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La guerre d’Ukraine
– chronique quotidienne
– essai d’histoire immédiate
Vendredi 25 février 2022 – Jour 2
La guerre d'Ukraine s'est intensifiée pendant la nuit mais on pouvait se
demander, à l'heure du déjeuner ce vendredi 25 février dans quelle mesure
elle aurait trouvé une issue diplomatique. Cependant, dans l'après-midi,
les Américains et les radicaux ukrainiens ont forcé le président à ne pas
donner suite à sa propre proposition. L'après-midi du 25 février a été
l'occasion d'une surenchère verbale des responsables occidentaux (à
l'exception notable de Nicolas Sarkozy). Mais en début de soirée, le
président Zelensky expliquait se sentir bien seul. Et ceci d'autant plus que
l'armée russe avance méthodiquement - plus lentement peut-être que ce
qui était attendu - avec une concentration particulière de l'effort sur la
capitale, Kiev.
Dans la nuit: Ursula von der Leyen annonce que le les dirigeants européens se
sont mis d'accord pour imposer des sanctions à 70% du système bancaire et du
marché russe.
6h30 De fortes explosions ont été entendues à Kiev. En revanche, les
affrontements semblent avoir cessé au petit matin à Kharkiv. Le secrétaire d'Etat
américain confirme que Kiev est sur le point d'être encerclée par des troupes
russes.
09h00: Depuis hier, les Ukrainiens se parent de plusieurs succès: avions abattus,
soldats russes tués mais aucune photo probante n'a été montrée jusqu'à
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maintenant. Le ministre britannique de la Défense parle de 450 soldats russes
tués. Mais sans apporter de preuves non plus.
09h45: L'agence nucléaire ukrainienne tente de lancer un sujet attrape-médias
occidentaux: les radiations auraient augmenté autour de Tchernobyl. En fait les
Russes ont pris le site hier, pour éviter une manipulation par le gouvernement
ukrainien.
Depuis 9h30, les troupes russes avancent en direction de Kiev au sol. Elles
approchent par le nord et le nord-est
10h30: Suite aux déclarations incendiaires du Premier ministre Boris Johnson, qui
affirme vouloir briser l'économie russe, la Russie a restreint l'accès de son espace
aérien aux avions britanniques.
10h50: Le Ministère de la Défense ukrainien appelle tous les civils à se joindre
pour défendre le pays contre l'envahisseur et à fabriquer des cocktails Molotov
11h50: la Turquie, bien que membre de l'OTAN, refuse de bloquer le passage par
les détroits aux navires de guerre russe.
12h00: des bataillons tchétchènes de l'armée russe sont signalés dans Kiev.
pendant ce temps le gouvernement français a fait ajouter le drapeau ukrainien
sur l'interface de l'application #TousAntiCovid.
12h15: sortant d'un entretien avec Emmanuel Macron, François Hollande appelle
à "plus de sanctions".
13h00: "La Russie est prête à entamer des négociations avec l'Ukraine à un niveau
élevé" (Vladimir Poutine). Cette déclaration est une confirmation de ce qu'avait
dit Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères après que le président ukrainien
ait dit sa disposition à négocier la neutralité de l'Ukraine. Il faut dire que
l’aviation ukrainienne a été mise hors d’état de combattre en 24h ; et les troupes
russes se rapprochent des bâtiments gouvernementaux à Kiev. Le président
chinois Xi Jinping s'est entretenu avec le président russe et encourage les
négociations.
13h30: Nicolas Sarkozy sort à son tour d'un entretien avec Emmanuel Macron. Il
tient des propos autrement sérieux que François Hollande: "La voie du dialogue,
de la diplomatie, de la discussion est difficile, souvent décevante, mais il n’y a pas
d’alternative, il faut donc continuer dans cette voie. Si la France ne le fait pas,
personne ne le fera pas à la place de la France".
14h00: Des renforts russes venus de Tchernobyl arrivent en renfort à l'aéroport
Antonov de Gostomel pour aider les parachutistes qui s'étaient emparés de cette
base aérienne militaire hier. Partout où ils le peuvent, en effet, les soldats
ukrainiens résistent.
3
On apprend que le Pape s'est rendu ce matin à l'ambassade de Russie auprès du
Saint-Siège pour faire part de sa préoccupation quant au conflit.
14h45: Richard Ferrand lit un message du président Macron à l'Assemblée: " Cette
épreuve vient confirmer à chacun que notre Europe n'est pas une union de
consommateurs mais bien ce projet politique de citoyens attachés à des valeurs
et principes communs. C'est à ce titre que l'UE doit pleinement devenir une
puissance plus souveraine en matière énergétique technologique et militaire".
On ne peut pas dire que le Président manque de constance dans son message.
Savoir si ce message a prise sur le réel est une autre question.
15h10: Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères annonce qu'il y aura
aussi de nouvelles sanctions contre la Biélorussie.
15h15: En difficulté ces derniers mois à cause de sa gestion désastreuse de la crise
du COVID-19, Boris Johnson vit la crise ukrainienne comme une rédemption: il
vient de pousser son cri quotidien pour toujours plus de sanctions envers la
Russie. Les Britanniques poussent en particulier à expulser les Russes de Swift.
(Ils sont rejoints sur ce terrain par les Français tandis que les Allemands et les
Italiens s'y opposent).
16h00: Apparemment, l'autorité du président ukrainien n'est pas suffisante pour
faire accepter qu'il entame des négociations avec le gouvernement russe (10 000
armes ont été distribuées à des combattants volontaires sans aucun contrôle).
Le prétexte invoqué pour interrompre les conversations qui avaient commencé
avec le gouvernement russe a été le refus que cela se tienne à Minsk. Du coup,
Vladimir Poutine adresse un message aux soldats ukrainiens leur suggérant de se
débarrasser de "la clique de néo-nazis et de drogués" qui ont pris en otage le
peuple ukrainien.
16h30: La région du Latium annonce renoncer à fabriquer sur son territoire des
vaccins Sputnik.
16h45: Le Conseil de l'Europe suspend la participation des représentants russes
mais ne vote pas l'expulsion de la Russie.
17h00: La Serbie et la Géorgie ont annoncé qu'elles resteraient neutres dans le
conflit.
17h30: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres parle d'une situation qui
devient dramatique en Ukraine, entre les personnes quittant le pays et les civils
chassés de chez eux par les bombardements. Cependant, sur le terrain, les
observateurs rapportent une situation plus contrastée: en particulier, une partie
de la population apparaît indifférente à ce qui se passe et attendre le dénouement
pour se rallier au vainqueur.
4
17h45: Après avoir été mis sous pression toute la journée par les médias, François
Fillon, une fois de plus, ne tient pas le choc, et démissionne de ses mandats
d'administrateur dans des entreprises russes.
18h00: tandis que la Pologne et la Finlande souhaitent que RT arrête de diffuser,
la Russie limite l'usage de Facebook. Et Twitter envisage de censurer les "récits
alternatifs" sur la guerre en Ukraine.
18h30: Le président ukrainien Zelensky assure être toujours à Kiev malgré les
rumeurs insistantes sur son départ.
19h00: Jens Stoltenberg affirme, sous prétexte que la Russie veut un retour à la
situation de 1997, que les objectifs de la Russie "ne se limitent pas à l'Ukraine".
"Il n'y a pas de sécurité en Europe sans un lien transatlantique fort". Il annonce
l'augmentation du soutien à l'Ukraine. Et il annonce que l'OTAN soutiendra plus
particulièrement si nécessaire le Bosnie-Herzégovine, la Moldavie et la Géorgie.
19h30: Joe Biden s'est entretenu avec Vladimir Zelensky pour le dissuader de
négocier "sous la pression".
19h45: la Tour Eiffel illuminée aux couleurs de l'Ukraine. Mais au fait qui prend
des décisions de ce genre?
21h: Il se confirme que l'économie allemande va souffrir du conflit: la semaine du
28 février, la production des usines Volkswagen à Zwickau et Dresde sera
interrompue du fait de l'arrêt des usines fournisseuses de composantes en
Ukraine.
22h: Bilan de la situation militaire:
5
La carte ci-dessus permet de bien comprendre comment s'y prennent les Russes.
Les zones en rouge sont contrôlées par l'armée russe. Les zones en orange sont
celles en train de passer sous contrôle de l'armée russe. Les territoires en-deçà
des lignes rouges sont ceux ou des combats ont lieu entre l'armée russe et l'armée
ukrainienne. On répète que l'armée russe avait attendu plus de redditions
rapides ou de ralliements d'unités ukrainiennes - comme cela s'était passé en
2014 en Crimée. En fait, l'armée ukrainienne est sur le pied de guerre depuis 2014;
quand elle n'est pas mise sous pression par les unités paramilitaires à mentalité
fasciste, elles sont satisfaites de la promesse de Zelensky d'augmenter les soldes
d'un tiers...d'ici Pâques.
N.B. Je n’utilise pas le terme de « fasciste » à la légère. On se reportera à un
rapport écrit pour le gouvernement français datant de 2016. Mais je peux parler
aussi de mon expérience de terrain. Les héritiers de Bandera – allié du Reich
hitlérien – et les nostalgiques de la Waffen SS pullulent en Ukraine.
Le plan russe initial semble avoir été: frappes aériennes ciblées et multiples pour
détruire l'infrastructure et la logistique de l'armée ukrainienne puis progression
terrestre à partir de points d'appuis (Crimée, républiques du Donbass, territoire
biélorusse) pour avancer rapidement sur des points stratégiques ; mais on ne
peut pas dire si l’Etat-major russe comptait sur un ralliement rapide de la plupart
des unités ukrainiennes. En fait, les troupes ukrainiennes ne se rendent pas aussi
vite que prévu, même si elles subissent des pertes importantes. Il y a eu des
destructions de matériel russe, après vérification:par exemple à Bucha, banlieue
nord-ouest de Kiev, un convoi russe a perdu 10% de ses hommes. Et puis les
Russes ne touchent pas, pour l'instant les communications, pour que la
population se désolidarise de l'armée.
Du coup, les frappes aériennes ont repris l'après-midi et la soirée du 25 février
sur Starokonstantinov (pour détruire des drones achetés à la Turquie) sur
Jytomir (pour éviter envoi de renforts à Kiev), Nikolaïev (pour détruire les dépôts
de carburant de l'armée), Kharkov (là aussi dépôts de carburant). les combats se
sont intensifiés autour de Mélitopol, près de la mer d'Azov. L'armée russe semble
à l'heure qu'il est avoir concentré plus de moyens à Kiev, dans l'espoir d'importer
la décision demain 26 février. En conséquence de quoi, des unités de l'armée
ukrainienne seraient ramenées du Donbass vers Kiev.
On voit se répandre l'idée que ce serait plus dur que prévu pour les Russes. En
fait, au-delà du fait que les redditions sont peu nombreuses, c'est le
gouvernement russe qui a choisi les modalités de l'opération - et en particulier le
risque d'une avancée lente comme on cherche à minimiser les pertes parmi les
civils. On peut supposer que Vladimir Poutine décidera de faire monter en
puissance l'armée pour éviter la prolongation des hostilités.
6
Samedi 26 février 2022 – Jour 3
Au troisième jour de guerre, la propagande bat son plein. Pour l'instant, les
Ukrainiens ont eu l'avantage. Et il se répand en Occident une vision héroïque de
Vladimir Zelensky et de l'armée ukrainienne. Mais les Russes ont commencé à
riposter. Ce n'est pas un hasard que la présence de Zelensky dans les Pandora
Papers ait été rappelée à l'opinion ce matin 26 février. De même, alors que les
Ukrainiens parlaient du combat héroïque des 13 défenseurs de l'Ile aux Serpents
qui avaient été tués jusqu'au dernier, la Russie a montré des images des
prisonniers qui s'étaient rendus. L'Occident a intérêt à une guerre longue, où le
président russe s'enliserait. Ce dernier a pour l'instant testé la possibilité d’une
démoralisation rapide de l’armée ukrainienne. Mais il sait que l’Ukraine n’est
pas la Crimée de 2014. L’armée russe avance en visant pour l’instant uniquement
des objectifs militaires. Il faut préserver l’avenir avec la population ukrainienne,
quel que soit le mode de contrôle de l’Ukraine que la Russie mettra en place. A
vrai dire, on entend beaucoup d’avis mais personne ne sait l’objectif réel de
Vladimir Poutine.
5h00: La bataille de Kiev s'est poursuivie cette nuit. L'avancée russe semble
suffisamment inquiétante pour que les agents américains sur place aient reçu
l'autorisation d'emmener le président Zelensky à Lviv. Les Américains expliquent
à Zelensky qu'il sera tué par une frappe russe. Des sources journalistiques russes
expliquent que le but de Poutine est plutôt de le capturer vivant pour qu'il
appelle les troupes ukrainiennes à cesser le combat. On peut imaginer aussi un
scénario où les milices fascistes ukrainiennes l'assassinent au moment où il
voudrait ordonner un cessez-le-feu.
06h: Les Américains affirment sans donner de preuves que deux avions de
transport russes ont été abattus.
07h: l'armée russe a repris ses tirs contre les aéroports militaires. Tout le territoire
ukrainien est concerné jusqu'à Ternopil à l'ouest.
08h: le président ukrainien explique que son pays "ne déposera pas les armes"
maintenant que l'armée ukrainienne a "cassé le plan de la Russie". Visiblement,
après un moment de panique hier, Zelensky a été non seulement repris en main
par les Américains. Mais il a compris qu'il est en train d'acquérir une réputation
de héros sur la scène occidentale. Tentant pour un ancien acteur de se couler
dans le rôle.
08h15: le mInistre de la Défense russe affirme que 83 sites militaires ukrainiens
ont été détruits; huit navires de guerre ukrainiens ont été détruits.
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09h00: Dimitri Medvedev, ancien premier ministre, président et aujourd'hui
président du conseil national de sécurité russe, indique que les sanctions
occidentales ne détourneront pas la Russie d'aller au bout de l'opération en
cours.
09h00: Emmanuel Macron explique que cette guerre va durer. Il espère sans
doute au moins jusqu'au 24 avril, non?
09h00: La distribution d'armes "à la population" à Kiev a conduit depuis hier à
de nombreux pillages par des délinquants. Selon certaines sources, il règne une
situation de chaos dans des quartiers de la ville. Il y a là un danger pour les Russes
car les images de chaos leur seront attribuées. Les <Ukrainiens ont commencé
une distribution d'armes à Odessa.
L'armée ukrainienne dispose de suffisamment d'armes livrées par les
Occidentaux pour infliger des dégâts à l'armée russe. Le but est d'essayer de faire
durer le conflit. L'armée ukrainienne fait sauter des ponts pour ralentir l'avancée
des unités russes. Surtout, on remarque que les Ukrainiens, se sachant en
position d'infériorité militaire, s'installent au coeur des villes, avec des armes
anti-aériennes légères. L'objectif est d'obliger les Russes à porter le combat dans
les villes (Kiev, Severodonetsk) pour qu'il y ait des pertes parmi les civils.
La propagande kievienne marche à plein: un tir ukrainien de SAM a endommagé
un immeuble à Kiev ce matin. Il a été aussitôt attribué aux Russes.
Un autre aspect à prendre en compte dans la guerre de propagande qui s'est mise
en place, c'est la présence d'unités tchétchènes du côté russe. Evidemment le
commandement de l'armée russe préfère - vu le nombre de mariages mixtes entre
Russes et Ukrainiens - ne pas mettre des troupes russes seulement sur les points
durs du conflits (en particulier à Kiev). Mais l'image des "Tchétchènes" va être
utilisée contre l'armée russe. (Alors même qu'il y a des Tchétchènes anti-russes
du côté ukrainien et - ce serait un sujet à traiter en soi - d'autre combattants des
guérillas islamistes).
11h00: Kharkov, qui est un bastion de l'armée ukrainienne, semble à portée de
l'armée russe. De même, les Russes semblent bien installés à Mélitopol en vue de
prendre Zaporozhye.
12h00: L’armée ukrainienne affirme sans aucune preuve avoir détruit 14 avions, 8
hélicoptères, 102 chars, 536 véhicules blindés et 15 systèmes d’artillerie russes et
tué 3 500 soldats. Il y a certainement eu des dégâts de matériel et des pertes
russes. Les Russes avaient peut-être imaginé un scénario plus facile - comme en
Crimée en 2014, où les troupes ukrainiennes avaient rapidement déposé les
armes. En tout cas, les troupes ukrainiennes résistent fièrement quand elles le
peuvent. Et elles attaquent les territoires du Donbass à l'artillerie. Certains
observateurs russes font valoir que l'armée ukrainienne a été armée et entraînée
depuis huit ans par les Américains. Cependant, il faut se méfier du discours
8
ambiant, en Occident, sur Vladimir Poutine, expliquant qu'il a "raté son coup".
On en est seulement au troisième jour du conflit. Et l'on comprend que c'est
justement au renforcement constant de l'outil militaire ukrainien - armé
massivement, encore en ce moment, par les Occidentaux, que le président russe
a voulu mettre fin. Selon une source, les ambassadeurs ukrainiens à travers le
monde ont pour instruction de "faire leurs courses" pour rapporter des armes en
Ukraine.
Dernier élément d'analyse à la mi-journée. Pour ceux qui trouvent que l'armée
russe avance lentement, on rappellera simplement que l'Ukraine est un pays d'un
peu plus de 600 000 km², c'est-à-dire plus grand que la France métropolitaine et
ses 550 000 km². Le réseau routier a été modernisé depuis les années 1990 mais
il est déficient, une fois sorti des principaux axes. Et les Russes n'ont pour
l'instant que des véhicules légers, y compris en blindés sur le terrain; et ils ont
privilégié le recours aux avions de transport et à l'hélicoptère.
9
10
Samedi 26 février – Jour 3 - après-midi et soir
13h00: selon M; Volodine, président de la Douma, le président Zelensky n'est plus
à Kiev . L'homme politique russe dit tenir cela de députés de la Rada ukrainienne
qui voulaient rencontrer Zelensky à Kiev hier 25 février et ont été invités à Lviv.
Cette information n'a pas été reprise, évidemment, par les médias occidentaux.
Cela entacherait le portrait de héros qu'on veut dresser de lui. En tout cas, il n'est
pas impossible que les vidéos du Président aient été tournées à l'avance ou devant
un décor. Le très sérieux M.K. Bhadrakumar , dipplomate indien expérimenté (et
dont je recommande la lecture régulière pour arriver à un niveau d’information
convenable) reprend la nouvelle, signe qu'il la juge probable.
13h00: les combats pour Marioupol ont commencé. Les Russes ont conquis
l'aéroport de Berdyansk (entre Mélitopol et Marioupol).
14h00: Les pays européens sont pris de folie et envoient des armes à l'Ukraine au
lieu de travailler à la désescalade du conflit. La Pologne n'est plus seule, elle qui
a envoyé dans les dernières semaines des munitions en grand nombre La
République tchèque annonce envoyer 4000 obus et les Pays-Bas 200 missiles
Stinger. La Belgique va livrer 2000 mitrailleuses et 3800 tonnes de carburant
14h00: On apprend que l'ambassade des Etats-Unis en Ukraine a effacé de son
site internet des liens avec des recherches sur les armes biologiques menées sur
le territoire ukrainien.
14h30: Les nouvelles affluent qui font état de violences, pillages, tentatives de
lynchage de personnes considérées comme pro-russes dans les zones dominées
par l'armée ukrainienne.
15h00: le président polonais propose que l'UE devienne membre de l'UE avec effet
immédiat. C'est bien entendu une proposition très dangereuse puisque, de fait,
cela rapprocherait l'Ukraine d'une entrée de facto dans l'OTAN.
15h00: Le commandement de l'armée russe fait savoir que la campagne va
s'intensifier puisque l'Ukraine refuse la négociation malgré les espoirs nés le 25
février dans la matinée.
15h30: Des fusillades ont éclaté à Odessa où des armes avaient été distribuées
comme à Kiev. L'Etat ukrainien perd de plus en plus le "monopole de la violence".
16h00: l'ambassadeur de Chine à Moscou juge que les "USA sont le plus grand
danger pour le monde".
11
16h30: les troupes russes ont déblayé le canal de Crimée du Nord.
17h00: des informations concordantes montrent que Kiev est progressivement
encerclée par des unités venues du nord, de l'est et du sud.
Carte au 26 février à 17h:
18h00: La Turquie a confirmé, contrairement aux affirmations de Zelensky,
qu'elle n'empêchait pas les navires russes de franchir les Détroits.
19h00: La Lettonie envoie du fret militaire et de l'aide médicale à Kiev.
20h00: l'Allemagne annonce qu'elle va livrer des armes à l'Ukraine: 400 lance-
roquettes anti-char. Berlin va donc fournir en armes un pays où les combattants
nostalgiques de la Waffen SS abondent !
21h: Un entretien téléphonique de plus d'une heure a eu lieu entre Emmanuel
Macron et le président biélorusse Loukachenko.
12
23h00: Sous pression américaine, les pays européens se rallient les uns après les
autres à une exclusion de la Russie de la plateforme Swift. De même ils ferment
leur espace aérien aux avions russes; tandis que l'espace aérien russe leur est
fermé.
23h30: Le Conseil de défense français ne s'est pas contenté de confirmer la
livraison accrue d'armes à l'Ukraine; ni le ralliement à l'exclusion de la Russie de
Swift: il a aussi laissé entrevoir la possibilité de censurer ou bloquer la diffusion
de médias jugés comme pro-russes.
13
Dimanche 27 février – Jour 4 – Bilan en début de soirée
Ce quatrième jour de guerre révèle qu'il y a en fait deux conflits: une
guerre entre l'Ukraine et la Russie, sur le terrain. Et un affrontement
stratégique de plus en plus étendu entre l'Occident et la Russie. La
"mondialisation heureuse" aura donc débouché sur un conflit global, où
l'Occident emploie tous les moyens pour essayer de sauver une
suprématie de plus en plus contestée: la guerre menée contre la Russie
consiste bien entendu à livrer des armes à l'Ukraine. Mais aussi à tenter
de l'asphyxier financièrement, imposer une censure de l'information
etc...L'Occident a sans doute présumé de ses forces et – comme Napoléon
il y a 110 ans ou comme le IIIè Reich il y a 80 ans, sous-estimé les forces de
son adversaire. L'économie européenne va ressortir brisée de son alliance
à courte vue avec le projet américain d'une transformation de l'OTAN en
alliance globale dirigée contre la Russie et la Chine. Et puis une partie du
monde ne suivra pas les Américains, à commencer par la Turquie et l'Inde.
Du point de vue français, la nouvelle la plus terrible du jour est l'annonce
du chancelier allemand d'un réarmement massif de son pays. C'est la fin
du pacte européen de 1950 dans lequel l'Allemagne, ayant tiré les leçons
du nazisme, se mettait au service de la paix. Aujourd'hui l'Allemagne est à
nouveau une puissance belliciste. La France devra en tirer les
conséquences, à commencer par la fin du traité d'Aix-la-Chapelle et le
renoncement à la "défense européenne".
7h00: L'armée russe affirme avoir détruit 800 objectifs d'infrastructures militaires
ukrainiennes et confirme la prise de Mélitopol
8h00: la presse américaine est indignée parce qu'elle découvre, avec quatre jours
de retard, que l'ambassade de Chine à Moscou a mis sur son site une liste des
pays bombardés par les Etats-Unis depuis 1945 en parlant ironiquement de "tour
du monde des démocraties".
9h00: les forces spéciales russes (spetsnaz) affrontent des bataillons fascistes
placés à Kharkov par le gouvernement ukrainien dans l'espoir de retarder
l'avancée russe. Nouvelles de l'ensemble du Front: on constate que l'avancée de
l'armée russe au nord de la Crimée, autour de Kharkov et autour de Kiev oblige
des régiments ukrainiens à se replier; du coup les troupes des républiques
14
sécessionnistes avancent dans la conquête de l'ensemble de leur "territoire
administratif" (dans l'Ukraine d'avant 2013).
10h00: Une délégation russe arrive en Biélorussie à Gomel pour d'éventuels
pourparlers de paix avec les Ukrainiens.
10h00: Sources de journalistes russes de terrain, indépendants, compilées par le
canal Telegram "Actualités mondiales et françaises": "La défense près de
Gostomel (banlieue nord-ouest de Kiev) est percée en direction de Kiev.
Kharkov. La défense ennemie est également percée : à 7 heures du matin, heure
locale, l'infanterie russe pénètre dans les limites de la ville.
Dans le Donbass, l'offensive contre Marioupol se poursuit. Les forces alliées se
sont retranchées sur la ligne Pavlopol - Pishchevik (nord-est de la ville).
Quant à Severodonetsk au nord, il restait 8 km aux troupes LNR pour l'atteindre.
Kherson. Les troupes ukrainiennes bombardent en permanence la centrale
hydroélectrique de Kakhovskaya.
Aux abords de Sumy et de Tchernigov (nord du pays, nord-est Kiev), de grandes
colonnes de matériel militaire russe ont été vues.
A Rovenki en LNR, un dépôt pétrolier a explosé après avoir été touché par un
Tochka-U ukrainien. (...)
En Ukraine, ils ont annoncé la formation d'une légion étrangère."
10h30: Le conflit en Ukraine pourrait durer « plusieurs années », selon le chef de
la diplomatie britannique, Elisabeth Truss
11h35: Plus de mille soldats ukrainiens se sont rendus à Kharkov
12h00: Nouveau point "Actualités mondiales et françaises" qui nous plonge au
coeur de la bataille de Kharkov:
-" L'offensive terrestre à Kharkov se développe et vise le centre de la ville, les
combats de rues sont très durs, une colonne d'infanterie Russe sur voiture blindée
Tigr est détruite lors d'une embuscade kiévienne, mais les soldats Russes
s'échappent, sauf 1 qui est fait prisonnier par les kiéviens. La manœuvre consiste
peut-être à prendre ensuite en sandwich les parties nord-est et nord-ouest de la
ville.
- Les kiéviens se mettent à frapper aux lanceurs de roquettes multiples le centre
de Kharkov depuis des positions au sud-ouest-ouest de la ville.
- Une station service au sud de Kharkov devient un atelier de fabrication de
cocktails Molotov pour les Kiéviens.
- Offensive Russe depuis le sud, les troupes se trouvent au nord-est-est de
Zaporozhye, étant parties du nord de Tokmok, pris hier ! (...)
- Les forces Russes étendent leur contrôle sur la région au nord-ouest de Kiev.
- Dans le secteur de Kherson, nord-ouest Crimée, des débris d'avion ukrainiens au
sol témoignent de l'usage de la DCA Russe au début du conflit
- Panne de courant à Marioupol (sud, attaqué par DNR à l'Est et au Nord et par la
Russie à l'ouest. Il n'y a pas de sud : c'est la mer d'Azov )
15
- Les kiéviens poursuivent la destruction des ponts dans les banlieues ouest de
Kiev
- Des azerbaïdjanais rejoignent les rangs des kiéviens
- Combats à proximité de Slaviansk et Kramatorsk, les LDNR se rapprochent des
villes historiques où les premiers combats acharnés ont eu lieu au printemps 2014,
avant qu'elles aient dû se replier sur Lougansk et Donetsk pour éviter un
encerclement"
13h00: Le nombre de personnes fuyant l'Ukraine vers les pays limitrophes est
supérieur à 350 000. Cela ne témoigne pas vraiment d'une nation unanime à
défendre le régime kiévien.
13h30: Poutine a mis les forces nucléaires russes en alerte maximale: "Les pays
occidentaux ne prennent pas seulement des mesures inamicales contre notre pays
16
dans le domaine économique. Je parle des sanctions illégitimes que tout le monde
connaît. Cependant, les hauts responsables des principaux pays de l'OTAN font
également des déclarations agressives contre notre pays". La Biélorussie est
solidaire de la Russie: Loukachenko n'a apparemment pas été impressionné par
sa conversation avec Emmanuel Macron et il a fait savoir ce matin que que la
Russie serait autorisée à déployer des armes nucléaires en Biélorussie si la
Pologne et les Etats Baltes servaient au déploiement d'armes similaires de
l'OTAN
14h: C'est un tremblement de terre en Europe et la fin du pacte européen de 1950.
L'Allemagne annonce, par la bouche du Chancelier Scholz parlant devant le
Bundestag, 100 milliards d'investissements extraordinaires dans le budget de la
défense. Ainsi, à l'occasion d'une guerre avec la Russie, l'esprit de puissance
allemand renaît. La France ne devrait pas suivre l'Allemagne dans la folie qui
consiste à livrer des armes à un gouvernement ukrainien à qui des nostalgiques
de l'alliance avec la Wehrmacht mettent un pistolet dans le dos. La France n'a
pas d'autre choix que de revenir à une politique d'indépendance et de dissuasion
renforcée au service de la paix et de l'équilibre des puissances.
Point sur les opérations militaires en début d'après-midi:
- Les durs combats se poursuivent sur Kharkov et des combats plus légers se
poursuivent à l'ouest de Kiev et dans les banlieues ouest de la capitale.
- La Russie étend son contrôle à une trentaine de Km à l'ouest et au nord-ouest des
entrées de Kiev.
- Les forces Russes venant de Crimée se mettent en position sur les arrières de
Marioupol (en arrivant depuis l'ouest) qui est déjà attaquée par l'Est et le nord-est
(quasiment par le nord également) par les troupes de DNR. (Sud-est Ukraine.)
- La base navale que l'Angleterre finançait à Berdyansk (ouest de Marioupol, mer
d'Azov) est sous contrôle Russe. La responsabilité de la Grande-Bretagne dans le
déclenchement du conflit est très lourde. Il s’agit d’une nouvelle « guerre de
Crimée ».
Et un état de choses à partir des témoignages de terrain:
"- Toujours des scènes de pillages et de meurtres un peu partout dans le pays, sur
fond de distribution d'armes à la population.
- A Kiev, la folie continue, des listes de véhicules civils à attaquer au cocktail
Molotov circulent, pour "suspicion d'agent Russe"
- Kharkov : des commerçants (…), donnent de la nourriture gratuitement aux
troupes Russes en les accueillant chaleureusement.
- Des citoyens ukrainiens pro-russes enlèvent les mines AT (antichars) posées
sur la route, bloquant l'accès d'un pont à Berdyansk."
15h: Kiev veut maintenant négocier à Pripyat, en Ukraine à la frontière Biélorusse
17
17h: on sort de plusieurs heures de psychodrames au cours desquelles M. Durov,
fondateur de Telegram, mis sous pression par les Occidentaux, a annoncé vouloir
fermer Telegram en Russie et en Ukraine puis a renoncé.
17h30: La folie continue. L’Union européenne va financer l’achat et la livraison
d’armes à l’Ukraine et fermer tout son espace aérien à la Russie
18h00: Le ministère russe de la Défense a déclaré que les forces russes avaient
frappé 1 067 sites militaires ukrainiens depuis le début de « l’opération spéciale »
en Ukraine, admettant pour la première fois que des militaires russes ont été tués
et blessés au combat
18
28 février 2022 – Jour 5 - bilan à la mi-journée.
06h00: Les stratèges en chambre et tous les va-t-en-guerre de salon vont
découvrir ce que veut dire "Nous sommes en guerre!". Ni la guerre entre les
Ukrainiens et les Russes ni le conflit stratégique global ne se sont arrêtés parce
que Jean Castex était allé dormir. La nuit a été riche en événements:
+ Le président Bolsonaro (Brésil) a fait savoir que son pays restait neutre.
+La Biélorussie a confirmé l'accueil permanent d'armes nucléaires et de troupes
russes sur son sol.
+L'Arabie saoudite a confirmé son accord pétrolier avec la Russie. C'est
forcément avec l'accord des USA qui ne veulent pas voir les prix monter à la
pompe cette année de mid-terms.
+Le rouble a chuté de 25%
+ La Commission Européenne a confirmé que l'Ukraine pouvait devenir membre.
+ Le ministère russe de la Défense a déclaré que les forces russes avaient pris le
contrôle des villes ukrainiennes de Berdyansk et Enerhodar.
07h00: point sur la situation militaire avec Actualités internationales et
françaises:
On peut faire un bilan plus précis de ce qui s'est passé hier:
+ Bataille de Kiev: "Dans la direction de Kiev, de violents combats se sont
déroulés pour Irpin (banlieue nord-ouest-ouest).
Les forces armées ukrainiennes ont réussi à repousser les forces armées russes de
2 Km jusqu'à Bucha.
L'accès à la ville du côté ouest est complètement bloqué par l'armée Russe".
+ Bataille de Kharkov: "Une tentative a été faite pour prendre d'assaut la zone de
Kharkov dans la matinée et les combats se sont poursuivis jusqu'à midi. Il n'a pas
été possible de prendre pied au centre. Dans la soirée, le chef de l'administration
régionale de Kharkov a appelé à négocier avec la Russie.
Parmi les unités de défense territoriale, les commandants du bataillon
nationaliste « Azov » incitent à la russophobie.
Des ATGM (missile anti-chars) et des MANPADS (missiles anti-aériens pour
19
soldats, guidage thermique, portée 5-7 mille mètres), ont été amenés dans la ville.
Les combats ont repris vers minuit. Les riverains signalent une autre offensive,
des explosions et le début du nettoyage de la ville par les Forces armées Russes.
Kupyansk (est/sud-est de Kharkov, à mi-chemin de Severodonetsk) a été occupée
sans combat en accord avec l'administration locale".
+ Kherson: "Dans la direction de Kherson, le commandement du groupe Russe
révise sa tactique : une frappe massive de roquettes-multiples est infligée aux
positions des Forces armées ukrainiennes au nord du Dniepr.
Des concentrations de troupes kiéviennes, des casernes et des positions de tir sur
toute la ligne de contact du secteur sont détruites.
A Kherson et Nikolaev, les quartiers administratifs et de l'Etat sont barricadés".
+ Marioupol: "Un chaudron a été formé dans la direction de Marioupol.
Toute la journée, il y a eu une préparation d'artillerie sur les positions des Forces
armées ukrainiennes et des bataillons nationalistes.
Le soir, les forces de la République de Donetsk ont attaqué Volnovakha par le sud
et Marioupol par le nord, l'ouest et l'est.
Dans l'après-midi, des renforts Kiéviens ont été envoyés dans la ville par des
hélicoptères de transport.
Les combats se poursuivent pour Volnovakha cette nuit. Les forces armées
ukrainiennes se sont retirées, puis ont de nouveau occupé la ville.
Des explosions ont eu lieu à Marioupol.
Dans l'après-midi, des pillards ont pillé la cathédrale orthodoxe de Marioupol"
+ Ailleurs: "Dans les régions de Sumy, de Tchernigov et de Zaporozhye, il y a de
petits mouvements Russes et une accumulation de forces.
La République de Lougansk se prépare à prendre d'assaut Severodonetsk."
20
9h00 - L'Australie annonce qu'elle va aider l'Ukraine par des livraisons d'armes.
Ne pas oublier que l'un des objectifs américains en déclenchant une nouvelle
phase de la crise ukrainienne à l'automne 2021 était de faire avancer la
"globalisation" de l'OTAN. L'espoir américain est de fusionner l'OTAN et le
QUAD. Cela risque cependant d'être compliqué car l'Inde ne voudra pas
s'opposer frontalement à la Russie; et, même s'il fait actuellement des
déclarations hostiles à la Russie, le Japon continue à avoir besoin d'elle en cas
d'affrontement avec la Chine. En revanche, l'affaire de l'annulation de la
commande des sous-marins français a montré la disposition australienne à un
alignement total sur les Etats-Unis.
09h30: La délégation ukrainienne est arrivée à la frontière entre l’Ukraine et la
Biélorussie, dans la région de Gomel, pour participer aux pourparlers avec les
représentants de la Fédération de Russie. Les discussions sont prévues à partir de
10h30. A noter que la délégation kiévienne a été transportée en hélicoptère
21
biélorusse. Cela contredit totalement l'image qu'on se fait en Occident d'un
gouvernement ukrainien qui maîtriserait la situation!
9h30: La Banque Centrale russe a relevé son taux directeur de 9 à 20%
10h30: les prix du gaz ont monté de 35% en Europe. La présidente de la
Commission européenne expliquait hier soir qu'évidemment l'UE allait payer un
prix du fait de ces sanctions. Madame von der Leyen voulait dire que les
catégories les plus fragilisées en Europe allaient être victimes de l'inflation et de
la hausse des prix de l'énergie. Que des dizaines de milliers d'entreprise vont faire
faillite. Elle-même et la classe dirigeante européenne ne courent pas grand
risque.
Fin de matinée: Les combats ne sont pas officiellement suspendus mais, comme
il y a deux jours, la Russie laisse une chance à la négociation. On peut estimer
qu'il n'y aura pas de lancement d'une offensive sur Kiev avant de voir comment
les négociations tournent. Pendant ce temps, l'armée ukrainienne essaie de
consolider ses positions. On peut synthétiser à son propos de la manière
suivante.
+ l'armée ukrainienne se vante d'avoir infligé d'énormes pertes en matériel et en
hommes à la Russie mais apporte peu de preuves.
+ La population à l'ouest de Kiev continue de chercher à quitter le pays. Il n'y a
pas du tout de soulèvement national ukrainien. En revanche, il y a dans de
nombreuses villes un système de terreur. Et c'est un motif de quitter le pays,
autant que la crainte de l'armée russe. Les réfugiés se comptent par centaines de
miliers. Et l'Union Européenne dramatise en annonçant "jusqu'à 7 millions". Au
passage, l'UE ne se rend pas compte qu'elle avoue elle-même, en anticipant de
tels chiffres, qu'il n'y a pas de cohésion nationale face à l'attaque russe.
+C'est pour cela que Zelensky a fait appel à une "légion étrangère" et a libéré un
certain nombre de prisonniers, délinquants ou éléments fascistes. S'il on ajoute
le banditisme déclenché par les distributions d'armes, le régime de Zelensky fait
aboutir l'évolution commencée en 2014. "La révolution de la Dignité" finit dans
le chaos.
+ Ce qui est certain, c'est que le renseignement américain est pleinement au
service de l'armée ukrainienne. C'est ce qui explique que du matériel russe puisse
être détruit régulièrement; ou que certaines unités russes ne bénéficient pas
d'effet de surprise. En revanche, l'offensive de l'armée russe n'a pas laissé le temps
de former l'armée ukrainienne aux armements - par exemple aux batteries
antiaériennes - livrés depuis plusieurs semaines par des pays de l'OTAN. Et puis,
ne l’oublions pas, l’aviation ukrainienne a été mise hors service dès le début de
la guerre. Les Russes sont donc en position de force. La victoire est une question
de temps.
22
14h00 : La Russie limite les vols de compagnies de 36 pays.
14h00 : Zelensky demande toujours le retrait de toutes les troupes russes du
territoire ukrainien, y compris le Donbass et la Crimée.
15h00 : La Maison Blanche détaille les sanctions contre la Russie. Certaines
transactions énergétiques russes restent autorisées jusqu’au 24 juin.
15h30 : La Suisse ferme son espace aérien aux vols russes.
23
Dimanche 27 février – Jour 4 – bilan de la soirée
18h00: la Turquie déclare appliquer la Convention de Montreux. Ne pourront
franchir les Détroits que les navires retournant à leur base.
18h30: Les Européens seraient-ils les dindons de la farce - par leur propre faute ?
Quand on regarde les sanctions imposées par les Etats-Unis à la Russie, le pétrole
n'est pas concerné de manière à ne pas faire monter les prix du carburant à la
pompe pour les Etats-Unis.
19h00: l' Union Européenne devient chaque jour un peu plus une technocratie
liberticide: RT et Sputnik seront censurés dans l'ensemble de l'UE.
19h45: le maire de Kiev annonce que la ville est encerclée par les troupes russes
puis il rétracte ses propres déclarations comme des "mensonges russes" quelques
minutes plus tard.
20h: point militaire:
"- Marioupol et Volnovakha (à mi-chemin vers Donetsk) sont encerclées
-- Des missiles de croisière tirés depuis la Biélorussie ont frappé une nouvelle fois
un aérodrome, zone de Jytomyr (ouest de Kiev)
- 4 hélicoptères Russes font des rotations au nord-est de Kherson (nord-ouest
Crimée) en attaquant au sol pour harceler de l'infanterie ennemie."
21h. Nouveau point militaire:
- Des colonnes immenses, dont des Tchétchènes, attendent depuis plusieurs jours
dans les forêts du nord du pays (régions de Tchernigov, Sumy à l'Est du Dniepr et
Tchernobyl à l'ouest du Dniepr). Les tchétchènes sont moins disciplinés et se
filment... Un problème connu.
- Frappes de l'aviation Russe sur un casernement kiévien, Tchernigov (nord-est
Kiev)
- L'artillerie (lanceurs de roquettes multiples) kiévienne se fait détruire par tir de
contre-batterie Russe à Marioupol
- Les forces Russes réalisent un tir de roquettes-multiples au nord-est de Kherson,
depuis la rive Est du Dniepr sur l'autre rive, ce qui montre que la tête de pont n'a
pas été fortement élargie.
- Le banditisme, le crime, la folie, le harcèlement... se répandent toujours plus, à
Kiev, dans les zones kiéviennes de Kharkov, à Odessa, à Lvov etc.
- A Tcherkassy (centre Ukraine), quelqu'un a tiré au hasard un ATGM NLAW
24
livré par l'Angleterre les dernières semaines (missile guidé anti-char). Le missile a
explosé dans un lampadaire ou un câble électrique et a endommagé un garage"
22h: Nouveau point militaire. On ne saurait trop remercier le rédacteur du canal
Telegram "Actualités mondiales et françaises" pour l'énorme travail de
compilation de sources russes qu'il fait. Ses sources sont sur le terrain et ne sont
pas au service de l'armée russe. Le canal ne cache pas les pertes russes, qu'il
estime à plusieurs centaines depuis le début de l'offensive.
"- Kharkov, le maire veut négocier la reddition de la ville pour éviter les dégâts et
les victimes. Précédemment, il avait demandé à la population de se cacher dans le
métro.(...)
- Nouveau tir de missile de croisière sur un aérodrome près de Zaporozhye, sud-est
Ukraine, sur le Dniepr. Cela donne l'impression que la Russie fait un usage
économique de ses missiles de croisière, depuis le début, et surveille les bases
aériennes. Dès qu'une activité de combat est détectée (avions déplacés sur la BA
par exemple), une nouvelle frappe précise est lancée. Par exemple, les USA ont tiré
une cinquantaine de missiles sur la BA de Shayrat en Syrie, qui n'ont pas tous été
d'une grande précision, et qui n'ont pas touché tous les avions stationnés dans
"l'herbe" (ou le sable disons). Quelques heures plus tard, ces avions sont repartis
sur une autre BA. Ici, la Russie tire 1 à 3 missiles sur chaque aérodrome, sur les
concentrations d'avion au sol, dépôts de carburant et de rares hangars, puis elle
surveille l'activité et en tire de nouveaux au besoin. Les troupes au sol sont
accompagnées de DCA de moyenne portée, il y a une surveillance de radar S-400
tout autour du pays (plusieurs centaines de Km de détection), des avions-radars,
de la chasse aérienne... Il n'est pas utile de tirer 10 fois plus de missiles pour un
résultat tel que les USA ont obtenu à Shayrat.
- (...) la progression Russe vers Kiev n'a pas été tentée aujourd'hui, les troupes
attendent à l'ouest et ont légèrement étendu leur contrôle à 30 Km de la ville. De
même à l'Est de Kiev, aucune tentative de progrès dans les régions de Tchernigov -
Sumy. La Russie attend quelque chose, les troupes s'accumulent sans bouger
sérieusement, depuis plusieurs jours. Observez qu'on constate la même chose sur
Kherson au nord-ouest de la Crimée et même au nord-est de la Crimée : Zaporozhye
n'a pas été sérieusement attaquée, bien que les troupes Russes soient à proximité.
Simples reconnaissances offensives, puis attente dès qu'il y a une résistance".
Ce dernier point détaillé est intéressant: après avoir écrit, depuis vendredi, que
l'armée russe avait été surprise par la résistance rencontrée et que la stratégie
était mal ajustée, le rédacteur voit se dégager une ligne directrice. L'armée russe
a bien suspendu son avancée vendredi 25 à midi, durant 24h, pour laisser une
chance aux négociations. Puis elle a repris sa marche. Il semblerait donc que là
on ait affaire à une nouvelle phase "attentiste" - pour accumuler suffisamment de
forces et lancer des offensives efficaces au cas où les pourparlers ne serviraient
qu'à gagner du temps du côté ukrainien.
Pour l'avoir observé depuis plus de vingt ans, Vladimir Poutine a plus le
tempérament d'un Turenne que d'un Bonaparte en termes de définition et de
25
mise en œuvre de la stratégie. La carte des avancées russes ce soir montre une
vraie consolidation des positions:
Comparez la carte du 26 février établie par Military Advisor sur Twitter:
Et celle d'aujourd'hui 27 février:
26
L'armée russe avance méthodiquement. Evidemment Vladimir Poutine ne peut
pas se permettre une guerre longue. Mais on n'en est qu'à quatre jours de guerre!
Il n'y a que dans les jeux vidéos que l'on vainc l'ennemi en quelques heures.
23h00: Les pourparlers entre Ukrainiens et Russes en Biélorussie, dans la région
de Gomel demain 28 février sont confirmés.
27
Lundi 28 février –Jour 5 – Bilan de midi à minuit.
12h00: les vols et pillages atteignent de telles dimensions dans certaines villes
d'Ukraine que des maires autorisent la police à faire usage de leurs armes sans
sommation. C'est, rappelons-le, une suite directe de la distribution d'armes dans
plusieurs villes d'Ukraine vendredi et samedi.
14h00 : La Russie limite les vols de compagnies de 36 pays.
14h00 : Zelensky demande toujours le retrait de toutes les troupes russes du
territoire ukrainien, y compris le Donbass et la Crimée.
14h00: Le ministre britannique des Affaires étrangères vise-t-elle un oscar dans
un remake du Docteur Folamour? Elle multiplie les déclarations incendiaires,
suggérant par exemple aux Britanniques d'aller se battre en Ukraine; S'exprimant
sur Sky News dimanche 27 février, Madame Truss a déclaré que "si nous
n'arrêtons pas Poutine en Ukraine, d'autres pays seront menacés : les Pays Baltes,
la Pologne, la Moldavie, et cela pourrait se terminer par un conflit avec l'OTAN.
Nous ne voulons pas en arriver là". Le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a
expliqué en s'arrêtant juste avant de citer son nom, que c'était à cause de
remarques incendiaires comme celles de Madame Truss que le Kremlin était
obligé de mettre les forces armées en alerte nucléaire. "Des déclarations ont été
faites par différents représentants à différents niveaux sur de possibles
altercations, voire des collisions et des affrontements entre l'OTAN et la Russie", a
déclaré Peskov aux journalistes. "Nous pensons que de telles déclarations sont
absolument inacceptables. Je n'appellerai pas les auteurs de ces déclarations par
leur nom, bien qu'il s'agisse du ministre britannique des Affaires étrangères"
15h00 : La Maison Blanche détaille les sanctions contre la Russie. Certaines
transactions énergétiques russes restent autorisées jusqu’au 24 juin.
15h30 : La Suisse ferme son espace aérien aux vols russes et reprend à son compte
les sanctions de l'UE après avoir été soumise à forte pression par les Etats-Unis.
16h00: le Saint-Siège offre officiellement sa médiation dans le conflit.
16h30: Les négociations entre la Russie et l'Ukraine auraient permis
l'établissement d'un premier cadre de discussion sérieux. On n'en sait pas plus.
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Comme il est peu probable que Zelensky ait eu gain de cause sur le retrait des
troupes russes, cela veut dire que le gouvernement ukrainien a peu de marge de
manœuvre pour négocier.
17h. ça y est, le compte-rendu russe:
"Les négociateurs russes et ukrainiens ont trouvé certains points de contact à
partir desquels des positions communes peuvent être élaborées, a déclaré à la
presse Vladimir Medinsky, assistant spécial du président Poutine et chef de la
délégation russe.
"Les discussions avec la partie ukrainienne, qui ont duré environ 5 heures, viennent
de s'achever. Nous avons discuté en détail de tous les points à l'ordre du jour et
avons trouvé certains points communs sur lesquels nous prévoyons que des
positions communes peuvent être trouvées", a déclaré le fonctionnaire.
Il s'agit avant tout d'un accord sur la nécessité de poursuivre les pourparlers. "La
prochaine réunion aura lieu dans les prochains jours à la frontière entre la Pologne
et la Biélorussie. Il y a un accord correspondant à ce sujet", a déclaré Medinsky.
"D'ici là, chaque délégation - les dirigeants de chaque délégation se consulteront
sur chacune des positions de négociation avec les dirigeants de leur pays respectif",
a-t-il noté".
17h00: Zelensky, au lieu de se consacrer aux pourparlers, préfère faire savoir qu'il
a demandé officiellement l'admission de l'Ukraine dans l'Union Européenne.
18h: A la demande du Président Zelensky, Emmanuel Macron s'est entretenu avec
Vladimir Poutine. Le communiqué de l'Elysée explique:
"Le Président de la République a réitéré la demande de la communauté
internationale de cesser l'offensive russe contre l'Ukraine, et réaffirmé la nécessité
de mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat.
Alors que les discussions commencent entre les délégations russe et ukrainienne,
le Président de la République a demandé à ce que soient respectés sur le terrain :
 un arrêt de toutes les frappes et attaques contre les civils et lieux de
résidence,
 une préservation de toutes les infrastructures civiles,
 une sécurisation des axes routiers, en particulier la route du sud de Kiev.
Le Président Poutine a confirmé sa volonté de s’engager sur ces trois points.
Le Président de la République a demandé le respect du droit international
humanitaire et la protection des populations civiles comme de l'acheminement de
l'aide, conformément à la résolution portée par la France au Conseil de sécurité des
Nations Unies.
29
Le Président de la République a proposé au Président russe de rester en contact
dans les jours qui viennent afin de prévenir l'aggravation de la situation. Le
Président Poutine lui a donné son accord".
La présentation est biaisée en partie puisque Vladimir Poutine a formulé on ne
peut plus clairement les exigences russes. Elles nous sont rapportées par M. K.
Bhadrakumar qui a ses sources à Moscou:
" La conversation téléphonique de Macron et Poutine. Poutine a déclaré que la
Russie était ouverte aux négociations avec les représentants de l'Ukraine et qu'il
espérait que les pourparlers donneraient les résultats escomptés. Lorsque Macron
a exprimé l'espoir d'une résolution rapide du conflit en Ukraine par le dialogue et
les discussions avec Kiev...Poutine a déclaré qu'une telle résolution ne serait
possible que si les intérêts légitimes de la Russie en matière de sécurité étaient pris
en compte, tels que la reconnaissance de la souveraineté de la Russie sur la Crimée,
la démilitarisation et la dénazification de l'État ukrainien et la garantie de son
statut de neutralité. M. Poutine a souligné que les troupes russes ne menacent pas
les civils et ne mènent pas de frappes contre des cibles civiles. (Source : rapport
iranien venant de Moscou)"
18h30: Lors d'une séance de l'Assemblée Générale de l'ONU, l'ambassadeur
russe Vassili Nebenzia a déclaré: "L'occupation de l'Ukraine ne fait pas partie de
nos plans. Le but de cette opération spéciale est de protéger les gens, qui ont été
soumis à des abus et à un génocide par le régime de Kiev au cours des huit
dernières années. C'est pourquoi il est nécessaire de démilitariser et de dé-nazifier
l'Ukraine",
Comme exemple de "crimes horribles" commis par le gouvernement de Kiev,
l'envoyé russe a cité le meurtre de personnes qui protestaient contre le coup
d'État soutenu par les États-Unis à Kiev, lorsque 40 personnes ont été brûlées
vives dans un bâtiment à Odessa. Moscou cherche à traduire en justice toute
personne ayant commis de telles atrocités, "y compris les citoyens russes", a
déclaré M. Nebenzia.
La Russie se défend contre un "régime" qui "aspire à avoir accès aux armes
nucléaires", a ajouté l'envoyé de l'ONU, notant la déclaration du président
ukrainien Volodymyr Zelensky à cet effet lors de la conférence de Munich sur la
sécurité le 19 février.
Le placement par l'OTAN de moyens militaires en Ukraine aurait contraint la
Russie à prendre des mesures qui auraient mis Moscou et l'alliance "au bord du
conflit", a-t-il déclaré.
Cela confirme notre analyse selon laquelle c'est la menace par Vladimir Zelensky
de remettre en cause, le 19 février dernier lors de la conférence sur la sécurité de
Munich, les accords de Budapest de 1994 (par lesquels le pays admettait sa
dénucléarisation) qui a été le déclencheur direct de l'opération russe.
30
Pour ceux qui ne connaissent pas ces enjeux, je conseille de se référer à ce passage
du discours de Vladimir Zelensky: "Depuis 2014, l'Ukraine a tenté à trois reprises
de convoquer des consultations avec les États garants du Mémorandum de
Budapest. Trois fois sans succès. Aujourd'hui, l'Ukraine va le faire pour la
quatrième fois. Moi, en tant que président, je le ferai pour la première fois. Mais
l'Ukraine et moi-même le faisons pour la dernière fois. Je lance des consultations
dans le cadre du Mémorandum de Budapest. Le ministre des Affaires étrangères a
été chargé de les convoquer. Si elles ne se reproduisent pas ou si leurs résultats ne
garantissent pas la sécurité de notre pays, l'Ukraine sera en droit de penser que le
Mémorandum de Budapest ne fonctionne pas et que toutes les décisions globales
de 1994 sont remises en question". Autant dire que l'Ukraine appelait les Etats-
Unis à installer des armes nucléaires sur son sol. Un peu comme si Castro avait
publiquement fait appel à l'installation de missiles sur son territoire en
1962....Allant jusqu'au bout de sa provocation, Zelensky appelait à l'adhésion de
son pays à l'UE et à l'entrée dans l'OTAN: "Que pouvons-nous faire d'autre
maintenant ? Continuer à soutenir efficacement l'Ukraine et ses capacités de
défense. Fournir à l'Ukraine une perspective européenne claire, les outils de soutien
disponibles pour les pays candidats et un calendrier clair et complet pour
l'adhésion à l'Alliance [Atlantique]"
20h: Nouvelles du front: selon dreuz info, "Le convoi russe contenant des
centaines de chars, de pièces d’artillerie et de véhicules blindés se trouve
maintenant à seulement 25 km de la capitale ukrainienne. Le convoi russe se
dirigeant vers Kiev s’étend maintenant sur au moins 20 km, avec des pauses entre
les deux. 2 à 3 rangs dans certaines zones. 30 km au nord de l’aéroport Antonov.
On ne sait pas s’il se dirigera directement vers la ville ou s’il rejoindra d’abord les
forces d’autres troupes". Pour qu’un convoi russe aussi long soit visible, faut-il
que l’aviation ukrainienne soit inexistante ! Cela n’empêche pas nos stratèges en
chambre d’expliquer que l’armée russe est en difficulté.
"Dommages importants à une position militaire ukrainienne à Brovary, près de
Kiev, ce soir, après des frappes aériennes et de missiles russes".
Mais l'accalmie provisoire dans les combats du fait de l'ouverture des
négociations est l'occasion de prendre du recul sur la stratégie russe. La meilleure
analyse que j'aie lue est celle publiée par David Goldman dans AsiaTimes:
"Les forces russes poussent l'armée ukrainienne dans des poches d'enveloppement,
ont déclaré des sources militaires européennes bien informées à Asia Times.
"Les Russes ne sont pas pressés", a écrit un analyste du renseignement militaire
européen dans un message texte. "Ils vont s'engager et pousser les Ukrainiens dans
plusieurs poches. Puis ils leur demanderont de négocier ou les tueront. C'est une
tactique qui a fait ses preuves."
Il y a trois grandes manœuvres d'encerclement russes actuellement en cours, a
ajouté la source de renseignement. La première se déroule dans le sud, les troupes
31
se déplaçant à l'ouest de Marioupol, la plus grande ville de la région séparatiste du
Donbass, dont la Russie a reconnu l'indépendance la semaine dernière.
Les colonnes russes se déplacent vers le nord sur le côté ouest de l'autoroute de 70
kilomètres qui relie Marioupol et Nikolaievka. Dans le Donbass, les forces russes
contournent les Ukrainiens lourdement retranchés sur la ligne dite de contrôle,
menaçant les fortifications ukrainiennes par l'arrière.
Kiev est déjà encerclée, a déclaré son maire à l'Associated Press le 27 février : "Le
maire Vitali Klitschko est resté silencieux pendant plusieurs secondes lorsqu'on lui
a demandé s'il était prévu d'évacuer les civils si les troupes russes parvenaient à
prendre Kiev", a rapporté l'AP. "Nous ne pouvons pas le faire, car toutes les voies
sont bloquées", a-t-il finalement répondu. "Pour l'instant, nous sommes encerclés".
Google Maps montre que les routes proches de la capitale, sur la rive ouest du
Dniepr, sont fermées, vraisemblablement par les colonnes russes qui poussent vers
le sud depuis la Biélorussie.
La Russie semble vouloir minimiser les pertes - un handicap politique potentiel
pour Poutine - et éviter les assauts frontaux contre les positions ukrainiennes
retranchées ou la guerre urbaine dans les grandes villes ukrainiennes.
Au lieu de cela, l'armée russe mène une guerre de position, dans le but d'empêcher
les meilleures unités ukrainiennes de se réapprovisionner et de forcer un règlement
négocié aux conditions de Moscou.
L'armée russe connaît bien le terrain et les tactiques. Pendant la Seconde Guerre
mondiale, l'Ukraine a été le théâtre des plus grandes batailles d'encerclement de
l'histoire".
21h00: Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que ceux qui
fournissent des armes létales à l’Ukraine porteront la responsabilité de leur
utilisation lors de la campagne militaire russe
22h00: Les Etats-Unis ont expulsé 12 membres de la mission diplomatique russe
auprès de l’ONU, les accusant d'espionnage. L'état de droit?
32
Mardi 1er
mars - Jour 6 - Bilan mi-journée.
06h00. Un narratif occidental se met en place. Ainsi, "Les Etats-Unis disposent de
renseignements solides selon lesquels Poutine est frustré et exprime des éclats de
colère inhabituels à l’encontre de personnes de son cercle intime concernant l’état
de la campagne militaire jusqu’à présent et la condamnation mondiale de ses
actions". On ne doute pas de la puissance du renseignement américain. Et l'on
frémit d'aise à l'idée qu'il y ait une taupe infiltrée au Kremlin. Mais est-ce bien
sérieux de prendre ses désirs pour la réalité?
Au fait, que penser du tête-à-queue suivant?
+ Downing Street le 28 février 2022 (matin): "Les mesures que nous introduisons,
que de grandes parties du monde introduisent, visent à faire tomber le régime de
Poutine"
+ Downing Street le 28 février 2022 (après-midi): "Nous ne cherchons pas à
obtenir un changement de régime. Ce dont nous parlons ici, c'est clairement de la
manière dont nous pouvons empêcher la Russie de chercher à subjuguer un pays
démocratique"
07h00: Nouvelles du front -
Les médias occidentaux font un énorme bruit autour de clichés satellites fournis
par la société Maxar Technologies et montrant une colonne de 64 km de camions
militaires russes en direction de Kiev. La véracité de ces clichés devra être
établie. Il se confirme que l’aviation ukrainienne est inexistante. Dans tous les
cas, il est certain qu'après une journée de ralentissement de l'avancée russe pour
cause de négociations, l'offensive reprend. Selon Actualités internationales et
françaises:
"- Les forces Russes poursuivent leur offensive contre tout l'ouest de Kherson
(nord-ouest Crimée, sud Ukraine). De plus, la ville est entièrement assiégée. (...)
L'offensive {s'est poursuivie] toute la nuit avec des tentatives de pénétrer depuis
tous les côtés.
- Bombardements dans la région de Kiev, Sumy, Kharkov avec des dizaines de
morts chez les militaires kiéviens.
- Deux missiles de croisière ont frappé une station radar se trouvant à l'extrême
sud-ouest du pays, à Izmail, entre la Moldavie, la Roumanie et la Mer Noire".
33
Selon des sources ukrainiennes, l'armée de Kiev a réussi à détruire un convoi de
douze camions d'approvisionnement russe durant la bataille de Kherson.
08h00: Suite des nouvelles du front.
Toujours, selon Actualités internationales et françaises:
"Un cartographe Russe réputé publie une carte du front des républiques de
Lougansk et Donetsk datée d'hier soir. Elle montre des succès très limités vers le
nord, aucun vers Kramatorsk/Slaviansk (nord-ouest), contrairement à
l'impression qu'on pouvait avoir des rapports de combats. Elle montre l'approche
sur Severodonetsk (nord-ouest), le quasi-encerclement de Volnovakha au centre-
ouest, le développement de l'encerclement de Marioupol au sud-ouest (avec
l'arrivée des troupes Russes par la Crimée/Berdyansk dans le dos). Belle carte très
honnête" C'est la guerre ! Les Russes ne font pas comme les Américains qui
bombardent massivement avant de risquer leurs soldats. Ils vont sur le terrain.
Et c'est dur car l'armée ukrainienne a été armée par l'OTAN et fanatisée par les
fascistes ukrainiens (Bataillon Azov, Voie Droite etc...) depuis vingt ans.
34
09h00: la République tchèque punira d'un à trois ans de prison toute
"intelligence avec la Russie", y compris sur Internet. On nous dit que la Slovaquie
va suivre.
10h: " Loukachenko affirme que "l’armée Biélorusse ne participe pas aux hostilités
contre l’Ukraine, car ce n’est pas nécessaire"
- Loukachenko informe que "la DCA Biélorusse assure la couverture des troupes
35
Russes depuis la Biélorussie afin que l’ennemi ne puisse pas attaquer les arrières
des lignes Russes"
11h: Point sur le front: "Une grande colonne de véhicules Russes s’accumule dans
la région de Kharkov. Comme on le voit à l’ouest de Kiev et au centre-nord, entre
Tchernigov/Sumy/Kharkov, les troupes Russes s’accumulent et attendent depuis
les premiers jours du conflit. Cela pourrait déboucher, lorsqu’un signal sera donné,
en une immense offensive générale par le nord, le nord-est, l’Est (...il reste une force
(...) à Rostov non engagée, dans les arrières des républiques de Lougansk et de
Donetsk), et éventuellement par le sud, rappelant les plus grandes offensives
historiques. On ne voit jusqu’à maintenant que des reconnaissances offensives de
petits groupes."
12h00: L'OTAN joue un jeu très dangereux. Elle aurait convaincu les pays de
l'ancien Pacte de Varsovie en son sein de faire intervenir des avions de la période
soviétique encore en leur possession aux côtés de l'armée ukrainienne. La
Slovaquie, la Bulgarie et la Pologne baseraient 70 Mig(29 et SU-25 capables
d'intervenir depuis la Pologne.
36
Mardi 1er
mars 2022 – Jour 6 - après-midi et soirée.
13h00: L'ancien président russe Medvedev, aujourd'hui vice-président du Conseil
de Sécurité Nationale russe, envoie un tweet après que Bruno Le Maire avait
expliqué que la France et l'Union Européenne se trouvaient en "guerre
économique totale" avec la Russie: "Un ministre français a dit aujourd'hui qu'ils
nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours,
messieurs ! Et n'oubliez pas que les guerres économiques dans l'histoire de
l'humanité se sont souvent transformées en guerres réelles". La version anglaise
est même plus méprisante:elle parle de "some French minister".
13h00: Google ferme arbitrairement les chaînes YouTube de RT et Sputnik.
14h00: Dans un discours plein de pathos, le président ukrainien est intervenu
devant le Parlement Européen. Le président est en T-shirt noir et parle devant
un mur blanc. Curieusement personne ne pose la question, depuis vendredi, de
savoir si le Président est à Lviv ou à Kiev. Après avoir accusé Poutine d'avoir "tué
seize enfants" le 28 février, sans que l'on sache de quoi il parle, Zelensky conclut:
"Nous avons montré notre force, nous avons montré que nous sommes vos égaux.
Montrez que vous êtes avec nous. Prouvez que vous n'allez pas nous laisser tomber.
Prouvez que vous êtes des Européens. Et ensuite c'est la vie qui l'emportera sur la
mort, la lumière qui l'emportera sur les ténèbres. Gloire à l'Ukraine!" . Ce qui est
grave, ce sont les longs applaudissements qui suivent, pour un discours sans
contenu, prononcé par un homme qui a déclenché le conflit lors d'un précédent
discours, lui, soigneusement préparé, et en costume cravate, à la conférence de
Munich le 19 février, où il avait menacé de dénoncer le Mémorandum de
Budapest de 1994 qui interdit à l'Ukraine de posséder des armes nucléaires. On
ajoutera l'ironie d'une invitation à faire ressembler l'Union Européenne à
l'Ukraine quand on connaît la situation d'un pays dont la corruption est l'une des
plus terribles au monde et où une minorité fasciste fait régner la terreur sur le
pays depuis la révolution de Maïdan. Ajoutons que l'Ukraine aurait de tels
besoins de financement qu'elle ferait exploser les accords fragiles existant entre
membres de l'Union. A peine sorti de son discours, Zelensky lance un autre appel
pour que la Russie soit labellisée comme un "Etat terroriste"
14h: sans que l'on sache d'où sort ce chiffre, l’ONU estime à un million le nombre
de personnes déplacées en Ukraine.
15h00: les représentants de l’UE quittent la salle quand le ministre russe des
Affaires étrangères, Lavrov, prend la parole devant le Conseil des Droits de
l'Homme de l'ONU.
37
15h00: Les marchés d'actions continuent à dévisser et on peut lire dans Zero
Hedge:" L'économie mondiale, déjà fragile en raison d'une inflation galopante et
de problèmes de chaîne d'approvisionnement, devra maintenant faire face à une
crise énergétique. Comment pensez-vous que l'économie va gérer un pétrole à 100
dollars alors que l'inflation était déjà un problème majeur lorsque le pétrole était à
80 dollars le baril ? Les marchés d'actions savent ce qui se prépare, car ils ont déjà
cassé leur moyenne mobile sur 10 mois (MMA ou Month Moving Average). Les
deux dernières fois que cela s'est produit, le marché a fini par tester sa moyenne
mobile de 40 mois peu après".
16h00: Bruno Le Maire apprend le rétropédalage express: "Le terme de guerre
utilisé ce matin sur France Info était inapproprié et ne correspond pas à notre
stratégie de désescalade". Et l'on apprend aussi que, finalement, on n'est pas en
guerre avec ce peuple russe qui, ce matin, devait payer les conséquences de la
politique de son pays.
16h30: la Russie a frappé la tour de la télévision de Kiev. La propagande
ukrainienne explique que les Russes n'ont de respect pour rien puisque le site de
Babi-Yar (où furent assassinés 33000 Juifs par les Allemands en 1941) est à
proximité. Tous les trucs sont bons pour la guerre de propagande.
17h00: Les Occidentaux semblent ne pas comprendre comme ils jouent avec le
feu nucléaire. Le gouvernement russe insiste sur le danger que représente la
demande de renucléarisation de l'Ukraine par Zelensky. Et il remet en cause la
présence d'armes nucléaires américaines en Europe.
17h00: le Parlement européen se joint au choeur des irresponsables en votant un
soutien à l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne. La présidente du
parlement européen, Roberta Metsola se laisse aller à des propos incendiaires:
"Les "oligarques" du président Vladimir Poutine et ceux qui le financent ne
devraient plus pouvoir utiliser leur pouvoir d'achat pour se cacher derrière un
vernis de respectabilité, dans nos villes, nos communautés ou nos clubs sportifs".
A noter que le Président du Conseil européen, Charles Michel est plus prudent;
il parle d'un processus très long et incertain pour tout pays.
17h: le Mexique refuse de se joindre aux sanctions occidentales contre la Russie.
Point sur les opérations militaires:
L'étau se resserre sur Marioupol qui est encerclée par la jonction des troupes
russes et des troupes des républiques sécessionnistes comme le montre cette
carte de Military Advisor:
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Le compte Stratpol sur Twitter postait en fin de matinée la carte suivante qui fait bien
comprendre les mouvements d'encerclement pratiqués par l'armée russe:
Stratpol recommande la prudence mais ajoute:" L'essentiel de l'armée ukrainienne
est bloqué dans deux chaudrons à Marioupol et Kramatorsk. Si cela se confirme,
ça signifie qu'elle a de facto cessé d'exister".
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Bien entendu, notre expérience des derniers jours, c'est la lenteur méthodique
avec laquelle avance l'armée russe. Elle ne veut pas s'enliser dans des combats
urbains et préfère négocier la reddition des villes; avec quelquefois un double-
jeu des autorités locales; ou des manifestants excités par les tenants du régime
de Kiev. Comme la Russie cherche à épargner la population civile, elle met
beaucoup plus de temps dans sa progression que ce que voudraient beaucoup de
stratèges en chambre, qui crient déjà à l'échec de l'opération russe. Et ceci
d'autant plus que le côté kiévien, n'ayant aucun succès réel à afficher à part de la
destruction de matériel russe, multiplie les vidéos, mélanges d'images réelles non
sourcées, de réutilisations et de jeux vidéos pour faire croire à l'effondrement
imminent de l'armée russe. Et ceci d'autant plus, l'Occident en est convaincu,
que Vladimir Poutine peut, qu'il va être renversé.
Pour notre part, nous continuons à tirer le fil que nous avons identifié. Vladimir
Poutine est un stratège plus proche de Turenne que de Bonaparte. Prudent,
méthodique, soucieux de dissimuler ses intentions, il sait qu'il ne peut se
permettre des pertes élevées; il connaît la complexité de l'Ukraine, ce pays dont,
une fois sorti du Donbass, l'identité est brouillée. Il ne peut pas se permettre une
guerre qui serait perçue comme fratricide. Et il doit faire attention à ne pas
effrayer la Biélorussie, revenue dans son alliance et qui prendrait ombrage de
toute attitude russe dominatrice en Ukraine. C'est d'ailleurs la raison pour
laquelle Sergueï Lavrov a expliqué aujourd'hui que Vladimir Zelensky restait le
président légitime de l'Ukraine aux yeux de la Russie et que c'était à lui de
demander à l'armée ukrainienne de cesser le combat. Bien entendu, les Russes
ont un autre fer au feu et Viktor Medvedchouk a profité de la décomposition du
régime kiévien pour quitter la résidence surveillée où l'avait assigné Zelensky, le
héros démocrate selon l'Occident. On parle aussi d’un éventuel retour de
Ianoukovitch.
Les Russes en sont donc, comme on peut le voir, à la prise de contrôle de
Kherson, la poussée vers Nikolaïev, la prise de contrôle lente de Kharkov en
tâchant d'avoir le moins de pertes possibles. Par rapport à la carte de la fin de
matinée, on sait que la jonction s'est faite pour encercler Marioupol. Et il faudra
suivre demain ce qui se passe à Kramatorsk.
Enfin, dernier point militaire, la campagne a déjà coûté à l'armée ukrainienne,
outre la destruction d'un millier d'infrastructures:
+ 7 300 tués ou blessés gravement,
+ 80 systèmes DCA hors d'usage,
+ 125 chars hors d'usage,
+ 350 véhicules blindés hors d'usage,
+ 60 systèmes d'artillerie de type "lanceurs de roquettes multiples" hors d'usage,
+ 6 navires hors d'usage,
+ 40 avions hors d'usage (abattus ou détruits au sol)
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19h00: Zelensky continue son jeu de provocateur. Il fait dire qu'il envisage une
frappe préventive contre la Biélorussie.
19h00: décidément c'est la journée des provocations rétractées: le président
polonais Duda indique que son pays n'enverra pas d'avions combattre aux côtés
des Ukrainiens. La Bulgarie et la Slovaquie aussi ont démenti une éventuelle
implication. Apparemment il y a eu d'énormes discussions internes à l'OTAN
Et puis, le Pentagone commence à prendre les menaces nucléaires de la Russie
au sérieux: le Ministère de la Défense américain a cherché à joindre ses
homologues russes pour obtenir "dans tous les cas" un canal de communication
pour éviter la guerre nucléaire. Dans tous les cas? Surtout si des avions de l'OTAN
soutenaient l'Ukraine? Moscou ne prend pas les appels américains.
Commentaire ironique de M.K. Bhadrakumar: "Donc, la Pologne, la Slovaquie et
la Hongrie clarifient. Il semble qu'il s'agissait soit d'une fausse nouvelle, soit d'une
personne (très puissante) qui s'est ravisée et a dit aux garçons de se retirer après
que la Russie les a menacés de "conséquences", soit d'un sentiment qu'il est de toute
façon trop tard pour faire une quelconque différence - ou les deux".
21h00: la Russie établit un contrôle des changes
22h00: Malgré l'absence de sanctions sur le pétrole russe, celui-ci ne trouve pas
d'acheteurs car les acteurs du secteur ont peur d'une extension des sanctions qui
les laisserait avec des tonnes de pétrole invendables. Ce qui veut dire que la
politique de Biden de maintenir le pétrole russe hors sanction ne marchera pas.
Donc les prix vont monter et causer une crise économique majeure.
23h00: Selon Actualités internationales et françaises, "Des filières clandestines se
créent dans l'ouest de l'Ukraine pour exfiltrer les hommes en âge de se battre
vers la Pologne, pour un coût de 3 à 6 mille euros. Certains passeurs ont été pris
et attachés à des arbres ou à des poteaux avec du ruban adhésif." Cela ne parle
pas en faveur de l'énergie combattante de la nation ukrainienne,
41
Mercredi 2 mars 2022 – Jour 7 – point de midi
Joe Biden confirme que les Américains n’interviendront pas en
Ukraine
Dans la nuit, Joe Biden a prononcé son discours sur l’état de l’Union.
L’ambassadeur d’Ukraine aux Etats-Unis était assis à côté de Madame Biden
durant le discours.
Joe Biden a annoncé que des poursuites seraient engagées contre les oligarques.
Le père lâcherait-il son propre fils ? On sait en effet que Hunter Biden est
profondément impliqué dans les réseaux oligarchiques ukrainiens, qui lui ont
fourni contrats, commissions et vie de plaisir à volonté. Ce sujet a été étouffé par
les médias durant la campagne présidentielle américaine de 2020. Et l’on se
rappelle que Donald Trump a été embêté durant un an de son mandat par une
tentative d’impeachment liée à la diffusion d’un enregistrement d’une
conversation avec le prédécesseur de Zelensky, Porochenko, au cours de laquelle
il interrogeait le président ukrainien sur les compromissions de Hunter Biden.
Plus profondément, le Russiagate puis le Bidengate, point de focalisation des
démocrates américains durant tout le mandat de Trump avaient bien entendu à
voir avec les réseaux d’argent des Clinton et de Biden & Sons. C’est d’ailleurs un
motif de rationalité dans les semaines à venir : le compromis sur l’Ukraine,
inévitable, entre Américains et Russes – l’élément d’alternative est la guerre
nucléaire – se fera dans la mesure où Poutine laissera l’oligarchie américaine
continuer à faire son business dans une partie de l’Europe et en particulier en
Ukraine de l’Ouest.
A vrai dire, quand on écoute le discours de Biden, il y a presque un effet comique
dans ces heures tragiques. Au milieu du pathos pro-ukrainien, on lit cette phrase
sobre : Que ce soit clair, nos forces ne sont pas engagées et ne s'engageront pas
dans un conflit avec les forces russes en Ukraine.
Nos forces ne vont pas en Europe pour se battre en Ukraine, mais pour défendre
nos alliés de l'OTAN - au cas où Poutine déciderait de continuer à avancer vers
l'ouest.
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Au moins, c’est dit. Et ensuite, on raconte comment on prend des mesures
d’urgence pour maintenir suffisamment bas les prix du pétrole.
Nouvelles du front
08:00 : Les Russes ne sont pas bavards. Beaucoup le leur reprochent dans le
climat sécrété par la com tous azimuts du côté kiévien. Et cela conduit à des tas
d’interprétations vraisemblablement erronées sur l’échec de l’offensive russe.
Sans être naïf, on peut supposer que le commandement russe avait anticipé la
situation et dessiné plusieurs scénarios. Le scénario « Crimée 2014 » en était
certainement un : les forces armées ukrainiennes cessant le combat quasi-
instantanément et la population se ralliant rapidement. Mais l’Ukraine c’est plus
grand que la France métropolitaine, le réseau routier reste déficient en dehors
des grands axes ; et ce pays meurtri par l’histoire n’a pas d’identité claire.
Vladimir Poutine semble avoir misé sur le fait qu’une guerre qui épargne la
population civile permet de préserver l’avenir. Cela ne veut pas dire pour autant
que toute la population – même dans les coins russophones – accueille les Russes
en libérateurs. L’image opposé d’une « nation ukrainienne » unanime et se
battant pour sa liberté est encore plus caricaturale. Les classes moyennes ont
essayé de quitter le pays au premier jour du conflit ; à présent ce sont les hommes
en âge de combattre qui essaient de passer en Pologne. Le régime kiévien
s’appuie sur la force d’intimidation de ses éléments proprement fascistes pour
éviter une fraternisation, même partielle avec les Russes. Enfin, dernier élément
à prendre en compte : l’attaque russe a deux composantes ; l’une, aérienne, pour
détruire, par tirs de missiles, d’abord l’aviation ukrainienne (c’est fait) puis toutes
les infrastructures de l’armée ukrainienne (c’est très avancé) ; l’autre, terrestre, à
partir de la Biélorussie (vers Kiev), des républiques sécessionnistes du Donbass ;
et de la Crimée. Ces percées sont lentes, méthodiques, laborieuses pour qui
pratique trop les jeux vidéos ; et elles consistent à encercler les villes sans
chercher à les prendre immédiatement.
Voici une carte qui confirme la manière de procéder de l’armée russe :
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Une autre carte montre la percée à partir du Donbass, réelle par rapport à celle
que nous donnions hier :
44
Voici ce que donnent les sources de terrain synthétisées – dans un énorme travail
de collecte des données – par Actualités internationales et françaises.
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 Kharkov
En direction de Kharkov, il y a de lourdes batailles pour la ville.
Les unités russes s'enfoncent dans les profondeurs des lignes ennemies, puis elles
coupent les voies de repli.
Des positions ennemies sont installées dans des immeubles résidentiels, des
caches avec des armes et des munitions ont été créées à l'avance dans les sous-
sols des bâtiments importants.
Au début du conflit, les établissements d'enseignement militaire ont été
transformés en zones fortifiées à part entière par l'ennemi.
Dans la matinée, une frappe a été portée au bâtiment d'administration de la ville,
dans laquelle est alors déployé un poste de commandement de défense
territoriale. Plus tard, des attaques ont été menées contre les casernes des écoles
militaires. Pour une raison inconnue, l'Académie de la Garde nationale n'a pas
encore été détruite. Aujourd'hui, ce n'est plus un établissement d'enseignement
militaire, ce sont des zones fortifiées à part entière où sont déployés des postes de
commandement.
Des groupes de défense mobiles des Forces armées ukrainiennes et des bataillons
nationalistes errent dans toute la ville et les banlieues. Les forces armées Russes
ne contrôlent réellement que le nord-est de la ville. Les autres quartiers changent
de main régulièrement.
Il est temps d'admettre qu'en huit ans, la ville s'est transformée en une grande
zone fortifiée avec une défense alignée en échelons et avec une population très
idéologisée"
Les Russes continuent d'autre part à renforcer leur contrôle de Sumy et
Tchernigov un peu plus au nord dans des régions par ailleurs contrôlées.
 Kiev
"Un énorme groupe d'attaque de plus de 2 000 véhicules a été créé au nord-ouest
de Kiev. Dans cette région, au nord-ouest de la capitale, la situation est
totalement sous contrôle des troupes russes.
Une frappe a été portée sur le centre de télécommunication de la télévision de
Kiev afin de suspendre la diffusion des chaînes ukrainiennes. Immédiatement, des
kiéviens ont sorti des cadavres d'une morgue voisine, ont tiré des coups de feu sur
les défunts remontant parfois à plusieurs jours. Les corps ont été déposés pour
accuser les forces Russes d'avoir tué des civils."
 Marioupol
"Dans la nuit du 1er au 2 mars, les forces alliées des Républiques de Lougansk et de
Donetsk ont lancé un assaut sur Marioupol, où se concentre un énorme
groupement de forces armées ukrainiennes et de mercenaires étrangers originaires
de Croatie et de Biélorussie, devenus partie intégrante du régiment nationaliste
"Azov".
L'encerclement de Marioupol a été effectué dans la nuit du 28 février au 1er mars,
46
deux couloirs ont été ouverts pour le repli des civils.
Il n'y a pas tellement d'unités de défense territoriale à Marioupol en raison des
sentiments pro-russes de la population, et la distribution d'armes à la population
est limitée".
 Kherson
"Dans la direction Kherson-Nikolaïev, il a été possible de sortir du point mort
après avoir infligé une puissante offensive sur la rive nord du Dniepr. Dans la nuit
du 1er mars, Kherson a été encerclée et les forces armées Russes sont entrées dans
la périphérie nord-ouest, après avoir détruit des installations de l'aéroport.
Un "nettoyage" en demi-teinte et un travail de proximité avec la population ont eu
lieu tout au long de la journée. A 01h30 locale le 2 mars, Kherson était
entièrement sous contrôle.
Le 1er mars, les forces armées Russes ont commencé à bloquer Nikolaev et l'accès
à l'autoroute Krivoy Rog-Voznesensk-Odessa.
Selon le chef de l'administration régionale de l'État, les troupes russes éloignent
délibérément les forces armées ukrainiennes des zones résidentielles et livrent des
batailles à la périphérie des villes.
Au nord-est, une bataille a eu lieu à Snigirevka et Bashtanka.
Sous Voznesensk, des chars ont été apportés par la Russie.
Les ponts vers Nikolaev sont minés et toutes les entrées sont gardées par des
détachements de la défense territoriale"
Il se produira un moment où l’armée ukrainienne sera partout encerclée. Et rien
ne permet d’anticiper la levée en masse de nouvelles armées par le régime de
Zelensky.
L'armée russe et la population
Autre analyse très intéressante sur Actualités Internationales et françaises. Elle
recoupe des images vidéos qui circulent :
"Konotop, au nord, entre Sumy et Tchernigov, un blindé BTR-82A Russe (APC)
est encerclé par la foule qui tente de l’empêcher de bouger. Pas de grande hostilité
puisque les soldats sont assis sur l’extérieur de leur APC, mais cela montre bien la
désapprobation de la population envers l’intervention Russe, brisant une fois de
plus la stratégie basée sur un ralliement.
- Même chose à Starobelsk, au nord-est de Severodonetsk, une foule bloque
complètement une rue aux forces Russes. Dans cette région de Lougansk, c’est
particulièrement étonnant. D’autant plus que cet endroit sera administré par la
LNR/Lougansk.
- Même chose à Energodar (sud du pays, le long du Dniepr), les habitants ont
érigé des barricades et se sont rassemblés afin de ne pas laisser les colonnes
russes entrer dans la ville et la centrale nucléaire de Zaporozhye".
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Ces analyses recoupent des vidéos qui circulent sur internet de manière virale
dans les réseaux pro-ukrainiens, afin de montrer "le soulèvement" du peuple face
à l'envahisseur. En fait, ce que nous disent ces informations, c'est que jusqu'à la
révolution orange et, même, jusqu'au putsch de Maïdan, l'Ukraine comme nation
indépendante était viable - les russophones de l'Est ne veulent pas forcément être
absorbés par la Russie. Pas plus que les ukrainophones de l'ouest ne voudraient
"casser du Russe" en permanence. il y a beaucoup de mariages mixtes et de
brassages de populations remontant à la période soviétique. Il aurait juste fallu
que l'Occident respecte la neutralité de l'Ukraine et construisent une relation de
confiance avec la Russie pour garantir ce statut !
Ajoutons cependant qu’il est trop tôt pour avoir une vue globale concernant les
réactions de la population ukrainienne.
Evolution économique, diplomatique et stratégique
09h00: quatre proches collaborateurs de Gerhard Schröder, ancien chancelier allemand,
mis à sa disposition par l'administration de la Chancellerie depuis qu'il avait quitté le
poste, ont quitté leur poste suite au refus de Schröder de démissionner de ses mandats
d'administrateur de Gazprom et de Rosneft.
10h00: La coalition allemande au pouvoir tiendra-t-elle? Le Chancelier se demande s'il
faut prolonger la durée de vie des centrales nucléaires dont Madame Merkel avait
programmé la fermeture.
10h30: la prochaine session de négociation entre Ukrainiens et Russes n'aura pas lieu
aussi vite que prévu (on avait parlé de la semaine du 7 mars)
11h00: M.K. Bhadrakumar fait remarquer que "pas un pays musulman, ni Israël, n'ont
exprimé leur soutien aux Etats-Unis contre la Russie".
11h00: Le prix du gaz en Europe est maintenant de 2200 dollars par 1000 mètres cubes.
Commentaire ironique dans The Sirius Report: "Si seulement ils avaient mis en marche
Nordstream 2 et signé des contrats à long terme à 250 $, comme la Russie leur a
conseillé de le faire. Vous récolterez ce que vous avez semé".
12h00: Madrid cède à la pression et va envoyer des armes en Ukraine.
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Mercredi 2 mars 2022 – Jour 7 - Bilan à minuit
13h00 - Il y a des rumeurs et des contre-rumeurs. Mais il semble bien,
contrairement à ce que nous pensions ce matin, que des négociations
commenceront ce soir mercredi dans une localité biélorusse non révélée, entre
Russes et Ukrainiens.
Du coup les marchés d'actions ont repris un peu de couleurs.
14h00: la Banque Sberbank se retire du marché européen, sauf de Suisse.
15h00: la Russie renforce la censure de l'information sur la guerre.
Une offensive préparée, qui avance à un rythme soutenu quels que soient
les problèmes logistiques
49
16h00: Pour commencer le point sur les affaires militaires, cet extrait d'une
analyse très claire, parue dans le Daily Mail, par un ancien militaire, Bill Roggio,
qui cherche à "dégriser" les stratèges en chambre anglo-américains:
"L'offensive russe se déroule sur quatre fronts distincts. Sur un cinquième front,
dans l'est de l'Ukraine, que Poutine a déclaré indépendant la semaine dernière, les
forces russes immobilisent les troupes ukrainiennes dont on a besoin ailleurs.
Le gros des forces russes progresse vers le sud, de la Biélorussie à Kiev.
Les forces russes avancées, y compris les troupes aériennes, mobiles et de
reconnaissance, sont engagées avec les troupes ukrainiennes à l'extérieur de Kiev
depuis le début de la guerre.
Une colonne massive de troupes russes, dont la longueur est estimée à plus de 40
miles, se trouve à seulement 20 miles au nord de Kiev et se rassemble probablement
pour encercler la capitale.
Si les forces russes parviennent à prendre Kiev et à pousser vers le sud pour
rejoindre les forces du front de Crimée, divisant ainsi l'Ukraine en deux, ce serait
un coup dur pour le gouvernement Zelensky.
Ce qui importe plus qu'une poignée de revers, c'est que les forces russes ont
progressé de 70 miles en terrain contesté en moins d'une semaine et qu'elles se
trouvent à la périphérie de la capitale.
Ce n'est pas le signe d'une offensive désorganisée, mal assemblée et ratée.
La poussée vers le sud, de la Biélorussie à Kiev, est soutenue par une autre colonne
russe, lancée depuis l'est dans les environs de Koursk.
Si cette colonne peut rejoindre les troupes russes près de Kiev, elle enveloppera les
forces ukrainiennes dans la plupart des provinces de Tchernigov et de Soumy,
privant ainsi l'armée ukrainienne de soldats et de matériel de guerre indispensables
ailleurs, et coupant le gouvernement de deux provinces du nord.
Plus à l'est, les forces russes ont lancé une vaste offensive visant Kharkov, la
deuxième ville d'Ukraine, qui est maintenant assiégée.
Au sud, les forces russes, soutenues par des assauts amphibies depuis la mer Noire
et la mer d'Azov, se sont déversées en Ukraine depuis la Crimée.
Sur ce front, les forces russes se sont ramifiées le long de deux axes principaux, l'un
au nord-ouest le long de la rivière Pivdenni Bug, et l'autre au nord-est le long de la
côte et à l'intérieur des terres vers la région du Donbass, que la Russie a annexée
peu avant l'invasion.
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Si les colonnes russes de l'un ou l'autre des fronts sud peuvent rejoindre les forces
plus au nord, elles empêcheront de nombreuses troupes ukrainiennes de recevoir
des renforts - l'une des deux colonnes a déjà avancé d'environ 160 miles.
Les généraux russes ont souvent choisi de contourner les villes qui opposent une
forte opposition et de les isoler pour s'en occuper plus tard.
Selon certaines informations, les forces russes ont intensifié leurs attaques contre
les civils, notamment à Kharkov.
Pour l'instant, les tirs d'artillerie et de roquettes y ont été limités, peut-être pour
envoyer un message aux citoyens afin de les avertir de ce qui pourrait arriver.
Poutine semble vouloir prendre l'Ukraine intacte, mais n'hésitera pas à augmenter
le niveau de brutalité si nécessaire".
La série de cartes données au début de ce bilan montre la progression effective
des troupes russes vers Kiev sur six jours. Et l'on peut citer Bill Roggio encore
une fois: "Pour continuer sur le fait que l'offensive russe était planifiée et qu'elle
progresse. Les troupes russes ont atteint Zaporojie, qui se trouve à environ 160
miles du point de saut en Crimée. 160 miles en moins de 6 jours, c'est
impressionnant"
Point militaire
 Tous les accès de Kharkov verrouillés par l'armée russe. Pour minimiser
les combats urbains, les Russes utilisent des drones pour guider des
frappes précises contre les forces kiéviennes barricadée dans la ville. Une
partie de la population fournit des renseignements aux agents russes
infiltrés.
 L'aviation russe a effectué 400 sorties ce jour pour détruire des entrepôts,
des radars, des regroupements de véhicules ennemis.
 Une semaine après le début du conflit, l'armée russe n'acceptera plus de
ralliement de troupes ukrainiennes. Les soldats seront faits prisonniers.
 Partout où ils resserrent l'étau sur les villes où les forces kieviennes se
bunkerisent, les Russes créent des couloirs humanitaires pour que la
population puisse partir et échapper aux combats. A l'inverse, les
éléments radicaux du côté ukrainien menacent les habitants qui veulent
partir. Ils souhaitent des victimes civiles pour accuser la Russie.
17h00: La Russie a informé l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)
que ses forces militaires avaient pris le contrôle du territoire entourant la
centrale nucléaire ukrainienne de Zaporojie,
17h30: La Russie contrôle Kherson.
51
18h00: La Russie confirme environ 500 soldats tués et 1500 blessés dans ses rangs
18h30: Erik Tegner, co-fondateur de Livre Noir, actuellement en reportage de
terrain en Ukraine, fournit ce témoignage intéressant:
"Après 1600 km à travers l’#ukraine , j’en ressors avec un sentiment confus. On n’a
pas vu cette fameuse « guerre totale ». Hormis #Kiev et Kharkov, le reste de
l’Ukraine est préservé et ce constat est aux antipodes de ce qu’on entend H24 dans
les médias. (...) En expliquant faussement que la majorité du peuple ukrainien
risque sa vie, peu importe le lieu, on justifie une vague migratoire considérable sur
l’Europe. Alors que dans les faits, en l’état actuel des choses, c’est exagéré. Mais
aucun politique n’osera vous le dire. "
Le grand basculement géopolitique a commencé
19h00: Le taux d'inflation annuel de la zone euro est estimé à 5,8% en février
2022, contre 5,1% en janvier selon Eurostat. La tendance est soutenue en
particulier par l'envolée des prix de l'énergie qui s'affichent en hausse de 31,7%
sur un an contre 28,8% en janvier. En France, l'inflation accélère, à 4,1% contre
3,3% en janvier. Zero Hedge constate l'échec des incitations de Joe Biden à
contenir les prix du pétrole et se demandent si les Américains paieront bientôt
4 dollars à la pompe.
Le commissaire européen Paolo Gentiloni reconnaît que l'Union Européenne va
être durement touchée par les sanctions. Mais cela n'empêche pas l'Union
Européenne de préparer un quatrième paquet de sanctions.
20h00 Les employés de NordStream2 seront licenciés.
21h00: La Chine ne participe pas aux sanctions occidentales. Comme le rapporte
le Global Times: "En ce qui concerne les sanctions financières, nous ne sommes
pas favorables à de telles sanctions initiées unilatéralement, car elles ne sont pas
efficaces et n'ont pas de base juridique", a déclaré Guo Shuqing, président de la
Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances, lors
d'une conférence de presse tenue au Bureau d'information du Conseil d'État.
Guo a souligné que son agence ne participera pas à de telles sanctions et
continuera à maintenir des échanges économiques et commerciaux normaux
avec les parties concernées.
Parlant de la perturbation potentielle que les sanctions financières occidentales
contre la Russie pourraient infliger à l'économie chinoise, Guo a déclaré que "cela
ne semble pas trop évident pour le moment et doit être observé plus avant."
52
Zero Hedge; média conservateur américain très lucide sur les erreurs
stratégiques en cours, pose la question d'une sortie progressive de l'hégémonie
du dollar vers un monde monétairement bipolaire: dollar/yuan:
"Les sanctions imposées par une coalition des États-Unis et de l'Europe mettent la
Russie hors de l'écosystème du dollar américain. De nombreuses banques russes
ont été exclues du système de messagerie financière SWIFT, ce qui rend les
transferts de fonds beaucoup plus difficiles. Et d'autres mesures font qu'il est plus
difficile pour la Russie d'accéder à ses 630 milliards de dollars de réserves en devises
étrangères - qui étaient censées être le canot de sauvetage de l'économie du pays
en cas de catastrophe financière.
En conséquence, le lent glissement de la Russie vers un voisin plus accueillant, la
Chine, s'accélère. La Chine est déjà le premier partenaire commercial de la Russie,
tant pour les exportations que pour les importations.
En 2019, les deux pays ont signé un accord pour régler les échanges dans leurs
propres monnaies - plutôt que dans le dollar américain. Et en 2020, 17,5 % des
échanges entre les deux pays ont été réglés en yuan, contre 3,1 % en 2014.
La Russie va probablement s'appuyer fortement sur le système chinois de
compensation et de règlement transfrontalier en yuan, le CIPS. Pour l'instant, il
s'appuie encore largement sur SWIFT, mais le CIPS a la possibilité de fonctionner
de manière indépendante et d'avoir ses lignes de communication avec les
organisations financières.
La Chine est depuis longtemps un gros acheteur de combustibles fossiles et de
minéraux russes. Le soutien tacite de la Chine (ou, du moins, son silence) à
l'invasion russe en Ukraine souligne l'"amitié sans limites" que les deux pays ont
annoncée au début du mois".
22h00: Intéressant de remarquer que, lors du vote de la résolution de l'Assemblée
Générale de l'ONU pour condamner la guerre en Ukraine, la plupart des pays
d'Afrique se sont abstenus:
53
54
Jeudi 3 mars 2022 – Jour 8 - point de midi
Dernière minute: selon nos informations, non confirmées par les canaux
d'information habituels, les Ukrainiens et les Russes devraient
commencer à négocier à 15h en Biélorussie près de Brest-Litovsk
Point sur le front
8h00: Un peu comme un joueur de puzzle, celui qui essaie de suivre le conflit est
devant des informations partielles à faire tenir ensemble pour avoir une image
cohérente. On commence toujours par examiner les pièces:
 "Des navires Russes sont (...) visibles au large de la région de Nikolaïev. Cela
donne une impression de mini 6 juin 1944.
S'ils sont au large de la région de Nikolaïev, ils sont forcément situés en face
La guerre en ukraine   essai d'histoire immédiate - 24 février-12 mars 2022
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La guerre en ukraine essai d'histoire immédiate - 24 février-12 mars 2022

  • 1. 1 La guerre d’Ukraine – chronique quotidienne – essai d’histoire immédiate Vendredi 25 février 2022 – Jour 2 La guerre d'Ukraine s'est intensifiée pendant la nuit mais on pouvait se demander, à l'heure du déjeuner ce vendredi 25 février dans quelle mesure elle aurait trouvé une issue diplomatique. Cependant, dans l'après-midi, les Américains et les radicaux ukrainiens ont forcé le président à ne pas donner suite à sa propre proposition. L'après-midi du 25 février a été l'occasion d'une surenchère verbale des responsables occidentaux (à l'exception notable de Nicolas Sarkozy). Mais en début de soirée, le président Zelensky expliquait se sentir bien seul. Et ceci d'autant plus que l'armée russe avance méthodiquement - plus lentement peut-être que ce qui était attendu - avec une concentration particulière de l'effort sur la capitale, Kiev. Dans la nuit: Ursula von der Leyen annonce que le les dirigeants européens se sont mis d'accord pour imposer des sanctions à 70% du système bancaire et du marché russe. 6h30 De fortes explosions ont été entendues à Kiev. En revanche, les affrontements semblent avoir cessé au petit matin à Kharkiv. Le secrétaire d'Etat américain confirme que Kiev est sur le point d'être encerclée par des troupes russes. 09h00: Depuis hier, les Ukrainiens se parent de plusieurs succès: avions abattus, soldats russes tués mais aucune photo probante n'a été montrée jusqu'à
  • 2. 2 maintenant. Le ministre britannique de la Défense parle de 450 soldats russes tués. Mais sans apporter de preuves non plus. 09h45: L'agence nucléaire ukrainienne tente de lancer un sujet attrape-médias occidentaux: les radiations auraient augmenté autour de Tchernobyl. En fait les Russes ont pris le site hier, pour éviter une manipulation par le gouvernement ukrainien. Depuis 9h30, les troupes russes avancent en direction de Kiev au sol. Elles approchent par le nord et le nord-est 10h30: Suite aux déclarations incendiaires du Premier ministre Boris Johnson, qui affirme vouloir briser l'économie russe, la Russie a restreint l'accès de son espace aérien aux avions britanniques. 10h50: Le Ministère de la Défense ukrainien appelle tous les civils à se joindre pour défendre le pays contre l'envahisseur et à fabriquer des cocktails Molotov 11h50: la Turquie, bien que membre de l'OTAN, refuse de bloquer le passage par les détroits aux navires de guerre russe. 12h00: des bataillons tchétchènes de l'armée russe sont signalés dans Kiev. pendant ce temps le gouvernement français a fait ajouter le drapeau ukrainien sur l'interface de l'application #TousAntiCovid. 12h15: sortant d'un entretien avec Emmanuel Macron, François Hollande appelle à "plus de sanctions". 13h00: "La Russie est prête à entamer des négociations avec l'Ukraine à un niveau élevé" (Vladimir Poutine). Cette déclaration est une confirmation de ce qu'avait dit Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères après que le président ukrainien ait dit sa disposition à négocier la neutralité de l'Ukraine. Il faut dire que l’aviation ukrainienne a été mise hors d’état de combattre en 24h ; et les troupes russes se rapprochent des bâtiments gouvernementaux à Kiev. Le président chinois Xi Jinping s'est entretenu avec le président russe et encourage les négociations. 13h30: Nicolas Sarkozy sort à son tour d'un entretien avec Emmanuel Macron. Il tient des propos autrement sérieux que François Hollande: "La voie du dialogue, de la diplomatie, de la discussion est difficile, souvent décevante, mais il n’y a pas d’alternative, il faut donc continuer dans cette voie. Si la France ne le fait pas, personne ne le fera pas à la place de la France". 14h00: Des renforts russes venus de Tchernobyl arrivent en renfort à l'aéroport Antonov de Gostomel pour aider les parachutistes qui s'étaient emparés de cette base aérienne militaire hier. Partout où ils le peuvent, en effet, les soldats ukrainiens résistent.
  • 3. 3 On apprend que le Pape s'est rendu ce matin à l'ambassade de Russie auprès du Saint-Siège pour faire part de sa préoccupation quant au conflit. 14h45: Richard Ferrand lit un message du président Macron à l'Assemblée: " Cette épreuve vient confirmer à chacun que notre Europe n'est pas une union de consommateurs mais bien ce projet politique de citoyens attachés à des valeurs et principes communs. C'est à ce titre que l'UE doit pleinement devenir une puissance plus souveraine en matière énergétique technologique et militaire". On ne peut pas dire que le Président manque de constance dans son message. Savoir si ce message a prise sur le réel est une autre question. 15h10: Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères annonce qu'il y aura aussi de nouvelles sanctions contre la Biélorussie. 15h15: En difficulté ces derniers mois à cause de sa gestion désastreuse de la crise du COVID-19, Boris Johnson vit la crise ukrainienne comme une rédemption: il vient de pousser son cri quotidien pour toujours plus de sanctions envers la Russie. Les Britanniques poussent en particulier à expulser les Russes de Swift. (Ils sont rejoints sur ce terrain par les Français tandis que les Allemands et les Italiens s'y opposent). 16h00: Apparemment, l'autorité du président ukrainien n'est pas suffisante pour faire accepter qu'il entame des négociations avec le gouvernement russe (10 000 armes ont été distribuées à des combattants volontaires sans aucun contrôle). Le prétexte invoqué pour interrompre les conversations qui avaient commencé avec le gouvernement russe a été le refus que cela se tienne à Minsk. Du coup, Vladimir Poutine adresse un message aux soldats ukrainiens leur suggérant de se débarrasser de "la clique de néo-nazis et de drogués" qui ont pris en otage le peuple ukrainien. 16h30: La région du Latium annonce renoncer à fabriquer sur son territoire des vaccins Sputnik. 16h45: Le Conseil de l'Europe suspend la participation des représentants russes mais ne vote pas l'expulsion de la Russie. 17h00: La Serbie et la Géorgie ont annoncé qu'elles resteraient neutres dans le conflit. 17h30: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres parle d'une situation qui devient dramatique en Ukraine, entre les personnes quittant le pays et les civils chassés de chez eux par les bombardements. Cependant, sur le terrain, les observateurs rapportent une situation plus contrastée: en particulier, une partie de la population apparaît indifférente à ce qui se passe et attendre le dénouement pour se rallier au vainqueur.
  • 4. 4 17h45: Après avoir été mis sous pression toute la journée par les médias, François Fillon, une fois de plus, ne tient pas le choc, et démissionne de ses mandats d'administrateur dans des entreprises russes. 18h00: tandis que la Pologne et la Finlande souhaitent que RT arrête de diffuser, la Russie limite l'usage de Facebook. Et Twitter envisage de censurer les "récits alternatifs" sur la guerre en Ukraine. 18h30: Le président ukrainien Zelensky assure être toujours à Kiev malgré les rumeurs insistantes sur son départ. 19h00: Jens Stoltenberg affirme, sous prétexte que la Russie veut un retour à la situation de 1997, que les objectifs de la Russie "ne se limitent pas à l'Ukraine". "Il n'y a pas de sécurité en Europe sans un lien transatlantique fort". Il annonce l'augmentation du soutien à l'Ukraine. Et il annonce que l'OTAN soutiendra plus particulièrement si nécessaire le Bosnie-Herzégovine, la Moldavie et la Géorgie. 19h30: Joe Biden s'est entretenu avec Vladimir Zelensky pour le dissuader de négocier "sous la pression". 19h45: la Tour Eiffel illuminée aux couleurs de l'Ukraine. Mais au fait qui prend des décisions de ce genre? 21h: Il se confirme que l'économie allemande va souffrir du conflit: la semaine du 28 février, la production des usines Volkswagen à Zwickau et Dresde sera interrompue du fait de l'arrêt des usines fournisseuses de composantes en Ukraine. 22h: Bilan de la situation militaire:
  • 5. 5 La carte ci-dessus permet de bien comprendre comment s'y prennent les Russes. Les zones en rouge sont contrôlées par l'armée russe. Les zones en orange sont celles en train de passer sous contrôle de l'armée russe. Les territoires en-deçà des lignes rouges sont ceux ou des combats ont lieu entre l'armée russe et l'armée ukrainienne. On répète que l'armée russe avait attendu plus de redditions rapides ou de ralliements d'unités ukrainiennes - comme cela s'était passé en 2014 en Crimée. En fait, l'armée ukrainienne est sur le pied de guerre depuis 2014; quand elle n'est pas mise sous pression par les unités paramilitaires à mentalité fasciste, elles sont satisfaites de la promesse de Zelensky d'augmenter les soldes d'un tiers...d'ici Pâques. N.B. Je n’utilise pas le terme de « fasciste » à la légère. On se reportera à un rapport écrit pour le gouvernement français datant de 2016. Mais je peux parler aussi de mon expérience de terrain. Les héritiers de Bandera – allié du Reich hitlérien – et les nostalgiques de la Waffen SS pullulent en Ukraine. Le plan russe initial semble avoir été: frappes aériennes ciblées et multiples pour détruire l'infrastructure et la logistique de l'armée ukrainienne puis progression terrestre à partir de points d'appuis (Crimée, républiques du Donbass, territoire biélorusse) pour avancer rapidement sur des points stratégiques ; mais on ne peut pas dire si l’Etat-major russe comptait sur un ralliement rapide de la plupart des unités ukrainiennes. En fait, les troupes ukrainiennes ne se rendent pas aussi vite que prévu, même si elles subissent des pertes importantes. Il y a eu des destructions de matériel russe, après vérification:par exemple à Bucha, banlieue nord-ouest de Kiev, un convoi russe a perdu 10% de ses hommes. Et puis les Russes ne touchent pas, pour l'instant les communications, pour que la population se désolidarise de l'armée. Du coup, les frappes aériennes ont repris l'après-midi et la soirée du 25 février sur Starokonstantinov (pour détruire des drones achetés à la Turquie) sur Jytomir (pour éviter envoi de renforts à Kiev), Nikolaïev (pour détruire les dépôts de carburant de l'armée), Kharkov (là aussi dépôts de carburant). les combats se sont intensifiés autour de Mélitopol, près de la mer d'Azov. L'armée russe semble à l'heure qu'il est avoir concentré plus de moyens à Kiev, dans l'espoir d'importer la décision demain 26 février. En conséquence de quoi, des unités de l'armée ukrainienne seraient ramenées du Donbass vers Kiev. On voit se répandre l'idée que ce serait plus dur que prévu pour les Russes. En fait, au-delà du fait que les redditions sont peu nombreuses, c'est le gouvernement russe qui a choisi les modalités de l'opération - et en particulier le risque d'une avancée lente comme on cherche à minimiser les pertes parmi les civils. On peut supposer que Vladimir Poutine décidera de faire monter en puissance l'armée pour éviter la prolongation des hostilités.
  • 6. 6 Samedi 26 février 2022 – Jour 3 Au troisième jour de guerre, la propagande bat son plein. Pour l'instant, les Ukrainiens ont eu l'avantage. Et il se répand en Occident une vision héroïque de Vladimir Zelensky et de l'armée ukrainienne. Mais les Russes ont commencé à riposter. Ce n'est pas un hasard que la présence de Zelensky dans les Pandora Papers ait été rappelée à l'opinion ce matin 26 février. De même, alors que les Ukrainiens parlaient du combat héroïque des 13 défenseurs de l'Ile aux Serpents qui avaient été tués jusqu'au dernier, la Russie a montré des images des prisonniers qui s'étaient rendus. L'Occident a intérêt à une guerre longue, où le président russe s'enliserait. Ce dernier a pour l'instant testé la possibilité d’une démoralisation rapide de l’armée ukrainienne. Mais il sait que l’Ukraine n’est pas la Crimée de 2014. L’armée russe avance en visant pour l’instant uniquement des objectifs militaires. Il faut préserver l’avenir avec la population ukrainienne, quel que soit le mode de contrôle de l’Ukraine que la Russie mettra en place. A vrai dire, on entend beaucoup d’avis mais personne ne sait l’objectif réel de Vladimir Poutine. 5h00: La bataille de Kiev s'est poursuivie cette nuit. L'avancée russe semble suffisamment inquiétante pour que les agents américains sur place aient reçu l'autorisation d'emmener le président Zelensky à Lviv. Les Américains expliquent à Zelensky qu'il sera tué par une frappe russe. Des sources journalistiques russes expliquent que le but de Poutine est plutôt de le capturer vivant pour qu'il appelle les troupes ukrainiennes à cesser le combat. On peut imaginer aussi un scénario où les milices fascistes ukrainiennes l'assassinent au moment où il voudrait ordonner un cessez-le-feu. 06h: Les Américains affirment sans donner de preuves que deux avions de transport russes ont été abattus. 07h: l'armée russe a repris ses tirs contre les aéroports militaires. Tout le territoire ukrainien est concerné jusqu'à Ternopil à l'ouest. 08h: le président ukrainien explique que son pays "ne déposera pas les armes" maintenant que l'armée ukrainienne a "cassé le plan de la Russie". Visiblement, après un moment de panique hier, Zelensky a été non seulement repris en main par les Américains. Mais il a compris qu'il est en train d'acquérir une réputation de héros sur la scène occidentale. Tentant pour un ancien acteur de se couler dans le rôle. 08h15: le mInistre de la Défense russe affirme que 83 sites militaires ukrainiens ont été détruits; huit navires de guerre ukrainiens ont été détruits.
  • 7. 7 09h00: Dimitri Medvedev, ancien premier ministre, président et aujourd'hui président du conseil national de sécurité russe, indique que les sanctions occidentales ne détourneront pas la Russie d'aller au bout de l'opération en cours. 09h00: Emmanuel Macron explique que cette guerre va durer. Il espère sans doute au moins jusqu'au 24 avril, non? 09h00: La distribution d'armes "à la population" à Kiev a conduit depuis hier à de nombreux pillages par des délinquants. Selon certaines sources, il règne une situation de chaos dans des quartiers de la ville. Il y a là un danger pour les Russes car les images de chaos leur seront attribuées. Les <Ukrainiens ont commencé une distribution d'armes à Odessa. L'armée ukrainienne dispose de suffisamment d'armes livrées par les Occidentaux pour infliger des dégâts à l'armée russe. Le but est d'essayer de faire durer le conflit. L'armée ukrainienne fait sauter des ponts pour ralentir l'avancée des unités russes. Surtout, on remarque que les Ukrainiens, se sachant en position d'infériorité militaire, s'installent au coeur des villes, avec des armes anti-aériennes légères. L'objectif est d'obliger les Russes à porter le combat dans les villes (Kiev, Severodonetsk) pour qu'il y ait des pertes parmi les civils. La propagande kievienne marche à plein: un tir ukrainien de SAM a endommagé un immeuble à Kiev ce matin. Il a été aussitôt attribué aux Russes. Un autre aspect à prendre en compte dans la guerre de propagande qui s'est mise en place, c'est la présence d'unités tchétchènes du côté russe. Evidemment le commandement de l'armée russe préfère - vu le nombre de mariages mixtes entre Russes et Ukrainiens - ne pas mettre des troupes russes seulement sur les points durs du conflits (en particulier à Kiev). Mais l'image des "Tchétchènes" va être utilisée contre l'armée russe. (Alors même qu'il y a des Tchétchènes anti-russes du côté ukrainien et - ce serait un sujet à traiter en soi - d'autre combattants des guérillas islamistes). 11h00: Kharkov, qui est un bastion de l'armée ukrainienne, semble à portée de l'armée russe. De même, les Russes semblent bien installés à Mélitopol en vue de prendre Zaporozhye. 12h00: L’armée ukrainienne affirme sans aucune preuve avoir détruit 14 avions, 8 hélicoptères, 102 chars, 536 véhicules blindés et 15 systèmes d’artillerie russes et tué 3 500 soldats. Il y a certainement eu des dégâts de matériel et des pertes russes. Les Russes avaient peut-être imaginé un scénario plus facile - comme en Crimée en 2014, où les troupes ukrainiennes avaient rapidement déposé les armes. En tout cas, les troupes ukrainiennes résistent fièrement quand elles le peuvent. Et elles attaquent les territoires du Donbass à l'artillerie. Certains observateurs russes font valoir que l'armée ukrainienne a été armée et entraînée depuis huit ans par les Américains. Cependant, il faut se méfier du discours
  • 8. 8 ambiant, en Occident, sur Vladimir Poutine, expliquant qu'il a "raté son coup". On en est seulement au troisième jour du conflit. Et l'on comprend que c'est justement au renforcement constant de l'outil militaire ukrainien - armé massivement, encore en ce moment, par les Occidentaux, que le président russe a voulu mettre fin. Selon une source, les ambassadeurs ukrainiens à travers le monde ont pour instruction de "faire leurs courses" pour rapporter des armes en Ukraine. Dernier élément d'analyse à la mi-journée. Pour ceux qui trouvent que l'armée russe avance lentement, on rappellera simplement que l'Ukraine est un pays d'un peu plus de 600 000 km², c'est-à-dire plus grand que la France métropolitaine et ses 550 000 km². Le réseau routier a été modernisé depuis les années 1990 mais il est déficient, une fois sorti des principaux axes. Et les Russes n'ont pour l'instant que des véhicules légers, y compris en blindés sur le terrain; et ils ont privilégié le recours aux avions de transport et à l'hélicoptère.
  • 9. 9
  • 10. 10 Samedi 26 février – Jour 3 - après-midi et soir 13h00: selon M; Volodine, président de la Douma, le président Zelensky n'est plus à Kiev . L'homme politique russe dit tenir cela de députés de la Rada ukrainienne qui voulaient rencontrer Zelensky à Kiev hier 25 février et ont été invités à Lviv. Cette information n'a pas été reprise, évidemment, par les médias occidentaux. Cela entacherait le portrait de héros qu'on veut dresser de lui. En tout cas, il n'est pas impossible que les vidéos du Président aient été tournées à l'avance ou devant un décor. Le très sérieux M.K. Bhadrakumar , dipplomate indien expérimenté (et dont je recommande la lecture régulière pour arriver à un niveau d’information convenable) reprend la nouvelle, signe qu'il la juge probable. 13h00: les combats pour Marioupol ont commencé. Les Russes ont conquis l'aéroport de Berdyansk (entre Mélitopol et Marioupol). 14h00: Les pays européens sont pris de folie et envoient des armes à l'Ukraine au lieu de travailler à la désescalade du conflit. La Pologne n'est plus seule, elle qui a envoyé dans les dernières semaines des munitions en grand nombre La République tchèque annonce envoyer 4000 obus et les Pays-Bas 200 missiles Stinger. La Belgique va livrer 2000 mitrailleuses et 3800 tonnes de carburant 14h00: On apprend que l'ambassade des Etats-Unis en Ukraine a effacé de son site internet des liens avec des recherches sur les armes biologiques menées sur le territoire ukrainien. 14h30: Les nouvelles affluent qui font état de violences, pillages, tentatives de lynchage de personnes considérées comme pro-russes dans les zones dominées par l'armée ukrainienne. 15h00: le président polonais propose que l'UE devienne membre de l'UE avec effet immédiat. C'est bien entendu une proposition très dangereuse puisque, de fait, cela rapprocherait l'Ukraine d'une entrée de facto dans l'OTAN. 15h00: Le commandement de l'armée russe fait savoir que la campagne va s'intensifier puisque l'Ukraine refuse la négociation malgré les espoirs nés le 25 février dans la matinée. 15h30: Des fusillades ont éclaté à Odessa où des armes avaient été distribuées comme à Kiev. L'Etat ukrainien perd de plus en plus le "monopole de la violence". 16h00: l'ambassadeur de Chine à Moscou juge que les "USA sont le plus grand danger pour le monde".
  • 11. 11 16h30: les troupes russes ont déblayé le canal de Crimée du Nord. 17h00: des informations concordantes montrent que Kiev est progressivement encerclée par des unités venues du nord, de l'est et du sud. Carte au 26 février à 17h: 18h00: La Turquie a confirmé, contrairement aux affirmations de Zelensky, qu'elle n'empêchait pas les navires russes de franchir les Détroits. 19h00: La Lettonie envoie du fret militaire et de l'aide médicale à Kiev. 20h00: l'Allemagne annonce qu'elle va livrer des armes à l'Ukraine: 400 lance- roquettes anti-char. Berlin va donc fournir en armes un pays où les combattants nostalgiques de la Waffen SS abondent ! 21h: Un entretien téléphonique de plus d'une heure a eu lieu entre Emmanuel Macron et le président biélorusse Loukachenko.
  • 12. 12 23h00: Sous pression américaine, les pays européens se rallient les uns après les autres à une exclusion de la Russie de la plateforme Swift. De même ils ferment leur espace aérien aux avions russes; tandis que l'espace aérien russe leur est fermé. 23h30: Le Conseil de défense français ne s'est pas contenté de confirmer la livraison accrue d'armes à l'Ukraine; ni le ralliement à l'exclusion de la Russie de Swift: il a aussi laissé entrevoir la possibilité de censurer ou bloquer la diffusion de médias jugés comme pro-russes.
  • 13. 13 Dimanche 27 février – Jour 4 – Bilan en début de soirée Ce quatrième jour de guerre révèle qu'il y a en fait deux conflits: une guerre entre l'Ukraine et la Russie, sur le terrain. Et un affrontement stratégique de plus en plus étendu entre l'Occident et la Russie. La "mondialisation heureuse" aura donc débouché sur un conflit global, où l'Occident emploie tous les moyens pour essayer de sauver une suprématie de plus en plus contestée: la guerre menée contre la Russie consiste bien entendu à livrer des armes à l'Ukraine. Mais aussi à tenter de l'asphyxier financièrement, imposer une censure de l'information etc...L'Occident a sans doute présumé de ses forces et – comme Napoléon il y a 110 ans ou comme le IIIè Reich il y a 80 ans, sous-estimé les forces de son adversaire. L'économie européenne va ressortir brisée de son alliance à courte vue avec le projet américain d'une transformation de l'OTAN en alliance globale dirigée contre la Russie et la Chine. Et puis une partie du monde ne suivra pas les Américains, à commencer par la Turquie et l'Inde. Du point de vue français, la nouvelle la plus terrible du jour est l'annonce du chancelier allemand d'un réarmement massif de son pays. C'est la fin du pacte européen de 1950 dans lequel l'Allemagne, ayant tiré les leçons du nazisme, se mettait au service de la paix. Aujourd'hui l'Allemagne est à nouveau une puissance belliciste. La France devra en tirer les conséquences, à commencer par la fin du traité d'Aix-la-Chapelle et le renoncement à la "défense européenne". 7h00: L'armée russe affirme avoir détruit 800 objectifs d'infrastructures militaires ukrainiennes et confirme la prise de Mélitopol 8h00: la presse américaine est indignée parce qu'elle découvre, avec quatre jours de retard, que l'ambassade de Chine à Moscou a mis sur son site une liste des pays bombardés par les Etats-Unis depuis 1945 en parlant ironiquement de "tour du monde des démocraties". 9h00: les forces spéciales russes (spetsnaz) affrontent des bataillons fascistes placés à Kharkov par le gouvernement ukrainien dans l'espoir de retarder l'avancée russe. Nouvelles de l'ensemble du Front: on constate que l'avancée de l'armée russe au nord de la Crimée, autour de Kharkov et autour de Kiev oblige des régiments ukrainiens à se replier; du coup les troupes des républiques
  • 14. 14 sécessionnistes avancent dans la conquête de l'ensemble de leur "territoire administratif" (dans l'Ukraine d'avant 2013). 10h00: Une délégation russe arrive en Biélorussie à Gomel pour d'éventuels pourparlers de paix avec les Ukrainiens. 10h00: Sources de journalistes russes de terrain, indépendants, compilées par le canal Telegram "Actualités mondiales et françaises": "La défense près de Gostomel (banlieue nord-ouest de Kiev) est percée en direction de Kiev. Kharkov. La défense ennemie est également percée : à 7 heures du matin, heure locale, l'infanterie russe pénètre dans les limites de la ville. Dans le Donbass, l'offensive contre Marioupol se poursuit. Les forces alliées se sont retranchées sur la ligne Pavlopol - Pishchevik (nord-est de la ville). Quant à Severodonetsk au nord, il restait 8 km aux troupes LNR pour l'atteindre. Kherson. Les troupes ukrainiennes bombardent en permanence la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya. Aux abords de Sumy et de Tchernigov (nord du pays, nord-est Kiev), de grandes colonnes de matériel militaire russe ont été vues. A Rovenki en LNR, un dépôt pétrolier a explosé après avoir été touché par un Tochka-U ukrainien. (...) En Ukraine, ils ont annoncé la formation d'une légion étrangère." 10h30: Le conflit en Ukraine pourrait durer « plusieurs années », selon le chef de la diplomatie britannique, Elisabeth Truss 11h35: Plus de mille soldats ukrainiens se sont rendus à Kharkov 12h00: Nouveau point "Actualités mondiales et françaises" qui nous plonge au coeur de la bataille de Kharkov: -" L'offensive terrestre à Kharkov se développe et vise le centre de la ville, les combats de rues sont très durs, une colonne d'infanterie Russe sur voiture blindée Tigr est détruite lors d'une embuscade kiévienne, mais les soldats Russes s'échappent, sauf 1 qui est fait prisonnier par les kiéviens. La manœuvre consiste peut-être à prendre ensuite en sandwich les parties nord-est et nord-ouest de la ville. - Les kiéviens se mettent à frapper aux lanceurs de roquettes multiples le centre de Kharkov depuis des positions au sud-ouest-ouest de la ville. - Une station service au sud de Kharkov devient un atelier de fabrication de cocktails Molotov pour les Kiéviens. - Offensive Russe depuis le sud, les troupes se trouvent au nord-est-est de Zaporozhye, étant parties du nord de Tokmok, pris hier ! (...) - Les forces Russes étendent leur contrôle sur la région au nord-ouest de Kiev. - Dans le secteur de Kherson, nord-ouest Crimée, des débris d'avion ukrainiens au sol témoignent de l'usage de la DCA Russe au début du conflit - Panne de courant à Marioupol (sud, attaqué par DNR à l'Est et au Nord et par la Russie à l'ouest. Il n'y a pas de sud : c'est la mer d'Azov )
  • 15. 15 - Les kiéviens poursuivent la destruction des ponts dans les banlieues ouest de Kiev - Des azerbaïdjanais rejoignent les rangs des kiéviens - Combats à proximité de Slaviansk et Kramatorsk, les LDNR se rapprochent des villes historiques où les premiers combats acharnés ont eu lieu au printemps 2014, avant qu'elles aient dû se replier sur Lougansk et Donetsk pour éviter un encerclement" 13h00: Le nombre de personnes fuyant l'Ukraine vers les pays limitrophes est supérieur à 350 000. Cela ne témoigne pas vraiment d'une nation unanime à défendre le régime kiévien. 13h30: Poutine a mis les forces nucléaires russes en alerte maximale: "Les pays occidentaux ne prennent pas seulement des mesures inamicales contre notre pays
  • 16. 16 dans le domaine économique. Je parle des sanctions illégitimes que tout le monde connaît. Cependant, les hauts responsables des principaux pays de l'OTAN font également des déclarations agressives contre notre pays". La Biélorussie est solidaire de la Russie: Loukachenko n'a apparemment pas été impressionné par sa conversation avec Emmanuel Macron et il a fait savoir ce matin que que la Russie serait autorisée à déployer des armes nucléaires en Biélorussie si la Pologne et les Etats Baltes servaient au déploiement d'armes similaires de l'OTAN 14h: C'est un tremblement de terre en Europe et la fin du pacte européen de 1950. L'Allemagne annonce, par la bouche du Chancelier Scholz parlant devant le Bundestag, 100 milliards d'investissements extraordinaires dans le budget de la défense. Ainsi, à l'occasion d'une guerre avec la Russie, l'esprit de puissance allemand renaît. La France ne devrait pas suivre l'Allemagne dans la folie qui consiste à livrer des armes à un gouvernement ukrainien à qui des nostalgiques de l'alliance avec la Wehrmacht mettent un pistolet dans le dos. La France n'a pas d'autre choix que de revenir à une politique d'indépendance et de dissuasion renforcée au service de la paix et de l'équilibre des puissances. Point sur les opérations militaires en début d'après-midi: - Les durs combats se poursuivent sur Kharkov et des combats plus légers se poursuivent à l'ouest de Kiev et dans les banlieues ouest de la capitale. - La Russie étend son contrôle à une trentaine de Km à l'ouest et au nord-ouest des entrées de Kiev. - Les forces Russes venant de Crimée se mettent en position sur les arrières de Marioupol (en arrivant depuis l'ouest) qui est déjà attaquée par l'Est et le nord-est (quasiment par le nord également) par les troupes de DNR. (Sud-est Ukraine.) - La base navale que l'Angleterre finançait à Berdyansk (ouest de Marioupol, mer d'Azov) est sous contrôle Russe. La responsabilité de la Grande-Bretagne dans le déclenchement du conflit est très lourde. Il s’agit d’une nouvelle « guerre de Crimée ». Et un état de choses à partir des témoignages de terrain: "- Toujours des scènes de pillages et de meurtres un peu partout dans le pays, sur fond de distribution d'armes à la population. - A Kiev, la folie continue, des listes de véhicules civils à attaquer au cocktail Molotov circulent, pour "suspicion d'agent Russe" - Kharkov : des commerçants (…), donnent de la nourriture gratuitement aux troupes Russes en les accueillant chaleureusement. - Des citoyens ukrainiens pro-russes enlèvent les mines AT (antichars) posées sur la route, bloquant l'accès d'un pont à Berdyansk." 15h: Kiev veut maintenant négocier à Pripyat, en Ukraine à la frontière Biélorusse
  • 17. 17 17h: on sort de plusieurs heures de psychodrames au cours desquelles M. Durov, fondateur de Telegram, mis sous pression par les Occidentaux, a annoncé vouloir fermer Telegram en Russie et en Ukraine puis a renoncé. 17h30: La folie continue. L’Union européenne va financer l’achat et la livraison d’armes à l’Ukraine et fermer tout son espace aérien à la Russie 18h00: Le ministère russe de la Défense a déclaré que les forces russes avaient frappé 1 067 sites militaires ukrainiens depuis le début de « l’opération spéciale » en Ukraine, admettant pour la première fois que des militaires russes ont été tués et blessés au combat
  • 18. 18 28 février 2022 – Jour 5 - bilan à la mi-journée. 06h00: Les stratèges en chambre et tous les va-t-en-guerre de salon vont découvrir ce que veut dire "Nous sommes en guerre!". Ni la guerre entre les Ukrainiens et les Russes ni le conflit stratégique global ne se sont arrêtés parce que Jean Castex était allé dormir. La nuit a été riche en événements: + Le président Bolsonaro (Brésil) a fait savoir que son pays restait neutre. +La Biélorussie a confirmé l'accueil permanent d'armes nucléaires et de troupes russes sur son sol. +L'Arabie saoudite a confirmé son accord pétrolier avec la Russie. C'est forcément avec l'accord des USA qui ne veulent pas voir les prix monter à la pompe cette année de mid-terms. +Le rouble a chuté de 25% + La Commission Européenne a confirmé que l'Ukraine pouvait devenir membre. + Le ministère russe de la Défense a déclaré que les forces russes avaient pris le contrôle des villes ukrainiennes de Berdyansk et Enerhodar. 07h00: point sur la situation militaire avec Actualités internationales et françaises: On peut faire un bilan plus précis de ce qui s'est passé hier: + Bataille de Kiev: "Dans la direction de Kiev, de violents combats se sont déroulés pour Irpin (banlieue nord-ouest-ouest). Les forces armées ukrainiennes ont réussi à repousser les forces armées russes de 2 Km jusqu'à Bucha. L'accès à la ville du côté ouest est complètement bloqué par l'armée Russe". + Bataille de Kharkov: "Une tentative a été faite pour prendre d'assaut la zone de Kharkov dans la matinée et les combats se sont poursuivis jusqu'à midi. Il n'a pas été possible de prendre pied au centre. Dans la soirée, le chef de l'administration régionale de Kharkov a appelé à négocier avec la Russie. Parmi les unités de défense territoriale, les commandants du bataillon nationaliste « Azov » incitent à la russophobie. Des ATGM (missile anti-chars) et des MANPADS (missiles anti-aériens pour
  • 19. 19 soldats, guidage thermique, portée 5-7 mille mètres), ont été amenés dans la ville. Les combats ont repris vers minuit. Les riverains signalent une autre offensive, des explosions et le début du nettoyage de la ville par les Forces armées Russes. Kupyansk (est/sud-est de Kharkov, à mi-chemin de Severodonetsk) a été occupée sans combat en accord avec l'administration locale". + Kherson: "Dans la direction de Kherson, le commandement du groupe Russe révise sa tactique : une frappe massive de roquettes-multiples est infligée aux positions des Forces armées ukrainiennes au nord du Dniepr. Des concentrations de troupes kiéviennes, des casernes et des positions de tir sur toute la ligne de contact du secteur sont détruites. A Kherson et Nikolaev, les quartiers administratifs et de l'Etat sont barricadés". + Marioupol: "Un chaudron a été formé dans la direction de Marioupol. Toute la journée, il y a eu une préparation d'artillerie sur les positions des Forces armées ukrainiennes et des bataillons nationalistes. Le soir, les forces de la République de Donetsk ont attaqué Volnovakha par le sud et Marioupol par le nord, l'ouest et l'est. Dans l'après-midi, des renforts Kiéviens ont été envoyés dans la ville par des hélicoptères de transport. Les combats se poursuivent pour Volnovakha cette nuit. Les forces armées ukrainiennes se sont retirées, puis ont de nouveau occupé la ville. Des explosions ont eu lieu à Marioupol. Dans l'après-midi, des pillards ont pillé la cathédrale orthodoxe de Marioupol" + Ailleurs: "Dans les régions de Sumy, de Tchernigov et de Zaporozhye, il y a de petits mouvements Russes et une accumulation de forces. La République de Lougansk se prépare à prendre d'assaut Severodonetsk."
  • 20. 20 9h00 - L'Australie annonce qu'elle va aider l'Ukraine par des livraisons d'armes. Ne pas oublier que l'un des objectifs américains en déclenchant une nouvelle phase de la crise ukrainienne à l'automne 2021 était de faire avancer la "globalisation" de l'OTAN. L'espoir américain est de fusionner l'OTAN et le QUAD. Cela risque cependant d'être compliqué car l'Inde ne voudra pas s'opposer frontalement à la Russie; et, même s'il fait actuellement des déclarations hostiles à la Russie, le Japon continue à avoir besoin d'elle en cas d'affrontement avec la Chine. En revanche, l'affaire de l'annulation de la commande des sous-marins français a montré la disposition australienne à un alignement total sur les Etats-Unis. 09h30: La délégation ukrainienne est arrivée à la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie, dans la région de Gomel, pour participer aux pourparlers avec les représentants de la Fédération de Russie. Les discussions sont prévues à partir de 10h30. A noter que la délégation kiévienne a été transportée en hélicoptère
  • 21. 21 biélorusse. Cela contredit totalement l'image qu'on se fait en Occident d'un gouvernement ukrainien qui maîtriserait la situation! 9h30: La Banque Centrale russe a relevé son taux directeur de 9 à 20% 10h30: les prix du gaz ont monté de 35% en Europe. La présidente de la Commission européenne expliquait hier soir qu'évidemment l'UE allait payer un prix du fait de ces sanctions. Madame von der Leyen voulait dire que les catégories les plus fragilisées en Europe allaient être victimes de l'inflation et de la hausse des prix de l'énergie. Que des dizaines de milliers d'entreprise vont faire faillite. Elle-même et la classe dirigeante européenne ne courent pas grand risque. Fin de matinée: Les combats ne sont pas officiellement suspendus mais, comme il y a deux jours, la Russie laisse une chance à la négociation. On peut estimer qu'il n'y aura pas de lancement d'une offensive sur Kiev avant de voir comment les négociations tournent. Pendant ce temps, l'armée ukrainienne essaie de consolider ses positions. On peut synthétiser à son propos de la manière suivante. + l'armée ukrainienne se vante d'avoir infligé d'énormes pertes en matériel et en hommes à la Russie mais apporte peu de preuves. + La population à l'ouest de Kiev continue de chercher à quitter le pays. Il n'y a pas du tout de soulèvement national ukrainien. En revanche, il y a dans de nombreuses villes un système de terreur. Et c'est un motif de quitter le pays, autant que la crainte de l'armée russe. Les réfugiés se comptent par centaines de miliers. Et l'Union Européenne dramatise en annonçant "jusqu'à 7 millions". Au passage, l'UE ne se rend pas compte qu'elle avoue elle-même, en anticipant de tels chiffres, qu'il n'y a pas de cohésion nationale face à l'attaque russe. +C'est pour cela que Zelensky a fait appel à une "légion étrangère" et a libéré un certain nombre de prisonniers, délinquants ou éléments fascistes. S'il on ajoute le banditisme déclenché par les distributions d'armes, le régime de Zelensky fait aboutir l'évolution commencée en 2014. "La révolution de la Dignité" finit dans le chaos. + Ce qui est certain, c'est que le renseignement américain est pleinement au service de l'armée ukrainienne. C'est ce qui explique que du matériel russe puisse être détruit régulièrement; ou que certaines unités russes ne bénéficient pas d'effet de surprise. En revanche, l'offensive de l'armée russe n'a pas laissé le temps de former l'armée ukrainienne aux armements - par exemple aux batteries antiaériennes - livrés depuis plusieurs semaines par des pays de l'OTAN. Et puis, ne l’oublions pas, l’aviation ukrainienne a été mise hors service dès le début de la guerre. Les Russes sont donc en position de force. La victoire est une question de temps.
  • 22. 22 14h00 : La Russie limite les vols de compagnies de 36 pays. 14h00 : Zelensky demande toujours le retrait de toutes les troupes russes du territoire ukrainien, y compris le Donbass et la Crimée. 15h00 : La Maison Blanche détaille les sanctions contre la Russie. Certaines transactions énergétiques russes restent autorisées jusqu’au 24 juin. 15h30 : La Suisse ferme son espace aérien aux vols russes.
  • 23. 23 Dimanche 27 février – Jour 4 – bilan de la soirée 18h00: la Turquie déclare appliquer la Convention de Montreux. Ne pourront franchir les Détroits que les navires retournant à leur base. 18h30: Les Européens seraient-ils les dindons de la farce - par leur propre faute ? Quand on regarde les sanctions imposées par les Etats-Unis à la Russie, le pétrole n'est pas concerné de manière à ne pas faire monter les prix du carburant à la pompe pour les Etats-Unis. 19h00: l' Union Européenne devient chaque jour un peu plus une technocratie liberticide: RT et Sputnik seront censurés dans l'ensemble de l'UE. 19h45: le maire de Kiev annonce que la ville est encerclée par les troupes russes puis il rétracte ses propres déclarations comme des "mensonges russes" quelques minutes plus tard. 20h: point militaire: "- Marioupol et Volnovakha (à mi-chemin vers Donetsk) sont encerclées -- Des missiles de croisière tirés depuis la Biélorussie ont frappé une nouvelle fois un aérodrome, zone de Jytomyr (ouest de Kiev) - 4 hélicoptères Russes font des rotations au nord-est de Kherson (nord-ouest Crimée) en attaquant au sol pour harceler de l'infanterie ennemie." 21h. Nouveau point militaire: - Des colonnes immenses, dont des Tchétchènes, attendent depuis plusieurs jours dans les forêts du nord du pays (régions de Tchernigov, Sumy à l'Est du Dniepr et Tchernobyl à l'ouest du Dniepr). Les tchétchènes sont moins disciplinés et se filment... Un problème connu. - Frappes de l'aviation Russe sur un casernement kiévien, Tchernigov (nord-est Kiev) - L'artillerie (lanceurs de roquettes multiples) kiévienne se fait détruire par tir de contre-batterie Russe à Marioupol - Les forces Russes réalisent un tir de roquettes-multiples au nord-est de Kherson, depuis la rive Est du Dniepr sur l'autre rive, ce qui montre que la tête de pont n'a pas été fortement élargie. - Le banditisme, le crime, la folie, le harcèlement... se répandent toujours plus, à Kiev, dans les zones kiéviennes de Kharkov, à Odessa, à Lvov etc. - A Tcherkassy (centre Ukraine), quelqu'un a tiré au hasard un ATGM NLAW
  • 24. 24 livré par l'Angleterre les dernières semaines (missile guidé anti-char). Le missile a explosé dans un lampadaire ou un câble électrique et a endommagé un garage" 22h: Nouveau point militaire. On ne saurait trop remercier le rédacteur du canal Telegram "Actualités mondiales et françaises" pour l'énorme travail de compilation de sources russes qu'il fait. Ses sources sont sur le terrain et ne sont pas au service de l'armée russe. Le canal ne cache pas les pertes russes, qu'il estime à plusieurs centaines depuis le début de l'offensive. "- Kharkov, le maire veut négocier la reddition de la ville pour éviter les dégâts et les victimes. Précédemment, il avait demandé à la population de se cacher dans le métro.(...) - Nouveau tir de missile de croisière sur un aérodrome près de Zaporozhye, sud-est Ukraine, sur le Dniepr. Cela donne l'impression que la Russie fait un usage économique de ses missiles de croisière, depuis le début, et surveille les bases aériennes. Dès qu'une activité de combat est détectée (avions déplacés sur la BA par exemple), une nouvelle frappe précise est lancée. Par exemple, les USA ont tiré une cinquantaine de missiles sur la BA de Shayrat en Syrie, qui n'ont pas tous été d'une grande précision, et qui n'ont pas touché tous les avions stationnés dans "l'herbe" (ou le sable disons). Quelques heures plus tard, ces avions sont repartis sur une autre BA. Ici, la Russie tire 1 à 3 missiles sur chaque aérodrome, sur les concentrations d'avion au sol, dépôts de carburant et de rares hangars, puis elle surveille l'activité et en tire de nouveaux au besoin. Les troupes au sol sont accompagnées de DCA de moyenne portée, il y a une surveillance de radar S-400 tout autour du pays (plusieurs centaines de Km de détection), des avions-radars, de la chasse aérienne... Il n'est pas utile de tirer 10 fois plus de missiles pour un résultat tel que les USA ont obtenu à Shayrat. - (...) la progression Russe vers Kiev n'a pas été tentée aujourd'hui, les troupes attendent à l'ouest et ont légèrement étendu leur contrôle à 30 Km de la ville. De même à l'Est de Kiev, aucune tentative de progrès dans les régions de Tchernigov - Sumy. La Russie attend quelque chose, les troupes s'accumulent sans bouger sérieusement, depuis plusieurs jours. Observez qu'on constate la même chose sur Kherson au nord-ouest de la Crimée et même au nord-est de la Crimée : Zaporozhye n'a pas été sérieusement attaquée, bien que les troupes Russes soient à proximité. Simples reconnaissances offensives, puis attente dès qu'il y a une résistance". Ce dernier point détaillé est intéressant: après avoir écrit, depuis vendredi, que l'armée russe avait été surprise par la résistance rencontrée et que la stratégie était mal ajustée, le rédacteur voit se dégager une ligne directrice. L'armée russe a bien suspendu son avancée vendredi 25 à midi, durant 24h, pour laisser une chance aux négociations. Puis elle a repris sa marche. Il semblerait donc que là on ait affaire à une nouvelle phase "attentiste" - pour accumuler suffisamment de forces et lancer des offensives efficaces au cas où les pourparlers ne serviraient qu'à gagner du temps du côté ukrainien. Pour l'avoir observé depuis plus de vingt ans, Vladimir Poutine a plus le tempérament d'un Turenne que d'un Bonaparte en termes de définition et de
  • 25. 25 mise en œuvre de la stratégie. La carte des avancées russes ce soir montre une vraie consolidation des positions: Comparez la carte du 26 février établie par Military Advisor sur Twitter: Et celle d'aujourd'hui 27 février:
  • 26. 26 L'armée russe avance méthodiquement. Evidemment Vladimir Poutine ne peut pas se permettre une guerre longue. Mais on n'en est qu'à quatre jours de guerre! Il n'y a que dans les jeux vidéos que l'on vainc l'ennemi en quelques heures. 23h00: Les pourparlers entre Ukrainiens et Russes en Biélorussie, dans la région de Gomel demain 28 février sont confirmés.
  • 27. 27 Lundi 28 février –Jour 5 – Bilan de midi à minuit. 12h00: les vols et pillages atteignent de telles dimensions dans certaines villes d'Ukraine que des maires autorisent la police à faire usage de leurs armes sans sommation. C'est, rappelons-le, une suite directe de la distribution d'armes dans plusieurs villes d'Ukraine vendredi et samedi. 14h00 : La Russie limite les vols de compagnies de 36 pays. 14h00 : Zelensky demande toujours le retrait de toutes les troupes russes du territoire ukrainien, y compris le Donbass et la Crimée. 14h00: Le ministre britannique des Affaires étrangères vise-t-elle un oscar dans un remake du Docteur Folamour? Elle multiplie les déclarations incendiaires, suggérant par exemple aux Britanniques d'aller se battre en Ukraine; S'exprimant sur Sky News dimanche 27 février, Madame Truss a déclaré que "si nous n'arrêtons pas Poutine en Ukraine, d'autres pays seront menacés : les Pays Baltes, la Pologne, la Moldavie, et cela pourrait se terminer par un conflit avec l'OTAN. Nous ne voulons pas en arriver là". Le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a expliqué en s'arrêtant juste avant de citer son nom, que c'était à cause de remarques incendiaires comme celles de Madame Truss que le Kremlin était obligé de mettre les forces armées en alerte nucléaire. "Des déclarations ont été faites par différents représentants à différents niveaux sur de possibles altercations, voire des collisions et des affrontements entre l'OTAN et la Russie", a déclaré Peskov aux journalistes. "Nous pensons que de telles déclarations sont absolument inacceptables. Je n'appellerai pas les auteurs de ces déclarations par leur nom, bien qu'il s'agisse du ministre britannique des Affaires étrangères" 15h00 : La Maison Blanche détaille les sanctions contre la Russie. Certaines transactions énergétiques russes restent autorisées jusqu’au 24 juin. 15h30 : La Suisse ferme son espace aérien aux vols russes et reprend à son compte les sanctions de l'UE après avoir été soumise à forte pression par les Etats-Unis. 16h00: le Saint-Siège offre officiellement sa médiation dans le conflit. 16h30: Les négociations entre la Russie et l'Ukraine auraient permis l'établissement d'un premier cadre de discussion sérieux. On n'en sait pas plus.
  • 28. 28 Comme il est peu probable que Zelensky ait eu gain de cause sur le retrait des troupes russes, cela veut dire que le gouvernement ukrainien a peu de marge de manœuvre pour négocier. 17h. ça y est, le compte-rendu russe: "Les négociateurs russes et ukrainiens ont trouvé certains points de contact à partir desquels des positions communes peuvent être élaborées, a déclaré à la presse Vladimir Medinsky, assistant spécial du président Poutine et chef de la délégation russe. "Les discussions avec la partie ukrainienne, qui ont duré environ 5 heures, viennent de s'achever. Nous avons discuté en détail de tous les points à l'ordre du jour et avons trouvé certains points communs sur lesquels nous prévoyons que des positions communes peuvent être trouvées", a déclaré le fonctionnaire. Il s'agit avant tout d'un accord sur la nécessité de poursuivre les pourparlers. "La prochaine réunion aura lieu dans les prochains jours à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Il y a un accord correspondant à ce sujet", a déclaré Medinsky. "D'ici là, chaque délégation - les dirigeants de chaque délégation se consulteront sur chacune des positions de négociation avec les dirigeants de leur pays respectif", a-t-il noté". 17h00: Zelensky, au lieu de se consacrer aux pourparlers, préfère faire savoir qu'il a demandé officiellement l'admission de l'Ukraine dans l'Union Européenne. 18h: A la demande du Président Zelensky, Emmanuel Macron s'est entretenu avec Vladimir Poutine. Le communiqué de l'Elysée explique: "Le Président de la République a réitéré la demande de la communauté internationale de cesser l'offensive russe contre l'Ukraine, et réaffirmé la nécessité de mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat. Alors que les discussions commencent entre les délégations russe et ukrainienne, le Président de la République a demandé à ce que soient respectés sur le terrain :  un arrêt de toutes les frappes et attaques contre les civils et lieux de résidence,  une préservation de toutes les infrastructures civiles,  une sécurisation des axes routiers, en particulier la route du sud de Kiev. Le Président Poutine a confirmé sa volonté de s’engager sur ces trois points. Le Président de la République a demandé le respect du droit international humanitaire et la protection des populations civiles comme de l'acheminement de l'aide, conformément à la résolution portée par la France au Conseil de sécurité des Nations Unies.
  • 29. 29 Le Président de la République a proposé au Président russe de rester en contact dans les jours qui viennent afin de prévenir l'aggravation de la situation. Le Président Poutine lui a donné son accord". La présentation est biaisée en partie puisque Vladimir Poutine a formulé on ne peut plus clairement les exigences russes. Elles nous sont rapportées par M. K. Bhadrakumar qui a ses sources à Moscou: " La conversation téléphonique de Macron et Poutine. Poutine a déclaré que la Russie était ouverte aux négociations avec les représentants de l'Ukraine et qu'il espérait que les pourparlers donneraient les résultats escomptés. Lorsque Macron a exprimé l'espoir d'une résolution rapide du conflit en Ukraine par le dialogue et les discussions avec Kiev...Poutine a déclaré qu'une telle résolution ne serait possible que si les intérêts légitimes de la Russie en matière de sécurité étaient pris en compte, tels que la reconnaissance de la souveraineté de la Russie sur la Crimée, la démilitarisation et la dénazification de l'État ukrainien et la garantie de son statut de neutralité. M. Poutine a souligné que les troupes russes ne menacent pas les civils et ne mènent pas de frappes contre des cibles civiles. (Source : rapport iranien venant de Moscou)" 18h30: Lors d'une séance de l'Assemblée Générale de l'ONU, l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia a déclaré: "L'occupation de l'Ukraine ne fait pas partie de nos plans. Le but de cette opération spéciale est de protéger les gens, qui ont été soumis à des abus et à un génocide par le régime de Kiev au cours des huit dernières années. C'est pourquoi il est nécessaire de démilitariser et de dé-nazifier l'Ukraine", Comme exemple de "crimes horribles" commis par le gouvernement de Kiev, l'envoyé russe a cité le meurtre de personnes qui protestaient contre le coup d'État soutenu par les États-Unis à Kiev, lorsque 40 personnes ont été brûlées vives dans un bâtiment à Odessa. Moscou cherche à traduire en justice toute personne ayant commis de telles atrocités, "y compris les citoyens russes", a déclaré M. Nebenzia. La Russie se défend contre un "régime" qui "aspire à avoir accès aux armes nucléaires", a ajouté l'envoyé de l'ONU, notant la déclaration du président ukrainien Volodymyr Zelensky à cet effet lors de la conférence de Munich sur la sécurité le 19 février. Le placement par l'OTAN de moyens militaires en Ukraine aurait contraint la Russie à prendre des mesures qui auraient mis Moscou et l'alliance "au bord du conflit", a-t-il déclaré. Cela confirme notre analyse selon laquelle c'est la menace par Vladimir Zelensky de remettre en cause, le 19 février dernier lors de la conférence sur la sécurité de Munich, les accords de Budapest de 1994 (par lesquels le pays admettait sa dénucléarisation) qui a été le déclencheur direct de l'opération russe.
  • 30. 30 Pour ceux qui ne connaissent pas ces enjeux, je conseille de se référer à ce passage du discours de Vladimir Zelensky: "Depuis 2014, l'Ukraine a tenté à trois reprises de convoquer des consultations avec les États garants du Mémorandum de Budapest. Trois fois sans succès. Aujourd'hui, l'Ukraine va le faire pour la quatrième fois. Moi, en tant que président, je le ferai pour la première fois. Mais l'Ukraine et moi-même le faisons pour la dernière fois. Je lance des consultations dans le cadre du Mémorandum de Budapest. Le ministre des Affaires étrangères a été chargé de les convoquer. Si elles ne se reproduisent pas ou si leurs résultats ne garantissent pas la sécurité de notre pays, l'Ukraine sera en droit de penser que le Mémorandum de Budapest ne fonctionne pas et que toutes les décisions globales de 1994 sont remises en question". Autant dire que l'Ukraine appelait les Etats- Unis à installer des armes nucléaires sur son sol. Un peu comme si Castro avait publiquement fait appel à l'installation de missiles sur son territoire en 1962....Allant jusqu'au bout de sa provocation, Zelensky appelait à l'adhésion de son pays à l'UE et à l'entrée dans l'OTAN: "Que pouvons-nous faire d'autre maintenant ? Continuer à soutenir efficacement l'Ukraine et ses capacités de défense. Fournir à l'Ukraine une perspective européenne claire, les outils de soutien disponibles pour les pays candidats et un calendrier clair et complet pour l'adhésion à l'Alliance [Atlantique]" 20h: Nouvelles du front: selon dreuz info, "Le convoi russe contenant des centaines de chars, de pièces d’artillerie et de véhicules blindés se trouve maintenant à seulement 25 km de la capitale ukrainienne. Le convoi russe se dirigeant vers Kiev s’étend maintenant sur au moins 20 km, avec des pauses entre les deux. 2 à 3 rangs dans certaines zones. 30 km au nord de l’aéroport Antonov. On ne sait pas s’il se dirigera directement vers la ville ou s’il rejoindra d’abord les forces d’autres troupes". Pour qu’un convoi russe aussi long soit visible, faut-il que l’aviation ukrainienne soit inexistante ! Cela n’empêche pas nos stratèges en chambre d’expliquer que l’armée russe est en difficulté. "Dommages importants à une position militaire ukrainienne à Brovary, près de Kiev, ce soir, après des frappes aériennes et de missiles russes". Mais l'accalmie provisoire dans les combats du fait de l'ouverture des négociations est l'occasion de prendre du recul sur la stratégie russe. La meilleure analyse que j'aie lue est celle publiée par David Goldman dans AsiaTimes: "Les forces russes poussent l'armée ukrainienne dans des poches d'enveloppement, ont déclaré des sources militaires européennes bien informées à Asia Times. "Les Russes ne sont pas pressés", a écrit un analyste du renseignement militaire européen dans un message texte. "Ils vont s'engager et pousser les Ukrainiens dans plusieurs poches. Puis ils leur demanderont de négocier ou les tueront. C'est une tactique qui a fait ses preuves." Il y a trois grandes manœuvres d'encerclement russes actuellement en cours, a ajouté la source de renseignement. La première se déroule dans le sud, les troupes
  • 31. 31 se déplaçant à l'ouest de Marioupol, la plus grande ville de la région séparatiste du Donbass, dont la Russie a reconnu l'indépendance la semaine dernière. Les colonnes russes se déplacent vers le nord sur le côté ouest de l'autoroute de 70 kilomètres qui relie Marioupol et Nikolaievka. Dans le Donbass, les forces russes contournent les Ukrainiens lourdement retranchés sur la ligne dite de contrôle, menaçant les fortifications ukrainiennes par l'arrière. Kiev est déjà encerclée, a déclaré son maire à l'Associated Press le 27 février : "Le maire Vitali Klitschko est resté silencieux pendant plusieurs secondes lorsqu'on lui a demandé s'il était prévu d'évacuer les civils si les troupes russes parvenaient à prendre Kiev", a rapporté l'AP. "Nous ne pouvons pas le faire, car toutes les voies sont bloquées", a-t-il finalement répondu. "Pour l'instant, nous sommes encerclés". Google Maps montre que les routes proches de la capitale, sur la rive ouest du Dniepr, sont fermées, vraisemblablement par les colonnes russes qui poussent vers le sud depuis la Biélorussie. La Russie semble vouloir minimiser les pertes - un handicap politique potentiel pour Poutine - et éviter les assauts frontaux contre les positions ukrainiennes retranchées ou la guerre urbaine dans les grandes villes ukrainiennes. Au lieu de cela, l'armée russe mène une guerre de position, dans le but d'empêcher les meilleures unités ukrainiennes de se réapprovisionner et de forcer un règlement négocié aux conditions de Moscou. L'armée russe connaît bien le terrain et les tactiques. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Ukraine a été le théâtre des plus grandes batailles d'encerclement de l'histoire". 21h00: Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que ceux qui fournissent des armes létales à l’Ukraine porteront la responsabilité de leur utilisation lors de la campagne militaire russe 22h00: Les Etats-Unis ont expulsé 12 membres de la mission diplomatique russe auprès de l’ONU, les accusant d'espionnage. L'état de droit?
  • 32. 32 Mardi 1er mars - Jour 6 - Bilan mi-journée. 06h00. Un narratif occidental se met en place. Ainsi, "Les Etats-Unis disposent de renseignements solides selon lesquels Poutine est frustré et exprime des éclats de colère inhabituels à l’encontre de personnes de son cercle intime concernant l’état de la campagne militaire jusqu’à présent et la condamnation mondiale de ses actions". On ne doute pas de la puissance du renseignement américain. Et l'on frémit d'aise à l'idée qu'il y ait une taupe infiltrée au Kremlin. Mais est-ce bien sérieux de prendre ses désirs pour la réalité? Au fait, que penser du tête-à-queue suivant? + Downing Street le 28 février 2022 (matin): "Les mesures que nous introduisons, que de grandes parties du monde introduisent, visent à faire tomber le régime de Poutine" + Downing Street le 28 février 2022 (après-midi): "Nous ne cherchons pas à obtenir un changement de régime. Ce dont nous parlons ici, c'est clairement de la manière dont nous pouvons empêcher la Russie de chercher à subjuguer un pays démocratique" 07h00: Nouvelles du front - Les médias occidentaux font un énorme bruit autour de clichés satellites fournis par la société Maxar Technologies et montrant une colonne de 64 km de camions militaires russes en direction de Kiev. La véracité de ces clichés devra être établie. Il se confirme que l’aviation ukrainienne est inexistante. Dans tous les cas, il est certain qu'après une journée de ralentissement de l'avancée russe pour cause de négociations, l'offensive reprend. Selon Actualités internationales et françaises: "- Les forces Russes poursuivent leur offensive contre tout l'ouest de Kherson (nord-ouest Crimée, sud Ukraine). De plus, la ville est entièrement assiégée. (...) L'offensive {s'est poursuivie] toute la nuit avec des tentatives de pénétrer depuis tous les côtés. - Bombardements dans la région de Kiev, Sumy, Kharkov avec des dizaines de morts chez les militaires kiéviens. - Deux missiles de croisière ont frappé une station radar se trouvant à l'extrême sud-ouest du pays, à Izmail, entre la Moldavie, la Roumanie et la Mer Noire".
  • 33. 33 Selon des sources ukrainiennes, l'armée de Kiev a réussi à détruire un convoi de douze camions d'approvisionnement russe durant la bataille de Kherson. 08h00: Suite des nouvelles du front. Toujours, selon Actualités internationales et françaises: "Un cartographe Russe réputé publie une carte du front des républiques de Lougansk et Donetsk datée d'hier soir. Elle montre des succès très limités vers le nord, aucun vers Kramatorsk/Slaviansk (nord-ouest), contrairement à l'impression qu'on pouvait avoir des rapports de combats. Elle montre l'approche sur Severodonetsk (nord-ouest), le quasi-encerclement de Volnovakha au centre- ouest, le développement de l'encerclement de Marioupol au sud-ouest (avec l'arrivée des troupes Russes par la Crimée/Berdyansk dans le dos). Belle carte très honnête" C'est la guerre ! Les Russes ne font pas comme les Américains qui bombardent massivement avant de risquer leurs soldats. Ils vont sur le terrain. Et c'est dur car l'armée ukrainienne a été armée par l'OTAN et fanatisée par les fascistes ukrainiens (Bataillon Azov, Voie Droite etc...) depuis vingt ans.
  • 34. 34 09h00: la République tchèque punira d'un à trois ans de prison toute "intelligence avec la Russie", y compris sur Internet. On nous dit que la Slovaquie va suivre. 10h: " Loukachenko affirme que "l’armée Biélorusse ne participe pas aux hostilités contre l’Ukraine, car ce n’est pas nécessaire" - Loukachenko informe que "la DCA Biélorusse assure la couverture des troupes
  • 35. 35 Russes depuis la Biélorussie afin que l’ennemi ne puisse pas attaquer les arrières des lignes Russes" 11h: Point sur le front: "Une grande colonne de véhicules Russes s’accumule dans la région de Kharkov. Comme on le voit à l’ouest de Kiev et au centre-nord, entre Tchernigov/Sumy/Kharkov, les troupes Russes s’accumulent et attendent depuis les premiers jours du conflit. Cela pourrait déboucher, lorsqu’un signal sera donné, en une immense offensive générale par le nord, le nord-est, l’Est (...il reste une force (...) à Rostov non engagée, dans les arrières des républiques de Lougansk et de Donetsk), et éventuellement par le sud, rappelant les plus grandes offensives historiques. On ne voit jusqu’à maintenant que des reconnaissances offensives de petits groupes." 12h00: L'OTAN joue un jeu très dangereux. Elle aurait convaincu les pays de l'ancien Pacte de Varsovie en son sein de faire intervenir des avions de la période soviétique encore en leur possession aux côtés de l'armée ukrainienne. La Slovaquie, la Bulgarie et la Pologne baseraient 70 Mig(29 et SU-25 capables d'intervenir depuis la Pologne.
  • 36. 36 Mardi 1er mars 2022 – Jour 6 - après-midi et soirée. 13h00: L'ancien président russe Medvedev, aujourd'hui vice-président du Conseil de Sécurité Nationale russe, envoie un tweet après que Bruno Le Maire avait expliqué que la France et l'Union Européenne se trouvaient en "guerre économique totale" avec la Russie: "Un ministre français a dit aujourd'hui qu'ils nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours, messieurs ! Et n'oubliez pas que les guerres économiques dans l'histoire de l'humanité se sont souvent transformées en guerres réelles". La version anglaise est même plus méprisante:elle parle de "some French minister". 13h00: Google ferme arbitrairement les chaînes YouTube de RT et Sputnik. 14h00: Dans un discours plein de pathos, le président ukrainien est intervenu devant le Parlement Européen. Le président est en T-shirt noir et parle devant un mur blanc. Curieusement personne ne pose la question, depuis vendredi, de savoir si le Président est à Lviv ou à Kiev. Après avoir accusé Poutine d'avoir "tué seize enfants" le 28 février, sans que l'on sache de quoi il parle, Zelensky conclut: "Nous avons montré notre force, nous avons montré que nous sommes vos égaux. Montrez que vous êtes avec nous. Prouvez que vous n'allez pas nous laisser tomber. Prouvez que vous êtes des Européens. Et ensuite c'est la vie qui l'emportera sur la mort, la lumière qui l'emportera sur les ténèbres. Gloire à l'Ukraine!" . Ce qui est grave, ce sont les longs applaudissements qui suivent, pour un discours sans contenu, prononcé par un homme qui a déclenché le conflit lors d'un précédent discours, lui, soigneusement préparé, et en costume cravate, à la conférence de Munich le 19 février, où il avait menacé de dénoncer le Mémorandum de Budapest de 1994 qui interdit à l'Ukraine de posséder des armes nucléaires. On ajoutera l'ironie d'une invitation à faire ressembler l'Union Européenne à l'Ukraine quand on connaît la situation d'un pays dont la corruption est l'une des plus terribles au monde et où une minorité fasciste fait régner la terreur sur le pays depuis la révolution de Maïdan. Ajoutons que l'Ukraine aurait de tels besoins de financement qu'elle ferait exploser les accords fragiles existant entre membres de l'Union. A peine sorti de son discours, Zelensky lance un autre appel pour que la Russie soit labellisée comme un "Etat terroriste" 14h: sans que l'on sache d'où sort ce chiffre, l’ONU estime à un million le nombre de personnes déplacées en Ukraine. 15h00: les représentants de l’UE quittent la salle quand le ministre russe des Affaires étrangères, Lavrov, prend la parole devant le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU.
  • 37. 37 15h00: Les marchés d'actions continuent à dévisser et on peut lire dans Zero Hedge:" L'économie mondiale, déjà fragile en raison d'une inflation galopante et de problèmes de chaîne d'approvisionnement, devra maintenant faire face à une crise énergétique. Comment pensez-vous que l'économie va gérer un pétrole à 100 dollars alors que l'inflation était déjà un problème majeur lorsque le pétrole était à 80 dollars le baril ? Les marchés d'actions savent ce qui se prépare, car ils ont déjà cassé leur moyenne mobile sur 10 mois (MMA ou Month Moving Average). Les deux dernières fois que cela s'est produit, le marché a fini par tester sa moyenne mobile de 40 mois peu après". 16h00: Bruno Le Maire apprend le rétropédalage express: "Le terme de guerre utilisé ce matin sur France Info était inapproprié et ne correspond pas à notre stratégie de désescalade". Et l'on apprend aussi que, finalement, on n'est pas en guerre avec ce peuple russe qui, ce matin, devait payer les conséquences de la politique de son pays. 16h30: la Russie a frappé la tour de la télévision de Kiev. La propagande ukrainienne explique que les Russes n'ont de respect pour rien puisque le site de Babi-Yar (où furent assassinés 33000 Juifs par les Allemands en 1941) est à proximité. Tous les trucs sont bons pour la guerre de propagande. 17h00: Les Occidentaux semblent ne pas comprendre comme ils jouent avec le feu nucléaire. Le gouvernement russe insiste sur le danger que représente la demande de renucléarisation de l'Ukraine par Zelensky. Et il remet en cause la présence d'armes nucléaires américaines en Europe. 17h00: le Parlement européen se joint au choeur des irresponsables en votant un soutien à l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne. La présidente du parlement européen, Roberta Metsola se laisse aller à des propos incendiaires: "Les "oligarques" du président Vladimir Poutine et ceux qui le financent ne devraient plus pouvoir utiliser leur pouvoir d'achat pour se cacher derrière un vernis de respectabilité, dans nos villes, nos communautés ou nos clubs sportifs". A noter que le Président du Conseil européen, Charles Michel est plus prudent; il parle d'un processus très long et incertain pour tout pays. 17h: le Mexique refuse de se joindre aux sanctions occidentales contre la Russie. Point sur les opérations militaires: L'étau se resserre sur Marioupol qui est encerclée par la jonction des troupes russes et des troupes des républiques sécessionnistes comme le montre cette carte de Military Advisor:
  • 38. 38 Le compte Stratpol sur Twitter postait en fin de matinée la carte suivante qui fait bien comprendre les mouvements d'encerclement pratiqués par l'armée russe: Stratpol recommande la prudence mais ajoute:" L'essentiel de l'armée ukrainienne est bloqué dans deux chaudrons à Marioupol et Kramatorsk. Si cela se confirme, ça signifie qu'elle a de facto cessé d'exister".
  • 39. 39 Bien entendu, notre expérience des derniers jours, c'est la lenteur méthodique avec laquelle avance l'armée russe. Elle ne veut pas s'enliser dans des combats urbains et préfère négocier la reddition des villes; avec quelquefois un double- jeu des autorités locales; ou des manifestants excités par les tenants du régime de Kiev. Comme la Russie cherche à épargner la population civile, elle met beaucoup plus de temps dans sa progression que ce que voudraient beaucoup de stratèges en chambre, qui crient déjà à l'échec de l'opération russe. Et ceci d'autant plus que le côté kiévien, n'ayant aucun succès réel à afficher à part de la destruction de matériel russe, multiplie les vidéos, mélanges d'images réelles non sourcées, de réutilisations et de jeux vidéos pour faire croire à l'effondrement imminent de l'armée russe. Et ceci d'autant plus, l'Occident en est convaincu, que Vladimir Poutine peut, qu'il va être renversé. Pour notre part, nous continuons à tirer le fil que nous avons identifié. Vladimir Poutine est un stratège plus proche de Turenne que de Bonaparte. Prudent, méthodique, soucieux de dissimuler ses intentions, il sait qu'il ne peut se permettre des pertes élevées; il connaît la complexité de l'Ukraine, ce pays dont, une fois sorti du Donbass, l'identité est brouillée. Il ne peut pas se permettre une guerre qui serait perçue comme fratricide. Et il doit faire attention à ne pas effrayer la Biélorussie, revenue dans son alliance et qui prendrait ombrage de toute attitude russe dominatrice en Ukraine. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Sergueï Lavrov a expliqué aujourd'hui que Vladimir Zelensky restait le président légitime de l'Ukraine aux yeux de la Russie et que c'était à lui de demander à l'armée ukrainienne de cesser le combat. Bien entendu, les Russes ont un autre fer au feu et Viktor Medvedchouk a profité de la décomposition du régime kiévien pour quitter la résidence surveillée où l'avait assigné Zelensky, le héros démocrate selon l'Occident. On parle aussi d’un éventuel retour de Ianoukovitch. Les Russes en sont donc, comme on peut le voir, à la prise de contrôle de Kherson, la poussée vers Nikolaïev, la prise de contrôle lente de Kharkov en tâchant d'avoir le moins de pertes possibles. Par rapport à la carte de la fin de matinée, on sait que la jonction s'est faite pour encercler Marioupol. Et il faudra suivre demain ce qui se passe à Kramatorsk. Enfin, dernier point militaire, la campagne a déjà coûté à l'armée ukrainienne, outre la destruction d'un millier d'infrastructures: + 7 300 tués ou blessés gravement, + 80 systèmes DCA hors d'usage, + 125 chars hors d'usage, + 350 véhicules blindés hors d'usage, + 60 systèmes d'artillerie de type "lanceurs de roquettes multiples" hors d'usage, + 6 navires hors d'usage, + 40 avions hors d'usage (abattus ou détruits au sol)
  • 40. 40 19h00: Zelensky continue son jeu de provocateur. Il fait dire qu'il envisage une frappe préventive contre la Biélorussie. 19h00: décidément c'est la journée des provocations rétractées: le président polonais Duda indique que son pays n'enverra pas d'avions combattre aux côtés des Ukrainiens. La Bulgarie et la Slovaquie aussi ont démenti une éventuelle implication. Apparemment il y a eu d'énormes discussions internes à l'OTAN Et puis, le Pentagone commence à prendre les menaces nucléaires de la Russie au sérieux: le Ministère de la Défense américain a cherché à joindre ses homologues russes pour obtenir "dans tous les cas" un canal de communication pour éviter la guerre nucléaire. Dans tous les cas? Surtout si des avions de l'OTAN soutenaient l'Ukraine? Moscou ne prend pas les appels américains. Commentaire ironique de M.K. Bhadrakumar: "Donc, la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie clarifient. Il semble qu'il s'agissait soit d'une fausse nouvelle, soit d'une personne (très puissante) qui s'est ravisée et a dit aux garçons de se retirer après que la Russie les a menacés de "conséquences", soit d'un sentiment qu'il est de toute façon trop tard pour faire une quelconque différence - ou les deux". 21h00: la Russie établit un contrôle des changes 22h00: Malgré l'absence de sanctions sur le pétrole russe, celui-ci ne trouve pas d'acheteurs car les acteurs du secteur ont peur d'une extension des sanctions qui les laisserait avec des tonnes de pétrole invendables. Ce qui veut dire que la politique de Biden de maintenir le pétrole russe hors sanction ne marchera pas. Donc les prix vont monter et causer une crise économique majeure. 23h00: Selon Actualités internationales et françaises, "Des filières clandestines se créent dans l'ouest de l'Ukraine pour exfiltrer les hommes en âge de se battre vers la Pologne, pour un coût de 3 à 6 mille euros. Certains passeurs ont été pris et attachés à des arbres ou à des poteaux avec du ruban adhésif." Cela ne parle pas en faveur de l'énergie combattante de la nation ukrainienne,
  • 41. 41 Mercredi 2 mars 2022 – Jour 7 – point de midi Joe Biden confirme que les Américains n’interviendront pas en Ukraine Dans la nuit, Joe Biden a prononcé son discours sur l’état de l’Union. L’ambassadeur d’Ukraine aux Etats-Unis était assis à côté de Madame Biden durant le discours. Joe Biden a annoncé que des poursuites seraient engagées contre les oligarques. Le père lâcherait-il son propre fils ? On sait en effet que Hunter Biden est profondément impliqué dans les réseaux oligarchiques ukrainiens, qui lui ont fourni contrats, commissions et vie de plaisir à volonté. Ce sujet a été étouffé par les médias durant la campagne présidentielle américaine de 2020. Et l’on se rappelle que Donald Trump a été embêté durant un an de son mandat par une tentative d’impeachment liée à la diffusion d’un enregistrement d’une conversation avec le prédécesseur de Zelensky, Porochenko, au cours de laquelle il interrogeait le président ukrainien sur les compromissions de Hunter Biden. Plus profondément, le Russiagate puis le Bidengate, point de focalisation des démocrates américains durant tout le mandat de Trump avaient bien entendu à voir avec les réseaux d’argent des Clinton et de Biden & Sons. C’est d’ailleurs un motif de rationalité dans les semaines à venir : le compromis sur l’Ukraine, inévitable, entre Américains et Russes – l’élément d’alternative est la guerre nucléaire – se fera dans la mesure où Poutine laissera l’oligarchie américaine continuer à faire son business dans une partie de l’Europe et en particulier en Ukraine de l’Ouest. A vrai dire, quand on écoute le discours de Biden, il y a presque un effet comique dans ces heures tragiques. Au milieu du pathos pro-ukrainien, on lit cette phrase sobre : Que ce soit clair, nos forces ne sont pas engagées et ne s'engageront pas dans un conflit avec les forces russes en Ukraine. Nos forces ne vont pas en Europe pour se battre en Ukraine, mais pour défendre nos alliés de l'OTAN - au cas où Poutine déciderait de continuer à avancer vers l'ouest.
  • 42. 42 Au moins, c’est dit. Et ensuite, on raconte comment on prend des mesures d’urgence pour maintenir suffisamment bas les prix du pétrole. Nouvelles du front 08:00 : Les Russes ne sont pas bavards. Beaucoup le leur reprochent dans le climat sécrété par la com tous azimuts du côté kiévien. Et cela conduit à des tas d’interprétations vraisemblablement erronées sur l’échec de l’offensive russe. Sans être naïf, on peut supposer que le commandement russe avait anticipé la situation et dessiné plusieurs scénarios. Le scénario « Crimée 2014 » en était certainement un : les forces armées ukrainiennes cessant le combat quasi- instantanément et la population se ralliant rapidement. Mais l’Ukraine c’est plus grand que la France métropolitaine, le réseau routier reste déficient en dehors des grands axes ; et ce pays meurtri par l’histoire n’a pas d’identité claire. Vladimir Poutine semble avoir misé sur le fait qu’une guerre qui épargne la population civile permet de préserver l’avenir. Cela ne veut pas dire pour autant que toute la population – même dans les coins russophones – accueille les Russes en libérateurs. L’image opposé d’une « nation ukrainienne » unanime et se battant pour sa liberté est encore plus caricaturale. Les classes moyennes ont essayé de quitter le pays au premier jour du conflit ; à présent ce sont les hommes en âge de combattre qui essaient de passer en Pologne. Le régime kiévien s’appuie sur la force d’intimidation de ses éléments proprement fascistes pour éviter une fraternisation, même partielle avec les Russes. Enfin, dernier élément à prendre en compte : l’attaque russe a deux composantes ; l’une, aérienne, pour détruire, par tirs de missiles, d’abord l’aviation ukrainienne (c’est fait) puis toutes les infrastructures de l’armée ukrainienne (c’est très avancé) ; l’autre, terrestre, à partir de la Biélorussie (vers Kiev), des républiques sécessionnistes du Donbass ; et de la Crimée. Ces percées sont lentes, méthodiques, laborieuses pour qui pratique trop les jeux vidéos ; et elles consistent à encercler les villes sans chercher à les prendre immédiatement. Voici une carte qui confirme la manière de procéder de l’armée russe :
  • 43. 43 Une autre carte montre la percée à partir du Donbass, réelle par rapport à celle que nous donnions hier :
  • 44. 44 Voici ce que donnent les sources de terrain synthétisées – dans un énorme travail de collecte des données – par Actualités internationales et françaises.
  • 45. 45  Kharkov En direction de Kharkov, il y a de lourdes batailles pour la ville. Les unités russes s'enfoncent dans les profondeurs des lignes ennemies, puis elles coupent les voies de repli. Des positions ennemies sont installées dans des immeubles résidentiels, des caches avec des armes et des munitions ont été créées à l'avance dans les sous- sols des bâtiments importants. Au début du conflit, les établissements d'enseignement militaire ont été transformés en zones fortifiées à part entière par l'ennemi. Dans la matinée, une frappe a été portée au bâtiment d'administration de la ville, dans laquelle est alors déployé un poste de commandement de défense territoriale. Plus tard, des attaques ont été menées contre les casernes des écoles militaires. Pour une raison inconnue, l'Académie de la Garde nationale n'a pas encore été détruite. Aujourd'hui, ce n'est plus un établissement d'enseignement militaire, ce sont des zones fortifiées à part entière où sont déployés des postes de commandement. Des groupes de défense mobiles des Forces armées ukrainiennes et des bataillons nationalistes errent dans toute la ville et les banlieues. Les forces armées Russes ne contrôlent réellement que le nord-est de la ville. Les autres quartiers changent de main régulièrement. Il est temps d'admettre qu'en huit ans, la ville s'est transformée en une grande zone fortifiée avec une défense alignée en échelons et avec une population très idéologisée" Les Russes continuent d'autre part à renforcer leur contrôle de Sumy et Tchernigov un peu plus au nord dans des régions par ailleurs contrôlées.  Kiev "Un énorme groupe d'attaque de plus de 2 000 véhicules a été créé au nord-ouest de Kiev. Dans cette région, au nord-ouest de la capitale, la situation est totalement sous contrôle des troupes russes. Une frappe a été portée sur le centre de télécommunication de la télévision de Kiev afin de suspendre la diffusion des chaînes ukrainiennes. Immédiatement, des kiéviens ont sorti des cadavres d'une morgue voisine, ont tiré des coups de feu sur les défunts remontant parfois à plusieurs jours. Les corps ont été déposés pour accuser les forces Russes d'avoir tué des civils."  Marioupol "Dans la nuit du 1er au 2 mars, les forces alliées des Républiques de Lougansk et de Donetsk ont lancé un assaut sur Marioupol, où se concentre un énorme groupement de forces armées ukrainiennes et de mercenaires étrangers originaires de Croatie et de Biélorussie, devenus partie intégrante du régiment nationaliste "Azov". L'encerclement de Marioupol a été effectué dans la nuit du 28 février au 1er mars,
  • 46. 46 deux couloirs ont été ouverts pour le repli des civils. Il n'y a pas tellement d'unités de défense territoriale à Marioupol en raison des sentiments pro-russes de la population, et la distribution d'armes à la population est limitée".  Kherson "Dans la direction Kherson-Nikolaïev, il a été possible de sortir du point mort après avoir infligé une puissante offensive sur la rive nord du Dniepr. Dans la nuit du 1er mars, Kherson a été encerclée et les forces armées Russes sont entrées dans la périphérie nord-ouest, après avoir détruit des installations de l'aéroport. Un "nettoyage" en demi-teinte et un travail de proximité avec la population ont eu lieu tout au long de la journée. A 01h30 locale le 2 mars, Kherson était entièrement sous contrôle. Le 1er mars, les forces armées Russes ont commencé à bloquer Nikolaev et l'accès à l'autoroute Krivoy Rog-Voznesensk-Odessa. Selon le chef de l'administration régionale de l'État, les troupes russes éloignent délibérément les forces armées ukrainiennes des zones résidentielles et livrent des batailles à la périphérie des villes. Au nord-est, une bataille a eu lieu à Snigirevka et Bashtanka. Sous Voznesensk, des chars ont été apportés par la Russie. Les ponts vers Nikolaev sont minés et toutes les entrées sont gardées par des détachements de la défense territoriale" Il se produira un moment où l’armée ukrainienne sera partout encerclée. Et rien ne permet d’anticiper la levée en masse de nouvelles armées par le régime de Zelensky. L'armée russe et la population Autre analyse très intéressante sur Actualités Internationales et françaises. Elle recoupe des images vidéos qui circulent : "Konotop, au nord, entre Sumy et Tchernigov, un blindé BTR-82A Russe (APC) est encerclé par la foule qui tente de l’empêcher de bouger. Pas de grande hostilité puisque les soldats sont assis sur l’extérieur de leur APC, mais cela montre bien la désapprobation de la population envers l’intervention Russe, brisant une fois de plus la stratégie basée sur un ralliement. - Même chose à Starobelsk, au nord-est de Severodonetsk, une foule bloque complètement une rue aux forces Russes. Dans cette région de Lougansk, c’est particulièrement étonnant. D’autant plus que cet endroit sera administré par la LNR/Lougansk. - Même chose à Energodar (sud du pays, le long du Dniepr), les habitants ont érigé des barricades et se sont rassemblés afin de ne pas laisser les colonnes russes entrer dans la ville et la centrale nucléaire de Zaporozhye".
  • 47. 47 Ces analyses recoupent des vidéos qui circulent sur internet de manière virale dans les réseaux pro-ukrainiens, afin de montrer "le soulèvement" du peuple face à l'envahisseur. En fait, ce que nous disent ces informations, c'est que jusqu'à la révolution orange et, même, jusqu'au putsch de Maïdan, l'Ukraine comme nation indépendante était viable - les russophones de l'Est ne veulent pas forcément être absorbés par la Russie. Pas plus que les ukrainophones de l'ouest ne voudraient "casser du Russe" en permanence. il y a beaucoup de mariages mixtes et de brassages de populations remontant à la période soviétique. Il aurait juste fallu que l'Occident respecte la neutralité de l'Ukraine et construisent une relation de confiance avec la Russie pour garantir ce statut ! Ajoutons cependant qu’il est trop tôt pour avoir une vue globale concernant les réactions de la population ukrainienne. Evolution économique, diplomatique et stratégique 09h00: quatre proches collaborateurs de Gerhard Schröder, ancien chancelier allemand, mis à sa disposition par l'administration de la Chancellerie depuis qu'il avait quitté le poste, ont quitté leur poste suite au refus de Schröder de démissionner de ses mandats d'administrateur de Gazprom et de Rosneft. 10h00: La coalition allemande au pouvoir tiendra-t-elle? Le Chancelier se demande s'il faut prolonger la durée de vie des centrales nucléaires dont Madame Merkel avait programmé la fermeture. 10h30: la prochaine session de négociation entre Ukrainiens et Russes n'aura pas lieu aussi vite que prévu (on avait parlé de la semaine du 7 mars) 11h00: M.K. Bhadrakumar fait remarquer que "pas un pays musulman, ni Israël, n'ont exprimé leur soutien aux Etats-Unis contre la Russie". 11h00: Le prix du gaz en Europe est maintenant de 2200 dollars par 1000 mètres cubes. Commentaire ironique dans The Sirius Report: "Si seulement ils avaient mis en marche Nordstream 2 et signé des contrats à long terme à 250 $, comme la Russie leur a conseillé de le faire. Vous récolterez ce que vous avez semé". 12h00: Madrid cède à la pression et va envoyer des armes en Ukraine.
  • 48. 48 Mercredi 2 mars 2022 – Jour 7 - Bilan à minuit 13h00 - Il y a des rumeurs et des contre-rumeurs. Mais il semble bien, contrairement à ce que nous pensions ce matin, que des négociations commenceront ce soir mercredi dans une localité biélorusse non révélée, entre Russes et Ukrainiens. Du coup les marchés d'actions ont repris un peu de couleurs. 14h00: la Banque Sberbank se retire du marché européen, sauf de Suisse. 15h00: la Russie renforce la censure de l'information sur la guerre. Une offensive préparée, qui avance à un rythme soutenu quels que soient les problèmes logistiques
  • 49. 49 16h00: Pour commencer le point sur les affaires militaires, cet extrait d'une analyse très claire, parue dans le Daily Mail, par un ancien militaire, Bill Roggio, qui cherche à "dégriser" les stratèges en chambre anglo-américains: "L'offensive russe se déroule sur quatre fronts distincts. Sur un cinquième front, dans l'est de l'Ukraine, que Poutine a déclaré indépendant la semaine dernière, les forces russes immobilisent les troupes ukrainiennes dont on a besoin ailleurs. Le gros des forces russes progresse vers le sud, de la Biélorussie à Kiev. Les forces russes avancées, y compris les troupes aériennes, mobiles et de reconnaissance, sont engagées avec les troupes ukrainiennes à l'extérieur de Kiev depuis le début de la guerre. Une colonne massive de troupes russes, dont la longueur est estimée à plus de 40 miles, se trouve à seulement 20 miles au nord de Kiev et se rassemble probablement pour encercler la capitale. Si les forces russes parviennent à prendre Kiev et à pousser vers le sud pour rejoindre les forces du front de Crimée, divisant ainsi l'Ukraine en deux, ce serait un coup dur pour le gouvernement Zelensky. Ce qui importe plus qu'une poignée de revers, c'est que les forces russes ont progressé de 70 miles en terrain contesté en moins d'une semaine et qu'elles se trouvent à la périphérie de la capitale. Ce n'est pas le signe d'une offensive désorganisée, mal assemblée et ratée. La poussée vers le sud, de la Biélorussie à Kiev, est soutenue par une autre colonne russe, lancée depuis l'est dans les environs de Koursk. Si cette colonne peut rejoindre les troupes russes près de Kiev, elle enveloppera les forces ukrainiennes dans la plupart des provinces de Tchernigov et de Soumy, privant ainsi l'armée ukrainienne de soldats et de matériel de guerre indispensables ailleurs, et coupant le gouvernement de deux provinces du nord. Plus à l'est, les forces russes ont lancé une vaste offensive visant Kharkov, la deuxième ville d'Ukraine, qui est maintenant assiégée. Au sud, les forces russes, soutenues par des assauts amphibies depuis la mer Noire et la mer d'Azov, se sont déversées en Ukraine depuis la Crimée. Sur ce front, les forces russes se sont ramifiées le long de deux axes principaux, l'un au nord-ouest le long de la rivière Pivdenni Bug, et l'autre au nord-est le long de la côte et à l'intérieur des terres vers la région du Donbass, que la Russie a annexée peu avant l'invasion.
  • 50. 50 Si les colonnes russes de l'un ou l'autre des fronts sud peuvent rejoindre les forces plus au nord, elles empêcheront de nombreuses troupes ukrainiennes de recevoir des renforts - l'une des deux colonnes a déjà avancé d'environ 160 miles. Les généraux russes ont souvent choisi de contourner les villes qui opposent une forte opposition et de les isoler pour s'en occuper plus tard. Selon certaines informations, les forces russes ont intensifié leurs attaques contre les civils, notamment à Kharkov. Pour l'instant, les tirs d'artillerie et de roquettes y ont été limités, peut-être pour envoyer un message aux citoyens afin de les avertir de ce qui pourrait arriver. Poutine semble vouloir prendre l'Ukraine intacte, mais n'hésitera pas à augmenter le niveau de brutalité si nécessaire". La série de cartes données au début de ce bilan montre la progression effective des troupes russes vers Kiev sur six jours. Et l'on peut citer Bill Roggio encore une fois: "Pour continuer sur le fait que l'offensive russe était planifiée et qu'elle progresse. Les troupes russes ont atteint Zaporojie, qui se trouve à environ 160 miles du point de saut en Crimée. 160 miles en moins de 6 jours, c'est impressionnant" Point militaire  Tous les accès de Kharkov verrouillés par l'armée russe. Pour minimiser les combats urbains, les Russes utilisent des drones pour guider des frappes précises contre les forces kiéviennes barricadée dans la ville. Une partie de la population fournit des renseignements aux agents russes infiltrés.  L'aviation russe a effectué 400 sorties ce jour pour détruire des entrepôts, des radars, des regroupements de véhicules ennemis.  Une semaine après le début du conflit, l'armée russe n'acceptera plus de ralliement de troupes ukrainiennes. Les soldats seront faits prisonniers.  Partout où ils resserrent l'étau sur les villes où les forces kieviennes se bunkerisent, les Russes créent des couloirs humanitaires pour que la population puisse partir et échapper aux combats. A l'inverse, les éléments radicaux du côté ukrainien menacent les habitants qui veulent partir. Ils souhaitent des victimes civiles pour accuser la Russie. 17h00: La Russie a informé l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) que ses forces militaires avaient pris le contrôle du territoire entourant la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporojie, 17h30: La Russie contrôle Kherson.
  • 51. 51 18h00: La Russie confirme environ 500 soldats tués et 1500 blessés dans ses rangs 18h30: Erik Tegner, co-fondateur de Livre Noir, actuellement en reportage de terrain en Ukraine, fournit ce témoignage intéressant: "Après 1600 km à travers l’#ukraine , j’en ressors avec un sentiment confus. On n’a pas vu cette fameuse « guerre totale ». Hormis #Kiev et Kharkov, le reste de l’Ukraine est préservé et ce constat est aux antipodes de ce qu’on entend H24 dans les médias. (...) En expliquant faussement que la majorité du peuple ukrainien risque sa vie, peu importe le lieu, on justifie une vague migratoire considérable sur l’Europe. Alors que dans les faits, en l’état actuel des choses, c’est exagéré. Mais aucun politique n’osera vous le dire. " Le grand basculement géopolitique a commencé 19h00: Le taux d'inflation annuel de la zone euro est estimé à 5,8% en février 2022, contre 5,1% en janvier selon Eurostat. La tendance est soutenue en particulier par l'envolée des prix de l'énergie qui s'affichent en hausse de 31,7% sur un an contre 28,8% en janvier. En France, l'inflation accélère, à 4,1% contre 3,3% en janvier. Zero Hedge constate l'échec des incitations de Joe Biden à contenir les prix du pétrole et se demandent si les Américains paieront bientôt 4 dollars à la pompe. Le commissaire européen Paolo Gentiloni reconnaît que l'Union Européenne va être durement touchée par les sanctions. Mais cela n'empêche pas l'Union Européenne de préparer un quatrième paquet de sanctions. 20h00 Les employés de NordStream2 seront licenciés. 21h00: La Chine ne participe pas aux sanctions occidentales. Comme le rapporte le Global Times: "En ce qui concerne les sanctions financières, nous ne sommes pas favorables à de telles sanctions initiées unilatéralement, car elles ne sont pas efficaces et n'ont pas de base juridique", a déclaré Guo Shuqing, président de la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances, lors d'une conférence de presse tenue au Bureau d'information du Conseil d'État. Guo a souligné que son agence ne participera pas à de telles sanctions et continuera à maintenir des échanges économiques et commerciaux normaux avec les parties concernées. Parlant de la perturbation potentielle que les sanctions financières occidentales contre la Russie pourraient infliger à l'économie chinoise, Guo a déclaré que "cela ne semble pas trop évident pour le moment et doit être observé plus avant."
  • 52. 52 Zero Hedge; média conservateur américain très lucide sur les erreurs stratégiques en cours, pose la question d'une sortie progressive de l'hégémonie du dollar vers un monde monétairement bipolaire: dollar/yuan: "Les sanctions imposées par une coalition des États-Unis et de l'Europe mettent la Russie hors de l'écosystème du dollar américain. De nombreuses banques russes ont été exclues du système de messagerie financière SWIFT, ce qui rend les transferts de fonds beaucoup plus difficiles. Et d'autres mesures font qu'il est plus difficile pour la Russie d'accéder à ses 630 milliards de dollars de réserves en devises étrangères - qui étaient censées être le canot de sauvetage de l'économie du pays en cas de catastrophe financière. En conséquence, le lent glissement de la Russie vers un voisin plus accueillant, la Chine, s'accélère. La Chine est déjà le premier partenaire commercial de la Russie, tant pour les exportations que pour les importations. En 2019, les deux pays ont signé un accord pour régler les échanges dans leurs propres monnaies - plutôt que dans le dollar américain. Et en 2020, 17,5 % des échanges entre les deux pays ont été réglés en yuan, contre 3,1 % en 2014. La Russie va probablement s'appuyer fortement sur le système chinois de compensation et de règlement transfrontalier en yuan, le CIPS. Pour l'instant, il s'appuie encore largement sur SWIFT, mais le CIPS a la possibilité de fonctionner de manière indépendante et d'avoir ses lignes de communication avec les organisations financières. La Chine est depuis longtemps un gros acheteur de combustibles fossiles et de minéraux russes. Le soutien tacite de la Chine (ou, du moins, son silence) à l'invasion russe en Ukraine souligne l'"amitié sans limites" que les deux pays ont annoncée au début du mois". 22h00: Intéressant de remarquer que, lors du vote de la résolution de l'Assemblée Générale de l'ONU pour condamner la guerre en Ukraine, la plupart des pays d'Afrique se sont abstenus:
  • 53. 53
  • 54. 54 Jeudi 3 mars 2022 – Jour 8 - point de midi Dernière minute: selon nos informations, non confirmées par les canaux d'information habituels, les Ukrainiens et les Russes devraient commencer à négocier à 15h en Biélorussie près de Brest-Litovsk Point sur le front 8h00: Un peu comme un joueur de puzzle, celui qui essaie de suivre le conflit est devant des informations partielles à faire tenir ensemble pour avoir une image cohérente. On commence toujours par examiner les pièces:  "Des navires Russes sont (...) visibles au large de la région de Nikolaïev. Cela donne une impression de mini 6 juin 1944. S'ils sont au large de la région de Nikolaïev, ils sont forcément situés en face