Este documento contiene la presentación de la problemática y el plan de mi tesis doctoral para aspirar al título de Doctor (PhD) en ciencia política por la Universidad Paris 2 Panthéon-Assas.
Creo en el modelo colaborativo de generación de conocimiento, es decir, en que cuantas más personas piensan el mismo problema, tanto mayor es la posibilidad de que formulen preguntas significativas y adviertan nuevas dimensiones que necesariamente enriquecen la comprensión del observable.
Por esta razón agradeceré cualquier comentario, opinión, crítica (tanto constructiva como destructiva) o sugerencia a la estructura expuesta, en la sección de comentarios o al correo: florezjose@hotmail.com
1. La Colombie: entre force de l’État et démocratie
JOSE FERNANDO FLOREZ RUIZ
La dégradation de la sécurité intérieure pendant le premier quinquennat du siècle a
conduit la Colombie à être répertoriée comme un «État failli» (Foreign Policy, 2005),
se classant 14 dans l‟Index global de défaillance de l'État (Failed States Index) au même
niveau «critique» de décadence et danger imminent d'effondrement que des pays
comme le Soudan (position 3), l'Irak (4), la Somalie (5), l‟Haïti (10) et l'Afghanistan
(11).Cependant, le concept même « d‟État failli» ainsi que les index mondiaux qui
tentent de mesurer la mauvaise performance étatique, posent de sérieux problèmes car
ils insistent sur la dimension coercitive de l'État (CALL, 2008), ont pour effet de
surestimer l‟investissement dans les domaines de la défense et de la sécurité (FLOREZ,
2011), et leurs conditions d‟élaboration sont loin d‟être scientifiques (FLOREZ, 2011b;
GUTIERREZ, 2010, 2011 et 2011a).En Colombie, la doublé présidence Uribe (2002-
2010) a certes fait des progrès dans la guerre contre les guérillas et la récupération du
contrôle du territoire, mais au prix : d‟une large militarisation de l'État ; d‟un «biais
militaire» en faveur des groupes paramilitaires (GARCIA et REVELO, 2010) qui a abouti
à un processus de justice transitionnelle échoué (LOZANO et MORRIS, 2010; VALENCIA,
2009) ; d‟un affaiblissement institutionnel sans précédent du régime en termes de
corruption et de capture du système politique par les paramilitaires (LOPEZ, 2010) ;
d‟une augmentation excessive des pouvoirs présidentiels en raison de l‟approbation de
la possibilité de réélection immédiate (FLOREZ, 2011a, GARCIA et REVELO, 2009)et d‟un
retour en arrière des indicateurs sociaux et économiques du bon fonctionnement de
l'État (FLOREZ, 2011).
Ces deux tendances parallèles (militarisation de l'Etat pour le «renforcer» en termes
wébériens et détérioration des institutions démocratiques et de l'équilibre des pouvoirs
qui en résulte) inaugurent le dialogue crucial qui s‟établit entre les exigences des
régimes politiques en termes de qualité démocratique et l'impératif de force étatique au
sens coercitive. Les deux aspirations se fixent des objectifs qui deviennent
problématiques, si ce n'est carrément incompatibles et par conséquentimpossibles à
concilier (WOODWARD, 2005 et 2006).
Pour sa part, la conventional wisdomconstruite à propos des exigences du régime
politique pour promouvoir la stabilité démocratique, en particulier la littérature
accumulée autour du débat présidentialisme Vs. parlementarisme, a navigué dans la
mauvaise direction pendant deux décennies sous l‟égide du travail de LINZ (1990,
1990a, 1994) qui a nourri le faux dogme que le modèle parlementaire était une structure
de gouvernement intrinsèquement supérieure au modèle présidentiel (The Best System
Approach), en attribuantà ce dernier de manière trompeusela responsabilité pour le taux
élevé d'échec des démocraties présidentialistes (FLOREZ, 2010 ; NOHLEN, 2005). Les
études de CHEIBUB (2002, 2007) ont dévoilé la nature fallacieuse de la croyance en la
supériorité du modèle parlementaire et ont montré que c‟est la corrélation entre
prolifération de coups d‟État militaires et modèle présidentiel, qui doit être expliquée.
En d'autres termes, des facteurs « exogènes » au design constitutionnel du régime
politique, y compris les chocs économiques (BERNHARD, 2001),mais notamment le lien
historique entre le présidentialisme et l'intervention des militaires en politique, viennent
1
2. expliquer l'échec des démocraties présidentialistes qui, pour une contingence historique,
sont pour la plupart situées en Amérique latine.
Dans ce contexte, la Colombie s‟avère comme un cas d’école en ce qu‟en elle
convergent à la fois les deux problématiques (force de l‟État et qualité démocratique)
avec une clarté enviable. Le pays se débat depuis des décennies dans un dilemme.
D‟une part, le défi de mettre fin à une guerre interne tous azimuts qui complète plus
d'un demi-siècle, où le gouvernement peine à asseoir son autorité contre des acteurs
illégitimes qui lui contestent le monopole de la violence: guérillas, paramilitaires et
mafias de la drogue, chacun avec des stratégies différentes pour s'emparer du pouvoir.
D'autre part, il y aurait une « résilience » démocratique (POSADA, 2004) qui se
manifeste : dans le manque de coups d‟État au cours du XXe siècle, un seul en 1953,
selon les calculs les plus optimistes (BUSHNELL, 2010) ; la validité générale du système
électoral et de ses institutions (POSADA, 2006) ; la légitimité de l'État (POSADA, 2003) et
la durabilité, du moins en termes formels, de l‟État de droit.
Quelle est la marche à suivre? Cette thèse ne cherche pas à répondre à une telle question
de manière définitive. Au lieu d‟aventurer réponses, le texte met en évidence des erreurs
argumentatives tout en suggérant des chemins conceptuels et des stratégies de
recherche, et se veut une espèce de "guide" pour les dirigeants qui cherchent à renforcer
l'État sans que cela conduit à la ruine de son régime démocratique.
Bibliographie
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2
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LOZANO, JUAN et MORRIS, HOLLMAN. Impunity, documentaire réalisé en 2010:
“La Colombie, années 2000: le plus grand processus pour juger les groupes paramilitaires - accusés de
l‟assassinat des milliers de Colombiens - est conçu pour créer "la paix et la justice". Mais le processus
s‟estompe brutalement, lorsque des intérêts politiques et économiques dans la guerre paramilitaire sont
mis en évidence. Seront les familles des victimes condamnées à rester éternellement des victimes ou
pourront-elles surmonter enfin l'impunité?”
NOHLEN, Dieter. “La trilogía: sistema de gobierno, sistema electoral y sistema de partidos”, en El
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Plan de thèse
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4. Chapitre 1. Autour de la notion d’État failli
Section 1. Où en est-on avec l‟État?
I. De Machiavel à l „État « postmoderne »
II. La faillite étatique: unphénomène historique récurrent
III. Le pendulehistorique de l‟échec de l‟État. Anhistoricité des index de mauvaise
performance étatique (IMPE)
Section 2.Naissance d‟un concept et d‟un nouveauparadigme de lecture de l‟État
I. Archéologie de la notion « d‟État failli »(failed state)
II. Quelques notions proches mais différentes
A. Quasi-États (JACKSON)
B. États« ombre » (RENO)
C. « États dans l‟État » (KINGSTON)
D. « Zones de non droit » (áreas sin ley, CIRINO)
E. États « premodernes » (COOPER)
F. États « voyous » (rogue states, CHOMSKY etBLUM)
G. États« paria » (HARKAVY)
H. Pseudo-États.
I. États « parallèles » ou« déprédateurs » (MCSHERRY)
Section 3.Problèmesposés par la notion d‟État failli, le concept de défaillance de l‟État
et les index qu‟essayent de la mesurer (PSPIs: Poor State Performance Indexes)
I. Difficultés analytiques de la notion d‟État failli
A. Ambigüité du concept
B. Le “minimumwébérien”: une recette standard pour des problèmes divers
C. Inquisition pour les causes de l‟échec étatique et les mécanismes pour le
prévenir et le remédier
D. Localisation des États dans le continuum faiblesse-force
E. Ordre de prélation des indicateurs de la performance étatique
F. Implications politiques internationales du débat sur la performance
étatique. Sur la « menace globale » des états faillis
G. Politisation du débat académique sur la performance de l‟Etat : les
« écoles » de la faillite étatique
II. Limites intrinsèques et vices méthodologiques des index de mauvaise
performance étatique (IMPE)
A. Difficultés dans le processus de définition
B. Difficultés dans le processus de codification
C. Difficultés dans le processus d‟agrégation
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5. Chapitre 2. Statalité
Section 1. Sur la formation et la faiblesse “endémique” de l‟État colombien
Section 2. La faiblesse de l‟État colombien : un transit accidenté par les index de
mauvaise performance étatique
Section 3. Evolution récente du conflit armé colombien
I. La militarisation de l‟État
II. Evaluation de la politique publique de « sécurité démocratique » (2002-2010)
Section 4. La rhétorique de la guerre et les États faillis
Section 5.¿Vers d‟autres concepts plus discriminatoires?
Section 6. ¿Démocratie vs. Force étatique?
Chapitre 3. Démocratie
Section 1.¿Histoire de la démocratie ou démocratie dans l‟histoire?
Section 2.Le gouvernement représentatif et le canon démocratiquehégémonique
Section 3.Caractérisation du régime politique et de la démocratie colombienne
Section 4.La foire des adjectives
I. ¿État, régime ou gouvernement illégitime?
II. ¿Une démocratie “diminuée”?
Section 5. Le mythe de la robustesse démocratique colombienne
Section 6. Nécessité d‟un modèle d‟analysetransversale
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6. Chapitre 4. Commentrenforcer le régime présidentialiste sans le ruiner
Section 1.Parlementarisme Vs. présidentialisme. Actualisation d‟un débat crucial pour
L‟Amérique latine
I. Naissance d‟une discussion
II. Les “panégyristes” du parlementarisme et les défauts “intrinsèques” du
présidentialisme
III. Vers d‟autres explications de l‟échecprésidentialiste: les facteurs exogènes. Le
lien historique entre interventionnisme militaire et présidentialisme
IV. Repenser les termes du débat : rationalisation et parlementarisation des régimes
politiqueslatino-américains
Section 2.¿Vers une parlementarisation du régime politique colombien?
I. Le régime parlementaire: à la recherche d‟un critère perdu
II. La motion de censure en Colombie
A. Le mécanisme originalement établit dans la Constitution de 1991
B. La reforme constitutionnelle de 2007 et la rationalisation de la motion de
censure
Section 3.Réélectionnisme présidentiel et limitesmatérielles à la reforme de la
Constitution en Colombie et au Honduras
I. La fin de la “fin de la histoire” y le retour de l‟autoritarisme
II. Inversion de la tradition antiréélectioniste dans le modèleprésidentialiste
III. L‟alternance présidentielle comme exigence démocratique. Leparadoxe
d‟Honduras
IV. Les clauses pétrifiées o « d‟intangibilité constitutionnelle expresse » et les
« limitesmatériellesimplicites » à la reforme de la Constitution
V. Limites expresses ouimplicites a la reforme: ¿quelles sont les meilleures? Le
cas colombien
Section 4.D‟autres recettes pour rationaliser leprésidentialismelatino-américain
I. Reforme del‟impeachment
II. Comment surmonter le déficit de la démocratie représentative
A. Le transit au système électoral mixte: la localisation de la relation
représentant/représenté
B. Un design institutionnel en faveur de la démocratie participative
C. Une« template » de construction de l‟Étatpar le bas (the bottom-up
approach)
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