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;
olyculteur à Voisenon (Seine-
et-Marne), Franck Fournier a
ouvert une cueillette de fraises
et petits pois en juin 2006. Au fil
des ans, la gamme de fruits rouges et de
légumes s’est étoffée et depuis quatre
ans, une boutique de produits du terroir
est ouverte. En parallèle à ce dévelop-
pement, l’exploitant, appuyé par son
épouse Bénédicte, a instauré un véri-
table plan de communication pour sa
structure. La création d’un site Internet
en fait alors partie intégrante.
« Afin de se faire connaître localement,
la cueillette est référencée sur différents
sites, mais avec mon logiciel de factures,
j’ai eu la possibilité de créer facilement
mon propre site Web. Les mises à jour
sont faciles. Avec le recul, j’ai un seul
regret:cen’estpasunsitecommercial»,
explique le jeune agriculteur, pour qui le
monde des nouvelles technologies n’est
pas inconnu puisqu’il travaillait chez
Isagri avant de s’installer.
3,'+24,'$54,)5,4'*607.,'
-.'827'9.'4,:;+
Horaires, accès, histoire de la cueillette,
produits à cueillir en fonction de la
date… dans un premier temps, le site
Internet de Voisenon se limitait à des
informations générales. Concernant
sa clientèle, une communication plus
ciblée lui est envoyée régulièrement par
mailings — environ neuf cents adresses
référencées.
Mais depuis quelque temps, une nou-
velle étape a été franchie. Le site offre la
possibilité de commander de la viande,
des œufs et des yaourts et, en saison,
des paniers de légumes. « Nous avons
ainsiunedemandepréciseduclient.Lui
est assuré de voir sa commande servie.
De notre côté, l’organisation et la ges-
tion des stocks sont facilitées », précise
Franck Fournier.
Autrepossibilitéofferteparlesite:poser
des questions en ligne. Cette rubrique
est souvent utilisée par de nouveaux
clients ou des prospects. Les questions
portent sur les modes de production,
l’origine des produits de la boutique…
Ce sont rarement des demandes d’in-
formations pratiques. Selon l’agricul-
teur, « une question posée via Internet
demande une réponse rapide. Avec mon
épouse, dans la mesure du possible,
nous nous astreignons à y répondre
dans les 48 heures. » Et de poursuivre :
« Si l’on veut se démarquer des grandes
surfaces, nous devons personnaliser
notre relation. Cela doit se retranscrire
dans nos réponses — une quinzaine par
semaine. Mais c’est un autre métier que
producteur qui nécessite beaucoup de
temps. »
Actuellement, le site comptabilise une
centaine de consultations par jour en
saison (une soixantaine l’hiver alors
que seule la boutique ouvre une fois
par mois).
%5'1<,:25'6,)+'=-1,>00?
Quant à la présence de la cueillette de
Voisenon sur les réseaux sociaux, l’agri-
culteur y réfléchit. Courant février, il a
participé à une formation organisée
par le réseau Bienvenue à la ferme de
la chambre d’Agriculture de Seine-et-
Marne intitulée « Utiliser Internet et les
réseaux sociaux pour promouvoir son
activité d’accueil » — une formation sur
deux jours.
Son objectif : créer une page Facebook
pour toucher des clients plus jeunes et
faire vivre les mails et son site Internet
différemment. « On pourra ainsi renou-
veler notre clientèle, notre but étant
de faire vivre notre entreprise, la faire
croître, trouver de nouveaux clients et
conserver les anciens », conclut Franck
Fournier.
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!"# HORIZONS RÉGION - VENDREDI 25 AVRIL 2014
Horizons : Vous êtes un adepte incondition-
nel du réseau social Twitter que vous utilisez
plusieurs fois par jour. Quels intérêts y trou-
vez-vous ?
Christophe Hillairet : J’utilise en effet Twitter
quotidiennement et pour moi, cela est devenu un
véritable média à part entière. Outre l’utilisation
qu’en font les jeunes aujourd’hui en évoquant vie
privéeetvieprofessionnelle,jeconsidèreceréseau
social comme un véritable outil de communica-
tion, ainsi que comme une arme politique pour
adresser des messages et des positions.
Twitterestaussideplusenpluspriséparlemonde
professionnel. Selon moi, c’est un outil essentiel
de la communication. Et c’est beaucoup moins
intrusif qu’un SMS sur un téléphone. Sur Twit-
ter, on choisit d’aller voir ou pas et on décide du
moment auquel on veut le faire.
Quelle est votre méthode pour cultiver une
telle assiduité sur Twitter ?
Je suis insomniaque alors ça aide ! J’y passe
tous les soirs une à deux heures. Globalement,
je commence toujours par une revue de presse
sur Internet. Je me suis installé sur ma message-
rie des alertes Google avec des mots-clés : agri-
culture, Yvelines, Essonne, Val-d’Oise, nitrates,
pesticides, FDSEA... J’épluche les publications
du jour et quand le papier est bon, ou mauvais
d’ailleurs — et que cela me fait réagir — je publie
le lien et j’ajoute un commentaire.
Ces commentaires, justement. Sur Twitter, ils
demandent d’être courts, moins de 140 carac-
tères. Est-ce toujours facile d’exprimer votre
point de vue en si peu de mots ?
C’est un exercice très difficile et à la fois très inté-
ressant. On s’y fait à force de pratique. Dans le
cas d’une référence à un article, le but est d’ap-
porter une plus-value au lien avec un style plus
ou moins... directif. Je ne cherche pas à être dans
le politiquement correct, au contraire. Ce style de
commentaire très court est contraignant mais en
échange, il autorise à être lapidaire quand c’est
nécessaire. Quoi qu’il en soit, l’envoi de ces tweets
relève d’une stratégie millimétrée, particulière-
ment sur le plan politique.
Y a t-il un de ces tweets dont vous vous souve-
nez particulièrement ?
Je revendique l’utilisation de Twitter à des fins
politiques. J’évoquerai donc sans conteste un
fait récent à ce sujet. Début janvier, au moment
du débat sur la loi d’avenir agricole à l’assem-
blée nationale, notre députée yvelinoise Valérie
Pécresse est intervenue pour critiquer la politique
du gouvernement et demander la création d’un
fonds de modernisation des exploitations agri-
coles. Au cours de son exposé, elle s’est faite vio-
lemment railler par le ministre de l’Agriculture,
Stéphane Le Foll, qui a mis en cause ses connais-
sances agricoles. Aussitôt, j’ai utilisé Twitter pour
apporter mon soutien à Valérie Pécresse pour son
interventioncourageuseetj’aiécrit:«StéphaneLe
Foll n’a pas honte de stigmatiser Valérie Pécresse
sur le fonds agricole alors qu’il n’a rien fait pour
le périurbain !! » L’un est publiquement taclé et
l’autre, remercié pour son engagement. Cela a
engendré une réaction des intéressés.
Quels sont selon vous les écueils de l’utilisa-
tion de ces réseaux sociaux ?
Premièrement, que ce soit pour Twitter ou un
autre réseau social, comme Facebook, il faut bien
prêter attention à l’usage que l’on en fait. Ce n’est
pas un gadget et il faut être conscient de la puis-
sance et de la portée de l’outil. A mon avis, il est
important de bien séparer vie professionnelle et
vie privée et d’avoir deux comptes si nécessaire. A
ce sujet, je préfère d’ailleurs largement Twitter qui
aunevocationplusprofessionnellequeFacebook,
où l’on trouve désormais la vie, les vacances et les
soirées bien arrosées de tout le monde. Attention,
l’écueil est le même sur Twitter, un post d’ordre
professionnel, sérieux, sur un sujet grave, peut
rapidementêtredécrédibilisés’ilseretrouveàcôté
d’une photo de famille ou d’une soirée entre amis.
Autre remarque concernant Twitter et, dans mon
cas, l’utilisation professionnelle que j’en fais, je
veille toujours à balayer les informations les plus
diversespossibles.J’ai950abonnés.Parmieux,ily
a des agriculteurs, des acteurs du monde agricole,
mais aussi des politiques, des journalistes… et,
pour entretenir la relation, je veille à couvrir un
large spectre de sujets. Je fais en sorte de coller
aux aspirations du lectorat.
Vous êtes si convaincu par ce nouveau vecteur
de communication que vous projetez d’orga-
niser une formation « réseaux sociaux » pour
les agriculteurs. Racontez-nous.
Les trois-quarts des agriculteurs ne connais-
sent pas ou en tout cas n’utilisent pas Twitter
aujourd’hui. J’aimerais les encourager à s’y inté-
resser davantage car c’est un outil d’avenir de la
communication. A ma demande, les services de
la chambre d’Agriculture interdépartementale
de l’Ile-de-France travaillent sur une formation
« réseaux sociaux » qui sera prochainement pro-
posée aux agriculteurs qui le souhaitent. Le but
n’est pas de leur faire ouvrir un compte immédia-
tement mais au moins de leur montrer l’outil et de
leur donner toutes les cartes en main pour faire
du lobbying ou de la promotion.
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acebook ? Les Jeunes agri-
culteurs de Loir-et-Cher s’y
sont inscrits presque pour
rire. Virginie Delvaux, ins-
tallée à Méhers, responsable de
la communication au syndicat
jeune depuis 2012, se souvient :
« C’était un petit délire, on avait
des amis sur Facebook, on a
voulu voir l’importance qu’on
pouvait avoir. » Cyril Beautru,
son prédécesseur à la commu-
nication de JA 41, complète : «
On a vu les autres départements
faire, il y avait un effet de mode.
On s’est dit que c’était pas mal
d’essayer ce nouveau mode de
communication. »
Les jeunes ont créé le compte
« JA Blois » en mai 2010. Il rem-
porte alors un succès imprévu :
de nombreuses visites, de nom-
breux amis, rapidement.
Et pour cause : « C’est un mode
de communication accessible
pour les jeunes, plus attirant et
moins officiel qu’un mail : les
infos apparaissent directement
sur le mur d’actualité, elles sont
accompagnées de photos »,
explique Laurine Mottaz, anima-
trice de JA 41. Virginie illustre :
« C’est facile d’aller sur Facebook
avec le téléphone ! ». Elle avance
un autre atout : « Ça relie, ça per-
met aux jeunes de communiquer
ensemble. » Pour Laurine, faire
partie du réseau social est fédé-
rateur : « Par exemple, lors du
repas festif organisée par les JA
du canton de Droué, on a posté
une photo et un commentaire.
Tout de suite, beaucoup de gens
ont “aimé”, certains ont posté des
commentaires. Les cantons ont
une espèce de fierté car ce qu’ils
font est reconnu. » Facebook
est même économique : « Pour
communiquer, c’est moins cher
que La Poste ou la pub papier »,
ajoute-t-elle.
!"#$%%&'(&)(*+,&'-(
./0%(1(%"(*&23&
Facebook est une force, les JA
l’ont vite compris. Ils ont pour-
tant mis du temps à alimenter
régulièrement leur compte.
« Pendant deux ans, faute de
temps, on a un peu laissé le
compte de côté », note Virginie.
A l’époque, « JA Blois » annonce
surtout les grands événements
des Jeunes agriculteurs de Loir-
et-Cher : les finales de labour, les
manifestationsPapillesenfêteou
Noël à la ferme.
« On n’est au taquet que depuis
un an et demi », reprend Virginie.
Les informations sont publiées
plus régulièrement, le contenu
est plus diversifié. Cyril Beautru
commente : « On communique
sur toutes les activités de JA 41,
on partage des liens d’autres
départements, des informations
qui viennent de JA national, des
événements syndicaux ou poli-
tiques qui ont eu lieu au niveau
local, régional ou national. » Ceci
avec spontanéité : « On est sur un
événement, on prend une photo,
on l’envoie : ça permet d’être
vivant et direct », expose Laurine.
L’activité de JA 41 sur Facebook
connaît une autre évolution,
technique, celle-ci. Depuis début
2014, les jeunes syndicalistes
incitent les « amis » du compte
« JA Blois » à devenir « fans »
de la page « Jeunes agricul-
teurs Loir-et-Cher ». Pourquoi
privilégier la page au compte ?
« Les conditions générales de
Facebook indiquent qu’une per-
sonne morale, comme JA 41, n’a
pas le droit d’avoir de profil. Le
risque, c’est que Facebook sup-
prime notre compte ! », détaille
Laurine. La page Facebook a
ses avantages : « Il y a plus de
statistiques disponibles sur les
visiteurs de la page, on peut être
“fan” sans livrer d’informations
personnelles... » Et puis — et
c’est très utile pour les JA —, une
page peut être administrée par
plusieurs personnes. Pour l’ins-
tant, ce sont Laurine et Virginie
qui gèrent la page « Jeunes agri-
culteurs Loir-et-Cher ».
4/3#%53&),(
67$)*/23",$/)
Jérôme Givierge est l’un des
« fans » les plus actifs sur cette
page. Il travaille sur deux exploi-
tations agricoles de Loir-et-Cher
en tant qu’agent de remplace-
ment, il est aussi président de la
structure locale JA de Neung-sur-
Beuvron. Jérôme est « fan » de
la page depuis environ « un an
et demi, après en avoir entendu
parler par des amis ». Il l’utilise
comme complément d’informa-
tion, en plus des journaux agri-
coles«papier».Lesinformations
qui l’intéressent, ce sont surtout
« les actualités syndicales et les
événements à venir ». Laurine
liste:«AvecFacebook,nousnous
adressons aux adhérents pour les
informer et les mobiliser. Nous
essayons aussi de nous faire
connaître de potentiels adhé-
rents et de communiquer auprès
denospartenaires:organisations
professionnelles agricoles, col-
lectivités locales… ». Les Jeunes
agriculteurs de Loir-et-Cher ont
mis à profit leur présence sur
Facebook, ils envisagent main-
tenant des projets pour faire
encore mieux. Le premier sera
de « garder la page active », pour
Laurine. « Nous devrons essayer
d’avoir autant de fans sur la page
que d’amis sur le profil », pour-
suit Virginie.
Mi-avril, le compte rassemblait
1 025 « amis » et la page, 293
« fans ». Cyril annonce une autre
piste de travail : « La page Face-
book pourrait permettre de tou-
cher le grand public, le consom-
mateur moyen, en campagne
ou en ville. Dans la continuité
de notre événement Papilles en
fête, nous pourrions utiliser la
page pour faire la publicité des
producteurs locaux et inciter les
consommateurs à venir acheter
dans les fermes. »!"#$%&'"#(")%
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"
n peut dire de lui qu’il
incarne parfaitement la
« net generation », terme
anglais qui désigne
ces jeunes nés avec consoles,
ordinateurs et Internet dans
le berceau. Cependant Benja-
min Lirochon n’est pas un geek
comme les autres, certes il a sa
page Facebook, un compte Twit-
ter, il regarde les chaînes You-
tube, s’informe sur le réseau,
mais il est avant tout agriculteur,
installé à Villeau (Eure-et-Loir)
où il cultive céréales et légumes
industriels.
« J’adore l’informatique depuis
toujours », confirme le jeune
exploitant : « Aujourd’hui, j’uti-
lise surtout les réseaux sociaux
pour savoir ce que font mes
amis. Mais plus largement, je
me sers d’Internet pour me tenir
informé. Je consulte la météo,
les cours du marché, je peux
suivre l’actualité syndicale,
je vais sur les sites des construc-
teurs pour me documenter,
j’utilise des services comme
Farmstar, je reste en contact
avec ma coopérative, ma
banque… »
Mais le jeune agriculteur passe
aussi beaucoup de temps sur
son ordinateur pour gérer l'ex-
ploitation, sur le plan comptable
ou administratif bien sûr, mais
aussi sur le plan agronomique.
En effet, Benjamin Lirochon est
féru d'agriculture de précision.
Son souhait est de parvenir à
moduler ses doses, d'engrais et
autres intrants, de façon simple.
Il s'agit alors de faire communi-
quer deux mondes, des données,
comme des cartographies de ren-
dements d'un côté, et de l'autre,
des machines.
!"#$%&'"%()*'%+
',+(--'%%$)*'%
Aussi pour lui, ces liens, ces infor-
mations, ces outils d’aide à la
décision,deviennent-ilsindispen-
sables et doivent-ils être acces-
sibles au plus grand nombre :
« On ne peut plus se passer de
ces technologies. Or, au milieu
des parcelles — et c’est tout de
même là que nous passons le
plus de temps —, le réseau est
souvent défaillant. Plutôt que de
déployer la fibre optique à tra-
vers la plaine, on ferait mieux de
développer le réseau 4G qui offre
le même débit et coûte certaine-
ment moins cher. Ça nous ferait
avancer… » Dans le domaine
agricole, les outils d’aide à la
décision devraient s’imposer.
Selon Benjamin Lirochon, pour
qu’ilssoientpluslargementadop-
tés, il faudrait des formations :
« Si l’on veut exploiter ces logi-
ciels, il faut bien les connaître,
sinon on se lasse. Les concep-
teurs devraient maintenant
se rapprocher de leurs clients.
Il faudrait peut-être aussi que
les différents partenaires que
sont la chambre, les coopé-
ratives, les concessionnaires,
organisent des formations, voire
des groupes... » En atten-
dant, pour Benjamin Liro-
chon, le problème, c’est l'ava-
rie : « Finalement, on se sert
plus de ces outils au milieu
des champs qu’au bureau,
alors quand ça tombe en
panne, c’est un vrai souci. »
Décidément, quand on y a goûté,
on ne peut plus du tout s’en pas-
ser.! "#$%&!'()*+
!"#$%&'#()'*+,-+#.("/01+'2%#2(3(4'11"%5(675*"8"28)+'*9.(#"(0+5**%'2(015:(:"(0%::"*(;<=#2"*#"2>
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F/C(784GG5/C(H;4(/0(F4C/0=(<60:III
%
nmoinsd’unedizained’an-
nées, les réseaux sociaux
ont radicalement rebattu
les cartes de la communi-
cation personnelle et profession-
nelle. Un fait sociétal mué en fait
social que nul, aujourd’hui, ne
peut ignorer. Ainsi désormais,
les réseaux sociaux ne peuvent
plus être considérés comme une
mode ou un gadget mais doivent
être compris comme une com-
posante essentielle du mode de
communication de toute une
société. Les agriculteurs, bien
sûr, ne font pas bande à part
dans cette évolution et, si la pro-
portion générale d’internautes
inscrits sur les réseaux sociaux
continue de progresser (86 %
des internautes français décla-
raient en 2013 avoir un compte
sur au moins un réseau social),
le nombre « d’agrinautes »
fréquentant ces réseaux est
lui aussi en hausse constante
(42 % en 2013 contre 37 %
en 2011 — Observatoire des
réseaux sociaux 2013/Ifop).
9:+;+#'%+(<4$-6*,'64%+%8",+
%64+!",'4"',+-=(>6'+?864
Il faut dire que, contrairement à
une image encore parfois véhi-
culée par le grand public d’une
société agricole misonéiste voire
« has been », l’enquête Agrisur-
feur réalisée par BVA avec Isagri
témoignait en 2012 que 81 % des
agriculteurs utilisaient Inter-
net quotidiennement pour leur
métier. Et que, parmi ces 81 %,
38 % se connectaient une fois
par jour et 43 % plusieurs fois !
De quoi tordre le cou à certaines
idées reçues et faire, même, des
agriculteurs des professionnels
véritablement à la pointe de la
modernité et de l’innovation.
Mais bien sûr, il y a réseau social
et réseau social. Tous n’ont pas
la faveur de l’ensemble de la
profession, certains étant même
quelque peu boudés — ou peu
connus — des exploitants agri-
coles. Ainsi en 2010, l’enquête
« Agrinautes êtes-vous innova-
teurs ? » de la société NTIC Agri-
conseil montrait que 22 % des
agriculteurs utilisant les réseaux
sociaux étaient membres de
Facebook, 15 % de Copains
d’avant, 5 % de Trombi, 4 %
d’Agriavis, 2 % de Viadeo, et une
poignée seulement de RuralNet,
Twitter ou Agriculture convivia-
lité.
.'%+45%'(67+
@+(<4$A%8-$(67+B
RuralNet ? Agriculture convi-
vialité ? Kézako ? Eh bien, de
nouveaux réseaux sociaux, très
spécialisés, ont vu le jour ces der-
nières années, s’adressant tout
particulièrement aux acteurs de
l’agriculture.Agrilink,Pardessus-
lahaie, RuralNet ont ainsi déve-
loppé des plates-formes toutes
dédiées au monde agricole.
Pardessuslahaie, par exemple,
site créé par le réseau Trame,
explique, sur sa page de garde,
ses raisons d’être : « Nos métiers
d’agriculteurs et de salariés évo-
luent dans un monde qui bouge
vite. (…) L’agriculture est face à
de nouveaux défis. Internet va
nous aider à partager plus vite
et plus loin nos innovations. »
Quant à RuralNet, lancé par
Agrosup Dijon, il se veut vecteur
d’informations liées à des forma-
tions et à un esprit « communau-
taire ».
On le voit, qu’il s’agisse d’y cher-
cher des informations tech-
niques, d’y développer des rela-
tions de pairs ou de partager
des expériences communes,
l’évolution est bien à l’appro-
priation, par le monde agricole,
de ces réseaux sociaux qui ont
le vent en poupe.
On comprend dès lors que, dans
chaque département, chambres
d’Agriculture, syndicats FDSEA
ouJAdéveloppent,ontdéveloppé
ou pensent à développer qui une
page Facebook, qui un compte
Twitter qui, parfois en même
temps, un site Internet. Histoire
de répondre à la demande des
agriculteurs, bien sûr mais aussi,
de communiquer sur leurs pro-
jets et actions.
C’estleprincipe,niplusnimoins,
de l’offre et de la demande.
,-.))#!'"-)/0#1
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HORIZONS RÉGION - VENDREDI 25 AVRIL 2014! "#
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=
grifierté, voilà comment
les Québécois ont tra-
duit la tendance récente
de l’agriculture sur les
réseaux sociaux à l’étranger :
utiliser les réseaux comme porte-
voix de la défense du métier. En
anglais, ça donne « agriculture
advocacy » ; en français, ce serait
proche de « plaidoirie agricole ».
« En France, on a une utilisation
plus personnelle des réseaux.
Les Canadiens ou les Américains
vont parler plus ouvertement de
leur métier et de leurs valeurs »,
témoigne Yvonig le Mer, un
consultant spécialisé sur les
réseaux sociaux en agriculture.
Le journal irlandais Farmers
weekly a utilisé cette tendance
pour lancer fin 2013 un concours
d’autoportraitsdeseslecteurssur
leur ferme. Le succès a été tel
qu’un nouveau mot s’est formé,
le « felfie », en dérivant le selfie
(autoprotrait sur les réseaux)
et en lui intégrant l’apocope de
farmer. Ainsi, « farmer selfie »
devient « felfie ».
3-))2,'4,++
Parler de son métier et de ses
valeurs, c’est ce que fait Carrie
Mess à travers son blog, son
compte Facebook et son compte
Twitter. Le tout de façon cohé-
rente. Elle a repris la ferme des
parents de son mari dans le sud
du Wisconsin (Etats-Unis). Cent
vaches, ça occupe. Et puis sur-
tout, c’est une source d’histoires.
Alors en septembre 2011, elle
ouvre un blog pour les raconter
(dairycarrie.com). Au début, ce
n’est pas la volonté de se mettre
en avant qui la préoccupe. Loin
de là. Elle se présente elle-même
plutôt en mode low-fi : « Je suis
honnête, franche et j’ai sans
doute le plus petit filtre de l’hu-
manité entre mon cerveau et ma
parole. » Ce qui pourrait lui être
reprochévadevenirsonprincipal
atout. Sur son blog, elle parle de
ses vaches d’abord. Ensuite, on
passe à la vie de la ferme, puis
à sa vie à elle. Quatorze mille
personnes sont abonnées. Elle
poursuit sur un compte Twitter
(@DairyCarrie ; 5 500 abonnés),
une page Facebook (près de neuf
mille fans) et un compte Linke-
din. Certains articles vont bien
au-delà de ce cercle de fidèles.
Le 9 décembre, elle raconte com-
ment des animaux de son trou-
peau ont souffert et elle revient
sur ce qu’elle aurait dû faire
pour éviter ça (« sometimes we
are mean for our cows » — par-
fois,noussommesmédiocresaux
yeux de nos vaches). Trois cent
mille vues. Ce qui veut dire que
cette fille « honnête et franche »,
dans sa ferme des Grands lacs, a
un impact bien au-delà des fron-
tières du monde agricole ou de
ses sympathisants. Elle en a pris
conscience désormais et n’hésite
pas à le revendiquer : « Les fel-
fies aident les gens à comprendre
d’où vient leur nourriture », écrit-
elle en janvier 2014 dans son
blog, désormais hébergé par le
quotidien grand public anglais
The Guardian.
D’autres agriculteurs s’empa-
rent de ces outils de façon plus
consciente, plus militante.
56)21.78.),'9)0.:
Ryan Goodman habite le Mon-
tana (Etats-Unis) et travaille
pour une association de produc-
teurs. Il tient le blog « Agricul-
ture proud ». Traduisons par :
je suis fier d’être agriculteur. Il
prolonge sur tous les réseaux et
dispose même de sa chaîne You-
tube. Ici, pas question d’y aller en
douceur ; on est clairement dans
l’affirmation de la puissance agri-
cole. On entre là dans une pure
stratégie d’influence au service
des agriculteurs. Ryan Goodman
participe régulièrement au blog
sur l’alimentation de la chaîne
internationaledetélévisionCNN.
Ensuite, on peut aller encore plus
loin dans le militantisme. Res-
tons aux Etats-Unis. Direction
le Texas, cette fois. Ouvrons le
site www.farmersfight.org. C’est
un projet d’étudiants de l’uni-
versité qui consiste à imaginer
un monde sans agriculteur. La
réthorique n’est pas nouvelle
mais la forme est clairement
guerrière : la typographie mili-
taire, le casque de soldat agré-
menté d’un épi de blé. Et pour
la première fois, on affirme haut
et fort qu’on est ici pour plaider
pour l’agriculture (ag’ advocacy).
L’idée parsème le monde désor-
mais, avec une méthode qui
s’implante dans les pays anglo-
saxons et en Autriche : l’agchat.
«Cesontdesmomentsprivilégiés
dans la semaine durant lesquels
les agriculteurs discutent entre
eux,maispubliquementsurTwit-
ter, sur des sujets agricoles afin, à
la fois, de créer leur propre com-
munauté et d’être transparents
pour que tout le monde puisse
comprendre ce qu’ils font dans
les détails », explique Yvonig le
Mer.Pourl’instant,çan’existepas
encore en France. !"#$%&'()*
!"#$"%&#'"(&)**+#,&#-"../&#0&112#"%./(345./(&#,"61#4&#7/1(*61/6#895"51:;6/1<2#"#$.=1#,&#6&3>#?/44&#>"61@#8-"$53.&#,AB(."6<
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Les agriculteurs s'emparent des réseaux sociaux

  • 1. p!"#$%&'(")*"$++,$#)&*)&*&-$&&)#*!"#$%#p.,*/0*)&*1,!)2''3*!"#$&#p*45*,6#$!4+&)4#*!'55)!&7*!"#$' !"##$%&'(')*+,-./'+012-./ HORIZONS RÉGION - VENDREDI 25 AVRIL 2014! "# !"#$%"$#!!""#$%#&'()&#*!+,-.*!/-*&00*((*!*(!+,-.*!1$-(&2-*!+-!(*##$&#!3!4$&5*.$.6!7#)./8! 7$-#.&*#!)!/#''!5$.!5&(*!9.(*#.*(!+).5!0*!1-(!+*!/$::-.&2-*#!*(!+,&.;$#:*#!5*5!/0&*.(5!*(! %#$5%*/(5<!=->$-#+,?-&6!+*5!5*#@&/*5!5$.(!@*.-5!0*!/$:%0'(*#< &'()*++,-.)'/.*-(012(3*,4( 56789*3384(,-8(')/.7./6(':4.)*98 ; olyculteur à Voisenon (Seine- et-Marne), Franck Fournier a ouvert une cueillette de fraises et petits pois en juin 2006. Au fil des ans, la gamme de fruits rouges et de légumes s’est étoffée et depuis quatre ans, une boutique de produits du terroir est ouverte. En parallèle à ce dévelop- pement, l’exploitant, appuyé par son épouse Bénédicte, a instauré un véri- table plan de communication pour sa structure. La création d’un site Internet en fait alors partie intégrante. « Afin de se faire connaître localement, la cueillette est référencée sur différents sites, mais avec mon logiciel de factures, j’ai eu la possibilité de créer facilement mon propre site Web. Les mises à jour sont faciles. Avec le recul, j’ai un seul regret:cen’estpasunsitecommercial», explique le jeune agriculteur, pour qui le monde des nouvelles technologies n’est pas inconnu puisqu’il travaillait chez Isagri avant de s’installer. 3,'+24,'$54,)5,4'*607.,' -.'827'9.'4,:;+ Horaires, accès, histoire de la cueillette, produits à cueillir en fonction de la date… dans un premier temps, le site Internet de Voisenon se limitait à des informations générales. Concernant sa clientèle, une communication plus ciblée lui est envoyée régulièrement par mailings — environ neuf cents adresses référencées. Mais depuis quelque temps, une nou- velle étape a été franchie. Le site offre la possibilité de commander de la viande, des œufs et des yaourts et, en saison, des paniers de légumes. « Nous avons ainsiunedemandepréciseduclient.Lui est assuré de voir sa commande servie. De notre côté, l’organisation et la ges- tion des stocks sont facilitées », précise Franck Fournier. Autrepossibilitéofferteparlesite:poser des questions en ligne. Cette rubrique est souvent utilisée par de nouveaux clients ou des prospects. Les questions portent sur les modes de production, l’origine des produits de la boutique… Ce sont rarement des demandes d’in- formations pratiques. Selon l’agricul- teur, « une question posée via Internet demande une réponse rapide. Avec mon épouse, dans la mesure du possible, nous nous astreignons à y répondre dans les 48 heures. » Et de poursuivre : « Si l’on veut se démarquer des grandes surfaces, nous devons personnaliser notre relation. Cela doit se retranscrire dans nos réponses — une quinzaine par semaine. Mais c’est un autre métier que producteur qui nécessite beaucoup de temps. » Actuellement, le site comptabilise une centaine de consultations par jour en saison (une soixantaine l’hiver alors que seule la boutique ouvre une fois par mois). %5'1<,:25'6,)+'=-1,>00? Quant à la présence de la cueillette de Voisenon sur les réseaux sociaux, l’agri- culteur y réfléchit. Courant février, il a participé à une formation organisée par le réseau Bienvenue à la ferme de la chambre d’Agriculture de Seine-et- Marne intitulée « Utiliser Internet et les réseaux sociaux pour promouvoir son activité d’accueil » — une formation sur deux jours. Son objectif : créer une page Facebook pour toucher des clients plus jeunes et faire vivre les mails et son site Internet différemment. « On pourra ainsi renou- veler notre clientèle, notre but étant de faire vivre notre entreprise, la faire croître, trouver de nouveaux clients et conserver les anciens », conclut Franck Fournier. +,4#)5!)*6'48)&984(4$% ()*+,-)-.#/0-1*#23#4567*,7"#8!79+#/,#+*:,#;-:,7-,:#<0*#)447,#1,#-)06,=0>#+,76*?,+.#@7=-?A#@)07-*,7#,-6*+=B,#1,#?75,7#0-,#!=B,#@=?,C))A#+07#/=# ?0,*//,::," 8:;<=>?@;A*BC@*=DEC;D*FD* ;GH*@IJ:=D;;D=*E?@J*E@KC=D*FD* =<ILM<ILM<I*<C*N@=DOOO*FD*P*M?;* QDDI*RO*!D=J?@I;*K=<>>DSSDIJ* T*SG:U<L?J@<I*FD*SDC=;* ?NNDSS?J@<I;*V*$IJD=IDJA*Q@DI* ;W=A*>?@;*?C;;@A*DI*N?=J@LCS@D=A* SD;*QS<K;*<C*?CJ=D;*=:;D?CX* ;<L@?CX*VA*FG?CJ=D;*ID*YC=DIJ* NSC;*BCD*N?=*DCX*DJ*H*N?;;DIJ*SD* NSC;*LS?@=*FD*SDC=*JD>N;*V*S@Q=D* <C*N?;*VA*>?@;*ICS*ID*NDCJ* @KI<=D=*BCD*LD;*P*K=<;*><J;*R*E<IJ* F:;<=>?@;*N?=J@D*@IJ:K=?IJD*FC* U<L?QCS?@=DO*+?*YDCID*K:I:=?J@<I* ZF@JD*P*I?J@UD*R*L?=OOO*DSSD*D;J*I:D* ?UDL[*U@J*?UDL*L<>>D*<I*K=?IF@J* ?UDL*S?*J:S:U@;@<IO*5?JC=DSSD>DIJO* +D;*?K=@LCSJDC=;*;D*;<IJ*J=;* =?N@FD>DIJ*D>N?=:;*FD*LDJJD* JDLMI<S<K@DA*FG?Q<=F*N<C=*FD;* CJ@S@;?J@<I;*J=;*JDLMI@BCD;* DJ*<N:=?J@<IIDSSD;*V*L<C=;*DJ* >?=LM:;*DI*S@KIDA*?>:S@<=?J@<I;* FD*SDC=;*<CJ@S;*FD*J=?U?@SA*DJLO* ]?@;*F:;<=>?@;A*SG<CJ@S*?*J=<CU:* T*SDC=;*HDCX*V*L<>>D*T*J<C;* LDCX*;C;LDNJ@QSD;*FGP*@IESCD=* ;C=*R*V*CI*@IJ:=^J*;CNNS:>DIJ?@=D*_* L<>>CI@BCD=O*!<>>CI@BCD=*;C=* SDC=*>:J@D=A*;C=*SDC=*;?U<@=9E?@=DA* ;C=*SD;*:U:ID>DIJ;*BC@*;J=CLJC=DIJ* SDC=*:L<I<>@D*<C*SDC=*ND=>DJ* FGDIJ=D=*DI*L<IJ?LJ*?UDL*SD;* C=Q?@I;*_*L<>>CI@BCD=*N<C=*?K@=A* N<C=*P*@IESCD=*;C=*RO*)J*?CY<C=FGMC@A* K=`LDA*I<J?>>DIJA*?CX*=:;D?CX* ;<L@?CXA*SD;*?K=@LCSJDC=;*ID*;<IJ* NSC;*;DCS;*F?I;*SDC=*ED=>D*<C* F?I;*SDC=*LM?>N*_*@S;*N?=J@L@NDIJ*T* S?*>?=LMD*FC*><IFDO* 4I*F<;;@D=*FD*S?*=:F?LJ@<I*T* =DJ=<CUD=*DI*N?=?SSSD*DJ*DI*@>?KD;* ;C=*"<=@a<I;9JUOE=*DJ*DI*(81*;C= S?*N?KD*1?LDQ<<b*Fc"<=@a<I;O &8<(':4.),9/8,4<( <=8+3'48-/(58<(46<8',>(<*).',> www.horizons-tv.frwww.horizons-tv.fr ???? www.facebook.com/ horizons.reseau
  • 2. !"##$%&'(')*+,-./'+012-./ !"# HORIZONS RÉGION - VENDREDI 25 AVRIL 2014 Horizons : Vous êtes un adepte incondition- nel du réseau social Twitter que vous utilisez plusieurs fois par jour. Quels intérêts y trou- vez-vous ? Christophe Hillairet : J’utilise en effet Twitter quotidiennement et pour moi, cela est devenu un véritable média à part entière. Outre l’utilisation qu’en font les jeunes aujourd’hui en évoquant vie privéeetvieprofessionnelle,jeconsidèreceréseau social comme un véritable outil de communica- tion, ainsi que comme une arme politique pour adresser des messages et des positions. Twitterestaussideplusenpluspriséparlemonde professionnel. Selon moi, c’est un outil essentiel de la communication. Et c’est beaucoup moins intrusif qu’un SMS sur un téléphone. Sur Twit- ter, on choisit d’aller voir ou pas et on décide du moment auquel on veut le faire. Quelle est votre méthode pour cultiver une telle assiduité sur Twitter ? Je suis insomniaque alors ça aide ! J’y passe tous les soirs une à deux heures. Globalement, je commence toujours par une revue de presse sur Internet. Je me suis installé sur ma message- rie des alertes Google avec des mots-clés : agri- culture, Yvelines, Essonne, Val-d’Oise, nitrates, pesticides, FDSEA... J’épluche les publications du jour et quand le papier est bon, ou mauvais d’ailleurs — et que cela me fait réagir — je publie le lien et j’ajoute un commentaire. Ces commentaires, justement. Sur Twitter, ils demandent d’être courts, moins de 140 carac- tères. Est-ce toujours facile d’exprimer votre point de vue en si peu de mots ? C’est un exercice très difficile et à la fois très inté- ressant. On s’y fait à force de pratique. Dans le cas d’une référence à un article, le but est d’ap- porter une plus-value au lien avec un style plus ou moins... directif. Je ne cherche pas à être dans le politiquement correct, au contraire. Ce style de commentaire très court est contraignant mais en échange, il autorise à être lapidaire quand c’est nécessaire. Quoi qu’il en soit, l’envoi de ces tweets relève d’une stratégie millimétrée, particulière- ment sur le plan politique. Y a t-il un de ces tweets dont vous vous souve- nez particulièrement ? Je revendique l’utilisation de Twitter à des fins politiques. J’évoquerai donc sans conteste un fait récent à ce sujet. Début janvier, au moment du débat sur la loi d’avenir agricole à l’assem- blée nationale, notre députée yvelinoise Valérie Pécresse est intervenue pour critiquer la politique du gouvernement et demander la création d’un fonds de modernisation des exploitations agri- coles. Au cours de son exposé, elle s’est faite vio- lemment railler par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui a mis en cause ses connais- sances agricoles. Aussitôt, j’ai utilisé Twitter pour apporter mon soutien à Valérie Pécresse pour son interventioncourageuseetj’aiécrit:«StéphaneLe Foll n’a pas honte de stigmatiser Valérie Pécresse sur le fonds agricole alors qu’il n’a rien fait pour le périurbain !! » L’un est publiquement taclé et l’autre, remercié pour son engagement. Cela a engendré une réaction des intéressés. Quels sont selon vous les écueils de l’utilisa- tion de ces réseaux sociaux ? Premièrement, que ce soit pour Twitter ou un autre réseau social, comme Facebook, il faut bien prêter attention à l’usage que l’on en fait. Ce n’est pas un gadget et il faut être conscient de la puis- sance et de la portée de l’outil. A mon avis, il est important de bien séparer vie professionnelle et vie privée et d’avoir deux comptes si nécessaire. A ce sujet, je préfère d’ailleurs largement Twitter qui aunevocationplusprofessionnellequeFacebook, où l’on trouve désormais la vie, les vacances et les soirées bien arrosées de tout le monde. Attention, l’écueil est le même sur Twitter, un post d’ordre professionnel, sérieux, sur un sujet grave, peut rapidementêtredécrédibilisés’ilseretrouveàcôté d’une photo de famille ou d’une soirée entre amis. Autre remarque concernant Twitter et, dans mon cas, l’utilisation professionnelle que j’en fais, je veille toujours à balayer les informations les plus diversespossibles.J’ai950abonnés.Parmieux,ily a des agriculteurs, des acteurs du monde agricole, mais aussi des politiques, des journalistes… et, pour entretenir la relation, je veille à couvrir un large spectre de sujets. Je fais en sorte de coller aux aspirations du lectorat. Vous êtes si convaincu par ce nouveau vecteur de communication que vous projetez d’orga- niser une formation « réseaux sociaux » pour les agriculteurs. Racontez-nous. Les trois-quarts des agriculteurs ne connais- sent pas ou en tout cas n’utilisent pas Twitter aujourd’hui. J’aimerais les encourager à s’y inté- resser davantage car c’est un outil d’avenir de la communication. A ma demande, les services de la chambre d’Agriculture interdépartementale de l’Ile-de-France travaillent sur une formation « réseaux sociaux » qui sera prochainement pro- posée aux agriculteurs qui le souhaitent. Le but n’est pas de leur faire ouvrir un compte immédia- tement mais au moins de leur montrer l’outil et de leur donner toutes les cartes en main pour faire du lobbying ou de la promotion. !"#$"$%!#&'(&)**)%! 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  • 3. !"#$"%&'()*+#,-"#)%&./&"-&0'+"1223&4& #$&5&67,*)"&8&6"9"$#&2#-*,&6"&+2: 0;<=>??@!!""#$!%#&'#$!()*+,&-.#&*$!/#!"0+*1#.123#*!$#!$0'.!+'$,*+.$!$&*!4(,#5006!#'!7898:!"#!*;$#(&!$0,+(-!$<#$.! *;=;-;!&'!0&.+-!/#!,0>>&'+,(.+0'!#??+,(,#: 0 acebook ? Les Jeunes agri- culteurs de Loir-et-Cher s’y sont inscrits presque pour rire. Virginie Delvaux, ins- tallée à Méhers, responsable de la communication au syndicat jeune depuis 2012, se souvient : « C’était un petit délire, on avait des amis sur Facebook, on a voulu voir l’importance qu’on pouvait avoir. » Cyril Beautru, son prédécesseur à la commu- nication de JA 41, complète : « On a vu les autres départements faire, il y avait un effet de mode. On s’est dit que c’était pas mal d’essayer ce nouveau mode de communication. » Les jeunes ont créé le compte « JA Blois » en mai 2010. Il rem- porte alors un succès imprévu : de nombreuses visites, de nom- breux amis, rapidement. Et pour cause : « C’est un mode de communication accessible pour les jeunes, plus attirant et moins officiel qu’un mail : les infos apparaissent directement sur le mur d’actualité, elles sont accompagnées de photos », explique Laurine Mottaz, anima- trice de JA 41. Virginie illustre : « C’est facile d’aller sur Facebook avec le téléphone ! ». Elle avance un autre atout : « Ça relie, ça per- met aux jeunes de communiquer ensemble. » Pour Laurine, faire partie du réseau social est fédé- rateur : « Par exemple, lors du repas festif organisée par les JA du canton de Droué, on a posté une photo et un commentaire. Tout de suite, beaucoup de gens ont “aimé”, certains ont posté des commentaires. Les cantons ont une espèce de fierté car ce qu’ils font est reconnu. » Facebook est même économique : « Pour communiquer, c’est moins cher que La Poste ou la pub papier », ajoute-t-elle. !"#$%%&'(&)(*+,&'-( ./0%(1(%"(*&23& Facebook est une force, les JA l’ont vite compris. Ils ont pour- tant mis du temps à alimenter régulièrement leur compte. « Pendant deux ans, faute de temps, on a un peu laissé le compte de côté », note Virginie. A l’époque, « JA Blois » annonce surtout les grands événements des Jeunes agriculteurs de Loir- et-Cher : les finales de labour, les manifestationsPapillesenfêteou Noël à la ferme. « On n’est au taquet que depuis un an et demi », reprend Virginie. Les informations sont publiées plus régulièrement, le contenu est plus diversifié. Cyril Beautru commente : « On communique sur toutes les activités de JA 41, on partage des liens d’autres départements, des informations qui viennent de JA national, des événements syndicaux ou poli- tiques qui ont eu lieu au niveau local, régional ou national. » Ceci avec spontanéité : « On est sur un événement, on prend une photo, on l’envoie : ça permet d’être vivant et direct », expose Laurine. L’activité de JA 41 sur Facebook connaît une autre évolution, technique, celle-ci. Depuis début 2014, les jeunes syndicalistes incitent les « amis » du compte « JA Blois » à devenir « fans » de la page « Jeunes agricul- teurs Loir-et-Cher ». Pourquoi privilégier la page au compte ? « Les conditions générales de Facebook indiquent qu’une per- sonne morale, comme JA 41, n’a pas le droit d’avoir de profil. Le risque, c’est que Facebook sup- prime notre compte ! », détaille Laurine. La page Facebook a ses avantages : « Il y a plus de statistiques disponibles sur les visiteurs de la page, on peut être “fan” sans livrer d’informations personnelles... » Et puis — et c’est très utile pour les JA —, une page peut être administrée par plusieurs personnes. Pour l’ins- tant, ce sont Laurine et Virginie qui gèrent la page « Jeunes agri- culteurs Loir-et-Cher ». 4/3#%53&),( 67$)*/23",$/) Jérôme Givierge est l’un des « fans » les plus actifs sur cette page. Il travaille sur deux exploi- tations agricoles de Loir-et-Cher en tant qu’agent de remplace- ment, il est aussi président de la structure locale JA de Neung-sur- Beuvron. Jérôme est « fan » de la page depuis environ « un an et demi, après en avoir entendu parler par des amis ». Il l’utilise comme complément d’informa- tion, en plus des journaux agri- coles«papier».Lesinformations qui l’intéressent, ce sont surtout « les actualités syndicales et les événements à venir ». Laurine liste:«AvecFacebook,nousnous adressons aux adhérents pour les informer et les mobiliser. Nous essayons aussi de nous faire connaître de potentiels adhé- rents et de communiquer auprès denospartenaires:organisations professionnelles agricoles, col- lectivités locales… ». Les Jeunes agriculteurs de Loir-et-Cher ont mis à profit leur présence sur Facebook, ils envisagent main- tenant des projets pour faire encore mieux. Le premier sera de « garder la page active », pour Laurine. « Nous devrons essayer d’avoir autant de fans sur la page que d’amis sur le profil », pour- suit Virginie. Mi-avril, le compte rassemblait 1 025 « amis » et la page, 293 « fans ». Cyril annonce une autre piste de travail : « La page Face- book pourrait permettre de tou- cher le grand public, le consom- mateur moyen, en campagne ou en ville. Dans la continuité de notre événement Papilles en fête, nous pourrions utiliser la page pour faire la publicité des producteurs locaux et inciter les consommateurs à venir acheter dans les fermes. »!"#$%&'"#(")% !"#$"%&'"()"'(*)%'"&)+",(-%.//0" 1%2)3&")$"($"%'"1%43"56"%7283*)%" 93+:3$3%";%8<()76"-=(+:>%"1)"1/&&3%+" -/44)$3-('3/$"?"@A"BCD EF+38"G%()'+)6"+%&2/$&(.8%"1%"8("-/4H 4)$3-('3/$"?"@A"BC"1%"IJJK"?"IJCC6" ($$/$-%"L"!"M/)&"2/)++3/$&")'383&%+"8(" 2(:%",(-%.//0"2/)+"N(3+%"8("2).83-3'>" 1%&"2+/1)-'%)+&"8/-()7D"5 @>+O4%"P3<3%+:%6"!"N($"5"1%"8("2(:%" ,(-%.//0"1%"@A"BC6"8Q)'383&%"-/44%" -/428>4%$'"1Q3$N/+4('3/$D 89::;<=(>(25'&"?@('/A$"?@ HORIZONS RÉGION - VENDREDI 25 AVRIL 2014! "# R%&"@%)$%&"(:+3-)8'%)+&" 1%"R/3+H%'HE=%+" <%)8%$'":(+1%+"(-'3<%" 8%)+"2(:%",(-%.//06"+3-=%" 1%"2+S&"1%"'+/3&"-%$'&"!"N($&"5D ././
  • 4. !"#$%&&%'()%*+!"&",-%'!!""#$%#!#&'()*+,%+!*%-+,((.!/!0*((#,$!12$3#4#+45)*367!8#%9,:*%!5*3);<)%!#-+!',--*)%%.! =>*%?)3:,+*@$#!#+!=#!%)$A#((#-!+#;<%)()B*#-7!+,%+!')$3!-#-!()*-*3-!@$#!')$3!-)%!,;+*A*+.!'3)?#--*)%%#((#C! ./012340(&45678609(2:547;<=/;5(7600/7=> " n peut dire de lui qu’il incarne parfaitement la « net generation », terme anglais qui désigne ces jeunes nés avec consoles, ordinateurs et Internet dans le berceau. Cependant Benja- min Lirochon n’est pas un geek comme les autres, certes il a sa page Facebook, un compte Twit- ter, il regarde les chaînes You- tube, s’informe sur le réseau, mais il est avant tout agriculteur, installé à Villeau (Eure-et-Loir) où il cultive céréales et légumes industriels. « J’adore l’informatique depuis toujours », confirme le jeune exploitant : « Aujourd’hui, j’uti- lise surtout les réseaux sociaux pour savoir ce que font mes amis. Mais plus largement, je me sers d’Internet pour me tenir informé. Je consulte la météo, les cours du marché, je peux suivre l’actualité syndicale, je vais sur les sites des construc- teurs pour me documenter, j’utilise des services comme Farmstar, je reste en contact avec ma coopérative, ma banque… » Mais le jeune agriculteur passe aussi beaucoup de temps sur son ordinateur pour gérer l'ex- ploitation, sur le plan comptable ou administratif bien sûr, mais aussi sur le plan agronomique. En effet, Benjamin Lirochon est féru d'agriculture de précision. Son souhait est de parvenir à moduler ses doses, d'engrais et autres intrants, de façon simple. Il s'agit alors de faire communi- quer deux mondes, des données, comme des cartographies de ren- dements d'un côté, et de l'autre, des machines. !"#$%&'"%()*'%+ ',+(--'%%$)*'% Aussi pour lui, ces liens, ces infor- mations, ces outils d’aide à la décision,deviennent-ilsindispen- sables et doivent-ils être acces- sibles au plus grand nombre : « On ne peut plus se passer de ces technologies. Or, au milieu des parcelles — et c’est tout de même là que nous passons le plus de temps —, le réseau est souvent défaillant. Plutôt que de déployer la fibre optique à tra- vers la plaine, on ferait mieux de développer le réseau 4G qui offre le même débit et coûte certaine- ment moins cher. Ça nous ferait avancer… » Dans le domaine agricole, les outils d’aide à la décision devraient s’imposer. Selon Benjamin Lirochon, pour qu’ilssoientpluslargementadop- tés, il faudrait des formations : « Si l’on veut exploiter ces logi- ciels, il faut bien les connaître, sinon on se lasse. Les concep- teurs devraient maintenant se rapprocher de leurs clients. Il faudrait peut-être aussi que les différents partenaires que sont la chambre, les coopé- ratives, les concessionnaires, organisent des formations, voire des groupes... » En atten- dant, pour Benjamin Liro- chon, le problème, c’est l'ava- rie : « Finalement, on se sert plus de ces outils au milieu des champs qu’au bureau, alors quand ça tombe en panne, c’est un vrai souci. » Décidément, quand on y a goûté, on ne peut plus du tout s’en pas- ser.! "#$%&!'()*+ !"#$%&'#()'*+,-+#.("/01+'2%#2(3(4'11"%5(675*"8"28)+'*9.(#"(0+5**%'2(015:(:"(0%::"*(;<=#2"*#"2> ./00!12+3+45%'(67+%8-$(67 HORIZONS RÉGION - VENDREDI 25 AVRIL 2014! "# ?@?@ ')A)-')-B#%'(!"D($-*#$3-!.+$=#-!-)%+!-)3+*#-!,%,(E-,%+!(F*:',;+!=#-!3.-#,$&!-);*,$&!-$3!(,!-);*.+.CCC!#+!-$3!(#! :)%=#!,B3*;)(#C A:547;<=/;5C(/=(5>C/2;D(C6742;D(E( F/C(784GG5/C(H;4(/0(F4C/0=(<60:III % nmoinsd’unedizained’an- nées, les réseaux sociaux ont radicalement rebattu les cartes de la communi- cation personnelle et profession- nelle. Un fait sociétal mué en fait social que nul, aujourd’hui, ne peut ignorer. Ainsi désormais, les réseaux sociaux ne peuvent plus être considérés comme une mode ou un gadget mais doivent être compris comme une com- posante essentielle du mode de communication de toute une société. Les agriculteurs, bien sûr, ne font pas bande à part dans cette évolution et, si la pro- portion générale d’internautes inscrits sur les réseaux sociaux continue de progresser (86 % des internautes français décla- raient en 2013 avoir un compte sur au moins un réseau social), le nombre « d’agrinautes » fréquentant ces réseaux est lui aussi en hausse constante (42 % en 2013 contre 37 % en 2011 — Observatoire des réseaux sociaux 2013/Ifop). 9:+;+#'%+(<4$-6*,'64%+%8",+ %64+!",'4"',+-=(>6'+?864 Il faut dire que, contrairement à une image encore parfois véhi- culée par le grand public d’une société agricole misonéiste voire « has been », l’enquête Agrisur- feur réalisée par BVA avec Isagri témoignait en 2012 que 81 % des agriculteurs utilisaient Inter- net quotidiennement pour leur métier. Et que, parmi ces 81 %, 38 % se connectaient une fois par jour et 43 % plusieurs fois ! De quoi tordre le cou à certaines idées reçues et faire, même, des agriculteurs des professionnels véritablement à la pointe de la modernité et de l’innovation. Mais bien sûr, il y a réseau social et réseau social. Tous n’ont pas la faveur de l’ensemble de la profession, certains étant même quelque peu boudés — ou peu connus — des exploitants agri- coles. Ainsi en 2010, l’enquête « Agrinautes êtes-vous innova- teurs ? » de la société NTIC Agri- conseil montrait que 22 % des agriculteurs utilisant les réseaux sociaux étaient membres de Facebook, 15 % de Copains d’avant, 5 % de Trombi, 4 % d’Agriavis, 2 % de Viadeo, et une poignée seulement de RuralNet, Twitter ou Agriculture convivia- lité. .'%+45%'(67+ @+(<4$A%8-$(67+B RuralNet ? Agriculture convi- vialité ? Kézako ? Eh bien, de nouveaux réseaux sociaux, très spécialisés, ont vu le jour ces der- nières années, s’adressant tout particulièrement aux acteurs de l’agriculture.Agrilink,Pardessus- lahaie, RuralNet ont ainsi déve- loppé des plates-formes toutes dédiées au monde agricole. Pardessuslahaie, par exemple, site créé par le réseau Trame, explique, sur sa page de garde, ses raisons d’être : « Nos métiers d’agriculteurs et de salariés évo- luent dans un monde qui bouge vite. (…) L’agriculture est face à de nouveaux défis. Internet va nous aider à partager plus vite et plus loin nos innovations. » Quant à RuralNet, lancé par Agrosup Dijon, il se veut vecteur d’informations liées à des forma- tions et à un esprit « communau- taire ». On le voit, qu’il s’agisse d’y cher- cher des informations tech- niques, d’y développer des rela- tions de pairs ou de partager des expériences communes, l’évolution est bien à l’appro- priation, par le monde agricole, de ces réseaux sociaux qui ont le vent en poupe. On comprend dès lors que, dans chaque département, chambres d’Agriculture, syndicats FDSEA ouJAdéveloppent,ontdéveloppé ou pensent à développer qui une page Facebook, qui un compte Twitter qui, parfois en même temps, un site Internet. Histoire de répondre à la demande des agriculteurs, bien sûr mais aussi, de communiquer sur leurs pro- jets et actions. C’estleprincipe,niplusnimoins, de l’offre et de la demande. ,-.))#!'"-)/0#1
  • 5. !"##$%&'(')*+,-./'+012-./ HORIZONS RÉGION - VENDREDI 25 AVRIL 2014! "# !"#$%&'()*+',"#+-"'%-+(./"-012(./" 1033+"40'&+5602/"7+"#$(*'21.#&.'+ 89:;<9=:8>9=?"! !"#$%&'$%(")$%"#*&+,$"-+#$.%&'$%"*/012&3'2/$%$4'5("/'#3%6'$%+230&$%(+2/%1&"5'/%&'2/%70'/38%+2% /8(+#6/'%"2%68$0/%6'%3/"#$("/'#1'%62%*/"#6%(29&01%3+23%'#%7"0$"#3%(/'2:'%6'%(86"*+*0'; = grifierté, voilà comment les Québécois ont tra- duit la tendance récente de l’agriculture sur les réseaux sociaux à l’étranger : utiliser les réseaux comme porte- voix de la défense du métier. En anglais, ça donne « agriculture advocacy » ; en français, ce serait proche de « plaidoirie agricole ». « En France, on a une utilisation plus personnelle des réseaux. Les Canadiens ou les Américains vont parler plus ouvertement de leur métier et de leurs valeurs », témoigne Yvonig le Mer, un consultant spécialisé sur les réseaux sociaux en agriculture. Le journal irlandais Farmers weekly a utilisé cette tendance pour lancer fin 2013 un concours d’autoportraitsdeseslecteurssur leur ferme. Le succès a été tel qu’un nouveau mot s’est formé, le « felfie », en dérivant le selfie (autoprotrait sur les réseaux) et en lui intégrant l’apocope de farmer. Ainsi, « farmer selfie » devient « felfie ». 3-))2,'4,++ Parler de son métier et de ses valeurs, c’est ce que fait Carrie Mess à travers son blog, son compte Facebook et son compte Twitter. Le tout de façon cohé- rente. Elle a repris la ferme des parents de son mari dans le sud du Wisconsin (Etats-Unis). Cent vaches, ça occupe. Et puis sur- tout, c’est une source d’histoires. Alors en septembre 2011, elle ouvre un blog pour les raconter (dairycarrie.com). Au début, ce n’est pas la volonté de se mettre en avant qui la préoccupe. Loin de là. Elle se présente elle-même plutôt en mode low-fi : « Je suis honnête, franche et j’ai sans doute le plus petit filtre de l’hu- manité entre mon cerveau et ma parole. » Ce qui pourrait lui être reprochévadevenirsonprincipal atout. Sur son blog, elle parle de ses vaches d’abord. Ensuite, on passe à la vie de la ferme, puis à sa vie à elle. Quatorze mille personnes sont abonnées. Elle poursuit sur un compte Twitter (@DairyCarrie ; 5 500 abonnés), une page Facebook (près de neuf mille fans) et un compte Linke- din. Certains articles vont bien au-delà de ce cercle de fidèles. Le 9 décembre, elle raconte com- ment des animaux de son trou- peau ont souffert et elle revient sur ce qu’elle aurait dû faire pour éviter ça (« sometimes we are mean for our cows » — par- fois,noussommesmédiocresaux yeux de nos vaches). Trois cent mille vues. Ce qui veut dire que cette fille « honnête et franche », dans sa ferme des Grands lacs, a un impact bien au-delà des fron- tières du monde agricole ou de ses sympathisants. Elle en a pris conscience désormais et n’hésite pas à le revendiquer : « Les fel- fies aident les gens à comprendre d’où vient leur nourriture », écrit- elle en janvier 2014 dans son blog, désormais hébergé par le quotidien grand public anglais The Guardian. D’autres agriculteurs s’empa- rent de ces outils de façon plus consciente, plus militante. 56)21.78.),'9)0.: Ryan Goodman habite le Mon- tana (Etats-Unis) et travaille pour une association de produc- teurs. Il tient le blog « Agricul- ture proud ». Traduisons par : je suis fier d’être agriculteur. Il prolonge sur tous les réseaux et dispose même de sa chaîne You- tube. Ici, pas question d’y aller en douceur ; on est clairement dans l’affirmation de la puissance agri- cole. On entre là dans une pure stratégie d’influence au service des agriculteurs. Ryan Goodman participe régulièrement au blog sur l’alimentation de la chaîne internationaledetélévisionCNN. Ensuite, on peut aller encore plus loin dans le militantisme. Res- tons aux Etats-Unis. Direction le Texas, cette fois. Ouvrons le site www.farmersfight.org. C’est un projet d’étudiants de l’uni- versité qui consiste à imaginer un monde sans agriculteur. La réthorique n’est pas nouvelle mais la forme est clairement guerrière : la typographie mili- taire, le casque de soldat agré- menté d’un épi de blé. Et pour la première fois, on affirme haut et fort qu’on est ici pour plaider pour l’agriculture (ag’ advocacy). L’idée parsème le monde désor- mais, avec une méthode qui s’implante dans les pays anglo- saxons et en Autriche : l’agchat. «Cesontdesmomentsprivilégiés dans la semaine durant lesquels les agriculteurs discutent entre eux,maispubliquementsurTwit- ter, sur des sujets agricoles afin, à la fois, de créer leur propre com- munauté et d’être transparents pour que tout le monde puisse comprendre ce qu’ils font dans les détails », explique Yvonig le Mer.Pourl’instant,çan’existepas encore en France. !"#$%&'()* !"#$"%&#'"(&)**+#,&#-"../&#0&112#"%./(345./(&#,"61#4&#7/1(*61/6#895"51:;6/1<2#"#$.=1#,&#6&3>#?/44&#>"61@#8-"$53.&#,AB(."6< '/&.#,AC5.&#"%./(345&3.#D#(A&15#4&#6*?#,3#)4*%#,&#4A"?B./("/6#EF"6#G**,?"6#8H#I%./(3453.&#$.*3,#J<#K3/#&65.&#,"61#36&#$3.&# 15."5B%/&#,A/6>43&6(&#"3#1&.L/(&#,&1#"%./(345&3.1@ ML*6/%#4&#0&.#,/./%&#36&#"%&6(&#1$B(/"4/1B&#,"61#4&1#.B1&"3N#1*(/"3N#$*3.# 4O"%./(3453.&#&5#4OB(*6*?/&#4*("4&@