1. Voilà presque dix ans qu’Hervé
Hoornaert s’accrochait au
gouvernail de la brasserie le
Cap Horn, place des Héros. Un
soir, après avoir rencontré
l’ancien patron de l’hôtel
d’Angleterre, Hervé a annoncé
à sa femme qu’il rachetait un
hôtel quatre étoiles. La
semaine prochaine, le rêve
deviendra réalité. Visite guidée.
PAR SAMUEL COGEZ
arras@lavoixdunord.fr
PHOTOS PASCAL BONNIERE
On n’ouvre pas d’hôtel sans cas-
ser... des os ! Mercredi, Renelle,
l’épouse d’Hervé Hoornaert, a fini
aux urgences de l’hôpital après
qu’un meuble lui est tombé sur l’or-
teil gauche. Mais hier, claudicante,
elle était de retour pour fignoler les
derniers détails. C’est que le travail
ne manque pas quand on reprend
un hôtel quatre étoiles.
« Un jour, j’ai rencontré Jean Hon-
vault, il cherchait un repreneur, re-
late Hervé Hoornaert, 46 ans.
C’est un des plus beaux établisse-
ments d’Arras, du coup je l’ai visité
plusieurs fois. J’ai eu un coup de
cœur. D’autant que l’hôtel est idéa-
lement placé (devant la gare,
NDLR) et qu’il a de bonnes perspecti-
ves d’avenir avec le Louvre-Lens.
En plus, il n’y avait presque rien
à faire. Et M. Honvault a été très pa-
tient avec moi ». Un coup de cœur
partagé par son épouse : « Un soir,
il m’a dit qu’il allait racheter un hô-
tel quatre étoiles. Je lui ai dit : “T’es
fou !” Mais je suis venue voir, et je
suis tombée sous le charme ».
Depuis mai, Hervé Hornaert ne mé-
nage pas ses efforts. D’autant qu’il
relance le restaurant de l’hôtel,
fermé il y a plusieurs années. Il
s’appellera le Saint James. Cin-
quante couverts, une carte aborda-
ble (menus de 16 € à 24 €) et
une carte des vins et des alcools
fournie. « On a embauché deux cuis-
tots en passant par Pôle Emploi,
deux femmes de chambre, deux ser-
veuses, une réceptionniste, détaille
Hervé, qui dort mal depuis quel-
ques semaines, la date de passage
de flambeau approchant. Je voulais
faire travailler des Arrageois. Le
plus dur est de former une équipe ».
Depuis mercredi, les cuistots sont
aux fourneaux, histoire de se rôder
avant la réouverture, prévue en dé-
but de semaine prochaine. Il fau-
dra être prêt, surtout si l’on reçoit
des clients comme Jane Birkin,
Marc Lavoine, Geneviève de Fonte-
nay, Bertrand Tavernier ou Ro-
land Courbis, comme l’a fait l’hôtel
par le passé.
Bien sûr, il y a des contretemps.
Des fournisseurs en retard, avec les
intempéries, des orteils qui cassent,
des ampoules à changer ici et là
dans les dix-neuf chambres de l’hô-
tel. Au fil des semaines, le patron
compte modifier des détails par-ci
par-là (mobilier, nappes…) Mais la
perspective de relever ce nouveau
challenge excite beaucoup Hervé
Hoornaert, dont le cap s’est consi-
dérablement élargi. ᔡ
Hervé Hoornaert relève un nouveau défi
en reprenant l’illustre hôtel d’Angleterre
« Un soir, il m’a dit qu’il
allait racheter un hôtel
quatre étoiles. Je lui ai
dit : “T’es fou !” »
DANS LES COULISSES
Pour Hervé Hoornaert, la priorité reste que les gens soient bien reçus. : « Ils doivent prendre du bon temps, qu’ils soient au Cap Horn ou à l’hôtel ».
La décoration de l’hôtel n’a guère changé avec le changement de pa-
tron. L’ensemble reste « so british », comme de nombreux clients. L’hôtel compte dix-neuf chambres, dont trois suites, dans ce que furent les locaux du Commonwealth.
10 ARRAS
LA VOIX DU NORD
VENDREDI 31 DÉCEMBRE 2010
ET SAMEDI 1er
JANVIER 2011
3215.