1. ? Tendance L’EXPRESS - L’IMPARTIAL / MERCREDI 31 DÉCEMBRE 2008
LE STYLE DE…
Parlons chiffons avec
la snowboardeuse Mellie Francon
Casque or et habit perroquet, nues ultra-flashies. Un choix
la Chaux-de-Fonnière illumine dicté en grande partie par le «Cela m’arrive de
les pistes de Coupe du
monde. A la ville, la
sponsor, mais qui lui convient
finalement plutôt bien. «Il y a
mettre une robe.
passionnée de voyages et de trois ans, lorsqu’il m’a sorti une Mais des talons!
photo affiche un look relax. La combinaison bleue pétant (réd: Une fois tous les
mode n’est pour elle qu’une bleu schtroumpf). J’ai pensé
question d’envie, sans calcul que jamais je n’allais la mettre, dix ans. J’aime
ni carcan. soupire-t-elle encore. En tout bouger, sauter,
cas, jamais je ne l’aurais ache-
TIPHAINE BÜHLER tée. Mais à la fin de la saison, faire la folle. Alors,
j’ai eu du mal à m’en séparer. les talons et moi,
amais vous ne croiserez C’est vrai que sur les courses, ça ne colle pas.»
J Mellie Francon
dans une bouti-
que de frin-
gues. Ou peut-être
à Rio, entre deux
on me remarque. J’ai des habits
très larges et très colorés,
alors que beaucoup sont
en noir ou en gris. Mais
je n’aime pas être dans
Mellie Francon
chapeaux. Les le troupeau.» En vert
couvre-chefs, elle et violet cette saison,
adore. Surtout les l’athlète de 27 ans af-
bonnets faits fiche, sans le
mains.
«C’est ce que je
ramène en premier
de mes voyages»,
glisse la dévoreuse
de neige. «Avec des DANS SON ARMOIRE Mellie Francon dévoile ses petites
tissus», ajoute-t-elle coquetteries. (PHOTOS RICHARD LEUENBERGER)
en sortant un tas
d’étoffes d’Inde, de credo. «Tout est talons! Une fois tous les dix se remémore-t-elle, en jetant
Bali et d’Argentine. «Je une question ans, grimace celle dont les un œil sur le portrait d’une
n’en fait rien de spécial, d’envie, de fee- pieds sont davantage habitués mémé rencontrée à Mada-
des taies d’oreillers, ling. Je ne m’in- aux boots. A peine arrivée dans gascar, qui orne son salon.
des sarongs. Et il y a téresse pas au la voiture, j’ai viré ces chaussu- Elle tourne autour du pot,
aussi les pantalons look, car pour res. J’aime bouger, sauter, faire Mellie. Alors, son style? Elle
thaïs, note-t-elle. J’ai moi, il y a du la folle. Alors, les talons et moi, n’en a pas. Elle dit aimer être à
découvert ça lors de charme en ça ne colle pas.» Plus hauts que l’aise, pouvoir plier les jambes,
mon premier séjour tout le monde. jamais cette année, les escar- sans chichi. Sans oublier une
en Thaïlande. Depuis, Il ne me vien- pins devront chercher ailleurs. touche de couleur, souvent du
j’en achète partout. drait pas à l’es- La mode sur papier glacé, vert, comme ses yeux. Elle se
Pour moi et pour offrir. Il y en prit de dire très peu pour elle également. moque de la mode, mais déteste
a de magnifiques avec des d’une per- Pourtant, elle aime depuis tou- les cols roulés et optera pour un
ourlets colorés. C’est uni- sonne qu’elle jours la photo. Depuis qu’à dix décolleté avec un léger collier.
que.» Bijoux et vêtements est laide ou mal ans, son père lui a permis de re- «J’en ai deux fantastiques à
sont des cadeaux que la habillée», observe- garder dans l’objectif. «Si je de- billes», sourit-elle compromise.
championne cachent volon- t-elle. vais photographier, un top mo- Un petit péché. «J’aime tout ce
tiers dans sa hotte de globe- Récemment, pour un del, j’essaierais de faire ressortir qui est naturel, brut, comme les
trotter. Comme lorsqu’elle mariage, Mellie Francon s’est son côté sauvage. Ce ne serait bijoux en coquillages ou en
a distribué aux gamins pliée au diktat des vêtements et pas en studio, plutôt dans un graines. Si je devais créer une
d’Espacité des t-shirts de sa de sa pénible condition fémi- espace naturel. Mais je préfère ligne de vêtement, ce serait du
collection. Chacun don- nine. Elle a porté des talons ai- largement prendre les gens bio et quelque chose d’adapté à
nait ce qu’il voulait. savoir, les teintes de ce prin- guilles et une robe fourreau dans des tribus, leurs yeux, l’extérieur», imagine-t-elle. A
Alors mode ou pas temps. noire satinée. «Cela m’arrive leurs mains. Ils ont bossé. C’est choisir, elle préfère tout de
mode? En compétition, Tendance à son insu, la ri- de mettre une robe. Pour cette du vrai. Il y a un échange aussi même voir pendu à son cou
Mellie Francon arbore deuse du top-10 mondial ne ré- occasion, une amie m’en a qui est incroyable, même si on une médaille plutôt qu’un col-
depuis toujours des te- pond finalement qu’à un seul prêté une très classe. Mais des ne parle pas la même langue», lier. /TBU
PRODUCTION RESPECTUEUSE
Aventure textile Cachez ce chef !
Pas fan de fripes, Mellie
Francon s’est tout de même
lancé le défi de créer son
mon avion de justesse. Mais
je n’ai jamais été aussi
stressée de ma vie», rigole la
Une tête à … chapeaux.
Voilà ce qu’est la «miss
surfing». Des piles de bonnets
La mode éthique
propre t-shirt. Une idée qui
lui est tombée sur la tête
lorsqu’elle sirotait du jus de
Chaux-de-Fonnière. Ceux-ci
sont en vente sur son site
(www.mellie-francon.ch). /tbu
entassés au fond d’une
armoire, avec visière, pin’s,
pompons, unis, bigarrés,
s’affiche
coco dans la jungle de brodés ou tricotés… Certaines, Qu’est-ce-que la mode éthi- sont moins gourmandes en res-
Papouasie. Lors de son vol comme Miss Suisse, que. C’est une mode qui sources et moins domma-
de retour, la spécialiste de collectionnent les chaussures, intègre les dimensions geables pour la santé
boardercross s’est arrêtée d’autres les bonnets. Mais économiques, hu- de ceux qui les pro-
une semaine à Bali avec pour pour Mellie Francon, il y a maines et environ- duisent ou qui les
mission de réaliser un polo à aussi le fameux stetson nementales tout portent.
son effigie. Quelques 350 argentin – n’en au long du pro- La marque
t-shirts sont nés de cette déplaise aux cessus de fabrica- Switcher affiche
aventure chronométrée. «Ils Américains tion des vête- désormais un
sont en coton naturel et ont – une ments ou des ac- credo clair: «Made
été coupés et cousus par des pure cessoires. De plus with respect». L’en-
femmes à Bali. Ensuite, c’est merveille en plus de créateurs treprise suisse est
un jeune qui les a fait que La souhaitent travailler l’une des premières à in-
imprimer dans un garage de Chaux-de- avec des étoffes naturelles et tégrer la notion de responsabi-
manière manuelle, un à un, et Fonnière porte des entreprises dont les condi- lité sociale et écologique dans la
sécher ensuite au ventilateur avec une veste tions de travail sont respec- fabrication textile. Les consom-
électrique. Une heure avant courte en laine tueuses. mateurs peuvent suivre, sur le
mon vol pour la Suisse, je de la même De nouvelles matières site www.respect-code.org, le
suis allée les chercher à origine et du comme le bambou, le chanvre, parcours de chaque vêtement,
moto. On a tout fourré dans même grain. Total le lin ou des fibres issues des al- jusqu’à son étape finale de pro-
un sac et j’ai pu sauter dans look. /tbu gues ou des protéines du lait duction. /tbu
2. ? Tendance L’EXPRESS - L’IMPARTIAL / MERCREDI 31 DÉCEMBRE 2008
PORTRAIT
De chez Galliano à son Laboratoire,
en passant par La Chaux-de-Fonds
Adolescente, Patricia Feusier technologie, l’apprentissage des créateur qui a notamment ha- la chance de participer à l’éla-
rêvait d’éprouvettes et de matières et des processus de billé la princesse Diana. boration d’une collection, se
potions. Aujourd’hui, c’est son teinte. «Je n’ai que peu vu Galliano, remémore-t-elle. Le jour du dé-
Laboratoire de couture qui la Pourtant, Particia Feusier car c’était la période où il com- filé la top model Naomi
fait vivre. Des ateliers de découvrira bientôt toute la ri- mençait à travailler pour Campbell ne quittait
haute couture de Galliano à la chesse de transformations d’un Dior. Je suivais surtout la pas ses gardes du corps.
vente en magasin, l’étudiante tissu dans les ateliers de créa- première d’atelier, note Une seule couturière
de La Chaux-de-Fonds en a vu tion de John Galliano à Paris. Patricia Feusier. Peu à avait le droit de l’ha-
de toutes les couleurs. Avant cela, la trentenaire a pi- peu, j’ai pu faire de la pe- biller. Il y avait aussi
qué son aiguille en Belgique et tite couture.» A l’issu de Eva Herzigova. Elle
TIPHAINE BÜHLER chez Lecoanet-Heman, à Paris son stage de trois mois, était vraiment sympa,
déjà. Elle a également suivi on lui a demandé malgré le stress monu-
e n’ai pas eu de ré- une formation de styliste à de rester. «J’ai mental. Parfois, on finis-
«J vélation, rigole la
styliste née à
Reconvilier. Je fai-
sais bien des habits à mes pou-
pées et ma mère nous cousait
l’Ecole d’Art Déco à Genève.
Mais c’est de Londres, qu’elle
décrochera sa place chez le
eu ensuite sait de coudre les
vêtements sur les
filles. J’ai pu
aussi voir com-
ment se pas-
des vêtements, mais c’est tout.» sent les
Elle vend désormais ses pro-
pres créations et celles de son ARTISTE
associée Maryll dans leur Une création
Laboratoire à Lausanne et dans du Laboratoire. contacts
une dizaine de boutiques en (GAËL FAURE) avec les acheteurs.
Suisse. Aucune pièce du défilé ne
Un parcours qui a com- quitte les ateliers. Elles restent
mencé à l’école de couture de dans des coffres et on en crée
La Chaux-de-Fonds d’où elle de nouvelles sur commande.»
est sortie avec mention. «J’y ai Ne recevant pas un salaire lui
vraiment appris les techniques permettant de vivre dans la ca-
de base qui me servent tou- pitale parisienne, la petite
jours, apprécie-t-elle. En revan- Suissesse est finalement ren-
che, je dessine beaucoup trée au pays.
moins. On griffonne rapide- Viendra la rencontre avec PUDIQUES Les stylistes du Laboratoire préfèrent l’anonymat. (GAËL FAURE)
ment des croquis, mais on ne Maryll et le lancement de leur
prend plus la peine de les colo- propre ligne de prêt-à-porter contestataire? «A Malley, c’était glace et les modèles tournaient
rer et de peaufiner les détails urbain. Dans leur atelier au un peu mégalo, mais nous vou- autour, précise-t-elle. Mais je
sur papier.» Une mimique ef- centre de Lausanne, ouvert il y lions faire défiler les manne- ne dirais pas que nous sommes
frontée plus loin, elle se rap- a presque dix ans, elles érigent quins en patins à glace et en contestataires, nous aimons
pelle avoir détesté les cours de la couleur en maître à bord. septembre, à part Malley, il n’y plutôt interpeller.» /TBU
«On s’est lancé le défi de ne a aucune patinoire de libre. Le
rien coudre en noir, se sou- public était au centre de la www.le-laboratoire.com
vient-elle. Le noir, c’est tou-
jours joli, mais tout le monde
le fait. Alors, on a joué sur les
imprimés et la couleur. Depuis
deux ans, on a cédé au noir, car La Chine pour grandir
beaucoup de clients le deman- Depuis un an, Le Laboratoire fait confectionner ses
daient.» vêtements dans l’atelier d’une connaissance en Chine. «Nous
«Ceci n’est pas», leur collec- n’avions plus le temps de créer, à tel point que nous
tion printemps-été 09, joue de commencions à simplifier nos modèles pour réussir à suivre.
trompes l’œil et d’asymétries. Ce n’était pas le but», explique Patricia Feusier. Ce choix
Habituées également des défi- stratégique leur permet aussi d’envisager la vente sur Internet.
lés fantasques – dans un musée Leur plateforme devrait être mise en ligne cet été. Des
d’histoire naturel, à la pati- demandes proviennent également d’Italie et du Portugal. Mais
CRÉATRICE Un parcours de voyages et découvertes pour noire de Malley –, les deux sty- pour le moment, elles ne peuvent encore assurer la
Patricia Feusier. (LDD) listes auraient-elles un esprit marchandise. /tbu
LINGERIE
Miss Suisse et ses copines se dévoilent tout en légèreté
WITHNEY TOYLOY Miss Suisse, PASTEL Un air de Provence SAVEURS CHOCOLATÉES Le taupe DOUCEUR Une déclinaison de rose SOLEIL Pour un bain dans la SPORTIF A l’aise pour une journée
une égérie glamour. souffle chez Beldona. vous va si bien! et guimauve. jungle africaine. (PHOTOS BELDONA) à la maison. (NAVYBOOT)
3. ? Tendance L’EXPRESS - L’IMPARTIAL / MERCREDI 31 DÉCEMBRE 2008
100% MÂLE MODE FÉMININE
L’élégance en
toute décontraction Une identité qui
L’été sera celui de la nonchalance urbaine. Forme épurée, mi-
cro-motifs et teintes naturelles habilleront l’homme qu’il soit
sportif ou businessman. Les nouveautés seront rares, mais le
blouson tendance fera son retour en force.
s’affiche en couleur
■ CLASSIQUE
Mélange des genres entre
l’ultra-classique et la
discrétion virile.
(NAVYBOOT)
■ VACANCES
A la plage ou en ville, les
couleurs seront de mise chez
le créateur préféré des joueurs
de tennis. (LACOSTE) VERT ART-DÉCO Style garçonne avec pantalons serrés ou jupe uniforme et gilet. La femme 09 s’affirme. (NAVYBOOT)
Le soleil tarde, la mode s’en moque. Elle
joue la couleur, du vert au violet, dans un L’INCONTOURNABLE
CRÉATION style «jungle chic». Voyages, Afrique, L’imperméable au
LOCALE Robe vacances, les créateurs de ce printemps ont dessus du genou,
d’une styliste quitté les villes pour s’inspirer de la nature et la tendance de
neuchâteloise. de ses lignes fantasques. Le trench-coat cette saison.
(GUEULE D’ANGE) passe-partout devient l’élément essentiel des (GUEULE
garde-robes de cette saison, tout en élégance D’ANGE)
et originalité.
■ AVIATEUR
L’indispensable
blouson.Pour l’entre-
saison ou les journées de
grand vent, le cuir toujours.
(NAVYBOOT)
NOIR
DOUCEUR Toujours
Imprimé léger dans l’air du
pour un bien- temps.
être quotidien. (CALVIN KLEIN)
(MANOR)
Accessoires
ETHNIQUE Oser tous les styles. JUNGLE Le serpent vous va si bien. HAUTEUR La mode Cléopâtre. ENTRE-DEUX La balerine réfractaire. CHIC Pour une soirée d’été.
(NAVYBOOT) (GUCCI) (GUCCI) (MAX SHOES) (MAX SHOES)