La saison fourragère redémarre après un hiver particulièrement sec... L’hiver qui vient de s’écouler a été très contrasté, alternant les périodes froides et de redoux. Par conséquent, le printemps est en retard sur la majorité des régions. Côté précipitations, le cumul pluviométrique hivernal est déficitaire de 20% à 60% selon les régions. Le mois de février a été exceptionnellement sec, la série de 32 jours consécutifs sans pluie initiée fin janvier bat tous les records. Cette absence de précipitations a garanti une bonne portance des sols mais la pousse de l’herbe et le stock d’herbe sur pied n’étaient pas toujours suffisants pour amorcer la mise à l’herbe.
Le retour des pluies le 8 mars et les températures plus clémentes devraient permettre à l’herbe de bien démarrer en pousse. Les pluies conséquentes ont dégradé les conditions de portance, il est conseillé de reporter la mise à l’herbe. Si cela n’est pas envisageable, il est préférable de réduire le temps d’accès au pâturage ou de limiter le chargement instantané pour ne pas abîmer les prairies, ce qui impacterait négativement leur potentiel productif.
Cet hiver 2022-2023 s’ajoute à une année 2022 déjà très sèche, les nappes phréatiques n’ont pas pu se recharger correctement : 80 % des nappes affichent des niveaux modérément bas à très bas.
A Mensignac (Dordogne), un système herbager mixteJrmieJost1
A Mensignac, en Dordogne, 6 éleveurs réfléchissent à l’adaptation de leur système d’élevage au changement climatique, dans un contexte de systèmes d’élevage herbager, avec 150 chèvres et 40 ha de surface agricole (dont 25 ha de prairies). La prairie multi-espèces riche en légumineuses et les luzernières sont eau coeur du système fourrager.
Malgré quelques orages localement violents, le mois de mai continue sur la lancée du mois d’avril : le sec et la chaleur persistent et signent. Le déficit hydrique se creuse et les sols s’assèchent de plus en plus, freinant nettement la pousse de l’herbe sur l’ensemble du pays. Le pic de pousse est derrière nous et la croissance reste faible (20-30 kgMS/ha/jour sur le pays) même si quelques régions ont pu bénéficier d’orages localisés. Les premiers foins ont été faits dans la plupart des régions avec des conditions exceptionnelles : les fourrages devraient être de bonne qualité. Se pose maintenant la question des repousses qui ne seront pas suffisantes pour nourrir les troupeaux s’il ne pleut pas prochainement.
Schetelat Soline, Madrid Aurélie,
Fradin Julien, Godoc Brendan,
Fagot Blandine, Institut de l'élevage
La saison fourragère redémarre après un hiver particulièrement sec... L’hiver qui vient de s’écouler a été très contrasté, alternant les périodes froides et de redoux. Par conséquent, le printemps est en retard sur la majorité des régions. Côté précipitations, le cumul pluviométrique hivernal est déficitaire de 20% à 60% selon les régions. Le mois de février a été exceptionnellement sec, la série de 32 jours consécutifs sans pluie initiée fin janvier bat tous les records. Cette absence de précipitations a garanti une bonne portance des sols mais la pousse de l’herbe et le stock d’herbe sur pied n’étaient pas toujours suffisants pour amorcer la mise à l’herbe.
Le retour des pluies le 8 mars et les températures plus clémentes devraient permettre à l’herbe de bien démarrer en pousse. Les pluies conséquentes ont dégradé les conditions de portance, il est conseillé de reporter la mise à l’herbe. Si cela n’est pas envisageable, il est préférable de réduire le temps d’accès au pâturage ou de limiter le chargement instantané pour ne pas abîmer les prairies, ce qui impacterait négativement leur potentiel productif.
Cet hiver 2022-2023 s’ajoute à une année 2022 déjà très sèche, les nappes phréatiques n’ont pas pu se recharger correctement : 80 % des nappes affichent des niveaux modérément bas à très bas.
A Mensignac (Dordogne), un système herbager mixteJrmieJost1
A Mensignac, en Dordogne, 6 éleveurs réfléchissent à l’adaptation de leur système d’élevage au changement climatique, dans un contexte de systèmes d’élevage herbager, avec 150 chèvres et 40 ha de surface agricole (dont 25 ha de prairies). La prairie multi-espèces riche en légumineuses et les luzernières sont eau coeur du système fourrager.
Malgré quelques orages localement violents, le mois de mai continue sur la lancée du mois d’avril : le sec et la chaleur persistent et signent. Le déficit hydrique se creuse et les sols s’assèchent de plus en plus, freinant nettement la pousse de l’herbe sur l’ensemble du pays. Le pic de pousse est derrière nous et la croissance reste faible (20-30 kgMS/ha/jour sur le pays) même si quelques régions ont pu bénéficier d’orages localisés. Les premiers foins ont été faits dans la plupart des régions avec des conditions exceptionnelles : les fourrages devraient être de bonne qualité. Se pose maintenant la question des repousses qui ne seront pas suffisantes pour nourrir les troupeaux s’il ne pleut pas prochainement.
Schetelat Soline, Madrid Aurélie,
Fradin Julien, Godoc Brendan,
Fagot Blandine, Institut de l'élevage
Avec un mois de juin marqué par des températures élevées et des précipitations hétérogènes, les prairies ont eu du mal à repartir après les premières coupes. Dans l'ensemble, les foins avaient pu être récoltés dans de bonnes conditions.
Malgré quelques passages plus frais, le mois de mars a été doux (+1,1 °C par rapport aux valeurs de saison pour un mois de mars). À l’exception du sud du pays, les cumuls de précipitations ont été importants et ont permis de compenser, au moins en partie, le déficit observé en sortie d’hiver. Au 1er avril, l’indice d’humidité des sols était proche voire supérieur aux valeurs de saison, sauf dans les départements du sud de la France où les sols restent secs. Les précipitations du mois de mars ont eu peu d’impact sur les nappes souterraines qui restent pour les trois quarts en dessous des normales.
Le retour des pluies à partir du 8 mars a dégradé les conditions de portance mais a permis une accélération de la pousse de l'herbe : les niveaux de croissance moyens début avril s’échelonnaient entre 30 kgMS/ha/jour et plus de 50 kgMS/ha/jour à l’échelle nationale, excepté en région PACA qui continue à souffrir du manque d’eau. Le printemps 2023 est dans la moyenne des dernières années, le retard de mars a été rattrapé. Les mises à l’herbe ont été retardées par la pluie mais seront terminées dans la majorité des régions avant mi-avril.
Après un début de mois d’avril hivernal, les températures se sont nettement adoucies. Les précipitations ont été hétérogènes et globalement peu fréquentes, avec des cumuls relativement faibles, à l’exception de certaines régions qui ont été plus arrosées. Les sols se sont globalement asséchés, du fait du déficit pluviométrique et de températures douces qui ont favorisé la végétation. La croissance de l’herbe a été conséquente sur le mois d’avril et plusieurs régions ont dépassé le pic de pousse. Les premières fauches ont été effectuées dans la majorité des régions avec des rendements et des qualités plutôt correctes en général. La situation reste préoccupante pour la deuxième quinzaine de mai, la pousse de l’herbe risque d’être fortement ralentie s’il ne pleut pas dans les prochaines semaines.
Le mois de juin a été le 2ème mois de juin le plus chaud après celui de 2003. Côté précipitations, la situation observée en mai s’est prolongée en juin : le déficit pluviométrique est marqué dans l’Est, le Nord, la Bretagne et le Cotentin tandis que la moitié Sud de la France a connu de nombreux épisodes orageux, compliquant encore les travaux de récolte.
Comme tous les pays du monde, la Tunisie est affectée par les impacts du changement climatique. Irrégularité de précipitations, hausse des températures et répétition et rapprochement des phénomènes climatiques extrêmes sont tous des indicateurs qui exposent les écosystèmes et les populations dans toutes les régions tunisiennes à une grande vulnérabilité face à l’influence des variables climatiques.
Les projections climatiques et les études de vulnérabilité au changement climatique réalisées en Tunisie démontrent avec certitude que le pays subi déjà et subirait encore pour longtemps les effets de ce phénomène, en particulier les impacts liés à l’augmentation des températures, à la baisse des précipitations et à l’augmentation du niveau de la mer.
A Auzances, dans la Creuse, 8 éleveurs réfléchissent à l’adaptation de leur système d’élevage au changement climatique, dans un contexte de systèmes d’élevage en herbager, avec 200 chèvres et 70 ha de surface agricole (dont 60 ha de prairies). La prairie multi-espèces riche en légumineuses et les prairies naturelles sont eau coeur du système fourrager. Ces prairies sont également valorisées par 20 vaches allaitantes.
A Villefagnan (Charente), un système en polyculture-élevageJrmieJost1
A Villefagnan, dans le nord de la Charente, 6 éleveurs réfléchissent à l’adaptation de leur système d’élevage au changement climatique, dans un contexte de systèmes d’élevage en polyculture-élevage, avec 400 chèvres et 150 ha de surface agricole. La luzerne est le pivot du système fourrager. Ce groupe est animé par Manon Proust d’Innoval.
Le mois d’avril a globalement été dans la moyenne des températures et des précipitations de ces 30 dernières années, excepté sur le pourtour méditerranéen qui reste extrêmement sec. Par conséquent, la pousse de l’herbe est dans la normale pour cette période mais les nombreux passages pluvieux ont pu pénaliser la portance. Le pâturage reste limité sur certaines régions et les fenêtres météo n’ont pas toujours été suffisantes pour faucher dans de bonnes conditions.
L’été 2022 est le 2ème été le plus chaud jamais enregistré après 2003 et se classe parmi les 10 étés les plus secs : de nombreux records de chaleur ont été battus et le déficit pluviométrique est de l’ordre de 25% à l’échelle de la saison et de la France. Par conséquent, les sols sont restés très secs jusqu’à fin août, retardant le reverdissement et la reprise de pousse des prairies et mettant en péril les semis de prairies dans plusieurs régions. Le déficit de production fourragère est estimé entre 20% et 50% en fonction des territoires. Les maïs fourragers ont également souffert cet été, on observe des pertes de rendement conséquentes en zones non irriguées ainsi que des pertes de qualité dues aux fortes chaleurs au moment de la fécondation. Cet été exceptionnel aujourd’hui « est une préfiguration de l’avenir en raison du changement climatique », expliquent Samuel Morin et Matthieu Sorel, climatologues à Météo-France. En effet, sauf en cas de réduction rapide et massive des émissions de gaz à effet de serre, les températures observées lors de l’été 2022 pourraient être la norme aux alentours de 2050.
Plénière 1 - 3e Assise Sud Rhône Alpes de la filière fôret-bois - "Changement...La Drôme Le Département
Les 3èmes Assises Sud Rhône Alpes de la filière forêt-bois, intitulées « Changement climatique : préparer la forêt pour construire demain», se sont tenues le 6 décembre 2013 sur l’Ecosite d’Eurre.
A Vouillé les marais (Vendée), un système en polyculture-polyélevage à la fro...JrmieJost1
A Vouillé les marais, en Vendée, 5 éleveurs réfléchissent à l’adaptation de leur système d’élevage au changement climatique, dans un contexte de systèmes d’élevage en polyculture-poly-élevage (caprin et vaches allaitantes), avec 400 chèvres, 20 vaches allaitantes et 150 ha de surface agricole (dont 50 ha de prairies). Les luzernières et les prairies naturelles du marais sont eau cœur du système fourrager.
A Melle (Deux-Sèvres), un système en polyculture-élevageJrmieJost1
A Melle, dans le Poitou méridional, 4 éleveurs réfléchissent à l’adaptation de leur système d’élevage au changement climatique, dans un contexte de systèmes d’élevage en polyculture-élevage, avec 400 chèvres et 100 ha de surface agricole. La luzerne est le pivot du système fourrager. Ce groupe est animé par Laurène Robin du Saperfel.
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Avec un mois de juin marqué par des températures élevées et des précipitations hétérogènes, les prairies ont eu du mal à repartir après les premières coupes. Dans l'ensemble, les foins avaient pu être récoltés dans de bonnes conditions.
Malgré quelques passages plus frais, le mois de mars a été doux (+1,1 °C par rapport aux valeurs de saison pour un mois de mars). À l’exception du sud du pays, les cumuls de précipitations ont été importants et ont permis de compenser, au moins en partie, le déficit observé en sortie d’hiver. Au 1er avril, l’indice d’humidité des sols était proche voire supérieur aux valeurs de saison, sauf dans les départements du sud de la France où les sols restent secs. Les précipitations du mois de mars ont eu peu d’impact sur les nappes souterraines qui restent pour les trois quarts en dessous des normales.
Le retour des pluies à partir du 8 mars a dégradé les conditions de portance mais a permis une accélération de la pousse de l'herbe : les niveaux de croissance moyens début avril s’échelonnaient entre 30 kgMS/ha/jour et plus de 50 kgMS/ha/jour à l’échelle nationale, excepté en région PACA qui continue à souffrir du manque d’eau. Le printemps 2023 est dans la moyenne des dernières années, le retard de mars a été rattrapé. Les mises à l’herbe ont été retardées par la pluie mais seront terminées dans la majorité des régions avant mi-avril.
Après un début de mois d’avril hivernal, les températures se sont nettement adoucies. Les précipitations ont été hétérogènes et globalement peu fréquentes, avec des cumuls relativement faibles, à l’exception de certaines régions qui ont été plus arrosées. Les sols se sont globalement asséchés, du fait du déficit pluviométrique et de températures douces qui ont favorisé la végétation. La croissance de l’herbe a été conséquente sur le mois d’avril et plusieurs régions ont dépassé le pic de pousse. Les premières fauches ont été effectuées dans la majorité des régions avec des rendements et des qualités plutôt correctes en général. La situation reste préoccupante pour la deuxième quinzaine de mai, la pousse de l’herbe risque d’être fortement ralentie s’il ne pleut pas dans les prochaines semaines.
Le mois de juin a été le 2ème mois de juin le plus chaud après celui de 2003. Côté précipitations, la situation observée en mai s’est prolongée en juin : le déficit pluviométrique est marqué dans l’Est, le Nord, la Bretagne et le Cotentin tandis que la moitié Sud de la France a connu de nombreux épisodes orageux, compliquant encore les travaux de récolte.
Comme tous les pays du monde, la Tunisie est affectée par les impacts du changement climatique. Irrégularité de précipitations, hausse des températures et répétition et rapprochement des phénomènes climatiques extrêmes sont tous des indicateurs qui exposent les écosystèmes et les populations dans toutes les régions tunisiennes à une grande vulnérabilité face à l’influence des variables climatiques.
Les projections climatiques et les études de vulnérabilité au changement climatique réalisées en Tunisie démontrent avec certitude que le pays subi déjà et subirait encore pour longtemps les effets de ce phénomène, en particulier les impacts liés à l’augmentation des températures, à la baisse des précipitations et à l’augmentation du niveau de la mer.
A Auzances, dans la Creuse, 8 éleveurs réfléchissent à l’adaptation de leur système d’élevage au changement climatique, dans un contexte de systèmes d’élevage en herbager, avec 200 chèvres et 70 ha de surface agricole (dont 60 ha de prairies). La prairie multi-espèces riche en légumineuses et les prairies naturelles sont eau coeur du système fourrager. Ces prairies sont également valorisées par 20 vaches allaitantes.
A Villefagnan (Charente), un système en polyculture-élevageJrmieJost1
A Villefagnan, dans le nord de la Charente, 6 éleveurs réfléchissent à l’adaptation de leur système d’élevage au changement climatique, dans un contexte de systèmes d’élevage en polyculture-élevage, avec 400 chèvres et 150 ha de surface agricole. La luzerne est le pivot du système fourrager. Ce groupe est animé par Manon Proust d’Innoval.
Le mois d’avril a globalement été dans la moyenne des températures et des précipitations de ces 30 dernières années, excepté sur le pourtour méditerranéen qui reste extrêmement sec. Par conséquent, la pousse de l’herbe est dans la normale pour cette période mais les nombreux passages pluvieux ont pu pénaliser la portance. Le pâturage reste limité sur certaines régions et les fenêtres météo n’ont pas toujours été suffisantes pour faucher dans de bonnes conditions.
L’été 2022 est le 2ème été le plus chaud jamais enregistré après 2003 et se classe parmi les 10 étés les plus secs : de nombreux records de chaleur ont été battus et le déficit pluviométrique est de l’ordre de 25% à l’échelle de la saison et de la France. Par conséquent, les sols sont restés très secs jusqu’à fin août, retardant le reverdissement et la reprise de pousse des prairies et mettant en péril les semis de prairies dans plusieurs régions. Le déficit de production fourragère est estimé entre 20% et 50% en fonction des territoires. Les maïs fourragers ont également souffert cet été, on observe des pertes de rendement conséquentes en zones non irriguées ainsi que des pertes de qualité dues aux fortes chaleurs au moment de la fécondation. Cet été exceptionnel aujourd’hui « est une préfiguration de l’avenir en raison du changement climatique », expliquent Samuel Morin et Matthieu Sorel, climatologues à Météo-France. En effet, sauf en cas de réduction rapide et massive des émissions de gaz à effet de serre, les températures observées lors de l’été 2022 pourraient être la norme aux alentours de 2050.
Plénière 1 - 3e Assise Sud Rhône Alpes de la filière fôret-bois - "Changement...La Drôme Le Département
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A Melle (Deux-Sèvres), un système en polyculture-élevageJrmieJost1
A Melle, dans le Poitou méridional, 4 éleveurs réfléchissent à l’adaptation de leur système d’élevage au changement climatique, dans un contexte de systèmes d’élevage en polyculture-élevage, avec 400 chèvres et 100 ha de surface agricole. La luzerne est le pivot du système fourrager. Ce groupe est animé par Laurène Robin du Saperfel.
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2. 2
REMERCIEMENT
Je tiens tout d'abord avant d'introduire ce modeste rapport
à présenter mes expressions de respects les plus distingués
à Pr Aziz ABOUABDILLAH pour ses idées et ses
explications les plus précises durant le cours.
3. 3
Introduction
Sécheresses, inondations, disparition d’espèces, cyclones, épidémies, érosion des sols, telles
sont les conséquences les plus extrêmes du réchauffement climatique attendues au XXIE
siècle, selon les experts du ‘Intergouvernemental Panel on Climat Change’ (IPCC). Ces
experts, avait réévalué l’ampleur du phénomène dans un premier document rendu public fin
janvier 2000 a Shanghai. Ainsi, la hausse des températures attendue d’ici à 2100 s’établit
entre 1.4 et 5.8 °C, selon les modelés, lesquels prédisent une montée moyenne
correspondante du niveau des océans comprise entre 9 et 88 centimètres.
Néanmoins, la majeure partie des conclusions de l’IPCC a été obtenue à l'aide de modèles.
Ces derniers leur ont permis de dresser une liste des impacts, positifs et négatifs, du
réchauffement.
On trouve une réduction potentielle des récoltes dans la plupart des régions tropicales et
subtropicales; une baisse des ressources en eau dans les zones déjà arides - le stress
hydrique, qui affecte déjà 1,7 milliard d’individus, pourrait toucher 5 milliards de personnes
en 2025; une augmentation des populations exposées au paludisme et au cholera; un
accroissement du risque d’inondation pour des dizaines de millions de personnes en raison
de l’abondance des précipitations et de la montée du niveau des mers.
La liste des bénéfices attendus du réchauffement climatique est plus restreinte:
augmentation des récoltes dans certaines régions de latitude moyenne; augmentation
potentielle des ressources de bois dans les forêts correctement exploitées; ressources en
eau supplémentaires dans certaines parties du Sud-Est asiatique; réduction de la mortalité
hivernale dans les latitudes moyennes et hautes; réduction de la demande d’énergie pour le
chaulage en hiver. Dans la plupart des régions du bassin méditerranéen, les productions
agricoles chuteront avec Fragmentation des températures.
4. 4
SITUATION NATIONALE :
Au Maroc, il est prévu un asséchement des zones intérieures. En effet, les sécheresses
récurrentes qui sévissent au Maroc depuis plusieurs années, ponctuées de temps à autre par
des orages brusques ont fait prendre conscience aux décideurs du danger que représentent
les perturbations du climat. La vulnérabilité du Maroc aux effets adverses des changements
climatiques ont poussé les décideurs à lancer un programme stratégique d’adaptation en
matière de gestion des ressources en eau, en matière de préservation de la biodiversité et
de lutte contre le chômage et la pauvreté.
Les précipitations tendraient vers une diminution des volumes annuels tout en marquant
une concentration dans le temps. Cette situation expliquerait la fréquence de plus en plus
élevée des inondations et des sécheresses que marque le pays ces deux dernières décennies.
Les températures hivernales minimales tendraient vers une augmentation et les maximales
estivales tendraient vers une réduction. Cette situation expliquerait les conditions de plus en
plus sèches pour les espèces végétales cultivées au Maroc.
IMPACT SUR LES CULTURES :
Le développement phénologique des cultures, c’est-à-dire le déroulement clé leurs phases
végétative et reproductrice, est avant tout lié à la température du végétal ou de l’air qui
l’entoure. Une augmentation globale de la température se traduira par des vitesses de
développement, des évolutions plus rapides que dans les conditions actuelles. Dans le cas de
cultures annuelles, la durée séparant le semis de la récolte s’en trouvera donc diminuée,
entrainant par le fait une diminution de la durée de croissance des organes récoltables.
Suivant les cultures, on pourrait assister, si les variétés cultivées restaient celles que les
agriculteurs cultivent aujourd’hui, a des diminutions des longueurs de cycle. Les cultures de
printemps subiraient évidemment les mêmes êtes d’accélération, avec pour résultat un
raccourcissement de leur cycle, dont l’influence négative sur la production finale.
Accélération des cycles jouera également sur les cultures pérennes qui présenteront plutôt
des stades plus avances qu’actuellement à la même date calendaire. Ceci n'est cependant
vrai que si l'on fait abstraction des besoins de certains arbres fruitiers en épisodes froids
pour assurer une bonne floraison: une augmentation des températures en hiver peut, de ce
point de vue, détériorer l’intensité de la floraison et l’homogénéité de la qualité des fruits
récolte. Le modèle de croissance DSSAT testé dans la région de Settat pour la prédiction des
stades phrénologiques du blé dur montre qu’en 2025 il y aurait un avancement du stade
anthèse de 2 à 14 jours pour le scenario A2. Pour l’année 2050 l’avancement de ce stade
phénologique est de 4 à 9 jours. La réduction du rendement grain du blé dur pour le scenario
A2 serait de 5 % en 2025 et de 21 % en 2050.
5. 5
IMPACT SUR LA LONGUEUR DE LA PERIODE DE CROISSANCE :
La longueur de la période de croissance est définie comme étant la période de l’année
durant laquelle les conditions climatiques sont favorables à la croissance et au
développement des plantes. Cette période se calcule en additionnant les jours pendant
lesquels les précipitations sont supérieures à la moitié de l’évapotranspiration potentielle
(ETP) et pendant lesquelles la température reste supérieure au zéro de croissance. L’analyse
de l’évolution de la longueur de la période de croissance dans la région de Khouribga entre
1960 et 2000, montre une nette réduction (Figure 1). En passant de la période 1960-65 à la
période 1995-2000 cette durée tend vers la baisse. Elle est à passée d’environ 180 jours au
cours de la période 1960-65 a 110 jours pendant la période 1995-2000. Ce changement est
ressenti par les agriculteurs clé cette région puisqu’ils cultivent de plus en plus des céréales a
cycle plus court comme Forge par exemple qui s'adapte mieux à ce nouvel environnement.
Ce décalage et rétrécissement de la longueur de la période de croissance dans le temps, s’il
est confirmé dans cette région et dans d’autres zones d’agriculture pluviale au Maroc,
suppose des adaptations nécessaires au niveau des techniques culturales (dates de semis,
cycles des variétés, etc.).
Figure 1: Diminution de la longueur de la période de croissance in Khouribga en raison du
changement climatique, illustrée par la comparaison des périodes 1960-65 et 1995-2000
6. 6
Dans la région de la Chaouia, l’évaluation du degré de sévérité’ de la sécheresse a été
analysée en utilisant l'Indice de Précipitations Standardisé calculé à partir d’une série
pluviométrique de 34 années (1970 à 2004). On constate que pendant les cinq dernières
années l’IPS est positif pendant la période Octobre-décembre indiquant des débuts de
campagne humides. I1 est par contre négatif pendant la période ]anvier—Mars indiquant
des déficits pluviométriques en milieu des cycles. L’analyse de l’IPS au niveau de la région de
la Chaouia montre que cette région a tendance à recevoir, pendant les cinq dernières
années, plus de pluie pendant la période des semailles entre octobre et décembre et moins
de pluie pendant la période critique pour la croissance et développement des grandes
cultures entre janvier et mars (Figure 2). Cette tendance, si elle est confirmée dans cette
région, suppose des adaptations des agriculteurs en matière de choix des cultures et de
l’époque de leur installation. Dans cette région, L'IPS a enregistré ses valeurs les plus faibles
pendant les périodes octobre - décembre 1974 (-3,57) et janvier - mars 2000 (-2,3), les plus
élevés pendant les périodes janvier - mars 1979 (+1,78) et janvier — mars 1996 (+1,68).
Figure 2: Indice clé Précipitation Standardisé pour les périodes d’0ctobre à décembre et janvier i
mars dans la Chaouia
Au niveau de l’oriental, l’évaluation du degré de sévérité de la sécheresse a été analysée en
utilisant l’Indice de Précipitation Standardisé calculé à partir d’une série pluviométrique de
69 années à la station de Taourirt. L’IPS, calculées pour les périodes septembre à mai entre
1932 5 2000, présente des valeurs négatives dans 46 % des situations (Figure 3). A partir de
1990 les années sèches deviennent plus fréquentes. Depuis 1990 les valeurs de l’IPS sont
toujours négatives indiquant que la sécheresse s’installe dans cette région. Les sécheresses
les plus sévères ont été connues pendant cette période. L’Indice de Précipitation Standardisé
a atteint sa valeur la plus faible (—2.3) pendant les années 1998 et 2000.
7. 7
Des sécheresses sévères ont été aussi enregistrées dans cette région pendant les années
1945, 1946, 1956, 1966, 1970, 1978, 1983, 1993 et 2000.
Figure 3: Indice de Précipitation Standardisé de septembre à mai dans la région de Taourirt
L’indice de Précipitation Standardisé a été corrélé au rendement grain moyen du blé tendre
dans la région de la Chaouia (Figure 4). Les valeurs de cet indice, enregistrées pendant les
vingt dernières années, pendant les périodes janvier a mars expliquent 81 % de la variation
du rendement du blé tendre dans cette région.
Figure 4: Relation entre l’Indice de Précipitation Standardisé et le rendement du blé tendre dans la
Chaouia
Cet indice pourrait être un bon outil de prédiction des rendements des céréales au niveau
des régions semi—arides marocaines. Dès le mois de mars les valeurs de l’IPS pourraient
nous indiquer les niveaux de rendements du blé attendus. Ceci permettra une meilleure
planification de la commercialisation ou de l’importation des céréales.
8. 8
IMPACT SUR LA VOCATION AGRICOLE DES TERRES
PLUVIALES :
La vocation agricole des terres à l’agriculture en zones pluviales a été déterminée sur la base
clé critères climatiques et pédologiques selon la méthodologie standard de la FAO qui a été
publiée en 1976. Cette méthodologie permet d’évaluer les potentialités et les limites des
ressources en terres pour le développement agricole. Elle consiste à établir, pour chaque
espèce culturale, des classes d’aptitude des terres à l’agriculture selon le double critère
climatique et pédologique. On part de l’hypothèse que l’aptitude des terres va être modifie
sous l’effet des changements climatiques. Les projections climatiques sur le Maroc indiquent
que l’aridité va progressivement augmenter en raison de la diminution de la pluviométrie et
de l’augmentation de la température. ll faut garder à l’esprit que les modèles climatiques
prédisent mieux les moyennes que les valeurs extrêmes. Cela veut dire que, si en moyenne
l’aridité va augmenter, certaines années peuvent malgré tout être sporadiquement très
pluvieuses. Actuellement, la carte de vocation pédoclimatiques des terres agricoles pluviales
au niveau national indique que 4 % seulement de la superficie du pays a une aptitude très
élevée pour la culture du blé dur, 12 % de la superficie à aptitude modérée, 25 % à faible
aptitude et S9 % est considérée inapte à la culture du blé dur (Figure 5). Dans le cas du
scenario de changement climatique AIB en 2050"’, le Maroc aura 71 % de sa superficie
inapte à la culture du blé dur, 30 % à faible aptitude, 7 % à aptitude modérée et 2 %
seulement à aptitude élevée pour cette culture. Les projections climatiques futures lancent
donc un grand défi aux généticiens et agronomes qui doivent concevoir dès à présent des
solutions d’atténuation des effets de ces changements climatiques.
Figure 5: Impact des changements climatiques sur la vocation agricole des terres. Agriculture
pluviale, scenario AIB
9. 9
Conclusion
Le changement climatique se manifeste déjà au Maroc sous la forme de sécheresses
agricoles récurrentes depuis le début des années 80. Le pays a connu une sécheresse toutes
les trois années durant le XX° siècle. L’agriculture céréalière qui est dominante au Maroc
reste à la merci de l’aléa climatique. Ce phénomène est de mieux en mieux caractérisé grâce
au développement d’0utils et d’appr0ches agro-météorologiques. L’institut National de la
recherche Agronomique a entrepris des études prospectives pour quantifier les impacts des
changements climatiques futures sur l’agriculture marocaine. Il ressort que ces changements
climatiques vont se traduire par une augmentation de l’aridité et une diminution de la
capacité des terres à être cultivées. Cependant, l’adaptation aux changements climatiques
est possible et elle passe obligatoirement par le progrès technologique (amélioration des
rendements agricoles en conditions arides et semi-arides), l’irrigation (gestion de l’eau au
niveau de la parcelle agricole, du bassin versant et de la région) et l’utilisation des terres
selon leur vocation agricole.