Le projet Pavage au Burundi
Le projet de « Développement économique et social via les chantiers de pavage » (projet Pavage) est géré par le gouvernement burundais et l'Agence belge de développement (CTB). Doté d’un budget de 16 millions d’euros, le projet est prévu pour une durée de cinq ans (2009-2014) et est financé par la Belgique et le PNUD.
Le projet Pavage consiste en la construction de près de 30 kilomètres de routes pavées dans le cadre de chantiers-écoles situés dans les communes de Kinama, Kamenge et Cibitoke, au nord de Bujumbura. Ces chantiers appliquent la méthode à haute intensité de main d’oeuvre (HIMO). Le projet Pavage a déjà permis de fournir des emplois à environ 3000 habitants et habitantes de ces communes pendant une période de six à neuf mois. Un soutien technique et organisationnel a également été fourni aux tailleurs de pavés qui travaillent dans des carrières qui ont conclu un partenariat avec le projet.
Au-delà de la rénovation des infrastructures, le projet Pavage a pour but de contribuer au développement et à la redynamisation économique et sociale de ces communes, qui ont été gravement atteintes par la guerre de 1993-2004. Les apprenants des chantiers-écoles bénéficient en effet non seulement d’une formation aux métiers du pavage, mais également de toute une série de formations destinées à favoriser leur réinsertion sociale et professionnelle ultérieure. Ils ont en outre droit à une formation en éveil entrepreneurial. À la fin de leur cycle d’apprentissage, ils reçoivent une bourse d’installation qui leur permet de se lancer dans leur propre activité génératrice de revenus. Ils peuvent ensuite bénéficier d’un coaching personnalisé et suivre des formations complémentaires pour apprendre à créer et à gérer au mieux leur entreprise.
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Faire les travaux avec les équipements modernes, qui remplacent beaucoup de gens,
c’est bon pour les quartiers aisés où il n’y a pas beaucoup de main-d’œuvre. Mais
dans les quartiers où il y a beaucoup de gens qui ne font rien, c’est bien mieux la
méthode HIMO parce que l’argent rentre dans les ménages, et à la fin on a le même
résultat au niveau de la route. La méthode avec les machines, c’est une entreprise,
et seul le directeur de l’entreprise gagne de l’argent.
Léonard Ntandikiye
Directeur en charge des administrations provinciales et communales, ministère de l’Intérieur du Burundi
Le pavé, moteur de développement urbain
Options techniques pour la réalisation
de routes en zone urbaine
Les routes urbaines sont généralement situées dans les zones
à forte densité de population. En mairie de Bujumbura, et en
particulier dans les quartiers populaires, on peut observer
des densités de population allant jusqu’à 500 habitants par
hectare, avec un taux d’accroissement annuel de l’ordre de 4
%. Ces densités élevées entraînent un trafic important. Une
technologie adéquate est donc indiquée pour construire des
routes durables. Le drainage de la route et des parcelles avoi-
sinantes, la gestion des eaux pluviales, le trafic et le poids des
véhicules nécessitent un revêtement en dur.
La construction de routes en dur amène des avantages non
négligeables dans toute une série de secteurs. Du point de
vue des transports, un trafic fluidifié et une circulation plus
aisée favorisent le développement économique en améliorant
l’accès aux micro-entreprises locales. Il crée aussi des em-
plois temporaires au moment de la construction. Les travaux
de ce type entraînent toute une série de bénéfices en termes
de santé publique et d’assainissement : la quantité de pous-
sière diminue et les eaux ne stagnent plus, ce qui provoque
une baisse des cas de maladies hydriques. Le drainage des
eaux de pluie réduit les risques d’inondations.
La construction de routes fait partie intégrante du dévelop-
pement urbain. Le revêtement en dur d’une route urbaine est
donc une décision importante. Il y a différents types de revête-
ment : béton, goudron et pavés naturels ou en béton.
Les routes bétonnées présentent l’avantage d’une durabilité
maximale. Les routes bétonnées et goudronnées présentent
l’avantage de la rapidité d’exécution, mais les désavantages
d’un coût élevé, d’une mise en œuvre mécanique et de com-
plications lorsqu’il s’agit d’effectuer des modifications (pose
de conduites) et/ou des réparations.
Pourquoi des routes pavées ?
Les routes pavées présentent les avantages de la durabilité,
de l’utilisation efficace de la main-d’œuvre, d’un coût relative-
ment faible et de l’aisance des modifications et des répara-
tions, mais le désavantage d’une lenteur parfois significative
dans leur mise en œuvre.
Au contraire des deux autres types de routes, les routes pa-
vées nécessitent très peu d’engins mécanisés. À part le com-
pactage, toutes les autres activités peuvent être réalisées par
une main-d’œuvre peu ou pas qualifiée, qui est amplement
disponible dans la zone d’action. La présence de carrières
à proximité, comme dans le cas de Bujumbura, permet de
réduire considérablement le coût des matières premières.
L’utilisation de pavés naturels produits sur place a l’avantage
supplémentaire de stimuler l’économie locale sans recours à
l’importation de matériaux contre des devises.
Une route pavée est facile à ouvrir (puis à refermer) pour po-
ser de nouvelles conduites (eau, électricité, téléphone, fibres
optiques), ce qui est particulièrement utile dans une ville en
pleine expansion et en plein développement comme Bujum-
bura, où l’installation d’infrastructures d’assainissement ou
d’alimentation en eau et en électricité reste souvent à faire.
Les réparations peuvent s’effectuer très rapidement, avec
un minimum d’investissement, avec une main-d’œuvre peu
qualifiée et peu coûteuse. Ce n’est pas le cas pour les routes
bétonnées ou goudronnées, dont la réparation requiert des
matériaux coûteux et une technicité élevée. Or si ces répa-
rations ne sont pas correctement effectuées, cela affecte la
durée de vie des routes.
Les routes pavées sont très durables, même avec un minimum
d’entretien : environ 30 à 40 ans par rapport à 15 ans pour les
routes goudronnées. Le pavage présente aussi l’avantage d’être
plus perméable que le goudronnage et le bétonnage, ce qui ré-
duit le ruissellement. En outre, le recours minimum aux énergies
fossiles est un aspect environnemental à prendre en compte.
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Graphique 1 : Comparaison entre différents types de revêtement (pavés, goudron, béton).
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Les routes pavées empêchent les vitesses excessives et pro-
tègent donc implicitement les usagers de la route les plus
vulnérables, comme les enfants, les piétons et les cyclistes.
Cette protection peut encore être renforcée grâce à la mise en
place de ralentisseurs de vitesse.
Mais le facteur décisif pour le choix des pavés pour les routes
de Bujumbura est sans conteste le fait que le pavage est une
méthode de revêtement qui se réalise en haute intensité de
main-d'œuvre (HIMO). Le pavage, l’amélioration de l’assai-
nissement et le développement des quartiers permettent de
créer une dynamique de développement urbain plus impor-
tante que dans le cas de simples travaux routiers. L’impact sur
le sentiment d’appropriation des ouvrages réalisés est donc
plus important.
Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO) et
haute intensité d’équipement (HIEQ)
HIMO (haute intensité de main-d’œuvre) : désigne les mé-
thodes qui associent des équipements légers avec de la
main-d’œuvre en une combinaison optimale afin d'assurer
la qualité en même temps qu'un coût minimum.
HIEQ (haute intensité d'équipement) : désigne les mé-
thodes où l'essentiel des travaux s’effectue avec un équi-
pement lourd, une main-d’œuvre très limitée et beaucoup
d'équipements mécanisés (Olivier, 1998).
La méthode HIMO consiste à employer un maximum de main-
d’œuvre locale pour réaliser les travaux d’infrastructure, au
lieu d’utiliser les méthodes HIEQ importées des pays dévelop-
pés et qui utilisent des machines pour la plupart des tâches.
Cela ne signifie pourtant pas que les travaux HIMO n’utilisent
pas de machines. La méthode HIMO vise à combiner de ma-
nière optimale l’utilisation de main-d'œuvre et d’équipement
en donnant la priorité à la main-d'œuvre, mais en la complé-
tant le cas échéant par du matériel léger pour des raisons de
qualité et de rentabilité.
Le recours à la main-d’œuvre, souvent locale, permet de
construire des infrastructures dans des endroits inaccessibles
aux machines, réduisant ainsi l’impact négatif des chantiers
sur l’environnement.
La méthode HIMO peut être mise en œuvre localement par des
petites et moyennes entreprises supervisées par des bureaux
d'étude et contribuer ainsi au développement du secteur privé.
L’exécution et le suivi des travaux par le secteur privé libère le
gouvernement d’un certain nombre de tâches et lui permet de
se consacrer à des missions plus importantes (BIT, 2002, pp.
17-19).
Notons cependant que la faible capacité de gestion des entre-
prises et des bureaux d’études locaux peut parfois constituer
un obstacle.
Le tableau ci-dessous présente les avantages et les inconvé-
nients des deux méthodes, qui peuvent parfois être utilisées
ensemble sur un même chantier :
Au sens large, la méthode HIMO consiste à utiliser d’une ma-
nière rationnelle des ressources locales, notamment la main-
d’œuvre, mais aussi les matériaux et les capacités des entre-
prises et des autorités municipales ou communales (Olivier,
1998, pp. 2-3).
Les possibilités d’application de la méthode HIMO dé-
pendent de facteurs techniques, économiques, sociaux
et institutionnels spécifiques à chaque pays (Tajgman,
2000, p. 13).
Cependant, des études comparatives menées dans des
pays aussi différents que le Cambodge, le Ghana, le Le-
sotho, Madagascar, le Rwanda, la Thaïlande et le Zimba-
bwe montrent que l’option HIMO :
› est d’environ 10 à 30 % moins chère que l’option HIEQ ;
› réduit les besoins en devises de 50 à 60 % ;
› crée, pour le même volume d’investissement, de deux
à cinq fois plus d’emplois.
L’option HIMO au Burundi
On ne dispose pas d’indicateurs précis de comparaison entre
les deux méthodes à Bujumbura car la méthode HIMO y a été
utilisée pour une grande partie des tâches de pavage.
À titre d’exemple, la Chaussée de l’Agriculture (une route gou-
dronnée en mairie de Bujumbura, d’une largeur de 6 mètres),
réalisée en 2008 avec le financement de l’Union européenne
dans le cadre du projet « Voirie urbaine », a coûté sans la
moindre infrastructure d’assainissement environ 500.000 eu-
ros par kilomètre. L’ordre de grandeur est nettement supérieur
à celui d’une route pavée, qui peut coûter, selon les modalités
de mise en œuvre, de 180.000 à 300.000 euros par kilomètre.
L’argent économisé peut être investi dans l’amélioration de
l’assainissement des eaux pluviales et/ou dans la formation.
Tableau 1 : Avantages (+) et inconvénients (-) de HIMO et de HIEQ.
HIMO
Haute intensité de main-d’œuvre
HIEQ
Haute intensité d'équipement
+ Réduction des coûts
+ Création d’emplois
(main d’œuvre peu qualifiée)
+ Meilleure appropriation
des ouvrages
+ Economie de devises
+ Impact sur l’environnement
+ Exécution rapide
+ Qualité des ouvrages
+ Organisation et planification du
travail plus aisée
+ Suivi moins important
− Qualité de la main d’œuvre
− Lenteur d’exécution
− Organisation et suivi plus
important
− Coût plus élevé
− Faible impact sur le
développement économique et
social de la zone d’action
− Faible appropriation du secteur
public et privé
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Le pavé, moteur de développement urbain
Il faut cependant pour la méthode HIMO des compétences
précises pour effectuer un suivi de la mise en œuvre des acti-
vités. Pour gérer une main-d’œuvre nombreuse et souvent peu
qualifiée, il faut en effet disposer d’un appui logistique plus
important (suivi du matériel de chantier) et de spécialistes en
gestion des ressources humaines (contrôle de la présence,
salaires, formation). Ces compétences spécifiques sont sou-
vent difficiles à trouver et contraignent l’autorité contractante à
consacrer du temps et de l’énergie à former des cadres locaux.
Le pavage HIMO à l’entreprise et le pavage
HIMO en régie de travaux
HIMO à l’entreprise : Le pavage est confié, via un dos-
sier d’appel d’offres, à une entreprise qui effectuera les
travaux en utilisant soit de la main-d’œuvre, soit des
équipements, soit les deux en fonction de critères pure-
ment financiers. L’entreprise est supervisée par un bureau
d’étude, sélectionné via un dossier d’appel d’offres, ou
par un délégué à pied d’œuvre (DPO), désigné par l’auto-
rité contractante.
HIMO en régie de travaux : Le maître d’œuvre ou le pro-
jet se comporte comme une véritable entreprise qui met
en œuvre et supervise directement les travaux en utilisant
ses propres employés et en utilisant de la main-d’œuvre
locale, qui bénéficie souvent directement des travaux
effectués.
Il est important de préciser que ces deux concepts, même
s’ils semblent relativement similaires, requièrent des moyens
financiers et humains fort différents. De plus, le suivi par les
gestionnaires de projet n’est pas du tout le même.
La régie de travaux permet de réduire les coûts tout en va-
lorisant la main-d’œuvre locale, ce qui renforce le sentiment
d’appropriation des ouvrages construits au sein de la popu-
lation. La lenteur d’exécution et la demande plus importante
en suivi peuvent cependant parfois entraver le recours à cette
méthode. L’HIMO en régie de travaux permet une plus grande
flexibilité dans la mise en œuvre et laisse donc plus de temps
pour la formation professionnelle de la main-d’œuvre.
La main-d’œuvre n’est pas difficile à trouver ; on rencontre surtout des difficultés
au niveau de l’encadrement. Il n’y a pas assez de techniciens de niveau intermédiaire
(c’est-à-dire les chefs d’équipe, les chefs de chantier) qui sont outillés point de
vue technique pour encadrer la main-d’œuvre. Souvent, ils manquent de formation,
et ceux qui sont formés ne sont pas bien payés, ce qui ne les encourage pas à faire
correctement leur travail.
Balthazar
Entrepreneur « routier »
Le recours à une entreprise, sélectionnée sur appel d’offres,
permet d’effectuer un travail de qualité dans des délais sou-
vent plus courts. Un coût plus élevé et une appropriation plus
faible des ouvrages sont ici les deux inconvénients principaux.
Le pavage HIMO au Burundi
L’utilisation simultanée des deux méthodes a permis de les com-
parer et d’améliorer la mise en œuvre de chantier de pavage.
Sur la base des connaissances actuelles et en tenant compte
de l’aspect formation de la main-d’œuvre des chantiers-
écoles, une route pavée réalisée en régie de travaux coûte-
rait environ 180.000 euros par kilomètre. Ce montant ne cor-
respond cependant pas entièrement aux dépenses réelles. Il
n’est pas tenu compte, entre autres, de l’amortissement des
engins de chantier, ni de l’ensemble du personnel du projet
(notamment les services administratifs et financiers) ; mais les
aspects sociaux du programme sont pris en compte.
Le coût de la main-d’œuvre, principalement non qualifiée et
habitant les communes d’intervention, est estimé à 70.000 eu-
ros par kilomètre, soit environ 40 % du coût de la route pavée.
Tableau 2 : Avantages (+) et inconvénients (-) de HIMO à l'entreprise et en régie de travaux.
HIMO à l’entreprise HIMO en régie de travaux
+ Exécution plus rapide
+ Qualité des ouvrages
+ Organisation et planification
du travail plus aisée
+ Réduction des coûts
+ Utilisation de main-d’œuvre
locale
+ Meilleure appropriation
des ouvrages
+ Temps pour la formation
professionnelle
− Coût souvent plus élevé
− Peu de temps consacré
à la formation
− Plus faible appropriation
des ouvrages
− Qualité de la main-d’œuvre
− Lenteur d’exécution
− Organisation et suivi plus
important
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La méthode HIMO n’est pas citée dans le Plan National d’Investissement Agricole
(PNIA) du Burundi. Cela veut dire qu’elle n’est pas intégrée dans les stratégies
nationales, alors qu’elle possède un intérêt non négligeable dans un contexte post-
conflit. Il faudrait faire passer cela dans les appuis à la maîtrise d’ouvrage. Un atelier
en génie rural en juin 2013 avait pour but d’aider le ministère de l’agriculture à
mettre sur pied un plan d’action pour piloter l’action des différents bailleurs actifs
dans le génie rural et pour encadrer la maîtrise d’ouvrage. La possibilité d’appliquer
l’HIMO dans ce contexte y a été soulevée, car 45 % des investissements prévus dans
le PNIA sont consacrés à l’aménagement des bassins versants, aménagements
pouvant souvent être réalisés en utilisant la méthode HIMO. On pourrait faire passer
cela dans les marchés publics : quand le ministère de l’agriculture lance un marché,
dire quand dans telle ou telle situation cela doit se faire en HIMO.
François Luthéreau
Programme d'Appui Institutionnel et Opérationnel au Secteur Agricole (PAIOSA)
les ouvrages d'irrigation et de lutte contre les inondations et
l’érosion, les installations de stockage. La plupart des projets
qui ont une influence immédiate sur l'économie rurale sont
des ouvrages de petite envergure, géographiquement disper-
sés, que l’on peut réaliser avec des techniques relativement
simples. Ce type de projet présente des caractéristiques où
l’utilisation de la méthode de l’HIMO social s’avère judicieuse
puisqu’elle allie réalisations concrètes, accès à l’emploi et à la
formation, et impact sur l’économie locale.
Pistes de transposition éventuelles
› Agriculture : aménagement, réhabilitation et
maintenance de périmètres irrigués, canaux
d’irrigation, aménagement des bassins versants,
lutte antiérosive.
› Approvisionnement en eau potable et assainissement
› Aménagement, réhabilitation et maintenance des
pistes rurales de désenclavement
› Construction de routes pavées, y compris gestion des
eaux pluviales
› Petites infrastructures communautaires (entrepôts de
stockage, dispensaires, salles de classe, logements).
Intégration de la méthode HIMO dans les
dossiers d’appels d’offres
Les programmes bien conçus et bien mis en œuvre qui
appliquent la méthode HIMO présentent des avantages
spécifiques pour les partenaires sociaux (gouvernements,
employeurs et travailleurs) puisqu’ils facilitent l’accès aux
marchés publics, ont des effets positifs pour l’emploi et amé-
liorent la rentabilité des investissements. Ces programmes
offrent également de meilleures perspectives pour les petits
entrepreneurs qui veulent s’établir sur le marché intérieur des
travaux publics, marché qui dans la plupart des pays en dé-
veloppement est dominé par les grandes entreprises étran-
gères. Les procédures liées aux marchés publics permettent
de pousser les entreprises à utiliser une approche HIMO lors
de la mise en œuvre des chantiers. Il faut cependant, lorsque
l’on a recours à la méthode HIMO, rester réaliste pour ce qui
est des délais d’exécution et des spécifications techniques
exigées.
Eléments essentiels pour un
environnement favorable à la passation
de contrats de travaux publics HIMO
› Flexibilité dans les délais d’exécution
› Rationalisation des procédures de
décaissement
› Rôle d’encadrement de la mission de contrôle
› Planification/alternance travail-formation
› Procédures d’attribution simplifiées (flexibilité)
› Renforcement des capacités des
entrepreneurs
› Spécifications techniques et allotissement
adaptés
› Modes d’exécution adaptés
Il est fondamental pour les programmes HIMO que les entre-
preneurs soient payés régulièrement par l'organisme contrac-
tant. En raison du grand nombre de travailleurs temporaires
qu'ils emploient, les entrepreneurs HIMO sont particulière-
ment vulnérables aux retards de paiement.
Le pavé, moteur de développement urbain
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8. Sources
Bureau international du Travail, 2002. Programmes HIMO : Cours de formation à l’usage des PME,
des bureaux d’étude et des ingénieurs de l’état. Thème BTI. Les bâtiments. Généralités. Module BM I.1
L'approche HIMO dans le bâtiment. Genève : Bureau international du Travail, pp. 17-19.
Olivier, F. et Bynens, E., 1998. L’approche HIMO et les investissements routiers. Perspectives pour la
création d'emplois et l'économie de devises à Madagascar. Genève : Bureau International du Travail,
pp. 2-3.
Tajgman, D. et de Veen, J., 2000. Programmes d’Infrastructures à Haute Intensité de Main-d’Œuvre – HIMO :
Politiques et pratiques du travail. Genève : Bureau International du Travail, p. 13.
La CTB, l’agence belge de
développement, appuie et encadre
des programmes de développement
pour le compte de l’État belge
et d’autres donneurs d'ordre.
Rue Haute 147
1000 Bruxelles, Belgique
T + 32 (0)2 505 37 00
F + 32 (0)2 502 98 62
info@btcctb.org
www.btcctb.org
Ont contribué à cette publication
Cariton Nibashikire, Stéphanie
Hocq, Faustin Mateso, Olivier
Chanoine, Fabrice Nkurunziza,
Yvonne Habonimana, Bonaventure
Niyonizigiye, Gérard Baltissen (KIT),
Sabine Citron
Lien internet
www.btcctb.org/fr/capitalisation
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Pérennisation des infrastructures mises en
œuvre avec la méthode HIMO
La méthode HIMO permet généralement une meilleure appro-
priation des infrastructures par la population locale et devrait
donc en garantir une meilleure durabilité. Cependant les ad-
ministrations communales en charge de l’entretien du réseau
routier burundais ne possèdent généralement pas les com-
pétences techniques et les moyens financiers nécessaires et
sont donc souvent incapables d’appuyer la population rive-
raine lorsqu’il s’agit de l’entretien.
Il est donc important, dans un premier temps, d’appuyer et
de structurer les administrations locales (grâce à la mise en
place d’un service technique communal, par exemple) pour
qu’elles soient à même de prendre en charge l’entretien du
réseau routier, avec la population, éventuellement par le biais
de travaux communautaires.
On pourrait ensuite imaginer que les administrations com-
munales mettent en œuvre elles-mêmes des chantiers HIMO
pour la réalisation de routes pavées et d’infrastructures com-
munautaires. Il faudra opter pour différents mécanismes de
financement (public ou privé) ou de mise en œuvre (maîtrise
d’ouvrage, maîtrise d’ouvrage déléguée, maîtrise d’ouvrage
assistée), en fonction du contexte local. Il est important de
sensibiliser les décideurs, qu’ils soient politiques ou finan-
ciers, à prendre en compte la méthode HIMO lors de la mise
en œuvre des infrastructures. La méthode de l’HIMO social
doit être encouragée tout particulièrement dans les pays qui
sortent d’une période de conflit et dans les pays à taux de
chômage élevé.
Éditeurresponsable:CarlMichiels,rueHaute147,1000Bruxelles