1. Franco Calgary & Sud de l'Alberta - Avril 2015 - www.lefranco.ab.ca10
par Suzanne
de Courville Nicol
Suzanneàlapage
C’est avec grand plaisir que j’ai
l’honneur de vous présenter mon
étoile du mois d’avril, madame
CarmelDespins-Klassen.
L’histoire des racines fran-
cophones de la ville
de Calgary prend sa
juste place depuis
les dernières
années. Le fait
que la ville de
Calgary soit
née en fran-
çais dès 1872 se fait
connaître de plus
en plus. Il est aussi
impressionnantd’apprendre
qu’unedespremièresfamilles
francophonesàs’établiriciesttou-
jours parmi nous, bien enracinée,
très active et toujours grandis-
sante.
Quelle merveilleuse histoire de
succès pour cette famille de fiers
pionniersfrancophones!
Carmel Despins-Klassen est
une femme de tête et de cœur
admirable et multi-talentueuse.
Ancienne professeure d’école,
elle est écrivaine auto-publiée
de poésie et d’histoires courtes,
pianiste accomplie et peintre de
tableaux pittoresques. Tout le
monde est d’ailleurs bienvenu au
vernissaged’uneexpositiondeses
récentes peintures le samedi 25
avril de 10h à 16h à St.Peter’s An-
glican Church (905-75 ave. S.W. à
Calgary).
NéeàCalgaryen1933dans
le district de Cliff Bungalow-
Mission et mariée
depuis 1967, Carmel
Despins-Klassen
est mère de
quatre garçons
et grand-mère de
onze petits-en-
fants. Toujours
active et en pleine
forme, on ne la croi-
rait jamais octogé-
naire!
Ses parents Jules Despins
et Adeliska Roy sont originaires
de Sainte-Anne-de-la-Pérade au
Québec. « Mon père est arrivé à
Calgary en 1911 à l’âge de 19 ans
et travaillait comme peintre avec
ses deux frères qui étaient char-
pentiers»,expliquenotreétoile.
On apprend que l’homme d’af-
faireextraordinairedevintproprié-
taire de six magasins sur la 4e
rue
sud-ouest, dans le quartier Mis-
sion, anciennement Rouleauville,
ainsi que propriétaire de Despins
Hardware, la première quincail-
lerieàouvrirsesportesàCalgary.
Ilfautsoulignerquec’estlenom
de cette quincaillerie qui a incité
le professeur Robert M. Stamp à
écrire l’article historique “French
and Catholic”, l’histoire essentiel-
lement inconnue des racines fran-
cophones de Calgary. Publié en
1980danslarevueCalgaryMaga-
zine – car le Calgary Herald n’en
voulait pas –, cet article a heu-
reusement fait couler beaucoup
d’encredepuis.
« J’avais quatre frères aînés qui
ontcommencél’écoleàHolyAn-
gels School sur Cliff Street à Cliff
Bungalow, se souvent Carmel.
Comme il n’y avait pas d’écoles
francophones à Calgary, nos
parents nous ont placés dans des
pensionnatsfrançais,moichezles
Soeurs Grises à Legal pour deux
ans et cinq ans chez les Soeurs
de l’Assomption à leur Académie
Assomption à Edmonton ; et mes
frèresauCollègeSt.Jean.»
« Pour mes études post-se-
condaires, j’ai suivi deux ans à la
Faculté d’Éducation à l’Université
de Calgary et deux ans à l’Univer-
sité de l’Alberta pour mon bac-
calauréat en éducation. J’ai fait
ma maîtrise ès arts à l’Université
Laval de Québec avec un stage à
la Sorbonne et écrit ma thèse sur
lesthèmesdel’oeuvredeFélixLe-
clercen1966»,raconteCarmel.
« Professeure de classes bilin-
gues à St. Paul et ensuite à Cal-
gary durant 32 ans, j’ai enseigné
Étoile du mois
Mme Carmel Despins-Klassen
à St Mary’s Bilingual High School
aux élèves de la première classe
de finissants du premier système
bilingue à Calgary », ajoute-t-elle
avecfierté.
En 1967 le Dr. Rudy Klassen
gagne le coeur de Carmel et le
couple heureux s’estime béni
par l’arrivée de quatre fils – Roy,
Vincent,PauletPatrick–aucours
des années. Tous bilingues voire
trilingues, ils sont fiers parents
d’enfantsbilingues.
Bénévole de longue date, Car-
mel confie : « J’ai enseigné des
classes de français aux enfants
de Sainte-Famille pendant quatre
ou cinq ans avec Mme Clémen-
tine Durant et d’autres bénévoles
chaque samedi avant qu’on ait
desécolesbilinguesàCalgary.J’ai
chanté avec la Chorale Voix des
Rocheuses pendant 32 ans et sié-
gé au conseil paroissial de l’église
Sainte-Famille, été membre des
Dames de la Sainte-Famille,
membreduCAdelaSociétéfran-
co-canadiennedeCalgarydurant
neuf ans et j’ai participé au travail
de recherche et à la rédaction du
livre Des Voix du Passé publié
en 1995. »
Intronisée à l’Ordre des Sages
Ilseraitdifficiledenepassesen-
tirenvacancesdanscebelendroit
qu’est le Centre communautaire
Marlborough Park, qui se trouve
dans le parc du même nom à
Calgary, étendu sur 18 hectares.
Le camp de vacances du Centre
d’accueil des nouveaux arrivants
francophones(CANAF)yaeulieu
pendant la semaine de relâche,
soit les 24, 25 et 26 mars. 24 en-
fants de 6 à 12 ans ont participé.
Ils provenaient de différents coins
de la ville mais tous avaient en
commun un milieu familial fran-
cophone dont les origines sont
étrangères.
Sur place, les enfants ont
beaucoup de choix d’activi-
tés ! D’abord, il y a le « quartier
général » du camp dans ce grand
gymnaseoùl’onpratiquedesjeux
de toutes sortes. On y fait aussi du
bricolageetilyamêmeunespace
où l’on peut faire de la cuisine en
groupe ! À l’extérieur, de grands
espaces verts se prêtent à la dé-
couvertepuisàlachasseautrésor.
On retrouve sentiers, terrains de
jeux, tables à pique-nique et ter-
rainsde« foot ».
Tout en ayant un certain de-
gré d’autonomie, les enfants
s’amusent toujours en groupe et
avec de l’encadrement. Comme
le dit Olivier Dellapina, respon-
sable des camps et des ateliers au
CANAF, « la sécurité, c’est n°1 ! ».
Cela fait deux ans qu’il s’occupe
des camps de vacances du CA-
NAF,quiontdébutéen2011.
Ce camp de printemps fait par-
tie d’un trio avec le camp d’hiver
du temps de Noël et, bien sûr,
le camp d’été avec ses deux se-
mainesenjuilletetdeuxsemaines
en août. Grâce à une subvention
de Citoyenneté et immigration
Canada,cecamp-cienparticulier
était gratuit pour les parents, sauf
pour la nourriture que les enfants
apportaientdelamaison.
« Ilyadesjeunesquireviennent
d’un camp à l’autre, puis d’année
enannée. »Commel’expliqueM.
Dellapina, ces jeunes acceptent
bien d’accueillir les nouveaux ve-
nus et de faciliter leur intégration.
Cette petite responsabilisation fait
partie des notions que l’on valo-
rise au camp, soit « le partage et
le respect ». Tout ça donne une
« ambiance très sympathique »,
où le sentiment d’appartenance à
la communauté francophone est
« automatique ». S’il arrive parfois
quedesenfantsconversentenan-
glais entre eux, on n’a pas de mal
àlesencourageràs’exprimerdans
« lalanguedecheznous ».
Donc l’idée, pour les enfants,
c’est de se faire des amis, de
s’amuser, de se défouler, d’être
en vacances quoi ! Aux dires de
M. Dellapina, « ils rentrent à la
maison fatigués, mais c’est de la
bonnefatigue! »
Avecl’étéquiapproche,plusde
renseignements au sujet du pro-
chain camp de vacances du CA-
NAF sont disponibles en consul-
tant le site web canaf-calgary.ca,
en composant le (403) 532-6334
ou encore via les écoles franco-
phonesdeCalgary.
MarcCouture
24 jeunes au camp de
printemps du CANAF
de l’Association canadienne-fran-
çaisedel’Alberta(ACFA)en1994,
Carmel Klassen ne cesse de don-
ner d’elle-même et de contribuer
au développement et à l’épa-
nouissement de la francophonie
delavilledeCalgary.
Le Fonds Famille-Klassen-Des-
pins a pour objectif de soutenir
« les services paroissiaux en fran-
çais à Calgary (prioritairement à
la Paroisse Ste-Famille) et l’éduca-
tion francophone à Calgary». Le
fonds fut établi sous l’égide de la
Fondation franco-albertaine, une
fondationcommunautairequiap-
puie les philanthropes souhaitant
avoirunimpactpositifsurledéve-
loppement de la francophonie en
Alberta, notamment en adminis-
trant des fonds de dotation et un
programmedebourses.
Chapeau à Mme Carmel Des-
pins-Klassen et à cette famille de
francophonesengagés.
Photo : courtoisie Dany Côté