Article sur la campagne législative de Pouria Amirshahi
1. Mercredi 23 Mai 2012
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Politique Internationale
• Il défend une baisse des frais
d’inscription dans l’enseigne-
ment
• Le Maroc, poids électoral
AL’APPROCHE des élections lé-
gislatives françaises le 3 juin prochain
dans la 9e circonscription des Français
établis hors de la métropole (quart Nord-
Ouest de l’Afrique), le candidat socialiste
Pouria Amirshahi a profité de son séjour
au Maroc pour présenter son programme
en détail. En plusieurs mois, il a multi-
plié les voyages dans les 16 pays de la
circonscription pour y mener sa cam-
pagne, notamment ceux du Maghreb et
Afrique de l'ouest. Après les 61,68% des
suffrages remportés dans la circonscrip-
tion par le président François Hollande, il
veut surfer sur ce succès. «Il faut assurer
un vote cohérent» confie le candidat, «car
il est nécessaire pour eux de se doter d’un
député entièrement consacré à la mise
en œuvre des engagements de François
Hollande», notamment l’abro-
gation de la circulaire Guéant
limitant l’accès au travail en
France des étudiants étrangers.
Comme une part importante
de ses concurrents, le candi-
dat PS souligne l’influence
diplomatique des binationaux
français résidant à l’étranger,
«ils sont le pont entre les deux
rives de la Méditerranée».
Son programme est d’ailleurs
très axé sur l’amélioration et
le renforcement des relations
franco-africaines. Pour cela
il veut instaurer un visa, qu’il
appelle passeport économique
et culturel de la francophonie,
permettant une meilleure cir-
culation des chefs d’entre-
prises, étudiants, artistes ou
scientifiques entre les Etats
relevant de la francophonie.
Il tient aussi à développer des
programmes de coopération entre les en-
treprises françaises et locales pour assurer
un avenir économique commun. En outre,
Amirshahi compte mener plusieurs pro-
Français de l'étranger
PouriaAmirshahi du PS en campagne
jets au niveau de l’éducation. Principal
objectif : réduire les frais d’inscription. Il
critique, au passage, la politique menée
par l’UMP qui «se revendique comme la
garante de la gratuité de l’école alors que
les frais ont augmenté!» (Avec l’Algérie,
le Maroc est le pays le plus cher de la cir-
conscription dans le milieu de l’Educa-
tion avec des coûts s’élevant à 550 euros
par enfant et par mois). Les réformes de
l’Enseignement qu’il propose impliquent
aussi la mise en place d’un système plus
développé de bourse à l’étude nécessitant
un investissement de 30 millions d’euros
ainsi que la formation des enseignants.
Le Maroc a un important rôle stra-
tégique à assumer au sein de la circons-
cription dans les rapports entre la France
et l’Afrique notamment par son poids
électoral (44.000 ressortissants français
inscrits) mais aussi par les échanges qui
passeront forcément par le Royaume qui
assure un rôle d’interface économique.o
Omar Belkaab avec FEO
«Je ne défends pas le droit de sang mais la citoyenneté
française. Ma légitimité dépend du vote des électeurs»,
répond Pouria Amirshahi à ceux qui lui reprochent de
n'être originaire d'aucun pays qui couvre la circons-
cription où il se présente (Ph. Khalifa)
Carte de visite
Pouria Amirshahi, né en 1972 en Iran, s’installe en France avec sa famille
en 1977. Il obtiendra la nationalité française dans les années 90. En 1989, alors
étudiant à l’Université de Paris I, il adhère à l’Union nationale des étudiants de
France-Indépendante et Démocratique (Unef-ID).A22 ans, il en devient le président
et mène plusieurs actions pour la cause étudiante (meilleures actions à l’enseigne-
ment, statut social pour les étudiants…).Après un bref passage à la MNEF, il se retire
du mouvement syndical étudiant pour entrer au Parti Socialiste où il sera un militant
actif. Aujourd’hui, il est secrétaire national du Parti Socialiste à la coopération, à la
francophonie et à l’aide au développement et aux droits de l’Homme.
Quant à la question de la légitimité de sa candidature alors qu’il n’est originaire
d’aucun des pays de la circonscription, il répond: «je ne défends pas le droit de
sang mais la citoyenneté française. Ma légitimité dépend du vote des électeurs».o