1. JOURNEE D’ETUDE CHINE
9 JUILLET 2012
13h : projection du film «Yaodong, petit traité de construction» (89’)
14h30-18h : présentations et discussions
Observatoire de l’architecture de la Chine contemporaine
Ecole française d’Extrême Orient
2. Journée d’étude organisée par l’Observatoire de l’architecture de la Chine «Yaodong, petit traité de construction», film réalisé par Elodie Brosseau, sur une idée originale de Caro-
line Bodolec (89’).
contemporaine/Cité de l’architecture & du patrimoine, et l’Ecole française d’Ex- Dans la province du Shaanxi, la région du Shaanbei dans la boucle du Fleuve Jaune offre un paysage de
trême-Orient montagnes dans lesquelles se lovent les yaodong, littéralement ‘’trous en forme de four’’. Ce sont des
habitats troglodytes, dont l’architecture en voûte, s’adosse aux flancs des plateaux de loess.
Lundi 9 juillet 2012 de 13h à 18h, à l’Ecole française d’Extrême-Orient Le film suit le processus de construction qui s’opère selon un savoir-faire traditionnel transmis orale-
ment par des générations de maîtres tailleurs de pierre, maîtres menuisiers, maîtres fengshui ou simples
22 avenue du Président Wilson, Paris 16ème
manœuvres, tous habitants des yaodong.
Caroline BODOLEC, ethnologue et historienne des techniques est chercheuse au CNRS au Centre d’études
sur la Chine moderne et contemporaine. Elle mène un travail de terrain dans la province du Shaanxi depuis
13h-14h30 – salle de projection au RDC «Yaodong, petit traité de construction» (89’) 1995 travaillant sur les techniques de construction de l’habitat rural, la culture matérielle et le patrimoine
14h30 – 18h : présentations et discussions – salon au 1er étage culturel immatériel. Le film «Yaodong, petit traité de construction», est sa première incursion dans le
cinéma anthropologique.
Ces journées d’étude sont issues du souhait de développer les passerelles entre les champs dis- Hubert GUILLAUD, architecte, est professeur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble
ciplinaires et les acteurs intéressés par la Chine. Pour ce faire, l’Observatoire et l’Ecole française (ENSAG). Directeur scientifique de l’unité de recherche AE&CC, Architecture, environnement et cultures
constructives au sein du CRATerre, Centre International de la Construction en terre. Responsable de la
d’Extrême-Orient mettent en commun leurs ressources et ouvrent ces sessions à un public d’étu-
Chaire UNESCO «Architectures de terre». Membre du Comité directeur du Comité international ICOMOS-
diants et professeurs, de professionnels et de représentants institutionnels intéressés. Notre séance
ISCEAH pour le patrimoine architectural en terre.
du 24 mai dernier nous montrait combien la Chine urbaine et la Chine rurale sont de plus en plus
Marc AUZET, architecte, diplômé du Master «Architecture et cultures constructives» de l’ENSAG, suit la
interdépendantes. La mobilité des citadins, le développement des infrastructures de transports, la formation du DSA-Terre de CRAterre. Dans le cadre d’un accord chaire UNESCO avec le professeur WANG
progression du tourisme intérieur, les menaces de l’étalement urbain sur le territoire, la recherche Shu il a séjourné pendant huit mois à la China Academy of Arts (CAA) à Hangzhou où il a installé un labo-
d’un équilibre entre agglomérations et régions rurales, les changements de mode de vie et d’habiter ratoire terre et formé des enseignants, techniciens et étudiants locaux.
sont remis en cause dans nombre de colloques en Chine et suscitent des coopérations opération- Anne-Monique BARDAGOT, docteur en ethnologie, maître-assistant à l’ENSAG, chercheur au sein de l’uni-
nelles innovantes. té de recherche AE&CC-Laboratoire CRATerre.
La recherche d’un développement durable et équilibré est une préoccupation qui amène profes- Tous les trois présenteront leurs coopérations en cours :
sionnels et chercheurs à s’intéresser, en Chine comme en France, à un matériau universel, qui a - avec la CAA, notamment pour la création du laboratoire « terre » à Hangzhou.
contribué à façonner des environnements culturels et naturels spécifiques : la terre, crue ou cuite, - avec le département d’architecture et de technologies de l’université de Xi’an et le MOHURD (Ministry of
pisé ou adobe, brique ou torchis, présente du nord au sud de la Chine, du bassin du Fleuve Jaune à Housing, Urban & Rural Development) afin de développer des actions conjointes d’enseignement, recher-
la Chine du sud. che et de projets pilotes d’habitat en terre en milieu rural.
L’exposition « Ma terre première : pour construire demain », présentée à la Cité des sciences et de Victoire SURIO, traductrice, associée au programme de recherche de l’EFEO sur Pékin et ses temples, nous
l’industrie d’octobre 2009 à juin 2010, avait immédiatement retenu l’attention des partenaires invi- parlera de l’ouvrage de Huang Hanmin « Les maisons fortes du Fujian » à paraître chez Actes Sud (première
tés en France par l’Observatoire : les architectes et urbanistes LIU Jiakun de Chengdu intéressé à la édition en 2002 en Chine). Au sud et à l’ouest de la province chinoise du Fujian, les maisons en pisé (tulou)
hakka ou minnanaise ont été conçues dans une région qui fut longtemps le terrain d’affrontements armés.
suite des reconstructions après le séisme dévastateur de mai 2008 au Sichuan, SHAO Yong responsa-
Véritables forteresses paysannes, capables de soutenir un siège de plusieurs mois, elles étaient construites
ble des ateliers croisés entre l’université Tongji et l’Ecole de Chaillot à Shanghai , pour laquelle la pro-
par un clan composé de dizaines de familles qui y vivaient dans des logements distincts.
tection du patrimoine architectural, naturel et culturel au Shanxi intègre cette donnée, WANG Shu et
LU Wenyu de Hangzhou, lauréat du prix Pritzker, dont les premières réalisations sont en pisé. Benjamin MOUTON, professeur à l’Ecole de Chaillot, est associé aux questionnements de SHAO Yong sur
Comment partager nos savoirs, allier nos compétences, s’enrichir de nouvelles expériences pour l’habitat et la construction rurale aux abords de Pingyao, ville du Shanxi classée au patrimoine mondial,
répondre à la demande chinoise de développer plus avant de véritables pôles de connaissances sur lors de deux ateliers croisés entre l’université Tongji et l’Ecole de Chaillot, menés ces dernières années. Un
la terre, lancer des programmes de restauration, d’entretien mais aussi de construction neuve avec chantier expérimental de restauration d’un mur d’enceinte villageois a été réalisé en 2010, avec le soutien
ce matériau dont les qualités sont tout à la fois appréciées par quelques personnes et mésestimées des autorités locales.
par le plus grand nombre ? C’est l’un des objectifs de cette séance, à laquelle nous sommes heureux Ces programmes s’inscrivent dans le cadre d’une coopération menée par le ministère de la Culture et de
de vous convier, avec en première partie, un film sur la construction des yaodong. la Communication, la Cité de l’architecture & du patrimoine avec l’université Tongji et le World Heritage
Institute for Training and Research (Asia-Pacific) à Shanghai.
Fabrice DUFFAUD, chargé des relations internationales au réseau d’associations REMPART, a développé
Le séminaire est présenté et dirigé par Françoise GED, responsable de l’Observatoire, avec Paola l’été 2011 les premiers chantiers avec la Fondation RUAN Yisan, professeur de l’université Tongji qui pour-
CALANCA, maître de conférences à l’EFEO. suit ainsi son action de formation auprès de la société civile. Il a choisi pour ce faire les sites sur lesquels
Il est ouvert sur inscription préalable auprès d’Emilie ROUSSEAU : erousseau@citechaillot.fr nous avons déjà été amenés à travailler avec les enseignants de l’université Tongji, partenaire de l’Obser-
vatoire depuis une quinzaine d’années.