La coordination zonale des "crises" inondations en zone sud : deux exemples e...Francis Mené
Les inondations sont la première cause de catastrophes en France et dans le monde. L'exemple présenté concerne le résumé de la coordination zonale de deux épisodes survenus en zone sud en juin 2010 et novembre 2011.
Depuis le dimanche 9 février, près de 90 agents départementaux sont intervenus sur les sites, équipés de matériel lourd, camion-benne et camion-grue notamment, aux cotés du Service départemental d’incendie et de secours et des services techniques des communes concernées. Grâce à ce dispositif
exceptionnel, plusieurs dizaines de tonnes d’hydrocarbures ont d’ores et déjà été ramassées mais la tâche est encore immense.
La coordination zonale des "crises" inondations en zone sud : deux exemples e...Francis Mené
Les inondations sont la première cause de catastrophes en France et dans le monde. L'exemple présenté concerne le résumé de la coordination zonale de deux épisodes survenus en zone sud en juin 2010 et novembre 2011.
Depuis le dimanche 9 février, près de 90 agents départementaux sont intervenus sur les sites, équipés de matériel lourd, camion-benne et camion-grue notamment, aux cotés du Service départemental d’incendie et de secours et des services techniques des communes concernées. Grâce à ce dispositif
exceptionnel, plusieurs dizaines de tonnes d’hydrocarbures ont d’ores et déjà été ramassées mais la tâche est encore immense.
1. Abonnement : www.varmatin.com/abonnement ou
DIMANCHE 24 NOVEMBRE 2019
- Publicité/Annonces : 04 93 18 70 00Rédaction :
OUEST-VAR - BOUCHES-DU-RHÔNE
04 94 10 35 00
Le département, traversé par un épisode méditerranéen exceptionnel, a été placé en vigilance rouge, hier,
pour pluie et inondations. Deux personnes étaient portées disparues, hier soir, au Muy et à Saint-Antonin.
À Six-Fours, Sanary et Ollioules, la Reppe (en photo) était sous haute surveillance. P à et
(PhotoDominiqueLeriche)
LE VAR
DANS LE ROUGE
ET L’ANGOISSE
UNEPUBLICATION
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2. IInntteemmppéérriieess ddaannss llee VVaarr
Alerte rouge inondation
Au Col de l’Ange, à Draguignan, ville endeuillée et à jamais meurtrie par les
inondations de juin , qui avaient fait morts et disparus.(Photo Sophie Louvet)
Les plages du Mourillon à Toulon ont
beaucoup souffert, hier, victimes de
violentes largades. En fin d’après-midi,
la Ville qui a déclenché, depuis vendredi
soir, le PC sécurité communal à l’hôtel de
ville, a pris la décision d’interdire l’accès
aux plages par mesure de sécurité. Dans
la foulée, le spectacle équestre Ex Anima
de Zingaro, qui se tient sur le site jusqu’au
décembre, a été annulé.
Lequel interdit était malheureusement
bravé par des familles non conscientes
du danger de se promener en bord
de mer avec de si mauvaises conditions
météorologiques. « Il est fortement
préconisé à chacun d’éviter de se rendre
sur nos plages du Mourillon durement
touchées et où de puissantes largades
demeurent très dangereuses », insistait
le maire, Hubert Falco, qui appelait la
population « à la plus grande prudence
et à limiter autant que possible les
déplacements ».
Le marché de Noël, place de La Liberté,
a ainsi fermé ses portes dès h .
Au plus fort de l’épisode pluvieux, plus
de mm d’eau avaient déjà été relevés
hier matin, sur le territoire toulonnais.
Le premier constat sur le terrain, avec les
forces de police et de secours, confortait
le maire, hier soir, à demander dès lundi
au service de l’État la reconnaissance pour
la Ville du statut de catastrophe naturelle.
Hier à h, aucun incident majeur n’était
relevé par les pompiers sur le secteur.
Mais la vigilance était de mise.
Toulon : l’accès aux plages
du Mourillon interdit hier
Les plages du Mourillon ont beaucoup souffert, hier, victimes de fortes
largades. (Photo Patrick Blanchard)
Le port Saint-Louis au Mourillon à Toulon, hier : des vagues
impressionnantes dues au vent en provenance du golfe du Lion.
(Photo Patrick Blanchard)
H
ier soir, c’est aux
abords de l’aval du
fleuve Argens, dans
l’est-Var, que la situation pa-
raissait la plus préoccu-
pante. Le service de prévi-
sion des crues (SPC) envisa-
geait pour la nuit des
hauteurs d’eau proches de
celles mesurées lors de
l’épisode – meurtrier – du
15 juin 2010.
Dès 16 h, les départements
du Var et des Alpes-Mariti-
mes étaient placés au ni-
veau d’alerte « rouge » – un
seuil exceptionnel – pour le
risque « pluie-inondation ».
Tôt le matin, un septuagé-
naire était porté disparu en
Dracénie. En début de soi-
rée, une seconde personne
était recherchée auMuy(lire
page ci-contre).
Des dizaines
de sauvetages
À 20 h, les pompiers avaient
procédé à plus de 300 mises
en sécurité et 85 sauveta-
ges. Une trentaine d’héli-
treuillages ont été effectués,
essentiellement du côté de
Roquebrune-sur-Argens.
En début de soirée, on re-
censait plus de 3 000 foyers
privés d’électricité, notam-
ment du côté du Muy et de
Saint-Tropez.
Des salles municipales ont
été ouvertes pour accueillir
des dizaines d’habitants de
quartiers exposés à Fréjus,
à Roquebrune, à Vidauban,
à Brignoles ou encore à Ta-
radeau.
Les transports
impactés
On comptait également
beaucoup de « naufragés »
dans les gares de la région
après que la voie ferrée a
été inondée dans le Var dès
9 heures.
Les TGV à destination de
Nice n’ont ainsi pas dépassé
Marseille ou Toulon. Le tra-
fic des trains express régio-
naux (TER) a également été
sérieusement perturbé,
voire inexistant, entre Tou-
lon et Carnoules. Un retour
progressif à la circulation
des trains était envisagé
pour ce matin.
Les usagers de la route ont
quant à eux dû composer
avec des déviations – une
quarantaine hier soir – à
cause de chaussées inon-
dées, d’éboulements ou de
chutes d’arbres. Une dizaine
de lignes de cars régionaux
ont été suspendues.
Même l’autoroute A8 a été
fermée, d’abord dans les
Alpes-Maritimes après le dé-
bordement d’un cours
d’eau, ensuite jusqu’à Fré-
jus et même, plus briève-
ment, jusqu’au Cannet-des-
Maures.
Seule une bande côtière a
été relativement épargnée
entre Six-Fours et Saint-Cyr-
sur-Mer.
Là, les précipitations n’ont
pas dépassé les 35 mm
quand il était tombé plus de
210 mm sur l’Estérel ou du
côté de Salernes en 24 heu-
res (1)
.
Et des quantités d’eau sup-
plémentaires étaient annon-
cées pour la la soirée et la
nuit dernière, alors que les
affluents de l’Argens avaient
déjà débordé. De même que
les côtiers du golfe de Saint-
Tropez.
Le département
en état d’urgence
Pour faire face à cette situa-
tion, des cellules de crise
ont été activées dans les
communes. Des spectacles
et des animations ont été
annulés, par exemple à Tou-
lon où de violents coups de
mer ont attaqué les plages.
Le préfet du Var a activé le
centre opérationnel dépar-
temental (COD) dès ven-
dredi afin de coordonner les
secours.
Hier soir, près de 900 sa-
peurs-pompiers du Var res-
taient ainsi mobilisés avec le
renfort de 240 camarades
issus des Bouches-du-
Rhône, du Vaucluse, du
Gard et de l’unité d’instruc-
tion et d’intervention de la
sécurité civile de Brignoles.
Du côté des forces de
l’ordre, 80 gendarmes et
70 policiers nationaux
étaient engagés aux côtés
des polices municipales
pour une nuit délicate.
E.M.
1.SelondesobservationsdeMétéo-France
à 19 h.
Hier soir, deux personnes étaient portées
disparues dans le département frappé par
un épisode méditerranéen. Ces pluies intenses
ont causé d’importantes perturbations.
Le niveau d’alerte, maximum, devait être
maintenu jusqu’au milieu de la nuit dernière
3. dans le département
Daniel H.-C., un retraité septuagé-
naire, est porté disparu depuis hier
matin à Saint-Antonin-du-Var. Âgé
de 77 ans, l’Antonais a quitté son do-
micile vers 5 heures pour se pro-
mener dans son quartier. Inquiète
de ne pas le voir revenir, son épouse
a alerté les secours une heure plus
tard.
« C’est un homme qui aime se bala-
der en forêt. Il devait être préoccupé
par la montée des eaux. Il est sans
doute sorti pour aller observer les
cours. Mais nous n’avons aucune in-
dication sur ce qu’il a pu faire », ex-
plique le maire, Serge Baldecchi.
Vêtu d’un pyjama
et d’un anorak
Originaire de Bordeaux, Daniel
H.-C. réside avec son épouse depuis
plusieurs années dans une maison
située dans les écarts du centre du
village. Il aurait quitté son domicile
vêtu d’un simple pyjama et d’un
anorak.
« Les premières recherches ont été ef-
fectuées le long des cours d’eau, puis
elles ont été étendues en forêt »,
poursuit, soucieux, le premier ma-
gistrat.
Tout au long de la journée, un im-
portant dispositif a été déployé par
les militaires de la brigade territo-
riale de gendarmerie de Lorgues et
les sapeurs-pompiers pour retrou-
ver le septuagénaire.
Des habitants, employés des servi-
ces techniques et agents de la police
municipale sont venus en renfort
pour quadriller différents secteurs
du nord au sud de la commune. En
fin de journée, les recherches étant
infructueuses, les patrouilles sont
rentrées au poste de commande-
ment installé en mairie.
« Nous avons exploré un rayon de
3 km autour de la propriété », préci-
sait hier, en fin de journée, le capi-
taine Bruno Lopez. « Certains en-
droits sont difficilement accessibles
en véhicule et à pied. » Les recher-
ches ont été suspendues à la tom-
bée de la nuit.
Elles devraient reprendre dès ce
matin avec, sans doute, le renfort de
moyens aériens si les conditions
météorologiques le permettent.
E. ESPEJO (AVEC C. C.)
Saint-Antonin : un retraité
de ans porté disparu...
Au poste de commandement, installé en mairie, des bénévoles
viennent épauler les gendarmes dans leurs recherches. (Photo Sophie Louvet)
Le premier gros épisode pluvieux de l'automne ne
sera pas passé inaperçu, hier, en Dracénie, dans le
Haut Var et en Pays de Fayence. Dès h, les fortes
précipitations ont provoqué une accumulation
d'eau sur plusieurs points sensibles dans
différentes communes : DDrraagguuiiggnnaann, TTrraannss--eenn--
PPrroovveennccee, LLoorrgguueess, FFiiggaanniièèrreess, LLeess AArrccss--ssuurr--AArrggeennss
ou encore VViiddaauubbaann. De manière toujours aussi
spectaculaire, la Nartuby est sortie de son lit,
inondant différents secteurs, dont celui de la zone
commerciale de TTrraannss--eenn--PPrroovveennccee, notamment à
hauteur des enseignes Buffalo grill et Gémo.
Du côté de VViiddaauubbaann, les eaux de la rivière l’Aille et
l’Argens sont également sorties de leur lit. Les
habitants des quartiers de la Verrerie-Neuve et de
l’impasse des Lavandes (route de La Garde-Freinet),
situés dans les écarts de la ville, ont été évacués
par les sapeurs-pompiers et les membres du
Comité communal des feux de forêt (CCFF).
Au total, une soixantaine de Vidaubannais ont dû
être relogés. Des familles ont trouvé refuge
à la salle polyvalente réquisitionnée par la mairie
afin d’accueillir les sinistrés.
Parfois, comme aux AArrccss, à LLoorrgguueess ou à
FFiiggaanniièèrreess, l'eau en abondance s'est mélangée
aux coulées de boue, rendant la circulation très
difficile. De nombreuses routes ont été bloquées
ou fermées.
À TTaannnneerroonn, pendant plusieurs heures, les
villageois se sont retrouvés coupés du monde
en raison des routes départementales devenues
inaccessibles.
Une soixantaine
de Vidaubannais
évacués
Même si les circonstances diffèrent, comment ne pas se souvenir du
er
novembre : le petit village de Saint-Antonin avait alors été endeuillé
après un épisode orageux. Un retraité, qui retournait à son domicile avec
son épouse, avait bravé le danger en empruntant un axe routier signalé
comme inondé. L’homme s’était noyé dans son véhicule. Son épouse, qui
avait réussi à se réfugier à l’arrière de la voiture, avait été retrouvée vivante,
en état d’hypothermie, le lendemain. « On a l’impression de vivre une
malédiction », confiait, hier, le maire Serge Baldecchi. « J’espère que l’issue ne
sera pas la même cette fois-ci. » Les gendarmes indiquaient hier qu’il n’y
avait pas encore de lien de cause à effet entre les intempéries et la
disparition de Daniel H.-C.
« L’impression de vivre une malédiction »
Une seconde personne était recher-
chée hier soir au Muy.
Selon les sapeurs-pompiers du Var,
une embarcation des sauveteurs
côtiers – comptant parmi eux des
renforts en provenance du Vaucluse
– s’est retournée au niveau du pont
de la Nartuby avec à son bord trois
civils et trois sapeurs-pompiers.
Hélitreuillés
par la Sécurité civile
Ces pompiers procédaient à l’éva-
cuation de trois personnes depuis
le hameau des Béluges à proximité
du centre-ville du Muy, précise la
préfecture.
L’un des civils et les trois pompiers
ont pu être secourus grâce à l’inter-
vention d’un hélicoptère de la Sécu-
rité civile. Un autre civil s’est pré-
senté à la caserne du Muy.
En revanche, la troisième personne
n’avait toujours pas été retrouvée
hier soir, indique le service dépar-
temental d’incendie et de secours
du Var (Sdis 83).
E. M.
... Une autre personne
recherchée au Muy hier soir
Des sauveteurs en provenance du Vaucluse en renfort dans le Var hier.
(Photo Clément Tiberghien)
Dimanche 24 novembre 2019
var-matin
4. Dès vendredi soir, tous les re-
gards étaient rivés, à Hyères,
vers le Gapeau et le Roubaud.
Annoncé intense, l’épisode médi-
terranéen n’a pas épargné ce sa-
medi la cité des Palmiers et a en-
traîné l’activation rapide de la
cellule de crise en charge de la
coordination des actions de la
police municipale, des sapeurs-
pompiers et de la protection ci-
vile.
Il a notamment fallu gérer quatre
mini-tornades qui ont occa-
sionné des dégâts dans une ex-
ploitation agricole au Palyvestre
et aux vieux salins, et mettre en
sécurité des habitants.
Un ordre d’évacuation téléphoni-
que déployé par la Ville d’Hyè-
res, grâce à un centre d’appel
spécialisé, a permis d’alerter
dans un premier temps les habi-
tants du secteur de l’Oratoire de
la nécessité d’évacuer les lieux,
en raison de la montée du Ga-
peau et de rejoindre – via des
navettes mises en place par la
municipalité – le Forum du ca-
sino en centre-ville.
Puis, ce fut au tour des riverains
du Roubaud (dans le secteur de
la gare notamment) de rester
confinés dans leurs habitations.
Au total ce sont une soixantaine
de sinistrés qui ont rejoint le cen-
tre d’accueil d’urgence dans la
journée.
Dans l’après-midi, une personne
en difficulté, dans la zone de Sau-
vebonne, a dû être hélitreuillée
par les sapeurs-pompiers, tan-
dis que dix autres, dont quatre
enfants, étaient pris en charge
par les secouristes à bord de bar-
ges. En fin de journée, face à la
montée des eaux, ce sont les ha-
bitants de l’Ayguade qui ont été
invités à évacuer leurs domiciles
pour rejoindre le Forum du ca-
sino.
À cm de la terrible
crue de
En non-stop, le PC de crise, ins-
tallé dans les locaux de la police
municipale, a évalué les risques
et anticiper les besoins. C’est
ainsi que le maire s’est rendu
dans les lotissements de l’Ora-
toire pour constater la montée
du fleuve et au lycée du Golf-
Hotel qui, une fois de plus, n’a
pas été épargné par les inonda-
tions et où une équipe techni-
que a dû intervenir pour une
opération de pompage.
Au plus haut de la journée, à
16 h 45, le Gapeau avait atteint
un niveau de 2,72 m, contre
3,05 m pour la crue de 2014 qui
avait nécessité l’évacuation de
1 500 Hyérois.
Sur place, les gestionnaires de
la crise relevaient que les tra-
vaux réalisés depuis le dernier
événement avaient permis cette
fois-ci de gagner au moins une
heure pour assurer la coordina-
tion des moyens et assurer l’éva-
cuation des populations suscep-
tibles d’être impactées dans des
conditions optimales.
Le dispositif était maintenu
pour l’intégralité de la nuit.
PEGGY POLETTO
IInntteemmppéérriieess ddaannss llee VVaarr
Dans le quartier de l’Oratoire situé à proximité du fleuve le Gapeau, les habitants ont été conviés
à évacuer leurs domiciles et à rejoindre notamment le centre d’accueil ouvert en centre-ville.
(Photo Luc Boutria)
À Hyères, l’Oratoire et l’Ayguade évacués :
personnes réfugiées en centre-ville
Les précipitations et fortes
crues étaient annoncées.
Elles ont été spectaculaires.
Provence verte, Cœur du
Var, Provence Verdon :
aucun secteur n’a été épar-
gné. Les cours d’eau ont ra-
pidement réagi aux pluies
et sont sortis de leur lit.
À Brignoles, la cellule de
crise était sur le pont toute
la journée pour tenter de
parer au mieux la montée
du Carami.
Dès la fin de matinée, la ri-
vière avait débordé. La zone
Saint-Jean, les Consacs, le
Pré-de-Pâques se sont rapi-
dement retrouvés sous les
eaux. Aux portes du centre-
ville, le parking des Augus-
tins a été complètement
submergé et l’eau est rapi-
dement arrivée sur le boule-
vard Saint-Louis.
« Mesure de
précaution »
En début d’après-midi, les
autorités ont pris la déci-
sion de « fermer le centre-
ville » en bloquant du rond
point de Renault à celui d’In-
termarché. Une cinquan-
taine d’évacuations ont été
effectuées quartiers des
Cystes, chemin de La Bur-
lière, au Beal, aux Tambou-
rins et au HLM du Carami
« par mesure de précaution. »
La DN7 a dû être coupée
dans la journée. Impossible
de la prendre pour se rendre
à Tourves, commune égale-
ment très affectée.
Certaines missions de repé-
rage ont conduit à des acci-
dents. Deux véhicules de se-
cours ont été immobilisés.
De nombreuses maisons, di-
rection La Celle et le Carami,
ont été évacuées. Les per-
sonnes ne pouvant se ren-
dre chez des amis ou de la
famille ont été accueillies
au village vacances du
CCAS, d’ordinaire réservé
aux employés EDF/GDF.
Bras a également vécu une
journée d’angoisse alors
que le niveau du Cauron est
monté rapidement. Plu-
sieurs évacuations ont été
nécessaires.
À Correns, c’est l’Argens qui
a inondé toute l’entrée du
village. Plusieurs habita-
tions ont été touchées.
Du côté de Provence Ver-
don, Barjols, La Verdière,
mais aussi Seillons ont été
impactées. À Rians, des rou-
tes départementales ont
été coupées suite au débor-
dement du Carme. Des
quartiers ont dû être éva-
cués.
Cœur du Var a été dure-
ment affecté par les inonda-
tions, comme au Thoronet.
Au Luc, aux abords de
l’école de musique, l’eau
est montée de plus d’un
mètre en une heure. À Flas-
sans et Cabasse, l’Issole a
inondé des quartiers en-
tiers. À Gonfaron, on n’avait
plus vu depuis 2014 autant
d’humeur dans l’Aille, qui
traverse le village pour filer
vers la plaine et Les
Mayons.
Pignans n’a pas été épar-
gné par les cours d’eau de-
venus gros.
Hier soir, les autorités crai-
gnaient de nouveaux ora-
ges car, selon elles, « pour
l’instant, on n’a pas atteint
les pics de crue ».
RÉDACTION
DU CENTRE VAR
Inondations spectaculaires en centre Var
Le Carami est arrivé aux portes du centre-ville de Brignoles. (Photos A. P. et G. R.) Le Cauron, à Bras, a une nouvelle fois vivement réagi aux fortes précipitations.
5. La plaine de Grimaud a
payé hier le prix fort des
inondations consécutives
à l’épisode pluvieux très
important qui frappe le
Var depuis deux jours. Le
lotissement des Pom-
miers, le Camp Marin et la
zone du Grand Pont à Gri-
maud ont été envahis par
les eaux de la Giscle qui
est sortie de son lit dès le
milieu de matinée.
Évacuations en bateaux,
par hélicoptère : les pom-
piers ont donné le maxi-
mum pour mettre à l’abri
les sinistrés qui ont été
conduits, pour ceux qui le
désiraient, vers la salle
Beausoleil. Tout était prêt
pour les accueillir, y com-
pris des lits de camp,
puisqu’il était apparem-
ment hors de question
qu’ils puissent retourner
chez eux hier soir.
En fin de journée, l’alerte a
aussi été donnée aux habi-
tants des parties basses
de la commune, vers le lit-
toral et Saint-Pons. La crue
de la Giscle risquant d’at-
teindre ces zones.
Circulation difficile
Dans la matinée, la D14
avait dû être fermée à la
circulation entre Cogolin
et Grimaud, après la chute
d’un arbre en travers de
la route. Du côté de Gassin
et la Foux, la circulation
est devenue très difficile
à la hauteur des Marines
de Cogolin, la RD98A étant
envahie par les eaux. Elle
a été fermée à la circula-
tion.
Les parties basses de Co-
golin ont également été en-
vahies, tant les champs
que les chemins.
Sainte-Maxime même si
hélas, une fois encore, les
garages de la résidence
Les Pléïades, en bordure
du Préconil ont été enva-
his par les eaux, a relative-
ment échappé aux inonda-
tions.
Le passage en alerte
rouge, en fin de journée, a
toutefois jeté un regain de
tension parmi les respon-
sables de la sécurité.
P. PLEU
Golfe de St
-Tropez-Porte des Maures :
la plaine de Grimaud sous les eaux
Les pompiers ont dû aller chercher les sinistrés en barque et pour certains en
hélicoptère. (Photos Jean-Marc Rebour)
Redouté depuis vendredi soir, et
bien qu’anticipé par les munici-
palités et services de secours de
l’Est-Var (PC de crise, plan de sau-
vegarde, gymnases de repli...),
l’épisode pluvieux d’hier a été
vécu comme un thriller souvent,
comme un cauchemar parfois.
L’accès au village
rapidement coupé
À Roquebrune-sur-Argens, sans
doute la commune la plus paraly-
sée, les fortes pluies ont conduit
la municipalité à fermer plusieurs
routes ou axes : Mas occitan, pont
des Quatre chemins, route de la
Combe, Blavet, Chemin du lac,
Pas de Piche et les Arquets.
Et ce dès potron-minet.
Dès 9 h 15, l’accès au village par la
Nationale 7 était difficile… et une
heure plus tard totalement fermé
à la circulation, la CD 8 étant inon-
dée aux abords du lac et de la
chapelle Saint-Roch.
L’accueil des habitants sinistrés
s’est organisé rapidement. Hier
soir, une cinquantaine de person-
nes étaient accueillies au gymnase
Calandri, tandis que l’on dénom-
brait des dizaines d’hélitreuilla-
ges dans les secteurs à risques : la
plaine de l’Argens et le Blavet.
Situation également tendue à Fré-
jus, où le PC de crise, activé de-
puis vendredi soir, a coordonné
les interventions techniques sur le
terrain.
La salle Jean-Vilain a été ouverte
dès le début de matinée, hier, pour
accueillir les personnes qui ne
pourraient pas rester chez eux.
Parmi les axes plus particulière-
ment touchés, on notait la route
du Gargalon, la route des Vernè-
des, l’avenue Marcel-Foucou, le
CD8 à partir du rond-point des
Harkis, le chemin de Saint-Tropez,
l’avenue Léotard, l’avenue Jean-
Lachenaud, le secteur de la Ga-
belle proche du Pédégal, la zone
de La Palud et les quartiers pro-
ches des berges du Reyran.
Jusqu’à mètre d’eau
au rez-de-chaussée...
Tout près du Reyran, justement, le
lotissement des Floralies, cible
des intempéries depuis 2011, a
nécessité l’intervention des sa-
peurs-pompiers spécialisés en
sauvetage aquatique.
Dans l’après-midi, trois person-
nes ont été secourues et évacuées
de leur domicile (jusqu’à 1 mètre
d’eau dans certains rez-de-chaus-
sée) via l’embarcation des pom-
piers.
À Saint-Raphaël, où un plan de
sauvegarde a été enclenché par
la municipalité, plusieurs secteurs
étaient impraticables à la circula-
tion ou jugés dangereux en début
d’après-midi hier : Ie quartier des
Iscles, l’avenue de Verdun, le sec-
teur du Pin Bernard, la première
partie du boulevard Baudino
jusqu’au rond-point du Cerceron,
l’avenue du Lac, l’avenue Auré-
lienne, la route départementale
autour du Tiki plage, la rue Ca-
mille-Suzanne, et la route de Vales-
cure menant à Agay. Un arrêté a
aussi été pris pour interdire
l’accès à l’ensemble des plages
du littoral.
T. HUET
(AVEC FRED M.)
L’Est-Var sous tension, des centaines
d’évacuations à Roquebrune et Fréjus
Comme ici aux Floralies à Fréjus, les sapeurs-pompiers de l’Est-Var ont multiplié les
interventions de secours, hier dans la journée… et jusque tard dans la nuit.(Photos Clément Tiberghien)
Le départ des habitants dans la plaine de Grimaud.
Dimanche 24 novembre 2019
var-matin
6. CABUCHOEXPLOITATION-LicenceS:1-1099656et2-1106913Designetphotographie:StéphaneKERRAARAD●{KBBKBSTUDDUDIOS}wwwwwwwwww.kbstudios.fr
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IInntteemmppéérriieess ddaannss llee VVaarr
D
es cours d’eau au
débit impression-
nant, des ports qui
débordent, quelques arbres
sur les chaussées... Si quel-
ques dégâts ou perturba-
tions ont été constatés dans
l’ouest-Var, ce secteur a été
nettement moins durement
touché que l’est du départe-
ment par les intempéries,
hier.
C’est en tout début de mati-
née que les précipitations
ont été les plus abondantes
et le calme était revenu dans
la soirée. La vigilance res-
tait toutefois de mise, no-
tamment sur les bords de
la Reppe qui avait atteint un
niveau très élevé, l’épisode
pluvieux pouvant reprendre
dans la nuit.
La traverse de la Reppe, jus-
tement, menant au nouveau
pont reliant Six-Fours à Sa-
nary, a été interdite à la cir-
culation dans la matinée
d’hier et le restait en soirée.
Toujours à Six-Fours, le
rond-point du Rayon de so-
leil a été une nouvelle fois
inondé, entraînant des dé-
viations. Et la municipalité a
décidé d’interdire à titre pré-
ventif les accès à la
presqu’île du Gaou et au
bois de la Coudoulière.
Dans les villages à l’intérieur
des terres, quelques dégâts
ont perturbé brièvement la
circulation, notamment une
coulée de boue sur la RD26
au Castellet. Des arbres sont
aussi tombés sur la chaus-
sée à Evenos et La Cadière,
où ils ont rapidement été
dégagés. A. F.
De l’eau, beaucoup d’eau et quelques perturbations hier sur le territoire de Sud Sainte Baume
et à Six-Fours. Mais pas d’événements dramatiques comme ailleurs dans le département
L’ouest-Var retenait son souffle
Le niveau de la Reppe inquiétait les riverains entre Six-Fours et Sanary.
Ci-dessus : Le nouveau
pont de la Reppe
reliant Six-Fours à
Sanary interdit à la cir-
culation.
Ci-contre : Dans les
gorges d’Ollioules hier
matin.
(Photos
Dominique Leriche)
Dans les gorges d’Ollioules hier matin.
Le rond-point du rayon de soleil, à Six-Fours, a été
une nouvelle fois inondé.
Aux Lônes hier matin.
Dimanche 24 novembre 2019
var-matin
7. IInntteemmppéérriieess ddaannss llee VVaarr
Le port s’est mis à déborder en milieu-d’après-midi.
(Photos Ly. F)
D
èsledébutdejournée,lesfortespluiesassociéesauvent
d'Est ont entraîné l’inondation classique du rond-point
de la Pyrotechnie. Et comme lors de chaque épisode in-
tense, le port a commencé à déborder en fin de matinée sur le
quaiSaturnin-Fabre.Lachausséeaétéenpartieinondée,cequi
agénérédefortsralentissementsduranttoutel’après-midipuis-
que seule une voie de circulation était ouverte le long du port.
Plus loin, la corniche a payé son habituel tribut aux intempé-
ries. Les fortes vagues combinées à l’élévation du niveau de la
mer (surcote) ont harcelé les murets et fait sauter les bouches
d'égouts. L’eau a envahi la chaussée sur plusieurs portions, no-
tamment après Balaguier, Dans la continuité, le rond-point des
Sablettes s’est aussi retrouvé en partie noyé.
Ailleurs en ville, lesrafales du matin ontentraîné plusieurs chu-
tesd’arbresducôtédeMar VivoetdelaVergne.Conséquence:
des coupures partielles de circulation et d’électricité.
Par parer à toute éventualité, la ville avait mobilisé à l’ESAJ de
Berthe, une équipe de la réserve communale de sécurité civile
pour accueillir les personnes en difficulté. M. G.
LA SEYNE SAINT-MANDRIER
Plusieurs axes partiellement
inondés
Le rond-point des Sablettes, devenu infranchissa-
ble en fin d’après-midi. (Photo Ly. F)
Le port déborde, une voie de
circulation fermée sur le quai
Saturnin-Fabre. (Photo M.G.)
La corniche,
encore mal-
menée par
les vagues.
(Photo M.G.)
La presqu’île...
les pieds dans l’eau
Après le déluge, le centre-ville de Saint-Mandrier s’est re-
trouvé les pieds dans l’eau, hier en fin d’après-midi, notam-
ment du côté de la halle. Un phénomène pas si courant, tout
comme tout le débordement du port qui, du fait de la sur-
cote de la mer, a atteint un niveau habituel. Conséquence
de cette montée des eaux, la route a été coupée dans les
deux sens et une déviation mise en place.
Le parking de la Coudoulière,
en partie submergé.
Dimanche 24 novembre 2019
var-matin
8. IInntteemmppéérriieess ddaannss llee VVaarr
À Solliès-Toucas :
réserve communale
activée
Dans la commune où des
points sensibles et les
berges ont été fermés à la
circulation, des équipes ont
été mises en place afin de
mettre les personnes et les
biens en sécurité. La réserve
communale a été activité
avec personnes et
véhicules ont sillonné le
territoire (CCFF, police
municipale et Ville).
À Solliès-Pont : cellule
de crise
Dès h, le maire a mis en
place une cellule de crise en
mairie. Dans le centre-ville,
le cheminement piéton sur
la rive gauche a été inondé
et donc coupé à la
circulation. Même chose
pour le pont de la salle des
fêtes dont les barrières de
sécurité ont été enlevées
par les services techniques
afin de ne pas faire obstacle
au courant et aux
éventuelles charges qu’il
transporte. Vers h l’eau
passait au ras de la route (
mètres de hauteur) en flux
bouillonnant à très grande
vitesse, puis a très rapide-
ment submergé le pont.
MM..RR.. eett RR..LL..
Dans la vallée du Gapeau
La salle du Dojo municipal, ce samedi, sous les
eaux à Solliès-Toucas. (Photo M.R)
Dans le centre-ville de Solliès-Pont, hier à h ,
l’écluse du presbytère presque recouverte.
(Photo R.L)
A
u PC crise mis en
place dans les locaux
de la police munici-
pale dès vendredi soir, les
appels téléphoniques s’ac-
cumulent. Les habitants s’in-
quiètent de voir monter
l’eau, revivent également
des scènes traumatisantes
des inondations de 2014 ou
de 1999 notamment. Dès
8 h 30 ce samedi et, au vu de
la montée des eaux du Ga-
peau, Jean-Pierre Giran, le
maire, et Fabrice Werber, di-
recteur de la Prévention et
de la Sécurité ont pris la dé-
cision de procéder à l’éva-
cuation du quartier de l’Ora-
toire. La zone pavillonnaire
située à proximité du fleuve
du Gapeau a, par le passé,
vécu d’importantes inonda-
tions. Même si, en fin de ma-
tinée, la crue du Gapeau qui
s’approchait de celle de
2011, n’atteignait pas un
stade critique.
Des habitants
évacués ou confinés
« Il a toutefois été pris la dé-
cision de faire évacuer les
habitants et de les accueillir
au Forum du casino. En ce
qui concerne le Roubaud,
nous avons demandé (1)
aux
habitants riverains (quartier
de la gare et environs du jar-
din Olbius-Riquier) de rester
confinés chez eux et de ne
pas descendre dans les sous-
sols », commentait le pre-
mier magistrat.
Il faut savoir que la com-
mune dispose d’un système
d’appels téléphoniques vi-
sant à informer la popula-
tion des risques d’inonda-
tion et capable de diffuser
des messages d’information
adéquats. Au total, ce sont
une soixantaine de person-
nes qui avaient trouvé re-
fuge dans la journée dans
le centre-ville, tandis que
d’autres avaient préféré se
mettre en sécurité au pre-
mier étage de leur habita-
tion ou rejoindre le domi-
cile de proches.
La machine municipale s’est
mise rapidement en route
ce samedi matin. Les res-
ponsables du centre com-
munal d’action sociale
(CCAS) se sont ainsi activés
pour assurer l’accueil des
sinistrés en centre-ville. Les
navettes étaient quant à
elles réquisitionnées pour
assurer le transport des ha-
bitants de l’Oratoire vers le
Forum du casino, pendant
que les équipes de la Protec-
tion civile venaient en ren-
fort sur l’événement.
De leur côté, les sapeurs-
pompiers ont installé un
poste de commandement
au stade du Pyanet avant
de procéder à d’éventuelles
opérations de secours ou
d’assistance. Il a parfois fallu
gérer l’inquiétude de per-
sonnes âgées - comme à
l’Ayguad où le niveau d’eau
dans certaines artères attei-
gnait 15 cm parfois - ou
prendre en charge la situa-
tion délicate de chevaux
pris par les eaux au Plan-
du-Pont.
À la tombée de la nuit hier
soir, tous les regards étaient
rivés vers les écrans de con-
trôle. Après une accalmie,
les indications météo lais-
saient augurer une nuit agi-
tée à laquelle il faudrait
parer.
P. POLETTO
L’ensemble de la commune a été placé hier sous haute surveillance avec l’activation d’un PC de
crise en raison des inondations. Une soixantaine de sinistrés a été accueillie au Forum du casino
Hyères en état de crise
Au niveau du Golf-Hôtel et de la stèle de la re
DFL, la route submergée a été
interdite à la circulation (Photos Laurent Martinat)
Jean-Pierre Giran, le maire, est allé à la rencontre
des habitants du quartier de l’Oratoire.
Les équipes de la Protection civile étaient en place
hier pour accueillir les sinistrés.
Chevaux en
fâcheuse posture
Dimanche 24 novembre 2019
var-matin
10. IInntteemmppéérriieess ddaannss llee 0066
L
es sirènes d’alerte qui hur-
lent dans toutes les Alpes-Ma-
ritimes : indéniablement le
symbole de la journée d’hier dans
le département voisin. Le préfet,
Bernard Gonzalez, venait de dé-
clencher l’alerte rouge, pour inci-
ter chacun à se mettre à l’abri. La
journée a été placée, comme dans
le Var, sous le signe d’intempéries
d’une ampleur exceptionnelle et
de l’inquiétude. Les Azuréens gar-
dent en mémoire les inondations
d’octobre 2015 et sa vingtaine de
victimes. La lame d’eau qui s’est
abattue hier a déversé entre 150 et
200 millimètres de pluie sur l’ouest
du département, 150 millimètres
supplémentaires étaient attendus
dans la nuit. Les sapeurs-pompiers
avaient dans la journée d’hier reçu
plus de 3 000 appels et effectué
plus de 600 interventions.
Partout des cours d’eau en furie,
débordant ou menaçant de le faire,
et des habitants inquiets de la vio-
lence des événements.
Le bilan humain
À Monaco, malgré l’alerte orange
du début de journée, les organisa-
teurs n’avaient pas annulé la No fi-
nish line. Dans l’après-midi, une
Française de 39 ans a été surprise
par une vague sur la digue de Font-
vieille, faisant une chute de trois
mètres en contrebas. Son pronos-
tic a un temps été engagé. Victime
de fractures, elle était hier soir
hospitalisée à Nice.
À Cagnes-sur-Mer hier soir, 28 sa-
peurs-pompiers sont venus en
aide à un homme victime de la
chute d’un arbre sur son bunga-
low. Ce bilan, sérieux, aurait pu
être bien plus lourd sans l’inter-
vention des secours. 300 person-
nes avaient hier soir été mises à
l’abri par les sapeurs-pompiers.
Plus de vingt autres ont été mises
en sécurité et neuf ont été secou-
rues par l’hélicoptère Dragon 06.
Autoroute A fermée
Dans l’après-midi, le gonflement
des eaux de La Brague, passant
sur les voies, a contraint les auto-
rités à fermer l’autoroute A8, entre
Villeneuve-Loubet et Fréjus. L’au-
toroute était rouverte peu après
20 h.
Pégomas très touchée
Les quatre rivières qui traversent
la commune de Pégomas ont dé-
bordé. De nombreuses maisons
sont inondées. À Biot, les habi-
tants ont revécu hier, mais dans
une moindre mesure (à l’heure où
nous écrivions ces lignes), le cau-
chemar de 2015. À Villeneuve-
Loubet, de nombreuses zones
étaient sous les eaux, comme à
Mandelieu-la-Napoule d’où par-
venaient d’impressionnantes ima-
ges. À Menton, un immeuble était
évacué hier soir dans le Fossan, en
raison d’une coulée de boue. À
Monaco, dix-sept personnes de-
vaient être évacuées d’un restau-
rant situé au bout de la digue de
Fontvieille, pris par les coups de
mer. À Cannes le bord de mer était
fermé en raison du coup de mer.
Des renforts
Une colonne de renfort des sa-
peurs pompiers des Bouches-du-
Rhône était attendue hier soir
pour venir prêter main-forte aux
équipes engagées sur le terrain.
Le conseil départemental 06 mobi-
lisait pour sa part des moyens très
conséquents.
Avions déroutés
et trains à l’arrêt
Compte tenu de l’intensité des
pluies, l’aéroport de Nice a été
fermé une heure durant, hier entre
16 h 30 et 17 h 30. Cinq vols ont été
déroutés : un provenant de Ge-
nève, reparti vers son aéroport
d’origine ; un vol d’Amsterdam
vers Lyon et trois autres vols sur
Marseille qui ont pu revenir à Nice
par la suite. Le trafic des trains a
également été très perturbé.
Plan blanc activé
à l’hôpital de Nice
Ce n’était plus arrivé depuis un
certain 14 juillet 2016… Le CHU a
activé hier soir son Plan blanc, en
raison des conditions météorolo-
giques exceptionnelles et des con-
signes de sécurité données par la
préfecture. Cette décision, prise
par le directeur général Charles
Guépratte à 18 h 50, devait garan-
tir la disponibilité des ressources
médicales, paramédicales, tech-
niques et logistiques nécessaires
à la permanence et la continuité
des soins.
En effet, l’accessibilité aux sites
du CHU peut se trouver difficile
pour les personnels. Il a donc été
demandé à l’ensemble du person-
nel de rester à son poste jusqu’à
nouvel ordre. Il n’y avait, en début
de soirée, aucun afflux de victi-
mes ni aucune difficulté en ter-
mes de prise en charge des pa-
tients. « La situation sera rééva-
luée dans la nuit pour décider du
maintien ou de la levée du Plan
blanc », a précisé le CHU.
Isola
coupée du monde
La station d’Isola 2000 était quasi-
ment coupée du monde hier. En
raison d’un risque d’avalanche, la
RM 97, qui mène du village à la
station, a été coupée à partir de
17 h dans les deux sens de circu-
lation.
GREGORY LECLERC
gleclerc@nicematin.fr
Le niveau maximal a également été atteint hier dans les Alpes-Maritimes. Plusieurs personnes ont été
blessées, des dizaines ont été secourues, dans une journée marquée par des centaines d’interventions
L’alerte rouge enclenchée
La Brague est sortie de son lit à Antibes. (Photo Éric Ottino) Le Loup en crue à la sortie de l’autoroute A à Villeneuve-Loubet. (Photo Éric Ottino)
Image spectaculaire du boulevard du Midi, hier à Cannes. (Photo Patrice Lapoirie)
À Nice, dans le quartier de Pessicart, l’eau a provoqué des
éboulements. (Photo François Vignola)
Dimanche 24 novembre 2019
var-matin
11. Avis d'obsèques
De Draguignan :
Mme Janine Dejean, sa compa-
gne ;
Ses enfants ;
Ainsi que toute la famille
Ont la tristesse de faire part du
décès de
Monsieur
Pierre Marie LE TELLIER
Pupille de la Nation
Ancien Premier-maître
Ancien combattant
d’Indochine et d’Algérie
Médaillé militaire
survenu le 22 novembre 2019, à
Draguignan, à l’âge de 89 ans.
La cérémonie religieuse sera cé-
lébrée le jeudi 28 novembre 2019,
à 10 h 15, en l’église de la Sainte-
Famille, à Draguignan, suivie de
la crémation au crématorium de
Vidauban.
PF Rossetti
04.98.10.64.64
Des Arcs-sur-Argens :
Ses enfants, Marie-Françoise Vic-
tor, Jean-Philippe Victor et sa
compagne Sabine ;
Ses petits-enfants, Anaïs, Marie
et Baptiste
Ont la douleur de faire part du
décès de
Madame
Jeannine VICTOR
née ROQUES
survenu le 23 novembre 2019, à
l’âge de 90 ans.
La cérémonie religieuse sera cé-
lébrée le jeudi 28 novembre 2019,
à 9 h 30, en l’église Saint-Jean-
Baptiste aux Arcs, suivie de
l’inhumation au cimetière de la
commune.
Dans l’attente des funérailles, la
défunte repose au funérarium de
Vidauban où la famille recevra, le
mercredi 27 novembre 2019, de
14 heures à 16 heures.
PF Pianetti
04.94.99.73.73
VVaarr CCaarrnneett
D
evant une salle archi-comble
du Palais des congrès de Saint-
Raphaël, les intervenants dé-
battaient hier de l’avenir de la méde-
cine. Parmi eux, Cynthia Fleury a ré-
pondu à l’invitation du maire, Frédéric
Masquelier, à l’initiative des Rencontres
de l’avenir, qui se déroulent jusqu’à ce
soir. Elles ont rassemblé près de 10 000
visiteurs l’année dernière et réunis-
sent une nouvelle fois une commu-
nauté savante, les intellectuels français
les plus brillants et les plus influents.
Cynthia Fleury, philosophe et psycha-
nalyste, professeure au Conservatoire
national des arts et métiers (CNAM),
a publié en mai dernier son dernier ou-
vrage, Le soin est un humanisme. Elle
a longtemps enseigné la philosophie
politique à l’American University of
Paris et a également été chercheuse au
Muséum national d’histoire naturelle.
Professeure à l’École nationale supé-
rieure des Mines de Paris, elle dirige
aussi la chaire de philosophie à l’hôpi-
tal Sainte-Anne à Paris.
Qu’est-ce qui vous a fait venir
à Saint-Raphaël ?
Plusieurs raisons. Tout d’abord pour
l’amitié qui me lie à Nicolas Bouzou,
président des Rencontres de l’avenir.
Il m’a parlé de créer un autre lieu
important dédié aux problématiques
de l’avenir. Je lui ai répondu que je
serai à ses côtés sur ce lieu qui est le
sien, affectif.
L’autre raison est l’effort colossal
et enthousiaste de la Ville de Saint-
Raphaël. Ce type de grand raout est
sans concurrence. Je salue
l’engagement profond des autorités
locales. La mairie est profondément
engagée dans une réflexion
sociétale. Ça restitue de la confiance.
J’espère que cela pourra donner envie
aux autres collectivités de créer le
même espace public qualitatif.
Je ne fais pas de scission entre la
population de Paris et celle de
province. Pour preuve, je dirige une
chaire de philosophie à l’hôpital à
Paris qui s’ouvre également à
Clermont-Ferrand. Quel que soit le
CHU local, s’il est intéressé par la
création d’une chaire dans son
service, on répond présent. Pour moi,
c’est une obligation éthique d’aller
sur tout le territoire.
C’est important pour vous
de rencontrer le public ?
Oui, je publie depuis plus de vingt
ans et je fais le tour de France et
même à l’international. Ça fait partie
de mon métier de professeure au
Conservatoire des arts et métiers. On
est partout dans les régions. On est
dans le refus de l’enclavement du
territoire. Ne pas réserver ces
moments de forum dans les grandes
villes. Je suis adepte des échanges.
On diffuse mais on fait aussi
remonter l’intelligence
des territoires.
Quel message voudriez-vous faire
passer aux Raphaëlois ?
Celui de dire que la place de
l’humanité dans la santé est
absolument nécessaire. On soigne
des personnes et pas des maladies,
ça change beaucoup de choses. il y a
des maladies chroniques. Le cancer
est chronique. Vous êtes malade, puis
en rémission, donc pas vraiment
malade mais vous êtes accusé d’être
faillible au travail car la maladie vous
empêche d’être à % et elle
revient. Ces maladies chroniques
engendrent des troubles. % des
personnes atteintes d’un cancer et
qui sont guéries tombent en
dépression sévère dans les deux ans
qui suivent et un tiers perd son
travail. Il faut davantage d’humanité.
Les enjeux d’aujourd’hui comme
l’ambulatoire, la santé connectée,
les rapports aux techniques, font
qu’on a besoin d’une réflexion liée
aux humanités.
Ces réflexions parviennent-elles
à avoir un impact concret,
par exemple sur les lois ?
Oui, elles arrivent à impacter les
projets de lois, les formations des
soignantes, les réformes, concevoir
autrement. On a des outils pour
repenser nos modes de production,
développer de nouveaux
comportements. Je défends cette
idée pro-active de l’avenir, qu’on
devienne davantage sujet à
transformer le monde. Je pense qu’il
faudrait organiser une sorte de Cop,
pour une réflexion commune
internationale, sur la question de
l’éthique, de la médecine digitale :
qu’est-ce qu’on fait et jusqu’où ?
Ce sont des questions qui
demanderaient des réflexions
nationales et internationales.
J. J.
◗ Rencontres de l’avenir au Palais des congrès de Saint-
Raphaël,port Santa-Lucia,101 quai du commandant Le
Prieur.
Aujourd’hui à 9 h 30 :l’avenir du bonheur,avec Julia de
Funès,Nicolas Bouzou et Pierre-HenriTavoillot.À10 h :
l’avenir du féminisme,avec Raphaël Enthoven,Olivier
Babeau,Aurélie Jean et Jeannette Bougrab.À 11 h 15 :
l’avenir de la nation et du nationalisme,avec Robin
Rivaton,Pierre-HenriTavoillot et Jeannette Bougra.À
14 h :l’avenir de l’intelligence artificielle et de la
politique,avec LaurentAlexandre,Virginie Calmels et
David Lisnard.À 15 h 15 :Érik Orsenna.
Site Internet :www.rencontres-avenir.fr
Saint-Raphaël La philosophe et psychanalyste Cynthia
Fleury est intervenue hier lors des Rencontres de l’avenir,
organisées jusqu’à ce soir au Palais des congrès
Cynthia Fleury, professeure au Conservatoire national des arts et métiers, a dédicacé hier son livre intitulé
Le soin est un humanisme, après son intervention sur l’avenir de la médecine. (Photo Michel Johner)
«Nos réflexions peuvent
changer les projets de lois»
12. Dimanche 24 novembre 2019
var-matin
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1955
Cuers - Toulon
La Crau - La Farlède
BRIGNOLES
CUERS
DRAGUIGNAN
LA SEYNE-SUR-MER
OLLIOULES
SAINTE-MAXIME
SAINT-TROPEZ
TOULON
Avis d'obsèques
De Toulon, Belgentier :
M. et Mme Gérard Durand, ses
enfants ;
Olivier et Julien Durand, ses pe-
tits-enfants ;
Flora, Victoria, Maëline, ses ar-
rière-petits-enfants
Ont la douleur de faire part du
décès de
Monsieur
Michel DURAND
survenu le 20 novembre 2019, à
l’âge de 90 ans.
Les obsèques religieuses auront
lieu le lundi 25 novembre 2019, à
14 h 30, en l’église Saint-Georges à
Toulon, suivies de l’inhumation
au cimetière Central de Toulon.
PF Signoret
04.94.58.66.95
De Giens :
Raymond et Rosie Bensa, ses pa-
rents ;
Marie-Laure et Jean-Marc Bruno,
sa sœur et son beau-frère ;
Anthony, son fils ;
Chrystelle
Ont la tristesse de faire part du
décès de
Laurent BENSA
survenu le 22 novembre 2019, à
l’âge de 44 ans.
La cérémonie religieuse aura lieu
mercredi 27 novembre 2019,
à 15 heures, en l’église de Giens,
suivie de la crémation à Cuers.
PF Roc Eclerc - Hyères
04.94.35.39.36
D’Aix-en-Provence, Barjols,
Ponteves :
La famille de
Monsieur
Albert LUNA
a la douleur de faire part de son
décès, survenu le 21 novembre
2019, à l’âge de 72 ans.
Les obsèques auront lieu mardi
26 novembre 2019, à 14 h 30, au
crématorium de Luynes.
PF du Pays Aixois
04.42.23.03.13
Avis d'obsèques
et remerciements
De La Garde :
Jean-Pierre Viglietti, son fils ;
Danielle et Francis Destefanis, sa
fille et son gendre ;
Samira et Jean Henry, sa fille et
son gendre ;
Francis, Jean-Louis, Gabriel, Ma-
rie et Denis, ses petits-enfants ;
Zélie et Ninon, ses arrière-peti-
tes-filles ;
Parents et alliés
Ont la douleur de faire part du
décès de
Madame
Anna VIGLIETTI
née GRISERI
survenu le 21 novembre 2019, à
l’âge de 97 ans.
Les obsèques religieuses auront
lieu le mardi 26 novembre 2019, à
15 heures en l’église Sainte-Thérè-
se, au Pont-de-Suve, suivies de
l’inhumation au cimetière central
de La Gaude.
Cet avis tient lieu de faire-part et
de remerciements.
PF Signoret
04.94.58.66.95
De Six-Fours-les-Plages :
Mme Jean-Noël Rouvier, son
épouse ;
Sa fille, Patricia Rouvier ;
Son gendre, Gilles Uytterhoe-
ven ;
Et ses petits-enfants, Boris et
Alexis
Ont la tristesse de faire part du
décès de
Monsieur
Jean-Noël ROUVIER
Médecin en chef des Armées
survenu le 22 novembre 2019.
La cérémonie religieuse aura lieu
le jeudi 28 novembre 2019, à
10 heures, en l’église Sainte-Anne
à Six-Fours-les-Plages.
Cet avis tient lieu de faire-part et
de remerciements.
Six-Fours PF
04.94.34.81.15
13. France/Monde
«
A
gresseur, harceleur,
t’es foutu, les fem-
mes sont dans la
rue » : des dizaines de mil-
liers de personnes ont battu
le pavé hier dans toute la
France pour « dire stop aux
violences sexistes et sexuel-
les », une « marée violette »
pour peser sur le gouverne-
ment à deux jours de la fin
du « Grenelle » lancé contre
ce fléau.
La trentaine de marches or-
ganisées en France a ras-
semblé « 150 000 person-
nes », dont « 100 000 à
Paris »,selonlecollectiffémi-
niste #NousToutes. Le cabi-
net Occurrence a pour sa
part dénombré 49 000 mani-
festants dans la capitale lors
de son comptage pour un
collectif de médias. « C’est
la plus grande marche de
l’histoire de France contre les
violences »sexistesetsexuel-
les, s’est félicitée l’une des
organisatrices, Caroline De
Haas.
organisations
Il y a un an, près de 50 000
personnes s’étaient rassem-
blées dans toute la France
dont 30 000 à Paris selon les
organisatrices, la police
comptant alors 12 000 mani-
festants dans la capitale.
Hier, la police ou les préfec-
tures ont dénombré 5 500
manifestants à Lyon, plus de
2 000 à Rennes, 1 650 à Stras-
bourg, 1 000 à Bordeaux…
À Paris, derrière la bande-
role de tête tenue par
l’Union nationale des fa-
milles de féminicide (UNFF),
plusieurs personnes por-
taient des pancartes affi-
chant la photo de leur pro-
che tuée.
Depuis le début de l’année
2019, au moins 117 femmes
ont été tuées par leur con-
joint ou ex-conjoint, selon
un décompte et une étude
au cas par cas menés par
l’AFP. Durant toute l’année
2018, le chiffre avait atteint
121 femmes victimes, selon
le ministère de l’Intérieur.
« Dans 32 féminicides, c’est
Noël », pouvait-on lire sur
une pancarte ironique dans
lecortègeparisien,composé
de femmes en majorité mais
aussid’hommes.L’ambiance
était à la fois festive et em-
preinte de gravité.
Une grande banderole s’éle-
vait contre une « justice com-
plice », tandis qu’une multi-
tude de pancartes procla-
maient : « Ras le viol »,
« Féminicides, pas une de
plus », « Brisons le silence,
pas les femmes », « Qui ne dit
mot ne consent pas »…
Près de 70 organisations
(Planning familial, CGT,
CFDT, EELV, LFI, PS, Unef,
PCF, SOS homophobie…) et
de nombreuses personnali-
tés se sont jointes au défilé
parisien. Parmi elles, les co-
médiennes Muriel Robin,
Alexandra Lamy, Julie Gayet,
Sandrine Bonnaire et Eva
Darlan, ou encore Vincent
Trintignant – le frère de
Marie, tuée par Bertrand
Cantat en 2003.
« Minute de cris »
À Strasbourg, la manifesta-
tion a été marquée par un
moment fort : le témoignage
des deux enfants et de la
sœur d’une femme tuée par
son compagnon. Tous
sourds-muets, ils se sont ex-
primésenlangue dessignes,
avec une interprète qui tra-
duisaitpourlafoule,parcou-
rue par une vive émotion.
Le cortège bordelais était
rythmé par les percussions
d’une batucada « fémi-
niste ». Une minute de si-
lence a été observée à la
mémoire de Safia M., mère
de quatre enfants poignar-
dée à mort le 21 octobre
par son ex-conjoint dans un
quartier populaire de la
ville. Elle a été suivie par
une « minute de cris », pour
que les participantes puis-
sent « hurler leur colère ».
Le collectif #NousToutes a
globalement pointé un
« manque de moyens » et
une « absence de réponse à
la hauteur de la part du gou-
vernement ». Il réclame un
milliard d’euros par an pour
la lutte contre les violences
faites aux femmes, alors que
le budget qui lui est consa-
cré est de 361,5 millions
d’euros, selon l’entourage
de la secrétaire d’État à
l’Égalité femmes-hommes
Marlène Schiappa.
Cette mobilisation survient
juste avant la clôture, de-
main, du « Grenelle contre
les violences conjugales »,
lancé début septembre
pour tenter d’enrayer ce
fléau. Le Premier ministre
Édouard Philippe, accom-
pagné d’une douzaine de
membres du gouverne-
ment, doit y annoncer ou
confirmer une quarantaine
de mesures, dont celles dé-
voilées au lancement de ce
chantier le 3 septembre.
Des dizaines de milliers de personnes, dont 49 000 à Paris, ont battu le pavé alors
que le Grenelle sur les violences conjugales doit rendre ses conclusions demain
Mobilisation historique contre
les violences envers les femmes
Des défilés étaient organisés à Paris (ci-dessus), mais aussi à Lyon, Rennes,
Strasbourg, Bordeaux... (Photo AFP)
Féminicide dans
le Loiret : le mari
mis en examen
Un homme de ans
a été mis en examen
pour homicide volontaire
sur conjoint et écroué pour
le meurtre de sa femme,
retrouvée dimanche
dans une forêt du Loiret.
Cet agent de sécurité, père
de deux enfants d’une
précédente union, avait
été placé en garde à vue
jeudi matin. « Après avoir
niélesfaits,illesareconnus,
expliquant que le samedi
novembre, il s’était
violemment disputé avec
son épouse à propos d’une
relation adultérine qu’elle
aurait pu entretenir,
réelle ou supposée »,
a indiqué le procureur de
la République d’Orléans,
Nicolas Bessone. « Au
cours de la dispute, il aurait
donné deux très violents
coups de poing à la face
et elle serait tombée KO
au sol », puis il « l’a
étranglée avec un foulard »,
a-t-il expliqué.
Le Sénat valide
le nouveau régime
fiscal des chefs
d’entreprise
Le Sénat a voté hier
une mesure visant
à imposer aux dirigeants
d’entreprises françaises
d’être domiciliés
fiscalement en France
dès millions d’euros
de chiffres d’affaires, déjà
adoptée par l’Assemblée
nationale. Les députés
avaient lors de leur
examen du projet de loi
de finances revu
à la baisse le seuil,
qui était initialement
d’un milliard d’euros.
Le PS appelle
ses sympathisants
à manifester
le décembre
Le Conseil national
du PS, réuni hier à Paris,
a appelé à l’unanimité ses
sympathisants à participer
à la manifestation du
décembre. À Emmanuel
Macron, qui a réduit
cette manifestation
à la défense des régimes
spéciaux, Olivier Faure,
premier secrétaire du parti,
a répondu : « il n’y a qu’un
régime spécial que les
manifestants veulent abolir,
tout de suite, celui des
grandes fortunes »,
qui sont « renforcées »,
selon lui, par la politique
du Président.
À travers
l’Hexagone
Une fillette de 4 ans et un adolescent de 15 ans, d’une
même fratrie, ont péri hier dans l’incendie d’une mai-
son à Folschviller (Moselle), qui a aussi fait trois bles-
sés dont deux graves.
Une femme de 70 ans, la grand-mère des enfants, a
été gravement blessée, brûlée aux jambes et au
dos, et un homme de 25 ans légèrement blessé, in-
commodé par les fumées, dans l’« embrasement gé-
néralisé » de cette maison comprenant deux ni-
veaux et des combles, a indiqué le lieutenant-colo-
nel Michaël Schmitt, du Service départemental
d’incendie et de secours (Sdis).
Une cinquième personne, un homme ayant participé
aux opérations de secours avant l’arrivée des pom-
piers, a été blessée gravement aux bras et aux mains.
« L’adolescent de 15 ans s’est retrouvé bloqué au pre-
mier étage dans le feu », a indiqué le lieutenant-co-
lonel Schmitt, expliquant que l’escalier de la maison
s’était effondré.
Cet incendie à Folschviller, ville de quelque 4 000 ha-
bitants à 50 km de Metz, a mobilisé une quinzaine
d’engins de huit centres de secours et une soixan-
taine de sapeurs-pompiers. L’origine du feu n’était
pas encore déterminée hier soir.
Moselle: deux enfants de et ans
meurentdansl’incendied’unemaison
Une soixantaine de pompiers assistés par huit
engins ont été mobilisés. (Photo France Bleu)
Vers de nouvelles
élections en Bolivie
Les sénateurs boliviens ont donné
leur feu vert hier à de nouvelles élections
présidentielle et législatives sans Evo
Morales, censées mettre fin à l’instabilité
qui secoue le pays depuis le octobre.
Hong Kong appelé aux urnes
Hong Kong organise aujourd’hui
des élections de district, un scrutin
ultra-local mais à valeur de test pour
la popularité du gouvernement local
pro-Pékin, qui se montre inflexible.
Le pape François au Japon
Le pape François est arrivé hier à Tokyo
pour une visite de jours au Japon où il se
fera l’avocat du désarmement nucléaire.
À travers
les continents
14. FFrraannccee//MMoonnddee
«
E
st-ce qu’il y a des psycholo-
gues dans la salle ? »Aufond,
unejeunefemmeselève.Do-
miniqueRizetplisselesyeux.« Per-
sonne?»Onluimurmurequesi;les
projecteurs qui éclairent la scène
l’éblouissent, il ne la voit toujours
pas.Les lumières delasalle sont fi-
nalementrallumées:unedizainede
spectateurs est debout. « Il y a des
gens qui se sont sentis mal pendant
les témoignages, poursuit le jour-
naliste de BFM TV, animateur des
débats hier matin. Vous pouvez
vous rendre à l’entrée de la salle, là
où l’on donne les tickets, pour parler
avec eux ? » Sanglots étouffés, un
petit groupe sort et le noir revient.
Norvège, Kazakhstan...
Quelques minutesplus tôt,se sont
succédé des paroles de victimes.
Lisbethestnorvégienne.Safilleest
morte avec 68 autres personnes
sous les balles du terroriste d’ex-
trême droite Anders Breivik parce
qu’elle participait à l’université
d’été de la Ligue de jeunesse du
parti travailliste, le 22 juillet 2011
sur l’île d’Utøya. Svetlana est ka-
zakh,safilleestmortedanslaprise
d’otages à l’opéra de Moscou par
des terroristes tchétchènes en
2002. Dans les casques audio, la
voix de la traductrice est hachée.
Parfois la connexion est mauvaise
et s’interrompt, Svetlana finit ses
phrasesrarement.Onpeineàsaisir
ledéroulédesfaits ;ladouleurelle,
est universelle.
Deux jours plus tôt, Sylvie, de Mar-
seille, avait pris le micro. Sa fille
est morte à la gare Saint-Charles,
égorgée le 1er octobre 2017 par un
terroriste islamiste. « Son témoi-
gnage m’a marquée, elle a bien ex-
pliqué que les victimes ne sont pas
assez écoutées », relève Amira.
Vençoise, cette dernière était se-
couristebénévoleàlaProtectionci-
vile le soir du 14 juillet 2016 à Nice.
Pendantdeuxsemaines,elleaaidé,
à la préfecture, puis à la Maison
des victimes. Elle s’est rendue au
congrès parce que c’est « impor-
tant pour [elle] ». Parce qu’elle a
mis deux ans à retourner sur la
Prom’, et à chaque fois qu’elle pé-
dale en VTT depuis Cagnes-sur-
Mer, elle s’arrête au carrefour Ma-
gnan – là où le terroriste au volant
du camion a commencé à tuer –,
descend de vélo et marche en re-
gardantlesol.Elledit :« Je reprends
ma vie quai des États-Unis »,deuxki-
lomètres plus bas.
Hier, Amira était « un peu déçue »
parce qu’elle aurait voulu enten-
dre « plus de victimes », surtout
« plus de Niçois ». « Il y a eu beau-
coup de professionnels, d’experts,
beaucoup de paroles, mais les Niçois
n’étaient pas visés. Pourtant, on est
encore fragilisé. »Forcément,lecon-
grèsdesvictimesdeterrorismeest
« international », et posait cette
année la question de l’équité de
traitement entre toutes les victi-
mes de tous les pays.
En quatre ans, Amira a rencontré
des psychologues une fois, cinq
jours après l’attentat. Elle ne dor-
mait plus, pleurait beaucoup. « On
a discuté pendant une heure, ils
m’ont expliqué que j’avais le droit de
me plaindre, de me considérer mal-
gré tout comme une victime, même
si je n’avais perdu personne. Voir
ce que j’ai vu ce soir-là, ça m’a mis
dans un état de choc. Et puis ça s’est
passé à Nice, chez moi. »
« Je ne sais pas
trop où aller »
Depuis,elleasouventpenséàcon-
sulter « la psychologue du coin »,
mais n’a pas franchi le pas. « Je ne
sais pas trop où aller, en fait. » Elle
interroge:«Jenesaispas,est-cequ’il
y a un centre qui a spécialement ou-
vert pour ça ? »
Aujourd’hui, subsistent à Nice –
outrelesassociations–lestandard
du centre d’accueil psychiatrique
(au 04.92.03.33.35. pour les adul-
tes),l’Espaced’informationetd’ac-
compagnement (EIA) et la Maison
d’accueil des victimes. L’antenne
régionale de prise en charge glo-
bale du psychotraumatisme pro-
miseparlaministredelaJusticeNi-
coleBelloubetestencoursdemise
en place. Un prélude à l’accueil du
« Centreeuropéend’expertisepour
les victimes du terrorisme » ? Le
maire de Nice, Christian Estrosi,
l’espère. La Ville a fait acte de can-
didature.
AURORE MALVAL
Sept cents d’entre elles participaient au 8e
congrès international sur le sujet, qui s’est clôturé hier
Des victimes de nationalités ont lu un manifeste pour une égale reconnaissance. (Photo A. M.)
LLuunnddii
Bien triste anniversaire pour les
« gilets jaunes ». L’année dernière,
lafêteavaitpourtantbiencommencé
sur les ronds-points où l’on grillait
des saucisses et servait du café
dans une convivialité perdue dans
l’anonymat des lotissements sans
âme et des courses du samedi
au Leclerc. Au micro des chaînes
d’info, les témoignages racontaient
les frustrations et les peurs des
gens modestes. On faisait comme
si les slogans homophobes,
sexistes, racistes et antisémites
étaient sans importance, comme
si les menaces de mort contre
les élus étaient somme toute
compréhensibles, comme si les
violences contre les automobilistes
récalcitrants à endosser le gilet
jaunen’étaientquedesplaisanteries.
On oubliait soigneusement les dix
morts causées par les barrages,
après tout, tout cela relevait
du banal accident de la route…
Les commentaires dégoulinaient
de bienveillance, tous, nous nous
frappions la poitrine pour avouer
nos fautes de n’avoir rien vu, rien
prévu, rien proposé. Et puis, très
vite, tout a dérapé dans le saccage
et le pillage. Se sont rejoints dans
un mélange détonnant le sentiment
d’impunité du côté des manifestants
etdeculpabilitéducôtédespolitiques
et des élites. Aujourd’hui, le désastre
est consommé. Les « gilets jaunes »
sincères sont rentrés chez eux et
regardent, assommés, les profana-
teurs et les casseurs voler leurs
rêves. Les forces de l’ordre, épuisées,
voient la haine dans les yeux qui
leur font face. Le gouvernement
sort son chéquier sans jamais
apaiser la soif inextinguible de
subventions. Les oppositions de
tout poil – politiques ou syndicales –
se frottent les mains sans réaliser
que le monstre de détestation
qu’elles nourrissent va demain
les dévorer. Jamais, je n’avais vu
notre pays dans un tel état de déli-
quescence morale et de sauvagerie
autodestructrice. Quand un peuple
a perdu à ce point le sens du bien
commun et la fierté de son destin
collectif, la route est grande
ouverte pour toutes les barbaries.
MMaarrddii
Porte de Versailles, les maires de
France célèbrent la grand-messe de
leur congrès annuel. Ils y accueillent
aujourd’hui fraîchement mais poli-
ment le président de la République.
En saluant Emmanuel Macron,
FrançoisBaroin,leprésident
de l’Association des maires,
a navigué précautionneusement
entre la courtoisie républicaine qui
lui est propre et la pugnacité que
lui impose sa fonction. Mais quand
il a asséné qu’avec la taxe
d’habitation, le président de
la République
avait supprimé
« un impôt
qui ne lui
appartenait
pas », il a
poussé
la démagogie
très loin. Il est
évidemment
de la responsa-
bilité de l’État
central de fixer la nature et les
modalités des ressources fiscales
des collectivités locales, celles-ci
en déterminant ensuite le montant.
François Baroin avait sans doute
aussi « oublié » (?) que les
exonérations de cette taxe votées
par les conseils municipaux sont
compensées par l’État et qu’une
part importante des budgets
communaux relèvent d’un maquis
de dotations, au premier chef
desquelles la DGF, dotation globale
defonctionnement,pourmilliards
d’euros. Pour parler clair, l’État
impécunieux s’endette pour
financer les communes qui arguent
ensuite de leur bonne gestion.
Avec malice, le président de la
République lui a rétorqué que les
maires empocheront les bénéfices
électoraux de la suppression
d’un impôt injuste et là encore
compensé par l’État. Un point
partout, la balle au centre.
JJeeuuddii
Leprésidentd’uneintercommunalité
de Seine-Saint-
Denis annonce
que le film
J’accuse sera
déprogrammé
des salles
de cinéma
du territoire
«EstEnsemble»,
puis est
heureusement
revenu sur une
décision intempestive et injustifiable
au regard de l’inaliénable liberté
d’expression. Que vous décidiez en
votre âme et conscience de ne pas
aller voir ce film, au motif que son
réalisateur, monsieur Polanski,
a été condamné dans une affaire
de viol sur mineure et qu’il a fait
l’objet de plusieurs dénonciations
similaires, cela relève de votre
libre arbitre et votre démarche
est parfaitement légitime. Mais si
nous décidons de confier à nos élus
locaux le soin d’exercer la police de
la pensée, les pires dérives sont à
craindre. Cet élu, tout en renonçant
à l’interdiction, a néanmoins
demandé que les projections
soient accompagnées d’un
débat sur les violences sexuelles.
Pourquoi pas, mais au regard
du sujet du film, l’affaire Dreyfus,
il serait beaucoup plus efficient
de consacrer ces échanges
à l’antisémitisme qui s’exacerbe
dans tant de quartiers du -…
VVeennddrreeddii
La position de monsieur Laurent
Berger sur la réforme des retraites
devient totalement illisible.
Il affiche depuis plusieurs années
son soutien à un système par
points qui est au cœur du dispositif
expertisé par le gouvernement.
Mais voilà qu’hier il a approuvé
la CFDT Cheminots qui veut
garder son régime spécial,
totalement antinomique
précisément avec la réforme
qu’il défend ! Par ailleurs,
il ne défilera pas aux cotés
des camarades syndiqués,
y compris ladite CFDT Cheminots,
le décembre prochain, au motif
qu’ils ne veulent pas de sa réforme
par points… Ceux qui ont compris
la philosophie de monsieur
Berger peuvent écrire
à monsieur Jean-Paul Delevoye.
Vous trouverez l’adresse sur le site
Internet du gouvernement.
«« QQuuaanndd uunn ppeeuuppllee aa
ppeerrdduu ààccee ppooiinntt llee sseennss
dduu bbiieenn ccoommmmuunn eett
llaaffiieerrttéé ddee ssoonn ddeessttiinn
ccoolllleeccttiiff,, llaarroouuttee eesstt
ggrraannddee oouuvveerrttee ppoouurr
ttoouutteess lleess bbaarrbbaarriieess.. »»
SSiiggnnéé
RRoosseellyynnee
Le regard
de Roselyne Bachelot
sur l’actualité
edito@nicematin.fr
Des victimes du terrorisme
du monde entier réunies à Nice
Dimanche 24 novembre 2019
var-matin
15. L
’islam : menace ou défi ? C’est
le titre du dernier livre de
Mgr Dominique Rey. Un ou-
vrage dans lequel l’évêque de Fré-
jus-Toulon aborde, en tant que
chrétien, les questions brûlantes
que sont l’immigration, le commu-
nautarisme, ou encore la radicali-
sation islamiste.
Dimanche novembre, plus de
personnes ont manifesté
à Paris pour dénoncer les actes
antimusulmans. La France
est-elle islamophobe ?
Certains ont peut-être
le sentiment d’une invasion,
d’un remplacement. Sentiment
porté et entretenu par certains
courants politiques qui exploitent
la croissance démographique
des musulmans. Dans certains
quartiers, ce sentiment peut
produire du rejet, se traduire
par de l’ostracisme et, du coup,
être vécu douloureusement par
un certain nombre de musulmans.
Mais répondez :
la France est-elle islamophobe ?
Il est difficile de parler en général
du fait de l’éclatement de notre
pays. Ce que le sociologue
Jérôme Fourquet appelle
« l’archipel français ».
Cet éclatement dans
l’individualisme, le corporatisme
fait qu’on a désormais du mal
à penser le global, à penser
l’unité du pays. Il y a aujourd’hui
en France une fragmentation
de la vie sociale. Et face
à la croissance numérique,
statistique, démographique de
l’islam, certains peuvent réagir
avec virulence. Ce comportement
entretient cet écartèlement, cette
fragmentation de notre société.
Mais peut-on parler pour autant
d’islamophobie globale ?
Je ne crois pas. Tout comme
il ne faut pas généraliser
le phénomène de radicalisation
à l’ensemble de l’islam. Je connais
des musulmans qui sont des
hommes de paix et de fraternité.
Avec ce livre, ne craignez-vous
pas de jeter de l’huile sur le feu ?
L’islam n’est pas simplement
le fait de flux migratoires.
Il fait aujourd’hui partie de
la démographie de la France.
Mais en lien étroit avec une
désocialisation dans certains
quartiers, une marginalisation
ressentie comme telle, on assiste
à une radicalisation. Bien sûr,
je ne peux pas réduire l’islam
à ces groupes radicalisés,
mais ces derniers rendent compte
d’une réalité qu’on doit affronter
avec lucidité, sans se cacher
les yeux. Mon livre tente
d’expliquer simplement
comment, en tant que chrétien,
je dois prendre la mesure de cette
quête musulmane, comment
je dois l’analyser. Tout en restant
ouvert au dialogue. Je ne fais
pas du prosélytisme. Je n’arrive
pas en brandissant une arme
pour essayer de faire en sorte
que l’autre cède à mes injonctions,
ou à mes prescriptions. C’est sur
une ligne étroite, entre l’annonce
de la « bonne nouvelle »
et une attitude d’ouverture,
d’accueil de l’autre qui porte aussi
des richesses, que nous, chrétiens,
devons témoigner de notre foi.
Si vous réfutez la thèse
du « Grand Remplacement »,
en revanche, vous abordez
à plusieurs reprises
le « choc des civilisations »...
Ce n’est pas non plus un leitmotiv,
mais le constat d’une fracture
sociale qui fait que des blocs
s’affrontent sérieusement dans
notre société. Et c’est ce qui fait
qu’aujourd’hui il y a une espèce
de disqualification du discours
politique. On a du mal à trouver
une unité. Je mets cette
fragmentation en parallèle
avec la perte des repères
chrétiens. À titre d’exemple :
une partie
de ma famille
était radical-
socialiste et
très anticléricale,
mais nous avions
néanmoins tous
en commun les mêmes repères,
les mêmes valeurs morales qui
avaient été portés par le judéo-
christianisme. Ce substrat-là,
ce socle-là disparaît. Ce qui rend
beaucoup plus difficile de penser
communauté nationale, de faire
Nation. Aujourd’hui, on est
dans l’incapacité de trouver
ce qui nous est commun.
Lorsque vous dites que
le religieux a toute sa place
dans la société, vous remettez
en question le principe
de la laïcité à la française ?
Un chrétien ne peut pas dire
« Je suis chrétien dans ma vie
privée, et dès que j’arrive à mon
boulot je ne le suis plus ». Ce n’est
pas cohérent. Ce que je dénonce
c’est une vision de la laïcité qui
consiste à dire : la religion c’est
dans le privé, c’est à la maison. La
vie chrétienne s’exprime bien sûr
à la maison, mais elle s’exprime
aussi dans la vie publique où j’agis
comme chrétien. Je ne suis pas
obligé de dire que je suis chrétien
au boulot. Mais ça fait partie
de ma vision du monde, de ma
manière d’appréhender les choses
de la vie. Ce que je dénonce, c’est
la dérive d’une laïcité qui serait
oublieuse du fait que le religieux
fait partie de l’humain. Je prêche
bien sûr pour mon
Église, mais j’admets
tout à fait qu’un juif,
un musulman, un
bouddhiste ou même
un non-croyant
puisse exprimer ses
convictions dans sa vie publique.
À ce sujet, quelle est votre
position sur les signes religieux ?
C’est une question de subtilité,
de nuance. L’expression de ses
convictions religieuses dans la vie
publique doit se faire de façon
non excessive. Mais permettez-
moi de dire que porter une
petite croix sur son pull-over
ou sa chemise et puis exhiber
un voile, ce n’est pas la même
chose. Outre la question
de la dignité de la femme qui
se pose derrière le port du voile,
ce dernier est aussi parfois utilisé
comme moyen pour exhiber de
manière provocante sa croyance.
On peut alors parler de dérive.
Vous avez beau vous dire ouvert
au dialogue, on a l’impression en
vous lisant que le christianisme
est en compétition avec l’islam...
S’il n’y a pas à un moment ou à un
autre une rencontre, on tombe
dans la confrontation. Allons-
nous trouver sur notre route
des musulmans qui acceptent
d’entrer dans ce dialogue ? On en
trouve quelques-uns, mais l’une
des difficultés, c’est qu’il n’y a pas
un islam, mais des islams avec des
visions de la foi variables selon les
communautés. L’autre difficulté
pour entamer un dialogue, c’est
que fondamentalement, pour
nous chrétiens, la foi a un lien
avec la raison.
C’est-à-dire que je dois pouvoir
justifier par mon intelligence,
par ma pensée les motifs qui me
donnent à croire. Dans l’islam,
ce n’est pas le cas. Il s’agit
d’une foi transcendante : Dieu
nous dépasse infiniment, il est
inaccessible et il faut respecter un
certain nombre de prescriptions
juridiques. Ce qu’on attend
de l’islam, c’est de trouver
des interlocuteurs avec lesquels
on peut vraiment entamer
un dialogue. Et pas un dialogue
de sourds.
Dans votre livre, vous appelez
les chrétiens à réagir, à clamer
haut et fort leur foi...
Dans l’Apocalypse, il y a cette
parole de Dieu : « Je vomis les
tièdes. » On doit être fier de sa foi.
Il faut l’assumer. Quand je vois des
jeunes Français qui deviennent
musulmans – je ne parle pas
des jeunes issus de l’immigration,
mais de ceux dont la famille était
a priori chrétienne – je me pose
la question : pourquoi se sont-ils
convertis ? Peut-être à cause d’un
manque de témoignage de la part
des chrétiens qui fait qu’ils n’ont
pas trouvé dans le Christ ce qu’ils
cherchaient, et sont allés voir
ailleurs.Quandjemelèveàheures
pour une marche hygiénique,
je vois tous ces hommes, dont
nombre de jeunes, qui vont à la
mosquée. C’est impressionnant.
Ce témoignage de sérieux,
d’engagement doit nous
interpeller, nous chrétiens,
par rapport à notre foi qui est
parfois un peu éteinte, assoupie.
Ce sursaut souhaitable des
chrétiens ne veut pas dire tomber
dans l’agressivité, ni dans
le prosélytisme, mais essayer
de vivre à hauteur d’Évangile.
PROPOS RECUEILLIS
PAR PIERRE-LOUIS PAGÈS
plpages@varmatin.com
1.L’islam :menaceoudéfi ?AuxéditionsArtège.
Dans une France où l’islam radical se fait chaque jour plus visible, l’évêque du diocèse de Fréjus-Toulon
appelle les chrétiens à se ressaisir, tout en restant ouvert au dialogue. Attention: affaire sensible
Monseigneur Rey :
« Dieu vomit les tièdes »
Le religieux
fait partie
de l’humain”
‘‘
Les chrétiens
doivent
être fiers
de leur foi”
‘‘
(PhotoFrankMuller)
LL’’iinntteerrvviieeww
septembre :
naissance à Saint-Etienne.
juin : ordonné
prêtre pour le diocèse de Paris.
septembre :
consacré évêque du diocèse
de Fréjus-Toulon par
le cardinal Lustiger.
Été : lance un appel
contre l’intervention
militaire de la France en Syrie.
Octobre : publie
L’islam : menace ou défi ?
aux éditionsArtège.
Bio express
Dimanche 24 novembre 2019
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nepolémiquesansfin.
La maladie de Lyme,
dueàunebactérie,ap-
pelée Borrelia, et transmise
par piqûre d’une certaine es-
pèce de tiques, est un vérita-
ble cas d’école de rupture
entre le corps médical et les
malades. Au cœur de la polé-
mique, cette question :
« Existe-t-il une forme chroni-
que que les tests actuels (re-
cherche d’anticorps) ne par-
viennent pas à dépister ? »Qui
en appelle une autre : « Peut-
on traiter des personnes sans
être sûr qu’elles sont atteintes
de la maladie ? » Pendantque
lessociétéssavantespointent
un surdiagnostic et un sur-
traitement dénués de preu-
ves scientifiques, des mala-
des crient leurs souffrances
et dénoncent le manque
d’écoute,voirelerejetdontils
fontl’objet.Intriguéparcette
polémique, le Dr Jacques Du-
rant,infectiologueauCHUde
Nice, centre de compétence
pour la maladie de Lyme, a
décidé de mener l’enquête.
Depuisdeuxans,ilreçoitdes
patients adressés par leurs
médecinspourunesuspicion
de maladie de Lyme [lire té-
moignages en page suivante].
Quelque 200 personnes au
total,desfemmesenmajorité
(60 %), et âgées en moyenne
de49ans. Etd’emblée,ilveut
enfiniravecledogmeselonle-
queliln’yauraitpasdeLyme
dans le département des
Alpes-Maritimes.
Considérés
comme « psy »
« Beaucoup de médecins en
sont encore convaincus, alors
que le premier cas de maladie
de Lyme contracté dans le dé-
partement – il s’agissait d’un
employé du parc national du
Mercantour – a été publié en
2016 », précise le Dr Durant.
Résultat : des années d’er-
rance médicale, à la recher-
chederéponsesàleursmaux.
«J’aiprêtéuneoreilleattentive,
sans jugement, à ces malades
parfois en grande souffrance
physique et psychologique, re-
jetés, considérés souvent
comme “psy” et j’ai réalisé la
complexité clinique de la ma-
ladie », témoigne le spécia-
liste. S’affranchissantainside
touteidéepréconçue,l’infec-
tiologue leur a d’abord pres-
crit des examens d’imagerie
et biologiques afin d’écarter
toutautrediagnostic.« Parmi
les 200 patients, un certain
nombre était en réalité atteint
d’autres maladies : rhumatis-
mes inflammatoires, sclérose
en plaques, SLA, voire apnées
du sommeil expliquant leurs
symptômes.Ceux-làontétépris
en charge et ont bénéficié de
traitements adaptés à leur pa-
thologie. Mais 96 personnes
présentaient effectivement le
syndrome associant fatigue,
douleurs et troubles cognitifs
(dit SPPT) et caractéristique
d’une forme chronique de
Lyme selon la Haute Autorité
de santé (HAS). Ils avaient été
par ailleurs exposés dans des
régions à risque [lire l’inter-
view en page suivante]. »
Selonlescritèresdessociétés
savantes, le Dr Durant n’au-
raitdûtraiterpardesantibio-
tiquesque14personnes,soit
celles qui avaient une sérolo-
giepositive. « Mais j’ai décidé
de traiter aussi les 82 autres
patients, en dépit de leur séro-
logie négative ou douteuse. Et
51 d’entre eux se sont amélio-
rés franchement. Soit 60 % au
total », se réjouit l’infectiolo-
gue. Rappelons que la HAS
elle-même a recommandé le
traitement par antibiotiques
des patients présentant un
syndromeSPPT,mêmeencas
desérologienégative. Encon-
cluant qu’en cas d’améliora-
tion de symptômes, une ma-
ladie de Lyme était probable
ou possible. Mais fait extrê-
mement rare, les médecins
n’ontpasacceptécesrecom-
mandations.« Cerapportaag-
gravé les tensions, les experts
évoquant des “symptômes
trèssubjectifs”,trèsfréquents :
“Toutlemondeadesmauxde
tête, est fatigué, a des dou-
leurs, des troubles de l’atten-
tion…onestentraindecréer
unemaladie!”,ont-ilsdéclaré.»
L’étude du Dr Durant montre
que la pathologie est com-
plexe et demande plus d’in-
vestigations. Ilreconnaîtaussi
que,parmilespatientsquilui
ontétéadressés,environ10%
souffraientenréalitédetrou-
bles psychiques : hypocon-
drie,dépression,stresspost-
traumatique…Desprofilsqui
«fontpeur»aucorpsmédical.
Mais qui ne l’autorisent pas
pour autant à prendre le ris-
que de laisser sur le bas-côté
des malades qui réclament à
juste titre une assistance.
NANCY CATTAN
À la une Le Dr
Jacques Durant, du CHU de Nice, a mené l’enquête et
confirmé l’existence de 51 cas de contamination dans les A.-M. en deux ans
Maladie de Lyme: les faits
au-delà de la polémique
La maladie de Lyme est due à une bactérie appelée
Borrelia, transmise par une certaine espèce de tiques.
(Photo PQR/Le Parisien)
« Psy »
«C’estdanslatête.»Combien
de personnes atteintes
de troubles fonctionnels
intestinaux, de fibromyalgie,
d’endométriose,denévralgie
pudendale ou encore de
maladie de Lyme ont vu
leurs plaintes somatiques
s’écraser contre cette
conclusion lapidaire ?
Les mystères qui entourent
un certain nombre de
pathologies,leurcomplexité,
les inquiétudes qu’elles sus-
citentetleseffetsdévastateurs
qu’elles peuvent avoir sur
le psychisme ont tôt fait de
convaincre un certain corps
médical de les ranger dans
le rayon « psy ». Comment
comprendrequ’auXXIe siècle,
alors que la recherche
produit chaque jour
quantité de connaissances
nouvelles, des scientifiques
refusent d’admettre qu’on
est encore loin de savoir
tout ? Certes, il arrive que
des personnes simulent
des maladies pour attirer
l’attention ; cela s’appelle le
syndrome de Münchhau-
sen. Une maladie psychiatri-
que rare et grave. Il est pour
le moins improbable que
tous les maux qui n’ont pas
fini de se raconter en soient.
Le Billet
de Nancy
Cattan
17. M
onter, puis descendre les
marches. Et les gravir à
nouveau et descendre en-
core. Et encore… Et puis, mettre
de la musique. Et danser ! Comme
cela n’était plus arrivé depuis plus
de deux ans. Christine (1)
, une Ni-
çoise de 51 ans, se souvient parfai-
tement de ce matin, il y a un peu
plusd’unmois,oùelles’estréveillée
enivrée de se découvrir délestée
decesdouleursterriblesquinoircis-
saient ses jours et blanchissaient
toutes ses nuits. « J’avais du mal à
croire que c’était fini. »
En 2017, Christine a 49 ans et elle
s’épanouitautantdanssavieprivée
que professionnelle. Elle est secré-
taire médicale à l’hôpital Pasteur à
Nice, fait du sport
tous les jours et
passe beaucoup de
temps à la monta-
gne, une passion
qu’ellepartageavec
sonmari.Etpuis,du
jour au lendemain, son corps de-
vient la proie de douleurs terribles.
« Tous mes muscles me faisaient
mal. Nuit et jour, sans me laisser
aucun répit. »
Mordue par
une tique en
Sonmédecinl’adresseàunpremier
neurologue, puis à un second, qui
va la rediriger vers un neurochirur-
gien. « J’ai ensuite vu un rhumatolo-
gue pour me retrouver face à un in-
terniste. J’ai subi tous les examens
possibles, biologiques, radiologi-
ques… Ils ont mis en évidence une
hernie discale, des rhumatismes,
mais rien qui pouvait justifier de tels
maux. On a fini par évoquer des dou-
leurs neurologiques d’origine incon-
nue. Et, au bout de quelques mois, on
m’a parlé de fibromyalgie… »Chris-
tine se voit prescrire de nombreux
traitements contre la douleur, à
doses croissantes, qui ne parvien-
nentquepartiellementàlasoulager.
« J’ai été jusqu’à prendre des médica-
ments interdits en France que je com-
mandais à l’étranger… » Elle prati-
que régulièrement le yoga, la médi-
tation, la relaxation, modifie son
mode d’alimentation, en éliminant
le gluten et le lactose… « Tout cela
m’a un peu aidée psychologique-
ment, et le régime m’a amené un
confort digestif, mais les douleurs
restaient bien présentes ». Bientôt
Christine ne parvient plus à con-
duire,puismarcher ;touslesgestes
du quotidien, comme cuisiner ou
utiliser des couverts, deviennent
des épreu-
ves. À son
grand déses-
poir, elle doit
arrêter de
travailler.
« Ça a été une
vraie descente aux enfers. Très posi-
tive jusque-là, je me suis vue sombrer
moralement… Alors, on a com-
mencé à me parler de dépression,
mais je savais bien que si j’étais dé-
primée, c’était à cause des douleurs
physiques. »
Defaçonsurprenante,c’estleméde-
cin qui la suit pour sa fibromyalgie,
le Dr Hege, qui va, la première, pen-
ser que Christine souffre plutôt
d’unemaladiedeLyme.«Jeluiavais
fait part d’une morsure par une tique
en 2014, à la suite de laquelle j’avais
développé un érythème migrant [lé-
sion cutanée apparaissant sur le
site delapiqûre,Ndlr] qui avait mis
plusieurs mois à disparaître. Un der-
matologue avaità l’époqueréalisé un
test pour rechercher une borréliose
de Lyme, le premier était très positif,
le second non. Du coup, ce diagnos-
tic avait été éliminé. Et je ne remet-
tais nullement en doute ces conclu-
sions, d’autant qu’un infectiologue
m’avait dit que c’était impossible,
qu’il n’y avait pas cette espèce spéci-
fique de tiques dans les Alpes-Mariti-
mes [ce qui sera infirmé, Ndlr]. »
« Les débuts
ont été très durs »
C’est ainsi qu’en août 2019, Chris-
tine se retrouve face au Dr Durant.
« Le Dr Hege m’avait adressée à lui,
en me disant que c’était un des rares
spécialistes de cette maladie, mais
j’avouequej’y suisalléesansycroire.
J’avais tellement consulté de méde-
cins avant. Rapidement, au vu de
mes symptômes, et de l’historique, il
m’a prescrit un mois d’antibiothéra-
pie. Les débuts ont été très durs, mes
douleurs étaient amplifiées. Par
ailleurs, ayant l’estomac fragile, j’ai
dû interrompre le traitement au bout
de 18 jours. »
Christineestdépitée.Etc’estlàque
le « miracle » va se produire. « De
façon spectaculaire, les douleurs ont
littéralement disparu. Un matin au ré-
veil, je me suis aperçue que j’avais
dormi, et que je n’avais pas mal… Je
me disais que c’était un effet pla-
cebo, temporaire, mais un mois plus
tard, je suis obligée d’y croire. »
Aujourd’hui,elleveutdiresarecon-
naissance au Dr Durant pour « son
implication, son sens de l’écoute ».Et
surtout « il a été capable d’aller à
contre-courant des dogmes, en me
proposant un traitement alors que je
ne rentrais pas dans les critères diag-
nostiques.C’était trèscourageux desa
part et il a eu raison. »
1.Contact :christineferraro@sfr.fr
Témoignages Christine et Marie ont toutes deux été mordues par une tique. Elles ont développé
une forme chronique de la maladie de Lyme qu’un traitement antibiotique a réussi à combattre
Traitées malgré un test
négatif, elles sont guéries
Marie vit avec son mari et sa fillette de ans à Valdeblore. Les morsures
de tique, cette amoureuse de la nature en est familière. « Je me fais
mordre au moins cinq à six fois par an… ». Aussi, lorsqu’en juillet dernier,
elle découvre en prenant sa douche, une tique plantée dans sa peau,
elle la retire sans s’inquiéter davantage. Mais, elle est interpellée par
le caractère inhabituel de la marque qui va apparaître heures plus
tard, et décide de consulter. « Ce n’est rien de grave, une simple réaction
inflammatoire à la piqûre », la rassure le jeune remplaçant de son
médecin traitant. Et il lui prescrit un antibiotique en une seule prise.
« La trace rouge a disparu et j’ai pensé : “Ouf, c’est réglé”. » Aussi,
lorsqu’un mois plus tard, elle est victime de « symptômes bizarres »,
elle ne fait pas du tout le lien avec cet épisode. « J’ai commencé
à ressentir une très grosse fatigue, puis d’intenses douleurs musculaires
et articulaires totalement nouvelles. J’avais mal partout, un peu comme
lorsque l’on attrape la grippe. » Lorsqu’elle signale ses symptômes
à son médecin traitant, celle-ci pense d’emblée à une maladie de Lyme.
Mais elle préfère l’adresser au Dr
Durant à Nice. « “Rien ne prouve que
c’est ça (le test par western blot était négatif). Mais on va quand même
tenter un traitement antibiotique d’un mois”, m’a-t-il dit. Au bout de
trois jours, tous mes maux avaient disparu ! Je n’avais plus de douleurs,
plus de picotements… J’ai eu envie de danser, de faire la fête. » Depuis,
Marie porte la bonne parole auprès de tous les habitants de Valdeblore,
et distribue des conseils de prévention contre les piqûres de tique.
« J’avais du mal
à croire que
c’était fini... »
Dossier : Nancy CATTAN
ncattan@nicematin.fr
Photos : N. C. et DR
Marie a plusieurs fois été mordue par des tiques. Mais, en
juillet dernier, pour la première fois, elle a contracté la
maladie de Lyme (en médaillon, lésion cutanée spécifique
de la maladie).
SSaannttéé DDoossssiieerr :: mmaallaaddiiee ddee LLyymmee
« Rien ne prouve que c’est ça
mais on va tenter un traitement »
Quid de l’incidence
de la maladie de Lyme ?
Elle est en pleine expansion
en France : le nombre
de nouveaux cas était
de entre et ,
il a atteint en .
Comment l’explique-t-on ?
La principale explication
réside dans le réchauffement
climatique : la tique est très
sensible aux variations de
températures. Une étude très
sérieuse a montré qu’une hausse
de ° C augmente de %
l’incidence de Lyme. D’autres
hypothèses sont évoquées :
l’utilisation massive d’insecticides,
la diminution des prédateurs
de tiques et de nombreuses
espèces animales (oiseaux de
nos campagnes) et la prolifération
des tiques que constatent les
promeneurs de nos campagnes.
Quid de la présence de Lyme
sur notre territoire ?
La preuve scientifique a été
apportée que l’espèce de tiques
des forêts capable de transmettre
la maladie de Lyme (Ixodes
ricinus) était bien présente,
notamment dans certaines zones
dites à risque : Breil-sur-Roya,
Sospel, Moulinet, Saorge, Peïra
Cava… mais aussi Briançonnet,
au-dessus de Grasse et du côté de
la Vésubie. On n’en trouve pas au-
dessus de - mètres, et
pas au bord de mer. Depuis ans,
patients ont attrapé la maladie
de Lyme dans les A.-M.
Quels sont les symptômes
d’une maladie de Lyme ?
Lorsque la tique mord, il y a une
lésion inflammatoire cutanée
typique liée à la diffusion de la
bactérie par la peau. Cette lésion
(un érythème migrant) grandit
avec une extension centrifuge.
Elle permet de poser le diagnostic
de maladie de Lyme et de traiter
par des antibiotiques bien
connus. Ce qui pose problème, ce
sont les personnes qui présentent
des symptômes chroniques :
fatigue persistante, douleurs
articulaires et musculaires diffuses,
maux de tête, troubles cognitifs
(problèmes de concentration,
lenteur idéomotrice…) – elles
parlent de « brouillard dans la
tête »… – mais qui ont une
sérologie négative ou douteuse :
on ne trouve pas chez elles la trace
biologique de l’infection. Or, les
sociétés savantes ne reconnaissent
la maladie de Lyme qu’en cas de
sérologie positive avec un test
Elisa (comme pour le VIH),
puis un test de confirmation par
western blot. Toute la polémique
porte en réalité sur la fiabilité
de la sérologie.
Vous en avez vous-même
apporté la preuve ?
Il y a deux ans, j’ai rencontré
une patiente azuréenne qui se
plaignait d’une très grosse fatigue
et de douleurs depuis ans.
On lui avait parlé d’arthrose,
de fibromyalgie… Au cours
de la discussion, elle m’a rapporté
avoir été piquée ans plus tôt
par une tique à Strasbourg
(photo à l’appui, sur laquelle
on voyait un érythème migrant).
Sa sérologie était négative,
mais j’ai décidé néanmoins
de la traiter par antibiotique.
Quatre semaines après,
elle était guérie. J’avais pour
la première fois la preuve
qu’avec un test négatif,
on pouvait avoir des symptômes
tardifs et que la sérologie
n’était pas toujours fiable.
Questions à Jacques Durant, infectiologue
«La sérologie n’est pas toujours fiable»
Dimanche 24 novembre 2019
var-matin
18. C
haque année, une vague de
bronchiolite s’invite parmi
lestout-petits. Cetteaffection
des bronches touche beaucoup de
bébés de moins d’un an. Relative-
ment bénigne, elle nécessite toute-
foisunesurveillancelorsqu’ils’agit
d’enfants très jeunes ou fragiles.
La semaine dernière, la Haute Au-
torité de santé (HAS) a émis des
« recommandations de bonnes pra-
tiques sur la prise en charge du pre-
mier épisode de bronchiolite aiguë
chez le nourrisson de moins de 12
mois ».
« Pas d’intérêt réel
démontré »
« Nous les attendions, car les précé-
dentes dataient de 2000, indique le
Dr Carole Bailly-Piccini, pédiatre
pneumo-allergologue au sein des
hôpitaux pédiatriques de Nice
CHU-Lenval. Le grand changement
concerne la kinésithérapie respira-
toire. Pour résumer, nous sommes
passés d’une situation où elle était
recommandée à celle où elle n’a
plus sa place. Les dernières études
n’ont pas démontré un intérêt réel de
cette pratique. » Pour autant, cette
spécialiste tempère : « Dans notre
pratique, nous constations que cer-
tains nourrissons étaient clinique-
ment améliorés par la kiné respira-
toire. Mais il s’agissait de patients
réellement encombrés et pas simple-
ment “sifflants” [l’un des symptô-
mes de la bronchiolite est le siffle-
ment des bronches, Ndlr]. »
Dans la recommandation du 14no-
vembredernier,laHASindiqueclai-
rement que pour une forme grave,
la kiné respiratoire est « contre-in-
diquée ». S’agissant d’une forme lé-
gère de la pathologie, elle est « non
recommandée ». Et pour une forme
modérée, elle est « non recomman-
dée en hospitalisation et non recom-
mandée en ambulatoire (absence
de données en ambulatoire) ».
Or cette parenthèse induit une
nuance qu’ont bien relevée les soi-
gnants, à commencer par le
Dr Bailly-Piccini. « En somme, la
HAS sous-entend que si des études
apportent la preuve du bénéfice de
cette pratique en ambulatoire, sa
position pourrait changer. Il subsiste
un certain flou, puisqu’elle ne l’exclut
pas de manière ferme et définitive
comme elle le fait s’agissant des for-
mes sévères de bronchiolite. »
Quid du suivi ?
Pour la pédiatre niçoise, « dans les
années passées, on a peut-être eu
tendance à trop prescrire la kiné.
Mais cela avait aussi des aspects
pratiques : on savait qu’un profes-
sionnel voyait le nourrisson tous les
jours et pouvait suivre son évolu-
tion. D’une part, il rassurait les pa-
rents, d’autre part, il était capable de
les alerter s’il constatait des signes
d’aggravation. Il les incitait alors à
consulter de nouveau. Désormais,
qui va procéder à cette surveillance ?
Les pédiatres et les urgences sont
déjà saturés. La HAS préconise une
surveillance via “les réseaux d’or-
ganisation”. Sauf que – dans la ré-
gion en tout cas – le seul qui existe
dans ce domaine, c’est le réseau
des kinés. »
Pour résumer, la kiné respiratoire
n’est pas formellement interdite,
mais elle n’est pas recommandée.
Cela signifie qu’un médecin qui la
prescritn’estpashors-la-loi. Toute-
fois,iln’estpasditquel’Assurance-
maladie va continuer à la prendre
en charge.
Par ailleurs, quand bien même les
kinés seraient prêts à endosser
cettemissiondesurveillance…sur
quelfondementpourraient-ilsinter-
venir ?
Les réponses devront rapidement
se préciser, car les premiers cas
de bronchiolite saisonnière com-
mencent à se bousculer dans les
salles d’attente.
AXELLE TRUQUET
atruquet@nicematin.fr
Actu La Haute autorité de santé ne recommande plus le recours à cette pratique pour les jeunes
enfants malades. Ce qui suscite des réactions et des questionnements chez les professionnels
Bronchiolite : la fin de la
kinésithérapie respiratoire?
Les bébés sont très sujets à la bronchiolite, une affection relativement bénigne mais qu’il faut
surveiller. Les lavements de nez et le couchage à plat dos sont préconisés. (Photo Unsplash)
Dans ses recommandations, la
HAS a également introduit une
nouveauté. Elle indique que les
bébés atteints de bronchiolite
doivent dormir couchés sur le
dos (auparavant, on conseillait
de surélever l’enfant). « Cela va
dans le sens des recommandations
sur la mort inattendue du nour-
risson », indique le Dr
Bailly-
Piccini. Autre aspect sur lequel
l’institution insiste : le tabagisme
passif. Elle rappelle que le tabac
a un effet délétère sur la guérison,
y compris s’agissant du taba-
gisme pendant la grossesse.
Elle insiste vivement sur
la nécessité de supprimer
la cigarette de l’environnement
– proche ou lointain –
des enfants.
La HAS rappelle enfin
l’importance du lavage de nez,
qui doit être effectué le bébé
sur le dos, la tête penchée
ou sur le côté : il faut presser la
pipette de sérum physiologique
de façon à l’injecter dans
la narine qui se trouve sur
le dessus, en maintenant
la bouche du bébé fermée
pour permettre aux glaires
de s’évacuer par l’autre narine.
Un geste à renouveler autant
de fois que nécessaire.
Dormir à plat
dos, laver le nez
Julien Autheman est président de l’Union régionale
des professions de santé (URPS) masseurs-kinésithé-
rapeutes Paca. Comme attendu, les recommanda-
tions de la HAS n’ont pas suscité l’approbation de la
profession, bien au contraire. « Nous ne courons pas
après les patients. La kinésithérapie respiratoire n’est
pas le cœur de notre activité. Ce n’est pas la raison
pour laquelle on ne partage pas l’avis de la HAS. En
réalité, ce qui nous ennuie, c’est que la kiné respiratoire
est très utile pour les patients. La HAS argue du fait que
les méthodes – qui ont par ailleurs beaucoup évolué
ces dernières années – n’ont pas fait leurs preuves ;
pourtant, des études disent le contraire. L’une d’elles,
qui est en cours d’achèvement, montre justement l’inté-
rêt de la pratique dans le cadre de la prise en charge de
la bronchiolite. Elle n’a pas vocation à guérir, mais elle
améliore significativement la symptomatologie. Les
bébés respirent mieux. Et, parallèlement, nous pouvons
prendre le temps de montrer aux parents comment ef-
fectuer les lavages de nez, qui sont indispensables. »
Le professionnel rejoint l’opinion du Dr
Bailly-Piccini
sur la surveillance. « Nous, kinés, jouons un rôle
crucial dans la surveillance des nourrissons. Outre
le fait que les manipulations améliorent leur état,
les visites quotidiennes nous permettent de suivre
l’évolution de la maladie et, le cas échéant, d’alerter
les parents si l’état de leur enfant se dégrade.
Nous avons un système de garde pour les week-ends
et jours fériés ; nous pouvons donc les examiner
tous les jours. Si nous n’intervenons plus, qui sera
en mesure de recevoir tous ces patients ?
Les pédiatres ? Les urgences ? Ils sont déjà saturés ! »
Ce qu’en pensent les kinés
SSaannttéé
En bref
L’ARS fait le point
sur la cryptosporidiose
L’Agence régionale de santé (ARS) Paca
a publié un communiqué de presse évoquant
l’identification de cas de cryptosporidiose
dans l’ouest des Alpes-Maritimes.
Depuis une semaine, quelque cas
ont été recensés, particulièrement
sur le secteur grassois.
L’ARS rappelle que « la cryptosporidiose
est une infection du tube digestif due
à un parasite appelé le cryptosporidium.
Ce parasite est présent naturellement dans
l’environnement (les taux d’infection varient
de , à % dans les pays industrialisés).
La contamination de l’homme se fait soit par
contact direct avec un animal ou un humain
porteur du parasite présent dans les selles,
soit de façon indirecte par consommation
d’eau ou d’aliments contaminés. En moyenne,
la durée d’incubation est d’une semaine. »
Les personnes atteintes souffrent de
diarrhée, avec parfois vomissements,
de fortes douleurs abdominales, de fatigue
et de fièvre. Toutefois, l’infection peut aussi
ne provoquer aucun symptôme. « Pour une
personne en bonne santé, l’évolution vers la
guérison se fait spontanément (parfois les
symptômes peuvent durer quelques semaines).
Cependant, l’infection peut être plus sévère
chez une personne immunodéprimée, ce qui
nécessite une prise en charge médicale »,
prévient l’ARS Paca, qui recommande
à quiconque souffrant de diarrhée
persistante de consulter un médecin.
On ignore encore l’origine de la
contamination. Des investigations
spécifiques sont menées au niveau des
ressources alimentant les réseaux d’eau
potable, pour déterminer une éventuelle
contamination de l’eau. L’ARS annonce
qu’il a été décidé par mesure de précaution
« de réaliser une purge de tous les réseaux
d’eau concernés en période nocturne,
de modifier l’alimentation en eau pour les
communes de Grasse, Châteauneuf, Mouans-
Sartoux, Opio, Roquefort-les-Pins, Le Rouret
et Valbonne pour diminuer au maximum
les apports du canal du Foulon » qui aurait pu
être contaminé suite aux fortes intempéries.
Si dans le Var, il n’y a aucun problème,
l’ARS recommande aux habitants du secteur
grassois de « boire de l’eau en bouteille,
de faire bouillir l’eau du robinet deux minutes
et de préparer les biberons avec de l’eau
embouteillée. »
Dimanche 24 novembre 2019
var-matin