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Le projet de loi antiterroriste vise Internet 
PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART 
ARTICLE PUBLIÉ LE DIMANCHE 14 SEPTEMBRE 2014 
Au nom de la lutte contre les « loups solitaires » 
et le départ de Français pour le djihad en Syrie, les 
députés s'apprêtent à voter un projet de loi qui prévoit 
de censurer des sites faisant « l'apologie du terrorisme 
» et de sanctionner « la préparation » d'un attentat 
sur internet. Une attaque sans précédent dans les 
libertés numériques, qui offre de nouveaux pouvoirs 
aux forces de police. 
C’est en urgence que les députés entament, lundi 
14 septembre, l’examen d’un projet de loi de lutte 
contre le terrorisme destiné à lutter contre le nouvel 
« ennemi intérieur », « sans doute la menace la plus 
importante » pesant sur la France, au prix d’un coup 
de canif sans précédent dans les libertés numériques. 
Un texte qui a de fortes chances de passer sans coup 
férir malgré la mobilisation d'un collectif rassemblant 
La Quadrature du net, la Ligue des droits de 
l’homme, Reporters sans frontières, le Syndicat de 
la magistrature... et les fortes réserves du Conseil 
national du numérique. 
Face à la multiplication des faits divers impliquant 
des « loups solitaires », ce terroriste isolé, auto-radicalisé 
sur internet et ayant combattu à l’étranger, 
le ministre de l’intérieur a en effet demandé une 
procédure accélérée pour ce texte présenté comme 
vital pour arrêter le départ à l'étranger de Français 
partis pour combattre avec les islamistes. Tout d’abord 
incarné par Mohamed Merah, l’auteur des tueries 
de Toulouse de 2012 et formé aux côtés d’al-Qaïda 
en Afghanistan, ce terroriste d’un nouveau type est 
devenu, avec l’enlisement de la guerre en Syrie, la 
priorité numéro un du gouvernement. « Nous n’avons 
jamais été confrontés à un tel défi », martelait le 3 juin 
dernier le premier ministre Manuel Valls. 
Ces derniers mois, quasiment pas une semaine ne 
passe sans que la presse relate le cas d’un de ces 
Français partis mener le djihad contre le régime 
de Bachar al-Assad. Au mois d’avril dernier, à 
l’occasion de la libération des quatre journalistes 
retenus en otages en Syrie, le ministre des affaires 
étrangères Laurent Fabius affirmait ainsi que plusieurs 
de leurs geôliers parlaient « français ». Le 6 juin, 
plusieurs médias révélaient que l’un d’entre eux 
ne serait autre que Mehdi Nemmouche, auteur du 
quadruple meurtre du Musée juif de Bruxelles du 24 
mai dernier. Et le lendemain, Libération affirmait 
même qu’il projetait de commettre « une attaque à la 
Merah » 14 juillet dernier, une information toutefois 
démentie par le ministère de l’intérieur. 
Difficile de connaître le danger réel que représentent 
pour la France ces djihadistes. Régulièrement, le 
gouvernement avance des chiffres parfois très précis 
et souvent incohérents. Au mois de janvier, Manuel 
Valls les estimait à 700, dont 150 en transit. Au mois 
d’avril, Laurent Fabius évoquait quant à lui le chiffre 
de 500 combattants français. En juin, Manuel Valls 
avançait cette fois « le nombre de 800 Français ou 
citoyens résidant en France qui sont concernés par la 
Syrie, soit parce qu'ils y combattent, soit parce qu'ils 
y sont morts – une trentaine –, soit parce qu'ils en sont 
revenus, soit parce qu'ils veulent y aller ». « Il s'agit 
de surveiller des centaines et des centaines d'individus 
français ou européens qui aujourd'hui combattent en 
Syrie », poursuivait le ministre qui se disait convaincu 
qu’il y a, en France « plusieurs dizaines de Merah 
potentiels ». 
Le 22 juillet dernier, le ministre de l’intérieur 
Bernard Cazeneuve donnait aux parlementaires une 
comptabilité plus détaillée : « En six mois, les effectifs 
combattants sont passés de 234 à 334, comprenant 
au moins 55 femmes et 7 mineurs ; le nombre des 
individus plus généralement impliqués dans les filières 
djihadistes, en incluant les personnes en transit, celles 
qui sont de retour en France et les individus ayant 
manifesté des velléités de départ, est passé de 567 
à 883 sur la même période, soit une augmentation 
de 56 %. Ces chiffres sont comparables à ceux 
constatés dans d’autres pays de l’Union européenne ;
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ils montrent la gravité du phénomène ; ils nous 
obligent à prendre les mesures qui s’imposent pour 
l’endiguer. » 
Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve © Reuters 
Face cette menace aussi diffuse que médiatisée, le 
gouvernement a décidé de s’attaquer à ce qui serait 
l’un des outils vitaux de ces nouveaux terroristes : 
internet. C’est en effet sur des sites islamistes que 
ces jeunes Français s’auto-radicaliseraient et c’est sur 
des forums que les recruteurs de l’État islamique les 
enrôleraient. Internet – où l’on peut si facilement 
apprendre à fabriquer une bombe et commander 
des produits explosifs – serait également devenu 
incontournable dans la préparation même des attentats. 
Ainsi, sur les dix-huit articles que compte le projet 
de loi une moitié d'entre eux visent, directement ou 
indirectement, internet. 
L’article 4 s’attaque plus globalement à la liberté 
d’expression en proposant de réformer la loi de 29 
juillet 1881 sur la liberté de la presse prévoyant un 
régime spécial pour certaines infractions. Désormais, 
les infractions d’apologie et de provocations aux actes 
de terrorisme seront sanctionnées par un nouvel article 
du code pénal, le 421-2-5, par une peine de cinq années 
d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. 
Cet article, comme d'autres du projet de loi, pose le 
problème de la relativité de la notion « d’apologie » 
du terrorisme. Si les cas médiatiques mis en avant 
par le gouvernement relèvent incontestablement du 
terrorisme, ce texte s’appliquera à bien d’autres 
groupes radicaux qu’islamistes. Or, en fonction 
des régimes, même démocratiques, la définition de 
« terroriste » peut très sensiblement varier. Un site de 
soutien au groupe de Tarnac, un blog indépendantiste 
ou de soutien à un mouvement palestinien pourraient 
très bien être considérés par certains responsables 
politiques comme faisant « l’apologie du terrorisme ». 
Outre les dangers qu'il représente en matière de 
liberté d'expression et de droit l'information, ce texte 
menace plus particulièrement internet où les peines 
sont aggravées et passent à sept années de prison et 
100 000 euros d’amende. 
« L’entreprise terroriste individuelle » et « 
l’apologie du terrorisme » 
L’article 5 consacre la figure du « loup solitaire » 
en ajoutant un autre article au code pénal, le 421-2-6, 
sanctionnant « l’entreprise terroriste individuelle ». 
Celui-ci est censé permettre l’interpellation du suspect 
dès la phase de « préparation » de l’attentat. 
Dans la première version du texte, le législateur 
avait défini cette notion particulièrement vague par 
« le fait de détenir, de rechercher, de se procurer 
ou de fabriquer des objets ou des substances de 
nature à créer un danger pour autrui ». Mais 
devant les risques de voir sanctionnés des internautes 
ayant effectué de simples recherches sur internet, la 
commission des lois a amendé l'article. Désormais, 
pour matérialiser l’infraction, il faudra un deuxième 
élément : « recueillir des renseignements relatifs à 
un lieu, à une ou plusieurs personnes », recevoir 
« un entraînement ou une formation »« au maniement 
des armes », « à la fabrication ou à l’utilisation 
d’explosifs » ou « au pilotage d’aéronefs » mais 
également « consulter habituellement un ou plusieurs 
services de communication au public en ligne 
provoquant directement à la commission d’actes de 
terrorismes ou en faisant l’apologie ». 
Ainsi, une personne qui aurait visité régulièrement 
des sites considérés par les autorités comme faisant 
« l’apologie du terrorisme » et possédant chez 
lui des produits chimiques pouvant servir à la 
fabrication d’explosif tomberait sous le coup de cet 
article. Or, de nombreux produits chimiques entrant 
dans la composition d’explosifs artisanaux sont en 
vente libre et utilisés pour d’autres applications, 
comme le peroxyde d’hydrogène, utilisé dans 
l’imprimerie, l’agriculture, l’aéronautique ou encore 
comme désinfectant. 
Visiblement conscients des risques en terme de droit 
à l’information qu’implique l'article 5, les députés ont 
exclu de son champ d’application les consultations
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3/5 
de sites qui résultent « de l’exercice normal d’une 
profession ayant pour objet d’informer le public, 
intervient dans le cadre de recherches scientifiques 
ou est réalisée afin de servir de preuve en justice. 
Ainsi, ce nouveau délit ne pourra entraver le travail 
des journalistes ou des chercheurs universitaires », 
précise l’exposé des motifs du texte. Restent les 
cas des « non professionnels », juste passionnés ou 
curieux. Enfin, cet article pose la question de la 
pénalisation d’une simple intention et de l’arrestation 
préventive d’une personne en vertu d’une liste de 
signes extérieurs de culpabilité, au risque de placer 
dans l’illégalité de nombreux internautes simplement 
curieux, ou passionnés cherchant uniquement à 
s’informer ou à se documenter. 
L’article 9 relance un débat récurrent, celui du 
blocage des sites internet faisant l’apologie du 
terrorisme par une autorité administrative sur le 
modèle du dispositif existant pour les sites pédophiles. 
Le projet de loi prévoit la création d’une autorité 
administrative chargée d’établir une liste des sites 
qu’elle considère comme faisant l’apologie du 
terrorisme et dont elle souhaite voir interdire l’accès 
depuis la France. Pour cela, cette autorité sera 
aidée par une personne qualifiée désignée par la 
Cnil (commission nationale de l'informatique et des 
libertés) et qui sera chargée « de vérifier que 
les contenus dont l’autorité administrative demande 
le retrait ou que les sites dont elle ordonne le 
blocage sont bien contraires aux dispositions du 
code pénal sanctionnant la provocation au terrorisme, 
l’apologie du terrorisme ou la diffusion d’images 
pédopornographiques ». Ce représentant de la Cnil 
n’aura qu’un pouvoir de recommandation mais pourra 
« saisir la juridiction administrative »« si l’autorité 
administrative ne suit pas » son avis. 
Cette disposition est sans doute celle qui est la 
plus critiquée, et pas seulement par les associations 
de défense des libertés. Saisi au mois de juin 
dernier par Bernard Cazeneuve, le Conseil national du 
numérique (CNNum) avait rendu, au mois de juillet, 
un avis sévère sur cet article, dénonçant un dispositif 
« techniquement inefficace », « inadapté aux enjeux de 
la lutte contre le recrutement terroriste » et n’offrant 
pas « de garanties suffisantes en matière de libertés ». 
Le CNNum soulignait par ailleurs qu’il existe « des 
alternatives plus efficaces et protectrices ». Le 10 
septembre, le directeur général de l’Agence nationale 
de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), 
Guillaume Poupard, s’est lui-même dit « très réservé 
sur ces mesures d’un point de vue technique » et a 
affirmé avoir « signalé le problème de l’efficacité de 
ces mesures ». 
L’article 10 modifie les règles régissant l’accès à un 
système informatique dans le cadre d’une perquisition 
en ajoutant un alinéa à l’article 57-1 du code de 
procédure pénale afin de permettre à la police de saisir 
les données stockées hors du domicile du suspect, par 
exemple sur un « cloud ». Jusqu’à présent l’accès à 
« des données intéressant l’enquête en cours » devait 
se faire depuis « un système informatique sur les 
lieux où se déroule la perquisition ». Désormais, cet 
accès peut se faire depuis « un système informatique 
implanté dans les locaux d’un service ou d’une unité 
de police ou de gendarmerie ». 
L’article 11 offre de nouveaux pouvoirs aux policiers 
face au chiffrement des données, pratique permettant 
de communiquer et de stocker ses données en 
toute sécurité, particulièrement en vogue depuis les 
révélations d’Edward Snowden. Le texte autorise les 
officiers de policier judiciaire à faire appel à « toute 
personne qualifiée pour mettre au clair des données 
chiffrées ». 
L’article 12 sort de la stricte lutte contre le terrorisme 
en aggravant les peines prévues contre les hackers. Le 
texte introduit la qualification « en bande organisée » 
comme circonstance aggravante des atteintes aux 
systèmes automatisés de données. La crainte des 
hacktivistes est que cette nouvelle infraction permette 
de réprimer, comme des terroristes, les militants qui, 
tels les Anonymous, s’organisent pour bloquer l’accès 
à un site lors de manifestations virtuelles. 
L'article 15, enfin, modifie le code de la sécurité 
intérieure pour porter de 15 à 30 jours la durée 
de conservation des interceptions de sécurité dont 
le régime avait été fortement étendu par la loi de 
programmation militaire.
Directeur de la publication : Edwy Plenel 
www.mediapart.fr 4 
4/5 
Un «tournant dans l’institution de sociétés 
de la suspicion» 
Ce tour de vis sécuritaire sans précédent sur internet 
a suscité la mobilisation des principales associations 
de défense des libertés sur internet : La Quadrature 
du net, la Ligue des droits de l’homme, Reporters 
sans frontières, le Syndicat de la magistrature 
ou encore l’April. Réunies au sein d'un collectif, 
elles ont lancé au début du mois de septembre 
une « campagne citoyenne » accompagnée d’un 
site, Presumes-terroristes.fr, proposant une analyse 
détaillée du projet de loi et incitant les internautes à 
contacter leur député. 
Celui-ci a également été l’objet de vifs débats à 
l’Assemblée nationale au sein de la Commission 
de réflexion et de propositions sur le droit et 
les libertés à l’âge du numérique, composée de 
parlementaires et de personnalités du monde de 
l’internet. Dans une contribution publiée sur l'édition 
participative de Mediapart consacrée aux travaux de 
cette commission, « Libres enfants du numérique », 
le cofondateur de la Quadrature du net, et membre 
de la commission, Philippe Aigrain s’est livré à 
une analyse, article par article, du texte. « Le 
risque principal qui pèse sur le débat en séance 
plénière sur le projet de loi terrorisme à venir à 
l’Assemblée nationale est celui d’une prise d’otage de 
la délibération du fait de l’invocation d’une urgence 
sécuritaire », écrit-il. « Le projet de loi manifeste 
une exploitation de la situation pour faire passer des 
dispositions réclamées depuis longtemps par certains 
services de sécurité et de police, en particulier en 
matière du contournement du judiciaire », poursuit 
Philippe Aigrain. « Il met par ailleurs en place 
une dissuasion et une répression préventive des 
"parcours de radicalisation" qui est un véritable 
tournant dans l’institution de sociétés de la suspicion. 
(…) Il est non seulement légitime mais indispensable 
de prendre en compte les dérives qui peuvent 
résulter des dispositions proposées, dans d'autres 
situations dépassant leur objet initialement affiché. 
C'est pourquoi il me paraît nécessaire d'appeler les 
députés qui auront à débattre du PJL terrorisme à 
la mi-septembre à prendre le recul indispensable sur 
ce texte. La représentation nationale ne peut être 
contrainte par l'invocation d'un impératif sécuritaire à 
accepter d'adopter des mesures contestables dans leur 
efficacité et inacceptables dans leurs conséquences. » 
[[lire_aussi]] 
Ce véritable réquisitoire a valu à Philippe Aigrain 
une réponse virulente du président socialiste de la 
commission des lois de l’Assemblée nationale, Jean- 
Jacques Urvoas. « Est-il encore possible de légiférer 
sereinement pour adapter le dispositif judiciaire 
français de lutte antiterroriste ? » se plaint le 
député, dénonçant une « accumulation de tant de 
formules polémiques, d’explications dogmatiques et 
d’analyses simplificatrices, parfois même simplistes ». 
Au-delà du débat juridique, l’élu, ardent défenseur 
du projet de loi, assume les restrictions de libertés 
contenues dans ce texte. Et les justifie par les nouvelles 
menaces que feraient peser sur la sécurité nationale ces 
nouveaux terroristes. « Si nos adversaires s’adaptent 
en permanence en faisant évoluer les modalités de 
leurs interventions, à la fois pour se dissimuler, pour 
échapper à nos services de sécurité, et par conséquent 
à la justice », affirme Jean-Jacques Urvoas, « il 
semble logique, si nous voulons être efficaces, que 
nous adaptions nos propres outils. »« La démocratie 
est à la fois forte et fragile », estime-t-il. « Forte 
de la vitalité inépuisable de ses principes et fragile 
face aux messages sans paroles que sont les attaques 
terroristes (…). Nous ne saurions donc les affronter 
avec une main liée dans le dos. » 
Cette approche sécuritaire d’internet est largement 
partagée sur les bancs de l’Assemblée nationale. Et il 
y a de fortes chances pour que le projet de loi sur le 
terrorisme soit adopté sans modification substantielle, 
comme le fut au mois de décembre dernier la loi de 
programmation militaire qui avait déjà élargi l’accès 
des services de renseignements français aux données 
des opérateurs de communications électroniques, des 
fournisseurs d'accès à Internet et des hébergeurs 
de sites. Malgré, déjà, une forte mobilisation des 
associations, des réticences du CNNum et l’opposition 
de quelques députés, le texte avait finalement été 
adopté par 164 voix contre 146.
Directeur de la publication : Edwy Plenel 
www.mediapart.fr 5 
5/5 
Un espoir subsiste cependant concernant le blocage 
des sites internet, sujet sur lequel l’exécutif aurait été 
sensible aux multiples critiques. En fin d’année 2013, 
le gouvernement avait déjà tenté d’imposer ce filtrage 
de sites internet dans le cadre de l’examen du projet 
de loi de lutte contre la prostitution. Mais il avait 
finalement fait marche arrière en retirant cette mesure 
à la dernière minute. Deux amendements visant 
l’article 9 ont déjà été déposés. L’un déposé par des 
députés du groupe écologiste vise tout simplement 
à annuler cette disposition. L’autre, déposé les élus 
UMP Lionel Tardy et Laure de La Raudière, propose 
de réintroduire le juge judiciaire dans la décision 
de blocage. « Seul un juge doit pouvoir ordonner 
le blocage d’un site internet à l’issue d’un débat 
contradictoire, qui peut très bien être mené en urgence 
en la forme des référés », suggèrent les députés. 
Directeur de la publication : Edwy Plenel 
Directeur éditorial : François Bonnet 
Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS). 
Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 24 octobre 2007. 
Capital social : 32 137,60€. 
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indirects : Godefroy Beauvallet, François Bonnet, Gérard Desportes, Laurent Mauduit, Edwy 
Plenel, Marie-Hélène Smiéjan ; Laurent Chemla, F. Vitrani ; Société Ecofinance, Société 
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Projet de loi antiterroriste : un tour de vis sécuritaire sans précédent sur internet /Article 451051

  • 1. Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 1/5 Le projet de loi antiterroriste vise Internet PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART ARTICLE PUBLIÉ LE DIMANCHE 14 SEPTEMBRE 2014 Au nom de la lutte contre les « loups solitaires » et le départ de Français pour le djihad en Syrie, les députés s'apprêtent à voter un projet de loi qui prévoit de censurer des sites faisant « l'apologie du terrorisme » et de sanctionner « la préparation » d'un attentat sur internet. Une attaque sans précédent dans les libertés numériques, qui offre de nouveaux pouvoirs aux forces de police. C’est en urgence que les députés entament, lundi 14 septembre, l’examen d’un projet de loi de lutte contre le terrorisme destiné à lutter contre le nouvel « ennemi intérieur », « sans doute la menace la plus importante » pesant sur la France, au prix d’un coup de canif sans précédent dans les libertés numériques. Un texte qui a de fortes chances de passer sans coup férir malgré la mobilisation d'un collectif rassemblant La Quadrature du net, la Ligue des droits de l’homme, Reporters sans frontières, le Syndicat de la magistrature... et les fortes réserves du Conseil national du numérique. Face à la multiplication des faits divers impliquant des « loups solitaires », ce terroriste isolé, auto-radicalisé sur internet et ayant combattu à l’étranger, le ministre de l’intérieur a en effet demandé une procédure accélérée pour ce texte présenté comme vital pour arrêter le départ à l'étranger de Français partis pour combattre avec les islamistes. Tout d’abord incarné par Mohamed Merah, l’auteur des tueries de Toulouse de 2012 et formé aux côtés d’al-Qaïda en Afghanistan, ce terroriste d’un nouveau type est devenu, avec l’enlisement de la guerre en Syrie, la priorité numéro un du gouvernement. « Nous n’avons jamais été confrontés à un tel défi », martelait le 3 juin dernier le premier ministre Manuel Valls. Ces derniers mois, quasiment pas une semaine ne passe sans que la presse relate le cas d’un de ces Français partis mener le djihad contre le régime de Bachar al-Assad. Au mois d’avril dernier, à l’occasion de la libération des quatre journalistes retenus en otages en Syrie, le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius affirmait ainsi que plusieurs de leurs geôliers parlaient « français ». Le 6 juin, plusieurs médias révélaient que l’un d’entre eux ne serait autre que Mehdi Nemmouche, auteur du quadruple meurtre du Musée juif de Bruxelles du 24 mai dernier. Et le lendemain, Libération affirmait même qu’il projetait de commettre « une attaque à la Merah » 14 juillet dernier, une information toutefois démentie par le ministère de l’intérieur. Difficile de connaître le danger réel que représentent pour la France ces djihadistes. Régulièrement, le gouvernement avance des chiffres parfois très précis et souvent incohérents. Au mois de janvier, Manuel Valls les estimait à 700, dont 150 en transit. Au mois d’avril, Laurent Fabius évoquait quant à lui le chiffre de 500 combattants français. En juin, Manuel Valls avançait cette fois « le nombre de 800 Français ou citoyens résidant en France qui sont concernés par la Syrie, soit parce qu'ils y combattent, soit parce qu'ils y sont morts – une trentaine –, soit parce qu'ils en sont revenus, soit parce qu'ils veulent y aller ». « Il s'agit de surveiller des centaines et des centaines d'individus français ou européens qui aujourd'hui combattent en Syrie », poursuivait le ministre qui se disait convaincu qu’il y a, en France « plusieurs dizaines de Merah potentiels ». Le 22 juillet dernier, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve donnait aux parlementaires une comptabilité plus détaillée : « En six mois, les effectifs combattants sont passés de 234 à 334, comprenant au moins 55 femmes et 7 mineurs ; le nombre des individus plus généralement impliqués dans les filières djihadistes, en incluant les personnes en transit, celles qui sont de retour en France et les individus ayant manifesté des velléités de départ, est passé de 567 à 883 sur la même période, soit une augmentation de 56 %. Ces chiffres sont comparables à ceux constatés dans d’autres pays de l’Union européenne ;
  • 2. Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 2 2/5 ils montrent la gravité du phénomène ; ils nous obligent à prendre les mesures qui s’imposent pour l’endiguer. » Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve © Reuters Face cette menace aussi diffuse que médiatisée, le gouvernement a décidé de s’attaquer à ce qui serait l’un des outils vitaux de ces nouveaux terroristes : internet. C’est en effet sur des sites islamistes que ces jeunes Français s’auto-radicaliseraient et c’est sur des forums que les recruteurs de l’État islamique les enrôleraient. Internet – où l’on peut si facilement apprendre à fabriquer une bombe et commander des produits explosifs – serait également devenu incontournable dans la préparation même des attentats. Ainsi, sur les dix-huit articles que compte le projet de loi une moitié d'entre eux visent, directement ou indirectement, internet. L’article 4 s’attaque plus globalement à la liberté d’expression en proposant de réformer la loi de 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse prévoyant un régime spécial pour certaines infractions. Désormais, les infractions d’apologie et de provocations aux actes de terrorisme seront sanctionnées par un nouvel article du code pénal, le 421-2-5, par une peine de cinq années d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. Cet article, comme d'autres du projet de loi, pose le problème de la relativité de la notion « d’apologie » du terrorisme. Si les cas médiatiques mis en avant par le gouvernement relèvent incontestablement du terrorisme, ce texte s’appliquera à bien d’autres groupes radicaux qu’islamistes. Or, en fonction des régimes, même démocratiques, la définition de « terroriste » peut très sensiblement varier. Un site de soutien au groupe de Tarnac, un blog indépendantiste ou de soutien à un mouvement palestinien pourraient très bien être considérés par certains responsables politiques comme faisant « l’apologie du terrorisme ». Outre les dangers qu'il représente en matière de liberté d'expression et de droit l'information, ce texte menace plus particulièrement internet où les peines sont aggravées et passent à sept années de prison et 100 000 euros d’amende. « L’entreprise terroriste individuelle » et « l’apologie du terrorisme » L’article 5 consacre la figure du « loup solitaire » en ajoutant un autre article au code pénal, le 421-2-6, sanctionnant « l’entreprise terroriste individuelle ». Celui-ci est censé permettre l’interpellation du suspect dès la phase de « préparation » de l’attentat. Dans la première version du texte, le législateur avait défini cette notion particulièrement vague par « le fait de détenir, de rechercher, de se procurer ou de fabriquer des objets ou des substances de nature à créer un danger pour autrui ». Mais devant les risques de voir sanctionnés des internautes ayant effectué de simples recherches sur internet, la commission des lois a amendé l'article. Désormais, pour matérialiser l’infraction, il faudra un deuxième élément : « recueillir des renseignements relatifs à un lieu, à une ou plusieurs personnes », recevoir « un entraînement ou une formation »« au maniement des armes », « à la fabrication ou à l’utilisation d’explosifs » ou « au pilotage d’aéronefs » mais également « consulter habituellement un ou plusieurs services de communication au public en ligne provoquant directement à la commission d’actes de terrorismes ou en faisant l’apologie ». Ainsi, une personne qui aurait visité régulièrement des sites considérés par les autorités comme faisant « l’apologie du terrorisme » et possédant chez lui des produits chimiques pouvant servir à la fabrication d’explosif tomberait sous le coup de cet article. Or, de nombreux produits chimiques entrant dans la composition d’explosifs artisanaux sont en vente libre et utilisés pour d’autres applications, comme le peroxyde d’hydrogène, utilisé dans l’imprimerie, l’agriculture, l’aéronautique ou encore comme désinfectant. Visiblement conscients des risques en terme de droit à l’information qu’implique l'article 5, les députés ont exclu de son champ d’application les consultations
  • 3. Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 3 3/5 de sites qui résultent « de l’exercice normal d’une profession ayant pour objet d’informer le public, intervient dans le cadre de recherches scientifiques ou est réalisée afin de servir de preuve en justice. Ainsi, ce nouveau délit ne pourra entraver le travail des journalistes ou des chercheurs universitaires », précise l’exposé des motifs du texte. Restent les cas des « non professionnels », juste passionnés ou curieux. Enfin, cet article pose la question de la pénalisation d’une simple intention et de l’arrestation préventive d’une personne en vertu d’une liste de signes extérieurs de culpabilité, au risque de placer dans l’illégalité de nombreux internautes simplement curieux, ou passionnés cherchant uniquement à s’informer ou à se documenter. L’article 9 relance un débat récurrent, celui du blocage des sites internet faisant l’apologie du terrorisme par une autorité administrative sur le modèle du dispositif existant pour les sites pédophiles. Le projet de loi prévoit la création d’une autorité administrative chargée d’établir une liste des sites qu’elle considère comme faisant l’apologie du terrorisme et dont elle souhaite voir interdire l’accès depuis la France. Pour cela, cette autorité sera aidée par une personne qualifiée désignée par la Cnil (commission nationale de l'informatique et des libertés) et qui sera chargée « de vérifier que les contenus dont l’autorité administrative demande le retrait ou que les sites dont elle ordonne le blocage sont bien contraires aux dispositions du code pénal sanctionnant la provocation au terrorisme, l’apologie du terrorisme ou la diffusion d’images pédopornographiques ». Ce représentant de la Cnil n’aura qu’un pouvoir de recommandation mais pourra « saisir la juridiction administrative »« si l’autorité administrative ne suit pas » son avis. Cette disposition est sans doute celle qui est la plus critiquée, et pas seulement par les associations de défense des libertés. Saisi au mois de juin dernier par Bernard Cazeneuve, le Conseil national du numérique (CNNum) avait rendu, au mois de juillet, un avis sévère sur cet article, dénonçant un dispositif « techniquement inefficace », « inadapté aux enjeux de la lutte contre le recrutement terroriste » et n’offrant pas « de garanties suffisantes en matière de libertés ». Le CNNum soulignait par ailleurs qu’il existe « des alternatives plus efficaces et protectrices ». Le 10 septembre, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), Guillaume Poupard, s’est lui-même dit « très réservé sur ces mesures d’un point de vue technique » et a affirmé avoir « signalé le problème de l’efficacité de ces mesures ». L’article 10 modifie les règles régissant l’accès à un système informatique dans le cadre d’une perquisition en ajoutant un alinéa à l’article 57-1 du code de procédure pénale afin de permettre à la police de saisir les données stockées hors du domicile du suspect, par exemple sur un « cloud ». Jusqu’à présent l’accès à « des données intéressant l’enquête en cours » devait se faire depuis « un système informatique sur les lieux où se déroule la perquisition ». Désormais, cet accès peut se faire depuis « un système informatique implanté dans les locaux d’un service ou d’une unité de police ou de gendarmerie ». L’article 11 offre de nouveaux pouvoirs aux policiers face au chiffrement des données, pratique permettant de communiquer et de stocker ses données en toute sécurité, particulièrement en vogue depuis les révélations d’Edward Snowden. Le texte autorise les officiers de policier judiciaire à faire appel à « toute personne qualifiée pour mettre au clair des données chiffrées ». L’article 12 sort de la stricte lutte contre le terrorisme en aggravant les peines prévues contre les hackers. Le texte introduit la qualification « en bande organisée » comme circonstance aggravante des atteintes aux systèmes automatisés de données. La crainte des hacktivistes est que cette nouvelle infraction permette de réprimer, comme des terroristes, les militants qui, tels les Anonymous, s’organisent pour bloquer l’accès à un site lors de manifestations virtuelles. L'article 15, enfin, modifie le code de la sécurité intérieure pour porter de 15 à 30 jours la durée de conservation des interceptions de sécurité dont le régime avait été fortement étendu par la loi de programmation militaire.
  • 4. Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 4 4/5 Un «tournant dans l’institution de sociétés de la suspicion» Ce tour de vis sécuritaire sans précédent sur internet a suscité la mobilisation des principales associations de défense des libertés sur internet : La Quadrature du net, la Ligue des droits de l’homme, Reporters sans frontières, le Syndicat de la magistrature ou encore l’April. Réunies au sein d'un collectif, elles ont lancé au début du mois de septembre une « campagne citoyenne » accompagnée d’un site, Presumes-terroristes.fr, proposant une analyse détaillée du projet de loi et incitant les internautes à contacter leur député. Celui-ci a également été l’objet de vifs débats à l’Assemblée nationale au sein de la Commission de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge du numérique, composée de parlementaires et de personnalités du monde de l’internet. Dans une contribution publiée sur l'édition participative de Mediapart consacrée aux travaux de cette commission, « Libres enfants du numérique », le cofondateur de la Quadrature du net, et membre de la commission, Philippe Aigrain s’est livré à une analyse, article par article, du texte. « Le risque principal qui pèse sur le débat en séance plénière sur le projet de loi terrorisme à venir à l’Assemblée nationale est celui d’une prise d’otage de la délibération du fait de l’invocation d’une urgence sécuritaire », écrit-il. « Le projet de loi manifeste une exploitation de la situation pour faire passer des dispositions réclamées depuis longtemps par certains services de sécurité et de police, en particulier en matière du contournement du judiciaire », poursuit Philippe Aigrain. « Il met par ailleurs en place une dissuasion et une répression préventive des "parcours de radicalisation" qui est un véritable tournant dans l’institution de sociétés de la suspicion. (…) Il est non seulement légitime mais indispensable de prendre en compte les dérives qui peuvent résulter des dispositions proposées, dans d'autres situations dépassant leur objet initialement affiché. C'est pourquoi il me paraît nécessaire d'appeler les députés qui auront à débattre du PJL terrorisme à la mi-septembre à prendre le recul indispensable sur ce texte. La représentation nationale ne peut être contrainte par l'invocation d'un impératif sécuritaire à accepter d'adopter des mesures contestables dans leur efficacité et inacceptables dans leurs conséquences. » [[lire_aussi]] Ce véritable réquisitoire a valu à Philippe Aigrain une réponse virulente du président socialiste de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Jean- Jacques Urvoas. « Est-il encore possible de légiférer sereinement pour adapter le dispositif judiciaire français de lutte antiterroriste ? » se plaint le député, dénonçant une « accumulation de tant de formules polémiques, d’explications dogmatiques et d’analyses simplificatrices, parfois même simplistes ». Au-delà du débat juridique, l’élu, ardent défenseur du projet de loi, assume les restrictions de libertés contenues dans ce texte. Et les justifie par les nouvelles menaces que feraient peser sur la sécurité nationale ces nouveaux terroristes. « Si nos adversaires s’adaptent en permanence en faisant évoluer les modalités de leurs interventions, à la fois pour se dissimuler, pour échapper à nos services de sécurité, et par conséquent à la justice », affirme Jean-Jacques Urvoas, « il semble logique, si nous voulons être efficaces, que nous adaptions nos propres outils. »« La démocratie est à la fois forte et fragile », estime-t-il. « Forte de la vitalité inépuisable de ses principes et fragile face aux messages sans paroles que sont les attaques terroristes (…). Nous ne saurions donc les affronter avec une main liée dans le dos. » Cette approche sécuritaire d’internet est largement partagée sur les bancs de l’Assemblée nationale. Et il y a de fortes chances pour que le projet de loi sur le terrorisme soit adopté sans modification substantielle, comme le fut au mois de décembre dernier la loi de programmation militaire qui avait déjà élargi l’accès des services de renseignements français aux données des opérateurs de communications électroniques, des fournisseurs d'accès à Internet et des hébergeurs de sites. Malgré, déjà, une forte mobilisation des associations, des réticences du CNNum et l’opposition de quelques députés, le texte avait finalement été adopté par 164 voix contre 146.
  • 5. Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 5 5/5 Un espoir subsiste cependant concernant le blocage des sites internet, sujet sur lequel l’exécutif aurait été sensible aux multiples critiques. En fin d’année 2013, le gouvernement avait déjà tenté d’imposer ce filtrage de sites internet dans le cadre de l’examen du projet de loi de lutte contre la prostitution. Mais il avait finalement fait marche arrière en retirant cette mesure à la dernière minute. Deux amendements visant l’article 9 ont déjà été déposés. L’un déposé par des députés du groupe écologiste vise tout simplement à annuler cette disposition. L’autre, déposé les élus UMP Lionel Tardy et Laure de La Raudière, propose de réintroduire le juge judiciaire dans la décision de blocage. « Seul un juge doit pouvoir ordonner le blocage d’un site internet à l’issue d’un débat contradictoire, qui peut très bien être mené en urgence en la forme des référés », suggèrent les députés. Directeur de la publication : Edwy Plenel Directeur éditorial : François Bonnet Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS). Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 24 octobre 2007. Capital social : 32 137,60€. Immatriculée sous le numéro 500 631 932 RCS PARIS. Numéro de Commission paritaire des publications et agences de presse : 1214Y90071. Conseil d'administration : François Bonnet, Michel Broué, Gérard Cicurel, Laurent Mauduit, Edwy Plenel (Président), Marie-Hélène Smiéjan, Thierry Wilhelm. Actionnaires directs et indirects : Godefroy Beauvallet, François Bonnet, Gérard Desportes, Laurent Mauduit, Edwy Plenel, Marie-Hélène Smiéjan ; Laurent Chemla, F. Vitrani ; Société Ecofinance, Société Doxa, Société des Amis de Mediapart. Rédaction et administration : 8 passage Brulon 75012 Paris Courriel : contact@mediapart.fr Téléphone : + 33 (0) 1 44 68 99 08 Télécopie : + 33 (0) 1 44 68 01 90 Propriétaire, éditeur, imprimeur et prestataire des services proposés : la Société Editrice de Mediapart, Société par actions simplifiée au capital de 32 137,60€, immatriculée sous le numéro 500 631 932 RCS PARIS, dont le siège social est situé au 8 passage Brulon, 75012 Paris. Abonnement : pour toute information, question ou conseil, le service abonné de Mediapart peut être contacté par courriel à l’adresse : serviceabonnement@mediapart.fr. Vous pouvez également adresser vos courriers à Société Editrice de Mediapart, 8 passage Brulon, 75012 Paris.