Ambassade d’Afrique du Sud en Tunisie
peut-être consultée pour plus de précisions.