1. “Une bonne école pour chaque enfant”
Dirk Jacobs (Institut de Sociologie, ULB)
http://germe.ulb.ac.be
Twitter: @DirkJacobs71
2. Niveaux de compétence en lecture
Les étudiants qui n’atteignent pas le
niveau de base en lecture (niveau 2)
manquent des savoirs-faire essentiels,
nécessaires pour une participation
efficace et productive à la société
(OECD 2012, 11)
•
13.4% des étudiants de la
Communauté flamande
n’atteignent pas le second
niveau.
•
23.3% des étudiants de la
Fédération WallonieBruxelles n’atteignent pas ce
niveau.
3. Performance en lecture c. niveau socio-économique
La pente des droites traversant le
nuage de points indique l'importance
de la liaison entre l'origine socioéconomique et la réussite scolaire.
•
Les élèves issus d’un milieu
plus favorisé ont une nette
tendance à obtenir de
meilleurs résultats en lecture
que les élèves issus d’un
milieu défavorisé.
•
La corrélation entre l’origine
socio-économique et les
résultats en lecture est plus
importante en Fédération
Wallonie-Bruxelles qu'en
Communauté flamande.
4. Variance expliquée contre performances moyennes
•
Inefficace
Equitable
Efficace
Equitable
La Finlande et le Canada
présentent des résultats dont
la moyenne est élevés mais
faiblement liés avec l’origine
socio-économique.
Il est possible d’être efficace
et équitable.
•
•
Inefficace
Inéquitable
Efficace
Inéquitable
La Communauté flamande
fait partie des systèmes les
plus efficaces mais présente
également un déterminisme
socio-économique important.
La Fédération WallonieBruxelles est à la fois peu
efficace et très inéquitable
5. Ecarts de performances entre écoles
Entre les
écoles
La proportion de la variance qui est
attribuable aux écoles peut être
interprétée comme l’inégale
répartition, entre les écoles, des
élèves (du point de vue de leurs
performances en lecture) ou comme
l’importance des différences entre
écoles en termes de performances
moyennes.
•
•
Au sein des
écoles
En Finlande, nous
observons de faibles
différences de performances
entre écoles.
Les deux Communautés
belges sont caractérisées
par une proportion importante
de la variance qui est
attribuable au niveau des
écoles.
Les écoles présentent des
performances très
différentes.
Notes de l'éditeur
PISA répartit les élèves en six niveaux de performances. Ceux qui n’atteignent pas le deuxième niveau sont les élèves qui « manquent des compétences essentielles nécessaires pour participer de manière efficace et productive à la société. » (OECD, 2010, pp.12) Nous voyons dans la figure 2 que, parmi les pays riches, la Fédération Wallonie-Bruxelles est l’un des systèmes où la proportion d’élèves qui n’atteignent pas ce niveau est la plus élevée. Environ 23 % des élèves sont ainsi considérés comme ne disposant pas des compétences nécessaires pour participer de manière efficace et productive à la société. Nous pouvons constater que la Finlande parvient à la fois à assurer les meilleures performances scolaires et à limiter la proportion d’élèves qui réalisent des scores inacceptables (8,1 % n’atteignent pas le niveau deux).
Notre système parvient-il à assurer une certaine équité ? À nouveau, nous ne pouvons que répondre par la négative. La figure est l’illustration de la variance des résultats en lecture expliquée par une variable unique : l’Indice de statut économique, social et culturel (qui synthétise l’information issue de trois sources, à savoir le plus haut niveau d’occupation des parents, le plus haut niveau d’éducation des parents et les possessions domestiques). Plus ce pourcentage est élevé, plus la réussite scolaire des élèves d’un système est liée à leur origine socio-économique. Notre fédération est, parmi les pays riches, la grande gagnante puisqu’elle affiche une variance expliquée de 23 %, c’est-à-dire la proportion la plus importante parmi les systèmes sélectionnés. Plus qu’ailleurs, la position socio-économique des parents prédit les résultats des enfants.
La Finlande prouve qu’on peut parfaitement combiner excellence et équité. Notre Fédération, par contre, est le mauvais élève de la classe puisqu’elle est à la fois inefficace et inéquitable.Les systèmes scolaires peuvent être différemment catégorisés (Mons, 2007) : le modèle de l’intégration individualisée (Danemark, Finlande et Suède), de l’intégration à la carte (Canada, Etats-Unis et Royaume-Uni), de l’intégration uniforme (Espagne, France, Grèce, Italie et Portugal) ou de séparation (Allemagne, Autriche, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas). Il est intéressant de noter l’importance du système scolaire dans la production des différences de performances : les systèmes unifiés (tronc commun long, classes hétérogènes, etc.), à savoir les deux premiers modèles, obtiennent de meilleurs résultats sur le plan de l’égalité des chances que les systèmes différenciés (programmes différents par type d’école, recours important au redoublement, etc.) (Jacobs, 2012, pp.7).
Il est possible de diviser la distribution des résultats en lecture selon qu’ils sont imputables aux individus ou à leur appartenance à une école. On observe que plus de 50 % de la variance des résultats de la Fédération se trouve au niveau des écoles. Autrement dit, notre système est constitué d’écoles aux performances très diverses mais dont les populations sont homogènes. À nouveau, une telle configuration n’est pas inéluctable puisque la Finlande, par exemple, affiche une ségrégation plus faible et des écoles similaires mais hétérogènes.