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Aux dires des Jésuites, le peu de
revenus du Collège n'était pas suffisant
pour l'entretien des bâtiments et la
subsistance des religieux, tant pour le
service divin que pour l'éducation de la
jeunesse. Aussi il fut décidé de joindre au
Collège le Prieuré de Locamand qui leur
fut donné en 1623 par le sieur archevêque
de Lyon, alors Abbé Prieur de l'Abbaye
Sainte-Croix de Quimperlé, dont dépendait
le Prieuré de Locamand, pour les aider à
soutenir leur établissement. Cette donation
fut approuvée et confirmée par le Pape
dans la bulle d'union de 1623, que l'on peut
voir encore, munie de son sceau, aux
Archives départementales de Quimper.
Mais sans doute cette donation ne
fut pas faite dans les règles, et la présence
du R.P. Jacques de Guernizac dont la
famille occupait le manoir du Stang, tout
proche, parut étrange. Les Pères Jésuites se
trouvèrent confrontés à l'évêque de
Quimper et à son vicaire recteur de
Locamand, ainsi qu'aux moines de SainteCroix de Quimperlé, tous unis pour la
circonstance.
Les
Pères
Jésuites,
puissamment soutenus, finirent par avoir
gain de cause; mais ils seront pendant plus
d'un siècle l'objet d'un harcèlement des
vicaires de Locamand, et en butte à
l'hostilité de tous les paroissiens. Leurs
opposants étaient d'ailleurs soutenus par
l'évêque qui n'avait obtenu que le droit de
nommer le recteur.
Que reprochait-on à l'acte d'union ?
- 1 - La dite union a précédé l'enquête et
information, au seul rapport du directeur
du Collège, contre toutes les formes
régulières: donc la dite union est nulle.
- 2 - Les bulles contiennent évidemment un
faux, parce qu'elles donnent à entendre au
Pape la faiblesse des revenus du Collège
qui sont cependant suffisants ; partant,
elles sont nulles.

- 3 - Les parties intéressées n'ont pas été
appelées aux termes qui étaient prescrits
par les dites bulles; donc l'union est nulle.
- 4 - 5 - Il a été commis de la simonie pour
parvenir à la dite annexion, en la personne
du Frère Julien Lucas, leur religieux fondé
de procure sous les moines de Quimperlé,
qui a reçu 30 pistoles pour vendre la cause,
et même en la personne du seigneur K,
(illisible) qui a reçu 960 Livres pour
consentir à l'union.
- 6 - La valeur du revenu du Prieuré n'a pas
été portée à sa juste valeur, donc les bulles
sont subjectives.
- 7- Les dites bulles n'ont pas été confirmées par lettres patentes du Roi."
Naturellement, les Pères Jésuites ont
répondu point par point à toutes ces
allégations. Cependant, certaines posaient
problème, ne serait-ce que la septième qui
ne fut réglée qu'en l684. Les Jésuites
avaient-ils omis de réclamer ces lettres
patentes, ou l'administration de Louis XIII
n'avait-elle pas jugé utile de les fournir, les
considérant
comme
une
formalité
secondaire ? Il fallut attendre le règne de
Louis XIV, soixante ans plus tard, pour
que la situation soit réglée : ces lettres
patentes,
spécifiant
le
complet
rattachement du Prieuré au Collège de
Quimper parvinrent à la sénéchaussée de
Concarneau pour enregistrement.
"Donnons mandement à nos aimés
et féaux Conseillers les gens tenant notre
Cour de Parlement et Chambre de nos
Comptes en Bretagne que ces présentes ils
fassent enregistrer, et du contenu en icelles
jouir et user les Pères Jésuites et les
successeurs au Collège, pleinement,
paisiblement et perpétuellement, cessant et
faisant cesser troubles et empêchements,
car tel est notre plaisir, et afin que ce soit
chose notoire et stable à toujours, nous
avons fait mettre notre sceau à ces
présentes.

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2/10
Donné à Fontainebleau au mois de
septembre l'an de grâce 1681 et de notre
règne le 39ème.
Signé Louis, et plus bas Le Roi,
signé Colbert, visa Le Tellier, pour
contirmation ".
Mais le recteur de Locamand et les moines
de Sainte-Croix ne s’avouent pas vaincus
et toujours aussi déterminés, ils déclarèrent
que ces lettres patentes étaient sans valeur
car "surannées", ayant été publiées trop
tardivement, 60 ans après la bulle. Les
Jésuites firent de nouveau appel au Roi: la
lettre qu'il adressa à la sénéchaussée en
1683 (page ci-après) vint clore les débats.
Il fallut encore procéder aux bannies, qui
furent faites à Locamand le 30 avril 1684 à
l'issue de la grand'messe.
D'autres litiges opposaient le
vicaire de Locamand, nommé et soutenu
par l'évêque, aux Pères Jésuites: les principaux concernaient les dîmes et la célébration de certains offices religieux. Le
desservant aurait voulu bénéficier du
même régime que du temps où le Prieuré
était sous l'Abbaye de Quimperlé, mais il
ne pouvait faire valoir aucun écrit le
confirmant. Les Pères Jésuites réclamaient
la totalité des dîmes en interprétant à leur
façon le texte de donation du Comte Hoel.
Ils durent finalement se résoudre à en céder
le tiers au vicaire. Ces démêlés n'étaient
pas toujours empreints de la plus grande
courtoisie, comme l'attestent les lignes cidessous. Les Pères Jésuites demandaient
que le vicaire "soit débouté de toutes les
dîmes par lui prétendues, et compte tenu
de son opiniâtreté et aux calomnies de ses
écrits, le condamnent à se contenter des
300 Livres de portion congrue qui lui sont
offertes ... et à faire réparation pour les
paroles offensantes et calomnies portées
dans ses écrits, lesquelles seront biffées ..."

Les
paroissiens
aussi
se
méfiaient de plus en plus de ces religieux
qui n'apparaissaient dans la paroisse que
pour les accabler par la perception des
rentes et des dîmes.
En 1723, la chapelle du Penity
venait d'être reconstruite et les Jésuites
envisageaient d'y apposer leurs armoiries
au dehors et dedans, ce qui laissait présager une intention de s'approprier des prééminences, alors que dans l'ancienne chapelle elles n'existaient pas. Le Général de
la paroisse délégua quatre de ses membres
pour présenter une requête aux Jésuites et
exiger par écrit leur renoncement à tous
droits nouveaux.
Restait aussi en suspens la question
des offices religieux et des offrandes : Les
R.P. Jésuites avaient obtenu le droit de dire
la messe et faire le service solennel aux
fêtes principales de l'année et le jour du
patron de la paroisse, mais sans bénéficier
des oblations. Le recteur prétendait que les
Jésuites ne pouvaient remplir des fonctions
curiales et contestait la décision dans son
ensemble. Le litige provoqua une série de
descentes de justice avec constats et
procès. Les Jésuites ne parvinrent pas à
imposer leurs vues, le recteur et ses
paroissiens usant de toutes sortes de
stratagèmes pour les en empêcher.
En
1724,
Pierre
Chatton,
accompagné du R.P. Antoine de Montigny
envoyé par le R. P. de Coetlogon, recteur
du Collège, se rendaient à Locamand avec
l'intention de célébrer l'office, ce jour étant
celui de la fête patronale. Ayant sollicité le
concours du recteur Michen, celui-ci
répondit qu'il ne s'opposait pas aux droits
des R.P., mais il demanda qu'ils justifient
des titres en vertu desquels ils prétendaient
à ces droits: dans cette attente, il
considérait que le R. P. de Montigny ne
pouvait remplir aucune fonction curiale en
l'église de Locamand.

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Finalement "le recteur Michen ne demandant que la paix" et ce qui lui appartient,
consent, sans déroger en aucune façon à
ses droits et prétentions, à ce que le R.P.
de Montigny fasse l'office ce jour, pourvu
qu’il justifie par la suite mais incessamment les titres dont il se prévaut."
On aurait pu croire que tout allait
donc se régler à l'amiable, mais il n'en fut
rien, car le recteur, soutenu par ses
paroissiens, mena une guerre d'usure et
saisit le moindre prétexte pour contourner
la décision, et même, comme nous allons le
voir, ridiculiser les Pères Jésuites.
Le 1er novembre 1747, Joseph Le
Gorgeu et François Férec, notaires royaux
et apostoliques, sont arrivés vers les 8
heures 1/2 à la maison prieurale de
Locamand. Le R.P. Étienne Joublet, recteur du Collège, y était depuis la veille, à
l'effet de célébrer la grand'messe en l'église
paroissiale en qualité de recteur primitif de
la paroisse. Le sieur Leroy, recteur vicaire
perpétuel en avait été prévenu le lundi 30
octobre par le R.P. Jacques François
Martinière, procureur du Collège, qui lui
avait présenté l'arrêt de la Cour du 15
juillet 1664 qui maintient les Pères
Jésuites, en qualité de Prieurs de
Locamand, dans le droit de pourvoir aux
quatre fêtes annuelles de Pâques,
Pentecôte, Toussaint et Noël, et le jour du
pardon du Patron de la paroisse, de
célébrer la messe et faire l'office, sans
cependant prendre ni participer aux
oblations. Ayant remis l'original des arrêts,
ils se sont rendus à l'entrée principale de
l'église, dont la porte s'est trouvée fermée à
clef. La porte du midi l'était également.
Quelques instants avant, elles étaient
pourtant ouvertes. Ils se sont alors transportés jusqu'à la maison presbytérale où ils
ont rencontré le sieur Hamon, prêtre; lui
ayant demandé où était le sieur recteur, il a
déclaré qu'il était parti dire la messe au

bourg de La Forêt ; d'autres paroissiens
leur ayant dit qu'il allait dire la messe à la
chapelle du Penity, ils s'y sont rendus, mais
là encore ont trouvé portes closes. De
retour à l'église paroissiale dont les portes
étaient toujours fermées, ils aperçurent le
sieur Hamon sur le placître vis à vis du
cimetière et lui ont demandé à qui on
devait s'adresser pour avoir les clefs de
l'église; le sieur Alain Berrou, sonneur de
cloches, leur ayant déclaré qu'elles
n'étaient pas en sa possession et qu'il
n'avait pas pénétré dans l'église depuis la
messe matinale ; mais le sieur Hamon leur
dit ignorer où elles étaient.
Ayant appris incidemment que le
recteur était dans l'église avec le sonneur
de cloches et son fils, les deux notaires
apostoliques en compagnie des R.P. recteur
et procureur et leurs avocats Ansquer et
Kermao se sont de nouveau dirigés vers
l'église: ils ont frappé à différentes reprises
et appelé pour faire ouvrir les portes, mais
personne n'a répondu.
Un carreau étant cassé à la vitre du
midi, ils ont pu glisser un oeil à l'intérieur
de l'église, et ont constaté que le sieur
Leroy, recteur, était au pied de l'autel en
habits sacerdotaux ; au même moment
tintait le troisième son, mais les portes
restaient toujours fermées. Celles-ci ne se
sont ouvertes qu'à la voix du sieur Hamon,
et ils sont entrés en même temps que lui; il
a pris aussitôt un surplis posé sur un
confessionnal, et de cet endroit, avant
même de l'avoir mis, il a entonné l'introït
tandis que le recteur commençait sa messe.
A l'issue de celle-ci, il lui a été répété le
contenu des arrêts et le compte-rendu de la
visite ; le recteur leur a répondu qu'il se
réservait d'en délibérer en temps et lieu,
mais a bien voulu signer. Le sieur Hamon a
reconnu la vérité des faits mais a refusé de
signer. Une copie du texte sera laissée au
recteur.

5/10
Les paroissiens de Locamand
durent bien rire des mésaventures des
Pères Jésuites, qui allaient d'ailleurs se
renouveler peu de temps après.
En effet, le 24 décembre 1747, les
mêmes notaires royaux et apostoliques, en
compagnie du R.P. Étienne Joublet, recteur
du Collège, se sont de nouveau rendus à
Locamand. Le R.P. Martinière leur a mis
en mains une grosse des requêtes
présentées à la Cour, avec l'arrêt rendu et la
notification qui en a été faite à Messire
Jacques Gabriel Leroy, vicaire perpétuel de
Locamand. Le R. P. recteur s'est rendu à la
maison prieurale, ayant bien l'intention,
aux termes de l'arrêt, de célébrer la grand
'messe le lendemain.
Les deux notaires, quant à eux, ont
gagné la maison presbytérale, les portes
étant fermées, ils ont frappé plusieurs fois,
mais personne n'a répondu ; ils se sont
alors retirés, puis sont revenus 3/4 d’heure
après. Devant la porte, ils ont rencontré
une fille qui s'est déclarée être la servante
du vicaire, que ce dernier était allé se
promener et qu'il n 'y avait personne au
presbytère. S'étant approché, les deux
notaires ont entendu des bruits de voix à
l'intérieur et ont demandé de bien vouloir
leur ouvrir, mais ayant frappé plusieurs
fois à la porte, personne ne leur a répondu.
Ils se sont alors repliés sur la maison
prieurale d'où, ayant entendu les cloches
sonner vers les neuf heures du soir et ayant
été informés que le vicaire avait annoncé à
l'issue de la grand'messe du matin qu'il
commencerait l'office à dix heures, ils se
sont rendus à l'église. Berrou, le sonneur
de cloches, disposait les ornements et
préparait les outils pour l'office; puis il
sonna les cloches une seconde fois vers
neuf heures et demie. Nos notaires se sont
retirés dans la sacristie en attendant
l'office, mais à onze heures ni le vicaire ni
son curé ne se sont présentés. Ils ont alors
demandé au sieur Berrou d'aller les

prévenir, car il était plus que temps de
commencer l'office ; lequel Berrou a
refusé, prétextant qu'il ne les trouverait
pas.
Une demi-heure plus tard, le curé
Hamon s'est présenté à la sacristie : ils lui
ont demandé si le vicaire n'avait pas
l'intention de dire l'office. Il ne leur a rien
répondu, et en secouant la tête s'est
agenouillé sur un prie-dieu où il a pris un
tableau intitulé "Préparation pour la
messe". S'étant levé, il s'est muni d'un
amict* et d'une aube. Le R.P. recteur lui a
alors demandé s'il comptait s'opposer à ce
qu'il dise la grand 'messe, et l'un des
notaires a refait lecture du fameux arrêté.
Mais ce fut le sieur Hamon qui surprit tout
le monde en se proposant de chanter
l'office; il a prié le R.P. de prendre l'étole
qu'il lui a présentée, et la chape, et de bien
vouloir commencer l’office. Le R. P. l'a
remercié de la politesse qu'il lui faisait, et
lui a déclaré qu'il se bornerait à chanter la
grand'messe, priant le sieur Hamon de bien
vouloir lui répondre en latin, ce qu'il
promit, ajoutant même qu'il l' assisterait
volontiers à l'autel. Se reprenant, le sieur
Hamon demanda au R. P. de commencer
l'office, mais de dire seulement la première
oraison. Ce dernier refusa, et ayant ôté
l'amict, s'est vêtu d'un surplis, d'une étole
et d'une chape et a chanté l'office en latin.
Pour la grand 'messe, ce fut différent, et le sieur Hamon ne répondit pas à
la demande du R.P. qui le sollicitait pour
aller chanter au lutrin. Le R.P. a gagné le
maître-autel, et a regretté d'être obligé en
un jour si solennel de dire la messe à basse
voix, après le refus du sieur Hamon et
l'absence du sieur vicaire pour la lui
répondre. Le sieur Hamon est alors intervenu, interrompant le R.P., puis s'est retiré
près de la balustrade du choeur, où les
paroissiens s'étaient rassemblés et soudain
se sont mis à crier à haute voix :

6/10
"D'eomp kuit ! Allons nous-en!" A
l'exception de trois femmes, dont une
habillée en artisane, tous sont sortis de
l'église en criant et hurlant, sans qu'il fût
possible de distinguer ce qu'ils disaient.
Quelques instants plus tard, le sieur Hamon
s'étant présenté à l'autel du côté de
l'Évangile pour y dire la messe, les
paroissiens sont rentrés dans l'église, et
placés vis à vis de cet autel en murmurant
et en riant, alors que le R.P. recteur et le
R.P. procureur avaient commencé leur
messe.
Le lendemain 25 décembre, les R.P.
Jésuites allaient être confrontés aux mêmes
problèmes. Le R. P. recteur s'étant rendu à
l'église y a rencontré le sieur Berrou,
sonneur de cloches, qui venait de sonner le
troisième son pour la grand 'messe. Il lui a
demandé d'aller prévenir le sieur vicaire et
curé qu'il était plus que temps de se rendre
à l'église, ce que le dit Berrou refusa. Il lui
fut alors demandé d'aller avertir la
Fabrique de se rendre à la sacristie pour
leur donner les clefs des archives, ou
d'indiquer qui les détenait, les R.P. ayant
l'intention après la messe d'inscrire le dit
arrêt sur le registre, après l'avoir publié
devant les paroissiens. Berrou leur a
répondu qu'il existait trois clefs: une avec
le vicaire, une autre avec le procureur
terrien, et la troisième avec le marguillier.
Ayant été chargé de ramener ce dernier, on
le vit revenir avec un nommé Yves Le
Meur qui déclara n'être pas le fabrique,
mais bien son beau-frère. Sur ce, le R.P.
recteur a gagné l'autel pour célébrer la
messe à voix basse, puisque ni le vicaire ni
le curé ne se sont présentés. Comme il
disait le dernier Évangile, le sieur Hamon
s'est furtivement glissé dans le choeur, vêtu
d'un surplis, et a commencé à entonner les
vêpres, ce qui fut l'occasion pour certains
de rire, et pour d'autres de dire au sieur
Hamon : "Courage! plus vite !". En sorte

que les R.P. n'ont pu faire la publication du
dit arrêt à l'issue de la messe: avant que le
R.P. eût fini l'Évangile, le dit sieur Hamon
en était au dernier psaume des vêpres.
N'ayant pu enregistrer les dits
arrêts, avant que les paroissiens ne se dispersent le R. P. leur a demandé de se rassembler le dimanche suivant afin de remplir ces formalités. Ils se sont mis à crier :
"D'eomp kuit ! Sortons vite! " Et ils sont
sortis avec précipitation, les uns riant à
gorge déployée, les autres murmurant.
Les notaires apostoliques et les R.P.
se sont alors retirés en la sacristie pour
remplir le constat qui nous a permis de
relater ces événements. Ils ont voulu en
donner lecture au sieur Hamon et au sonneur de cloches Berrou, mais ceux-ci ont
déclaré que cela ne les concernait pas et
qu'ils avaient hâte d'aller déjeuner. Sur ce,
ils refusèrent de signer quoi que ce soit.
Avant de quitter Locarnand, ayant appris
que le vicaire, après avoir dit la messe à la
chapelle du Penity, était monté à cheval
mais n'avait pas rejoint son presbytère qui
restait fermé, on chargea le sieur Berrou de
lui remettre une copie de l'acte qu'ils
venaient de rédiger.
Les Pères Jésuites s'en retournèrent
vers leur Collège, pestant "contre ces
paysans bas-bretons, toujours disposés aux
émotions populaires et qui osent manquer
de respect à la célébration des Saints
Mystères".
Le vicaire-recteur se verra, lui,
gratifier par le Parlement d'une amende de
50 Livres en cas de récidive. Le dimanche
suivant, il annonçait qu'il aurait à faire
inscrire sur le registre des délibérations
l'arrêt de la Cour concernant les droits des
R.P.Jésuites.
A cet effet, le 14 janvier 1748,
Joseph Hamon, sergent royal, accompagné
de ses témoins Yves Le Jolliec, sergent, et
Ollivier Riou, assistant, se présentèrent à

7/10
l'église de Locamand où le sieur Hamon,
prêtre, venait de terminer sa messe. Ils
pénétrèrent dans la sacristie, lieu habituel
des délibérations, où le sieur Hamon refusa
de les suivre ; ils y trouvèrent seulement le
sieur Lansanne, l'un des délibérants, et le
sieur Jean Buisson, greffier des
délibérations de la paroisse: ce dernier
s'offrit pour l'enregistrement de l'arrêt, à la
condition que tous les délibérants y
consentent. Mais ceux-ci se faisaient
attendre, et finalement aucun d'eux ne se
présenta. Tout serait donc à recommencer.
Mais le temps de la puissance des
Jésuites, que Louis XIV avait constamment
soutenus, était révolu: quelques années
plus tard, en 1762, ils seront expulsés de
France et Locamand ne connaîtra plus de
journées mouvementées comme celles que
nous venons de relater. Cependant les
biens du Prieuré et ses revenus resteront
attachés au Collège de Quimper jusqu'à la
Révolution. Si les relations avec la
population et le clergé local devinrent plus
cordiales, la paroisse était toujours
lourdement grevée et le vicaire devait vivre
chichement. Le cahier de doléances de
1789 reflète bien cette situation et porte en
son article premier :
" Les habitants, de concert avec le
recteur, se plaignent qu'eu égard à leur
pauvreté, étant presque tous sous le
Prieuré à domaine congéable et grevés par
une dîme ecclésiastique à la dixième gerbe,
une autre dîme féodale à la 20ème qu'on
paie au Prieuré depuis sa séparation de la
Cure, la dîme rectorale à la 30 ème, se
trouvent privés de la majeure partie de
leurs récoltes, et demandent à être
soulagés par l'attribution de quelque
abbaye du diocèse au Collège de Quimper
et par l'augmentation de la portion
congrue sur les revenus du Prieuré. "
Après l'expulsion des Jésuites la
direction du Collège procéda à la vente des

quelques biens meubles du Prieuré, se
réservant cependant certains qui seront
transportés à Quimper: une table longue
une armoire à deux battants, 5 flambeaux
de cuivre, 2 chandeliers et 2 porte
mouchettes le tout de cuivre, 2 mouchettes
de fer, un plat à barbe en bois des Indes, 10
couteaux de table, 10 serviettes fines, 7
draps de lit, 3 nappes, un calice et sa
patène d'argent, un coussin, une chasuble
rouge et blanche, 9 écheveaux de gros fil,
et autres effets. La vente eut lieu le 25
septembre 1764 sous la direction de Me
Henry de Silguy, Sénéchal et Premier
Magistrat de Cornouaille au siège présidial
de Quimper.
Parmi les acheteurs nous relevons:
- le recteur de Locamand pour le foin dans
le grenier (78 L.), les fruits des vergers et
jardins (25 L.), deux barriques avec dans
l'une un peu de chaux (3L.), un dévidoir
(10 sols) ;
- le sieur Hermant pour 10 billes de bois
(10 L.), une auge de pierre (18 L.), une
petite charrette ferrée avec un chartil (12
L.), une civière roulante (1 L. 10 sols).
On vendit également :
- une charrette à Jean Duigou (21 L.) ;
- 6 barriques à Jacques Renaut (15 L.) ;
- un pressoir à F. Le Can (4 L.) ;
- 3 pots de beurre à Jeanne Birot (12 L.);
ainsi qu'un mauvais buffet et deux mauvaises tables (12 L.) ;
- une mauvaise poêle à crêpes à Françoise
Caudan (50 sols) ;
- une mauvaise armoire, un vaisselier et 2
mauvaises tables à Pierre Lucas (10 L.) ; 3 mauvais pots de terre et un ribot de terre
à Jeanne Rouiller (12 sols) ;
- un passe-lait d'airain, un tamis de crin. 4
écuelles, 4 cuillers de bois et un mauvais
petit fanal à Marie-Louise Hamon (2 L. 20
sols) ;
- une vache noire à Jean Ricaud (11 L.) ;

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- une vache noire écornée hors d'âge à
Perrine Pezron (10 L. 10 sols) ;
- une vache noire de trois ans à Mathieu
Henry (25 L.) ;
- un cheval bai-rouge hors d'âge avec une
mauvaise selle et une mauvaise bride à
François Hénaf( 18 L. ) ;
- le fumier et le tas de paille à Jean Heydon
(10 L. 10 sols) ;
- 2 mauvaises couchettes dans la chambre
au-dessus de la cuisine et une mauvaise
table longue dans la maison à tour à Louis
Quélennec (9 L.) ;
Le total s'est élevé à 347 L.
On constate que meubles, ustensiles
et animaux n'étaient pas de grande valeur,
et que la maison prieurale semblait assez
mal tenue. Le recouvrement total sur
Locamand s'éleva à 10.546 Livres, mais les
dettes en atteignaient 12.240 : une gestion
qui ne paraît pas très sérieuse! Le plus
grand profit que tirera le Collège de la
cession des biens du Prieuré consistera en
la vente de bois, qui rapportera 10. 954
Livres.
Trente ans plus tard, à la
Révolution, tous ces biens seront vendus
comme Biens Nationaux. Le citoyen
Laurent Mazé, avocat à Quimper, qui
possédait déjà Trégoné en Fouesnant et
Neiz-vran en Saint-Évarzec, se rendra
acquéreur de la maison prieurale pour
22.400 Livres. II semble s'y être installé
après avoir quitté Trégoné, car le 13 brumaire An V sa femme, Guillemette de
Lessègue y donne naissance à son fils
Louis ; le père, à cette époque officier
municipal à Fouesnant, est porté comme
étant cultivateur à Locamand. Une de ses
filles avait épousé Guillaume Le Teurnier,
notaire à Morlaix, et plusieurs des enfants
de ce couple sont également nés à
Locamand.
Laurent Mazé avait aussi acheté le
presbytère et ses dépendances (478 L.), et
des terres à proximité du bourg: Parc poul

(975 L. ), les convenants de Bodilio ( 490
L. ) et de Bolloré ( 20 L. ), Créac'h lin
(245 L. ), une partie de la Montagne de
Lanarhou ( 600 L. ), Kerroué (4. 100 L. ),
Kerdilès ( 26.400 L ), Kertoues ( 20.000
L.), Kerandréau ( 830 L.). Certains de ces
biens ont été achetés par soumission à un
prix dérisoire; mais bientôt les ventes se
firent aux enchères, ce qui explique les
montants relativement élevés du Prieuré,
de Kerdilès et Kertoues.
La famille de Silguy du manoir de
Mesmeur acheta également plusieurs
biens: Kerampennec ( 16.400 L. ), Guernanlay (13.800 L.), Les Gallerons (4625 L.),
Kerviguéon Creis ( 12.100 L. ), La Maison
verte ( 192 L. ).
Les autres acheteurs furent surtout
des quimpérois.
La maison du Prieuré passa ensuite
en différentes mains, notamment les
familles Nicou et Le Guisquet
de
Keranforest, puis finalement tomba en
ruines. Le toit s'étant effondré, on le
rétablit, mais en supprimant un étage. Puis
de nouveaux propriétaires lui donnèrent
son aspect actuel ; au rez-de-chaussée, on
retrouve encore les poutres d'origine à la
section carrée de 40 à 50 centimètres de
côté, comme dans les vieux manoirs.
L'église, elle, était en ruines déjà
bien avant ; ses pierres ont été dispersées
de-ci, de-là. Les fenêtres ont été réutilisées
dans une construction récente en contrebas de Locamand, et au Mesmeur on
retrouve le portail de la petite chapelle.
Lorsque Le Guennec viendra fouler les
lieux, en 1923, il ne rencontrera que des
ruines: "Alors que, le manoir voisin des
seigneurs de Chef du Bois est toujours
debout, le sanctuaire où reposent leurs
cendres et où le duc Hoel voulait que le
culte fût célébré "tant que le monde
demeurera chrétien " n'offre plus que

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que d'affligeants débris. Il ne reste
plus que quelques pans de murs
moussus et croulants, à l'angle d'un
verger; des plantes sauvages poussent dans l'ancien choeur et la pierre
rompue du maître-autel émerge à
peine d'un fouillis de ronces, de
fougères et de scolopendres, tandis
que, çà et là, le pied heurte sous
l'herbe une dalle funéraire aux
armes effacées; deux enfeux ou
tombes seigneuriales s'ouvrent dans
les murs latéraux avec des écussons
encore lisibles à la clef de leur
arcade ."
La petite chapelle attenant au
Prieuré (sans doute Kergomet) est
toujours debout et a longtemps servi
de grange; elle n'a plus d'intérêt,
ayant perdu ses éléments essentiels.
Une stèle qui autrefois
s'allongeait dans l'allée voisine a été
redressée en 1903, remplaçant la
croix sans doute brisée. Reste
l'élégant portail de 1756 en anse de panier par lequel on accédait à la maison prieurale.

Prééminences en l'église de Locamand
Jean Claude Le Jacobin, seigneur
de Keramprat et Chef du Bois, Conseiller
du Roi en sa Cour et Parlement de
Bretagne, mari et procurateur de Julienne
de Bragelongne, sa compagne, possédait, à
cause de sa seigneurie de. Chef du Bois
quantité de prééminences, écussons, bancs,
tombes et enfeux en l'église de Locamand,
"lesquelles dépérissent journellement tant
par les caprices du temps, la fragilité des

vitres que l'impétuosité des vents". Ayant
constaté que pendant sa dernière absence
les écussons placés sur les vitres de la nef
avaient été rompues et que les responsables
de l'église n'avaient fait aucune diligence
pour les faire remplacer, il avait jugé
nécessaire d'intervenir. Suite à sa demande,
un jugement fut rendu le 17 juillet 1766,
ordonnant une descente en l' église de
Locamand pour relever les prééminences,
écussons et droits honorifiques existants et
faire procéder à la réintégration de ceux
qui

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  • 1. Aux dires des Jésuites, le peu de revenus du Collège n'était pas suffisant pour l'entretien des bâtiments et la subsistance des religieux, tant pour le service divin que pour l'éducation de la jeunesse. Aussi il fut décidé de joindre au Collège le Prieuré de Locamand qui leur fut donné en 1623 par le sieur archevêque de Lyon, alors Abbé Prieur de l'Abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, dont dépendait le Prieuré de Locamand, pour les aider à soutenir leur établissement. Cette donation fut approuvée et confirmée par le Pape dans la bulle d'union de 1623, que l'on peut voir encore, munie de son sceau, aux Archives départementales de Quimper. Mais sans doute cette donation ne fut pas faite dans les règles, et la présence du R.P. Jacques de Guernizac dont la famille occupait le manoir du Stang, tout proche, parut étrange. Les Pères Jésuites se trouvèrent confrontés à l'évêque de Quimper et à son vicaire recteur de Locamand, ainsi qu'aux moines de SainteCroix de Quimperlé, tous unis pour la circonstance. Les Pères Jésuites, puissamment soutenus, finirent par avoir gain de cause; mais ils seront pendant plus d'un siècle l'objet d'un harcèlement des vicaires de Locamand, et en butte à l'hostilité de tous les paroissiens. Leurs opposants étaient d'ailleurs soutenus par l'évêque qui n'avait obtenu que le droit de nommer le recteur. Que reprochait-on à l'acte d'union ? - 1 - La dite union a précédé l'enquête et information, au seul rapport du directeur du Collège, contre toutes les formes régulières: donc la dite union est nulle. - 2 - Les bulles contiennent évidemment un faux, parce qu'elles donnent à entendre au Pape la faiblesse des revenus du Collège qui sont cependant suffisants ; partant, elles sont nulles. - 3 - Les parties intéressées n'ont pas été appelées aux termes qui étaient prescrits par les dites bulles; donc l'union est nulle. - 4 - 5 - Il a été commis de la simonie pour parvenir à la dite annexion, en la personne du Frère Julien Lucas, leur religieux fondé de procure sous les moines de Quimperlé, qui a reçu 30 pistoles pour vendre la cause, et même en la personne du seigneur K, (illisible) qui a reçu 960 Livres pour consentir à l'union. - 6 - La valeur du revenu du Prieuré n'a pas été portée à sa juste valeur, donc les bulles sont subjectives. - 7- Les dites bulles n'ont pas été confirmées par lettres patentes du Roi." Naturellement, les Pères Jésuites ont répondu point par point à toutes ces allégations. Cependant, certaines posaient problème, ne serait-ce que la septième qui ne fut réglée qu'en l684. Les Jésuites avaient-ils omis de réclamer ces lettres patentes, ou l'administration de Louis XIII n'avait-elle pas jugé utile de les fournir, les considérant comme une formalité secondaire ? Il fallut attendre le règne de Louis XIV, soixante ans plus tard, pour que la situation soit réglée : ces lettres patentes, spécifiant le complet rattachement du Prieuré au Collège de Quimper parvinrent à la sénéchaussée de Concarneau pour enregistrement. "Donnons mandement à nos aimés et féaux Conseillers les gens tenant notre Cour de Parlement et Chambre de nos Comptes en Bretagne que ces présentes ils fassent enregistrer, et du contenu en icelles jouir et user les Pères Jésuites et les successeurs au Collège, pleinement, paisiblement et perpétuellement, cessant et faisant cesser troubles et empêchements, car tel est notre plaisir, et afin que ce soit chose notoire et stable à toujours, nous avons fait mettre notre sceau à ces présentes. 1/10
  • 3. Donné à Fontainebleau au mois de septembre l'an de grâce 1681 et de notre règne le 39ème. Signé Louis, et plus bas Le Roi, signé Colbert, visa Le Tellier, pour contirmation ". Mais le recteur de Locamand et les moines de Sainte-Croix ne s’avouent pas vaincus et toujours aussi déterminés, ils déclarèrent que ces lettres patentes étaient sans valeur car "surannées", ayant été publiées trop tardivement, 60 ans après la bulle. Les Jésuites firent de nouveau appel au Roi: la lettre qu'il adressa à la sénéchaussée en 1683 (page ci-après) vint clore les débats. Il fallut encore procéder aux bannies, qui furent faites à Locamand le 30 avril 1684 à l'issue de la grand'messe. D'autres litiges opposaient le vicaire de Locamand, nommé et soutenu par l'évêque, aux Pères Jésuites: les principaux concernaient les dîmes et la célébration de certains offices religieux. Le desservant aurait voulu bénéficier du même régime que du temps où le Prieuré était sous l'Abbaye de Quimperlé, mais il ne pouvait faire valoir aucun écrit le confirmant. Les Pères Jésuites réclamaient la totalité des dîmes en interprétant à leur façon le texte de donation du Comte Hoel. Ils durent finalement se résoudre à en céder le tiers au vicaire. Ces démêlés n'étaient pas toujours empreints de la plus grande courtoisie, comme l'attestent les lignes cidessous. Les Pères Jésuites demandaient que le vicaire "soit débouté de toutes les dîmes par lui prétendues, et compte tenu de son opiniâtreté et aux calomnies de ses écrits, le condamnent à se contenter des 300 Livres de portion congrue qui lui sont offertes ... et à faire réparation pour les paroles offensantes et calomnies portées dans ses écrits, lesquelles seront biffées ..." Les paroissiens aussi se méfiaient de plus en plus de ces religieux qui n'apparaissaient dans la paroisse que pour les accabler par la perception des rentes et des dîmes. En 1723, la chapelle du Penity venait d'être reconstruite et les Jésuites envisageaient d'y apposer leurs armoiries au dehors et dedans, ce qui laissait présager une intention de s'approprier des prééminences, alors que dans l'ancienne chapelle elles n'existaient pas. Le Général de la paroisse délégua quatre de ses membres pour présenter une requête aux Jésuites et exiger par écrit leur renoncement à tous droits nouveaux. Restait aussi en suspens la question des offices religieux et des offrandes : Les R.P. Jésuites avaient obtenu le droit de dire la messe et faire le service solennel aux fêtes principales de l'année et le jour du patron de la paroisse, mais sans bénéficier des oblations. Le recteur prétendait que les Jésuites ne pouvaient remplir des fonctions curiales et contestait la décision dans son ensemble. Le litige provoqua une série de descentes de justice avec constats et procès. Les Jésuites ne parvinrent pas à imposer leurs vues, le recteur et ses paroissiens usant de toutes sortes de stratagèmes pour les en empêcher. En 1724, Pierre Chatton, accompagné du R.P. Antoine de Montigny envoyé par le R. P. de Coetlogon, recteur du Collège, se rendaient à Locamand avec l'intention de célébrer l'office, ce jour étant celui de la fête patronale. Ayant sollicité le concours du recteur Michen, celui-ci répondit qu'il ne s'opposait pas aux droits des R.P., mais il demanda qu'ils justifient des titres en vertu desquels ils prétendaient à ces droits: dans cette attente, il considérait que le R. P. de Montigny ne pouvait remplir aucune fonction curiale en l'église de Locamand. 3/10
  • 5. Finalement "le recteur Michen ne demandant que la paix" et ce qui lui appartient, consent, sans déroger en aucune façon à ses droits et prétentions, à ce que le R.P. de Montigny fasse l'office ce jour, pourvu qu’il justifie par la suite mais incessamment les titres dont il se prévaut." On aurait pu croire que tout allait donc se régler à l'amiable, mais il n'en fut rien, car le recteur, soutenu par ses paroissiens, mena une guerre d'usure et saisit le moindre prétexte pour contourner la décision, et même, comme nous allons le voir, ridiculiser les Pères Jésuites. Le 1er novembre 1747, Joseph Le Gorgeu et François Férec, notaires royaux et apostoliques, sont arrivés vers les 8 heures 1/2 à la maison prieurale de Locamand. Le R.P. Étienne Joublet, recteur du Collège, y était depuis la veille, à l'effet de célébrer la grand'messe en l'église paroissiale en qualité de recteur primitif de la paroisse. Le sieur Leroy, recteur vicaire perpétuel en avait été prévenu le lundi 30 octobre par le R.P. Jacques François Martinière, procureur du Collège, qui lui avait présenté l'arrêt de la Cour du 15 juillet 1664 qui maintient les Pères Jésuites, en qualité de Prieurs de Locamand, dans le droit de pourvoir aux quatre fêtes annuelles de Pâques, Pentecôte, Toussaint et Noël, et le jour du pardon du Patron de la paroisse, de célébrer la messe et faire l'office, sans cependant prendre ni participer aux oblations. Ayant remis l'original des arrêts, ils se sont rendus à l'entrée principale de l'église, dont la porte s'est trouvée fermée à clef. La porte du midi l'était également. Quelques instants avant, elles étaient pourtant ouvertes. Ils se sont alors transportés jusqu'à la maison presbytérale où ils ont rencontré le sieur Hamon, prêtre; lui ayant demandé où était le sieur recteur, il a déclaré qu'il était parti dire la messe au bourg de La Forêt ; d'autres paroissiens leur ayant dit qu'il allait dire la messe à la chapelle du Penity, ils s'y sont rendus, mais là encore ont trouvé portes closes. De retour à l'église paroissiale dont les portes étaient toujours fermées, ils aperçurent le sieur Hamon sur le placître vis à vis du cimetière et lui ont demandé à qui on devait s'adresser pour avoir les clefs de l'église; le sieur Alain Berrou, sonneur de cloches, leur ayant déclaré qu'elles n'étaient pas en sa possession et qu'il n'avait pas pénétré dans l'église depuis la messe matinale ; mais le sieur Hamon leur dit ignorer où elles étaient. Ayant appris incidemment que le recteur était dans l'église avec le sonneur de cloches et son fils, les deux notaires apostoliques en compagnie des R.P. recteur et procureur et leurs avocats Ansquer et Kermao se sont de nouveau dirigés vers l'église: ils ont frappé à différentes reprises et appelé pour faire ouvrir les portes, mais personne n'a répondu. Un carreau étant cassé à la vitre du midi, ils ont pu glisser un oeil à l'intérieur de l'église, et ont constaté que le sieur Leroy, recteur, était au pied de l'autel en habits sacerdotaux ; au même moment tintait le troisième son, mais les portes restaient toujours fermées. Celles-ci ne se sont ouvertes qu'à la voix du sieur Hamon, et ils sont entrés en même temps que lui; il a pris aussitôt un surplis posé sur un confessionnal, et de cet endroit, avant même de l'avoir mis, il a entonné l'introït tandis que le recteur commençait sa messe. A l'issue de celle-ci, il lui a été répété le contenu des arrêts et le compte-rendu de la visite ; le recteur leur a répondu qu'il se réservait d'en délibérer en temps et lieu, mais a bien voulu signer. Le sieur Hamon a reconnu la vérité des faits mais a refusé de signer. Une copie du texte sera laissée au recteur. 5/10
  • 6. Les paroissiens de Locamand durent bien rire des mésaventures des Pères Jésuites, qui allaient d'ailleurs se renouveler peu de temps après. En effet, le 24 décembre 1747, les mêmes notaires royaux et apostoliques, en compagnie du R.P. Étienne Joublet, recteur du Collège, se sont de nouveau rendus à Locamand. Le R.P. Martinière leur a mis en mains une grosse des requêtes présentées à la Cour, avec l'arrêt rendu et la notification qui en a été faite à Messire Jacques Gabriel Leroy, vicaire perpétuel de Locamand. Le R. P. recteur s'est rendu à la maison prieurale, ayant bien l'intention, aux termes de l'arrêt, de célébrer la grand 'messe le lendemain. Les deux notaires, quant à eux, ont gagné la maison presbytérale, les portes étant fermées, ils ont frappé plusieurs fois, mais personne n'a répondu ; ils se sont alors retirés, puis sont revenus 3/4 d’heure après. Devant la porte, ils ont rencontré une fille qui s'est déclarée être la servante du vicaire, que ce dernier était allé se promener et qu'il n 'y avait personne au presbytère. S'étant approché, les deux notaires ont entendu des bruits de voix à l'intérieur et ont demandé de bien vouloir leur ouvrir, mais ayant frappé plusieurs fois à la porte, personne ne leur a répondu. Ils se sont alors repliés sur la maison prieurale d'où, ayant entendu les cloches sonner vers les neuf heures du soir et ayant été informés que le vicaire avait annoncé à l'issue de la grand'messe du matin qu'il commencerait l'office à dix heures, ils se sont rendus à l'église. Berrou, le sonneur de cloches, disposait les ornements et préparait les outils pour l'office; puis il sonna les cloches une seconde fois vers neuf heures et demie. Nos notaires se sont retirés dans la sacristie en attendant l'office, mais à onze heures ni le vicaire ni son curé ne se sont présentés. Ils ont alors demandé au sieur Berrou d'aller les prévenir, car il était plus que temps de commencer l'office ; lequel Berrou a refusé, prétextant qu'il ne les trouverait pas. Une demi-heure plus tard, le curé Hamon s'est présenté à la sacristie : ils lui ont demandé si le vicaire n'avait pas l'intention de dire l'office. Il ne leur a rien répondu, et en secouant la tête s'est agenouillé sur un prie-dieu où il a pris un tableau intitulé "Préparation pour la messe". S'étant levé, il s'est muni d'un amict* et d'une aube. Le R.P. recteur lui a alors demandé s'il comptait s'opposer à ce qu'il dise la grand 'messe, et l'un des notaires a refait lecture du fameux arrêté. Mais ce fut le sieur Hamon qui surprit tout le monde en se proposant de chanter l'office; il a prié le R.P. de prendre l'étole qu'il lui a présentée, et la chape, et de bien vouloir commencer l’office. Le R. P. l'a remercié de la politesse qu'il lui faisait, et lui a déclaré qu'il se bornerait à chanter la grand'messe, priant le sieur Hamon de bien vouloir lui répondre en latin, ce qu'il promit, ajoutant même qu'il l' assisterait volontiers à l'autel. Se reprenant, le sieur Hamon demanda au R. P. de commencer l'office, mais de dire seulement la première oraison. Ce dernier refusa, et ayant ôté l'amict, s'est vêtu d'un surplis, d'une étole et d'une chape et a chanté l'office en latin. Pour la grand 'messe, ce fut différent, et le sieur Hamon ne répondit pas à la demande du R.P. qui le sollicitait pour aller chanter au lutrin. Le R.P. a gagné le maître-autel, et a regretté d'être obligé en un jour si solennel de dire la messe à basse voix, après le refus du sieur Hamon et l'absence du sieur vicaire pour la lui répondre. Le sieur Hamon est alors intervenu, interrompant le R.P., puis s'est retiré près de la balustrade du choeur, où les paroissiens s'étaient rassemblés et soudain se sont mis à crier à haute voix : 6/10
  • 7. "D'eomp kuit ! Allons nous-en!" A l'exception de trois femmes, dont une habillée en artisane, tous sont sortis de l'église en criant et hurlant, sans qu'il fût possible de distinguer ce qu'ils disaient. Quelques instants plus tard, le sieur Hamon s'étant présenté à l'autel du côté de l'Évangile pour y dire la messe, les paroissiens sont rentrés dans l'église, et placés vis à vis de cet autel en murmurant et en riant, alors que le R.P. recteur et le R.P. procureur avaient commencé leur messe. Le lendemain 25 décembre, les R.P. Jésuites allaient être confrontés aux mêmes problèmes. Le R. P. recteur s'étant rendu à l'église y a rencontré le sieur Berrou, sonneur de cloches, qui venait de sonner le troisième son pour la grand 'messe. Il lui a demandé d'aller prévenir le sieur vicaire et curé qu'il était plus que temps de se rendre à l'église, ce que le dit Berrou refusa. Il lui fut alors demandé d'aller avertir la Fabrique de se rendre à la sacristie pour leur donner les clefs des archives, ou d'indiquer qui les détenait, les R.P. ayant l'intention après la messe d'inscrire le dit arrêt sur le registre, après l'avoir publié devant les paroissiens. Berrou leur a répondu qu'il existait trois clefs: une avec le vicaire, une autre avec le procureur terrien, et la troisième avec le marguillier. Ayant été chargé de ramener ce dernier, on le vit revenir avec un nommé Yves Le Meur qui déclara n'être pas le fabrique, mais bien son beau-frère. Sur ce, le R.P. recteur a gagné l'autel pour célébrer la messe à voix basse, puisque ni le vicaire ni le curé ne se sont présentés. Comme il disait le dernier Évangile, le sieur Hamon s'est furtivement glissé dans le choeur, vêtu d'un surplis, et a commencé à entonner les vêpres, ce qui fut l'occasion pour certains de rire, et pour d'autres de dire au sieur Hamon : "Courage! plus vite !". En sorte que les R.P. n'ont pu faire la publication du dit arrêt à l'issue de la messe: avant que le R.P. eût fini l'Évangile, le dit sieur Hamon en était au dernier psaume des vêpres. N'ayant pu enregistrer les dits arrêts, avant que les paroissiens ne se dispersent le R. P. leur a demandé de se rassembler le dimanche suivant afin de remplir ces formalités. Ils se sont mis à crier : "D'eomp kuit ! Sortons vite! " Et ils sont sortis avec précipitation, les uns riant à gorge déployée, les autres murmurant. Les notaires apostoliques et les R.P. se sont alors retirés en la sacristie pour remplir le constat qui nous a permis de relater ces événements. Ils ont voulu en donner lecture au sieur Hamon et au sonneur de cloches Berrou, mais ceux-ci ont déclaré que cela ne les concernait pas et qu'ils avaient hâte d'aller déjeuner. Sur ce, ils refusèrent de signer quoi que ce soit. Avant de quitter Locarnand, ayant appris que le vicaire, après avoir dit la messe à la chapelle du Penity, était monté à cheval mais n'avait pas rejoint son presbytère qui restait fermé, on chargea le sieur Berrou de lui remettre une copie de l'acte qu'ils venaient de rédiger. Les Pères Jésuites s'en retournèrent vers leur Collège, pestant "contre ces paysans bas-bretons, toujours disposés aux émotions populaires et qui osent manquer de respect à la célébration des Saints Mystères". Le vicaire-recteur se verra, lui, gratifier par le Parlement d'une amende de 50 Livres en cas de récidive. Le dimanche suivant, il annonçait qu'il aurait à faire inscrire sur le registre des délibérations l'arrêt de la Cour concernant les droits des R.P.Jésuites. A cet effet, le 14 janvier 1748, Joseph Hamon, sergent royal, accompagné de ses témoins Yves Le Jolliec, sergent, et Ollivier Riou, assistant, se présentèrent à 7/10
  • 8. l'église de Locamand où le sieur Hamon, prêtre, venait de terminer sa messe. Ils pénétrèrent dans la sacristie, lieu habituel des délibérations, où le sieur Hamon refusa de les suivre ; ils y trouvèrent seulement le sieur Lansanne, l'un des délibérants, et le sieur Jean Buisson, greffier des délibérations de la paroisse: ce dernier s'offrit pour l'enregistrement de l'arrêt, à la condition que tous les délibérants y consentent. Mais ceux-ci se faisaient attendre, et finalement aucun d'eux ne se présenta. Tout serait donc à recommencer. Mais le temps de la puissance des Jésuites, que Louis XIV avait constamment soutenus, était révolu: quelques années plus tard, en 1762, ils seront expulsés de France et Locamand ne connaîtra plus de journées mouvementées comme celles que nous venons de relater. Cependant les biens du Prieuré et ses revenus resteront attachés au Collège de Quimper jusqu'à la Révolution. Si les relations avec la population et le clergé local devinrent plus cordiales, la paroisse était toujours lourdement grevée et le vicaire devait vivre chichement. Le cahier de doléances de 1789 reflète bien cette situation et porte en son article premier : " Les habitants, de concert avec le recteur, se plaignent qu'eu égard à leur pauvreté, étant presque tous sous le Prieuré à domaine congéable et grevés par une dîme ecclésiastique à la dixième gerbe, une autre dîme féodale à la 20ème qu'on paie au Prieuré depuis sa séparation de la Cure, la dîme rectorale à la 30 ème, se trouvent privés de la majeure partie de leurs récoltes, et demandent à être soulagés par l'attribution de quelque abbaye du diocèse au Collège de Quimper et par l'augmentation de la portion congrue sur les revenus du Prieuré. " Après l'expulsion des Jésuites la direction du Collège procéda à la vente des quelques biens meubles du Prieuré, se réservant cependant certains qui seront transportés à Quimper: une table longue une armoire à deux battants, 5 flambeaux de cuivre, 2 chandeliers et 2 porte mouchettes le tout de cuivre, 2 mouchettes de fer, un plat à barbe en bois des Indes, 10 couteaux de table, 10 serviettes fines, 7 draps de lit, 3 nappes, un calice et sa patène d'argent, un coussin, une chasuble rouge et blanche, 9 écheveaux de gros fil, et autres effets. La vente eut lieu le 25 septembre 1764 sous la direction de Me Henry de Silguy, Sénéchal et Premier Magistrat de Cornouaille au siège présidial de Quimper. Parmi les acheteurs nous relevons: - le recteur de Locamand pour le foin dans le grenier (78 L.), les fruits des vergers et jardins (25 L.), deux barriques avec dans l'une un peu de chaux (3L.), un dévidoir (10 sols) ; - le sieur Hermant pour 10 billes de bois (10 L.), une auge de pierre (18 L.), une petite charrette ferrée avec un chartil (12 L.), une civière roulante (1 L. 10 sols). On vendit également : - une charrette à Jean Duigou (21 L.) ; - 6 barriques à Jacques Renaut (15 L.) ; - un pressoir à F. Le Can (4 L.) ; - 3 pots de beurre à Jeanne Birot (12 L.); ainsi qu'un mauvais buffet et deux mauvaises tables (12 L.) ; - une mauvaise poêle à crêpes à Françoise Caudan (50 sols) ; - une mauvaise armoire, un vaisselier et 2 mauvaises tables à Pierre Lucas (10 L.) ; 3 mauvais pots de terre et un ribot de terre à Jeanne Rouiller (12 sols) ; - un passe-lait d'airain, un tamis de crin. 4 écuelles, 4 cuillers de bois et un mauvais petit fanal à Marie-Louise Hamon (2 L. 20 sols) ; - une vache noire à Jean Ricaud (11 L.) ; 8/10
  • 9. - une vache noire écornée hors d'âge à Perrine Pezron (10 L. 10 sols) ; - une vache noire de trois ans à Mathieu Henry (25 L.) ; - un cheval bai-rouge hors d'âge avec une mauvaise selle et une mauvaise bride à François Hénaf( 18 L. ) ; - le fumier et le tas de paille à Jean Heydon (10 L. 10 sols) ; - 2 mauvaises couchettes dans la chambre au-dessus de la cuisine et une mauvaise table longue dans la maison à tour à Louis Quélennec (9 L.) ; Le total s'est élevé à 347 L. On constate que meubles, ustensiles et animaux n'étaient pas de grande valeur, et que la maison prieurale semblait assez mal tenue. Le recouvrement total sur Locamand s'éleva à 10.546 Livres, mais les dettes en atteignaient 12.240 : une gestion qui ne paraît pas très sérieuse! Le plus grand profit que tirera le Collège de la cession des biens du Prieuré consistera en la vente de bois, qui rapportera 10. 954 Livres. Trente ans plus tard, à la Révolution, tous ces biens seront vendus comme Biens Nationaux. Le citoyen Laurent Mazé, avocat à Quimper, qui possédait déjà Trégoné en Fouesnant et Neiz-vran en Saint-Évarzec, se rendra acquéreur de la maison prieurale pour 22.400 Livres. II semble s'y être installé après avoir quitté Trégoné, car le 13 brumaire An V sa femme, Guillemette de Lessègue y donne naissance à son fils Louis ; le père, à cette époque officier municipal à Fouesnant, est porté comme étant cultivateur à Locamand. Une de ses filles avait épousé Guillaume Le Teurnier, notaire à Morlaix, et plusieurs des enfants de ce couple sont également nés à Locamand. Laurent Mazé avait aussi acheté le presbytère et ses dépendances (478 L.), et des terres à proximité du bourg: Parc poul (975 L. ), les convenants de Bodilio ( 490 L. ) et de Bolloré ( 20 L. ), Créac'h lin (245 L. ), une partie de la Montagne de Lanarhou ( 600 L. ), Kerroué (4. 100 L. ), Kerdilès ( 26.400 L ), Kertoues ( 20.000 L.), Kerandréau ( 830 L.). Certains de ces biens ont été achetés par soumission à un prix dérisoire; mais bientôt les ventes se firent aux enchères, ce qui explique les montants relativement élevés du Prieuré, de Kerdilès et Kertoues. La famille de Silguy du manoir de Mesmeur acheta également plusieurs biens: Kerampennec ( 16.400 L. ), Guernanlay (13.800 L.), Les Gallerons (4625 L.), Kerviguéon Creis ( 12.100 L. ), La Maison verte ( 192 L. ). Les autres acheteurs furent surtout des quimpérois. La maison du Prieuré passa ensuite en différentes mains, notamment les familles Nicou et Le Guisquet de Keranforest, puis finalement tomba en ruines. Le toit s'étant effondré, on le rétablit, mais en supprimant un étage. Puis de nouveaux propriétaires lui donnèrent son aspect actuel ; au rez-de-chaussée, on retrouve encore les poutres d'origine à la section carrée de 40 à 50 centimètres de côté, comme dans les vieux manoirs. L'église, elle, était en ruines déjà bien avant ; ses pierres ont été dispersées de-ci, de-là. Les fenêtres ont été réutilisées dans une construction récente en contrebas de Locamand, et au Mesmeur on retrouve le portail de la petite chapelle. Lorsque Le Guennec viendra fouler les lieux, en 1923, il ne rencontrera que des ruines: "Alors que, le manoir voisin des seigneurs de Chef du Bois est toujours debout, le sanctuaire où reposent leurs cendres et où le duc Hoel voulait que le culte fût célébré "tant que le monde demeurera chrétien " n'offre plus que 9/10
  • 10. que d'affligeants débris. Il ne reste plus que quelques pans de murs moussus et croulants, à l'angle d'un verger; des plantes sauvages poussent dans l'ancien choeur et la pierre rompue du maître-autel émerge à peine d'un fouillis de ronces, de fougères et de scolopendres, tandis que, çà et là, le pied heurte sous l'herbe une dalle funéraire aux armes effacées; deux enfeux ou tombes seigneuriales s'ouvrent dans les murs latéraux avec des écussons encore lisibles à la clef de leur arcade ." La petite chapelle attenant au Prieuré (sans doute Kergomet) est toujours debout et a longtemps servi de grange; elle n'a plus d'intérêt, ayant perdu ses éléments essentiels. Une stèle qui autrefois s'allongeait dans l'allée voisine a été redressée en 1903, remplaçant la croix sans doute brisée. Reste l'élégant portail de 1756 en anse de panier par lequel on accédait à la maison prieurale. Prééminences en l'église de Locamand Jean Claude Le Jacobin, seigneur de Keramprat et Chef du Bois, Conseiller du Roi en sa Cour et Parlement de Bretagne, mari et procurateur de Julienne de Bragelongne, sa compagne, possédait, à cause de sa seigneurie de. Chef du Bois quantité de prééminences, écussons, bancs, tombes et enfeux en l'église de Locamand, "lesquelles dépérissent journellement tant par les caprices du temps, la fragilité des vitres que l'impétuosité des vents". Ayant constaté que pendant sa dernière absence les écussons placés sur les vitres de la nef avaient été rompues et que les responsables de l'église n'avaient fait aucune diligence pour les faire remplacer, il avait jugé nécessaire d'intervenir. Suite à sa demande, un jugement fut rendu le 17 juillet 1766, ordonnant une descente en l' église de Locamand pour relever les prééminences, écussons et droits honorifiques existants et faire procéder à la réintégration de ceux qui 10/10