1. Crise économique et
totalitarisme
Italie-Allemagne -URSS
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2. Contenu
Articles
Italie 1
Fascisme 18
Benito Mussolini 28
Grande Dépression 60
Années 1930 69
Allemagne 78
Nazisme 107
Adolf Hitler 118
Russie 180
Joseph Staline 205
Histoire de l'URSS sous Staline 230
Totalitarisme 261
Références
Sources et contributeurs de l'article 276
Source des images, licences et contributeurs 279
Licence des articles
Licence 286
3. Italie 1
Italie
Repubblica italiana (Italia) (it)
République italienne (Italie) (fr)
(Détails) (Détails)
Langue officielle Italien1
Capitale Rome
41°53′N 12°29′E
Plus grande ville Rome, Milan et Naples
Forme de l’État République
- Président de la République Giorgio Napolitano
- Président du Conseil Silvio Berlusconi
Superficie Classé 69e
- Totale 301230 km2
- Eau (%) 2,4
Population Classé 23e
- Totale (2009) [1]
60,157,214 hab.
- Densité 199.0 hab./km2
Indépendance 17 mars 1861
- Unification italienne
Gentilé Italien, Italienne
PIB (PPA) (2008) [2]
$1 815 milliards (10e)
PIB (nominal) (2008) [3]
$2 313 milliards (7e)
IDH (2006) 0,951 (très élevé) (18e)
Monnaie Euro2 (EUR)
Fuseau horaire UTC +1: (CET); Heure d'été: UTC+2: (CEST)
Hymne national Fratelli d’Italia
Domaine internet .it
4. Italie 2
Indicatif +39
téléphonique
1
Le français est langue officielle en Val d’Aoste, l’allemand et le ladin sont officiels dans le Trentin-Haut-Adige, le slovène est officiel
dans les provinces de Trieste et Gorizia. Selon les dispositions de l’article 6 de la Constitution italienne, confirmées par une loi du
15 décembre 1999, la langue et la culture des populations albanaises, catalanes, allemandes, grecques, slovènes et croates ainsi que celles
parlant le français, l'arpitan, le frioulan, le ladin, l’occitan et le sarde sont protégées. Le sarde et le piémontais ont un statut protégé
respectivement en Sardaigne et au Piémont.
2
Avant 1999: lire
L’Italie (en italien Italia), officiellement la République italienne (Repubblica italiana), est un pays d’Europe du Sud
correspondant physiquement à une partie continentale et à une partie péninsulaire située au centre de la mer
Méditerranée ainsi qu'à deux îles de cette mer, la Sicile et la Sardaigne. Elle est rattachée au reste du continent par le
massif des Alpes.
L’apport de l’Italie à la civilisation occidentale est immense : elle est notamment le berceau de l’Empire romain et de
la Renaissance. Existant en tant qu’État depuis son unification (1861), l'Italie est une République depuis l'abolition
par référendum de la monarchie italienne en 1946. Elle est aujourd’hui une démocratie parlementaire, membre
fondateur de l’Union européenne (UE). L’Italie reste un acteur majeur de la scène internationale, forte de ses soixante
millions d’habitants, de la force de son économie car elle est la sixième puissance économique mondiale et de son
rôle au sein de nombreuses organisations internationales (Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), UE,
G8, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)).
Histoire
Étymologie
La plus ancienne inscription qui porte le mot Italie sous la forme ITALIA apparaît pour la première fois sur une
monnaie datant du Ier siècle av. J.-C., retrouvée à Corfinio dans les Abruzzes, l'ancienne Corfinium, capitale de la
Confédération italique. Elle avait été frappée par la confédération des peuples italiques en guerre contre Rome pour
obtenir la citoyenneté romaine (Guerre Sociale).
Le terme même d’Italia évolue pendant l'antiquité. Pour les Grecs, il s'agissait seulement du royaume voisin d'Italos.
Une origine populaire rapproche l'étymologie à un épisode de la mythologie grecque des travaux d'Héraclès. En
effet, après avoir volé les 115 bœufs de Géryon, le héros mena le troupeau le long des côtes italiennes, lorsqu'un
taureau s'échappa jusqu'en Sicile. Héraclès l'y retrouva et appela le pays Italia (de italos qui en dialecte grec local
signifiait « taureau »). Une autre version grecque emploie les termes Ouitalia et Ouitalios, en les rapprochant du grec
étalon (anciennement Wetalon) signifiant : « veau ».
Une autre étymologie est proposée, sur le rapprochement de it- et de aithô, en grec : ce verbe signifie « brûler », et on
le retrouverait dans le radical du nom du volcan Etna. Sa présence serait justifiée du fait que, « Italie » étant un nom
donné par les Grecs, venant de l'est, ils voient le soleil couchant rougeoyer et brûler l'horizon à l'endroit de la
péninsule. On trouve le terme aithalia également utilisé à l'époque antique pour les îles de Lemnos (sans doute du
fait de son activité métallurgique) et d'Elbe, pour la même raison qu'« Italie ». Son usage pour l'Etna ou Aithna est
transparent. Le nom d’aithalia aurait été donné en premier lieu aux côtes sud de la Botte, là où les Grecs ont accosté
en premier, sur le continent.
5. Italie 3
L'Italie avant et pendant Rome
Avant le développement de Rome, l'Italie était composée de plusieurs cultures et civilisations, pour la plupart
indo-européennes (Italiotes ou italiques), sur un substrat ligure du Néolithique. Sur ces cultures qualifiées
d'autochtones, empiétaient :
• au sud, les florissantes colonies grecques de la Grande-Grèce, à partir du VIIIe siècle av. J.-C.;
• au centre, des peuples italiques, venus d'Europe centrale à l'âge du bronze, proches des Celtes : Osques, Sabins,
Samnites, Latins, Ombriens etc. ;
• la civilisation étrusque, non-indo-européenne, qui, selon les sources, serait autochtone ou venue d'Asie Mineure ;
• au nord, les Vénètes, les Ligures et les Celtes, ces derniers arrivés plus tardivement de Bohême, occupent la
plaine du Pô, appelée ensuite Gaule cisalpine.
Sous la République romaine, la limite nord de l'Italie s'arrête à la Gaule cisalpine, au niveau des fleuves Aesis - puis
en -59 le Rubicon - et Magra. En -42, la Cisalpine est réunie à l'Italie qui s'arrête désormais aux Alpes. Cette dernière
limite est fixée au trophée des Alpes mais est ensuite déplacée. Rome attribue la citoyenneté romaine à l'ensemble
des Italiens dès -89, elle ne l'étend à tout l'Empire que trois siècles plus tard (édit de Caracalla, 211-212)
Rome et son empire
À l'origine la louve était représentée seule,
c'est seulement lors de la renaissance que les
jumeaux Rémus et Romulus ont été ajoutés
La fondation de Rome est due, selon la
légende, à Romulus et Rémus au milieu du
VIIIe siècle av. J.-C.. La civilisation de
Rome connut une première phase
d'expansion sous le gouvernement des rois
de Rome, qui sont également les fondateurs
symboliques de nombreuses institutions
romaines. L'unification de la péninsule est
conduite à l'époque de la République. Après
la victoire de Rome contre Carthage lors de
la première Guerre punique, les principales
Romulus et Rémus nourris par la louve, mythe fondateur de la civilisation romaine. îles de la Méditerranée occidentale passèrent
également sous le contrôle de Rome. Les
deuxième et troisième guerres puniques lui assurèrent le contrôle de tout le pourtour du bassin occidental de la
Méditerranée.
Au Ier siècle, Rome dominait tout le bassin méditerranéen, mais après la mort de Jules César, le 15 mars 44, la
république sombra dans la guerre civile. Son successeur Octave (futur empereur Auguste) après avoir vaincu
Marc-Antoine et la reine Cléopâtre en Égypte changera la République de Rome en Empire et mettra fin ainsi à de
longues années d'instabilités politiques. Le gouvernement des territoires contrôlés par Rome se caractérisa par le
respect des cultures locales et par le développement économique, favorisé par la réalisation de grandes
infrastructures.
L'empire était composé de l'Italie (métropole de l'empire) et des provinces romaines (territoires situés à l'extérieur de
la péninsule). Juridiquement le territoire de l'Italie était assimilé à celui de la ville de Rome, ses habitants libres
étaient tous citoyens romains grâce au droit du sol (jus soli). Les citoyens romains pouvaient servir dans les légions
mais avaient aussi beaucoup de privilèges sociaux par rapport aux non-citoyens. Le programme politique des
empereurs était d'intégrer de plus en plus les provinces à la civilisation romaine, ceci, au fil des siècles, a eu comme
6. Italie 4
conséquence une perte progressive de l'hégémonie de l'Italie sur les provinces. Au IIIe et IVe siècle l'Empire romain
se transforme, de facto, d'un empire colonial à un empire universel où tous les hommes libres étaient citoyens d'une
même nation. À cette époque les légionnaires sont principalement recrutés parmi les citoyens romains issus des
provinces, notamment d'Illyrie et de Thrace. En mars 293[4] , la première Tétrarchie est officiellement mise en place,
l'empire est donc divisé en deux pour être mieux gouverné (Empire romain d'Occident et Empire romain d'Orient ou
Empire byzantin). Milan devient la capitale de l'Empire romain d'Occident.
En 313 l'empereur Constantin promulgue l'Édit de Milan qui met fin aux persécutions contre les chrétiens et garantit
à tous les citoyens la liberté de culte. Le Christianisme se propage en Italie surtout à partir de la ville de Rome, cité
cosmopolite dans laquelle vivaient de nombreux immigrés originaires des provinces d'orient, où le christianisme était
plus répandu. L'église romaine récupère un certain nombre de traditions païennes et les assimile dans sa liturgie. Les
cultes polythéistes sont ainsi transformés en vénération des saints et de la Vierge Marie. Par exemple, beaucoup de
temples dédiés à Vénus se transforment en églises consacrées à la mère de Jésus et dans les petites villes les
cérémonies dédiées à un un dieu protecteur deviennent des fêtes patronales en l'honneur d'un saint que l'imaginaire
populaire associe au dieu précédent: protecteur des malades, de l'agriculture, de la chasse, des soldats, des marins
etc... Par cette politique l'église romaine arrive à mieux faire accepter aux italiens, très attachés à leurs traditions, le
passage au christianisme, le même processus aura lieu dans les provinces. En 380 l'empereur Théodose élève le
christianisme au rang de religion d'état.
Au Ve siècle, la ville de Ravenne (nord-est de l'Italie) devient capitale de l'empire d'occident, elle sera la dernière. A
cette époque, l’empire fut confronté à une longue série d'invasions barbares : les Wisigoths, les Huns les Ostrogoths
les Vandales les Francs. Sous le coup de ces invasions, l'Empire romain d'Occident s'effondra rapidement. Les
barbares qui avaient été accueillis en tant que fédérés à l'intérieur des limes, forment des royaumes qui sont de plus
en plus autonomes par rapport au pouvoir impérial. En 476 Odoacre, un patricien d'origine germanique, renonce à
assumer le titre d'empereur et à gouverner les provinces, il s'autoproclame simplement roi d'Italie, cette date marque
la fin de l'Empire romain d'Occident. L'Empire romain d’Orient, résistera encore un millénaire.
Vers l'unification
Du XIVe au XVIIIe siècle, c'est la Renaissance en Italie avec des
artistes tels que Michel-Ange ou Raphaël, et des scientifiques comme
Galilée( les illuminatus) qui font littéralement « renaître » l'art et la
science, d'abord dans la péninsule puis dans l'Europe tout entière. À
l'époque de Léonard de Vinci, l'Italie reste très morcelée sur le plan
politique. Elle est constituée d'une mosaïque de principautés (duchés,
cités-États, …). Les princes italiens organisent chacun leur propre cour
et se livrent souvent à des guerres sanglantes avec de multiples
interventions extérieures, notamment de la France et de l'Espagne
(guerres d'Italie). Les guerres incessantes du XVIe siècle dues aux
ingérences des grands états européens ainsi que la montée en puissance
de l'Autriche et des principautés allemandes expliquent en partie le
déclin des principautés italiennes du XVIIe au XIXe siècle.
Les États italiens en 1843
7. Italie 5
Les campagnes napoléoniennes ont pour conséquence de
bouleverser l'ordre établi. Le souhait d'unifier la péninsule s'appuie
alors sur le Risorgimento, aboutissant à la proclamation du
Royaume d'Italie, à partir du royaume de Sardaigne, sous
l'impulsion du roi Victor-Emmanuel II de Savoie, complétée en
1870 par l'annexion de Rome qui devient la capitale du royaume
unifié.
Après les campagnes napoléoniennes, des poussées nationalistes
appuyées par la Savoie, qui voient là une occasion d'agrandir le
Royaume de Sardaigne, conduisent à une série de guerres
d’indépendance contre l'Empire Austro-Hongrois, deux d'entre
elles avec l'appui extérieur de la France. Les grands protagonistes
du Risorgimento sont Victor-Emmanuel II de Savoie, Giuseppe
Garibaldi, Giuseppe Mazzini et Camillo Benso, comte de Cavour.
Suite à la seconde guerre d'indépendance, qui, avec l'expédition
des Mille au sud et la descente subséquente des Piémontais du
Façade de la cathédrale de Sienne
nord, réussit à unifier, sous la bannière des états de Savoie, une
grande partie de la péninsule (à l'exclusion de Rome et de Venise)
et à provoquer la proclamation du royaume d'Italie en 1861, ayant comme capitale Turin, puis Florence à partir de
1865.
En 1866, Venise est annexée au royaume d'Italie, suivie par Rome, en 1870. Ceci provoque le début d'une fracture
entre l'État italien et l'Église qui durera jusqu'aux Accords du Latran, en 1929. La forme de gouvernement proclamée
est celle d'une monarchie constitutionnelle, avec un parlement élu au suffrage restreint. Rome devient officiellement
capitale de l'Italie en 1870.
En même temps, dans le Nord de la péninsule, se développe une puissante industrialisation liée aux capitaux d'une
agriculture modernisée dans la plaine du Pô, les ressources hydroélectriques des Alpes et la délocalisations des
industries du sud notamment textile vers le nord [5] . Cette industrialisation se concentre essentiellement sur le «
Triangle d'Or », Turin, Milan et Gênes. Le Sud reste dominé par la production agricole mais aussi par des structures
agraires quasi féodales : c'est le système des latifundia, grandes exploitations aux propriétaires absentéistes et
routiniers, aux ouvriers agricoles sous-payés et des microfundia, minuscules propriétés destinées principalement à
l'auto-consommation. Cette situation économique conduit au développement du brigantaggio (it), mouvement
insurrectionnel politique et social de l'Italie méridionale, violemment réprimé et donnera naissance au début de
l'immigration méridionale.
De la Première à la Seconde Guerre mondiale
• Première Guerre mondiale, 1914-1918 : bien que faisant théoriquement partie de la triple Alliance, l'Italie reste
neutre au début de la guerre, et finit même par s'allier à la Triple-Entente. Le 24 mai 1915 l'Italie déclara guerre à
l'Autriche-Hongrie. La guerre s'avéra plus difficile que prévu et les armées autrichiennes et italiennes ne
parvenaient pas à prévaloir l'une sur l'autre. En 1917, après la défaite russe, les Allemands concentrèrent 7
divisions sur le front italien pour aider leurs alliés autrichiens. Dans la bataille qui suivit à Caporetto les Italiens
subirent une très grave défaite et reculèrent de plus de 100 km sur la ligne du Piave. En 1918, s'engagea la
Bataille du Piave au cours de laquelle les Autrichiens ont essayé sans succès de briser la résistance italienne. Le
24 octobre, l'armée italienne lance une offensive victorieuse à Vittorio Veneto et contraint l'Autriche-Hongrie à la
capitulation. L'armistice sera signé le 4 novembre à Villa Giusti dans le nord de l'Italie. Par le traité de Versailles,
les frontières italiennes furent rectifiées en sa faveur. Toutefois l'Italie n'obtint pas tous les territoires qu'elle
revendiquait (irrédentisme), et le thème de la « victoire mutilée » favorisa l'agitation nationaliste et l'ascension de
8. Italie 6
Mussolini.
• Benito Mussolini était dans les années 1900 un jeune militant socialiste proche du syndicalisme révolutionnaire,
un groupe qui ne croyait pas au parlementarisme bourgeois et était favorable à une révolution violente. Toutefois
lors de l'entrée en guerre de l'Italie en 1915, Mussolini avait mûri également un fort penchant nationaliste. Il
estimait notamment que la guerre était anti-capitaliste car elle exaltait la valeur des masses paysannes et ouvrières
au combat. Il estime toutefois qu'une révolution socialiste ne peut se réaliser qu'à travers la collaboration de toutes
les classes, populaires et bourgeoises, pour le salut de la nation. Il est donc contraire à la lutte des classes. De
1919 à 1922, l'Italie est secouée par une grave crise sociale, économique et politique. Mussolini l'exploite en
brisant les grèves et les syndicats par la violence : il se fait ainsi connaître et bien voir par les milieux d'affaires et
le patronat (Confindustria et Confagricoltura). Il utilise pour cela des squadre (escouades), sortes de milices,
issues en grande partie des rangs des arditi (venant des troupes d'élite démobilisées en 1918) nationalistes, dont
l'uniforme est la chemise noire — qui deviendra un des symboles du fascisme. Après la marche sur Rome en
octobre 1922, le roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, lui confie le gouvernement. En 1924 le parti fasciste remporte
les élections législatives. Le député socialiste Matteotti dénonce les violences et les intimidations dont sont
victimes les opposants politiques. Il sera assassiné quelques jours plus tard. Jouant habilement de mansuétude et
de menaces, Mussolini installe progressivement l'appareil fasciste dans le pays. Son alliance militaire avec
l'Allemagne nazie provoquera l'entrée de l'Italie dans la guerre aux côtés des forces de l'Axe.
• Mussolini déclare la guerre à l'Angleterre et à la France le 10
juin 1940 à la veille de l'entrée des allemands dans Paris. Lors
de la signature du Pacte d'Acier en 1939 avec l'Allemagne,
l'Italie avait estimé de ne pas pouvoir participer à une guerre de
vaste ampleur avant l'année 1943, à cause de l'usure et de la
vétusté de son armement. Les victoires éclairs des Allemands
poussèrent Mussolini à entrer en guerre dès 1940 dans l'espoir
que celle-ci ne dure que quelques mois.
Les capacités industrielles de l'Italie à cette époque étaient très
L'Empire colonial Italien en 1940
limitées et, contrairement à la Première Guerre mondiale
combattue sur un seul front, l'armée italienne était forcée de
s'engager sur quatre fronts différents : en Libye, en Afrique orientale, dans les Balkans et en Russie. Les Italiens
subissent plusieurs graves défaites et sont de plus en plus dépendants de leurs alliés allemands. Après la défaite de El
Alamein (novembre 1942), Italiens et Allemands sont forcés d'abandonner l'Afrique. De plus, les armées du IIIe
Reich subissant une grave défaite à Stalingrad en janvier 1943, l'armée italienne de Russie se désagrège dans une
déroute catastrophique.
• Le 10 juillet 1943, les Alliés débarquent en Sicile puis pénètrent dans le sud de l'Italie ; Mussolini est renversé
puis emprisonné, sur ordre du roi. Le dictateur est délivré par un commando allemand (12 septembre). Alors que
ceux-ci se transforment d'alliés en occupants, Il Duce installe sous l'ordre d'Hitler une République sociale
italienne (appelée aussi République de Salò) dans le nord du pays. Le maréchal Pietro Badoglio signe la
capitulation le (8 septembre 1943), l'Italie du sud poursuit la guerre du côté des Alliés, au même temps s'engage
une guerre civile avec l'Italie du nord (fasciste) de Mussolini soutenue par les Allemands. L'Italie devient alors un
vaste champ de bataille où s'affrontent plusieurs armées étrangères. Le 28 avril 1945, tentant de fuir vers la
Suisse, Mussolini est exécuté (puis pendu) par des partisans communistes.
• En juin 1946, un référendum serré met fin à la royauté, la République italienne est proclamée et la famille royale
est exilée.
9. Italie 7
Époque contemporaine
L'Italie s'installe alors dans un régime démocratique, dominé par la démocratie chrétienne et des partis laïques
antifascistes, qui favorise, malgré de fréquentes crises ministérielles, à la fois la reconnaissance internationale,
l'intégration européenne et un développement économique sans précédents (le miracle économique). Un parti
communiste italien de plus en plus fort, et relativement modéré, empêche toute alternance électorale jusqu'en 1976,
moment du compromis historique mais aussi des années de plomb, marquées par le terrorisme d'extrême droite et
d'extrême gauche. Peu à peu, la démocratie chrétienne, tout en restant incontournable, laisse une partie du pouvoir à
des partis moins importants comme le parti républicain italien ou le parti socialiste italien. Des réformes sociales
majeures sont adoptées après référendum (le divorce, l'avortement) ou après le vote de lois (Psichiatria
democratica). Un climat affairiste, de plus en plus corrompu, s'installe, ce qui provoque l'opération judiciaire dite
Mani pulite (Mains propres). Il s'en suit une réorganisation politique massive qui voit l'explosion des 2 grandes
forces politiques (la démocratie chrétienne et le parti communiste) en une myriade de partis, changement accentué le
référendum de 1993 et l'adoption en 1994 de la loi électorale dite Mattarellum, posant les bases d'un système
électoral mixte. Ces changements provoquent la descente politique de Silvio Berlusconi dont les affaires avaient
bénéficié du gouvernement de Bettino Craxi. S'il est rapidement lâché par ses alliés (comme la Ligue du Nord), il
n'en revient pas moins au pouvoir en 2001 avec une victoire électorale écrasante, après un intermède, dominé par le
centre-gauche, incapable de faire aboutir une réforme constitutionnelle majeure. Ce gouvernement Silvio Berlusconi
II est jusqu'à présent le plus long de toute l'histoire républicaine.
Du 6 au 10 novembre 2002 se déroule à Florence, le 1er Forum social européen, à la suite des violents affrontements
du G8 à Gênes.
En 2006, la gauche, menée par Romano Prodi, revient au pouvoir suite à une courte victoire aux élections
législatives. En août 2006, Ehud Olmert demande à Romano Prodi que l'Italie prenne la direction de la Finul
renforcée après le conflit israélo-libanais, ce qui fut le cas en février 2007.
Politique
La constitution italienne date de 1947 et a établi la Première République, « fondée sur le travail » (art. 1er). Elle
consacre le principe de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire (respectivement confiés au
Gouvernement, au Parlement et à la Justice) et fonde un régime parlementaire bicaméral :
• une Chambre des députés (Camera dei Deputati) de 630 députés ;
• un Sénat (Senato della Repubblica) de 315 sénateurs (ainsi que d'anciens présidents de la République et de 5
sénateurs à vie, au plus, nommés par le chef de l'État).
Le Parlement est élu au suffrage universel direct. La loi électorale a été substantiellement modifiée suite à un
référendum abrogatif en 1993 pour introduire une part de scrutin majoritaire (75 %) afin d'éviter l'instabilité
gouvernementale chronique du début de la République due, entre autres, à un multipartisme excessif et à l'absence
d'alternance. Elle a été à nouveau modifiée à la fin de l'année 2005, pour rétablir un scrutin proportionnel de listes
bloquées, de façon à réduire l'échec probable de la Maison des libertés. Critiquée, y compris par le ministre qui en a
présenté le projet, elle est qualifiée de Porcellum (de porcata, une cochonnerie) contrairement à la précédente, le
Mattarellum (en réalité, la loi Mattarella, du nom de son rapporteur).
L'exécutif est constitué d'un gouvernement, présidé par un président du Conseil, primus inter pares. Le chef de l'État
est un président de la République aux pouvoirs relativement limités, élu pour sept ans par les chambres réunies
(auxquels s'ajoutent des délégués représentant les régions) et qui est le garant de la moralité et de l'intégrité de
l'Italie. Il est très respecté par la classe politique et la population et son action, bien que non exécutive, a une valeur
de jurisprudence.
Une réforme avortée de la Constitution, adoptée par le Parlement fin 2005, aurait dû aboutir à la création d'une « IIe
République » dans laquelle l'organisation territoriale aurait été de type fédéral et où le Premier ministre (nouveau
10. Italie 8
nom donné au chef du Gouvernement) aurait eu des pouvoirs très étendus tandis que la Chambre des députés n'aurait
plus compté que 530 députés (-100)) et le Sénat de la République 265 sénateurs (-50). Les sénateurs auraient été par
ailleurs élus au suffrage indirect. Cette réforme a été massivement rejetée par le peuple italien lors d'un référendum
en mai 2006.
Romano Prodi, vainqueur de justesse des élections législatives des 9 et 10 avril 2006 à la tête d'une coalition
électorale de centre-gauche intitulée l'Union sera nommé président du Conseil des Ministres par Giorgio Napolitano,
le nouveau Président de la République élu le 10 mai 2006, mais démissionnera après 20 mois de service suite a la
perte d'un vote de confiance (161 voix contre 156 en sa faveur).
Aujourd'hui le paysage politique a beaucoup changé : le centre-gauche a convergé en un seul parti, le Parti
démocrate (Partito Democratico), et le centre-droit à fait de même avec la création du Peuple de la liberté (Popolo
della Libertà), le parti créé par Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini. Cela a pour conséquence d'enrayer l'instabilité
chronique de la vie politique italienne.
L'actuel gouvernement, dirigé par Silvio Berlusconi qui entame son troisième mandat, a été nommé le 8 mai 2008 et
est composé d'une alliance entre le parti Peuple de la liberté et le parti de la Ligue du Nord.
Géographie
L'Italie est une péninsule située au nord-ouest
du bassin méditerranéen. D'une superficie de
301,300 km², elle est longue de 1,360 km du
nord au sud. Ouverte sur la mer Adriatique à
l'est, la mer Tyrrhénienne à l'ouest, la mer
Ionienne au Sud et la mer Ligure au
nord-ouest, elle englobe de nombreuses îles
dont les principales sont la Sicile et la
Sardaigne. Au sud de l'Italie, on trouve les
derniers volcans en activité d'Europe (si on
exclut l'Islande), le Vésuve près de Naples,
l'Etna en Sicile et le Stromboli dans les îles
Éoliennes. Le centre de la péninsule et le nord
du pays sont occupées par des chaînes de
montagnes, les Apennins, la face interne de
l'arc alpin et aussi la chaîne de montagne
Chiquatré. Ces régions sont impropres à des
activités économiques importantes, mis à part
les sports d'hiver; toutefois ces zones sont un
réservoir d'eau très important et donc un grand Carte de l'Italie
fournisseur d'hydroélectricité. Pour faciliter les
liaisons nationales et internationales, les autorités ont fait de gros efforts d'aménagement. 8,000 km d’autoroute ont
été construits. L'équipement des cols et le percement de grands tunnel comme celui du Mont-Blanc ou du Fréjus
relient l'Italie au reste de l'Europe.
Au nord de l'Italie la plaine du Pô est une riche zone agricole. Le méthane présent dans son sous-sol est la seule
source d'énergie fossile présente en Italie. Les autres plaines sont situées sur le littoral. Longtemps marécageuses,
elles ont été drainées et amendées pour permettre le développement de l'agriculture et du tourisme.
La quasi-totalité de l'Italie connaît un climat méditerranéen, avec des nuances. Plus on va vers le sud, plus les étés
sont longs et secs. Dans le sud des Pouilles et de la Calabre la sècheresse estivale est supérieure à 5 mois. Dans les
11. Italie 9
Apennins, les hivers sont plus froids. Le nord de l'Italie connaît un climat à nuance continentale avec des hivers
plutôt froids mais des étés très chauds et des précipitations plus abondantes que dans la péninsule.
Les fleuves et rivières les plus importants sont : le Pô, le Tanaro, le Tessin, l'Adige, l'Adda, l'Arno, le Tibre, en
italien Tevere. Les lacs les plus importants sont : le lac Majeur, le lac de Côme, le lac de Garde et le lac d'Orta.
Subdivisions
L'administration territoriale de l'Italie se compose de :
• 20 régions (regioni) : 15 de statut normal et cinq régions autonomes ;
• 110 provinces (province) : 107 de statut normal et deux provinces autonomes et une province statistique;
• 8101 communes (comuni).
Démographie
En 2008, l'Italie comptait 59,6 millions d'habitants. La densité est de
198 habitants au km². Longtemps réservoir démographique de l'Europe
et de l'Amérique, elle est devenue aujourd’hui une terre d'immigration.
En effet l'indice de fécondité est particulièrement bas depuis de
nombreuses années. Il était en 2008 de 1,3 enfant par femme. Le taux
d'accroissement naturel est négatif. Le vieillissement de la population
commence déjà à grever le budget social (financement des retraites).
La longévité des Italiens est cependant la plus forte d'Europe et une des Évolution de la démographie entre 1961 et 2004
(chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers
plus élevées au monde : les hommes y vivent en moyenne 80,4 ans
d'habitants.
tandis que les femmes vivent 85,3 ans[6] .
Le nombre d'étrangers résidant sur le territoire italien était de 1,25 million au début du XXIe siècle. En 2008, il
semble désormais approcher les 2,5 millions, principalement des ressortissants d'Europe de l’Est (Roumanie,
Ukraine, Albanie surtout) et du Maghreb. Les citoyens étrangers résidant en Italie au 1er janvier 2008 sont évalués à
2432651 par l'ISTAT (oct. 2009). Ils ont augmenté de 493729 en une année (+ 16,8 %). Il s'agit de la plus forte
augmentation jamais enregistrée en Italie, essentiellement due aux Roumains (+283078). La longueur des côtes, la
proximité du Sud du bassin méditerranéen et de pays en voie de développement, comme l'Albanie, font de l'Italie, à
l'instar de l'Espagne, un important lieu de transit pour les filières de l'immigration clandestine.
La répartition de la population est largement dictée par les contraintes naturelles. Les montagnes et les régions très
sèches du sud de l'Italie connaissent des densités assez faibles alors que les plaines littorales, et l'industrieuse plaine
du Pô, supportent de très fortes densités. 67 % de la population est urbaine. Le réseau urbain est dense en Italie du
Nord et centrale, où l'on trouve la capitale économique du pays, Milan, et des grandes villes industrielles comme
Gênes ou Turin. L’Italie possède un grand nombre de villes comptant entre 100000 et 500000 habitants[7] .
Économie
L'Italie est membre du G8, les huit pays les plus industrialisés. Elle est la 6e puissance économique du monde en
2009[8] et le premier exportateur mondial de produits de luxes. L'économie italienne a des dimensions européennes :
produits agricoles de renommée internationale (huile, vinaigre balsamique, fromages, pâtes…), produits industriels
(voitures, vêtements (2e rang mondial), services (tourisme : avec 43 millions de touristes l’Italie se classe 5e dans les
destinations mondiales les plus convoitées). L’Italie est la quatrième puissance européenne, son produit brut étant de
1.758 milliards de dollars (USD).
12. Italie 10
Les régions du nord, notamment la Lombardie
et le Vénétie, ont un des PIB par habitant les
plus élevés de l'union européenne (31180
dollars/habitant en 2004) et comparable à celui
d'Île-de-France ou de la région de Londres. En
revanche les régions méridionales accusent
toujours un retard économique notable par
rapport aux régions du nord. Le taux de
chômage en 2007 était de 5,6 %[10] mais varie
selon les régions, notamment entre le nord (3%)
le centre (6%) et le sud (15%) du pays.
L'Italie a une longue tradition de fabrication de
qualité et de dynamisme commercial. Encore
aujourd'hui, son économie est tirée par le
dynamisme entrepreneurial, que ce soit grâce
aux grands groupes industriels comme Fiat (qui
connaît aujourd'hui un renouveau), Olivetti,
Finmeccanica, AnsaldoBreda, Saipem ou
Benetton, à des sociétés d'État aujourd’hui
largement privatisées comme l'Eni, ENEL et à
l'existence d'un dense réseau de PME constitué
de sous-traitants ou de petites structures
[9]
tournées vers l'excellence, la qualité, le design PIB par habitant (l'indice 100 étant la moyenne de l'Europe )
et constituant la force d'exportation de
l'économie italienne. Les grands noms du luxes italien comme Ferrari, Maserati dans l'automobile, Gucci,
Dolce&Gabbana, Armani dans la mode et Ferretti dans le yachting font de l'Italie une référence mondiale dans le
domaine de l'élégance et design. Parallèlement, il existe une économie souterraine surtout présente dans le sud de
l'Italie. Le travail au noir représenterait 20 % du PIB.
Les grandes organisations criminelles comme la mafia sicilienne, la camorra napolitaine et la Ndrangheta calabraise
pratiquent l'extorsion de fonds, le trafic de stupéfiants, de cigarettes, d'armes, les paris clandestins et l'usure. Selon
certaines estimations, 80 % des entreprises siciliennes subissent le racket de la mafia. Ceci pèse sur l'économie du
Mezzogiorno (le sud de la péninsule). Les investisseurs italiens ou internationaux hésitent en effet à s'installer dans
cette zone. Néanmoins les commerçants de Palerme ont décidé de se rebeller contre les pratiques d'extorsions. Ces
organisations, pour blanchir l'argent sale, ont tendance à investir dans des activités économiques légales dans les
régions riches du nord et du centre de l'Italie ou à l'étranger (notamment en Suisse et en Allemagne), mais l'emprise
mafieuse qui s'exerce notamment à travers le racket n'existe véritablement que dans les régions d'où sont originaires
les clans, c'est-à-dire à Naples, en Calabre et en Sicile.
De ce fait, la plupart des entreprises ainsi que les réseaux de PME dynamiques sont implantés dans centre et le nord
ou dans les régions méridionales qui échappent à l'emprise de la mafia comme la Basilicate ou la Sardaigne. Le
triangle industriel Milan-Gênes-Turin fait partie de la mégalopole européenne. Il en représente la partie sud. Avec
l’Émilie-Romagne et la Vénétie, il compose le cœur industriel de l’Italie, fortement ancré vers l’Europe et les
exportations. On y trouve des industries puissantes comme Fiat et l’Eni mais aussi des PME dynamiques. Les PME
de la troisième Italie sont elles aussi fortement tournées vers l’exportation. Cette partie de l'Italie est beaucoup plus
riche que le Sud et ne compte que 2 % de chômage alors que le sud atteint les 15 %. Entre les deux, il existe une
région que les géographes ont appelé la troisième Italie. Elle base son développement économique sur des réseaux de
PME dynamiques dans des secteurs diversifiés comme le textile, le cuir, les industries métalliques et mécaniques.
13. Italie 11
Signalons que l'Italie est le 2ème fabricant et exportateur de machines-outils après l'Allemagne. Ce pays est le 1er
partenaire économique de l'Italie, le suivant étant la France. Concernant les échanges commerciaux, 60 % sont
effectués en Europe. L'Italie dispose de très bonnes infrastructures de communication vers l'Europe (lignes
ferroviaires, autoroutes, cols aménagés) ainsi qu'une ouverture sur l'Europe Centrale et de l'Est grâce à la Slovénie et
l'Autriche. Enfin, ne serait la très lourde facture énergétique du pays qui importe la majorité de l'énergie dont il a
besoin, la balance commerciale serait largement excédentaire.
Le tourisme constitue également une activité motrice de l'économie: l'Italie, troisième pays touristique d'Europe
derrière la France et l'Espagne, accueille 52 millions de touristes par an dans les Alpes, sur les littoraux et dans ses
villes d'art comme Venise, Florence, Naples et Rome. La présence de ruines antiques fait également beaucoup dans
la réputation touristique du pays; l'Italie développe également depuis quelques années un tourisme
oeno-gastronomique (appelé agri-tourisme).
On compte près de 2 millions d'exploitations agricoles en Italie. Elles sont spécialisées dans la culture des produits
traditionnels dans le monde méditerranéen, c'est-à-dire la vigne, le blé, l'olivier, les fruits et légumes et les agrumes
(notamment la bergamote à Reggio Calabria) et les produits laitiers.
L'allègement des prélèvements obligatoires, l'assouplissement du marché du travail, la réforme du système de
retraites, avancent lentement du fait de l'opposition des syndicats qui craignent une précarisation des conditions de
travail des employés et un appauvrissement des futurs retraités. Le nouveau gouvernement de Silvio Berlusconi
dispose de plus de latitude pour engager ces transformations car il ne repose pas sur une coalition trop hétéroclite.
Toutefois, l'Italie ayant une situation financière (dette publique) délicate, ses marges de manœuvres sont
extrêmement réduites.
Régions économiques
On peut diviser l'Italie en quatre grandes régions économiquement
distinctes :
• Le Nord-Ouest, le "Triangle économique", qui appartient au cœur
économique de l'Europe et occupe le sud de la mégalopole
européenne. La région concentre les principales activités lourdes
ainsi que les sièges d'entreprise et s'organise autour des 3 grandes
villes:
Colisée à Rome
• Milan, métropole industrielle et tertiaire, capitale financière du
pays ;
• Turin, construction automobile, banque-finance-assurance ;
• Gênes, 1er port d'Italie et second de la Méditerranée après
Marseille, associant dans la région construction navale et
tourisme haut-de-gamme.
• Le Nord-Est, correspond à la région des PME-PMI, où leur
concentration est la plus forte d'Europe. Le tissu urbain est composé
de villes moyennes telles que: Vérone, Padoue, Venise-Mestre,
Trieste, Modène, Bologne. 2 ports d'importance (Venise et Trieste)
Dôme de Milan
concentrent les activités d'industrie lourde et de construction navale
(chantiers Fincantieri) et offrent un débouché pour les industries locales, s'ajoutant à la proximité des pays de
l'Europe Centrale (qui connaissent un fort développement depuis peu).
14. Italie 12
• L'Italie du centre ou troisième Italie est une région dynamique de
l'Europe grâce à des PME innovantes à structures familiales et de
puissantes coopératives. Le réseau urbain est également composé de
villes moyennes qui conjuguent patrimoine historique et zones
d'activités industrielles et artisanales (tissus, automobile, haute
couture, ...). On note la forte influence de Bologne et la
prééminence du pôle florentin associé au port de Livourne ainsi que
de la Riviera adriatique.
• L'Italie du Sud, (ou Mezzogiorno), qui était la région la plus riche et
Mole Antonelliana de Turin
développée d’Italie au moment de l’unification, a été fortement
pénalisée par les choix politique menée par l’État unitaire, c'est
aujourd'hui un espace plus rural et plus pauvre. Il a bénéficié des
aides de l'État et de l'Union européenne pour financer un réseau
routier performant et installer des complexes industrialo-portuaires,
qui se sont souvent révélés être des cathédrales dans le désert. Le
Molise et les Abruzzes, qui ne subissent pas la mainmise de la mafia
ou de la camorra, ont connu une croissance plus forte que le
sud-ouest de l'Italie. Les Pouilles est une région également
dynamique; c'est la deuxième plaine d'Italie, elle offre donc une
Dôme de Florence
activité agricole intense en plus de l'activité touristique. La région
dispose de ports importants au niveau de Tarente, Bari et Brindisi.
Tour de Pise
15. Italie 13
San Francesco di Paola Naples
Castel del monte de Andria
Venise
Region Chef-lieu
Aoste
Vallée d'Aoste*
Piémont Turin
Ligurie Gênes
Lombardie Milan
Trentin-Haut-Adige* Trente
Vénétie Venise
Frioul-Vénétie julienne* Trieste
Bologne
Émilie-Romagne
Toscane Florence
Ombrie Pérouse
16. Italie 14
Ancône
Marches
Latium Rome
Abruzzes L'Aquila
Molise Campobasso
Campanie Naples
Pouilles Bari
Basilicate Potenza
Catanzaro
Calabre
Sicile* Palerme
Sardaigne* Cagliari
N° Ville Agglomération urbaine Aire urbaine Superf.
(in km²)
1 Milano 4.500.000 7.000.000 12.000 km2
2 Roma 3.800.000 4.340.000 3.089 km2
3 Napoli 2.200.000 5.000.000 2.300 km2
4 Torino 1.460.000 1.700.000 1.127 km2
5 Palermo 860.000 1.040.000 1.391 km2
6 Genova 745.000 1.400.000 4.200 km2
7 Bari 620.000 1.000.000 2.270 km2
8 Firenze 600.000 1.500.000 4.844 km2
9 Bologna 580.000 980.000 3.703 km2
10 Catania 580.000 760.000 939 km2
11 Cagliari 370.000 470.000 1.800 km2
12 Venezia 360.000 3.270.000 6.680 km2
13 Messina 250.000 480.000 1.135 km2
14 Reggio Calabria 240.000 380.000 1.165 km2
15 Trieste 220.000 240.000 212 km2
Transports
L’Italie est située au Centre du bassin méditerranéen. Sa position géographique centrale a permis à ses cités de jouer
un rôle majeur dans le commerce entre l’Orient et l’Occident au Moyen Age. Aujourd’hui la Méditerranée est
traversée par des routes maritimes mondiales via le Canal de Suez. Le port de Gioia Tauro est devenu le premier port
de conteneurs de la Méditerranée bien que mal déservi et ne disposant pas de plateforme logistique adéquate; il reste
donc un port de transbordement. L’Italie cherche à renforcer ses liaisons avec l’UE: l’aéroport international de Milan
Malpensa, achevé en 2001, permet de relier plus facilement le cœur économique de l’Italie au reste du monde,
intention relayée par les projets ferroviaires Berlin-Palerme et Lyon Turin Budapest qui accentueront le rôle central
17. Italie 15
de l’Italie du Nord. On note aussi un réseau de ports très efficace, aussi bien dans le trafic de marchandises que dans
le trafic de passagers/touristes. Malgré un arc alpin très marquant, les flux économiques entre le nord de l’Europe et
l’Italie ne sont pas limités grâce aux bonnes relations entretenues avec ses voisins et les nombreuses coopérations.
Le pays compte en tout 29 aéroports internationaux, les plus grands étant Leonardo da Vinci (Fiumicino) à Rome (35
millions de passagers) et Malpensa à Milan (23 millions de passagers). Milan possède 3 aéroports (Malpensa, Linate
et Orio Al Serio), ce qui en fait la première plaque tournante du trafic avec 38 millions de passagers.
Il y a 7000 km d'autoroute parcourant le pays du nord au sud (y compris la Sicile et la Sardaigne). La plupart de ces
autoroutes sont payantes, sauf, par exemple, l'autoroute A3 reliant Naples à Reggio Di Calabria. La première
autoroute mise en service au monde fût celle reliant Milan à Varese et ne comptait qu'une seule voie dans chaque
sens. Inaugurée en 1927 par Mussolini, elle est toujours en fonction en 2008 et élargie à 3 voies. À cela s'ajoute un
réseau de superstrada, route nationale (SS : Strade Statale) à 4 voies, qui connecte les régions périphériques aux
grands axes. Le réseau est toutefois surchargé et de nombreux projets de réhabilitations des plus anciennes
autoroutes sont stoppés faute de budget.
Le TAV (Treno Alta Velocità), équivalent du TGV, est composé de deux axes principaux : l'axe
Turin-Milan-Verone-Venise et l'axe Milan-Florence-Rome-Naples. À cela s'ajoutera l'axe Milan-Gênes et
Naples-Bari. Actuellement le réseau de TAV compte 1243 km de ligne. L'ensemble du réseau ferroviaire est de
18'376 km.
Culture
Langues
L’unité nationale italienne a été tardive et s’est opérée sur fond d’une réelle diversité culturelle et linguistique, qui est
encore très sensible aujourd’hui. L’italien doit composer avec les langues et dialectes locaux : en 2002, si 6,7 % de la
population, tous contextes confondus, utilise exclusivement le dialecte, le taux des dialectophones monte à 52 % si
on englobe ceux qui l’utilisent en alternative avec l’italien. De plus, assez peu d'italiens maîtrisaient la langue
italienne il y a encore 50 ans. A propos du problème d'illettrisme en Italie, Victor Hugo a d'ailleurs dit : "[...] l'Italie,
dont aucun homme qui pense ne peut plus prononcer le nom qu'avec une inexprimable douleur filiale, l'Italie, cette
mère des génies et des nations, qui a répandu sur l'univers toutes les plus éblouissantes merveilles de la poésie et des
arts, l'Italie, qui a appris à lire au genre humain, l'Italie aujourd'hui ne sait pas lire !"[11] . Douze langues minoritaires
sont reconnues par la Constitution: frioulan(ou ladin oriental), ladin dolomitique(ou ladin occidental), allemand,
slovène, occitan, français, francoprovençal(ou arpitan), albanais, grec, sarde, catalan et croate.
Fêtes
Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
Jour de l'an Capodanno
1er janvier
6 janvier Épiphanie Epifania (pop. Befana)
Mobile Pâques Pasqua
Mobile Lundi de Pâques Lunedì dell'Angelo ou Lunedì di Pasqua (pop.
Pasquetta)
25 avril Anniversaire de la Libération Anniversario della Liberazione 1945
Fête du Travail Festa dei lavoratori
1er mai
2 juin Fête de la République Festa della Repubblica 1946
18. Italie 16
15 août Assomption Assunzione (pop. Ferragosto)
1er novembre Toussaint Tutti i Santi ou Ognissanti
8 décembre Immaculée Conception Immacolata Concezione
25 décembre Noël Natale
26 décembre Saint-Étienne Santo Stefano
Un décret de 1985 fixe les fêtes religieuses (catholiques), en application de l'accord concordataire (art. 6) signé à
Rome le 18 février 1984 entre la République italienne et le Saint-Siège, ratifié par la loi n° 121 du 25 mars 1985 :
• tous les dimanches ;
• le 1er janvier, Maria Santissima Madre di Dio (Marie très sainte, mère de Dieu) ;
• le 6 janvier, Epifania del Signore (Épiphanie du Seigneur);
• le 15 août, Assunzione della Beata Vergine Maria (Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie) ;
• le 1er novembre, tutti i Santi (Toussaint) ;
• le 8 décembre, Immacolata Concezione della Beata Vergine Maria (Immaculée Conception) ;
• le 25 décembre, Natale del Signore (Noël du Seigneur) ;
• le 29 juin, SS. Pietro e Paolo (Saints Pierre et Paul), pour la commune de Rome.
La plus grande association du culte en Italie est l'Église catholique, suivie de très loin par les Assemblee di Dio, qui
sont des communautés pentecostales, les témoins de Jéhovah et les musulmans, quand on prend en compte les
immigrés[12] . Viennent ensuite les juifs et les Valdesi (Vaudois réfugiés en Italie des régions arpitanes).
Médias
• Liste des quotidiens italiens
Codes
L'Italie a pour codes :
• I, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
• IT, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
• IT, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
• .it, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ;
• ITA, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays) ;
• ITA, selon la liste des codes pays du CIO ;
• ITA, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3.
Voir aussi
Articles connexes
• Chronologie de Rome
• Constitution italienne
• Drapeau de l'Italie
• Liste des présidents de l'Italie
• Listes des monarques italiens
• Liste du patrimoine mondial en Europe
• Universités italiennes
• Gentilés d'Italie
• Plaque d'immatriculation italienne
19. Italie 17
• Régions d'Italie
• Population des provinces italiennes
• Cuisine italienne
• Vins italiens
• Liste de fromages italiens
• Ferrovie dello Stato
• Irrédentisme italien en Corse
• Armée italienne
• (it) Wikipedia en italien
Liens externes
• (it) Site officiel du gouvernement italien [13]
• (it) Portail de l'administration italienne [14]
• (it) PhotoGallery [15]
• (fr) Faits et chiffres sur l'Italie [16]
• (fr)Cartes d'Italie [17]
• (en) (de) (ja) (it) Italia.it [18] - Site officiel sur le tourisme en Italie
Références
[1] ISTAT, 01 janvier 2008
[2] PIB à parité de pouvoir d'achat, d'après le Fonds monétaire international (FMI).
[3] PIB nominal, d'après le Fonds monétaire international (FMI).
[4] Histoire-fr.com ;(1-b) (http:/ / www. histoire-fr. com/ rome_bas_empire_1. htm)
[5] (it) site sur l'histoire de l'Italie (http:/ / cronologia. leonardo. it/ storia/ a1861m. htm)
[6] Les Italiennes sont dépassées très légèrement par les Françaises, avec 85,4 ans, mais la moyenne globale est nettement favorable aux Italiens,
tous sexes confondus. The Lancet, 18 novembre 2008.
[7] Sous la direction de J.-P. Matthieu, Géographie 1re, Nathan, 2003
[8] Le classement PIB des pays du monde en 2005 (http:/ / www. pays-monde. fr/ classement-pays-pib-riches-mondial-economique_2. html)
[9] Les Échos du 11 avril 2008
[10] (it)Italia: il tasso di disoccupazione al 5,6%
[11] (http:/ / www. lag. ensieg. inpg. fr/ canudas/ discurVictor Hugo_Education. htm) Discours de Victor Hugo sur le projet de loi Falloux - 1850
[12] Panorama des religions en Italie (http:/ / religion. info/ french/ entretiens/ article_284. shtml) - Entretien avec Massimo Introvigne sur le site
Religioscope
[13] http:/ / www. palazzochigi. it
[14] http:/ / www. italia. gov. it/
[15] http:/ / it. wikipedia. org/ wiki/ Italia/ Galleria_immagini
[16] http:/ / www. statbel. fgov. be/ port/ cou_eu_fr. asp#IT
[17] http:/ / www. lexilogos. com/ italie_carte. htm
[18] http:/ / www. italia. it/
20. Fascisme 18
Fascisme
Cet article fait partie
de la série sur le fascisme.
sous-série sur la politique
Types et formes dérivées
Intégralisme
Austrofascisme
En France
En Croatie
Garde de fer
Phalangisme
Nazisme
Rexisme
Dans l'Histoire
Histoire de l'Italie fasciste
Fascio
Marche sur Rome
République sociale italienne
Sujets connexes
Adolf Hitler
Corporatisme
Parti fasciste russe
Benito Mussolini
National-syndicalisme
National-anarchisme
National-bolchevisme
Néofascisme
Néonazisme
[1]
Le fascisme (en italien fascismo) est un mouvement politique d'origine italienne apparu en 1919. Ce terme, très
utilisé, a par la suite pris un sens beaucoup plus large. Le terme même vient du mot « fascio » (« faisceau »)
désignant le rassemblement des fusils au repos ou l'attribut du licteur dans la Rome antique[2] . Il est nécessaire de
cerner ses différents niveaux d'acception.
Au sens strict, le terme désigne le mouvement politique fondé par Benito Mussolini, ainsi que le régime qui était en
vigueur sous la monarchie italienne quand Mussolini était au pouvoir, de 1922 à 1945. Adversaire de la démocratie,
du parlementarisme, de l'individualisme, de la société libérale héritée du 19ème siècle, du capitalisme et de la liberté
économique[3] [4] , du socialisme[5] et du marxisme, le fascisme mussolinien est autoritaire, nationaliste, a recourt à
la violence et ne croit pas en l'égalité des hommes. Ce sens strict est notamment utilisé par les historiens de l'Italie.
21. Fascisme 19
Au sens large, le terme fascisme a pris un sens générique. Il s'est étendu à tout mouvement politique s'appuyant sur
un pouvoir fort, les métiers organisés en corporations, l'exaltation du sentiment nationaliste, le rejet des institutions
démocratiques et libérales, la répression de l'opposition et un contrôle politique extensif de la société civile. Le
nazisme s'est en partie inspiré du fascisme.
Dans son acception la plus large, le terme est employé pour disqualifier l'ennemi politique. Cette acception a été
employée par les Soviétiques durant la guerre froide, dans le cadre de la « tactique du salami »[6] . Dans la discussion
politique contemporaine, le terme fasciste continue d'être employé comme une injure. Cependant, le fascisme est
encore revendiqué par certaines mouvances d'extrême droite (les néofascistes).
Idéologie
Le mot vient de l'italien « fascio » (« faisceau »), (emblème de l'autorité romaine) repris vers 1919 par les milices
squadristes de Mussolini, qui avaient initialement groupé des anciens combattants déçus et épris d'ordre.
Il se définit lui-même comme « totalitaire », et peut se résumer par une formule de Mussolini : « Tout par l'État, rien
hors de l'État, rien contre l'État! ».
Au sens le plus strict, il désigne donc le régime de Benito Mussolini. Si historiquement, le nazisme apparaît proche
du fascisme, bien d'autres régimes politiques ont été qualifiés, à tort, de fascistes par leurs opposants, comme
l'Égypte nassérienne, le régime des Talibans, le stalinisme, le péronisme, etc. Dans le débat politique contemporain,
les adhérents à certaines idéologies politiques tendent à associer le fascisme avec leurs ennemis, ou le définissent
comme étant l'opposé de leurs propres visions politiques.
En son sens large, le fascisme se définit comme une réaction aux valeurs de l'humanisme démocratique du Siècle des
Lumières. Issu des frustrations engendrées par ce nouveau modèle de société, le fascisme rejette les droits de
l'homme, le communisme, l'anarchisme, les libertés individuelles et le libéralisme. Mussolini, dans La Doctrine
politique et sociale du fascisme, en 1933, affirme : « Le fait est que le XIXe siècle était le siècle du socialisme, du
libéralisme, de la démocratie, ceci ne signifie pas que le XXe siècle doit aussi être le siècle du socialisme, du
libéralisme, de la démocratie. Les doctrines politiques passent ; les nations restent. Nous sommes libres de croire que
ceci est le siècle de l'autorité, un siècle tendant vers la “droite”, un siècle fasciste. Si le XIXe siècle était le siècle de
l'individualisme (le libéralisme implique l'individualisme) nous sommes libres de croire que ceci est le siècle
“collectif”, et ainsi le siècle de l'État[réf. souhaitée]. »
Les origines du fascisme font l'objet d'un débat parfois âpre parmi les historiens. Pour Zeev Sternhell et ses partisans,
l'idéologie fasciste a principalement été forgée en France, entre les années 1880 et 1914, par conjonction entre une
radicalisation antidémocratique de certains mouvements d'extrême gauche (notamment le syndicalisme
révolutionnaire) avec une nouvelle droite nationaliste, formant la « droite révolutionnaire », dont est issue le
fascisme[7] . Pour des auteurs comme Pierre Milza, la Première Guerre mondiale est tout à fait essentielle dans la
formation de l'idéologie fasciste, encore qu'il ait nuancé son point de vue en reconnaissant que Sternhell avait
partiellement raison en soulignant la parenté entre certains idéologues français d'avant 1914 et les théoriciens du
fascisme. Pour Robert O. Paxton, le Ku Klux Klan (KKK) constitue la première forme de mouvement fasciste, ou
protofasciste[8] , et il rejoint en partie Sternhell sur les origines françaises de l'idéologie.
Pour l'historien américain, le fascisme se développe selon cinq phases. Premièrement, des publicistes dissidents,
extrémistes de droite méprisant la modération des conservateurs, et anciens extrémistes de gauche reniant la
démocratie, forment une critique commune du libéralisme politique, au nom d'une synthèse nationale et sociale.
L'idéologie se forme ainsi dans des pays de vieille tradition démocratique, comme la France, et, paradoxalement, un
pays où naît l'idéologie fasciste a peu de chance de voir arriver rapidement un parti fasciste au pouvoir.
Deuxièmement, ces mouvements, jusque-là marginaux, prennent de l'importance, car ils apparaissent, aux yeux des
grands industriels et des grands propriétaires terriens, comme le seul moyen de rétablir l'ordre, notamment contre
l'agitation communiste. À ce moment, le fascisme abandonne ses revendications sociales avancées pour un
libéralisme économique strict. Troisièmement, le parti fasciste accède au pouvoir. Quatrièmement, le pouvoir
22. Fascisme 20
fasciste se consolide. La cinquième et dernière phase, de radicalisation, n'a été pleinement accomplie que par le
nazisme, avec la Shoah et la création d'espaces où l'État protecteur disparaît absolument : les camps de
concentration, et plus encore les camps d'extermination[8] . De nombreux spécialistes[réf. nécessaire] affirment que le
nazisme est à l'opposé du fascisme, le fascisme ayant pour objectif de créer un État fort, alors que le nazisme a pour
but de détruire l'État (justice, armée, police, etc.) et faire détenir les domaines régaliens par le parti et ses dirigeants.
Le Ku Klux Klan serait encore une forme différente.
Son modèle social est davantage centré sur la nation que sur les individus qui la composent. Il cherche à créer un
groupe uni et solidaire, qui ait une identité forte. Pour cela, il faut que cette collectivité partage une histoire et un
destin communs et qu'elle se construise sur la volonté de perpétuer son ciment culturel. Il est donc primordial pour
les fascistes de préserver l'homogénéité (ethnique, religieuse ou de classe) de cette collectivité nationale.
Un autre point caractéristique du fascisme est la prégnance de la hiérarchie sociale : le groupe doit être mené par un
chef, surnommé en Italie le Duce (« le Guide »), dont l'autorité ne saurait être remise en question. Excluant tout
contre-pouvoir, le fascisme est un système qui se veut totalitaire. Il s'est appuyé sur des groupes de choc, les
Chemises noires, qui ont été complètement militarisées après la prise du pouvoir. À la différence d'autres
totalitarismes, le fascisme a cherché cependant à obtenir l'adhésion populaire plutôt que de recourir à des méthodes
coercitives. Utilisant des techniques comme la démagogie et le populisme, il lui est arrivé d'obtenir un fort soutien
populaire et même de maintenir certaines formes démocratiques, comme le suffrage universel (pendant deux années).
Tout comme le Führer, Mussolini a été « invité » au pouvoir par l'assentiment des autorités de l'époque avec la
célèbre Marche sur Rome.
Il s'agit pour cela de mobiliser des valeurs comme le patriotisme, les idéaux de « rénovation » nationale et de pureté.
Croire, obéir, combattre deviennent des valeurs, analyser et critiquer de l'insubordination. Il est donc nécessaire de
faire naître un sentiment d'urgence, de désigner un ennemi commun cherchant à détruire le collectif et contre lequel
le groupe tout entier doit se mobiliser.
Cette mobilisation permet de réprimer sévèrement toute contestation sans perdre la caution populaire. Il suffit de
désigner l'homme à abattre comme « ennemi », « traître », « sous-homme ». Mais le fascisme italien n'a pas pratiqué
les massacres de masse de type hitlérien.
Le fascisme, à la différence du nazisme, n'était pas raciste à l'origine. Il a adopté une législation raciste à partir de
1935 (interdiction des mariages entre colons et Africaines) et antisémite à partir de 1938, dans un contexte d'alliance
avec l'Allemagne d'Hitler. Encore ces lois d'exclusion étaient-elles moins dures et comportaient-elles beaucoup plus
de dérogations que les lois antisémites d'Hitler et de Pétain.
Origines du fascisme italien
Le fascisme est d'abord le nom que le mouvement et le régime de Mussolini se sont donnés. Le terme provient de la
fondation après la Première Guerre mondiale, par Mussolini, d'un mouvement appelé Fasci italiani di combattimento
(« faisceaux italiens de combat »), ce qui donnera les expressions « fasciste » et « fascisme ». Le mot fasci lui-même
est une référence à la Rome antique (les magistrats romains étaient précédés d'un certain nombre de gardes, les
licteurs, chargés de ces faisceaux, symboles d'autorité, de violence de la loi[9] .) et aux fascio, mouvements et
sociétés secrètes des années 1890, composés de paysans révolutionnaires italiens[10] .
Il naît en tant que mouvement décentralisé en mars 1919, sur les frustrations d'une « victoire mutilée », thème agité
par les nationalistes en raison de la tournure des négociations lors du Congrès de Versailles, concernant le sort des
terres irrédentes de Dalmatie, d'Istrie, de Fiume/Rijeka, mais aussi en réaction au communisme en pleine expansion.
Le fascisme est alors le mouvement exalté, le mouvement d'un pays qui tente de retrouver une puissance perdue, un
empire perdu, un honneur perdu. Le nationalisme, soutenu par la plupart des artistes de l'époque (Gabriele
D'Annunzio, les futuristes italiens, tels Marinetti...) va être le fer de lance du fascisme. Le populisme de Benito
Mussolini et la passivité (due à la pacification des milices des fascios, soutenues par les classes dirigeantes et
Bonomi, le ministre de la Guerre de Giolitti de 1920 à 1921 [11] ), vont permettre à la dictature de s'installer
23. Fascisme 21
doucement, de la Marche sur Rome du 28 octobre 1922 à l'assassinat de Giacomo Matteotti le 10 juin 1924 qui va
déboucher sur la déclaration de la dictature et la promulgation des lois fascistissimes en 1926.
À l'origine, sans réelle idéologie, le fascisme est influencé par les lectures de Mussolini et des opinions politique de
son père[12] . Ainsi intègre-t-il une version remaniée de concepts tels que l'obéissance entière à l'État d'Hegel, le
darwinisme social de Joseph Arthur de Gobineau, la vénération du héros de Friedrich Nietzsche et la violence de
Georges Sorel[12] .
Frustrations de la guerre
En 1914, le royaume d'Italie, membre de la Triple-Alliance aux côtés des empires allemand et autrichien, reste
d'abord hors de la guerre. Le peuple italien, qui vient de vivre de dures luttes sociales, est pacifiste dans son immense
majorité. Benito Mussolini, réputé très radical, est le rédacteur en chef d’Avanti!, le quotidien du Parti socialiste
italien.
Lorsque la guerre s'étend à l'Europe, il engage soudain son journal pour l'entrée en guerre aux côtés de la France.
Exclu du parti socialiste, entraînant une partie de la fraction anarcho-syndicaliste qui voit dans le conflit le point de
départ d'une révolution mondiale[13] , il fonde le Popolo d'Italia, avec des subsides des services secrets français et du
patronat italien. Le Popolo d'Italia milite pour une guerre rédemptrice qui doit régénérer l'Italie. En 1915, après avoir
signé le Pacte de Londres avec la France et le Royaume-Uni, l'Italie déclare la guerre à l'Autriche. Mais le front des
Alpes est difficilement tenable, et Venise est menacée (défaite de Caporetto, 1917). Cependant, au prix de
souffrances inouïes, l'armée italienne remporte la victoire de Vittorio Veneto, qui précipite la défaite et l'éclatement
de l'Autriche-Hongrie en octobre 1918.
Aux traités de 1919-1920, l'Italie repousse sa frontière jusqu'aux Alpes du Tyrol, mais la côte dalmate, qu'elle
considère comme italienne, est donnée à la Serbie pour former un nouvel État, la Yougoslavie. L'opinion italienne
est déçue : « tous ces sacrifices pour rien » ; c'est la thématique de la « victoire mutilée ». À la tête de volontaires
armés de toutes tendances politiques, le poète Gabriele D'Annunzio occupe Fiume (Rijeka) et y règne plus d'un an. Il
y invente un folklore que les fascistes copieront (par exemple le cri de ralliement Eia, Eia Alala !) en même temps
qu'un certain romantisme utilisé par le futur régime. Dans ce sens, d'Annunzio est un précurseur du fascisme.
Conflits sociaux d'après-guerre
En 1920, l'agitation sociale monte d'un cran : les ouvriers occupent les usines et forment des conseils ouvriers afin de
gérer par eux-mêmes les usines et la distribution. Le 21 janvier 1921, le Parti communiste d'Italie est fondé. Mais les
organisations ouvrières et les syndicats sont attaqués par des « cogneurs » payés par certains patrons, et le pouvoir en
place reste complaisant face à cette milice qui combat des "organisations subversives". Les fascistes (squadristes),
après s'être ligués sous la direction de Mussolini forment eux aussi un parti, le Parti national fasciste, en novembre
1921. Le mouvement ouvrier italien sera décapité en 1922 malgré la résistance du mouvement des Arditi del Popolo
telle qu'à Parme, les partis socialiste et communiste n'ayant pas pris la direction des mouvements insurrectionnels.
L'équipement fasciste comporte une chemise noire (issue de la tenue des troupes de choc de l'armée italienne créées
en 1917 : les Arditi), divers types de matraques, dont un gourdin appelé manganello, et un purgatif puissant, l'huile
de ricin, qu'ils font avaler de force à certains de leurs adversaires. Bientôt, les fascistes tiennent le haut du pavé et
Mussolini les groupe en un parti, avec une idéologie musclée, qui profite de l'échec de la gauche et de la peur de la
droite.
24. Fascisme 22
Le régime fasciste italien : politique et société
En 1922, le parti national fasciste a 35 députés au Parlement, et plus de 700000 membres.
Après avoir chassé les organisations de gauche des villes du nord de la péninsule, les milices fascistes menacent de
lancer une marche sur Rome. À peine celle-ci débute-t-elle que le roi Victor-Emmanuel III nomme Mussolini
président du conseil. Mussolini respecte d'abord le jeu démocratique, en étant à la tête d'une large coalition allant
jusqu'au centre droit. Mais en mai 1924, le chef de file du parti socialiste italien Giacomo Matteotti, par ailleurs
député, dénonce les élections législatives, remportées avec succès par le parti fasciste en partie à la suite d'une
modification des modalités de scrutin, et réclame leur annulation : il est assassiné le 10 juin, assassinat qui sera
revendiqué par Mussolini dans un discours devant le Parlement le 3 janvier 1925. Pour couper court à toute agitation,
Mussolini instaure un régime d'exception : les lois fascistissimes (1926) ; les autres partis politiques sont interdits,
leurs députés sont déchus, la presse est censurée, une police secrète, l'OVRA (organisation de vigilance et répression
de l'antifascisme), est instaurée ainsi qu'un fichier de suspects politiques et un « Tribunal spécial ».
Vers 1929, la dictature du parti fasciste imbibe toute la société (seule la vie culturelle reste relativement libre, à
condition de ne pas critiquer le régime). Des milliers de démocrates s'exilent pour échapper à la prison ou à la
déportation sur des îles. Le pape Pie XI signe les accords du Latran avec l'État fasciste italien qui lui concèdera
l'existence de l'État du Vatican.
Mussolini résume le fascisme en décembre 1925 par la formule : « Tout dans l'État, rien hors de l'État, rien contre
l'État ».
L'idéologie fasciste est fondée sur :
• Le nationalisme et l'impérialisme (restaurer l'Empire romain) : le régime construit des stades avec portiques, des
statues colossales, avec des faisceaux partout. L'Italie, outre sa colonie (la Libye), doit contrôler la Méditerranée :
elle revendique la Corse, l'Albanie, la Dalmatie, la Savoie, Nice, fait la guerre en Espagne, en Grèce, en Égypte…
• Le culte du chef : Mussolini est Duce (« guide »). Son image monopolise l'attention des Italiens, dans des postures
qui le montrent soit soucieux du peuple, soit très courageux : en train de moissonner, de parader, de rejoindre des
lions en cage, etc. Quelques slogans : Credere, obbedire, combattere (« Croire, obéir, combattre » ; pour les
fascistes, l'homme ne doit pas trop réfléchir, il ne se réalise que par la guerre), Il Duce ha sempre ragione (« Le
Duce a toujours raison »).
• L'encadrement de la population.
• Le haut centralisme de l'État : le parlement n'a qu'un rôle mineur après 1928, puisque choisi par le Grand Conseil
du fascisme, véritable pouvoir.
• L'embrigadement des masses : dès la maternelle, les Balilla (ou Fils de la louve) défilent en uniforme noir, saluent
à la romaine, assistent aux manifestations du régime, s'entraînent avec des fusils de bois. La force, la violence sont
exaltées. Les syndicats sont remplacés par des corporations contrôlées par l'état et le patronat. Le droit de grève
est aboli.
• La propagande : les emblèmes et slogans fascistes, les chansons de marche, les monuments en béton néo-romains
fleurissent partout. Le régime fasciste exalte ses grands travaux : le drainage des marais pontins, les premières
autoroutes. On instaure même une ère fasciste (l'An I = 1922).
Le régime fasciste italien : économie
Les fascistes définissent leur conception économique comme une « troisième voie » entre capitalisme et marxisme.
Leur politique se traduit par une extension considérable du contrôle gouvernemental de l'économie sans toutefois
d'expropriation massive de la propriété des moyens de production. Le gouvernement nationalise les industries clés,
contrôle les changes et fait investir massivement l'État. Ils essaient entre autres de créer des corporations puissantes
qui regroupent plusieurs entreprises d'un même secteur , le tout supervisé par l'état. Les fascistes instituent le
contrôle des prix, le contrôle des salaires et autres mesures de planisme économique, ils instituent une affectation des
25. Fascisme 23
ressources dominée par la régulation étatique, spécialement dans les secteurs financiers et des matières premières.
L'économie est mise au service de l'État[14] .
Le refus du capitalisme et du marxisme se traduit par une politique économique d'abord fluctuante.
Le programme fasciste révolutionnaire de 1919
Les faisceaux de combat apparaissent en réaction aux troubles sociaux, notamment ceux de Milan. Le programme
révolutionnaire du mouvement en 1919 est d'inspiration nationaliste et socialiste dans un mélange particulièrement
progressiste et confus.
La défaite aux élections de 1919 amène les groupements les plus à gauche à se retirer des fascios. Avec l'évolution
du mouvement, nombre des idées du programme seront rejetées.
Dans un climat social difficile (grèves et agitations) qui fait craindre à la démocratie libérale un soulèvement social
révolutionnaire comme en Russie (Révolution d'Octobre), en Allemagne (Révolution allemande), et d'autres pays
dans lequel des troubles révolutionnaires existent, Mussolini annonce en 1921, avant son accession au pouvoir, son
soutien au libéralisme et au capitalisme :
« Je suis un libéral. La nouvelle réalité de demain, répétons-le, sera capitaliste. La vraie histoire du capitalisme
ne commence que maintenant. Le socialisme n'a plus une chance de s'imposer. [...] Il faut abolir l'État
collectiviste, tel que la guerre nous l'a transmis, par la nécessité des choses, et revenir à l'État manchestérien »
(Mussolini au Parlement le 21 juin 1921)
Rocca et Corsini établiront, par la suite, un programme pour le PNF favorable au libéralisme économique «
manchestérien ».
La phase libérale de la politique de Mussolini (1921-1925)
Arrivé au pouvoir, allié à une vaste coalition, le gouvernement de Mussolini, sous l'impulsion du libéral Alberto De
Stefani, qui succède aux libéraux, poursuit la politique économique libérale du précédent gouvernement :
« Nous voulons dépouiller l'État de tous ses attributs économiques : assez de l'État cheminot, de l'État postier,
de l'État assureur » (Benito Mussolini, 1922[15] ).
Le tournant s'opère dans la deuxième moitié des années 1920 : Alberto De Stefani démissionne en 1925[16] ,
promulgation des lois fascistissimes en 1926, vote des lois sur le corporatisme en 1927, et en 1929 crise économique
mondiale[15] .
Le corporatisme fasciste, mis en place à partir de 1925
Les fascistes monopolisent petit à petit le pouvoir. Après l'assassinat de Giacomo Matteotti le 10 juin 1924, ils
établissent une dictature, les lois fascistissimes sont promulguées en 1926 et Mussolini donne au fascisme la célèbre
formule : « Tout dans l'État, rien hors de l'État et rien contre l'État » ; il désavoue et attaque (dans le sillage de la
confidustria[réf. nécessaire]), suite à une crise économique, le libéralisme économique. Il exprimera l'idée qu'il en a
dans La Doctrine du fascisme en 1935 :
« Le fascisme est absolument opposé aux doctrines du libéralisme, à la fois dans la sphère politique et dans la
sphère économique.… L'État fasciste veut gouverner dans le domaine économique pas moins que dans les
autres; cela fait que son action, ressentie à travers le pays de long en large par le moyen de ses institutions
corporatives, sociales et éducatives, et de toutes les forces de la nation, politiques, économiques et spirituelles,
organisées dans leurs associations respectives, circule au sein de l'État »
Mussolini mène alors une politique dirigiste : grands travaux, protectionnisme, stimulation de la consommation,
constitution de monopoles, encadrement et restriction des droits des ouvriers, bataille du blé.
26. Fascisme 24
Le corporatisme est institué : un système de guildes qui encadre les relations patrons/ouvriers et salariés afin qu'ils
planifient l'économie dans l'intérêt général. Le 2 octobre 1925, il Pacte (du palais) Vidoni, signé entre la
Confindustria et les représentants du régime fasciste abolit les unions catholiques, socialistes dont la CGIL ou
indépendants les remplaçant par ceux contrôlés par le fascisme [17] . La Confindustria et la Confédération des
Corporations fascistes se proclament représentants exclusifs des industriels et le monopole syndical fasciste est
approuvé, un tel pacte comprend deux autres demandes, le règlementation du droit de grève qui sera supprimé le 3
avril 1926 et l'auto-fascisation de la Confindustria[18] .
Le régime reçoit son appui des grands industriels, des petits capitalistes, des classes moyennes, des petits
fonctionnaires, mais aussi des paysans et des ouvriers les plus pauvres (lumpenprolétariat dans la théorie marxiste).
Dans les années 1930, l'Italie récupère de la Grande Dépression et connaît une croissance économique. Mais elle est
contrariée par les sanctions internationales suivant l'invasion de l'Éthiopie en octobre 1935, par le support militaire
coûteux aux nationalistes espagnols et in fine par l'échec de la politique d'autarcie.
La république de Salò (1943-1945)
À côté d'une politique totalitaire sanglante et antisémite sous la direction allemande, la République sociale italienne
(RSI), ou « République de Salò », tente de mettre en œuvre une politique de nationalisation. Choix d'autant plus aisé
que les élites économiques et culturelles, par conviction ou par opportunisme, prennent de plus en plus leurs
distances avec le fascisme.
Expansion pendant l'entre-deux-guerres
Le fascisme italien va susciter des imitateurs dans plusieurs pays à travers le monde des années 1930 et 1940.
Plusieurs d'entre eux vont demeurer des mouvements minoritaires, tandis que d'autres, au pouvoir, sont en général
considéré par les historiens davantage comme autoritaires que comme véritablement fascistes, bien qu'ils puissent
avoir des inclinations fascistes. Parmi ceux-ci, on peut citer:
• les mouvements fascistes français (divers mouvements : Solidarité française, Mouvement franciste, Parti
populaire français, Rassemblement national populaire, LVF, etc.) ;
• en Belgique (le rexisme, incarné par Léon Degrelle) ;
• en Grande-Bretagne (la British Union of Fascists créé par sir Oswald Mosley) ;
• les Oustachis croates d'Ante Pavelić
• en Autriche (austrofascisme d'Engelbert Dollfuss, au pouvoir de 1932 à 1934)
• en Espagne (la Phalange espagnole de José Primo de Rivera, qui soutient Franco lors de la guerre civile) ;
• le régime de Ioánnis Metaxás en Grèce (1936-1941) ;
• les Chemises vertes d'Eoin O'Duffy, en Irlande ;
• les Ugunskrusts en Lettonie ;
• l' Algemeene Nederlandsche Fascisten Bond aux Pays-Bas ;
• le Camp national-radical en Pologne ;
• au Portugal (les chemises vertes et l' Estado novo de Salazar) ;
• en Roumanie (Garde de fer) ;
• le Parti travailleur national socialiste de Suède fondé en 1933 par Sven Olov Lindholm ;
• l'Organisation fasciste russe et le Parti fasciste russe, créé en 1931 et présent au Mandchoukouo, l'Etat fantoche
sous domination japonaise ;
• au Brésil (l'Action intégraliste brésilienne ou la Legião Cearense do Trabalho)
• au Chili (le Mouvement national socialiste du Chili, qui tenta un coup d'Etat le 5 septembre 1938);
• en Argentine, la prétendue Ligue républicaine, proche du poète Leopoldo Lugones
• les Silver Shirts aux États-Unis (et le gouverneur de Louisiane, Huey Long)
27. Fascisme 25
Le néo-fascisme après 1945
Après la défaite, une partie des anciens fascistes se sont organisés en opposition légale dans le Mouvement social
italien, qui se référait explicitement à la mémoire de Mussolini. Ce parti a obtenu des scores électoraux appréciables
(sans atteindre la majorité), surtout dans les régions pauvres du Sud[19] . Toléré par les gouvernements
démocrates-chrétiens, qui y voyaient un dérivatif au communisme, il a cependant toujours été exclu des
combinaisons gouvernementales.
Dans sa nouvelle formule, l'Alliance nationale de Gianfranco Fini, le parti a abjuré ses anciens principes
totalitaires[20] , et a pu participer aux gouvernements de Silvio Berlusconi. Un certain nombre des nostalgiques du
Duce ont quitté le parti pour fonder le Mouvement social - Flamme tricolore. D'autres, comme Alessandra Mussolini,
sont initialement restés au sein d'AN mais l'ont progressivement quitté. Alliance nationale qui a fini par abandonner
toutes ses références au fascisme et s'est fondu en 2009 dans le Peuple de la liberté.
Interprétations
Voir l'article détaillé Théories du fascisme
Plusieurs explication divergentes ou opposées ont été données du phénomène fasciste, depuis sa création.
Interprétation marxiste
Pour certains marxistes, le fascisme n'est qu'une forme d'expression du régime capitaliste, au même titre que la
démocratie libérale bourgeoise. Dans cette perspective, le fascisme est l'expression ouverte de la violence du régime
capitaliste, qui est masquée par les libertés formelles dans sa forme de démocratie libérale.
L'historien Emilio Gentile
Emilio Gentile, professeur à Rome, estime que la question du fascisme italien a été "sous-exposée" après 1945 afin
de reconstruire l'Italie sur le mythe d'une Italie résistante. Il a ensuite été étudié comme la "voie italienne vers le
totalitarisme." Mais, dans tous les cas, la question des racines italiennes aurait été occultées, empêchant la
construction d'une Italie réconciliée avec son identité nationale[21] .
L'historien Ernesto Galli Della Loggia
Ernesto Galli Della Loggia, professeur d'Histoire à l'université de Milan spécialiste notamment de l'antifascisme,
estime, contrairement à Emilio Gentile, que l'Histoire du fascisme a été "sur-exposée" car instrumentalisé par
certains partis issus de la Résistance italienne au fascisme, notamment par le Parti communiste italien, ce qui aurait
conduit selon lui à une certaines banalisation du fascisme dans la vie politique italienne[21] .
Voir aussi
Bibliographie
Italie
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• Renzo De Felice, Les Interprétations du fascisme
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• Salvatore Lupo, Le Fascisme italien, Flammarion, mars 2003. ISBN 2082100499
• Serge Berstein & Pierre Milza, L'Italie contempraine du Risorgimento à la chute du fascisme, Armand Colin, coll.
U Histoire, octobre 1995. ISBN 2200216904
28. Fascisme 26
France
• Henri Michel, Les Fascismes,1977.
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volume Du fascisme au 21 avril 2002, 2007, 416 pages, ISBN 978-1-4092-7757-6.
Grèce
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Généralités
• Pierre Milza, Les Fascismes, Seuil, Points Histoire, janvier 1991. ISBN 2020128632
• Pierre Milza, L'Europe en chemise noire, Champs Flammarion, septembre 2004. ISBN 2080800833
• Christop Spher, Die Aliens sind unter uns! ("Les Envahisseurs sont entre nos rangs") ISBN 3442755484
Articles connexes
• Antifascisme
• Architecture fasciste
• Fascisme en France (dont Le Faisceau, Parti populaire français (PPF), Rassemblement national populaire (RNP),
etc.).
• Ligue d'extrême droite
• Nazisme | Propagande nazie
• Résistance en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale
• Irrédentisme italien en Corse
• Théories du fascisme
• Zeev Sternhell