Le programme du festival « Villes & Toiles » 2014.
Jeemix-strasbourg_20150728
1. STRASBOURG
Q MARDI 28 JUILLET 2015 40
F12-LST 07
I
nutile de démonter la scène
place Kléber. Après le con-
cert de la Chouc’ dimanche
soir, le collectif « Pour ne
pas oublier Charlie » monte sur
l’estrade le lendemain.
L’avant-dernière performance
des « Voix de la liberté » dans
leur tournée estivale a rassem-
blé des milliers de personnes sur
la place hier soir. « Distribuer
des piqûres de rappel pour ne
jamais oublier Charlie », précise
Jean-Pierre Schlagg, l’un des or-
ganisateurs du collectif et de la
tournée, célèbre chanteur de la
région. « Ils ont essayé de nous
réduire au silence, ils n’ont obte-
nu qu’une minute. »
Une quarantaine d’artistes alsa-
ciens ont donné une superbe
prestation musicale et citoyen-
ne, teintée d’humour grâce à la
présence de deux caricaturistes,
Daniel Depoutot et Laurent Sal-
les.
Il est 20 heures lorsque le pre-
mier dessin est projeté sur un
écran géant à droite de la scène.
Une caricature des Beatles qui
laisse présager quel sera le pre-
mier titre chanté. All you need is
love est interprété en plusieurs
langues, le dialecte alsacien
étant mis à l’honneur pendant le
concert.
Résiste de France Gall, Purple
Rain de Prince, Superstition de
Stevie Wonder, les chansons
choisies évoquent les thèmes de
la liberté, de la tolérance, du
métissage et du vivre ensemble.
La petite douzaine de chanteurs
et le chœur mené par Damien
Schubert alternent entre des
morceaux enthousiastes, et des
mélodies plus émouvantes com-
me Le monde est stone ou Shir
lashalom interprété en yiddish.
Jean-Pierre Schlagg n’hésite pas
à enchaîner les blagues pour fai-
re de ce concert un moment
agréable malgré l’ombre du dra-
me de Charlie Hebdo survenu
sept mois plus tôt. « Si le dessin
est une cible, le crayon sera no-
tre arme », assène-t-il avant de
remercier les deux caricaturistes
qui dessinent en temps réel sous
les caméras.
La caricature savoureuse d’un
Strauss-Kahn « visionnaire » sur
la chanson Quand les hommes
vivront d’amour de Félix Leclerc,
provoque des éclats de rire.
« Papa Schlagg, notre père spiri-
tuel à tous », s’enthousiasme un
chanteur. Une impression parta-
gée lorsqu’on aperçoit l’artiste
entamer Knockin on Heaven’s
Door, en Bob Dylan alsacien, af-
fublé d’un bandana rouge. RHÉLÈNE GULLY
Q Un nouveau concert aura lieu le
dimanche 27 septembre à la
Montagne Verte à 15 h.
Des voix impressionnantes qui ont su interpréter les titres en plusieurs langues.
PHOTOS DNA- MARC ROLLMANN
Hiersoir,lesvoixdequaranteartistesalsaciensontrésonnésurlaplaceKléber.Unconcertdessinégratuitetoriginaloùdes
caricaturistesontinterprétéleschansonsàleurmanière.« Lesvoixdelaliberté »aprouvélesoutienindéfectibleàCharlie.
STRASBOURG Tournée des Voix de la liberté
LeconcertdeCharlie
Jean-Pierre Schlagg, « père spirituel » du collectif.
STRASBOURG Start-up Jeemix
Ils réinventent le juke-box
DIX MILLE EUROS pour réin-
venter le jukebox. La start-up
strasbourgeoise Jeemix est
l’une des lauréates du prix Pé-
pite 2015. Le ministère de l’En-
seignement supérieur et de la
Recherche a conçu cette récom-
pense pour encourager et inci-
ter l’esprit d’entreprendre des
jeunes étudiants français de 18
à 30 ans. Joffrey Charbonnier,
Matthieu Bruetschy, Matthieu
Lutz, Alan Zanatta et Alexan-
der Steiner n’ont pas encore
25ans et leur jeune entreprise
Jeemix s’est distinguée parmi
un millier de startups en lice.
Une application intuitive
L’ambition ? La création d’une
application pour smartphones
permettant aux clients d’un
bar, d’une boîte ou d’un restau-
rant de choisir l’atmosphère
musicale qu’ils désirent.
« Nous voulions offrir un servi-
ce public de musique en strea-
ming, de sonoriser un espace
public en favorisant une inte-
raction entre les DJ et les
clients, ou simplement de lais-
ser les clients gérer la musique
s’il n’y a pas de DJs », révèle
Joffrey Charbonnier, président
de Jeemix et étudiant en écono-
mie et gestion à la faculté de
Strasbourg.
« L’important était de rendre
l’application simple à utiliser,
ergonomique et intuitive. »
Pour l’instant, l’application est
développée principalement
pour les boîtes de nuit. En voici
le principe.
Lorsqu’un client arrive dans un
club, il se connecte à l’applica-
tion Jeemix. Le DJ de la soirée a
au préalable créé une liste de
chansons que les clients peu-
vent consulter sur leurs télé-
phones. Ces derniers votent
pour leurs morceaux favoris.
Sur l’ordinateur du DJ, les sug-
gestions qu’il a faites apparais-
sent avec le nombre de votes
qu’elles obtiennent en temps
réel. « Le DJ reste maître de
l’événement puisque c’est lui
qui définit la liste de morceaux
et fournit la base musicale
qu’il envoie aux clients. On res-
pecte sa créativité et son uni-
vers », précise le président de
la jeune entreprise.
Point de contact
entre clients, DJs
et gérants de club
Le service Jeemix présente
d’autres avantages considéra-
bles.
Pour l’artiste, Jeemix est un
vrai outil de statistiques. Le DJ
peut constater quel titre est le
plus apprécié en fonction de
l’endroit, de la population, etc.
Aussi, la base de données de-
vient utile pour les gérants des
établissements où ont lieu les
événements. Ils bénéficient
d’un référencement des artis-
tes sur l’application qui favori-
se une mise en relation entre
les deux. Lorsqu’un patron de
club désire trouver un artiste
pour un événement spécifique,
il n’aura qu’à regarder les diffé-
rents Djs qui ont un compte sur
Jeemix. Enfin, en s’abonnant à
l’application, les patrons peu-
vent mettre à jour leurs événe-
ments et les promouvoir.
Les coulisses de Jeemix
L’origine de l’astucieuse start-
up est une simple anecdote. En
janvier 2014, deux des cinq as-
sociés de Jeemix participaient
à une soirée du Café des anges.
Les étudiants ont rêvé à cet
instant avoir une télécomman-
de pour gérer la musique. Quel-
ques recherches pour vérifier
que rien n’existait dans ce do-
maine, et dès septembre 2014,
la start-up est créée. Le capital
de départ est seulement de
1000euros récoltés sur leurs
fonds personnels. Le quintet
d’étudiants a un profil plutôt
business, avec des étudiants en
économie gestion, en compta-
bilité et en école de commerce.
Alan est le développeur infor-
matique, étudiant à Epitech
Strasbourg. En septembre pro-
chain, les cinq jeunes hommes
ont décidé de prendre une an-
née de césure pour se consa-
crer pleinement à l’entreprise.
Jeemix, une marque
avant tout
Le « Jeemix Student Trophy » a
eu lieu en octobre 2014. La
compétition entre cinq jeunes
DJs venant d’écoles de Stras-
bourg donne une belle impul-
sion à la start-up en la faisant
connaître dans le milieu étu-
diant. « Nous avons utilisé la
rivalité entre les établisse-
ments pour inciter les étu-
diants à venir supporter le DJ
qui représentait leur école »,
confie Joffrey.
Près de 800 personnes sont
venues à la Salamandre où se
tenait la soirée. Depuis, l’un
des DJ dont la performance a
été appréciée est devenu un
artiste régulier du club. Un
autre a bénéficié de cours gra-
tuits à l’école de DJ de Stras-
bourg.
Le succès indiscutable du « Jee-
mix Student Trophy » a con-
vaincu les cinq entrepreneurs
d’organiser une seconde édi-
tion en octobre 2015. Et cette
fois-ci, la compétition aura lieu
dans cinq villes : Strasbourg,
Nancy, Paris, Toulouse et Bor-
deaux. « L’objectif était vrai-
ment de faire connaître Jeemix
comme une vraie marque. »
Au « Jeemix Student Trophy »,
l’application utilisée est une
version distincte de celle ima-
ginée par la start-up, puisqu’el-
le ne sert qu’à voter pour son DJ
préféré. La sortie de Jeemix est
prévue pour la rentrée univer-
sitaire 2015. La promesse
d’une nouvelle expérience. RHÉLÈNE GULLY
Q www.jeemix.com
Q Facebook : Jeemix
Joffrey Charbonnier, président et fondateur de Jeemix, start-up strasbourgeoise, et Alexandre
Steiner. PHOTO DNA – LAURENT RÉA
L’entreprise strasbourgeoise
Jeemix est lauréate du prix
Pépite 2015 et obtient une
somme de 10000euros pour
développer une application
qui réinvente le juke-box à
l’ère du smart-phone et du
tout digital.
Lexique
Célèbre dans les années
1940 jusqu’en 1970, parti-
culièrement aux États-Unis,
un jukebox est une machi-
ne installée dans un espa-
ce public diffusant une
musique pré-enregistrée
après avoir introduit une
pièce de monnaie.
Une start-up est une jeune
entreprise. Le terme an-
glais signifie « qui démar-
re ». Cette entreprise con-
çoit souvent des nouvelles
technologies ou services
qui créent des nouveaux
besoins.
Une application pour
smartphones est un logi-
ciel disponible sur les télé-
phones portables dotés
d’un réseau internet et
d’un système d’exploita-
tion sophistiqué.
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