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REMERCIEMENTS
Nous tenons en premier lieu à adresser toute notre gratitude à notre directrice de mémoire
Mme Nathalie Mathian, maître de conférence en Histoire de l’Art Moderne et responsable du
Master 2 Patrimoine architectural, étude et valorisation à l’Université Lumière Lyon 2. Sa
disponibilité, sa patience et ses conseils judicieux ont alimenté et guidé notre travail.
Nous souhaitons également adresser nos remerciements sincères à toute l’équipe
pédagogique de ce Master pour la richesse et la qualité de leur enseignement.
Nous remercions enfin toutes les personnes qui ont contribué à notre recherche dont :
Madame Fabienne Boinay
Madame Karine Sainte-Agathe
Madame Anne Sophie Clemencon
Madame Martine Villelongue
Monsieur Sergei Piotrovitch d'Orlik
Monsieur Didier Manhes
Monsieur Bruno Boizet
Monsieur Alain Benini
Qui nous ont partagé leurs connaissances tout au long de notre recherche et qui ont eu
l’amabilité de répondre à nos questions et de fournir les informations nécessaires sur les
bâtiments étudiés.
5 
 
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS..................................................................................................................4
AVANT-PROPOS.....................................................................................................................8
INTRODUCTION ...................................................................................................................10
PARTIE I : HISTORIQUE DU SITE......................................................................................12
I. La rive gauche du Rhône : historique du site ...................................................................12
1. La Guillotière et les lônes (du XVIe siècle à la première moitié du XIXe siècle) .......12
2. Annexion de la Guillotière............................................................................................25
3. Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie..........................................26
4. Chronologie du quartier, de la création de la faculté de médecine et celle des deux
hôpitaux : Saint-Luc et Saint-Joseph....................................................................................39
PARTIE II : HOPITAL SAINT-LUC......................................................................................57
I. Histoire de la médecine à Lyon........................................................................................57
II. La médecine homéopathique comme une médecine alternative ......................................63
III. L’hôpital Saint-Luc au XIXème siècle .........................................................................66
1. Un nouvel hôpital homéopathique................................................................................66
2. Le premier hôpital ; la première construction...............................................................67
3. Les fondations et les techniques de construction..........................................................68
4. La guerre Franco-Allemande et l’interruption des travaux...........................................70
5. La reprise des travaux et l’inauguration........................................................................70
6. Charles Franchet et Pierre-Marie Bossan : ...................................................................71
de la basilique Notre Dame De La Fourvière à l’hôpital Saint-Luc.....................................71
7. Cibles et nature de la clientèle ......................................................................................73
8. L’évolution de l’hôpital au XIXème siècle : une ère de difficulté ...............................75
6 
 
IV. Evolution de l’hôpital Saint-Luc au XXème siècle ......................................................76
1 D’un hôpital homéopathique à un hôpital multidisciplinaire .......................................76
2 Développement des spécialités .....................................................................................77
3 La nouvelle chapelle .....................................................................................................78
4 Les agrandissements et les greffes................................................................................82
5 Synthèse de l’évolution de l’hôpital Saint-Luc à travers les siècles.............................87
PARTIE III : HOPITAL SAINT JOSEPH ..............................................................................92
I. Historique de la fondation de l’hôpital Saint Joseph........................................................92
II. Hôpital saint joseph au xix siècle .....................................................................................95
1 Analyse du premier projet crée en 1894 caractéristiques architecturales et
fonctionnelles. ......................................................................................................................95
2 Le premier hôpital ; la première construction...............................................................98
3 La chapelle..................................................................................................................101
4 Les fondations et les techniques de construction........................................................105
III. Evolution de l’hopital Saint Joseph au XXème siècle................................................107
1 Chronologie de différents changements : administratifs, fonctionnelle et architectural.
107
2 Transformations et modernisation des structures. ......................................................110
3 Développement des spécialités ...................................................................................113
4 Synthèse de l’évolution de l’hôpital Saint- Joseph à travers les siècles .....................115
PARTIE IV: CENTRE HOSPITALIER SAINT JOSEPH SAINT-LUC ET L’UDL...........120
I. Les essaies et les études de fusion des deux hôpitaux Saint-Luc et Saint-Joseph..........120
II. Le nouveau centre hospitalier Saint Joseph Saint-Luc...................................................122
III. La MILC, le siège de L’UDL et le restaurant universitaire « Les quais »..................130
IV. La démolition des deux hôpitaux................................................................................132
1 Evolution de la décision de démolition.......................................................................132
2 Expertise architecturale de la démolition....................................................................133
7 
 
CONCLUSION......................................................................................................................136
SOURCES..............................................................................................................................137
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................145
TABLE DES FIGURES ........................................................................................................148
TABLE DES MATIÈRES.....................................................................................................157
8 
 
AVANT-PROPOS
Ce travail de recherche a lieu dans le cadre d’une poursuite de l’approfondissement de la
connaissance historique sur le quartier de l’Université en continuité avec le travail effectué
pendant l’année académique 2019-2020 sur la Faculté de Médecine des étudiants en Master 2
Histoire de l’Art Parcours Urbanisme, Architecture et Techniques de construction en cités
historiques. Nous adresserons en particulier deux bâtiments du quartier les hôpitaux Saint-
Joseph et Saint-Luc à travers leur naissance, leur évolution, leur démolition puis leur
continuité. Cependant, les étudier seuls est une impossibilité puisque leur histoire est
intimement liée à la rive gauche du Rhône et au quartier de l’Université. C’est pour cette
raison que notre recherche a débuté loin dans le temps au XVIe siècle sur la rive gauche du
Rhône. Mais au lieu d’approcher le sujet classiquement par une lecture de l’histoire, une
analyse et une synthèse, nous avons tenté de lire l’histoire à travers les plans de la ville. Les
trésors des Archives Municipales et Départementales de Lyon nous ont fourni l’ensemble des
plans requis pour faire la connaissance de la Guillotière et de ses lônes, de leur
assainissement ainsi que l’émergence du quartier depuis la fin du XIXe siècle sur les terrains
remblayés du Rhône. Les hôpitaux, d’initiative privée, s’incrustent dans le mouvement
hygiéniste de l’époque et malgré leur proximité cheminent chacun de son côté. Saint-Luc est
le fruit de la médecine homéopathique alors que Saint-Joseph nait d’une volonté catholique
de soigner les pauvres et de pourvoir un enseignement catholique de la médecine. Deux buts
différents mais qui se rejoignent dans l’intention d’élever les connaissances au service de
l’homme. Les permis initiaux nous ont fait défaut et nous nous sommes appuyés sur les écrits
pour décrire les débuts des hôpitaux. Après leur naissance, la recherche nous a conduits à
suivre les développements morphologiques et fonctionnels de chaque bâtiment à travers les
traces laissées dans les permis successifs demandés aux autorités de la ville de Lyon ainsi que
dans des écrits divers. Cette croissance dans le contenu de ces bâtiments ainsi que dans leur
forme a été nourrie par la croissance de la population, la révolution industrielle et les
avancées en connaissances techniques et médicales. Et c’est cette même avancée qui a fait
que les besoins ont crûs au-delà des enceintes des bâtiments jusqu’à établir la nécessité de les
détruire au regard de leurs contemporains. Le permis de démolition de Saint-Luc disponible
aux Archives a peint la situation de l’époque. Et dans le principe scientifique que rien ne se
crée, rien ne se perd, tout se transforme, les acquis médicaux, fonctionnels et gestionnaires
des deux hôpitaux ont été canalisés vers la création d’un nouveau centre hospitalier Saint-
Joseph Saint Luc sur le quai Claude Bernard à la place de l’ancien Saint-Luc. La
9 
 
contemporanéité de cette œuvre a permis de trouver facilement son permis de construire ainsi
que la possibilité de rencontrer M. Didier Manhes, un des deux architectes du nouveau centre.
La Maison Internationale de la Langue et la Culture remplace Saint-Joseph et nous l’avons
découverte par les informations en ligne.
Notre recherche a été entravée à répétition par les restrictions liées à la pandémie de la
Covid 19. Par conséquence, l’accessibilité à l’information dans les archives, nos
déplacements et nos rencontres ont été largement limités. Cependant, malgré les souhaits
d’élaborer davantage certains aspects, nous espérons que ce travail puisse mettre en relief les
différentes spécificités de ces deux hôpitaux.
10 
 
INTRODUCTION
« Il était une fois deux hôpitaux Saint-Joseph et Saint-Luc ». Nous raconterons
scientifiquement dans ce qui suit l’histoire mouvementée de deux bâtiments qui ont marqué
le paysage de la rive gauche du Rhône. Elle débute dans un marécage vers le XVIe siècle en
dehors de la ville de Lyon de l’époque et finit sans se terminer au sein d’une ville dynamique
en pleine évolution au bord du fleuve qui l’a tout au long façonnée. Si le passé se lit par ses
traces, les plans et les écrits concernant le Rhône le peignent à la fois comme un ami et un
ennemi. Il inspire autant la crainte que l’intérêt pour des raisons diverses. Et ce n’est qu’en le
domptant au XIXe siècle qu’un nouveau quartier de la rive gauche gagne une chance
d’exister. Il a fallu également que la Guillotière fasse administrativement partie de Lyon,
événement qui n’a lieu qu’à la moitié du XIXe siècle. Fusionner avec la ville vient avec
l’avantage de profiter de ses opportunités et de son développement. Comment évolue le
quartier maraicher de la Guillotière qui s’est vu restreindre depuis le Moyen Âge autour du
pont de la Guillotière ? Quel rôle jouera la ceinture des Forts qui est établie autour de la
Guillotière vers le début du XIXe siècle et pourquoi tombera-t-elle en désuétude ? Quelles
sont les facteurs qui font évoluer la Guillotière vers un quartier industriel bien tracé, assaini et
servi par le chemin de fer ? Les réponses à toutes ces questions seront détaillées dans la
première partie de ce mémoire.
C’est ainsi qu’en début de XXe siècle, la Guillotière est prête à servir et être servie
par la ville de Lyon. Et les terrains naissants du fait du remblai des lônes permettent la
concrétisation de l’intention de la ville de Lyon de créer un nouveau pôle scientifique. D’où
la naissance de la Faculté de Médecine presque simultanément à l’hôpital Saint-Luc. Puis
naitra l’hôpital Saint-Joseph ainsi qu’un ensemble de bâtiments prestigieux orientés vers
l’enseignement et la science. Pourquoi et qui créera un hôpital homéopathique et un autre
catholique à proximité ? Nous détaillerons les réponses ainsi que les événements et les
circonstances précises de la naissance des deux hôpitaux et de leur évolution tout au long
d’un siècle dans les deuxièmes et troisièmes parties.
Par ailleurs, si l’hôpital Saint-Luc nait au moment de la guerre franco-allemande, et si
les deux hôpitaux traversent deux guerres mondiales, s’agrandissent et fleurissent
médicalement tout en contribuant au bien-être de toute la population, comment peuvent-ils
tomber en désuétude et pourquoi finissent-ils par être démolis ? Comment arrive-t-on après
11 
 
un siècle de chemins séparés à les fusionner et remplacer leurs bâtiments par le Centre
Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc ainsi que la Maison Internationale de la Langue et la
Culture ? Quel rôle jouera le mouvement hygiéniste dans leur histoire ? Les divers
événements relatifs à ces réponses seront traités dans la dernière partie de ce mémoire.
Toute cette analyse nous amène finalement à la grande question de la préservation des
monuments historiques et nous permettra de savoir si et comment on aurait pu sauvegarder
ces bâtiments porteurs de mémoire.
12 
 
PARTIE I : HISTORIQUE DU SITE
I. La rive gauche du Rhône : historique du site
Au fil des siècles, l’évolution urbaine de la rive gauche du Rhône se lit à travers les
différents plans historiques de la ville de Lyon.
1. La Guillotière et les lônes (du XVIe siècle à la première moitié du XIXe siècle)
A. XVIe siècle - Plan scénographique
Le plan scénographique de Lyon1
datant d’environ 1550 est une gravure dont l’auteur est
inconnu; il représente une vue axonométrique de la ville de Lyon au XVIe siècle combinée
avec des vues de dessus pour les rues et les chemins. Il est conservé aux Archives
Municipales de Lyon et est composé
de 25 planches mesurant chacune
44cm de largeur et 34 cm de hauteur.
Leur combinaison produit un plan de
220cm de largeur par 170cm de
hauteur.
Il représente graphiquement un
ensemble d’informations relatives à la
ville tel que: la Saône, le Rhône, les
bâtiments civils et religieux, les
places, les ports, les ponts, les
remparts de la ville en construction, les quartiers répartis selon leur activité commerciale, les
animaux ainsi que la végétation2
. Il donne surtout une idée de l’étendue de la ville à cette
époque. Comme l’indique le plan clé de cette œuvre, la rive gauche du Rhône est représentée
sur les planches 11, 16, 17, 22 et 23 numérotées en rouge en numérotation d’origine (la
planche 21 étant largement occupée par le cartouche).
                                                            
1
Anonyme, Plan scénographique de Lyon vers 1550, 1548 – 1553, Gravure sur papier vergé rehaussée de
couleurs, 25 feuilles, de dimensions totales l.220 x h.170 cm (assemblées), Archives Municipales de Lyon,
2SAT/3.
2
Archives Municipales de Lyon, 2SAT/3, Plan scénographique de Lyon vers 1550, Présentation du contenu,
archives en ligne, site consulté le 12 décembre 2020.
Figure 1: Anonyme, Plan scénographique de Lyon vers 1550,
Plan clé, Archives Municipales de Lyon, 2SAT/3.
13 
 
I
Figure 2: Anonyme, Plan scénographique de Lyon vers 1550, gravure, planches 11 en haut, 16, et 17
au milieu et 22 en bas, Archives Municipales de Lyon, 2SAT/3 complété par ajout du Nord et
annotations.
14 
 
Il faut noter que ce plan est orienté à l’ouest et que son échelle est variable selon une
étude conduite par Bernard Gauthiez sur les largeurs de rues représentées en comparaison
avec les dimensions réelles3
.
En observant ces planches, on déduit un faible sinon une absence de développement
urbain sur les berges immédiates de la rive gauche du Rhône : sont observables la lône, des
sentiers boisés et des arbres épars avec très peu de constructions. Le pont du Rhône à la
Guillotière y est représenté. Il constitue un point de franchissement du Rhône et par
conséquent une possibilité de s’étendre de la presqu’île vers la rive gauche. Il permet aussi
une circulation en sens inverse c’est-à-dire « l’accès à Lyon par l’est, à travers la plaine
inondable du Rhône et le fleuve lui-même 4
». Les points de franchissements du Rhône de la
rive droite à la rive gauche se sont déplacés avec le temps et ont généré une urbanisation en
rive gauche relative à leur positionnement5
.
B. XVIIe siècle - Maupin
Les rives du Rhône s’avèrent instables. Les méandres et les tresses se transforment
historiquement aussi bien en raison de la
dynamique du fleuve qu’avec
l’intervention des hommes 6
. Un cours
d’eau présente un ensemble d’avantages
pour les riverains tel que la pêche, la
circulation fluviale en bateau, les moulins
à vent et l’irrigation. Il présente aussi bien
des sources d’ennui telles que les crues.
Ces dernières constituent un mal qui frappe
à répétition.
Un bras du Rhône, non représenté sur
le plan scénographique, sort du cours du
fleuve puis le rejoint. Il s’établit
                                                            
3
GAUTHIEZ, 2011. Bernard Gauthiez, « LES PLANS DE LYON DE 1544-55 La cartographie des villes au
XVIe siècle à repenser? », Le Comité Français de Cartographie Septembre, No
205, 2010.
4
 GAUTHIEZ, 2015. Bernard, « Les franchissements du Rhône à Lyon, XIIe-XVIIIe siècles », Cahiers de
Vallesia, 29, Sion, 2015, pages 199-224.
5
Ibid.
6
BRAVARD Jean-Paul, Le Rhône du Léman à Lyon, La Manufacture, Lyon,1987
Figure 3: MAUPIN Simon, Description au naturel de la
ville de Lyon, gravure, extrait montrant le bras du
Rhône, 1659, Archives Municipales de Lyon, 1 S 0171
complété par ajout du Nord et marquage du bras du
Rhône.
Bras du
Rhône
N 
15 
 
clairement après les inondations de 15707
. Il est visible sur le plan de la ville de Lyon
dessiné par Simon Maupin en 16598
. En effet, le Rhône inquiète et sont mentionnées pendant
les délibérations consulaires de 1639 des « Craintes sérieuses inspirées par le Rhône, qui
s'éloignait incessamment des murailles de la ville, et dont les flots, minant sans relâche le
rivage de La Guillotière, menaçait de détruire une partie de ce faubourg, ainsi que les
dernières arches du pont, qui s'y engageaient et n'étaient pas destinées au passage habituel des
eaux »9
. Et c’est à Maupin, architecte éminent du XVIIe siècle, « "ingénieur ordinaire de Sa
Majesté " et voyer10
de la commune, 11
» qu’est confiée la tâche de concevoir avec l’ingénieur
hollandais Pierre Wilhenghen des travaux d’endiguements du Rhône sur la rive gauche pour
« maîtriser le cours du fleuve et ramener celui-ci dans son lit12
». Maupin sera aussi chargé
de diriger les travaux et sera récompensé de 150 livres en 1640 pour ses plans et efforts
relatifs aux travaux d’endiguement 13
. Ce bras sera finalement fermé par des digues
construites entre 1659 et 1662 édifiées par Rodolphe Chambon14
.
Maupin marque le paysage lyonnais du XVIIe siècle aussi bien par ses réalisations dont
l’Hôtel de Ville construit entre 1646 et 1651 que par ses plans de Lyon gravés en 1625 et
1659. En particulier, le plan de 1659 est constitué de 8 feuilles en papier collées en une
mesurant au total 136 cm en longueur et 77 cm en hauteur. Ce plan est gravé sur cuivre par
Guigout à l’échelle 150 toises équivalent à 1/4320e
. Il est, comme le plan scénographique de
1550, orienté à l’ouest. La partie de ce plan représentant la rive gauche montre, à part le bras
du Rhône susmentionné et les lônes de Béchevelin (figure 4a ci-dessous), le faubourg de la
Guillotière (figure 4b) en prolongement au pont de la Guillotière appelé Pont du Rosne sur le
plan (figure 4c). Ce faubourg est représenté comme une rue bordée de deux séries de
constructions alignées (figure 4d). De part et d’autre de ces constructions se trouvent des
champs parcourus par des chemins secondaires. L’un de ces chemins mène à l’église de
paroisse de la Guillotière (figure 4e). Entre le Rhône et son bras sont dessinés des arbres et un
potager (figure 4f).
                                                            
7
GAUTHIEZ Bernard, 2015, page 212.
8
MAUPIN Simon, Description au naturel de la ville de Lyon, 1659, Gravure, Archives Municipales de Lyon, 1
S 0171.
9
Registre des actes consulaires, 1639, Archives Municipales de Lyon, BB193.
10
Définition selon le dictionnaire Larousse - Voyer : Agent qui était préposé à l'entretien des chemins et des
rues.
11
Registre des actes consulaires, 1639, Op.Cit.
12
Ibid.
13
Registre des actes consulaires, 1640, Archives Municipales de Lyon, BB194.
14 GAUTHIEZ Bernard, 2015, page 212 citant les Archives Municipales de Lyon, CC 4187.
16 
 
Figure 4 : MAUPIN Simon, Description au naturel de la ville de Lyon, gravure, extraits a jusqu’à f, 1659,
Archives Municipales de Lyon, 1 S 0171 complétés par ajout du Nord et d’annotations.
 
C. XVIIIe siècle – Deville, Morand
Malgré les tentatives d’apprivoisement du Rhône et la construction des digues, ce
dernier prend le dessus au début du XVIIIe siècle en lançant des représailles à plusieurs
reprises prenant la forme de crues et ses rives ne seront stabilisées que vers la moitié du siècle
avec les travaux de l’Ingénieur des Ponts et Chaussées Lallié15
.
En effet, le regard de Deville, « ingénieur du roi », montre aussi bien le faubourg de
Guillotière que les travaux d’endiguements sur le cours du Rhône dans un plan de 1745
orienté à l’ouest et dont l’échelle est de 400 toises. Par conséquent, le bras du Rhône
pénétrant la rive gauche n’apparait plus et 1es rives sont plus ou moins rectilignes. Les lônes
par contre demeurent.  Notons aussi le parcellaire en lanières du faubourg nettement
représenté. 
                                                            
15
GAUTHIEZ Bernard, 2015, page 212.
17 
 
Figure 5: DEVILLE Nicolas François, Plan de la ville de Lyon et ses environs, 1745, Archives Municipales
de Lyon, 2S0250 extrait avec ajout du Nord et d’annotations.
L’établissement sur la rive gauche se maintient et l’urbanisation continue à se
focaliser autour de la grande rue qui
mène au pont. L’importance de cette rue
réside dans le fait qu’elle constitue une
connexion avec l’est et donc l’Italie. Un
éloignement de perspective vers l’est
montre que cette rue n’est que le début
d’une arborescence de rues, une sorte
d’entonnoir qui recueille les arrivants de
l’est, du nord-est et sud-est vers le centre
de Lyon illustrée dans la peinture de
Verdier de la figure 6. Derrière ce flux se
trouve certainement une motivation : le commerce avec l’est. Quant au faubourg et comme
l’atteste le plan de Deville ci-dessus, il reste plutôt rural « excepté autour des berges du
fleuve et de la grande rue de la Guillotière, autour de laquelle se concentre l’essentiel de
l'activité artisanale et commerciale, ainsi que toutes les activités liées au transport des
Digue
Lônes
Digues
Faubourg
Pont
N 
Figure 6: VERDIER Henri, Vue de Lyon et perspective
de la Guillotière avec ses dépendances, Peinture, 1697,
Archives Municipales de Lyon, 1S/76.
18 
 
marchandises et au passage des voyageurs (hôtellerie, relais de poste, maréchaux-
ferrants), 16
».
L’assertion de la force, progressive certes, de l’homme sur le cours du Rhône génère
la possibilité d’usage des terrains riverains de la berge. En 1764, Jean-Antoine Morand
peintre, architecte, ingénieur et
promoteur, dresse un plan urbain
(à l’échelle 1:9000e basée sur la
toise du Roy: 2,9 cm=150 toises)
pour la première fois dans
l’histoire de Lyon17
et dans le but
de non seulement occuper la
berge mais s’intégrer avec toute
la ville de Lyon. Il s’agit d’un
agrandissement en forme
circulaire limité à l’est par un
canal en forme d’arc de cercle
qui recevrait les eaux de crues.
Morand propose un quartier en
rive gauche en trame régulière
avec de multiples fonctions allant
des espaces de loisirs, des places
publiques à l’industrie. Il suggère
un pont qui relie la rive gauche à
la presqu’île. En outre, il propose
des démolitions de certaines habitations situées proche de l’eau avec l’intention d’assainir, de
combattre l’insalubrité et d’améliorer la ville18
. C’est pour cette raison qu’il est qualifié de
plan urbanistique. Morand réussit à convaincre les Hospices Civils de Lyon, détenteurs de la
majorité des terrains, ainsi que le pouvoir royal après 15 ans de discussions pour construire le
pont et amorcer le plan.
                                                            
16
Collectif, Secteur urbain de la Guillotière, Inventaire général du patrimoine culturel, La région Auvergne-
Rhône-Alpes, Dossier IA69005095, 2002.
17
ARCHIVES MUNICIPALES DE LYON, Forma Urbis - Les plans généraux de Lyon XVIe et XXe siècles,
planche 12, Archives Municipales de Lyon, Lyon, 1997.
18
Archives Municipales de Lyon, 3S0115, Projet d'un plan général de la ville de Lyon et de son
agrandissement, en forme circulaire, dans les terrains des Brotteaux, Présentation du contenu, archives en ligne,
site consulté le 05 janvier 2021.
Figure 7: MORAND Jean-Antoine, Projet d'un plan général de la
ville de Lyon et de son agrandissement, en forme circulaire, dans
les terrains des Brotteaux, gravure, 1764, Archives Municipales de
Lyon, 3S0115 avec ajout du Nord.
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Tableau
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808-1838,
20 
 
du point urbanistique : la concentration spontanée autour de la grande rue contraste avec le
tracé réfléchi et régulier autour de la Place louis 16. Les vastes places et des belles avenues
peuplées « de négociants, de banquiers 20
» diffèrent de l’ancien quartier maraicher peuplé de
personnes qui vivent essentiellement de « l’agriculture, du commerce des grains, […] et des
professions qui s’y rattachent21
». Cette différence sera une des raisons pour la demande du
quartier des Brotteaux d’être exclu de la Guillotière quelques années plus tard.
En parallèle, il est intéressant d’observer presque à la même date un plan, plus
descriptif en termes de représentation graphique, dressé par Cavenne, ingénieur des ponts et
chaussées en 1823. Il présente le projet d’un pont en position intermédiaire entre le Pont de la
Guillotière et le Pont Morand avec des rues hypothétiques tracées sur le plan.
Figure 9: CAVENNE François, Plan d'une partie de la Ville de Lyon et du faubourg de la Guillotière, pour
servir à l'examen du projet de la construction d'un pont sur le Rhône dans le prolongement de la place du
Concert, 1823, Archives Municipales de Lyon, 1S034 avec ajout du Nord et annotations en rouge.
L’emplacement intermédiaire
de ce pont semble traduire l’intention
de lier aussi bien les deux quartiers
entre eux qu’à la ville. Notons aussi
la persistance des lônes et un fin bras
de fleuve qui traine jusqu’à la Place
du Pont.
                                                            
20
MEIFRED F., Histoire de la Guillotière et des Brotteaux : depuis sa fondation jusqu’à nos jours (1846), J.
Giraud Éditeur, Lyon, 1846, p. VI.
21
Ibid. p. VI.
Lônes
Bras du
Rhône
Place du
pont
Figure 10: Ibid. 9, Extrait
annoté en rouge.
Pont Morand
Rues suggérées
Pont proposé
N 
Pont de la
Guillotière
21 
 
À l’emplacement du bout de ce fin bras de fleuve, en comparaison avec le plan de
Cavenne sus-mentionné et en connection avec la Place du Pont, il est possible d’observer sur
le plan Darmet datant de 1830 le lotissement suivant adjacent au Pont de la Guillotère ainsi
que le tracé d’une avenue projetée. On peut même observer la rive du Rhône qui n’est pas
identique à celle du plan de Cavenne.
 
Ainsi surgissent avec la poussée démographique dans la Guillotière et l’intérêt que la
région suscite des lotissements menés par des initiatives individuelles: Combalot à plusieurs
reprises, Félissant et Grillet22
.
C’est la raison pour laquelle une décennie plus tard, Crépet imagine un plan de
restructuration d’ensemble en continuité avec le plan Morand et avec les intentions qu’a eues
Morand à travers son plan : embellissement, assainissement et restructuration. On peut y
observer la création de nouvelles places, ponts, la correction de l’alignement des rues, la
création des quais. Tout ne sera pas réalisé mais ce plan relève d’une grande importance
puisqu’il sera une référence pour l’urbanisation du secteur pour les années à venir.
                                                            
22
Collectif, Secteur urbain de la Guillotière, Op.Cit.
N 
Nouvelle rive du Rhône
Rive du Rhône sur le plan de
Cavenne
Avenue projetée
Nouveau lotissement
Figure 11: DARMET J.M., Plan de la Ville de Lyon et ses environs, gravure, 1830, Archives
Municipales de Lyon, 2S0571 extrait avec ajout du nord et annotations en rouge.
22 
 
 
Figure 12: CRÉPET Christophe, Plan topographique de la ville de la Guillotière avec son embellissement
projeté, 1845, Archives Municipales de Lyon, 2S0014 avec annotations en rouge et bleu.
 
a. Les Forts
Au-delà de son aspect urbanistique, le plan de Crépet montre nettement une ceinture
irrégulière représentée en bleu sur le plan ci-dessus avec des excroissances qui, pour un
observateur non avisé, semble un dessin quelconque délimitant la Guillotière. En réalité, la
ceinture n’est autre que la ligne de fortification de Lyon dont le but principal est de protéger
la ville selon une ordonnance royale de 183123
. Neuf constructions reliées par des enceintes
sont bâties sous la direction du Maréchal Fleury. Si ces édifices ont le mérite de protéger la
ville, ils auront néanmoins l’inconvénient de l’encercler et de bloquer son extension. Au-delà
d’une protection de la ville, elles joueront aussi un rôle dans le maintien de l’ordre à
l’intérieur de la ville pendant la révolte des ouvriers de la soie en 1831 et 183424
. Les
chantiers de constructions ne sont achevés qu’en 194725
. Avec l’évolution des canons
capables de tirer à plus grande distance, cette proximité des forts à la ville devient inutile et
                                                            
23
COURAUD Lorraine, HALITIM-DUBOIS Nadine, Vitriolerie puis Fort de la Vitriolerie actuellement
Quartier Général Frère, La région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, Dossier
IA69001328, 2012.
24
Collectif, Secteur urbain de la Guillotière, Op. Cit.
25
BOURGEOIS Yuna, L’Avenue Berthelot du XIXe au XXe siècles, l’évolution architecturale autour d’un
ancien faubourg maraîcher et industriel, Mémoire Master 2 Histoire de l’art « Architecture, Urbanisme et
Patrimoine » sous la direction de Nathalie Mathian, Université Lumière Lyon 2, 2020.
Places
projetées
Ponts projetés
23 
 
les forts tombent en désuétude. C’est ainsi qu’un décret militaire de 188426
libère aussi bien
les terrains des forts de leur fonction que la ville de son enceinte. Certains forts seront détruits
entièrement ou en partie alors que d’autres demeurent. En particulier, le Fort de la Vitriolerie
devient une caserne militaire nommée Quartier Général Frère27
. La figure suivante présente
un agrandi des Forts selon leur représentation sur le plan de Crépet à partir de la Lunette de la
Boucle jusqu’au Fort de la Vitriolerie.
                
 
                
 
              
Figure 13: CRÉPET Christophe, Plan topographique de la ville de la Guillotière avec son embellissement
projeté, Extraits relatifs aux Forts, 1845, Archives Municipales de Lyon, 2S0014.
                                                            
26
BOURGEOIS Yuna, 2020, p.27.
27
Collectif, Secteur urbain de la Guillotière, Op.Cit.
Lunette de la Boucle Redonte de la Tête d’Or Fort des Charpennes
Fort des Brotteaux Fort de la Part-Dieu Fort de Villeurbanne
Fort de la Motte Fort du Colombier Fort de la Vitriolerie
24 
 
b. Le chemin de fer
La libération de la ville de ses enceintes coïncide avec une évolution des activités qui ont
lieu dans le faubourg de la Guillotière: l’agriculture et le commerce des grains cèdent la place
à l’industrie. Depuis le début du XIXe siècle s’établissent progressivement sur la rive gauche
plusieurs usines : vitrioleries, cristalleries, verreries, tuileries, 28
etc… En outre, un
changement de perspective s’opère avec l’arrivée du chemin de fer. Les enjeux économiques
sont de grande taille et l’emplacement des gares de chemins de fer, considéré comme un atout
pour faire circuler la main d’œuvre et écouler les marchandises, a été largement convoité: où
placer les gares, à la Guillotière ou à Perrache? Le plan suivant accompagne un extrait de
délibération du conseil municipal de la Guillotière qui a eu lieu le 15 mars 1845. Pour
justifier l’emplacement d’une gare, le maire de la Guillotière Jacques Bernard est confié par
le conseil de faire parvenir au gouvernement concernant la ville de Lyon que « ses intérêts
commanderaient que ce débarcadère fût placé de manière à desservir le mieux possible son
grand mouvement industriel » et que des terrains étaient disponibles à la Guillotière et qu’ils
étaient « en face du centre de Lyon » et que « partout ailleurs aucun emplacement ne réussit
de si heureuses conditions » et qu’il en allait de « l’intérêt général 29
».
 
Figure 14: Ville de la Guillotière, Plan de Lyon de ses environs et des forts avec un projet de débarcadère de
chemin de fer à la Guillotière, accompagné du Procès- verbal du Conseil municipal de la Guilotière du 15
mars 1845, Archives Municipales de Lyon, 3S0014.
                                                            
28
BOURGEOIS Yuna, 2020, p.41.
29
Ville de la Guillotière, Procès-verbal du Conseil municipal de la Guillotière accompagnant le Plan de Lyon de
ses environs et des forts avec un projet de débarcadère de chemin de fer à la Guillotière, 15 mars 1845,
Archives Municipales de Lyon, 3S0014.
25 
 
La zone en rouge près du Rhône est destinée aux voyageurs et celle plus à l’intérieur est
destinée aux marchandises.
Malgré ces vœux, c’est à Perrache que se placera la gare le 12 novembre 184530
.
2. Annexion de la Guillotière
Vers la moitié du XIXe siècle, la Guillotière n’est plus seulement un modeste faubourg.
Sa croissance a été exponentielle depuis le début du siècle. « En 1815, la Guillotière compte
7000 habitants en 1815, 43 000 en 1851, 86 000 en 1856 et, à la fin du 19e siècle, plus de 200
000. »31
Cette avancée traduite non seulement par l’augmentation de la population mais par
les investissements représentés sur les plans déjà cités reste pourtant entravée par le fait
qu’elle ne fait pas partie de Lyon administrativement. En réalité, la Guillotière fait partie du
Mandement de Béchevelin lui-même faisait partie du Dauphiné.
 
Figure 15: SIRPAB, Carte de la Guillotière et du mandement de Béchevelin, lithographie, 1809,
Bibliothèque Municipale de Lyon, Fonds Coste C191 extraite du site de l’Inventaire Général du
Patrimoine dossier no. IVR82_20076900349NUCA consulté le 06 janvier 2021 avec annotations en rouge.
                                                            
30
BOURGEOIS Yuna, 2020, p.29.
31
Collectif, Secteur urbain de la Guillotière, Op. Cit.
Rhône
Saône
Faubourg de la Guillotière
Presqu’île
26 
 
Par ailleurs, le regard que porte Lyon envers la Guillotière est porteur de grand intérêt.
Selon les dire du préfet du Rhône : « Bientôt, si cela continue, on ne dira plus la Guillotière
près de Lyon, mais Lyon près de la Guillotière. 32
» Ce propos, un peu exagéré, démontre
l’évolution impressionnante de l’activité économique au sein de la Guillotière. En même
temps, la ville de Lyon se serre sur un territoire limité. Malgré les tentatives de séparation du
quartier des Brotteaux de la Guillotière, cette dernière y compris les Brotteaux est rattachée à
Lyon en même temps que la Croix-Rousse et Vaise en par le décret du 24 mars 185233
. Il en
va de l’intérêt de tous.
3. Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie
Vers la moitié du XIXe siècle, les eaux stagnantes et marécageuses de la lône de la
Vitriolerie constituent un problème sanitaire et la population réclame une action de la part des
autorités pour le résoudre. Cette lône se trouve divisée en trois sections.
A. Cession de la première section à la ville de Lyon
a. Processus de cession et travaux de remblai
En juillet 1858, l’Ingénieur en chef du Service Spécial du Rhône écrit au Sénateur chargé
de l’Administration du Département du Rhône pour faire état des plaintes des habitants de la
Guillotière en raison de l’insalubrité de la lône de la Vitriolerie : « cette année les fièvres qui
ont régné ont été attribuées en grande partie à cette cause. »34
Il demande par conséquent de
pouvoir établir un aqueduc dans la digue de la Vitriolerie afin de renouveler l’eau de la lône
pour le prix de 6.500 Francs prélevés sur les crédits assignés au service du Rhône. Cette
mesure s’avère pourtant insuffisante et l’insalubrité persiste. C’est ainsi qu’en Mars 1860 a
lieu un vote au Conseil Municipal présidé par Brölemann, vice-président et président en
l’absence, d’un crédit de 16.000 Francs représentant la moitié de la somme nécessaire pour
remblayer les parties les plus marécageuses de la lône, l’autre moitié étant financée par l’État.
Ces travaux ne sont en fait qu’un prélude à un projet de plus grande envergure de remblai de
toute la lône dans le but de créer un nouveau quartier de la ville tout en résolvant le problème
                                                            
32
MEIFRED F., 1846, p. V.
33
Archives Municipales de Lyon, Dates de création des arrondissements, Archives en lignes consulté le 05
janvier 2021.
34
Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et
comblement de la lône de la Vitriolerie », Correspondance adressée de l’Ingénieur en chef du service spécial du
Rhône au Sénateur chargé de l’Administration du Département du Rhône, Numéro d’Ordre du registre A 376,
26 Juillet 1858.
27 
 
sanitaire35
. Ainsi, le Ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics est-il
sollicité pour l’autre moitié du budget36
.
Le 1er
Septembre 1860, la Commission en charge d’enquêter sur le projet de remblai
général présidée par Royé-vial, membre du Conseil général du Rhône, se réunit. Après
délibération, les ingénieurs indiquent deux solutions. La première consiste à transformer la
lône en gare de bateaux ou encore à construire un bas port dans le lit du Rhône. Si la gare est
jugée sans résultats sérieux du point de vue de la navigation, le bas port est considéré plus
avantageux. Le coût dans les deux cas est estimé à 300.000 francs, chiffre onéreux pour
l’époque. Quant à la deuxième solution, il s’agit du comblement général de la lône. À part le
fait qu’elle est estimée plus « complète »37
au niveau sanitaire, elle présente un avantage
intéressant: les frais de remblais relatifs à cette solution seront compensés par la valeur des
terrains devenus disponibles. C’est pour cette raison qu’elle est finalement retenue.
En outre, la Commission devra décider si c’est l’État qui exécute les travaux pour ensuite
aliéner les terrains ou si c’est la ville de Lyon qui le fait en échange des terrains résultants. Il
est convenu d’adopter le deuxième choix parce qu’il ne coûte rien à l’État.
 
 
 
Figure 16: Préfecture du Rhône, Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie, 1er
Septembre
1860, Extrait du Procès-Verbal de réunion, Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1.
En somme, résoudre radicalement un problème sanitaire tout en augmentant la fortune
publique et en ne faisant aucune dépense rend cette solution « heureuse »38
selon le procès-
verbal de la réunion de la Commission.
                                                            
35
Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et
comblement de la lône de la Vitriolerie », Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de la ville de
Lyon, 2 Mars 1860.
36
Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et
comblement de la lône de la Vitriolerie », Correspondance adressée de l’Ingénieur en chef du service spécial du
Rhône au Sénateur chargé de l’Administration du Département du Rhône, 9 Mars 1860.
37
Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et
comblement de la lône de la Vitriolerie », Procès-verbal de réunion, 1er
Septembre 1860, p. 4.
38
Ibid. p.8.
28 
 
Étant donné que la décision de cession de la lône de la Vitriolerie à la ville de Lyon est
prise, il s’agit à présent de définir avec précision les terrains en question. C’est ainsi que le 28
Décembre 1961 a lieu une réunion de mensuration de terrain pendant laquelle les Ingénieurs
en chef des Ponts et Chaussées décident d’exclure la troisième section de la lône située en
aval du viaduc de chemin de fer39
. Cette réunion est suivie le 30 Décembre 1961 par une
autre réunion de conférence entre les Services des Ponts et Chaussées et du Génie militaire
pendant laquelle l’Ingénieur des Ponts et Chaussées Gobin et le Colonel Chef du Génie
militaire Charton décident d’exclure en plus la deuxième section située en aval de l’Avenue
des Ponts Napoléon. La raison de ces deux retranchements consiste à éviter d’aliéner des
terrains à proximité d’un domaine militaire40
. Il s’agit du Fort de la Vitriolerie devenu
caserne militaire. Des travaux d’assainissement provisoires sont prévus dans les sections
exclues. Par conséquent et pour le moment, seulement la première section présentée dans la
figure 2 reste promise à la ville de Lyon à laquelle il est demandé de remblayer 4 mètres au-
dessus de l’étiage41
.
 
Figure 17 : Préfecture du Rhône, Représentation de la lône de la Vitriolerie, Date non spécifée, Archives
Municipales de Lyon, 342WP/13/1 complété par agrandissement d’un élément de légende, des annotations
des différentes sections de la lône et noms de voies et ajout du Nord.
Cette première section est définie avec précision pendant la réunion du 28 Décembre 1961
et le procès-verbal de la réunion présente le tableau représenté dans la figure 3.
                                                            
39
Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et
comblement de la lône de la Vitriolerie », Procès-verbal de mensuration de terrain, 28 Décembre 1861.
40
Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et
comblement de la lône de la Vitriolerie », Procès-verbal de conférence entre les Services des Ponts et Chaussées
et du Génie militaire, 30 Décembre 1861.
41
Ibid.
1ère
section
2ème
section
3ème
section
Limite des sections de la lône
Rhône
29 
 
 
Figure 18: Ponts et Chaussées - Service Spécial du Rhône, Cession à la ville de Lyon de la partie comprise
entre l’origine de la lône et l’Avenue des Ponts Napoléon, Extrait du Procès-verbal de mensuration de
terrain, 28 Décembre 1861, Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1.
Par conséquent, après retranchement de 3.523m2
additionnels nécessaires à la
transformation de la digue de la Vitriolerie en quai de 30m de largeur, un total de 60.957m2
s’ajoute à la ville de Lyon.
Pendant les années suivantes, la Ville de
Lyon se met au travail pour concrétiser les remblais
dans la lône de la Vitriolerie et sur l’Ile Béchevelin.
Les travaux ne se font pas d’un seul coup.
L’affiche de la figure 19 montre une des
adjudications pour des travaux estimés à 53.753
Francs. Le Devis et Cahier des Charges pour
d’autres travaux plus conséquents est établi en
Décembre 186542
. L’article 2 du document indique
que le budget cette fois-ci est estimé à 635.750
Francs en plus de 63.250 Francs alloués à des
dépenses imprévues, d’où une somme totale de
694.000 Francs. L’article 3 du même document
fixe la durée de travaux à deux ans à partir de la
date de leur commencement. Ces derniers seront
« adjugés publiquement au rabais, sur soumissions
                                                            
42
Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et
comblement de la lône de la Vitriolerie », Remblai des Rues projetées et des masses réservées par la Ville sur
des terrains lui appartenant dans la Lône de la Vitriolerie et l’Ile Béchevelin, Devis et Cahier des Charges,
dressé le 24 Décembre 1865.
Figure 19: Préfecture du Rhône, Ville de
Lyon, Adjudication des travaux de remblais,
Affiche, 31 Juillet 1864, Archives
Municipales de Lyon, 342WP/13/1.
30 
 
cachetées aux lieux et heures qui
seront indiqués par les
affiches. » 43
Une caution de
18.000 Francs est requise jusqu’à
la fin des travaux et seuls les
entrepreneurs qualifiés ont droit
à y participer. Le candidat avec
la meilleure offre sera retenu44
sous réserve de l’approbation du
Préfet45
. L’heureux entrepreneur
devra même payer les frais de
l’adjudication46
et devra garantir
les travaux pour une durée de six
mois après leur achèvement 47
.
Des profils en long et en travers de rues sont joints au cahier de charge. D’autres profils plus
précis relatifs à l’état du terrain qui précéde les travaux seront établis avant la date de
commencement et il est demandé à l’entrepreneur de refaire de nouveaux profils aux mêmes
endroits à la fin des travaux afin qu’il soit rémunéré à la différence du volume entre les deux
relevés48
. Le volume des travaux est estimé à 435.000 mètres cubes de remblais au prix de
1,45 Francs49
par mètre cube de remblai tel que l’indique l’estimation et la conclusion du
Devis et Cahier de Charge susmentionné.
b. Nouvelles rues
Étant donné que les nouvelles rues sont tracées et que les nouveaux terrains résultants
délimités, voient le jour les rues de la Vitriolerie, de la Lône, Parmentier, de Cavenne et de
Béarn. Leurs profils accompagnent le Devis et Cahier de Charges50
.
                                                            
43
Ibid. Article 4
44
Ibid. Article 5
45
Ibid. Article 6
46
Ibid. Article 7
47
Ibid. Article 12
48
Ibid. Article 15
49
Ibid. Article 17
50
Ibid.
Figure 20 - Préfecture du Rhône, Ville de Lyon, Remblai des Rues
projetées et des masses réservées par la Ville sur des terrains lui
appartenant dans la Lône de la Vitriolerie et l’Ile Béchevelin, Devis
et Cahier des Charges, 24 Décembre 1865, Archives Municipales
de Lyon, 342WP/13/1.
31 
 
Figure 21: Préfecture du Rhône, Ville de Lyon, Exécution de Remblais des Rues projetées dans la Lône de
la Vitriolerie, Profil en Long, dressé le 27 Octobre1865, Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1.
Le « plan général des rues projetées par la Ville dans les terrains de l’Ile Béchevelin
et de la Lône de la Vitriolerie » datant du 10 Janvier 1866 et présenté ci-dessous indique
qu’en plus de ces rues sont créées les rues du Prado et du Rhône.
32 
 
 
Figure 22: Ville de Lyon - Voirie Municipale, Plan général des rues nouvelles projetées par la Ville dans les
terrains de l’Ile Béchevelin et de la Lône de la Vitriolerie, 10 Janvier 1866, Archives Municipales de Lyon,
Boite 342WP/13/1 complété par ajout du Nord, agrandissement de certaines annotations et identification
chromatique des rues.
Certaines de ces voies ont actuellement changé de nom et le tableau suivant donne
l’équivalent des nouvelles appellations par rapport aux anciennes ainsi que l’année de
changement de nom51
:
Nom de voie en 1866 Nome de voie actuel
Année de
changement
Quai du Prince Impérial Quai Claude Bernard 1878
Rue de la Vitriolerie Rue de L’Université 1902
Rue du Prado -
Rue du Rhône Rue Chevreul 1886
Rue de la Lône Rue Jaboulay 1913
                                                            
51
Archives Municipales de Lyon, « Index des noms anciens et actuels des voies et rues lyonnaises », Archives
en ligne consulté le 5 décembre 2020.
33 
 
Nom de voie en 1866 Nome de voie actuel
Année de
changement
Rue Parmentier Rue Parmentier et Rue Professeur Grignard
(fragment)
Rue de Béarn Rue Pasteur 1902
Rue de Cavenne Rue de Cavenne et Rue Raulin (fragment)
Avenue des Ponts
Napoléon
Avenue Berthelot 1907
Ces rues se présentent actuellement ainsi :
    
 
Figure 23: Géoportail, Photographies aériennes, 2019, Extrait complété par ajout des noms de rues, du
Nord et de l’échelle graphique.
Il faut noter que la Rue de Prado a disparu et que la Rue de l’Université présente une
inclinaison qui n’était pas prévue sur les plans initiaux.
Du point de vue de leur toponimie, ces mêmes voies renvoient à des personnages ou à
des institutions ayant la science et la connaissance en point commun. Le choix du nom des
voies témoigne de la volonté des Autorités à mettre en valeur la pensée scientifique et le
développement intellectuel liés à cette partie de la ville. Le tableau suivant relie l’appellation
Rue de Marseille
Rue Raulin
Rue Pasteur
Rue
Professeur
Grignard
Rue
Jaboulay
Rue
Chevreul
Quai Claude Bernard
RHÔNE
0 50 100 m
Échelle graphique
34 
 
de la voie au personnage ou à l’institution en question et explique brièvement sa profession
ou sa fonction tout en présentant le portrait ou l’image relative.
Nom de voie
actuel
Personnage /
Institution
Profession / Fonction
avec brève
description
Photographie
Quai Claude
Bernard
Claude
Bernard
(1813-1878)
Médecin et
physiologiste
fondateur de la
médecine
expérimentale
 
Figure 24: Université de Paris, Banque
d’images et de portraits en ligne, Bernard
Claude (1813, 1878), site consulté le 15
décembre 2020.
Rue de
L’Université
Université de
Lyon
Ensemble universitaire
composé de 12
établissements
membres et de 24
établissements
associés.
 
Figure 25: Rues de Lyon, Rue de
l'Université, site en ligne consulté le 15
décembre 2020.
35 
 
Nom de voie
actuel
Personnage /
Institution
Profession / Fonction
avec brève
description
Photographie
Rue
Chevreul
Eugène
Chevreul
(1786-1889)
Chimiste auteur de
travaux sur les acides
gras, la saponification
et les couleurs.
 
Figure 26: Biographical Encyclopedia en
ligne, Michel-Eugène Chevreul, chemist,
site consulté le 15 décembre 2020.
Rue
Jaboulay
Mathieu
Jaboulay
(1860-1913)
Chirurgien major de
l’Hôtel-Dieu ayant une
grande contribution à
la chirurgie digestive.
Il a pratiqué la
chirurgie du crâne et
du système nerveux
ainsi que des greffes.
 
Figure 27: F. Vally, Mathieu Jaboulay,
gravure extraite de la revue « Les
Biographies médicales », Notes pour
servir à l’histoire de la médecine et des
grands médecins, Mathieu Jaboulay –
(1860-1913), no 2, Paris, 1936.
 
36 
 
Nom de voie
actuel
Personnage /
Institution
Profession / Fonction
avec brève
description
Photographie
Rue
Professeur
Grignard
Victor
Grignard
(1971-1935)
Chimiste lauréat (avec
Paul Sabatier) du Prix
Nobel de Chimie en
1912 pour la
découverte d’un
réactif en son nom qui
constitue une grande
avancée en chimie
organique.
 
Figure 28: SANTESSON M.C.G., Les
prix Nobel en 1911, François Auguste
Victor Grignard, 2ème
partie, Page 56,
Stockholm 1912.
Rue Pasteur
Louis Pasteur
(1822-1895)
Physicien et chimiste,
pionnier de
microbiologie. Il a
développé un vaccin
contre la rage.  
Figure 29: Photographische Gesellschaft,
Portraits of Louis Pasteur, photogravure,
Smithsonian libraries, galerie en ligne
consultée le 15 décembre 2020.
                                                                                                                                                                                         
37 
 
Nom de voie
actuel
Personnage /
Institution
Profession / Fonction
avec brève
description
Photographie
Rue Raulin
Jules Raulin
(1836-1896)
Chimiste et biologiste,
fondateur de l’école de
Chimie industrielle de
Lyon.  
Figure 30: Science history Institute,
Portraits of Jules Raulin, Collections en
ligne consultées le 15 décembre 2020.
Avenue
Berthelot
Pierre Eugène
Marcellin
Berthelot
(1827-1907)
Chimiste, biologiste et
homme politique  
Figure 31: Histoire de France, Pierre
Eugène Marcellin Berthelot, image en
ligne consultée le 15 décembre 2020.
38 
 
B. Deuxième et troisième sections de la lône
Le remblai et la cession des deux autres sections de la lône ne se font pas
simultanément à la première en raison des réticences et objections du service militaire pour
qui la lône est une sorte de protection naturelle. Cependant, remblayer la première lône
seulement est insuffisant pour enrayer l’insalubrité et il est indispensable de mener à bout les
travaux sur les deux autres sections pour y arriver.
La deuxième section est identifiée sur le plan suivant dressé pour accompagner le
procès-verbal du Conseil Municipal datant du 8 décembre 186553
. Mais s’il est envisagé de
céder la deuxième section à la ville de Lyon, la troisième est destinée au service militaire
sous condition d’exécution des remblais dans trois ans à partir de 186554
.
 
Figure 32: Préfecture du Rhône, Assainissement de la lône de la Vitriolerie, Cession à la ville de Lyon de la
partie de la lône comprise entre l’Avenue des Ponts Napoléon et le Chemin de Fer de la Méditerrannée, Plan
annexé au procès-verbal du Conseil Municipal du 8 décembre 1865, dressé le 20 octobre 1865, Archives
Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1 avec agrandissement de certaines annotations.
Et si la première section est cédée à la ville de Lyon par décret le 18 mai 1864, la
deuxième ne le sera pas avant le 2 octobre 1867. Quant à la troisième section, son remblai
sera retardé par le service militaire dû à un manque de financement et a nécessité une
                                                            
53
Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et
comblement de la lône de la Vitriolerie », Procès-verbal du Conseil Municipal du 8 décembre 1865, dressé le 20
octobre 1865.
54
COURAUD Lorraine, HALITIM-DUBOIS Nadine, Vitriolerie puis Fort de la Vitriolerie actuellement
Quartier Général Frère, 2012, Op.Cit.
Rhône
1ère
section
2ème
section
3ème
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Fort de la
Vitriolerie
39 
 
insistance, beaucoup de négociations et même de l’aide de la part de la mairie avant d’avoir
lieu vers le début du XXe siècle55
.
4. Chronologie du quartier, de la création de la faculté de médecine et celle des
deux hôpitaux : Saint-Luc et Saint-Joseph
Les nouvelles rues sont établies et les nouveaux terrains sont disponibles. La Guillotière
en général et ce quartier en particulier faisant partie de Lyon depuis 1852 constituent une
extension immédiate de la presqu’île. La révolution industrielle aidant ainsi que
l’accroissement de la population font que le quartier se développe assez rapidement et son
essor s’établit en moins d’un demi-siècle. Par la volonté de la ville de Lyon de se placer au
centre du développement national et international et de transformer ce quartier en pôle
scientifique et médical, plusieurs établissements scientifiques et médicaux y émergent selon
la chronologie suivante.
A. Chronologie du quartier
Figure 33: Google Earth, Quartier de l’Université, 2020.
a. Plans parcellaires
D’initiative publique ou privée, ces bâtiments naissant sur la rive gauche apparaissent sur
les différents plans parcellaires au fil du temps comme suit respectivement selon les planches
231, 232 au nord et les planches 247 et 248 au sud à l’échelle 1/500e disponibles aux
Archives Municipales de Lyon pour les années 1886, 1919-1920, 1935, 1964-1965. Pour
l’année 1994, il a fallu opter pour les planches 15 au nord et 20 au sud à l’échelle 1/2000e
parce que pour l’autre échelle, les plans ne sont pas disponibles au-delà de 1978.
                                                            
55
Ibid.
 
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b. Frise chronologique
56
                                                            
56
Les photos de la frise ont pour source :
- Archives Municipales de Lyon, cartes postales, Rhône, Lyon, 7e
arrondissement, Hôpital Saint-
Luc, vers 1910, 4FI_196, Le Palais des Facultés, vers 1910, 4FI_9283, La Faculté de droit, vers
1919, 4FI_178, École de chimie, vers 1916, 4FI_208, École de santé militaire, vers 1910, 4FI_259,
L’Hôpital Saint-Joseph, vers 1910, 4FI_193, École centrale, vers 1906, 4FI_210.
- HIRSCH Abraham, Groupe scolaire, Archives Municipales de Lyon, 2S0661, extrait de la
présentation du quartier de l’Université, Octobre 2020, Nathalie Mathian.
- Bibliothèque municipale de Lyon, École dentaire, P0546 S 1259.
- COURMONT Jules, L’Institut bactériologique de Lyon, 61, Rue Pasteur, et 9, Rue Chevreul, A.
Rey, Lyon, 1917.
- Miroiterie Targe, Site officiel, rubrique Historique, consulté le 24 janvier 2021.
- Faculté des sciences et Palais de la Recherche et Institut de Notariat, Google Earth consulté le 17
janvier 2021.
- Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Site CollEx-Persée rubrique Réseau / Les acteurs
consulté le 24 janvier 2021.
- Rectorat, Site LYONMAG.com, 2017 consulté le 17 janvier 2021.
- Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, Site thisislyon.fr, rubrique Things to do /
museums / CHRD consulté le 24 janvier 2021.
- MERINO Jorge, Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc et Maison Internationale de la Langue
et la Culture, 2020.
- Bibliothèque Chevreul, Site de l’Université Lyon 2, rubrique Campus / BU Chevreul consulté le 24
janvier 2021.
Figure 40: Frise chronologique montrant l'évolution du quartier de l'université avec les références
photographiques en note de bas de page no. 56.
 
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-  La Faculté des Sciences devient l’actuel bâtiment Gaia de l’université Lyon 2. Sur le
même terrain se dressent la Maison de l’Orient et de la Méditerrranée en 1975 conçue
par Jacques Perrin-Fayolle aussi bien que la Bibliothèque Chevreul en 2006 conçue
par Thierry Van de Wyngaert et Véronique Feigert.
- L’École de Chimie cède la place en 1980
au Rectorat de l’Académie de Lyon conçu
par Marcel et René Salagnac.
- L’Institut bactériologique est transféré à
Gerland dans les années 80 puis il disparait
en tant qu’institution.
- L’École de Santé Militaire, détruite en
partie pendant la deuxième guerre
mondiale accueille principalement en 1992
le Centre de la Résistance et de la Déportation.
- L’École centrale est démolie et sera remplacée en 1993 par le Palais de la Recherche
Lyon 3 et l’Institut des Métiers du Notariat conçu par l’agence Garbit et Pochon.
Figure 42: Le Rectorat, LYONMAG.com,
2017, site en ligne consulté le 17 janvier 2021.
Figure 45: Institut des Métiers de
Notariat, Google Earth site consulté le
17 janvier 2021.
Figure 44: Maison de l’Orient et de la
Méditerranée, Site CollEx-Persée
rubrique Réseau / Les acteurs consulté
le 24 janvier 2021.
Figure 43: Bibliothèque Chevreul, Site de
l’Université Lyon 2, rubrique Campus / BU
Chevreul consulté le 24 janvier 2021.
Figure 46: Centre de la Résistance et de la
Déportation, Site thisislyon .fr, rubrique
Things to do / museums / CHRD consulté le
24 janvier 2021.
49 
 
- L’hôpital Saint-Luc est démoli en 1997 et est remplacé en 2002 par le centre
hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc conçu par Charles Curtelin et Didier Manhes.
- L’hôpital Saint-Joseph se joint à Saint-Luc pour former le centre hospitalier et son
bâtiment est démoli en 2004. Sur son terrain est érigé le bâtiment MILC, Maison
Internationale des Langues et des Cultures, en 2014 conçu par Auer Weber, Arodie
Damian Architectures.
B. Chronologie de la Faculté de Médecine
La faculté de médecine qui voit le jour juste après l’hôpital Saint-Luc constitue, avec
l’hôpital, un commencement et une concrétisation de l’idée de pôle scientifique voulue par
les autorités de l’époque. Construite pendant le mandat d’Antoine Gailleton en tant que maire
de la ville de Lyon, la Faculté de Médecine transforme le paysage physique aussi bien
qu’intellectuel de la rive gauche. Le mouvement hygiéniste de l’époque mu par la lutte contre
l’insalubrité et guidé par les avancements scientifiques favorise l’implantation de la faculté
sur le quai sur un terrain bien aéré. Et c’est Abraham Hirsch, architecte en chef de la ville, qui
sera l’auteur du bâtiment ainsi que d’autres d’ailleurs dans le même quartier tel que la Faculté
de Droit et de Lettres et l’École de Santé Militaire. Il conçoit une architecture monumentale
qui répond au prestige de l’Hôtel Dieu sur la rive d’en face. Quant à la municipalité, elle
s’investit financièrement dans le projet et assure l’infrastructure nécessaire à son
établissement. Voici quelques dates-clés de la création de la Faculté de Médecine57
.
                                                            
57
Mémoire collectif, Étudiants du Master 2 Histoire de l’art, Lyon 2 en Lumière, sous la direction de BARIDON
Laurent, MATHIAN Nathalie et REVEYRON Nicolas, Université Lyon 2, 2019-2020.
Figure 48: MERINO Jorge, MILC,
photographie, 2020.
Figure 47: MERINO Jorge, Centre
Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc,
photographie, 2020.
 
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C. Chronologie de Saint-Joseph et Saint-Luc
 
Figure 50: Frise chronologique détaillant l'évolution séparée des deux hôpitaux puis leur union sur un
fond historique.58
                                                            
58
Les photos de la frise ont pour source les Archives Municipales de Lyon, cartes postales, Rhône, Lyon, 7e
arrondissement, Hôpital Saint Luc, vers 1910, 4FI_196, L’Hôpital Saint Joseph, vers 1910, 4FI_193. Et la
photo de Saint-Joseph Saint-Luc est prise par MERINO Jorge en 2020.
52 
 
Presque deux décennies séparent la naissance des deux hôpitaux Saint-Luc et Saint-
Joseph. Bien que voisins de quartier, issus d’initiatives privées et tous les deux en dehors des
Hospices civils de Lyon59
, leurs différences se prononcent bien plus fort que leurs similarités.
Selon Jacques François Martin, directeur du conseil d’administration du centre hospitalier
Saint-Joseph Saint-Luc, les « deux hôpitaux se sont côtoyés sans se parler pendant plus d’un
siècle »60
.
La naissance de Saint-Luc a
lieu en 1969 sur un terrain de
6.340m2
de la rive gauche du Rhône
qui abritait une maison de danse
nommée « Le Bal d’Appollon »
acquis par la Société civile de
médecine pratique de la Société
anonyme des Bateaux à vapeur pour
la Navigation du Rhône et de ses
affluents61
. Fondé par deux médecins
lyonnais Eugène Emery - praticien de
l’homéopathie - et Jean-Pierre
Gallavardin62
, il est conçu initialement par l’architecte Charles-Marie Franchet63
(1838-
1902). Pendant sa construction, il est confronté à la guerre franco-allemande de 1870 et
devient par nécessité un poste de secours qui soignera 204 blessés de guerre64
. Il ne sera
inauguré qu’en 1875 après l’intervention des architectes Pierre-Marie Bossan (1814-1888) et
Benoît-Joseph Chatron 65
(1822-1882) et devient par conséquent le troisième hôpital
homéopathique de France. Il est dirigé par les Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul.
Dans le cadre du développement de l’industrie à Lyon et en fonction de la loi du 9 avril 1889
                                                            
59
Les Hospices civils de Lyon sont un regroupement hospitalier universitaire lyonnais qui voit le jour en 1802
après la révolution de 1789 entre deux hôpitaux religieux l’Hôtel Dieu et l’Hôpital de la Charité par la volonté
du pouvoir révolutionnaire d’éliminer les références à la religion et à l’Ancien Régime. Il est formé
actuellement de 14 établissements médicaux. (Source: https://www.chu-lyon.fr/fr/notre-histoire, site officiel en
ligne de Des Hospices Civils de Lyon). 
60
CAEL Régis, LOWY Vincent, Faites-nous rêver, Histoire d’un hôpital lyonnais, film documentaire, Ère
production - Télé Lyon Métropole, 2003.
61
DE VILLENEUVE Eugène, Histoire de l’hôpital homéopathique Saint-Luc de Lyon, Notes et souvenirs
(1869-1940), Origines providentielles, A. Rey, Lyon, 1941, Livres en ligne postés sur le site Homéopathie
International http://www.homeoint.org/index.htm
62
Ibid.
63
Ibid.
64
Ibid. L’ère des difficultés.
65
Ibid.
Figure 51: Auteur non identifié, L’hôpital Saint-Luc, dessin
extrait du livre en ligne: DE VILLENEUVE Eugène,
Histoire de l’hôpital homéopathique Saint-Luc de Lyon,
Notes et souvenirs (1869-1940), Origines providentielles.
53 
 
qui oblige l’employeur à assurer ses ouvriers verra le jour au sein de l’hôpital une chirurgie
pionnière liée aux accidents de travail en 190266
. Au fil du temps, plusieurs services sont
créés introduisant plusieurs disciplines: l’ophtalmologie et la mécanothérapie en 1905,
l’otorhinolaryngologie en 1906 et la radiologie en 190867
. Sa chapelle de style roman conçue
par François Rostagnat (1848-1925) est inaugurée en 1912. Ses vitraux son peints par le
maitre verrier Lucien Bégule68
(1848-1935). Pendant la première guerre mondiale, il devient
un hôpital militaire - 187 bis - et
soignera 2.084 blessés 69
. En 1931,
l’hôpital s’agrandit par l’inauguration
du pavillon Jaboulay avec 6 salles et en
1937 par le pavillon du Père Chevrier
doté de nouvelles salles d’opération. En
1937 a lieu aussi l’aménagement des
combles en appartements pour
infirmiers 70
. Pendant la deuxième
guerre mondiale, Saint-Luc soigne des
combattants brûlés71
et c’est en 1952
que le centre des brûlés Saint-Laurent
est mise en place. Il est le premier de
son genre en Europe. Et il sera remplacé par un nouveau centre dans les années 70. En 1965 a
lieu la fondation de l’association française de la recherche pour la thérapie manuelle qui est
l’ancêtre de la kinésithérapie. D’autres services et spécialités seront introduits entre 1971 et
1980 tels que: anesthésie, réanimation, stomatologie ainsi que des salles de réveil adjointes au
bloc opératoire72
. Son destin s’unit à son voisin en 199373
et après un concert de fermeture en
1997, l’ancien bâtiment de Saint-Luc est démoli. La demande de permis datant de Janvier
1997 explique les motifs de démolition: « Les contraintes des bâtiments existants, leurs
spécificités architecturales et historiques, les exigences fonctionnelles obligées par un
établissement hospitalier contemporain ont abouti à l'exigence d'une construction d'un
                                                            
66
Ibid. L’ère du développement.
67
Ibid.
68
Ibid.
69
Ibid.
70
Ibid.
71
Ibid Introduction.
72
Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, Rubrique Histoire du centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc,
Site en ligne consulté le 15 décembre 2020.
73
Ibid.
Figure 52: Anonyme, L’hôpital Saint-Luc avec le pavillon
Jaboulay, dessin extrait du livre en ligne: DE VILLENEUVE
Eugène, Histoire de l’hôpital homéopathique Saint-Luc de
Lyon, Notes et souvenirs (1869-1940), L’ère du
développement.
54 
 
bâtiment neuf sur l'ensemble du site existant après démolition de l'ensemble des constructions
existantes. » ou encore: l’ « exigence de se libérer des contraintes des constructions actuelles
(hauteurs des sols à sols, dimensions des trames de construction) et d'aboutir à la construction
d'une structure neuve adaptée aux données de la nouvelle programmation, à ses exigences
fonctionnelles, aux capacités indispensables d'adaptation et d'évolutivité.74
» et aussi la «
Création d'un sous-sol global sur plusieurs niveaux pour activités techniques et parking 75
».
Finalement, le permis de démolition76
est déposé le 07 Mars 1997 et la démolition autorisée
le 06 Octobre 1997.
Quant à l’hôpital Saint-Joseph, il est fondé en 1888 par la société civile constituée de
personnalités lyonnaises et autorités catholiques dans le but de soigner les pauvres et de
pourvoir un enseignement catholique de la médecine. Le terrain sélectionné pour le recevoir
est béni en 1890 par le cardinal Foulon77
. L’hôpital est aussi conçu par l’architecte Charles-
Marie Franchet. Il prend la forme
d’un U avec galeries intérieures et
cour, sur l’axe duquel se trouve la
chapelle au rez-de-chaussée 78
. Ses
ailes sont utilisées de façon à
permettre la ségrégation des sexes. Il
dispose de 120 lits au total et est
inauguré le 15 novembre 1894. Il
n’ouvre ses portes au public qu’en
1896 et est géré par les sœurs de
Saint-Vincent-de-Paul. En 1904,
Clerc Anthelme sous les ordres de
l’architecte parisien M. Meyer
travaille la charpente de l'hôpital. Pendant la Première guerre mondiale, l’hôpital devient le
28ème hôpital de la Croix-Rouge avec 100 lits réservés aux blessés de guerre79
. En 1930,
deux ailes indépendantes sont construites le long des rues du Professeur-Grignard et
                                                            
74
Archives Municipales de Lyon, 1964W/323, Permis de démolir no. PD-69-387-97-00021-0, 07 Mars 1997.
75
Ibid.
76
Ibid.
77
Site du Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, op.cit.
78
DUCOURET Bernard, HALITIM-DUBOIS Nadine, Hôpital Saint-Joseph, Inventaire général du patrimoine
culturel, La région Auvergne-Rhône-Alpes, Dossier IA69003070, 2004 .
79
Site du Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, op.cit.
Figure 53: PERNET Edmond, Hôpital Saint-Joseph, vue en
plongée sur les bâtiments et jardins vers 1910, photographie,
Archives Municipales de Lyon, 8PH/1090.
55 
 
Jaboulay80
. En 1939, il est agrandi de deux ailes latérales portant le nombre de lits à 145. Le 3
octobre 1946 a lieu la création de l’école d’infirmières. Pendant la deuxième guerre
mondiale, l’hôpital reçoit des blessés du bombardement de la ville. En 1973 a lieu la création
de la Fondation Saint-Joseph. Puis a lieu l’implantation d’un bloc chirurgical le long de la rue
Pasteur qui fermera la forme en U du concept initial. En 1976 est acquise la clinique Saint-
François d’Assises à la Croix-Rousse. En 1979, les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul sont
remplacées par des infirmières salariées. En 1981 est inaugurée une nouvelle construction
longeant la rue Pasteur et comprenant blocs opératoires, stérilisation et bureaux de
consultation. En 1984 a lieu l’inauguration des urgences et la rénovation des services de soins
intensifs cardiologiques et de réanimation. Il est à noter qu’entre 1945 et 1985 ont lieu la
création de nouveaux locaux et d’un laboratoire central doté d’équipements sophistiqués ainsi
que la rénovation des locaux opératoires et des chambres81
. En 1991, une nouvelle chapelle
est inaugurée en remplacement de l'ancienne chapelle axiale. En 1993, il fusionne avec Saint-
Luc. Il ferme ses portes pour s'installer dans des locaux neufs édifiés sur le site de Saint-Luc
en 200282
. Et c’est en 2004 que les bâtiments de Saint-Joseph sont démolis. Sur le terrain
sera construit en 2014 le bâtiment MILC, Maison Internationale des Langues et des Cultures
conçu par Auer Weber, Arodie
Damian Architectures.
Pourquoi l’union a-t-elle
lieu au bout d’un siècle en 1993?
La réponse est d’abord dans le
dédoublement que génère la
présence de deux hôpitaux si
proches: « trop d’activités à une
rue d’intervalle »83
. S’ajoutent la
désuétude des lieux existants et
la volonté de créer un hôpital
non seulement à la pointe de la technologie mais qui innove dans l’approche de l’accueil du
malade. On cherche à créer un hôpital hôtel qui reçoive les malades en fonction de leur durée
                                                            
80
Ibid.
81
Ibid.
82
Ibid.
83
CAEL Régis, LOWY Vincent, 2003, op. cit.
Figure 54: Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, Histoire du
centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, Photo montrant les
deux hôpitaux, site en ligne consulté 01 Janvier 2021.
56 
 
de séjour et non plus en fonction du service en question. Cela permettrait de prendre en
charge les malades en totalité.
Par suite, le nouveau centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc s’élève sur la rive
gauche face à l’Hôtel Dieu. Le site est choisi pour sa proximité au Rhône et son emplacement
prestigieux sur le quai Claude Bernard84
. Selon le permis de construire numéro PC-69-387-97-
00529-0 datant du 17 décembre 1998, le projet aura une surface hors œuvre brut de 47.444 m2 et
une surface hors œuvre nette de 34.763m2 et avec surtout 130 aires de stationnement et 350
lits85
. Les architectes Didier Manhes et Charles Curtelin expliquent leur volonté de s’aligner en
hauteur avec les bâtiments du quartier. Il en résulte la nécessité de créer des sous-sols. Dans le
même esprit, ils adoptent le principe de cour intérieure pour répéter l’aspect des îlots du
quartier86
. Dans le même esprit, l’artiste Céline Bart colorie les façades en verre pour qu’elles
reflètent les couleurs des alentours. Le nouveau centre hospitalier est inauguré en 2002.
                                                            
84
Information donnée par MANHES Didier architecte associé à CURTELIN Charles pour la construction du
centre hospitalier Saint-Luc Saint Joseph entre 1998 et 2001 en conversation téléphonique datant du 25
novembre 2020.
85
Archives Municipales de Lyon, 1964W/323, Déclaration d’ouverture de chantier, 17 décembre 1998.
86
CAEL Régis, LOWY Vincent, 2003, op. cit.
Figure 55: MERINO Jorge, Centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc,
photographie, 2020.
57 
 
Partie II : HOPITAL SAINT-LUC
I. Histoire de la médecine à Lyon
L’histoire de la médecine à Lyon découle de la fondation des divers dispensaires de santé du
moyen âge à l’époque contemporaine. Elle est rattachée, de la sorte, à l’évolution, à travers
des siècles, des procédés de soins, des spécialités et de l’enseignement.
Avant la construction du grand Hôtel-Dieu, la ville de Lyon avait eu plusieurs petits hôpitaux
à l’intérieur de ses remparts. Certains n’étaient que des souvenirs gardés dans les esprits
notamment la Maladière de Saint Michel sur le bord de la Saône, l’hôpital des frères de Saint
Jean de Jérusalem entre la rue Mercière et la Saône et l’hôpital de Saint Alban, près du palais
et de la porte du Cloître87
. A la fin du XV siècle, la ville de Lyon comptait plusieurs hôpitaux
en service, dont Saint Eloi de la saunerie et Saint Laurent des vignes sur la rive droite de la
Saône et le pont du Rhône ou de Chassagne, Sainte Catherine, Saint Antoine et l’hôpital
Dodieu dans la presqu’île. Ces hôpitaux présentent une diversité de propriétaires et de cibles.
Saint Eloi, Saint Laurent et Sainte Catherine qui appartenaient respectivement au chapitre de
Saint Paul, au prieuré de Saint Irénée et à l’abbaye de Saint Pierre, accueillaient les
indulgents de la ville ainsi que les passants. Quant à Saint Antoine, il était destiné pour
recueillir les victimes de l’ergotisme. Cependant, l’hôpital Dodieu était un hôpital
exclusivement pour les femmes ; une sorte de maison de retraite pour les veuves de la ville.
Aussi, d’autres hôpitaux existaient en dehors des murs de la ville, dont ils étaient destinés
essentiellement à accueillir les personnes atteintes par la lèpre. C’était donc des léproseries
qui s’installaient à Vaise, à la Guillotière et à Sainte Foy.
Parmi tous ces hôpitaux cités, l’hôpital de Chassagne, situé dans la presqu’île, sur la rive
droite du Rhône à proximité du pont du Rhône, présentaient des avantages pour construire un
grand hôpital à l’échelle de la ville, le Grand Hôtel Dieu. C’est pour cette raison que la ville
de Lyon acheta l’établissement en 147888
.
Certains voient que l’histoire de la création de l’Hôtel Dieu semble être rattachée à celle du
pont du Rhône, d’où l’ancienne nomination de ce dernier « Hôpital du pont du Rhône ».
Contrairement à cela, et selon Monsieur François Regis Cottin, le rapport entre l’hôpital et le
pont du Rhône semblent être très étroits. Malgré la proximité entre ces deux construction,
l’hôpital était bâti par un archevêque sur un terrain qui lui appartenait à proximité du port du
                                                            
88
F.-R. Cottin, L’Hôtel Dieu de Lyon, Mai 2012, bulletin de la SAAL, 171p.
58 
 
Rhône. Et c’est que seulement au XII siècle on ordonnait la construction d’un pont sur un
terrain proche.
L’Hôtel-Dieu, bâti à
l’emplacement de celui du
pont du Rhône, était, à
l’encontre des autres petits
hôpitaux dispersés dans la
ville, un hôpital urbain par
excellence. De la première
construction jusqu’à la
bâtisse que nous
connaissons, l’édifice a bien
évolué. Cette édification est
considérée comme
l’évènement notable de l’histoire de la médecine à Lyon. Peu après, durant les siècles
suivants, cet édifice marqua l’âge d’or de la médecine à Lyon.
A cette construction,
s’ajoutait l’hôpital de La
Charité bâti en même temps
que l’Hôtel-Dieu de la
première période. La
fondation des Hospices de
Charité en 1614 était dans le
but de faire face aux
nombreux mendiants dans et
de les héberger sous l´autorité
de l´Aumône Générale, qui
était un centre d’assistance
fondé à Lyon en 1534. La
première pierre des bâtiments est posée le 16 janvier 1617, puis le bâtiment est achevé en
1633. De nombreuses réparations et réorganisations sont faites au cours des XVIIIème et
XIXème siècles. Durant ses premiers siècles, l’hôpital n’a recueilli que des vieillards et des
enfants abandonnés. Au XIXème siècle, ces derniers laissent la place à des malades. Suite à
Figure 56 : Plan Scénographique de la ville de Lyon, vers 1552,
Archives Municipales de Lyon, 2SAT/3
Figure 57 : Plan de l'Hôpital de la Charité en 1646,
Reproduction Sylvestre, 18 x 24 cm, 1892-1929, Archives
Municipales de Lyon, 1PH/219.
 
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60 
 
 Au XIXème siècle ;
L’hôpital de l’Antiquaille 90
, situé sur les
collines de la Fourvière, était au début un
château, transformé en un couvent puis en un
hôpital spécialisé dans les maladies
psychiatriques et dermatologiques.
L’hôpital de la croix Rousse construit lors de
l’annexion de la Croix-Rousse à la ville De Lyon
en 1852. L’hôpital logeait, durant les premières
années de sa fondation, les canuts travaillant dans
le tissage de soie et habitant la colline qui
travaille. Cette population souffrait de la
tuberculose liée à leurs conditions de vie et de
travail. En un second temps l’hôpital est devenu
spécialisé dans la gastro-entérologie et la
médecine digestive.
L’hôpital militaire Desgenettes 91
était le
premier hôpital militaire à Lyon, fondé en 1831
dans la presqu’île, dans des locaux mitoyens avec
l’Hôpital de la Charité. Cet hôpital était dans un
premier temps le « Bicêtre de la Charité »,
destiné à recevoir les mendiants, puis transformé,
en un second temps, pour accueillir
l’administration des fermiers généraux et la
Douane avant d’être reconvertie en une caserne
puis en un hôpital militaire. Cet hôpital était destiné pour recevoir les blessés de champs de
bataille durant les guerres à cette époque. Pendant la guerre de 1870-71 l’hôpital accueille un
grand nombre de blessés et de malades. Ainsi, pendant la Grande Guerre, l’hôpital soigne des
                                                            
90
R. Mornex, B. Ducoure et O. Faure L'Antiquaille de Lyon : histoire d'un hôpital, Lyon, Lieux-Dits, 2003,
174p
91
Musée d’histoire militaire, L’HÔPITAL MILITAIRE DESGENETTES, Présentation du contenu, mis en ligne
22 février 2013, site consulté le 16 janvier 2021, https://www.museemilitairelyon.com/spip.php?article155.
Figure 60 : Lyon - Hôpital Saint-Pothin
(ou l'Antiquaille), vers 1910, Archives
Municipales de Lyon, 4FI_2512
Figure 61 : Lyon - Hôpital de la Croix-
Rousse, vers 1910, Archives Municipales de
Lyon, 4FI_1905
Figure 62 : Lyon - L'hôpital militaire
Desgenettes, vers 1910, Archives Municipales
de Lyon, 4FI_1061
61 
 
milliers de blessés, mais l’afflux est tel que l’on doit très vite faire appel aux hôpitaux civils
et ouvrir des hôpitaux complémentaires et auxiliaires. Suite à l’insalubrité de ses locaux,
l’hôpital a été désaffecté en 1946 pour abriter des différents organismes et associations avant
d’être démoli en 1967. Un nouvel hôpital militaire a été ensuite construit à côté de l’hôpital
Edouard Herriot, mis en service en 1946.
 Au XXème siècle ;
L’hôpital Débrousse destiné aux vieillards
lors sa fondation puis aux enfants et à la
pédiatrie lors de la désaffectation de La
Charité.
L’hôpital de Grange-Blanche ou dit aussi
l’hôpital Edouard Herriot, achevé en 1933,
est édifié suite l’instauration du mouvement
hygiéniste au début du siècle et la
désaffectation de l’Hôtel-Dieu et de l’hôpital
de La Charité. Cet hôpital a englobé toutes les
spécialités dans un système pavillonnaire,
luttant contre l’insalubrité et la dégradation des
locaux et assurant une bonne ventilation et
luminescence pour les locaux.
Toutefois, l’histoire de la médecine à Lyon ne se limite pas aux dispensaires fondés par les
Hospices civils. Dans ce contexte, deux autres hôpitaux de commandes privées ont été édifiés
sur la rive gauche du Rhône à la fin de XIXème siècle, en face de l’Hôtel-Dieu et de l’hôpital
de La Charité. Il s’agit l’hôpital Saint-Luc ouvert en 1875 et l’hôpital Saint Joseph inauguré
en 1894. A cela s’ajoute l’édification de la faculté mixte de médecine et de pharmacie, « le
palais universitaire », par l’architecte en chef de la ville : Abraham Hirsch en 1884, et cela
après avoir quitté les locaux de l’Hôtel-Dieu. A vrai dire, après l’assainissement des lônes92
issus du Rhône et leurs comblements à la fin du XIXème siècle, et la génération de nombreux
                                                            
92
L’assainissement des Lônes sur la rive gauche du Rhône était le sujet d’étude de notre première partie de
recherche.
Figure 63 : Lyon-Saint-Irénée - Hospice
Debrousse (façade est prise du quai
Rambaud), vers 1910, Archives Municipales
de Lyon, 4FI_2622
Figure 64 : Lyon - L'hôpital Edouard Herriot,
entrée principale, vers 1940, Archives
Municipales de Lyon, 4FI_11694
62 
 
terrains vides, cette rive devint le nouveau pôle médical de la ville par excellence. Ces
terrains ont accueilli également en 1890 l’école de santé militaire et l’école de Chimie, en
1901, l’école centrale, et en 1929, l’école dentaire93
.
Figure 65 : Les monuments de Lyon sur les deux rives du Rhône, 1894, https://gallica.bnf.fr/
Mis à part la médecine classique, il existé d’autres pratique médicale en France notamment la
médecine homéopathique. Cette médecine alternative s’est répandu en France vers la fin du
XVIIIème siècle. Nous détaillons dans ce qu’il vient les origines et l’émergence de cette
pratique médicale.
                                                            
93
Cette partie est bien évidemment notre sujet d’étude. Nous concrétisons les chapitres suivants à l’étude des
deux hôpitaux Saint-Luc et Saint Joseph comme deux monuments patrimoniaux à part entière, puis leurs
destructions et la fondation du nouveau centre hospitaliers Saint-Luc Saint Joseph.
Il était une fois deux hôpitaux
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Il était une fois deux hôpitaux

  • 1.   P M Parcour IL É Na MERINO Jor MAST rs Patrim ÉTAIT SAINT aissance, rge, GIRALD SAID Sous la TER 2 - H moine ar UNE F T-JOSE évolutio DO MORAL DI Mada et SL a directio HISTOIR chitectu FOIS DE EPH ET on, démo LES Alejandr LEILATY C on de Na Janvier 2021 RE DE L ral, étud EUX H T SAINT olition et ra, BUENO CHAHOUL N athalie M 1   L’ART de et valo HÔPITA T-LUC t continu CASADO P Nicole Mathian orisation AUX uité aola Carolin 1  n na,
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  • 4. 4    REMERCIEMENTS Nous tenons en premier lieu à adresser toute notre gratitude à notre directrice de mémoire Mme Nathalie Mathian, maître de conférence en Histoire de l’Art Moderne et responsable du Master 2 Patrimoine architectural, étude et valorisation à l’Université Lumière Lyon 2. Sa disponibilité, sa patience et ses conseils judicieux ont alimenté et guidé notre travail. Nous souhaitons également adresser nos remerciements sincères à toute l’équipe pédagogique de ce Master pour la richesse et la qualité de leur enseignement. Nous remercions enfin toutes les personnes qui ont contribué à notre recherche dont : Madame Fabienne Boinay Madame Karine Sainte-Agathe Madame Anne Sophie Clemencon Madame Martine Villelongue Monsieur Sergei Piotrovitch d'Orlik Monsieur Didier Manhes Monsieur Bruno Boizet Monsieur Alain Benini Qui nous ont partagé leurs connaissances tout au long de notre recherche et qui ont eu l’amabilité de répondre à nos questions et de fournir les informations nécessaires sur les bâtiments étudiés.
  • 5. 5    SOMMAIRE REMERCIEMENTS..................................................................................................................4 AVANT-PROPOS.....................................................................................................................8 INTRODUCTION ...................................................................................................................10 PARTIE I : HISTORIQUE DU SITE......................................................................................12 I. La rive gauche du Rhône : historique du site ...................................................................12 1. La Guillotière et les lônes (du XVIe siècle à la première moitié du XIXe siècle) .......12 2. Annexion de la Guillotière............................................................................................25 3. Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie..........................................26 4. Chronologie du quartier, de la création de la faculté de médecine et celle des deux hôpitaux : Saint-Luc et Saint-Joseph....................................................................................39 PARTIE II : HOPITAL SAINT-LUC......................................................................................57 I. Histoire de la médecine à Lyon........................................................................................57 II. La médecine homéopathique comme une médecine alternative ......................................63 III. L’hôpital Saint-Luc au XIXème siècle .........................................................................66 1. Un nouvel hôpital homéopathique................................................................................66 2. Le premier hôpital ; la première construction...............................................................67 3. Les fondations et les techniques de construction..........................................................68 4. La guerre Franco-Allemande et l’interruption des travaux...........................................70 5. La reprise des travaux et l’inauguration........................................................................70 6. Charles Franchet et Pierre-Marie Bossan : ...................................................................71 de la basilique Notre Dame De La Fourvière à l’hôpital Saint-Luc.....................................71 7. Cibles et nature de la clientèle ......................................................................................73 8. L’évolution de l’hôpital au XIXème siècle : une ère de difficulté ...............................75
  • 6. 6    IV. Evolution de l’hôpital Saint-Luc au XXème siècle ......................................................76 1 D’un hôpital homéopathique à un hôpital multidisciplinaire .......................................76 2 Développement des spécialités .....................................................................................77 3 La nouvelle chapelle .....................................................................................................78 4 Les agrandissements et les greffes................................................................................82 5 Synthèse de l’évolution de l’hôpital Saint-Luc à travers les siècles.............................87 PARTIE III : HOPITAL SAINT JOSEPH ..............................................................................92 I. Historique de la fondation de l’hôpital Saint Joseph........................................................92 II. Hôpital saint joseph au xix siècle .....................................................................................95 1 Analyse du premier projet crée en 1894 caractéristiques architecturales et fonctionnelles. ......................................................................................................................95 2 Le premier hôpital ; la première construction...............................................................98 3 La chapelle..................................................................................................................101 4 Les fondations et les techniques de construction........................................................105 III. Evolution de l’hopital Saint Joseph au XXème siècle................................................107 1 Chronologie de différents changements : administratifs, fonctionnelle et architectural. 107 2 Transformations et modernisation des structures. ......................................................110 3 Développement des spécialités ...................................................................................113 4 Synthèse de l’évolution de l’hôpital Saint- Joseph à travers les siècles .....................115 PARTIE IV: CENTRE HOSPITALIER SAINT JOSEPH SAINT-LUC ET L’UDL...........120 I. Les essaies et les études de fusion des deux hôpitaux Saint-Luc et Saint-Joseph..........120 II. Le nouveau centre hospitalier Saint Joseph Saint-Luc...................................................122 III. La MILC, le siège de L’UDL et le restaurant universitaire « Les quais »..................130 IV. La démolition des deux hôpitaux................................................................................132 1 Evolution de la décision de démolition.......................................................................132 2 Expertise architecturale de la démolition....................................................................133
  • 8. 8    AVANT-PROPOS Ce travail de recherche a lieu dans le cadre d’une poursuite de l’approfondissement de la connaissance historique sur le quartier de l’Université en continuité avec le travail effectué pendant l’année académique 2019-2020 sur la Faculté de Médecine des étudiants en Master 2 Histoire de l’Art Parcours Urbanisme, Architecture et Techniques de construction en cités historiques. Nous adresserons en particulier deux bâtiments du quartier les hôpitaux Saint- Joseph et Saint-Luc à travers leur naissance, leur évolution, leur démolition puis leur continuité. Cependant, les étudier seuls est une impossibilité puisque leur histoire est intimement liée à la rive gauche du Rhône et au quartier de l’Université. C’est pour cette raison que notre recherche a débuté loin dans le temps au XVIe siècle sur la rive gauche du Rhône. Mais au lieu d’approcher le sujet classiquement par une lecture de l’histoire, une analyse et une synthèse, nous avons tenté de lire l’histoire à travers les plans de la ville. Les trésors des Archives Municipales et Départementales de Lyon nous ont fourni l’ensemble des plans requis pour faire la connaissance de la Guillotière et de ses lônes, de leur assainissement ainsi que l’émergence du quartier depuis la fin du XIXe siècle sur les terrains remblayés du Rhône. Les hôpitaux, d’initiative privée, s’incrustent dans le mouvement hygiéniste de l’époque et malgré leur proximité cheminent chacun de son côté. Saint-Luc est le fruit de la médecine homéopathique alors que Saint-Joseph nait d’une volonté catholique de soigner les pauvres et de pourvoir un enseignement catholique de la médecine. Deux buts différents mais qui se rejoignent dans l’intention d’élever les connaissances au service de l’homme. Les permis initiaux nous ont fait défaut et nous nous sommes appuyés sur les écrits pour décrire les débuts des hôpitaux. Après leur naissance, la recherche nous a conduits à suivre les développements morphologiques et fonctionnels de chaque bâtiment à travers les traces laissées dans les permis successifs demandés aux autorités de la ville de Lyon ainsi que dans des écrits divers. Cette croissance dans le contenu de ces bâtiments ainsi que dans leur forme a été nourrie par la croissance de la population, la révolution industrielle et les avancées en connaissances techniques et médicales. Et c’est cette même avancée qui a fait que les besoins ont crûs au-delà des enceintes des bâtiments jusqu’à établir la nécessité de les détruire au regard de leurs contemporains. Le permis de démolition de Saint-Luc disponible aux Archives a peint la situation de l’époque. Et dans le principe scientifique que rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme, les acquis médicaux, fonctionnels et gestionnaires des deux hôpitaux ont été canalisés vers la création d’un nouveau centre hospitalier Saint- Joseph Saint Luc sur le quai Claude Bernard à la place de l’ancien Saint-Luc. La
  • 9. 9    contemporanéité de cette œuvre a permis de trouver facilement son permis de construire ainsi que la possibilité de rencontrer M. Didier Manhes, un des deux architectes du nouveau centre. La Maison Internationale de la Langue et la Culture remplace Saint-Joseph et nous l’avons découverte par les informations en ligne. Notre recherche a été entravée à répétition par les restrictions liées à la pandémie de la Covid 19. Par conséquence, l’accessibilité à l’information dans les archives, nos déplacements et nos rencontres ont été largement limités. Cependant, malgré les souhaits d’élaborer davantage certains aspects, nous espérons que ce travail puisse mettre en relief les différentes spécificités de ces deux hôpitaux.
  • 10. 10    INTRODUCTION « Il était une fois deux hôpitaux Saint-Joseph et Saint-Luc ». Nous raconterons scientifiquement dans ce qui suit l’histoire mouvementée de deux bâtiments qui ont marqué le paysage de la rive gauche du Rhône. Elle débute dans un marécage vers le XVIe siècle en dehors de la ville de Lyon de l’époque et finit sans se terminer au sein d’une ville dynamique en pleine évolution au bord du fleuve qui l’a tout au long façonnée. Si le passé se lit par ses traces, les plans et les écrits concernant le Rhône le peignent à la fois comme un ami et un ennemi. Il inspire autant la crainte que l’intérêt pour des raisons diverses. Et ce n’est qu’en le domptant au XIXe siècle qu’un nouveau quartier de la rive gauche gagne une chance d’exister. Il a fallu également que la Guillotière fasse administrativement partie de Lyon, événement qui n’a lieu qu’à la moitié du XIXe siècle. Fusionner avec la ville vient avec l’avantage de profiter de ses opportunités et de son développement. Comment évolue le quartier maraicher de la Guillotière qui s’est vu restreindre depuis le Moyen Âge autour du pont de la Guillotière ? Quel rôle jouera la ceinture des Forts qui est établie autour de la Guillotière vers le début du XIXe siècle et pourquoi tombera-t-elle en désuétude ? Quelles sont les facteurs qui font évoluer la Guillotière vers un quartier industriel bien tracé, assaini et servi par le chemin de fer ? Les réponses à toutes ces questions seront détaillées dans la première partie de ce mémoire. C’est ainsi qu’en début de XXe siècle, la Guillotière est prête à servir et être servie par la ville de Lyon. Et les terrains naissants du fait du remblai des lônes permettent la concrétisation de l’intention de la ville de Lyon de créer un nouveau pôle scientifique. D’où la naissance de la Faculté de Médecine presque simultanément à l’hôpital Saint-Luc. Puis naitra l’hôpital Saint-Joseph ainsi qu’un ensemble de bâtiments prestigieux orientés vers l’enseignement et la science. Pourquoi et qui créera un hôpital homéopathique et un autre catholique à proximité ? Nous détaillerons les réponses ainsi que les événements et les circonstances précises de la naissance des deux hôpitaux et de leur évolution tout au long d’un siècle dans les deuxièmes et troisièmes parties. Par ailleurs, si l’hôpital Saint-Luc nait au moment de la guerre franco-allemande, et si les deux hôpitaux traversent deux guerres mondiales, s’agrandissent et fleurissent médicalement tout en contribuant au bien-être de toute la population, comment peuvent-ils tomber en désuétude et pourquoi finissent-ils par être démolis ? Comment arrive-t-on après
  • 11. 11    un siècle de chemins séparés à les fusionner et remplacer leurs bâtiments par le Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc ainsi que la Maison Internationale de la Langue et la Culture ? Quel rôle jouera le mouvement hygiéniste dans leur histoire ? Les divers événements relatifs à ces réponses seront traités dans la dernière partie de ce mémoire. Toute cette analyse nous amène finalement à la grande question de la préservation des monuments historiques et nous permettra de savoir si et comment on aurait pu sauvegarder ces bâtiments porteurs de mémoire.
  • 12. 12    PARTIE I : HISTORIQUE DU SITE I. La rive gauche du Rhône : historique du site Au fil des siècles, l’évolution urbaine de la rive gauche du Rhône se lit à travers les différents plans historiques de la ville de Lyon. 1. La Guillotière et les lônes (du XVIe siècle à la première moitié du XIXe siècle) A. XVIe siècle - Plan scénographique Le plan scénographique de Lyon1 datant d’environ 1550 est une gravure dont l’auteur est inconnu; il représente une vue axonométrique de la ville de Lyon au XVIe siècle combinée avec des vues de dessus pour les rues et les chemins. Il est conservé aux Archives Municipales de Lyon et est composé de 25 planches mesurant chacune 44cm de largeur et 34 cm de hauteur. Leur combinaison produit un plan de 220cm de largeur par 170cm de hauteur. Il représente graphiquement un ensemble d’informations relatives à la ville tel que: la Saône, le Rhône, les bâtiments civils et religieux, les places, les ports, les ponts, les remparts de la ville en construction, les quartiers répartis selon leur activité commerciale, les animaux ainsi que la végétation2 . Il donne surtout une idée de l’étendue de la ville à cette époque. Comme l’indique le plan clé de cette œuvre, la rive gauche du Rhône est représentée sur les planches 11, 16, 17, 22 et 23 numérotées en rouge en numérotation d’origine (la planche 21 étant largement occupée par le cartouche).                                                              1 Anonyme, Plan scénographique de Lyon vers 1550, 1548 – 1553, Gravure sur papier vergé rehaussée de couleurs, 25 feuilles, de dimensions totales l.220 x h.170 cm (assemblées), Archives Municipales de Lyon, 2SAT/3. 2 Archives Municipales de Lyon, 2SAT/3, Plan scénographique de Lyon vers 1550, Présentation du contenu, archives en ligne, site consulté le 12 décembre 2020. Figure 1: Anonyme, Plan scénographique de Lyon vers 1550, Plan clé, Archives Municipales de Lyon, 2SAT/3.
  • 13. 13    I Figure 2: Anonyme, Plan scénographique de Lyon vers 1550, gravure, planches 11 en haut, 16, et 17 au milieu et 22 en bas, Archives Municipales de Lyon, 2SAT/3 complété par ajout du Nord et annotations.
  • 14. 14    Il faut noter que ce plan est orienté à l’ouest et que son échelle est variable selon une étude conduite par Bernard Gauthiez sur les largeurs de rues représentées en comparaison avec les dimensions réelles3 . En observant ces planches, on déduit un faible sinon une absence de développement urbain sur les berges immédiates de la rive gauche du Rhône : sont observables la lône, des sentiers boisés et des arbres épars avec très peu de constructions. Le pont du Rhône à la Guillotière y est représenté. Il constitue un point de franchissement du Rhône et par conséquent une possibilité de s’étendre de la presqu’île vers la rive gauche. Il permet aussi une circulation en sens inverse c’est-à-dire « l’accès à Lyon par l’est, à travers la plaine inondable du Rhône et le fleuve lui-même 4 ». Les points de franchissements du Rhône de la rive droite à la rive gauche se sont déplacés avec le temps et ont généré une urbanisation en rive gauche relative à leur positionnement5 . B. XVIIe siècle - Maupin Les rives du Rhône s’avèrent instables. Les méandres et les tresses se transforment historiquement aussi bien en raison de la dynamique du fleuve qu’avec l’intervention des hommes 6 . Un cours d’eau présente un ensemble d’avantages pour les riverains tel que la pêche, la circulation fluviale en bateau, les moulins à vent et l’irrigation. Il présente aussi bien des sources d’ennui telles que les crues. Ces dernières constituent un mal qui frappe à répétition. Un bras du Rhône, non représenté sur le plan scénographique, sort du cours du fleuve puis le rejoint. Il s’établit                                                              3 GAUTHIEZ, 2011. Bernard Gauthiez, « LES PLANS DE LYON DE 1544-55 La cartographie des villes au XVIe siècle à repenser? », Le Comité Français de Cartographie Septembre, No 205, 2010. 4  GAUTHIEZ, 2015. Bernard, « Les franchissements du Rhône à Lyon, XIIe-XVIIIe siècles », Cahiers de Vallesia, 29, Sion, 2015, pages 199-224. 5 Ibid. 6 BRAVARD Jean-Paul, Le Rhône du Léman à Lyon, La Manufacture, Lyon,1987 Figure 3: MAUPIN Simon, Description au naturel de la ville de Lyon, gravure, extrait montrant le bras du Rhône, 1659, Archives Municipales de Lyon, 1 S 0171 complété par ajout du Nord et marquage du bras du Rhône. Bras du Rhône N 
  • 15. 15    clairement après les inondations de 15707 . Il est visible sur le plan de la ville de Lyon dessiné par Simon Maupin en 16598 . En effet, le Rhône inquiète et sont mentionnées pendant les délibérations consulaires de 1639 des « Craintes sérieuses inspirées par le Rhône, qui s'éloignait incessamment des murailles de la ville, et dont les flots, minant sans relâche le rivage de La Guillotière, menaçait de détruire une partie de ce faubourg, ainsi que les dernières arches du pont, qui s'y engageaient et n'étaient pas destinées au passage habituel des eaux »9 . Et c’est à Maupin, architecte éminent du XVIIe siècle, « "ingénieur ordinaire de Sa Majesté " et voyer10 de la commune, 11 » qu’est confiée la tâche de concevoir avec l’ingénieur hollandais Pierre Wilhenghen des travaux d’endiguements du Rhône sur la rive gauche pour « maîtriser le cours du fleuve et ramener celui-ci dans son lit12 ». Maupin sera aussi chargé de diriger les travaux et sera récompensé de 150 livres en 1640 pour ses plans et efforts relatifs aux travaux d’endiguement 13 . Ce bras sera finalement fermé par des digues construites entre 1659 et 1662 édifiées par Rodolphe Chambon14 . Maupin marque le paysage lyonnais du XVIIe siècle aussi bien par ses réalisations dont l’Hôtel de Ville construit entre 1646 et 1651 que par ses plans de Lyon gravés en 1625 et 1659. En particulier, le plan de 1659 est constitué de 8 feuilles en papier collées en une mesurant au total 136 cm en longueur et 77 cm en hauteur. Ce plan est gravé sur cuivre par Guigout à l’échelle 150 toises équivalent à 1/4320e . Il est, comme le plan scénographique de 1550, orienté à l’ouest. La partie de ce plan représentant la rive gauche montre, à part le bras du Rhône susmentionné et les lônes de Béchevelin (figure 4a ci-dessous), le faubourg de la Guillotière (figure 4b) en prolongement au pont de la Guillotière appelé Pont du Rosne sur le plan (figure 4c). Ce faubourg est représenté comme une rue bordée de deux séries de constructions alignées (figure 4d). De part et d’autre de ces constructions se trouvent des champs parcourus par des chemins secondaires. L’un de ces chemins mène à l’église de paroisse de la Guillotière (figure 4e). Entre le Rhône et son bras sont dessinés des arbres et un potager (figure 4f).                                                              7 GAUTHIEZ Bernard, 2015, page 212. 8 MAUPIN Simon, Description au naturel de la ville de Lyon, 1659, Gravure, Archives Municipales de Lyon, 1 S 0171. 9 Registre des actes consulaires, 1639, Archives Municipales de Lyon, BB193. 10 Définition selon le dictionnaire Larousse - Voyer : Agent qui était préposé à l'entretien des chemins et des rues. 11 Registre des actes consulaires, 1639, Op.Cit. 12 Ibid. 13 Registre des actes consulaires, 1640, Archives Municipales de Lyon, BB194. 14 GAUTHIEZ Bernard, 2015, page 212 citant les Archives Municipales de Lyon, CC 4187.
  • 16. 16    Figure 4 : MAUPIN Simon, Description au naturel de la ville de Lyon, gravure, extraits a jusqu’à f, 1659, Archives Municipales de Lyon, 1 S 0171 complétés par ajout du Nord et d’annotations.   C. XVIIIe siècle – Deville, Morand Malgré les tentatives d’apprivoisement du Rhône et la construction des digues, ce dernier prend le dessus au début du XVIIIe siècle en lançant des représailles à plusieurs reprises prenant la forme de crues et ses rives ne seront stabilisées que vers la moitié du siècle avec les travaux de l’Ingénieur des Ponts et Chaussées Lallié15 . En effet, le regard de Deville, « ingénieur du roi », montre aussi bien le faubourg de Guillotière que les travaux d’endiguements sur le cours du Rhône dans un plan de 1745 orienté à l’ouest et dont l’échelle est de 400 toises. Par conséquent, le bras du Rhône pénétrant la rive gauche n’apparait plus et 1es rives sont plus ou moins rectilignes. Les lônes par contre demeurent.  Notons aussi le parcellaire en lanières du faubourg nettement représenté.                                                               15 GAUTHIEZ Bernard, 2015, page 212.
  • 17. 17    Figure 5: DEVILLE Nicolas François, Plan de la ville de Lyon et ses environs, 1745, Archives Municipales de Lyon, 2S0250 extrait avec ajout du Nord et d’annotations. L’établissement sur la rive gauche se maintient et l’urbanisation continue à se focaliser autour de la grande rue qui mène au pont. L’importance de cette rue réside dans le fait qu’elle constitue une connexion avec l’est et donc l’Italie. Un éloignement de perspective vers l’est montre que cette rue n’est que le début d’une arborescence de rues, une sorte d’entonnoir qui recueille les arrivants de l’est, du nord-est et sud-est vers le centre de Lyon illustrée dans la peinture de Verdier de la figure 6. Derrière ce flux se trouve certainement une motivation : le commerce avec l’est. Quant au faubourg et comme l’atteste le plan de Deville ci-dessus, il reste plutôt rural « excepté autour des berges du fleuve et de la grande rue de la Guillotière, autour de laquelle se concentre l’essentiel de l'activité artisanale et commerciale, ainsi que toutes les activités liées au transport des Digue Lônes Digues Faubourg Pont N  Figure 6: VERDIER Henri, Vue de Lyon et perspective de la Guillotière avec ses dépendances, Peinture, 1697, Archives Municipales de Lyon, 1S/76.
  • 18. 18    marchandises et au passage des voyageurs (hôtellerie, relais de poste, maréchaux- ferrants), 16 ». L’assertion de la force, progressive certes, de l’homme sur le cours du Rhône génère la possibilité d’usage des terrains riverains de la berge. En 1764, Jean-Antoine Morand peintre, architecte, ingénieur et promoteur, dresse un plan urbain (à l’échelle 1:9000e basée sur la toise du Roy: 2,9 cm=150 toises) pour la première fois dans l’histoire de Lyon17 et dans le but de non seulement occuper la berge mais s’intégrer avec toute la ville de Lyon. Il s’agit d’un agrandissement en forme circulaire limité à l’est par un canal en forme d’arc de cercle qui recevrait les eaux de crues. Morand propose un quartier en rive gauche en trame régulière avec de multiples fonctions allant des espaces de loisirs, des places publiques à l’industrie. Il suggère un pont qui relie la rive gauche à la presqu’île. En outre, il propose des démolitions de certaines habitations situées proche de l’eau avec l’intention d’assainir, de combattre l’insalubrité et d’améliorer la ville18 . C’est pour cette raison qu’il est qualifié de plan urbanistique. Morand réussit à convaincre les Hospices Civils de Lyon, détenteurs de la majorité des terrains, ainsi que le pouvoir royal après 15 ans de discussions pour construire le pont et amorcer le plan.                                                              16 Collectif, Secteur urbain de la Guillotière, Inventaire général du patrimoine culturel, La région Auvergne- Rhône-Alpes, Dossier IA69005095, 2002. 17 ARCHIVES MUNICIPALES DE LYON, Forma Urbis - Les plans généraux de Lyon XVIe et XXe siècles, planche 12, Archives Municipales de Lyon, Lyon, 1997. 18 Archives Municipales de Lyon, 3S0115, Projet d'un plan général de la ville de Lyon et de son agrandissement, en forme circulaire, dans les terrains des Brotteaux, Présentation du contenu, archives en ligne, site consulté le 05 janvier 2021. Figure 7: MORAND Jean-Antoine, Projet d'un plan général de la ville de Lyon et de son agrandissement, en forme circulaire, dans les terrains des Brotteaux, gravure, 1764, Archives Municipales de Lyon, 3S0115 avec ajout du Nord. N
  • 19.   cadastre du Rhôn d’assem échelle Figure 8 d'asse de terra de la G autre q l’établis deux pô Cours B Cours M                 19 Archiv Répertoir N D. XIX Cré Au début d e pour une ne a duré 30 mblage à l’é plus réduite 8: Archives d emblage, extr Un extrait d ain sur le fle Guillotière av que la gran ssement de ôles de conc Bourbon. A Morand com                        ves Départeme re, Lyon , 200 P N  Xe siècle, p épet du XIXe s meilleure g 0 ans de 18 échelle 1/10 e (1/2 500e du départeme rait, 1824, Ar du tableau euve (tempo vec l’établi nde rue de la Place Lo centration a Autour de la mme axe pri                        entales du Rh 00. Cours Moran Place Louis 16 remière mo iècle, les a gestion fisca 08 et 18381 000e qui re en général) ent du Rhône rchives Comm d’assembla oraire peut- ssement de la Guilloti ouis 16 à l’ au lieu d’un a place Lou incipal. Cla   hône, Les plan nd Cours B 6 oitié – Cad autorités im ale du terrai 19 . Ce cadas envoie à un ). et de la métr munales 1310 age relatif à -être en atte la Place du ière. En co arrivée du p n sur la rive uis 16, on n airement, ce ns du cadastr Bourbon dastre napo mpériales dé in. La levée stre se prése ne série de p ropole de Lyo avec ajout d la rive gau endant la no u Pont de la ontrepartie, pont Moran gauche. Le note un tra es 2 pôles se re dit « Napolé oléonien, Ca écident d’ét e de plans p ente sous la plans ou d’u on, Cadastre n du Nord et an uche du Rhô ouvelle crue aquelle irrad on peut n nd. Par cons es deux plac acé de rues e différenci éonien » dans Te ga Rh Place avenne, Da tablir des p pour le dépa forme d’un un parcellai napoléonien, notations en ône montre e ?) du côté dient plusie noter plus séquent, on ces sont liée en damier ient qualitat s le Rhône, 18 errains gnés sur le hô e du Pont 19  armet et plans de artement n tableau ire à une   Tableau rouge. un gain du pont eurs rues au nord n passe à es par le avec le tivement 808-1838,
  • 20. 20    du point urbanistique : la concentration spontanée autour de la grande rue contraste avec le tracé réfléchi et régulier autour de la Place louis 16. Les vastes places et des belles avenues peuplées « de négociants, de banquiers 20 » diffèrent de l’ancien quartier maraicher peuplé de personnes qui vivent essentiellement de « l’agriculture, du commerce des grains, […] et des professions qui s’y rattachent21 ». Cette différence sera une des raisons pour la demande du quartier des Brotteaux d’être exclu de la Guillotière quelques années plus tard. En parallèle, il est intéressant d’observer presque à la même date un plan, plus descriptif en termes de représentation graphique, dressé par Cavenne, ingénieur des ponts et chaussées en 1823. Il présente le projet d’un pont en position intermédiaire entre le Pont de la Guillotière et le Pont Morand avec des rues hypothétiques tracées sur le plan. Figure 9: CAVENNE François, Plan d'une partie de la Ville de Lyon et du faubourg de la Guillotière, pour servir à l'examen du projet de la construction d'un pont sur le Rhône dans le prolongement de la place du Concert, 1823, Archives Municipales de Lyon, 1S034 avec ajout du Nord et annotations en rouge. L’emplacement intermédiaire de ce pont semble traduire l’intention de lier aussi bien les deux quartiers entre eux qu’à la ville. Notons aussi la persistance des lônes et un fin bras de fleuve qui traine jusqu’à la Place du Pont.                                                              20 MEIFRED F., Histoire de la Guillotière et des Brotteaux : depuis sa fondation jusqu’à nos jours (1846), J. Giraud Éditeur, Lyon, 1846, p. VI. 21 Ibid. p. VI. Lônes Bras du Rhône Place du pont Figure 10: Ibid. 9, Extrait annoté en rouge. Pont Morand Rues suggérées Pont proposé N  Pont de la Guillotière
  • 21. 21    À l’emplacement du bout de ce fin bras de fleuve, en comparaison avec le plan de Cavenne sus-mentionné et en connection avec la Place du Pont, il est possible d’observer sur le plan Darmet datant de 1830 le lotissement suivant adjacent au Pont de la Guillotère ainsi que le tracé d’une avenue projetée. On peut même observer la rive du Rhône qui n’est pas identique à celle du plan de Cavenne.   Ainsi surgissent avec la poussée démographique dans la Guillotière et l’intérêt que la région suscite des lotissements menés par des initiatives individuelles: Combalot à plusieurs reprises, Félissant et Grillet22 . C’est la raison pour laquelle une décennie plus tard, Crépet imagine un plan de restructuration d’ensemble en continuité avec le plan Morand et avec les intentions qu’a eues Morand à travers son plan : embellissement, assainissement et restructuration. On peut y observer la création de nouvelles places, ponts, la correction de l’alignement des rues, la création des quais. Tout ne sera pas réalisé mais ce plan relève d’une grande importance puisqu’il sera une référence pour l’urbanisation du secteur pour les années à venir.                                                              22 Collectif, Secteur urbain de la Guillotière, Op.Cit. N  Nouvelle rive du Rhône Rive du Rhône sur le plan de Cavenne Avenue projetée Nouveau lotissement Figure 11: DARMET J.M., Plan de la Ville de Lyon et ses environs, gravure, 1830, Archives Municipales de Lyon, 2S0571 extrait avec ajout du nord et annotations en rouge.
  • 22. 22      Figure 12: CRÉPET Christophe, Plan topographique de la ville de la Guillotière avec son embellissement projeté, 1845, Archives Municipales de Lyon, 2S0014 avec annotations en rouge et bleu.   a. Les Forts Au-delà de son aspect urbanistique, le plan de Crépet montre nettement une ceinture irrégulière représentée en bleu sur le plan ci-dessus avec des excroissances qui, pour un observateur non avisé, semble un dessin quelconque délimitant la Guillotière. En réalité, la ceinture n’est autre que la ligne de fortification de Lyon dont le but principal est de protéger la ville selon une ordonnance royale de 183123 . Neuf constructions reliées par des enceintes sont bâties sous la direction du Maréchal Fleury. Si ces édifices ont le mérite de protéger la ville, ils auront néanmoins l’inconvénient de l’encercler et de bloquer son extension. Au-delà d’une protection de la ville, elles joueront aussi un rôle dans le maintien de l’ordre à l’intérieur de la ville pendant la révolte des ouvriers de la soie en 1831 et 183424 . Les chantiers de constructions ne sont achevés qu’en 194725 . Avec l’évolution des canons capables de tirer à plus grande distance, cette proximité des forts à la ville devient inutile et                                                              23 COURAUD Lorraine, HALITIM-DUBOIS Nadine, Vitriolerie puis Fort de la Vitriolerie actuellement Quartier Général Frère, La région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel, Dossier IA69001328, 2012. 24 Collectif, Secteur urbain de la Guillotière, Op. Cit. 25 BOURGEOIS Yuna, L’Avenue Berthelot du XIXe au XXe siècles, l’évolution architecturale autour d’un ancien faubourg maraîcher et industriel, Mémoire Master 2 Histoire de l’art « Architecture, Urbanisme et Patrimoine » sous la direction de Nathalie Mathian, Université Lumière Lyon 2, 2020. Places projetées Ponts projetés
  • 23. 23    les forts tombent en désuétude. C’est ainsi qu’un décret militaire de 188426 libère aussi bien les terrains des forts de leur fonction que la ville de son enceinte. Certains forts seront détruits entièrement ou en partie alors que d’autres demeurent. En particulier, le Fort de la Vitriolerie devient une caserne militaire nommée Quartier Général Frère27 . La figure suivante présente un agrandi des Forts selon leur représentation sur le plan de Crépet à partir de la Lunette de la Boucle jusqu’au Fort de la Vitriolerie.                                                      Figure 13: CRÉPET Christophe, Plan topographique de la ville de la Guillotière avec son embellissement projeté, Extraits relatifs aux Forts, 1845, Archives Municipales de Lyon, 2S0014.                                                              26 BOURGEOIS Yuna, 2020, p.27. 27 Collectif, Secteur urbain de la Guillotière, Op.Cit. Lunette de la Boucle Redonte de la Tête d’Or Fort des Charpennes Fort des Brotteaux Fort de la Part-Dieu Fort de Villeurbanne Fort de la Motte Fort du Colombier Fort de la Vitriolerie
  • 24. 24    b. Le chemin de fer La libération de la ville de ses enceintes coïncide avec une évolution des activités qui ont lieu dans le faubourg de la Guillotière: l’agriculture et le commerce des grains cèdent la place à l’industrie. Depuis le début du XIXe siècle s’établissent progressivement sur la rive gauche plusieurs usines : vitrioleries, cristalleries, verreries, tuileries, 28 etc… En outre, un changement de perspective s’opère avec l’arrivée du chemin de fer. Les enjeux économiques sont de grande taille et l’emplacement des gares de chemins de fer, considéré comme un atout pour faire circuler la main d’œuvre et écouler les marchandises, a été largement convoité: où placer les gares, à la Guillotière ou à Perrache? Le plan suivant accompagne un extrait de délibération du conseil municipal de la Guillotière qui a eu lieu le 15 mars 1845. Pour justifier l’emplacement d’une gare, le maire de la Guillotière Jacques Bernard est confié par le conseil de faire parvenir au gouvernement concernant la ville de Lyon que « ses intérêts commanderaient que ce débarcadère fût placé de manière à desservir le mieux possible son grand mouvement industriel » et que des terrains étaient disponibles à la Guillotière et qu’ils étaient « en face du centre de Lyon » et que « partout ailleurs aucun emplacement ne réussit de si heureuses conditions » et qu’il en allait de « l’intérêt général 29 ».   Figure 14: Ville de la Guillotière, Plan de Lyon de ses environs et des forts avec un projet de débarcadère de chemin de fer à la Guillotière, accompagné du Procès- verbal du Conseil municipal de la Guilotière du 15 mars 1845, Archives Municipales de Lyon, 3S0014.                                                              28 BOURGEOIS Yuna, 2020, p.41. 29 Ville de la Guillotière, Procès-verbal du Conseil municipal de la Guillotière accompagnant le Plan de Lyon de ses environs et des forts avec un projet de débarcadère de chemin de fer à la Guillotière, 15 mars 1845, Archives Municipales de Lyon, 3S0014.
  • 25. 25    La zone en rouge près du Rhône est destinée aux voyageurs et celle plus à l’intérieur est destinée aux marchandises. Malgré ces vœux, c’est à Perrache que se placera la gare le 12 novembre 184530 . 2. Annexion de la Guillotière Vers la moitié du XIXe siècle, la Guillotière n’est plus seulement un modeste faubourg. Sa croissance a été exponentielle depuis le début du siècle. « En 1815, la Guillotière compte 7000 habitants en 1815, 43 000 en 1851, 86 000 en 1856 et, à la fin du 19e siècle, plus de 200 000. »31 Cette avancée traduite non seulement par l’augmentation de la population mais par les investissements représentés sur les plans déjà cités reste pourtant entravée par le fait qu’elle ne fait pas partie de Lyon administrativement. En réalité, la Guillotière fait partie du Mandement de Béchevelin lui-même faisait partie du Dauphiné.   Figure 15: SIRPAB, Carte de la Guillotière et du mandement de Béchevelin, lithographie, 1809, Bibliothèque Municipale de Lyon, Fonds Coste C191 extraite du site de l’Inventaire Général du Patrimoine dossier no. IVR82_20076900349NUCA consulté le 06 janvier 2021 avec annotations en rouge.                                                              30 BOURGEOIS Yuna, 2020, p.29. 31 Collectif, Secteur urbain de la Guillotière, Op. Cit. Rhône Saône Faubourg de la Guillotière Presqu’île
  • 26. 26    Par ailleurs, le regard que porte Lyon envers la Guillotière est porteur de grand intérêt. Selon les dire du préfet du Rhône : « Bientôt, si cela continue, on ne dira plus la Guillotière près de Lyon, mais Lyon près de la Guillotière. 32 » Ce propos, un peu exagéré, démontre l’évolution impressionnante de l’activité économique au sein de la Guillotière. En même temps, la ville de Lyon se serre sur un territoire limité. Malgré les tentatives de séparation du quartier des Brotteaux de la Guillotière, cette dernière y compris les Brotteaux est rattachée à Lyon en même temps que la Croix-Rousse et Vaise en par le décret du 24 mars 185233 . Il en va de l’intérêt de tous. 3. Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie Vers la moitié du XIXe siècle, les eaux stagnantes et marécageuses de la lône de la Vitriolerie constituent un problème sanitaire et la population réclame une action de la part des autorités pour le résoudre. Cette lône se trouve divisée en trois sections. A. Cession de la première section à la ville de Lyon a. Processus de cession et travaux de remblai En juillet 1858, l’Ingénieur en chef du Service Spécial du Rhône écrit au Sénateur chargé de l’Administration du Département du Rhône pour faire état des plaintes des habitants de la Guillotière en raison de l’insalubrité de la lône de la Vitriolerie : « cette année les fièvres qui ont régné ont été attribuées en grande partie à cette cause. »34 Il demande par conséquent de pouvoir établir un aqueduc dans la digue de la Vitriolerie afin de renouveler l’eau de la lône pour le prix de 6.500 Francs prélevés sur les crédits assignés au service du Rhône. Cette mesure s’avère pourtant insuffisante et l’insalubrité persiste. C’est ainsi qu’en Mars 1860 a lieu un vote au Conseil Municipal présidé par Brölemann, vice-président et président en l’absence, d’un crédit de 16.000 Francs représentant la moitié de la somme nécessaire pour remblayer les parties les plus marécageuses de la lône, l’autre moitié étant financée par l’État. Ces travaux ne sont en fait qu’un prélude à un projet de plus grande envergure de remblai de toute la lône dans le but de créer un nouveau quartier de la ville tout en résolvant le problème                                                              32 MEIFRED F., 1846, p. V. 33 Archives Municipales de Lyon, Dates de création des arrondissements, Archives en lignes consulté le 05 janvier 2021. 34 Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie », Correspondance adressée de l’Ingénieur en chef du service spécial du Rhône au Sénateur chargé de l’Administration du Département du Rhône, Numéro d’Ordre du registre A 376, 26 Juillet 1858.
  • 27. 27    sanitaire35 . Ainsi, le Ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics est-il sollicité pour l’autre moitié du budget36 . Le 1er Septembre 1860, la Commission en charge d’enquêter sur le projet de remblai général présidée par Royé-vial, membre du Conseil général du Rhône, se réunit. Après délibération, les ingénieurs indiquent deux solutions. La première consiste à transformer la lône en gare de bateaux ou encore à construire un bas port dans le lit du Rhône. Si la gare est jugée sans résultats sérieux du point de vue de la navigation, le bas port est considéré plus avantageux. Le coût dans les deux cas est estimé à 300.000 francs, chiffre onéreux pour l’époque. Quant à la deuxième solution, il s’agit du comblement général de la lône. À part le fait qu’elle est estimée plus « complète »37 au niveau sanitaire, elle présente un avantage intéressant: les frais de remblais relatifs à cette solution seront compensés par la valeur des terrains devenus disponibles. C’est pour cette raison qu’elle est finalement retenue. En outre, la Commission devra décider si c’est l’État qui exécute les travaux pour ensuite aliéner les terrains ou si c’est la ville de Lyon qui le fait en échange des terrains résultants. Il est convenu d’adopter le deuxième choix parce qu’il ne coûte rien à l’État.       Figure 16: Préfecture du Rhône, Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie, 1er Septembre 1860, Extrait du Procès-Verbal de réunion, Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1. En somme, résoudre radicalement un problème sanitaire tout en augmentant la fortune publique et en ne faisant aucune dépense rend cette solution « heureuse »38 selon le procès- verbal de la réunion de la Commission.                                                              35 Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie », Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de la ville de Lyon, 2 Mars 1860. 36 Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie », Correspondance adressée de l’Ingénieur en chef du service spécial du Rhône au Sénateur chargé de l’Administration du Département du Rhône, 9 Mars 1860. 37 Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie », Procès-verbal de réunion, 1er Septembre 1860, p. 4. 38 Ibid. p.8.
  • 28. 28    Étant donné que la décision de cession de la lône de la Vitriolerie à la ville de Lyon est prise, il s’agit à présent de définir avec précision les terrains en question. C’est ainsi que le 28 Décembre 1961 a lieu une réunion de mensuration de terrain pendant laquelle les Ingénieurs en chef des Ponts et Chaussées décident d’exclure la troisième section de la lône située en aval du viaduc de chemin de fer39 . Cette réunion est suivie le 30 Décembre 1961 par une autre réunion de conférence entre les Services des Ponts et Chaussées et du Génie militaire pendant laquelle l’Ingénieur des Ponts et Chaussées Gobin et le Colonel Chef du Génie militaire Charton décident d’exclure en plus la deuxième section située en aval de l’Avenue des Ponts Napoléon. La raison de ces deux retranchements consiste à éviter d’aliéner des terrains à proximité d’un domaine militaire40 . Il s’agit du Fort de la Vitriolerie devenu caserne militaire. Des travaux d’assainissement provisoires sont prévus dans les sections exclues. Par conséquent et pour le moment, seulement la première section présentée dans la figure 2 reste promise à la ville de Lyon à laquelle il est demandé de remblayer 4 mètres au- dessus de l’étiage41 .   Figure 17 : Préfecture du Rhône, Représentation de la lône de la Vitriolerie, Date non spécifée, Archives Municipales de Lyon, 342WP/13/1 complété par agrandissement d’un élément de légende, des annotations des différentes sections de la lône et noms de voies et ajout du Nord. Cette première section est définie avec précision pendant la réunion du 28 Décembre 1961 et le procès-verbal de la réunion présente le tableau représenté dans la figure 3.                                                              39 Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie », Procès-verbal de mensuration de terrain, 28 Décembre 1861. 40 Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie », Procès-verbal de conférence entre les Services des Ponts et Chaussées et du Génie militaire, 30 Décembre 1861. 41 Ibid. 1ère section 2ème section 3ème section Limite des sections de la lône Rhône
  • 29. 29      Figure 18: Ponts et Chaussées - Service Spécial du Rhône, Cession à la ville de Lyon de la partie comprise entre l’origine de la lône et l’Avenue des Ponts Napoléon, Extrait du Procès-verbal de mensuration de terrain, 28 Décembre 1861, Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1. Par conséquent, après retranchement de 3.523m2 additionnels nécessaires à la transformation de la digue de la Vitriolerie en quai de 30m de largeur, un total de 60.957m2 s’ajoute à la ville de Lyon. Pendant les années suivantes, la Ville de Lyon se met au travail pour concrétiser les remblais dans la lône de la Vitriolerie et sur l’Ile Béchevelin. Les travaux ne se font pas d’un seul coup. L’affiche de la figure 19 montre une des adjudications pour des travaux estimés à 53.753 Francs. Le Devis et Cahier des Charges pour d’autres travaux plus conséquents est établi en Décembre 186542 . L’article 2 du document indique que le budget cette fois-ci est estimé à 635.750 Francs en plus de 63.250 Francs alloués à des dépenses imprévues, d’où une somme totale de 694.000 Francs. L’article 3 du même document fixe la durée de travaux à deux ans à partir de la date de leur commencement. Ces derniers seront « adjugés publiquement au rabais, sur soumissions                                                              42 Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie », Remblai des Rues projetées et des masses réservées par la Ville sur des terrains lui appartenant dans la Lône de la Vitriolerie et l’Ile Béchevelin, Devis et Cahier des Charges, dressé le 24 Décembre 1865. Figure 19: Préfecture du Rhône, Ville de Lyon, Adjudication des travaux de remblais, Affiche, 31 Juillet 1864, Archives Municipales de Lyon, 342WP/13/1.
  • 30. 30    cachetées aux lieux et heures qui seront indiqués par les affiches. » 43 Une caution de 18.000 Francs est requise jusqu’à la fin des travaux et seuls les entrepreneurs qualifiés ont droit à y participer. Le candidat avec la meilleure offre sera retenu44 sous réserve de l’approbation du Préfet45 . L’heureux entrepreneur devra même payer les frais de l’adjudication46 et devra garantir les travaux pour une durée de six mois après leur achèvement 47 . Des profils en long et en travers de rues sont joints au cahier de charge. D’autres profils plus précis relatifs à l’état du terrain qui précéde les travaux seront établis avant la date de commencement et il est demandé à l’entrepreneur de refaire de nouveaux profils aux mêmes endroits à la fin des travaux afin qu’il soit rémunéré à la différence du volume entre les deux relevés48 . Le volume des travaux est estimé à 435.000 mètres cubes de remblais au prix de 1,45 Francs49 par mètre cube de remblai tel que l’indique l’estimation et la conclusion du Devis et Cahier de Charge susmentionné. b. Nouvelles rues Étant donné que les nouvelles rues sont tracées et que les nouveaux terrains résultants délimités, voient le jour les rues de la Vitriolerie, de la Lône, Parmentier, de Cavenne et de Béarn. Leurs profils accompagnent le Devis et Cahier de Charges50 .                                                              43 Ibid. Article 4 44 Ibid. Article 5 45 Ibid. Article 6 46 Ibid. Article 7 47 Ibid. Article 12 48 Ibid. Article 15 49 Ibid. Article 17 50 Ibid. Figure 20 - Préfecture du Rhône, Ville de Lyon, Remblai des Rues projetées et des masses réservées par la Ville sur des terrains lui appartenant dans la Lône de la Vitriolerie et l’Ile Béchevelin, Devis et Cahier des Charges, 24 Décembre 1865, Archives Municipales de Lyon, 342WP/13/1.
  • 31. 31    Figure 21: Préfecture du Rhône, Ville de Lyon, Exécution de Remblais des Rues projetées dans la Lône de la Vitriolerie, Profil en Long, dressé le 27 Octobre1865, Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1. Le « plan général des rues projetées par la Ville dans les terrains de l’Ile Béchevelin et de la Lône de la Vitriolerie » datant du 10 Janvier 1866 et présenté ci-dessous indique qu’en plus de ces rues sont créées les rues du Prado et du Rhône.
  • 32. 32      Figure 22: Ville de Lyon - Voirie Municipale, Plan général des rues nouvelles projetées par la Ville dans les terrains de l’Ile Béchevelin et de la Lône de la Vitriolerie, 10 Janvier 1866, Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1 complété par ajout du Nord, agrandissement de certaines annotations et identification chromatique des rues. Certaines de ces voies ont actuellement changé de nom et le tableau suivant donne l’équivalent des nouvelles appellations par rapport aux anciennes ainsi que l’année de changement de nom51 : Nom de voie en 1866 Nome de voie actuel Année de changement Quai du Prince Impérial Quai Claude Bernard 1878 Rue de la Vitriolerie Rue de L’Université 1902 Rue du Prado - Rue du Rhône Rue Chevreul 1886 Rue de la Lône Rue Jaboulay 1913                                                              51 Archives Municipales de Lyon, « Index des noms anciens et actuels des voies et rues lyonnaises », Archives en ligne consulté le 5 décembre 2020.
  • 33. 33    Nom de voie en 1866 Nome de voie actuel Année de changement Rue Parmentier Rue Parmentier et Rue Professeur Grignard (fragment) Rue de Béarn Rue Pasteur 1902 Rue de Cavenne Rue de Cavenne et Rue Raulin (fragment) Avenue des Ponts Napoléon Avenue Berthelot 1907 Ces rues se présentent actuellement ainsi :        Figure 23: Géoportail, Photographies aériennes, 2019, Extrait complété par ajout des noms de rues, du Nord et de l’échelle graphique. Il faut noter que la Rue de Prado a disparu et que la Rue de l’Université présente une inclinaison qui n’était pas prévue sur les plans initiaux. Du point de vue de leur toponimie, ces mêmes voies renvoient à des personnages ou à des institutions ayant la science et la connaissance en point commun. Le choix du nom des voies témoigne de la volonté des Autorités à mettre en valeur la pensée scientifique et le développement intellectuel liés à cette partie de la ville. Le tableau suivant relie l’appellation Rue de Marseille Rue Raulin Rue Pasteur Rue Professeur Grignard Rue Jaboulay Rue Chevreul Quai Claude Bernard RHÔNE 0 50 100 m Échelle graphique
  • 34. 34    de la voie au personnage ou à l’institution en question et explique brièvement sa profession ou sa fonction tout en présentant le portrait ou l’image relative. Nom de voie actuel Personnage / Institution Profession / Fonction avec brève description Photographie Quai Claude Bernard Claude Bernard (1813-1878) Médecin et physiologiste fondateur de la médecine expérimentale   Figure 24: Université de Paris, Banque d’images et de portraits en ligne, Bernard Claude (1813, 1878), site consulté le 15 décembre 2020. Rue de L’Université Université de Lyon Ensemble universitaire composé de 12 établissements membres et de 24 établissements associés.   Figure 25: Rues de Lyon, Rue de l'Université, site en ligne consulté le 15 décembre 2020.
  • 35. 35    Nom de voie actuel Personnage / Institution Profession / Fonction avec brève description Photographie Rue Chevreul Eugène Chevreul (1786-1889) Chimiste auteur de travaux sur les acides gras, la saponification et les couleurs.   Figure 26: Biographical Encyclopedia en ligne, Michel-Eugène Chevreul, chemist, site consulté le 15 décembre 2020. Rue Jaboulay Mathieu Jaboulay (1860-1913) Chirurgien major de l’Hôtel-Dieu ayant une grande contribution à la chirurgie digestive. Il a pratiqué la chirurgie du crâne et du système nerveux ainsi que des greffes.   Figure 27: F. Vally, Mathieu Jaboulay, gravure extraite de la revue « Les Biographies médicales », Notes pour servir à l’histoire de la médecine et des grands médecins, Mathieu Jaboulay – (1860-1913), no 2, Paris, 1936.  
  • 36. 36    Nom de voie actuel Personnage / Institution Profession / Fonction avec brève description Photographie Rue Professeur Grignard Victor Grignard (1971-1935) Chimiste lauréat (avec Paul Sabatier) du Prix Nobel de Chimie en 1912 pour la découverte d’un réactif en son nom qui constitue une grande avancée en chimie organique.   Figure 28: SANTESSON M.C.G., Les prix Nobel en 1911, François Auguste Victor Grignard, 2ème partie, Page 56, Stockholm 1912. Rue Pasteur Louis Pasteur (1822-1895) Physicien et chimiste, pionnier de microbiologie. Il a développé un vaccin contre la rage.   Figure 29: Photographische Gesellschaft, Portraits of Louis Pasteur, photogravure, Smithsonian libraries, galerie en ligne consultée le 15 décembre 2020.                                                                                                                                                                                          
  • 37. 37    Nom de voie actuel Personnage / Institution Profession / Fonction avec brève description Photographie Rue Raulin Jules Raulin (1836-1896) Chimiste et biologiste, fondateur de l’école de Chimie industrielle de Lyon.   Figure 30: Science history Institute, Portraits of Jules Raulin, Collections en ligne consultées le 15 décembre 2020. Avenue Berthelot Pierre Eugène Marcellin Berthelot (1827-1907) Chimiste, biologiste et homme politique   Figure 31: Histoire de France, Pierre Eugène Marcellin Berthelot, image en ligne consultée le 15 décembre 2020.
  • 38. 38    B. Deuxième et troisième sections de la lône Le remblai et la cession des deux autres sections de la lône ne se font pas simultanément à la première en raison des réticences et objections du service militaire pour qui la lône est une sorte de protection naturelle. Cependant, remblayer la première lône seulement est insuffisant pour enrayer l’insalubrité et il est indispensable de mener à bout les travaux sur les deux autres sections pour y arriver. La deuxième section est identifiée sur le plan suivant dressé pour accompagner le procès-verbal du Conseil Municipal datant du 8 décembre 186553 . Mais s’il est envisagé de céder la deuxième section à la ville de Lyon, la troisième est destinée au service militaire sous condition d’exécution des remblais dans trois ans à partir de 186554 .   Figure 32: Préfecture du Rhône, Assainissement de la lône de la Vitriolerie, Cession à la ville de Lyon de la partie de la lône comprise entre l’Avenue des Ponts Napoléon et le Chemin de Fer de la Méditerrannée, Plan annexé au procès-verbal du Conseil Municipal du 8 décembre 1865, dressé le 20 octobre 1865, Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1 avec agrandissement de certaines annotations. Et si la première section est cédée à la ville de Lyon par décret le 18 mai 1864, la deuxième ne le sera pas avant le 2 octobre 1867. Quant à la troisième section, son remblai sera retardé par le service militaire dû à un manque de financement et a nécessité une                                                              53 Archives Municipales de Lyon, Boite 342WP/13/1, QUAIS, Quais rive gauche du Rhône, « Assainissement et comblement de la lône de la Vitriolerie », Procès-verbal du Conseil Municipal du 8 décembre 1865, dressé le 20 octobre 1865. 54 COURAUD Lorraine, HALITIM-DUBOIS Nadine, Vitriolerie puis Fort de la Vitriolerie actuellement Quartier Général Frère, 2012, Op.Cit. Rhône 1ère section 2ème section 3ème section Fort de la Vitriolerie
  • 39. 39    insistance, beaucoup de négociations et même de l’aide de la part de la mairie avant d’avoir lieu vers le début du XXe siècle55 . 4. Chronologie du quartier, de la création de la faculté de médecine et celle des deux hôpitaux : Saint-Luc et Saint-Joseph Les nouvelles rues sont établies et les nouveaux terrains sont disponibles. La Guillotière en général et ce quartier en particulier faisant partie de Lyon depuis 1852 constituent une extension immédiate de la presqu’île. La révolution industrielle aidant ainsi que l’accroissement de la population font que le quartier se développe assez rapidement et son essor s’établit en moins d’un demi-siècle. Par la volonté de la ville de Lyon de se placer au centre du développement national et international et de transformer ce quartier en pôle scientifique et médical, plusieurs établissements scientifiques et médicaux y émergent selon la chronologie suivante. A. Chronologie du quartier Figure 33: Google Earth, Quartier de l’Université, 2020. a. Plans parcellaires D’initiative publique ou privée, ces bâtiments naissant sur la rive gauche apparaissent sur les différents plans parcellaires au fil du temps comme suit respectivement selon les planches 231, 232 au nord et les planches 247 et 248 au sud à l’échelle 1/500e disponibles aux Archives Municipales de Lyon pour les années 1886, 1919-1920, 1935, 1964-1965. Pour l’année 1994, il a fallu opter pour les planches 15 au nord et 20 au sud à l’échelle 1/2000e parce que pour l’autre échelle, les plans ne sont pas disponibles au-delà de 1978.                                                              55 Ibid.
  • 40.   - Saint-L taille ré Figure d 1886: Est r Luc Le reste éduite. Les r Palais e 34: Archive datant de 188 repérable le e du quartie rues ont enc des Universit es Municipale 86, planche 2 e Palais des er comprend core les nom tés es de Lyon, P 31 de 1885-1 s Université d des terrain ms d’origine Hôpital Sain Plan parcellai 899 et planch és, le Group ns vides ou e. nt-Luc ire, échelle 1/5 he 247 de 187 pe scolaire u parsemés d Groupe s 500e, série 4s 74-1886 accol ainsi que l de construc scolaire s, planches 23 ées et annoté 40  ’Hôpital ctions de 32 et 248 es. N
  • 41.   - et de L suivante les rues Figure 3 1919-1920 Lettres, l’In es, l’hôpita s ont changé Bâtiments d Faculté de D Lettres 35: Archives M 1919, p : En plus d nstitut de C al Saint-Jose é de nom. déjà identifiés Droit et Municipales d lanches 247 e des bâtimen Chimie, l’É eph, l’Instit s In Éc de Lyon, Plan et 248 de 1920 nts déjà iden École de Sa tut Bactério nstitut de Chim cole de Santé n parcellaire, 0 et planche 2 ntifiés, est o anté Militia ologique et mie Militaire échelle 1/500 231 de 1926 a observable are à cheva l’École Ce Hôp Insti Écol 0e, série 4s, p accolées et an la Faculté d al sur les p entrale. Not ital Saint-Jos itut Bactériol le Centrale planche 232 d nnotées. 41  de Droit planches tons que seph logique  datant de N
  • 42.   - Miroite                         Figure 3 1935 : En erie Targe. Bâtiments dé 36 : Archives 2 plus des éjà identifiés s Municipales 248 datant de bâtiments s de Lyon, Pl e 1935 et plan déjà identi École Dentai lan parcellaire nche 231 de 1 ifiés s’ajou ire e échelle 1/50 1944 accolées utent l’Éco 00e, série 4s, p et annotées. ole Dentair Miroiterie T planches 232, 42  re et la Targe , 247 et N
  • 43.   - de l’Ins Figure 1964-1965 stitut de Chi Bâtiments dé identifiés e 37: Archives datant d : Il est poss imie ainsi qu éjà s Municipale de 1964, planc sible de repé ue le chang es de Lyon, Pl che 247 de 19 érer la Facu gement de n Faculté des S lan parcellair 967 et planche ulté des Scie om de la Ru Sciences re, échelle 1/5 e 248 de 1965 ences et de n ue Parmenti 500e, série 4s, 5 accolées et a noter la disp ier. Terrain vide l’Institut de planches 231 annotées. 43  parition e de Chimie 1 et 232 N
  • 44.   - bactério Figure 38: A 1994: Le te ologique a d Bâtiments dé Palais de la R Notariat Maison de l’O Archives Mun errain vide d disparu. éjà identifiés Recherche et Orient et de l nicipales de L de l’Institut Institut de la Méditerra Lyon, Plan pa 20, accolé de Chimie née arcellaire, éch ées et annotée est occupé Centr Dépor Recto helle 1/2000e, es. par le Recto re de la Résist rtation rat série 5s, 199 orat. L’Insti tance et de la 4, planches 1 44  itut a 15 et N
  • 45.   place d l’ancien de la Fa nouveau et la Ma On peut ég e l’École C n bâtiment d aculté des S Finalement ux bâtiment aison Intern Bibliothèque Chevreul galement id Centrale, le de l’École d Sciences qui t, et pour cl ts: la Biblio nationale de e Figure dentifier le P Centre de l de Santé M i suggère la lore cet exe othèque Che la Langue e 39: Géoport Palais de la l’Hisoire de ilitaire et un Maison de ercice, une evreul, le C et la Cultur Centre Hosp Joseph Saint tail, Vue aéri a Recherch e la Résista n changeme l’Orient et photo aérie Centre Hosp re. pitalier Saint- t-Luc ienne, 2019 an e et l’Instit ance et de l ent de confi de la Médit enne datant italier Saint - nnotée. tut de Nota la Déportati figuration du terranée. t de 2019 m t-Joseph Sa Maison Internationa Langue et la N  45  ariat à la ion dans u terrain montre 3 aint- Luc   ale de la a Culture
  • 46. 46    b. Frise chronologique 56                                                              56 Les photos de la frise ont pour source : - Archives Municipales de Lyon, cartes postales, Rhône, Lyon, 7e arrondissement, Hôpital Saint- Luc, vers 1910, 4FI_196, Le Palais des Facultés, vers 1910, 4FI_9283, La Faculté de droit, vers 1919, 4FI_178, École de chimie, vers 1916, 4FI_208, École de santé militaire, vers 1910, 4FI_259, L’Hôpital Saint-Joseph, vers 1910, 4FI_193, École centrale, vers 1906, 4FI_210. - HIRSCH Abraham, Groupe scolaire, Archives Municipales de Lyon, 2S0661, extrait de la présentation du quartier de l’Université, Octobre 2020, Nathalie Mathian. - Bibliothèque municipale de Lyon, École dentaire, P0546 S 1259. - COURMONT Jules, L’Institut bactériologique de Lyon, 61, Rue Pasteur, et 9, Rue Chevreul, A. Rey, Lyon, 1917. - Miroiterie Targe, Site officiel, rubrique Historique, consulté le 24 janvier 2021. - Faculté des sciences et Palais de la Recherche et Institut de Notariat, Google Earth consulté le 17 janvier 2021. - Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Site CollEx-Persée rubrique Réseau / Les acteurs consulté le 24 janvier 2021. - Rectorat, Site LYONMAG.com, 2017 consulté le 17 janvier 2021. - Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, Site thisislyon.fr, rubrique Things to do / museums / CHRD consulté le 24 janvier 2021. - MERINO Jorge, Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc et Maison Internationale de la Langue et la Culture, 2020. - Bibliothèque Chevreul, Site de l’Université Lyon 2, rubrique Campus / BU Chevreul consulté le 24 janvier 2021. Figure 40: Frise chronologique montrant l'évolution du quartier de l'université avec les références photographiques en note de bas de page no. 56.
  • 47.   La c précéde l’archite suivante F l Au synthès chronologie ente qui ass ecte (lorsqu e en termes c. Faculté de dr Palais des Un École dentair Miroiterie T Ancien Instit École centra Recherche Métiers du N Faculté des Gaia, Maiso Méditerrann Chevreul Figure 41: Gé l’emplacemen fil du temp se se résume e suggérée ocie à l’im u’il est ide de couleur Plan de syn roit et de lett niversités re arge tut Bactériolo ale devenue Lyon 3 et Notariat sciences de on de l’Ori née et oportail, Pho nt des constru ps, les chan ent ainsi: sur les plan mage du bâti entifié). Cet pour chaqu nthèse res ogique Palais de t Institut d evenue Lyon ient et de Bibliothèq otographies aé uctions ancie ngements r Éc 0 ns parcellai iment une d tte frise se ue terrain. la des 2 la que ériennes, 201 ennes et actue représentés chelle graphique 10 50 ires se résum date de con e lit conjoin Hôpit hospit Institu Hôpit Intern Cultu Group École Centr Dépor 7, Extrait com elles, du Nord sur la frise e 00 m me par la f nstruction a ntement au al Saint-Lu talier Saint-J ut de Chimie al Saint Jos nationale de re pe scolaire de Santé re de la R rtation mplété par id d et de l’éche e chronolog frise chrono insi que le u plan de l uc devenu Joseph Saint-L devenu Rect seph devenu s Langues Militaire Résistance e dentification d lle graphique gique et le 47  ologique nom de a figure   Centre Luc torat u Maison et de la devenue et de la de e. plan de
  • 48. 48    -  La Faculté des Sciences devient l’actuel bâtiment Gaia de l’université Lyon 2. Sur le même terrain se dressent la Maison de l’Orient et de la Méditerrranée en 1975 conçue par Jacques Perrin-Fayolle aussi bien que la Bibliothèque Chevreul en 2006 conçue par Thierry Van de Wyngaert et Véronique Feigert. - L’École de Chimie cède la place en 1980 au Rectorat de l’Académie de Lyon conçu par Marcel et René Salagnac. - L’Institut bactériologique est transféré à Gerland dans les années 80 puis il disparait en tant qu’institution. - L’École de Santé Militaire, détruite en partie pendant la deuxième guerre mondiale accueille principalement en 1992 le Centre de la Résistance et de la Déportation. - L’École centrale est démolie et sera remplacée en 1993 par le Palais de la Recherche Lyon 3 et l’Institut des Métiers du Notariat conçu par l’agence Garbit et Pochon. Figure 42: Le Rectorat, LYONMAG.com, 2017, site en ligne consulté le 17 janvier 2021. Figure 45: Institut des Métiers de Notariat, Google Earth site consulté le 17 janvier 2021. Figure 44: Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Site CollEx-Persée rubrique Réseau / Les acteurs consulté le 24 janvier 2021. Figure 43: Bibliothèque Chevreul, Site de l’Université Lyon 2, rubrique Campus / BU Chevreul consulté le 24 janvier 2021. Figure 46: Centre de la Résistance et de la Déportation, Site thisislyon .fr, rubrique Things to do / museums / CHRD consulté le 24 janvier 2021.
  • 49. 49    - L’hôpital Saint-Luc est démoli en 1997 et est remplacé en 2002 par le centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc conçu par Charles Curtelin et Didier Manhes. - L’hôpital Saint-Joseph se joint à Saint-Luc pour former le centre hospitalier et son bâtiment est démoli en 2004. Sur son terrain est érigé le bâtiment MILC, Maison Internationale des Langues et des Cultures, en 2014 conçu par Auer Weber, Arodie Damian Architectures. B. Chronologie de la Faculté de Médecine La faculté de médecine qui voit le jour juste après l’hôpital Saint-Luc constitue, avec l’hôpital, un commencement et une concrétisation de l’idée de pôle scientifique voulue par les autorités de l’époque. Construite pendant le mandat d’Antoine Gailleton en tant que maire de la ville de Lyon, la Faculté de Médecine transforme le paysage physique aussi bien qu’intellectuel de la rive gauche. Le mouvement hygiéniste de l’époque mu par la lutte contre l’insalubrité et guidé par les avancements scientifiques favorise l’implantation de la faculté sur le quai sur un terrain bien aéré. Et c’est Abraham Hirsch, architecte en chef de la ville, qui sera l’auteur du bâtiment ainsi que d’autres d’ailleurs dans le même quartier tel que la Faculté de Droit et de Lettres et l’École de Santé Militaire. Il conçoit une architecture monumentale qui répond au prestige de l’Hôtel Dieu sur la rive d’en face. Quant à la municipalité, elle s’investit financièrement dans le projet et assure l’infrastructure nécessaire à son établissement. Voici quelques dates-clés de la création de la Faculté de Médecine57 .                                                              57 Mémoire collectif, Étudiants du Master 2 Histoire de l’art, Lyon 2 en Lumière, sous la direction de BARIDON Laurent, MATHIAN Nathalie et REVEYRON Nicolas, Université Lyon 2, 2019-2020. Figure 48: MERINO Jorge, MILC, photographie, 2020. Figure 47: MERINO Jorge, Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, photographie, 2020.
  • 50.   • Ap • Dé ch la • P • Figure 49: S 1 pprobation la Faculté p na 1 écret déterm aires, d'agré faculté Lou durée 1 Prise en fon ana 1 Inaugurati c Schéma repré 874 de l'installa par l'Assem ationale 877 minant le nom égés et le do uis Lortet po e de 3 ans 879 nction de l'in atomique 884 ion du bàtim central ésentant la ch ation de mblée mbre de oyen de our une nstitut ment hronologie de la création d • Arrê • Vali fiscau de la • Prise • Prise de la Faculté d 187 êté visant à exprop 187 idation des ux présentés a ville Abra début de 188 en fonction méde 188 e en fonctio des sci de Médecine. 75 indemniser priés 76 plans et dev s par l'archit aham Hirsch chantier 82 n de la facult ecine 83 on de la facu iences 50    . les vis tecte h et té de ulté
  • 51. 51    C. Chronologie de Saint-Joseph et Saint-Luc   Figure 50: Frise chronologique détaillant l'évolution séparée des deux hôpitaux puis leur union sur un fond historique.58                                                              58 Les photos de la frise ont pour source les Archives Municipales de Lyon, cartes postales, Rhône, Lyon, 7e arrondissement, Hôpital Saint Luc, vers 1910, 4FI_196, L’Hôpital Saint Joseph, vers 1910, 4FI_193. Et la photo de Saint-Joseph Saint-Luc est prise par MERINO Jorge en 2020.
  • 52. 52    Presque deux décennies séparent la naissance des deux hôpitaux Saint-Luc et Saint- Joseph. Bien que voisins de quartier, issus d’initiatives privées et tous les deux en dehors des Hospices civils de Lyon59 , leurs différences se prononcent bien plus fort que leurs similarités. Selon Jacques François Martin, directeur du conseil d’administration du centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, les « deux hôpitaux se sont côtoyés sans se parler pendant plus d’un siècle »60 . La naissance de Saint-Luc a lieu en 1969 sur un terrain de 6.340m2 de la rive gauche du Rhône qui abritait une maison de danse nommée « Le Bal d’Appollon » acquis par la Société civile de médecine pratique de la Société anonyme des Bateaux à vapeur pour la Navigation du Rhône et de ses affluents61 . Fondé par deux médecins lyonnais Eugène Emery - praticien de l’homéopathie - et Jean-Pierre Gallavardin62 , il est conçu initialement par l’architecte Charles-Marie Franchet63 (1838- 1902). Pendant sa construction, il est confronté à la guerre franco-allemande de 1870 et devient par nécessité un poste de secours qui soignera 204 blessés de guerre64 . Il ne sera inauguré qu’en 1875 après l’intervention des architectes Pierre-Marie Bossan (1814-1888) et Benoît-Joseph Chatron 65 (1822-1882) et devient par conséquent le troisième hôpital homéopathique de France. Il est dirigé par les Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul. Dans le cadre du développement de l’industrie à Lyon et en fonction de la loi du 9 avril 1889                                                              59 Les Hospices civils de Lyon sont un regroupement hospitalier universitaire lyonnais qui voit le jour en 1802 après la révolution de 1789 entre deux hôpitaux religieux l’Hôtel Dieu et l’Hôpital de la Charité par la volonté du pouvoir révolutionnaire d’éliminer les références à la religion et à l’Ancien Régime. Il est formé actuellement de 14 établissements médicaux. (Source: https://www.chu-lyon.fr/fr/notre-histoire, site officiel en ligne de Des Hospices Civils de Lyon).  60 CAEL Régis, LOWY Vincent, Faites-nous rêver, Histoire d’un hôpital lyonnais, film documentaire, Ère production - Télé Lyon Métropole, 2003. 61 DE VILLENEUVE Eugène, Histoire de l’hôpital homéopathique Saint-Luc de Lyon, Notes et souvenirs (1869-1940), Origines providentielles, A. Rey, Lyon, 1941, Livres en ligne postés sur le site Homéopathie International http://www.homeoint.org/index.htm 62 Ibid. 63 Ibid. 64 Ibid. L’ère des difficultés. 65 Ibid. Figure 51: Auteur non identifié, L’hôpital Saint-Luc, dessin extrait du livre en ligne: DE VILLENEUVE Eugène, Histoire de l’hôpital homéopathique Saint-Luc de Lyon, Notes et souvenirs (1869-1940), Origines providentielles.
  • 53. 53    qui oblige l’employeur à assurer ses ouvriers verra le jour au sein de l’hôpital une chirurgie pionnière liée aux accidents de travail en 190266 . Au fil du temps, plusieurs services sont créés introduisant plusieurs disciplines: l’ophtalmologie et la mécanothérapie en 1905, l’otorhinolaryngologie en 1906 et la radiologie en 190867 . Sa chapelle de style roman conçue par François Rostagnat (1848-1925) est inaugurée en 1912. Ses vitraux son peints par le maitre verrier Lucien Bégule68 (1848-1935). Pendant la première guerre mondiale, il devient un hôpital militaire - 187 bis - et soignera 2.084 blessés 69 . En 1931, l’hôpital s’agrandit par l’inauguration du pavillon Jaboulay avec 6 salles et en 1937 par le pavillon du Père Chevrier doté de nouvelles salles d’opération. En 1937 a lieu aussi l’aménagement des combles en appartements pour infirmiers 70 . Pendant la deuxième guerre mondiale, Saint-Luc soigne des combattants brûlés71 et c’est en 1952 que le centre des brûlés Saint-Laurent est mise en place. Il est le premier de son genre en Europe. Et il sera remplacé par un nouveau centre dans les années 70. En 1965 a lieu la fondation de l’association française de la recherche pour la thérapie manuelle qui est l’ancêtre de la kinésithérapie. D’autres services et spécialités seront introduits entre 1971 et 1980 tels que: anesthésie, réanimation, stomatologie ainsi que des salles de réveil adjointes au bloc opératoire72 . Son destin s’unit à son voisin en 199373 et après un concert de fermeture en 1997, l’ancien bâtiment de Saint-Luc est démoli. La demande de permis datant de Janvier 1997 explique les motifs de démolition: « Les contraintes des bâtiments existants, leurs spécificités architecturales et historiques, les exigences fonctionnelles obligées par un établissement hospitalier contemporain ont abouti à l'exigence d'une construction d'un                                                              66 Ibid. L’ère du développement. 67 Ibid. 68 Ibid. 69 Ibid. 70 Ibid. 71 Ibid Introduction. 72 Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, Rubrique Histoire du centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, Site en ligne consulté le 15 décembre 2020. 73 Ibid. Figure 52: Anonyme, L’hôpital Saint-Luc avec le pavillon Jaboulay, dessin extrait du livre en ligne: DE VILLENEUVE Eugène, Histoire de l’hôpital homéopathique Saint-Luc de Lyon, Notes et souvenirs (1869-1940), L’ère du développement.
  • 54. 54    bâtiment neuf sur l'ensemble du site existant après démolition de l'ensemble des constructions existantes. » ou encore: l’ « exigence de se libérer des contraintes des constructions actuelles (hauteurs des sols à sols, dimensions des trames de construction) et d'aboutir à la construction d'une structure neuve adaptée aux données de la nouvelle programmation, à ses exigences fonctionnelles, aux capacités indispensables d'adaptation et d'évolutivité.74 » et aussi la « Création d'un sous-sol global sur plusieurs niveaux pour activités techniques et parking 75 ». Finalement, le permis de démolition76 est déposé le 07 Mars 1997 et la démolition autorisée le 06 Octobre 1997. Quant à l’hôpital Saint-Joseph, il est fondé en 1888 par la société civile constituée de personnalités lyonnaises et autorités catholiques dans le but de soigner les pauvres et de pourvoir un enseignement catholique de la médecine. Le terrain sélectionné pour le recevoir est béni en 1890 par le cardinal Foulon77 . L’hôpital est aussi conçu par l’architecte Charles- Marie Franchet. Il prend la forme d’un U avec galeries intérieures et cour, sur l’axe duquel se trouve la chapelle au rez-de-chaussée 78 . Ses ailes sont utilisées de façon à permettre la ségrégation des sexes. Il dispose de 120 lits au total et est inauguré le 15 novembre 1894. Il n’ouvre ses portes au public qu’en 1896 et est géré par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. En 1904, Clerc Anthelme sous les ordres de l’architecte parisien M. Meyer travaille la charpente de l'hôpital. Pendant la Première guerre mondiale, l’hôpital devient le 28ème hôpital de la Croix-Rouge avec 100 lits réservés aux blessés de guerre79 . En 1930, deux ailes indépendantes sont construites le long des rues du Professeur-Grignard et                                                              74 Archives Municipales de Lyon, 1964W/323, Permis de démolir no. PD-69-387-97-00021-0, 07 Mars 1997. 75 Ibid. 76 Ibid. 77 Site du Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, op.cit. 78 DUCOURET Bernard, HALITIM-DUBOIS Nadine, Hôpital Saint-Joseph, Inventaire général du patrimoine culturel, La région Auvergne-Rhône-Alpes, Dossier IA69003070, 2004 . 79 Site du Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, op.cit. Figure 53: PERNET Edmond, Hôpital Saint-Joseph, vue en plongée sur les bâtiments et jardins vers 1910, photographie, Archives Municipales de Lyon, 8PH/1090.
  • 55. 55    Jaboulay80 . En 1939, il est agrandi de deux ailes latérales portant le nombre de lits à 145. Le 3 octobre 1946 a lieu la création de l’école d’infirmières. Pendant la deuxième guerre mondiale, l’hôpital reçoit des blessés du bombardement de la ville. En 1973 a lieu la création de la Fondation Saint-Joseph. Puis a lieu l’implantation d’un bloc chirurgical le long de la rue Pasteur qui fermera la forme en U du concept initial. En 1976 est acquise la clinique Saint- François d’Assises à la Croix-Rousse. En 1979, les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul sont remplacées par des infirmières salariées. En 1981 est inaugurée une nouvelle construction longeant la rue Pasteur et comprenant blocs opératoires, stérilisation et bureaux de consultation. En 1984 a lieu l’inauguration des urgences et la rénovation des services de soins intensifs cardiologiques et de réanimation. Il est à noter qu’entre 1945 et 1985 ont lieu la création de nouveaux locaux et d’un laboratoire central doté d’équipements sophistiqués ainsi que la rénovation des locaux opératoires et des chambres81 . En 1991, une nouvelle chapelle est inaugurée en remplacement de l'ancienne chapelle axiale. En 1993, il fusionne avec Saint- Luc. Il ferme ses portes pour s'installer dans des locaux neufs édifiés sur le site de Saint-Luc en 200282 . Et c’est en 2004 que les bâtiments de Saint-Joseph sont démolis. Sur le terrain sera construit en 2014 le bâtiment MILC, Maison Internationale des Langues et des Cultures conçu par Auer Weber, Arodie Damian Architectures. Pourquoi l’union a-t-elle lieu au bout d’un siècle en 1993? La réponse est d’abord dans le dédoublement que génère la présence de deux hôpitaux si proches: « trop d’activités à une rue d’intervalle »83 . S’ajoutent la désuétude des lieux existants et la volonté de créer un hôpital non seulement à la pointe de la technologie mais qui innove dans l’approche de l’accueil du malade. On cherche à créer un hôpital hôtel qui reçoive les malades en fonction de leur durée                                                              80 Ibid. 81 Ibid. 82 Ibid. 83 CAEL Régis, LOWY Vincent, 2003, op. cit. Figure 54: Centre Hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, Histoire du centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, Photo montrant les deux hôpitaux, site en ligne consulté 01 Janvier 2021.
  • 56. 56    de séjour et non plus en fonction du service en question. Cela permettrait de prendre en charge les malades en totalité. Par suite, le nouveau centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc s’élève sur la rive gauche face à l’Hôtel Dieu. Le site est choisi pour sa proximité au Rhône et son emplacement prestigieux sur le quai Claude Bernard84 . Selon le permis de construire numéro PC-69-387-97- 00529-0 datant du 17 décembre 1998, le projet aura une surface hors œuvre brut de 47.444 m2 et une surface hors œuvre nette de 34.763m2 et avec surtout 130 aires de stationnement et 350 lits85 . Les architectes Didier Manhes et Charles Curtelin expliquent leur volonté de s’aligner en hauteur avec les bâtiments du quartier. Il en résulte la nécessité de créer des sous-sols. Dans le même esprit, ils adoptent le principe de cour intérieure pour répéter l’aspect des îlots du quartier86 . Dans le même esprit, l’artiste Céline Bart colorie les façades en verre pour qu’elles reflètent les couleurs des alentours. Le nouveau centre hospitalier est inauguré en 2002.                                                              84 Information donnée par MANHES Didier architecte associé à CURTELIN Charles pour la construction du centre hospitalier Saint-Luc Saint Joseph entre 1998 et 2001 en conversation téléphonique datant du 25 novembre 2020. 85 Archives Municipales de Lyon, 1964W/323, Déclaration d’ouverture de chantier, 17 décembre 1998. 86 CAEL Régis, LOWY Vincent, 2003, op. cit. Figure 55: MERINO Jorge, Centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc, photographie, 2020.
  • 57. 57    Partie II : HOPITAL SAINT-LUC I. Histoire de la médecine à Lyon L’histoire de la médecine à Lyon découle de la fondation des divers dispensaires de santé du moyen âge à l’époque contemporaine. Elle est rattachée, de la sorte, à l’évolution, à travers des siècles, des procédés de soins, des spécialités et de l’enseignement. Avant la construction du grand Hôtel-Dieu, la ville de Lyon avait eu plusieurs petits hôpitaux à l’intérieur de ses remparts. Certains n’étaient que des souvenirs gardés dans les esprits notamment la Maladière de Saint Michel sur le bord de la Saône, l’hôpital des frères de Saint Jean de Jérusalem entre la rue Mercière et la Saône et l’hôpital de Saint Alban, près du palais et de la porte du Cloître87 . A la fin du XV siècle, la ville de Lyon comptait plusieurs hôpitaux en service, dont Saint Eloi de la saunerie et Saint Laurent des vignes sur la rive droite de la Saône et le pont du Rhône ou de Chassagne, Sainte Catherine, Saint Antoine et l’hôpital Dodieu dans la presqu’île. Ces hôpitaux présentent une diversité de propriétaires et de cibles. Saint Eloi, Saint Laurent et Sainte Catherine qui appartenaient respectivement au chapitre de Saint Paul, au prieuré de Saint Irénée et à l’abbaye de Saint Pierre, accueillaient les indulgents de la ville ainsi que les passants. Quant à Saint Antoine, il était destiné pour recueillir les victimes de l’ergotisme. Cependant, l’hôpital Dodieu était un hôpital exclusivement pour les femmes ; une sorte de maison de retraite pour les veuves de la ville. Aussi, d’autres hôpitaux existaient en dehors des murs de la ville, dont ils étaient destinés essentiellement à accueillir les personnes atteintes par la lèpre. C’était donc des léproseries qui s’installaient à Vaise, à la Guillotière et à Sainte Foy. Parmi tous ces hôpitaux cités, l’hôpital de Chassagne, situé dans la presqu’île, sur la rive droite du Rhône à proximité du pont du Rhône, présentaient des avantages pour construire un grand hôpital à l’échelle de la ville, le Grand Hôtel Dieu. C’est pour cette raison que la ville de Lyon acheta l’établissement en 147888 . Certains voient que l’histoire de la création de l’Hôtel Dieu semble être rattachée à celle du pont du Rhône, d’où l’ancienne nomination de ce dernier « Hôpital du pont du Rhône ». Contrairement à cela, et selon Monsieur François Regis Cottin, le rapport entre l’hôpital et le pont du Rhône semblent être très étroits. Malgré la proximité entre ces deux construction, l’hôpital était bâti par un archevêque sur un terrain qui lui appartenait à proximité du port du                                                              88 F.-R. Cottin, L’Hôtel Dieu de Lyon, Mai 2012, bulletin de la SAAL, 171p.
  • 58. 58    Rhône. Et c’est que seulement au XII siècle on ordonnait la construction d’un pont sur un terrain proche. L’Hôtel-Dieu, bâti à l’emplacement de celui du pont du Rhône, était, à l’encontre des autres petits hôpitaux dispersés dans la ville, un hôpital urbain par excellence. De la première construction jusqu’à la bâtisse que nous connaissons, l’édifice a bien évolué. Cette édification est considérée comme l’évènement notable de l’histoire de la médecine à Lyon. Peu après, durant les siècles suivants, cet édifice marqua l’âge d’or de la médecine à Lyon. A cette construction, s’ajoutait l’hôpital de La Charité bâti en même temps que l’Hôtel-Dieu de la première période. La fondation des Hospices de Charité en 1614 était dans le but de faire face aux nombreux mendiants dans et de les héberger sous l´autorité de l´Aumône Générale, qui était un centre d’assistance fondé à Lyon en 1534. La première pierre des bâtiments est posée le 16 janvier 1617, puis le bâtiment est achevé en 1633. De nombreuses réparations et réorganisations sont faites au cours des XVIIIème et XIXème siècles. Durant ses premiers siècles, l’hôpital n’a recueilli que des vieillards et des enfants abandonnés. Au XIXème siècle, ces derniers laissent la place à des malades. Suite à Figure 56 : Plan Scénographique de la ville de Lyon, vers 1552, Archives Municipales de Lyon, 2SAT/3 Figure 57 : Plan de l'Hôpital de la Charité en 1646, Reproduction Sylvestre, 18 x 24 cm, 1892-1929, Archives Municipales de Lyon, 1PH/219.
  • 59.   sa dégr Postes a jours de Figure 5 Lyon, 1S La fusio Lyon. A bâtimen quartier et de ca                 89 MOND Dossier I radation et l a été édifié e ce qu’il a 59 : MAUPIN S0171, Manip on entre l’H Avec cet év nts à Lyon r. La créatio apacité d’ac                        DELAIN Anne IA69007053, 2 l’insalubrité à sa place, existé avant N Simon, Des pulé par Saidi Hôtel-Dieu e vènement, p n. Avec le on de ces hô cueil. Nous                        e, Hospice de 2012. é de ses loc , seul le clo t89 . scription au i Mada et La Charit plusieurs hô développem ôpitaux déc s pouvons ai   la Charité, hô caux, La Ch ocher de l’a naturel de la té en 1802 a ôpitaux son ment de l’u coule des be insi énumér ôpital général harité a été ancienne bâ a ville de Lyo a donné nai nt venus pou urbanisme, esoins de l’é rer : l de la Charit é démoli en âtisse reste t on, 1659, Arc issance aux ur compléte il s’install époque en t té La région A 1934 un h témoin jusq chives Munic Hospices C er les deux lait un hôp terme de sp Auvergne-Rhô 59  hôtel des qu’à nos cipales de Civils de anciens pital par écialités ône-Alpes,
  • 60. 60     Au XIXème siècle ; L’hôpital de l’Antiquaille 90 , situé sur les collines de la Fourvière, était au début un château, transformé en un couvent puis en un hôpital spécialisé dans les maladies psychiatriques et dermatologiques. L’hôpital de la croix Rousse construit lors de l’annexion de la Croix-Rousse à la ville De Lyon en 1852. L’hôpital logeait, durant les premières années de sa fondation, les canuts travaillant dans le tissage de soie et habitant la colline qui travaille. Cette population souffrait de la tuberculose liée à leurs conditions de vie et de travail. En un second temps l’hôpital est devenu spécialisé dans la gastro-entérologie et la médecine digestive. L’hôpital militaire Desgenettes 91 était le premier hôpital militaire à Lyon, fondé en 1831 dans la presqu’île, dans des locaux mitoyens avec l’Hôpital de la Charité. Cet hôpital était dans un premier temps le « Bicêtre de la Charité », destiné à recevoir les mendiants, puis transformé, en un second temps, pour accueillir l’administration des fermiers généraux et la Douane avant d’être reconvertie en une caserne puis en un hôpital militaire. Cet hôpital était destiné pour recevoir les blessés de champs de bataille durant les guerres à cette époque. Pendant la guerre de 1870-71 l’hôpital accueille un grand nombre de blessés et de malades. Ainsi, pendant la Grande Guerre, l’hôpital soigne des                                                              90 R. Mornex, B. Ducoure et O. Faure L'Antiquaille de Lyon : histoire d'un hôpital, Lyon, Lieux-Dits, 2003, 174p 91 Musée d’histoire militaire, L’HÔPITAL MILITAIRE DESGENETTES, Présentation du contenu, mis en ligne 22 février 2013, site consulté le 16 janvier 2021, https://www.museemilitairelyon.com/spip.php?article155. Figure 60 : Lyon - Hôpital Saint-Pothin (ou l'Antiquaille), vers 1910, Archives Municipales de Lyon, 4FI_2512 Figure 61 : Lyon - Hôpital de la Croix- Rousse, vers 1910, Archives Municipales de Lyon, 4FI_1905 Figure 62 : Lyon - L'hôpital militaire Desgenettes, vers 1910, Archives Municipales de Lyon, 4FI_1061
  • 61. 61    milliers de blessés, mais l’afflux est tel que l’on doit très vite faire appel aux hôpitaux civils et ouvrir des hôpitaux complémentaires et auxiliaires. Suite à l’insalubrité de ses locaux, l’hôpital a été désaffecté en 1946 pour abriter des différents organismes et associations avant d’être démoli en 1967. Un nouvel hôpital militaire a été ensuite construit à côté de l’hôpital Edouard Herriot, mis en service en 1946.  Au XXème siècle ; L’hôpital Débrousse destiné aux vieillards lors sa fondation puis aux enfants et à la pédiatrie lors de la désaffectation de La Charité. L’hôpital de Grange-Blanche ou dit aussi l’hôpital Edouard Herriot, achevé en 1933, est édifié suite l’instauration du mouvement hygiéniste au début du siècle et la désaffectation de l’Hôtel-Dieu et de l’hôpital de La Charité. Cet hôpital a englobé toutes les spécialités dans un système pavillonnaire, luttant contre l’insalubrité et la dégradation des locaux et assurant une bonne ventilation et luminescence pour les locaux. Toutefois, l’histoire de la médecine à Lyon ne se limite pas aux dispensaires fondés par les Hospices civils. Dans ce contexte, deux autres hôpitaux de commandes privées ont été édifiés sur la rive gauche du Rhône à la fin de XIXème siècle, en face de l’Hôtel-Dieu et de l’hôpital de La Charité. Il s’agit l’hôpital Saint-Luc ouvert en 1875 et l’hôpital Saint Joseph inauguré en 1894. A cela s’ajoute l’édification de la faculté mixte de médecine et de pharmacie, « le palais universitaire », par l’architecte en chef de la ville : Abraham Hirsch en 1884, et cela après avoir quitté les locaux de l’Hôtel-Dieu. A vrai dire, après l’assainissement des lônes92 issus du Rhône et leurs comblements à la fin du XIXème siècle, et la génération de nombreux                                                              92 L’assainissement des Lônes sur la rive gauche du Rhône était le sujet d’étude de notre première partie de recherche. Figure 63 : Lyon-Saint-Irénée - Hospice Debrousse (façade est prise du quai Rambaud), vers 1910, Archives Municipales de Lyon, 4FI_2622 Figure 64 : Lyon - L'hôpital Edouard Herriot, entrée principale, vers 1940, Archives Municipales de Lyon, 4FI_11694
  • 62. 62    terrains vides, cette rive devint le nouveau pôle médical de la ville par excellence. Ces terrains ont accueilli également en 1890 l’école de santé militaire et l’école de Chimie, en 1901, l’école centrale, et en 1929, l’école dentaire93 . Figure 65 : Les monuments de Lyon sur les deux rives du Rhône, 1894, https://gallica.bnf.fr/ Mis à part la médecine classique, il existé d’autres pratique médicale en France notamment la médecine homéopathique. Cette médecine alternative s’est répandu en France vers la fin du XVIIIème siècle. Nous détaillons dans ce qu’il vient les origines et l’émergence de cette pratique médicale.                                                              93 Cette partie est bien évidemment notre sujet d’étude. Nous concrétisons les chapitres suivants à l’étude des deux hôpitaux Saint-Luc et Saint Joseph comme deux monuments patrimoniaux à part entière, puis leurs destructions et la fondation du nouveau centre hospitaliers Saint-Luc Saint Joseph.