1. Actu Défense
Synthèse du point presse du ministère des armées 28 septembre 2017
Projet de loi de finances 2018 : un effort inédit au profit des armées
Le Projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2018 a été présenté
en conseil des ministres, mercredi 27 septembre. Il s’inscrit dans le
cadre de la Loi de programmation militaire (LPM) actualisée 2014-
2019. Il prévoit une hausse inédite du budget des armées qui est
porté à 34,2 Md€ de crédits budgétaires (32,4 Md€ en 2017), soit
une hausse de 5,6% représentant 1,8 Md€ de plus par rapport à la Loi
de finances initiale (LFI) de 2017.
Cette hausse est trois fois supérieure à celle portée par le budget
précédent. Avec les recettes issues de cessions (190 M€ en 2018), ce budget s’élève à 34,4 Mds€.
Après plusieurs années successives de baisse, l’effort de défense sera porté à 1,82 % du PIB en 2018, contre 1,77 %
en 2017. Le budget 2018 constitue un jalon majeur dans la concrétisation de l’engagement pris par le Président de la
République de porter le budget des armées à 2 % de la richesse nationale. Le rythme d’augmentation du budget du
ministère se poursuivra dans les années à venir. Après cette augmentation de 1,8 Md€ en 2018, une hausse de
1,7 Md€ annuelle aura lieu jusqu’en 2022.
Si on fait le calcul des engagements budgétaires pour l’ensemble du
quinquennat 2017-2022, ce sont 190 Mds€ contre les 160 Mds€ de la
période 2012-2017. C’est donc une augmentation de 30 Mds€, ce qui
correspond à quasiment une année de budget de défense supplé-
mentaire sur le quinquennat en cours. Le montant de la dotation au
titre des opérations extérieures est porté à 650 M€, soit 200 M€
supplémentaires par rapport à la LFI 2017. Lien PLF 2018
Respect des commandes et des livraisons prévues
par la LPM
Le budget 2018 augmente significativement le montant
des crédits d’équipement, de près de 1,2 Md€, ce qui le
porte à 18,5 Md€ au total. La modernisation des maté-
riels des forces armées sera poursuivie dans le cadre du
renouvellement des capacités, de la montée en puis-
sance de parcs d’équipements neufs ou de la rénova-
tion de matériels existants. En termes de commande
de matériels pour 2018, l’effort sera porté sur les
domaines du commandement et de la maîtrise de
l’information, de l’engagement et du combat, de la
projection, de la mobilité et du soutien. La recherche et
le développement bénéficient d’une enveloppe de
4,67 Mds€.
Hommage
Samedi 23 sep-
tembre, un adju-
dant-chef du 13e
Régiment de
dragons para-
chutistes (RDP) a
trouvé la mort
au Levant, mor-
tellement blessé en zone irako-syrienne lors d’actions
de combat qui opposaient des combattants des forces
locales et de Daech. Au cours d’un accrochage, des tirs
ont touché une position depuis laquelle des soldats
français conseillaient ces forces locales.
Une cérémonie d’honneurs militaires réservée à la
famille et aux proches s’est déroulée à l’Hôtel national
des Invalides ce jeudi. Le gouverneur militaire de Paris a
invité « le plus grand nombre de nos concitoyens à
manifester leur hommage à notre camarade, et leur
solidarité avec sa famille et ses compagnons d’armes,
par une présence digne, silencieuse et fraternelle sur le
pont Alexandre III » lors du passage du cortège
funèbre. Une cérémonie d’hommage national sera par
ailleurs présidée par la ministre des armées vendredi
29 septembre à Souges.
2. Discours du Président de la République sur l’Europe de la défense
Le Président de la République a prononcé mardi 26 un
discours sur l’Europe de la défense à la Sorbonne, au cours
duquel il a constaté que ce qui manque le plus à l’Europe
de la défense aujourd’hui, c’est une culture stratégique
commune.
Pour être crédible face aux menaces terroristes qui sévissent
sur notre territoire, à nos frontières et assoir notre souverai-
neté, les Européens doivent être en mesure d’agir ensemble
et d’engager des actions concrètes.
Il a rappelé que l’Europe devait être capable de mener des
actions autonomes en complément de l’OTAN, et constaté
que le socle de cette autonomie se posait progressivement notamment par la biais de la mise en place de la coopéra-
tion structurée permanente et du Fonds européen de défense, points sur lesquels il faut encore avancer.
M. Macron a affirmé par ailleurs qu’il était nécessaire de mettre en place une initiative européenne d’intervention, et
que la France devrait montrer le cap. Souveraineté et autonomie sont donc les deux axes qui doivent guider les
partenaires européens dans leurs grandes décisions. La France plaide pour une culture commune de la défense.
Volet RH du PLF 2018
La hausse du budget permet d’accroitre les effectifs et d’amélio-
rer les conditions dans lesquelles les hommes et les femmes de la
défense, mais aussi leurs familles, vivent l’exercice de leurs
missions. Une provision initiale de plus de 22 M€ est constituée
afin de financer le nouveau « plan familles » qui sera finalisé et
annoncé fin octobre. Parallèlement, le Plan d’amélioration de la
condition du personnel (PACP) sera poursuivi.
Consolidation des moyens dédiés au renseignement
et à la cyberdéfense
Le budget 2018 prolonge l’effort prioritaire de long
terme visant à renforcer les moyens dédiés au rensei-
gnement et à la cyberdéfense.
Ainsi, près de 400 postes supplémentaires seront créés
dans ces domaines. La création du Commandement de
la cyberdéfense (COMCYBER) en 2017 permettra de
mettre en œuvre, d’ici 2019, près de 2 600 « com-
battants numériques », soutenus par 4 400 réservistes
spécialisés.
Un budget volontariste en faveur des anciens
combattants et de la mémoire
Concernant les anciens combattants, la mémoire et les
liens avec la Nation, les budgets cumulés s’élèvent à
2,36 Mds€ pour 2018, dont 96% au titre des dépenses
d’intervention, au profit direct du monde combattant.
Actu Défense
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Sécurité et protection
Pour parer à la menace terroriste sur le territoire natio-
nal, le budget 2018 marque un effort particulier : la
création de 150 postes dédiés à la sécurité-protection
et une dotation ciblée de 105 M€ pour l’amélioration
de la protection des infrastructures. La protection du
combattant est elle aussi prise en compte avec une do-
tation de 60 M€ dédiés à la protection individuelle du
combattant et à l’autoprotection des véhicules.
Concernant les infrastructures, les crédits consacrés
augmenteront significativement, pour atteindre 1,5
Md€ en 2018 contre 1,2 Md€ en 2017.
3. Actu Défense
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Agendas ministériels
Sommet franco-italien
Le 34e
sommet franco-italien s’est déroulé mercredi 27
septembre à Lyon, en présence du Président de la République
Emmanuel Macron et du Président du Conseil italien Paolo
Gentiloni, ainsi que de la ministre des armées Florence Parly.
La ministre s’est également entretenue avec son homologue
Mme Roberta Pinotti en marge du sommet.
Les deux pays ont déclaré s’engager en faveur de l’approfondis-
sement du partenariat de défense, plus vital que jamais. Dans le
domaine de l’industrie de défense, la France et l’Italie se sont accordées sur la perspective d’un partenariat structu-
rant dans l’industrie navale de défense pour permettre la création d’un leader mondial.
En termes d’opérations, elles souhaitent apporter communément leur appui à la montée en puissance de la force
conjointe G5 Sahel, pour laquelle elles se coordonneront étroitement pour le soutien opérationnel.
Les deux pays souhaitent par ailleurs avancer conjointement dans le domaine des capacités, notamment le
programme LSS de flotte de soutien logistique, et dans les domaine des missiles (système FSAP-PAAMS, missile Aster)
et de la coopération spatiale de long terme.
La France et l’Italie se sont également accordées sur une vision commune de la coopération structurée permanente,
évoquant plusieurs projets qui pourraient être développés dans ce cadre, notamment au Mali, et ont annoncé
converger sur les principaux paramètres concernant le Fonds européen de défense.
Reconstruction des militaires blessés par le sport
L’état de militaire exige, en toute circonstance, un esprit de sacrifice. Des mili-
taires sont régulièrement blessés en opération ou dans le cadre du service.
Le commissaire en chef de 1e
classe Hervé Piccirillo, commissaire aux sports
militaires et commandant le Centre national des sports de la Défense (CNSD),
a présenté la reconstruction personnelle par le sport des militaires blessés,
qui fait l’objet d’une politique ministérielle volontariste. Reconnu comme un
moyen essentiel pour se dépasser, briser le repli sur soi et l’isolement, le sport
a une place particulière au sein du ministère dans le parcours de réadaptation
et de réinsertion socioprofessionnelle.
Afin de conforter cette démarche, le ministre de la Défense a signé le 4 mars 2014 avec le ministre de l’Intérieur, la
ministre des Sports et la ministre chargée des personnes handicapées le renouvellement de l’accord-cadre sur le
sport pour tous et le sport de haut niveau, enrichi d’un protocole au profit des militaires blessés. Cette convention
quadripartite permet notamment de mutualiser et de développer les expériences des différents ministères en
matière d’accompagnement des blessés. Le développement d’actions solidaires vers la réinsertion et la reconversion
de ces militaires est également un volet de l’accord-cadre.
Le CNSD contribue à la réinsertion par le sport du personnel militaire blessé. A ce titre, il réalise des
actions de formation au profit du personnel des armées en contact avec les militaires blessés et
participe aux rencontres militaires « blessures et sports ». Il organise des stages de préparation
physique au profit des militaires blessés participant aux compétitions nationales et internationales.
Les blessés peuvent également accéder à des compétitions sportives après leur convalescence.
Enfin, le sport de haut niveau, porté par l’Armée des Champions (61 médailles olympiques et para-
lympiques depuis 2004) ouvre des passerelles pour les blessés militaires vers le sport de haut niveau.
Enfin, la troisième édition des Invictus Games
rassemble des sportifs de 17 nations à Toronto au
Canada. 30 athlètes français y représentent la
France.
Le team France totalise à ce jour 35 médailles, dont
douze d’or, douze d’argent et onze de bronze.
4. Actualité de la Défense
Actu Défense
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Armée de l’air : COMLOSS
Mardi 26 septembre, un Rafale de la Permanence
opérationnelle (PO) de Saint-Dizier a décollé sur alerte
afin d’intercepter un Beech 400 ayant perdu le contact
radio avec le contrôle aérien civil. COMLOSS en langage
opérationnel, la perte de contact radio des aéronefs
peut signifier un problème de sûreté aérienne et néces-
siter une intervention de la chaîne de défense aérienne.
Dans le cadre de la posture permanente de sûreté
aérienne, le Centre national des opérations aériennes
(CNOA) de Lyon Mont-Verdun a été immédiatement
alerté de la situation par le centre militaire de coordina-
tion et de contrôle d’Aix-en-Provence. La haute autorité
de défense aérienne a aussitôt ordonné le décollage
d’un Rafale de la PO de Saint-Dizier. Le chasseur a
rejoint l’avion et réalisé les mesures actives de sûreté
aérienne, dont l’observation visuelle, l’interrogation
radio et la prise de photos. Le contact radio a été repris
durant l’interception par le Centre en route de la
navigation aérienne de Reims.
Ce type d’incident fait systématiquement l’objet d’une
intervention du CNOA. Les chasseurs identifient les
avions, les assistent en vol si nécessaire et prennent les
mesures requises pour rétablir une situation normale. Il
s’agit de la 37e
intervention depuis début 2017 pour
une COMLOSS. Celle-ci fait partie des missions de sûreté
aérienne confiées au commandement de la défense
aérienne et des opérations aériennes et reflète la réacti-
vité nécessaire pour ce type de mission. La protection
de l’espace aérien et des Français constitue une
mission prioritaire et permanente.
Armée de terre : la ministre au 2e
REP
Florence Parly a présidé le 23 septembre la cérémonie
de commémoration du cinquantenaire de l’installation
du 2e
Régiment étranger de parachutistes (REP) à Calvi
en Corse, à l’occasion de la Saint Michel.
Accompagnée du chef d'état-major de l'armée de terre,
le général d'armée Jean-Pierre Bosser, la ministre a pré-
sidé la prise d’armes, puis décerné la croix de la Valeur
militaire au drapeau du 2e
REP au titre de ses faits
d’armes lors de l’opération Barkhane en 2015, en pré-
sence notamment d’anciens légionnaires parachutistes.
Visite du Président libanais Michel Aoun
Le 25 septembre, la
ministre des armées
Florence Parly et le Pré-
sident du Liban, Michel
Aoun, ont présidé une
cérémonie de ravivage
de la flamme sur les
Champs-Élysées.
Michel Aoun s’est en-
suite entretenu avec le
Président de la Répu-
blique, Emmanuel Macron. Les chefs d’État ont souligné
dans une déclaration conjointe la lutte commune des
deux pays contre le terrorisme et le besoin d’aide de
l’armée libanaise : c'est pour cette raison que la France
a décidé de renforcer son soutien au Liban et de
répondre aux besoins actuels des forces de sécurité
libanaises, en partageant son expérience et son savoir-
faire dans les domaines de la lutte antiterroriste, de la
défense civile, du déminage, à travers l'envoi
d'experts. Le soutien français à la sécurité du Liban
continuera, par ailleurs, à se matérialiser par la partici-
pation à haut niveau au sein de la Force intérimaire des
Nations unies au Liban (FINUL).
Convention Mission cinéma
La ministre des
armées et la
présidente de la
guilde française
des scénaristes,
Pauline Rocafull,
ont signé le 26
septembre à
l’hôtel de Brienne une convention cadre pour dévelop-
per la coopération entre le cinéma français et les
armées. Ce syndicat représente 350 scénaristes travail-
lant pour le cinéma, la fiction TV et l’animation.
Le monde de la défense et ses enjeux, les conflits,
passés et présents sont de longue date une source
d’inspiration pour les scénaristes. C’est pour accompa-
gner ces créations et instaurer une relation de confiance
entre le ministère et les scénaristes, réalisateurs et
producteurs qu’a été créée en juin 2016, au sein de la
DICoD, la mission cinéma, destinée à prodiguer des
conseils, permettre des tournages, mettre à dispositions
des matériels.
En offrant conseils, expertise ou encore séjours
d’immersion, la DICoD souhaite offrir aux professionnels
de l’audiovisuel la possibilité de mieux appréhender les
réalités opérationnelles et l’expérience des femmes et
des hommes du ministère des armées pour créer un
pont entre ces deux mondes.
5. Actu Défense
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Actualité des opérations
Opération Irma 2017
Fin de la phase d’urgence
À Saint-Martin, la situation sanitaire et sécuritaire est
maintenant normalisée. Il s’agit désormais de mettre en
place le plus rapidement possible les conditions
permettant le début de la reconstruction et à terme un
retour à la vie normale. Les détachements sécuritaires
laissent donc la place aux moyens de rétablissement
sommaire, déployés par le BPC Tonnerre.
Avec l’arrivée en renfort des moyens du BPC à Saint-
Martin, le dispositif est maintenant articulé autour d’un
« volet transport » et d’un volet « rétablissement som-
maire ».
Le volet transport est assuré par un A400M, deux Casa
et les quatre hélicoptères du BPC (deux Puma et deux
Caïman).
À terre, les opérations de déblaiement se poursuivent,
accélérées par l’arrivée de moyens lourds du Génie dé-
barqués du BPC. À Saint-Martin, ce sont 760 militaires,
dont 290 qui sont arrivés avec le BPC, qui sont à pied
d’œuvre pour poursuivre les opérations de déblaiement
et permettre un retour à la vie normale des populations
sinistrées. En Guadeloupe et en Martinique, les actions
de déblaiement étant terminées, les détachements des
RSMA ont été désengagés en début de semaine.
Désengagement des modules de sécurisation
Le retour au calme de la situation sécuritaire à Saint-
Martin a permis le désengagement des compagnies du
3e
RPIMa et du 3e
REI, qui avaient été déployées suite à
la dégradation de la situation sécuritaire après le
passage d’Irma. Le risque d’une nouvelle dégradation
sécuritaire est écarté et les forces de sécurité
intérieures seules sont maintenant à même d’assurer la
sécurité sur l’île.
Marine nationale
patrouille estivale pour assurer la
permanence à la mer de la dissuasion
Le 21 septembre, le Sous-marin nucléaire lanceur d’en-
gins (SNLE) Le Terrible a accueilli à son bord la ministre
des armées, après avoir reçu le 4 juillet dernier, à
quelques jours d’un départ en patrouille, le Président de
la République chef des armées. Le Terrible a effectué
entre ces deux dates, dans la plus grande discrétion, une
patrouille opérationnelle destinée à assurer la perma-
nence à la mer de la dissuasion.
Les hommes ont passé plus de deux mois sous l’eau, ne
recevant chaque semaine de leur famille qu’un message
de 40 mots, auquel ils ne peuvent pas répondre. Soumis
à un impératif de discrétion, l’une des bases sur laquelle
repose l’invulnérabilité de la dissuasion, Le Terrible n’a
rien émis pendant plus de 70 jours. Le silence dicte ainsi
le quotidien de l’équipage qui chasse le moindre bruit,
effectue une veille permanente pour déceler tout signe
d’une présence, afin de conduire et maintenir à leur plus
haut niveau de performance des installations de toutes
sortes.
La fin de cette patrouille a mis un terme à un cycle
débuté en février par un entraînement réalisé successi-
vement à terre sur simulateurs, puis en mer pour la par-
tie sécurité. L’activité s’est poursuivie avec une période
d’entretien, achevant de préparer le sous-marin et son
équipage par un entrainement opérationnel à la mer.
C’est cette préparation dans la durée, véritable course
d’endurance, qui permet à ces hommes de remplir leur
mission et garantir ainsi la permanence à la mer de la
dissuasion. Celle-ci s’appuie également sur la faculté
d’adaptation des hommes : il se crée en effet à bord du
sous-marin une forte cohésion et un esprit d’équipage
primordial pour les marins séparés de leurs foyers.
Les 115 hommes embarqués ont ainsi contribué lors de
cette 494e
patrouille à la sécurité de la France et des
Français.
6. Bande sahélo-saharienne : Barkhane
Actualité du théâtre
Situation sécuritaire : au Sahel, la situation sécuritaire
est marquée par une activité importante des Groupes
armés terroristes (GAT) qui s’est traduit par plusieurs
attaques ciblant la MINUSMA et les FAMa. Les plus
sérieuses ont été l’attaque subie par les FAMa sur l’axe
Ménaka/Ansongo, qui a fait quatre morts, et celle d’un
convoi de la MINUSMA au nord de Gao, qui a couté la
vie à trois soldats bangladais.
Situation politique : sur le plan politique, la semaine a
été marquée par la relance de l’APR, avec la signature
d’un cessez-le-feu définitif entre la CMA et la PF. Cette
avancée moins d’un mois après la signature de la trêve
mérite d’être saluée.
Activités de la force
CHARENTE 19 : une opération logistique complexe
Ces dernières semaines, le bataillon logistique de la
force Barkhane a conduit une nouvelle opération
« Charente », la 19e
du nom. Manœuvre d’ampleur,
cette opération à dominante logistique permet le ravi-
taillement de l’ensemble des détachements implantés
en BSS. Les approvisionnements en carburant et en re-
changes, ainsi que les manœuvres logistiques liées à la
maintenance (fin d’opération, avarie…) nécessitent en
effet des approvisionnements par voie terrestre, en
complément des Livraisons par air (LPA) ou des atterris-
sages sur terrain sommaire.
Se déroulant sur plusieurs semaines, du fait des
distances à parcourir et des quantités de ravitaillement
à acheminer, ces opérations font l’objet d’une planifica-
tion minutieuse.
Les chiffres suivants illustrent la difficulté de la tâche :
Un convoi comporte près de 60 véhicules. Il peut
s’étaler sur une distance de 10 à 12 km, soit
l’équivalent de la distance à vol d’oiseau entre la
porte de la Villette et la porte de Saint-Cloud.
Une mission de ravitaillement entre deux localités
séparées de 110 km de pistes peut nécessiter près
de deux journées.
Actu Défense
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Arrivée du BPC Tonnerre : un dispositif remanié
pour l’axer sur le rétablissement sommaire
Le Tonnerre est arrivé samedi en milieu de journée,
avec à son bord plus de 290 personnels de renfort,
quatre hélicoptères de manœuvre et une centaine de
véhicules de l’arme du Génie. Grâce à une manœuvre
amphibie, les opérations de débarquement des
hommes et du matériel ont débuté dès l’arrivée du BPC
devant les plages de Saint-Martin. Elles se sont
terminées le 25. À l’issue, le BPC est allé à quai à
Phillipsburg pour débarquer des containers, des algécos
et le matériel roulant.
Action du module de rétablissement sommaire
Les engins du Génie débarqués ont commencé leurs
opérations de déblaiement et dégagement dès leur arri-
vée sur Saint-Martin. Ces moyens lourds ont permis
d’accélérer le travail commencé par les RSMA et le mo-
dule Génie précurseur, qui avait été projeté par C17
britannique. Leur mission principale reste de rétablir la
libre circulation des biens et personnes et de mettre en
place les conditions permettant la reconstruction de
l’île. Les moyens lourds déployés permettent notam-
ment d’assurer le déblaiement des axes et de leurs
abords, la création de capacités d’accueil au profit des
secours et la remise en état de stations-service.
Adaptation du dispositif pour répondre à l’évolu-
tion de la situation : la frégate Ventôse en appui
de la Dominique
Après le passage de l’ouragan Maria sur la Dominique,
les forces armées ont mis à disposition la frégate de sur-
veillance Ventôse pour porter assistance et secours aux
populations, notamment les plus isolées. Elle y a débar-
qué un module DICA (Détachement d’intervention sur
catastrophes aéromobile comprenant 69 pompiers) et
33 000 litres d’eau. Elle est désormais rentrée à Fort de
France où elle est en alerte à 24h.
Bilan chiffré
Depuis le début de la crise, le pont aérien et maritime
(A400M : 60 liaisons, Casa : 172 liaisons, Puma : 65
liaisons), a permis de transporter plus de 4000
personnes et 1529 tonnes de fret.
7. Actu Défense
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Pour ravitailler ses différentes emprises, la force
Barkhane réalise chaque année en moyenne 25
convois de la même ampleur, pouvant mobiliser
plus de 150 véhicules et jusqu’à 400 hommes.
Depuis le début de l’année 2017, plus de 10 000
tonnes de fret et 3500 m3
de carburant ont ainsi
été acheminés par le bataillon logistique.
Une opération également offensive comprenant
systématiquement un volet de lutte contre les GAT
Cette opération ne se limite pas à sa dimension logis-
tique. Véritable manœuvre globale, elle combine des
opérations de lutte contre les GAT, des opérations de
renseignement et des opérations d’escorte ou d’ouver-
ture de voie.
L’opération Charente 19 a ainsi mobilisé des unités du
GTD Blindé ainsi que des capacités d’appui RENS, Génie,
et aérien. Elle a également été l’occasion de mettre en
œuvre le Système d’ouverture d’itinéraire miné de se-
conde génération (SOUVIM 2), arrivé à Kidal il y a
quelques semaines, dans le but d’ouvrir les routes en
tête de convoi.
Livraison par Air
S’ils permettent de transporter beaucoup de matériel,
les convois logistiques sont des manœuvres compli-
quées et les délais pour les planifier et les mettre en
œuvre ne sont pas toujours compatibles avec les be-
soins des unités occupant les plateformes désert relais.
Pour répondre à leurs besoins, la Force Barkhane a régu-
lièrement recours à des opérations de livraisons par air.
À titre d’exemple, le 3 septembre dernier, alors que le
convoi Charente 19 ravitaillait les PfDR de Kidal et Tessa-
lit, la PfDR d’Ansongo était ravitaillée par la voie des airs
en carburant, en pièces mécaniques de rechange et en
pneus. Cette opération était conduite par un C-160
Transall embarquant des spécialistes du 1e
Régiment du
train parachutiste (RTP), tous basés sur la BAP de Nia-
mey. Depuis février 2017, 34 LPA ont été réalisées (soit
trois à quatre par mois) pour 183 tonnes de fret délivré.
SORTIES AIR hebdomadaires
Bilan du 20 au 26 septembre inclus : 31 sorties chasse,
19 sorties RAV ISR et 46 sorties transport, soit au
total 96 sorties (92 la semaine dernière).
Levant : opération Chammal
Appréciation de la situation
En Irak et en Syrie, les fronts sont nombreux. Plusieurs opérations sont menées simultanément. Les plus
importantes ont lieu dans l’Anbar, autour d’Akashat, dans la poche d’Hawijah, autour de Deir-Ez-Zor et à Raqqah.
Sur l’ensemble de ces fronts, Daech n’a pas rencontré le moindre succès depuis des semaines. Partout, il recule.
L’organisation, la résistance et l’acharnement de sa défense dépendent essentiellement du caractère désespéré ou
non de son combat.
Activités de la semaine
Volet terrestre
En Irak, reprise des actions offensives irakiennes sur plusieurs fronts simultanés : après le succès de Tal-Afar,
Akashat, déserté par Daech, est passé aux mains des Forces de sécurité irakiennes (FSI) tandis que les combats
dans l’Anbar ont été couronnés de succès, Anah étant tombé vendredi après une résistance désorganisée.
Les premières actions autour d’Hawijah sont engagées, même si une résistance plus forte est attendue à mesure
que les forces irakiennes avanceront. Les artilleurs français de la TF Wagram participent à cette opération en appui
des forces irakiennes.
8. Contact presse opérations et CEMA :
09 88 68 28 65 / 09 88 68 28 66 emapresse@gmail.com
En Syrie, combats acharnés à Raqqah et progression
rapide vers Mayadin : les FDS continuent d’enregistrer
des progrès à Raqqah. Elles mènent maintenant des
opérations simultanées dans toute la ville, qui est con-
quise à plus de 70%. Daech est maintenant principale-
ment retranché dans le centre, plus précisément dans
la zone de l’hôpital et du stade.
À Deir-Ez-Zor, les forces fidèles au régime poursuivent
leurs opérations pour reprendre la ville que les familles
et les leaders de Daech ont fui pour se diriger vers le
sud-est. Deux têtes de pont ont été établies entre les
rives de l’Euphrate.
Les actions de formation se poursuivent : les trois ans
de Chammal célébrés la semaine dernière sont l’occa-
sion de faire un premier bilan de ce volet de l’engage-
ment français en Irak.
Depuis avril 2015, une centaine de militaires français
sont déployés à Bagdad au sein des Task Force (TF)
Narvik et Monsabert afin d’améliorer les capacités de
commandement et les savoir-faire tactiques des
troupes irakiennes.
En un peu plus de deux années, la TF Monsabert aura
formé environ 1 800 soldats de la 6e
division d’infante-
rie irakienne, division confrontée quotidiennement aux
modes d’action terroristes.
La TF Narvik accompagne la formation des commandos
irakiens de l’Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS) qui
sont en première ligne dans le combat contre Daech.
Depuis sa mise en place, elle aura formé plus de 5 700
soldats de l’ICTS. Ces soldats ont été engagés lors de
nombreuses missions d’envergure menées contre le
Produit par le bureau porte-parole de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense (DICoD)
Directrice de la publication : Valérie Lecasble
Rédacteur en chef : CF Lionel Delort
Rédacteurs: Chloé Ruard, Marie-Astrid Lefeuvre, Pauline Royer-Briand, CNE Gaëlle Rothureau
CONTACTS PRESSE : 09 88 67 33 33 ou presse@dicod.defense.gouv.fr
Actu Défense
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groupe terroriste (reprise des villes de Ramadi, Hit,
Falloujah mais aussi Mossoul et Tal Afar).
L’engagement des soldats français va plus loin que la
formation des soldats irakiens. Pendant ces années de
présence et de soutien, les TF Narvik et Monsabert ont
participé à la création d’infrastructures dédiées à des
instructions spécifiques. Cet ensemble de réalisations
(une salle d’instruction à la lutte EEI, une salle
« piégée » pour faire des mises en situation ou encore
un espace d’entraînement pédagogique) permettra à
l’Irak d’entretenir des compétences incontournables
pour assurer dans le long terme la sécurité des popula-
tions civiles.
Volet aérien
Cette semaine, 20 frappes ont été réalisées par les
chasseurs français. Elles se sont concentrées autour
Hawijah où des centres de commandements ont
notamment été ciblés. Les chasseurs français ont aussi
participé à la bataille de Rawah.
Sorties air hebdomadaires du 20 au 26 septembre
inclus : missions AIR : 49 sorties, 20 frappes, 23 objec-
tifs neutralisés. Neuf sorties dédiées ISR (ATL2 et
Rafale), une sortie dédiées C2, quatre sorties RAV et
35 sorties de bombardement (Rafale et ATL2).
Bilan total depuis le 19 septembre 2014 : 7185 sor-
ties, 1395 frappes et 2 175 objectifs neutralisés. Depuis
le 27 septembre 2015 en Syrie : 149 frappes et 295
objectifs neutralisés. Bilan de la TF WAGRAM du 20 au
26 septembre : 33 missions de tirs réalisées.
Bilan total depuis le début de la mission de la TFW : 1
518 missions réalisées.