1. LA VOIX DU NORD LUNDI 18 MAI 201514 Arrageois
4215.
PAR JULIEN LECHEVESTRIER
arras@lavoixdunord.fr
ANZIN-SAINT-AUBIN.
1Un déménagement
à brouettes
« C’était fin juin 1995, dé-
clare Henri Vignolle, directeur de
1983 à 2003, qui s’en rappelle
comme si c’était hier. Le déména-
gement à brouettes a marqué de
nombreuses générations. » D’Ar-
ras à Anzin-Saint-Aubin, les
élèves avaient symboliquement
défilé dans cent trente-cinq
brouettes et en fanfare.
2Pourquoi Anzin ?
Rue des Louez-Dieu, en
plein centre d’Arras, le bâti-
ment, qui date d’avant la Révolu-
tion, était devenu trop petit pour
le collège. « En 1983, nous
avions 310 élèves pour finir à plus
de 800 en 1995 dans le lieu où se
trouvent aujourd’hui la mater-
nelle et la primaire de Saint-Jo-
seph. » La concurrence a joué
aussi. « Il y avait de nombreux
collèges (privés et publics) à Ar-
ras, on a fait le pari d’aller en péri-
phérie. Un moment, on a voulu
s’installer à Sainte-Catherine.
Mais avec André Bouzigues, on a
eu un problème autour de la loca-
tion des terrains de sport. Philippe
Salomé, alors maire anzinois, a dit
banco. » Les cinq hectares de ter-
rain ont pesé dans le choix final
de l’installation. Un site (« on
était tout seul dans une sorte de
grand terrain vague à l’époque »)
qui a permis au collège de se
construire un petit campus (en-
vié de beaucoup) au fil des an-
nées en misant sur la culture (la
chorale Évasion) et le sport no-
tamment. « Aujourd’hui, nous
sommes près de mille. On s’est
beaucoup inspiré du modèle alle-
mand scolaire avec les enfants qui
choisissent une dominante dès la
cinquième. On nous prend pour le
collège des bobos mais il a fallu
vingt ans pour en arriver là », af-
firme Jean-Pierre Julien, le direc-
teur actuel.
3Trente millions de francs
à l’époque
« On est arrivé, on n’avait
plus rien dans les poches ! », sourit
Henri Vignolle. En 95, le franc
était toujours là et ce tout nou-
veau collège en avait coûté la ba-
gatelle de 30 millions. « À
l’époque, on faisait même de la
pub en mettant des autocollants
sur les voitures : “L’école, c’est la
vie. Le collège est une fête… Les
Louez-Dieu.” Quand on y repense,
cela a été une superbe aventure. Ce
n’est pas tous les jours que l’on
construit un collège ! » Une aven-
ture poursuivie par Jean-Claude
Valembois et Jean-Pierre Julien
(depuis 2007).
4Des baptêmes
pour les vingt ans
Lors des portes ouvertes en
avril, le collège a marqué le coup
pour cet anniversaire. La salle de
sports porte le nom d’Henri Vi-
gnolle et l’amphithéâtre celui de
Jean-Claude Valembois. Mais pas
de trace des brouettes…
Henri Vignolle, directeur lors du déménagement en 1995, et Jean-Pierre Julien, l’actuel, posent devant l’établissement privé qui compte aujourd’hui près de mille élèves à Anzin-Saint-Aubin.
IIll yy aa vviinnggtt aannss,, uunn ddéémméénnaaggeemmeenntt
eenn bbrroouueetttteess dd’’AArrrraass àà AAnnzziinn
Il y a vingt ans en 1995,
le collège des
Louez-Dieu quittait le
centre d’Arras pour
Anzin-Saint--Aubin.
Retour sur ce
déménagement avec le
directeur de l’époque,
Henri Vignolle et
Jean-Pierre Julien,
l’actuel.
SUR LAVOIXDUNORD.FR
Retrouvez l’article
de l’époque dans « La Voix
du Nord » sur le portail local
de notre site Internet.
On nous prend
pour le collège des bobos
mais il a fallu vingt ans
pour arriver jusque-là.
JEAN-PIERRE JULIEN