2. 2
velvet n°1
Velvet c’est un projet de
magazine digital réalisé par une
étudiante en communication afin de
mettre en pratique un an
d’enseignement... J’avoue que, dit
commeça,onpeutaméliorerl’accroche.
Ce n’est pas très vendeur comme ils
disent. Pourtant c’est la réalité.
Mais la réalité n’est parfois (ou
souvent) pas très vendeuse. Tout un
débat n’est-ce pas ? Donc voilà,
Velvet, c’est ça. C’est vous, c’est
moi et ces petits bouts de vie qui
nous relient. J’ai voulu parler
de ce que j’aime parce que c’est
ce qu’on fait de mieux en ce bas-
monde, je ne vais pas metirer une
balle dans le pied non plus.... Vous
y trouverez donc de l’art, de la
musique et un peu de mode le tout,
c’est là que ça devient intéressant,
dans le cadre limité et pourtant si
vaste qu’est notre jolie ville de
La Rochelle.Car notre ville, crions-
le haut et fort, ne manque ni de
surprises,ni d’histoires et encore
moins de charmants rochelais prêts à
vous emporter avec eux au fil de leurs
diverses passions! Ce journal a été
entièrement créé par mes soins, de
la rédaction aux idées, en passant
par la charte graphique.
J’espère sincèrement que ces petits
bouts de vie vont vous intéresser ou
vous surprendre et je vous souhaite
à toutes et tous, une très bonne
lecture.
Velvetc’estquoi?
3. ART
Grand format:
Le street art: Quand l’art de rue à La
Rochelle n’est plus laissé sur le trottoir.
Découvrez l’objet mystérieux du port.
La fresque des remparts.
Théâtre:
La Kanopé, espace d’échange et de
partage artistique.
Où sortir se cultiver?
MUSIQUE
La Rochelle et ses petites perles parfois
méconnues:
-Ato
-La Phase
-Nixonn’
-Wooble
-Uncut
Où écouter du son à La Rochelle?
-Roscella Bay
-Francofolies
-La Sirène
-L’Endroit
-Belle du Gabut
MODE
Entretien avec la gérante de la boutique
« muses » : Au coeur de la création
Street looks : les habitants de La
Rochelle à la page.
+ LA PAGE BONUS
SOMMAIRE
4. 4
velvet n°1
ART Grand format:
Street Art : Quand l’art
de rue n’est plus laissé sur
le trotoir.
Quand l’art rend
hommage à un grand
personnage de La
Rochelle.
La mystérieuse oeuvre
des remparts et sa
symbolique.
La Kanopé II, espace
d’échange et de partage
artistique.
Où sortir se cultiver?
5. velvet n°1
5
L’art est une histoire de goût avant tout, de passions, de
ressenti. Il y a de l’impalpable dans cette chose-là. Quand on pense
à La Rochelle, on pense patrimoine, océan, voiliers, histoire mais on
ne pense pas à l’art. Pourtant notre ville regorge de petits trésors
et je voulais ici vous faire découvrir mes coups de coeur. Certes, ce
sont les miens. Certes, il n’y a rien d’exhaustif là-dedans. Certes,
l’art parle à tout le monde dans une langue différente. Pourtant, je
voulais partager avec vous ces petits bouts d’art rochelais.
GRAND
FORMAT:
Le street art à
La Rochelle.
6. velvet n°1
6
Le Street Art est un art destiné au grand public, éphémère et en constant
renouveau. Cette forme d’art va au-devant des gens (sans qu’ils l’aient forcé-
ment souhaité d’ailleurs, mais là, on rentre dans un autre débat). Pour toute
une génération (je parle de nous, là!), cette forme d’art est une porte d’entrée
un peu plus ouverte que les autres pour accéder à l’Art en général et permet
de toucher des personnes qui n’entreraient pas de prime abord dans un musée
ou dans une galerie d’art.
Un peu de culture... Réservé aux plus courageux!
Depuis la fin des années 90, avec l’arrivée d’artistes comme Banksy en
Angleterre, cet art urbain est un des premiers mouvements artistique
international (Vous ne connaissez pas Banksy, c’est ça ? La petite fille
au ballon rouge, ne me dites pas que vous ne l’avez jamais vue tout de
même !) Banksy est à l’heure actuelle un des artistes les plus connus
et les plus côtés dans le monde du Street Art. Issu de la Banlieue de
Bristol et proche du mouvement altermondialiste, il utilise et popu-
larise la technique du pochoir pour dénoncer la publicité et les dé-
rives de sa société sur les mûrs de Londres puis des grandes villes
du monde. Comme Banksy , les artistes de rues s’approprient l’espace
urbain pour contester, bousculer, déranger, revendiquer, dénoncer, in-
terroger, soutenir... Ils ont des motivations artistiques certes (faire
connaître leur art) mais souvent aussi (et surtout parfois) politiques
ou sociales. Bien que le Street Art ne soit pas toujours légal, sa
valeur artistique me semble incontestable. Les artistes de Street Art
ne cherchent pas à vandaliser les espaces publics comme certains pour-
raient le croire (je parle bien de Street Art, hein! Pas de graffitis
plus ou moins douteux parfois, je vous le concède), mais plutôt à
changer notre regard sur la ville et sur l’art. D’une marginalité su-
bie on glisse progressivement vers une marginalité revendiquée par les
artistes qui choisissent la rue comme espace d’expression, contre les
institutions bien souvent, il faut bien l’avouer. Les artistes s’em-
parent de l’espace public, intègrent ses contraintes et ce malgré tous
les risques que cela représente et c’est de cette démarche qu’émane
toute la singularité du mouvement. L’interdit devient le moteur. Si ça
c’est pas un slogan de rebelle ! La démarche artistique est au moins
aussi importante que la finalité du message, que l’œuvre en tant que
telle (c’était juste pour la rime).
Trève de plaisanteries… Bien que sponta-
nées en apparence, les performances des
artistes du Street Art sont souvent pré-
cédées d’un travail préparatoire : les
graffeurs emportent leurs carnets à es-
quisses (sketchbooks ou blackbooks) et
les pochoiristes découpent des matrices.
L’art urbain s’est ainsi peaufiné avec le
temps. Du simple graffiti, il est devenu
grandiose par l’utilisation et la jux-
taposition de diverses techniques et de
matières insolites.Tantôt figuratif, tan-
tôt abstrait, chaque artiste se distingue
par un style personnel et un coup de
crayon unique qui définissent une véri-
table identité artistique.
7. velvet n°1
7
L’espace urbain et les lieux de l’art
(ateliers, musées et galeries) ne sont
pas si cloisonnés qu’ils en ont l’air.
Les accrochages dans les galeries et les
expositions dans les musées ont joué un
rôle crucial pour la médiation et la re-
connaissance de cette forme d’art comme
véritable courant artistique, culturel
et commercial. Cet art qui durant de
nombreuses année fût considéré comme il-
légitime et indigne du marché de l’art,
d’avantage assimilé à la délinquance
qu’à la création, se voit aujourd’hui
ouvrir les portes des musées. Le Street
Art gagne donc aujourd’hui un nouveau
public de par son entrée dans les musées
et son message acquiert une nouvelle
portée. Pourtant en s’institutionna-
lisant, la portée du message ne perd-
t-elle pas justement en crédibilité ?
Pourtant, on constate que rares sont les
artistes de Street Art qui ne passent
pas par les galeries d’art, même les ar-
tistes les plus critiques comme Banksy
ou C215 font aujourd’hui partis du sys-
tème. Galeries, musées ou encore espaces
urbains réglementés. Mais ce processus
est inévitable et il ne semble pas sou-
haitable de lutter contre.
8. velvet n°1
8
En effet si la rue comme lieu d’ex-
position est le fondement du Street Art,
son âme en quelque sorte, rien n’empêche
les artistes de conjuguer leurs projets
urbains avec d’autres actions davantage
institutionnalisées comme le fait le pho-
tographe JR depuis le début de sa car-
rière. En effet, il installe en 2010 un
photomaton géant au centre Pompidou pour
son projet Inside Out qui permettra au
public de se faire prendre en photo pour
s’afficher eux-mêmes dans le lieu de leur
choix. Ici l’institutionnalisation de-
vient synonyme d’enrichissement de l’ex-
périence artistique. En revanche la ques-
tion de la marchandisation du Street Art
semble poser davantage de problèmes dès
lors qu’elle contredit totalement la lo-
gique initiale du cet art qui se voulait
militant, gratuit et accessible. Le mou-
vement artistique en tant que critique
du système aurait-il tendance à se faire
absorber par un phénomène de mode ? On ne
doit pas être loin du compte...
Issu d’une société d’individualisme de
masse (méa culpa), le Street Art nait de
la volonté d’expression d’une génération
pour laquelle se rendre visible au plus
grand nombre, laisser sa signature vi-
suelle, quitte à s’affranchir des lois
et des règles communes, c’est exister.
Il y a certes moins de rébellion dans un
selfie mais finalement les causes sont sem-
blables. Instagram quand tu nous tiens...
9. velvet n°1
9
REVENONS AU
GABUT DE LA
ROCHELLE
Pour en revenir au Gabut, entre le vieux port et
le quartier contemporain des Minimes, un ancien
quartier de pêcheurs typique avec ses fameuses
maisons de bois colorées abrite une ancienne
friche industrielle qui est désormais le ter-
rain de jeu de ces fameux artistes qu’on qualifie
de Street Art. Et là, comme je vous le disais
en introduction, il y a de l’impalpable dans
ces oeuvres peintes à même les murs lézardés
par le temps! L’éphémère beauté du street art
dans tout ce qu’elle a de grandiose concentré
dans cette friche. On peut y être sensible ou
non, mais personne je crois (enfin, j’espère...)
ne pourrait nier la puissance artistique de le
plupart de ces oeuvres. Une explosion de cou-
leurs sera tatouée à jamais sur vos rétines à
coup-sûr si vous venez y flâner.
On est loin, très loin même, de ce projet
hôtelier de luxe qui empêchait toute ini-
tiative de développement depuis près d’un
quart de siècle, maintenant, place au charme
et la magie de ce lieu qui résident princi-
palement dans son côté éphémère car toutes
ces oeuvres sont appelés à être sans cesse
renouvelées, donnant à ces vieux murs autre-
fois sans âme, une réelle utilité reflétant
une palette d’artistes et nous offrant de
nouvelles surprises à chaque fois. La plus
émouvante de ces oeuvres reste celle qui
rend hommage à Terence Robert, un Roche-
lais décédé en 2014 alors qu'il faisait
du bodyboard. C'était aussi un passionné
de graff et de musique hip hop. Il mixait
sous le nom de DJ Obsek. Cette oeuvre est
la seule qui ne sera jamais remplacée, à
l’instar de toutes les autres.
10. velvet n°1
10
L’interviewGabut
ParGéraldineGillardeau
Depuis l'abandon du projet hote-
lier était ce une volonté de la ville
dès le départ de faire de cet en-
droit ce qu'il est actuellement?
L'abandon du projet hôtelier a été
un coup dur pour la municipali-
té et une réussite pour l'associa-
tion APPR, association de protec-
tion rochelaise pour le patrimoine.
Il y a eu la catastrophe de Xyn-
thia et surtout la découverte d'une
zone inondable remettant en cause
de nombreux projets immobiliers.
Celaa-t-ilétéunevolontédelavilleou
deseshabitants,jepenseiciauCUGE,
collectifunipourunGabuténergique?
Cette zone de musée à ciel ouvert
s'est mis en place naturellement en
attendant de trouver mieux. De nom-
breuses associations ont fait des pro-
positions dont le CUGE, mais depuis
l'association s'est mis en sommeil,
d'autres ont pris le relai et sur-
tout la municipalité a mis en place
le projet de la BELLE DU GABUT qui
est vrai un projet politique où si
tu as lu la presse il y a eu beaucoup
d'opposition des commerces autour.
Pourriez vous me parler du choix du
lieu? Pourquoi ne pas développer da-
vantagece concept sur d’autres sites
comme à La Pallicequi arbore déjà
unesublimefresqueprèsdelaSirène?
L'emplacement de ce lieu est excep-
tionnel à côté des tours connues dans
le monde entier. Emplacement rêvé car
vu au quotidien par des milliers de
gens, La Pallice et la Sirène sont
des beaux lieux mais sur site privé
et sécurisé et donc difficile d'accès.
Il y a eu dernièrement un projet de
street art sur le mur d'enceinte
des châteaux de La Rochelle avec un
concours de graffeur mais il n'est
pas sur qu'il se mette en place.
18. velvet n°1
18
L’étrangeobjetenl’honneurdeMichelCrépeau...
.Vous avez sans
doute tous vu
cette étrange
objet posé presque
en équilibre
non loin de la
médiathèque. Cette
sculpture rend
hommage à Michel
Crépeau, ancien
ministre et maire
de La Rochelle. Il
s’agit d’un disque
morcelé en deux
demi-sphères. En
son milieu, on
peut y deviner une
écluse, une bouée,
une coque de
navire ou encore
un quai. Cette
oeuvre est celle
de François Cante-
Pacos, auteur
de sculptures
monumentales et
marin, ce qui
lui confère toute
légitimité pour
la création d’une
œuvre qui associe
l’hommage à Michel Crépeau et la mer. Je voulais partager avec
vous cette phrase de Michel Crépeau lui-même que vous pourrez lire
sur la dalle de pierre incrustée dans les pavés de la promenade.
«J’accepte de disparaître en tant qu’individu dès lors qu’il me sera
permis d’éprouver au jour de ma mort, le sentiment d’avoir ac-
compli ma part d’humanité. C’est à travers elle que je survivrai.»
19. velvet n°1
19
L’oeuvredesremparts
Vous pouvez me dire que
vous ne l’avez jamais vue,
là je vous croirai. C’est
vrai, il faut être passé
par les remparts pour avoir
eu la chance d’observer,
car c’est bien le terme
le plus approprié, cette
oeuvre. Par contre, ne me
dites pas que vous ne vous
êtes pas demandé ce qui
était représenté sur cette
plaque d’un mètre quarante
sur un mètre vingt sur
laquelle des dizaines de
visages d’hommes-livres se
regroupent les unes à côtés
des autres. Non, ne me dites
pas que vous ne vous êtes pas
posé de questions si vous l’avez croisée du regard car là, je ne vous croirai
pas. De génération en génération est le titre de cette
oeuvre de l’artiste rochelais Bruce Krebs. L’artiste
le dit quand on lui demande de commenter cette oeuvre:
« C’est l’histoire de gens
qui lisent dans la tête
des gens qui lisent, eux-
même dans la tête d’autres
gens, et ainsi de suite...
Un peu comme le transfert
d’une culture de généra-
tion en génération... Mais
parfois, l’un d’entre eux
refuse de lire, et à sa
suite, tout se dégrade, et
il n’y a pas de recours.»
Là, vous vous dites
que le mec est barré.
Peut-être mais c’est
un compliment pour un
artiste. En fait cette
oeuvre c’est l’histoire
de la transmission et
je vous assure que si
vous vous penchez sur
la question, vous allez
y repenser souvent
car finalement notre
vie n’est-elle faite que
de ça? (Ah, vous voyez,
déjà là, vous vous dites
que je n’ai pas tort!)
20. velvet n°1
20
LA KANOPE
II
Compagnie de
théâtre, pôle de
formation théâ-
trale, lieu de
diffusion de spec-
tacles, exposi-
tions, concerts.
Le théâtre est un
des arts qui me
tient particulè-
rement à coeur.
La Kanopé II l’est
encore plus. Je
vous propose donc
une entrevue avec
la gérante de La
Kanopé II, Ivo-
la Pounembetti.
Elle se charge de
vous présenter ce
lieu, le regard
qu’elle porte sur
le théâtre et enfin
les pièces qui se
jouront prochai-
nement ainsi que
leurs comédiens.
21. velvet n°1
21
La Kanopé II est un pôle de formation
théâtral. Il se compose de six ateliers,
d’âge différents et limités à douze
élèves. C’est aussi un espace de créa-
tion pour des spectacles de la compagnie
(une fois par an nous présentons égale-
ment un spectacle humanitaire) et pour
des compagnies extérieures accueillies en
résidence. Depuis cette année c’est aus-
si un lieu accueillant cinq enfants de
l’IMP de Portneuf (Institut médico-édu-
catif). C’est enfin un espace d’exposition
permettant à des artistes en manque de
lieu de présenter leur travail au public.
C’est un lieu qui se veut convi-
vial et exigeant dans sa programmation
Le théâtre est un mer-
veilleux vecteur d’ex-
pression, qui permet
d’aller à la rencontre
de soi-même et de
l’autre. Par le corps
et la voix, il permet à
celui qui le pratique
un voyage émotionnel
mais aussi culturel.
C’est bien évidemment
un des arts les plus
respectables qui soit !
Six ateliers cette année, nous pré-
senteront donc six spectacles.
L’atelier Etudiant, composé de onze élèves pré-
senteront «Roméo et Juliette» les 25, 26 et 27 Mai
L’atelier des 7-10 ans et ses dix comédiens
présenteront «L’Inspectrice Toutou», pièce un
peu surréaliste et drôle sur une inspectrice
de police amenée à interroger des personnages
de contes pour résoudre une enquête. Les re-
présentations auront lieu les 1, 2 et 3 Juin
L’atelier des 11-13 ans, composé de treize
élèves présentera «Les Pins 70», Des en-
fants partis en colonie de vacances pré-
parent un spectacle musical ! Les représen-
tations auront lieu les 15, 16 et 17 Juin
L’atelier des 14-16 ans présentera «L’af-
faire Polliakoff», une enquête policière
faisant suite au vol de bijoux d’une com-
tesse russe excentrique. Les représen-
tations auront lieu les 8, 9 et 10 Juin
Les dix comédiens de l’atelier Adultes présente-
ront leur version de «Dom Juan», ou Dom Juan est
une femme ....! Les 29 et 30 juin et 1er Juillet
Enfin la Masterclass de la Kanopé II, avec ses
quatre comédiens amateurs confirmés, présentera
« Graham, Irène, Rosemary et les autres»,
librement inspiré de Moulin à paroles d’Alan
Bennett. Quatre personnages bien ordinaires
dans une Angleterre populaire. Les représen-
tations auront lieu les 22, 23 et 24 Juin
CommentdécriraistulaKanopéII?
Quelregardportes-tusurlethéâtre?
Peux tu présenter chaque pièces et ses comédiens?
22. velvet n°1
22
Oùsortirsecultiver?
La Rochelle a tout compris à la
culture: Les espaces culturels
ne manquent pas et c’est tant
mieux! Mais vous les connaissez
certainement.
Velvet vous a donc plutôt fait une
petite sélection coup de coeur des
évènements à venir.
01-
Le samedi 12 mai, 18h30, Allée du Mail (devant
le casino). Depuis 2013, Artonik déambule dans
les rues avec un message universel de tolérance,
renouant avec la fête comme exorcisme de la peur
de l’Autre. Nous vous invitons à vous informer
sur le sujet pour avoir la chance de participer à
cette réplique rochelaise de la célèbre fête des
couleurs célébrée traditionnelement en Inde.
ARTONIK, THE COLOR OF TIME
23. velvet n°1
23
02-
On cause, dans la rue, ou plus exactement
ici, sur la plage. Chouette programme
non? Et je ne vous ai pas dit le meilleur:
Cette animation, proposée et animée par
Franck Buffeteau, architecte urbaniste
et metteur en scène, se penche sur la
thématique : Qu’avons nous en commun ?
Dimanche 13 mai, 11h50, Plage de la
Concurrence.
CAUS’RUE
AUTRAVERSDES
ARTSDELARUE
Dans le cadre des rencontres menées à l’année avec
des classes de CE2/CM1/CM2 de l’école Le Prieuré
et avec les enfants des Centres de loisirs Tasdon-
Bongraine-Les Minimes, Christane Faure et Le
Pertuis, des enfants ont rencontré, joué, discuté,
et fabriqué avec des artistes en résidence à travers
des ateliers et des répétitions commentées. Je
vous invite à découvrir le travail issu de leurs
expériences.
11, 12 et 13 mai, Plage de la Concurrence.
03-
Parce que je sais que j’ai dû vous laisser tout pensif sur la
question de la transmission après l’oeuvre des remparts
( et que c’était pas très sympa de ma part, toi qui es là
pour passer un bon moment), je te laisse découvrir une
programmation, qui allie art et transmission.
04-
Liberté, égalité, fraternité... Comment ces mots
résonnent-ils aujourd’hui? Seize étudiants vous
embarqueront dans une course contre la montre. Ils
ont exactement 1789 secondes pour vous faire revi-
siter la révolution française.
Samedi 12 mai, 15h45, Place du Maréchal Foch.
Tout public. 1h.
ATELIER ARTS
DE LA RUE DE
L’UNIVERSITE
24. velvet n°1
24
Les petits coups de coeur à venir...
06-
Autobiographie de rue pour
six voix.
Mes déménagements raconte le
parcours d’un homme à travers
ses lieux de vie successifs.
« J’ai déménager 22 fois. Ma
vie dessine une carte vi-
vante, j’ai la mémoire de
tous les trottoirs, toutes
les ruelles. Aujourd’hui j’ai
envie de retraverser cette
ville. revenir devant cer-
tains des endroits que j’ai
habités, remonter le fil de ma
vie.
Samedi 12 mai à 17h. Inter-
section rue Jeanne d’Albret
et allée du Mail.
Dimanche 13 mai à 16h15. Cours
de Dames côté rue Jean du Pé-
rot.
Tout public. 1h15.
07-
Manifeste poétique. Cinq person-
nages apparaissent au coin de la
rue. D’où viennent t’ils? Ce sont
des oubliés. Ils ont été chassés
loin de la civilisation, traités
comme des chiens. Ils reviennent
parmis les hommes pour les pré-
venir d’une tempête à venir. Ce
spectacle de théâtre physique
s’inspire de Diogène le cynique
et propose une mise en mouvement
de la pensée, de la révolte, un
lâcher de philosophes dans la
ville.
Vendredi 11 mai à 17h30 et di-
manche 13 mai à 15h. 14 rue Saint
Jean du Pérot.
Tout public. 50min.
05-
Un échange avec vous... Confiez un geste aux
danceuses et celles-ci vous liveront une danse
inspirée du geste proposé. C’est une minute et
demi pour vous, une chorégraphie improvisée,
à vue de tous et en musique.
Samedi 12 mai à 16h et dimanche 13 mai à 15h.
Plage de la Concurrence.
Tout public. 1min30 par personne.
SAUF LE DIMANCHE
GROUPETONNE
LABALEINE-CARGO
25. velvet n°1
25
GRAFF ON
TOUR(S)
AVEC LEK & SOWAT
ET LA QUINZAINE
DU NUMERIQUE
Du 1er au 31 mai, les artistes Lek
et Sowat sont en résidence dans
la tour Saint Nicolas pour propo-
ser des créations inédites dans la
salle basse et investissent par des
nstallations l’espace public de la
Rochelle et certains lieux visibles
du haut des tours. Il ne s’agit pas de
n’importe quels artistes puisqu’ils
ont exposé au Palais de Tokyo et au
Centre Georges Pompidou mais surtout
de 2015 à 2016 ils sont les premiers
artistes issus du Graff à intégrer la
prestigieuse Villa Médicis à Rome.
Jusqu’au 25 juin, la tour de La
Lanterne acceuille un parcours
Transmédia pour la mise en valeur
de ses graffitis. Cinq artistes
investissent la tour de la Lan-
terne avec des installations nu-
mériques, du mapping, des vidéos,
des créations lumineuses, visuelles
et sonores. Pour ce parcours la
tour est totalement revisitée.
La saison permet de mettre
en lumière les quelques 600
graffitis qui ornent les murs
des tours de La Rochelle. Ils
sont un témoignage unique de
l’histoire de la ville, no-
tamment durant les diffé-
rentes périodes de conflits.
26. 26
velvet n°1
MUSIQUE La Rochelle et ses petites
perles parfois méconnues:
Ato
La Phase
Nixonn’
Wooble
Madeus
Uncut
Youva
Où sortir ?
Roscella Bay
Les francofolies
La Sirène
L’Endroit
28. velvet n°1
28
Tu peux te présenter ?
- Ato, 19 ans. Je produis de la
musique et je fais du rap.
Je fais partie du Label Na’vi Re-
cords que j’ai créé avec Tito, un
très bon ami d’enfance avec qui
je fais des sons.
Pourquoi Ato ?
- J’ai mis vraiment très long-
temps à trouver un nom d’artiste.
Pour moi c’est important d’être
soi-même quand on fait de la mu-
sique.
J’ai choisi Ato car c’est mon
véritable prénom qui me vient
de Côte d’Ivoire, il signifie la
« sagesse » en bété (ethnie Ivoi-
rienne).
C’est d’ailleurs comme ça que mes
parents m’ont toujours appelé à
la maison.
Pourquoi avoir créé un label ?
- En fait c’est une manière pour
Tito et moi d’avoir notre propre
marque de musique. Quant les gens
verront le nom du label, ils sau-
ront à quelles sonorités s’at-
tendre. Un peu comme quand tu
vois le logo Nike qui implique
la qualité de tes chaussures. On
a choisi le nom Na’vi Records en
référence aux habitants de
Pandora dans le film Avatar car
les instruments Africains dans
nos sons rappelent l’univers du
film. Souvent on nous dit que
notre musique vient d’une autre
galaxie !
Qu’est-ce qui t’as donné le goût
de la musique ?
- Il y a tellement de choses que
je ne pourrais même pas me rappe-
ler de tout. Déjà mon père était
musicien, il jouait du djembé.
Depuis que je suis gosse
il a toujours essayé de me trans-
mettre sa culture. D’ailleurs le
premier vrai cadeau de sa part
était une chaîne hi-fi que j’ai
reçu pour mes quatre ans.
Du coup je passais mes journées
à écouter James Brown, Michael
Jackson, etc. Il y avait telle-
ment de CD chez moi que j’aurais
pu en écouter un différent
chaque jour pendant largement
plus d’un an. Un peu plus tard
j’ai découvert le rap au travers
de mon frère qui est un vrai pas-
sionné lui aussi.
Ensuite, arrivé au lycée, les
profs me disaient souvent que
j’avais un bon style d’écriture.
Voilà, c’est à peu près tout ça
qui m’a donné envie de prendre
la musique un peu plus au sé-
rieux.
Comment te qualifierais-tu ?
- Hum, je dirais que je suis
quelqu’un de passionné qui croit
en ses rêves. Quelqu’un qui dé-
teste rentrer dans le moule.
En tant que métisse, j’ai appris
très tôt que j’étais différent.
C’est parfois difficile à vivre
quand on est petit mais en gran-
dissant j’en ai fait un atout en
mettant la culture de mon père et
de ma mère dans ma musique.
Qu’est-ce qui inspire ton pro-
cessus de création ?
- Je n’ai aucune méthode, souvent
les mélodies ou bien les mots me
viennent comme ça (ça m’arrive
vraiment très très souvent sous
la douche!),
le reste du temps je m’oblige à
rester chez moi tant que je n’ai
pas au minimum bien avancé un
morceau.
En quoi votre musique est-elle
différente des autres ?
- Je pense que le fait qu’on ne
s’inspire pas seulement du rap
pour faire du rap aide beaucoup à
gagner en originalité.
Moi par exemple je suis vraiment
un grand fan de musique éléc-
tro et c’est pour ça que je vais
chercher des instrus qui corres-
pondent à ce style de musique.
Comme je t’ai dit plus tôt, se
différencier est quelque chose
qui me tient très à coeur et pas
29. velvet n°1
29
seulement dans le domaine musi-
cal.
Quel est le but, l’intention de
tes sons ?
- C’est une question assez diffi-
cile, je ne sais pas si on peut
vraiment parler de but. Mais di-
sons que j’essaie de montrer une
autre image du rap.
J’ai l’impression que pour plaire
au grand-public il faut soit
parler d’amour, de bicrave ou
d’argent sur des intrus Trap.
Moi, tu vois, je veux surtout pas
me limiter qu’à ça, je suis là
pour expérimenter, quitte à cho-
quer les gens. Poser sur une ins-
tru électro, des sonorités afri-
caines, ça ne me fait pas peur du
tout.
Qu’est ce qui est le plus gra-
tifiant dans ta pratique de la
musique ?
- J’aime vraiment le fait de tou-
cher les gens avec ma musique.
D’ailleurs récemment Sam Gel-
laitry (mon producteur préféré,
c’est un vrai modèle pour moi et
c’est lui qui m’a fait aimer la
musique électro) et Richie Beats
(un producteur qui a fait des
instrus pour Joke, Booba, Dam-
so,etc et avec qui je suis en
contact depuis un petit moment)
ont vraiment apprécié une des
instrus que je prépare pour mon
projet avec Tito.
Selon toi qu’est ce qui différen-
cie une composition de qualité
d’une autre ?
- En fait c’est marrant mais je
me pose très souvent la même
question. Avant, je pensais que
c’était en étant complexe qu’une
composition gagnait en qualité.
Mais finalement aujourd’hui je
pense qu’une composition assez
simple peut s’avérer être bien
malgré tout, tant que tous les
éléments sont bien maîtrisés.
Après, pour moi, l’essentiel est
de chercher à créer la surprise.
Pour toi, est-ce indispen-
sable de composer sur ordi ?
Penses-tu que les compositions
s’adaptent aux technologies
du moment, voir même les
façonnent ?
- Oui je pense car des logiciels
comme FL Studio (que j’utilise
depuis 3 mois) ou encore Logic
Pro X sur Mac permettent de faire
tellement de choses,
c’est vraiment hallucinant!
Hum, non je ne dirais pas
qu’elles s’adaptent aux techno-
logies mais plutôt qu’elles les
contournent.
Le rap pour toi est -il un bon
moyen de s’exprimer, de faire
passer des idées?
- Oui bien-sûr puisque c’est au-
jourd’hui la catégorie de musique
la plus écoutée au monde donc
c’est un bon moyen de partager
ses pensées.
Penses-tu que cela risque de
te limiter dans
la composition de la mélodie?
Non, justement c’est tout l’in-
verse, le rap est le genre mu-
sical le plus polyvalent à
mon sens. Il y a de nombreux
rappeurs qui posent a cappella,
sur du classique, de la soul,
du jazz, du reggae, de la funk,
de la trap, etc. Bref la liste
fait mal au crâne donc il n’y
a vraiment aucun risque d’être
limité de ce côté-là.
Penses-tu que les artistes ont
un rôle social en France ?
- Ah, mais ça c’est sûr! Les
rappeurs sont aussi des influen-
ceurs. Certains sont même un
média à eux seuls. Booba par
exemple qui a lancé OKLM ne
s’est pas gêné pour partager
des actualités sur l’affaire
Théo et il y a beaucoup de
jeunes en France qui ont ain-
si été mis au courant de cette
affaire. On ne va pas se men-
tir, aujourd’hui, la télévision
appartient au passé, plus per-
sonne ne la regarde.
30. velvet n°1
30
LA PHASE
« On y est
allé au
culot, un
peu comme
tout ce
qu’on a fait
d’ailleurs...»
31. velvet n°1
31
Pourriez-vous me décrire votre parcours
dans la musique ?
- Ça remonte à cinq ou six ans
déjà… On était en troisième, avec
notre petit groupe de l’époque.
On a fait une scène devant les
profs de notre collège pour une
fête de fin d’année. En ce temps
on écrivait déjà des textes mais
c’était la première fois qu’on
les interprétait devant des gens.
C’était très flippant mais bien
drôle, notre petit groupe était
déguisé et tout! Ensuite l’été
qui a précédé on a fait un stage
d’écriture et d’enregistrement en
studio chez 17kara avec Pierrot
où on a fait notre premier son
mais qui est désormais indispo-
nible sur les réseaux… Puis au fi-
nal dans notre groupe nous étions
les seuls a vraiment continué à
se lancer. Arrivés au lycée nous
nous sommes retrouvés tous les
deux dans le même bahut à Saint
Exupéry, on a commencé à ache-
ter du matos pour s’enregistrer
dans notre chambre, ce que l’ont
fait toujours d’ailleurs.Et on a
sorti un deuxième son, qui n’est
plus disponible lui non plus… Ce
n’était de toute façon pas très
représentatif de notre travail
actuel.On arrivait tout juste au
lycée, on avait pas la même men-
talité non plus, genre on fait du
rap c’est « cool » … Après, au
lycée, chaque année, on avait une
scène ouverte à la MDL. On a dû
presque toutes les faire pendant
les 3 ans. C’était une période où
on écrivait tous les jours et le
midi on sortait pour rapper tous
ensemble avec nos autres potes
du lycée, c’était une très bonne
ambiance. Puis ensuite on a fait
l’Iséo, on en avait déjà enten-
du parler l’année précédente mais
on avait pas encore acquit assez
d’expérience et puis on était des
gros flemmards aussi… !Mais malgré
tout on se bougeait énormément,
sûrement plus que beaucoup d’ail-
leurs. Et en première on s’est
lancé ! Il y avait des auditions
dans le bahut, une scène ouverte,
du matos, un jury. En soit ça
nous faisait une scène ouverte
comme d’habitude donc on a prépa-
ré notre truc. On avait une re-
prise à faire en plus de notre
morceau à nous et on a choisi
IAM, « Née sous la même étoile ».
Franchement,on peut dire qu’on y
est allé au culot, comme un peu
tout ce qu’on a fait d’ailleurs…
On ne pensait pas du tout être
retenus et pourtant… A la récré,
la MDL nous a appelé pour nous
dire qu’on était pris pour la fi-
nale, ça a craqué dans nos têtes
! L’Iséo était en juin, donc
six mois après, sur la grande
scène de la Sirène, avec les
autres finalistes des lycées.
L’accueil de la Sirène a été gé-
nial, on a eu une très bonne re-
lation surtout avec Steeve qui
s’est beaucoup occupé de nous.
Contre toute attente on a gagné.
Notre cadeau c’était de rapper
sur la scène sur laquelle on a pu
voir 1995, IAM… On avait déjà
tout gagné dans nos têtes, alors
quand on a vu que la victoire
était pour nous, on peut dire
qu’on a phasé ! Par la suite on
s’est fait un petit réseau sur La
Rochelle. On a bien evolué de-
puis lors, on a joué cinq fois la
sirène ; fait deux mixtapes dont
une encore dispo et l’autre plus.
Pour l’Iseo, l’année suivant
notre victoire nous avons fait un
concert très lourd (les gagnants
de l’année précédente reviennent
toujours pour le final) ; puis
dans l’été on a fait pas mal de
scènes comme à Perigny, à l’Aion
qui nous a permis de faire une
vraie date, en plus des jazz ses-
sions, avec un groupe de Paris,
MAB, on a fait une sorte de tour-
née, il y avait 4 dates avec eux,
une à Paris, une à Angoulême pour
un anniversaire, et enfin à Niort
dans la salle de l’Alternateur.
Pourquoi votre nom, La Phase ?
- Avec notre DJ, qui était aussi
assessoirement notre meilleur
pote, on avait un délire quand un
énorme truc arrivait on appelait
ça une phase. A l’époque on était
juste Arie et Nefaz. On a fait un
freestyle avec Bigflo et Oli à la
fin de leur concert. Oli m’a de-
mandé nos blazes et comme il y
avait beaucoup de bruits il n’a
pas compris Arie et Nefaz mais
la Phase...Du coup il a fait une
impro ou il dit un truc du genre
« Je suis avec mes potos de La
Phase », sur le moment on a pas
capté mais en revoyant l’inter-
view on s’est dit « mais quelle
phase...! » Alors pourquoi pas La
Phase comme nom de scène ?
Et pourquoi le blase de Nefaz ?
- En CM1 un mec m’a montré un
graffiti avec graffé « nefaz »
j’ai essayé de le refaire et
quand je me suis mis au graff au
collège il me fallait un blaze,
et comme c’était mon premier
graff j’ai nostalgiquement choi-
sit celui-ci. Après un blaze ça
te suit pour tout… C’est mon
blaze de graffeur, de Dj et de
rappeur.
Pourquoi avoir commencé avec Arie pour
finalement revenir sur Odin qui est ton
vrai prénom ?
- Alors moi c’est plus Arie parce
que l’histoire est un peu nulle
tout simplement... Une histoire
32. velvet n°1
32
qui se place entre une attitude
de lover et le graff, pour moi
aussi, j’épargne les détails...
Mais j’ai finalement choisi Odin
aujourd’hui pour être le plus
naturel et transparent possible
dans ma pratique du rap…
Avez-vous une méthode particulière pour
créer vos compositions ?
- On n’écrit pas un texte sans
l’instru, je parle souvent de «
vibes », il en faut pour chaque
morceau et c’est selon elle qu’on
écrit. Avec l’aide d’un petit peu
de paradis artificiel! Y a que les
mecs qui travaillent en studios
avec des beatmakers qui peuvent
gratter les paroles avant, la
plupart des rappeur comme nous
font l’instru d’abord. Sur La
Rochelle, à mon sens, il n’y en a
qu’un qui peut faire la diffé-
rence c’est César le beatmaker
de FMR (rappeur de La Rochelle
aussi) et puis c’est un bon pote
donc on a déjà travaillé avec
lui, mais il n’a pas trop de
temps avec tous les artistes pré-
sents sur La Rochelle.
Quels sont vos inspirations ?
- Odin : La vie en général, c’est
soit complètement en adéquation
avec ce que je vis soit c’est
tout le contraire, si je suis
dans une mauvaise passe j’écris
des trucs par exemple complète-
ment dans un style egotrip ou
alors si je m’enterre dans ma
vie, je m’enterre aussi dans mes
textes, ça dépend. Ça m’aide
beaucoup dans ma vie, si je vais
mal j’écris et ça va mieux.
Votre but principal ?
- Il faut qu’on soit fier de ce
qu’on fait.
Un projet particulier dont vous souhaite-
riez nous parler ?
- Odin: Je prépare mon album,
avec Esteban (Nefaz), et plein de
rappeurs de La Rochelle pour que
tout le monde y participe. Grosso
modo je me laisse deux ans pour
tout niquer sinon j’arrête. Après
je n’arrêterai pas le monde de la
musique, je veux rester dans cet
univers, mais je produirai plu-
tôt.
Le plus gratifiant dans votre pratique de
la musique ?
- Odin : La reconnaissance un
peu, mais genre de tout, par
exemple mon frère qui rentre dans
ma chambre et me dit que ce que
je fais est cool. Après quelqu’un
qui écoute régulièrement du rap
et qui vient me dire que ce que
je fais lui plait, ça me fait
vraiment plaisir plutôt que
quelqu’un qui n’aime pas ça mais
me dit que ce qu’on fait ça
passe, il y a un gros écart…
- Nefaz : Dans la même idée, il
m’arrive qu’on me croise dans la
rue et me demande si je fais bien
partie de La Phase, c’est tou-
jours sympa d’avoir encore des
retours de gens qui aiment et qui
viennent aussi d’ailleurs comme
de Poitiers par exemple. Ca ar-
rive souvent aussi que tel ou tel
Dj nous passe en bar et boite…
C’est fou !
Si vous deviez ne garder qu’un de vos
son?
- Je pense ce serai « Dirty-
side », c’est un des premiers
textes où on a vraiment sorti nos
tripes, on a dit ce qu’on voulait
et chaque fois qu’on l’a fait sur
scène ce fut un super souvenir,
surtout à la Sirène. En soit, on
aime chacun de nos sons pour les
efforts qui vont autour mais nos
préférences vont souvent sur les
meilleurs souvenirs. Nos morceaux
résonnent beaucoup comme des sou-
venirs dans nos têtes et nos
coeurs.
Qu’est-ce que vous a apporté votre vic-
toire à l’Iseo ?
- Odin : On a par la suite choppé
beaucoup de contacts comme on
a dit plus haut. On a bien tourné
donc. Et après cette aventure,
grâce à la Sirène, on a pu faire
la première partie de MHD.
- Nefaz : Pour cette nouvelle
j’étais à ma JDC et je reçois
un message vocal… J’y comprends
rien, pas de réseau, j’entends «
ninin… Sirene… » et là je choppe
du réseau j’y croyais pas ! J’ai
pris le premier gars qui passe
pour lui demander s’il avait
compris comme moi, que c’était
pas un rêve, la grosse phase !
C’était une semaine avant le
concert, le directeur de la Si-
rène nous a conseillé à celui
de Cognac où se déroulait le
concert.
- Odin : C’est à ce concert qu’on
s’est vraiment rendu compte du
business de la musique, c’était
grave bien mais on s’attendait
à plus de la part de l’artiste.
On a mangé avec lui mais il
était super loin avec ses gars.
Genre nous on était cinq et lui
il était avec 10 personnes, une
grosse équipe donc, le garde du
corps ressemblait à un frigo amé-
ricain… En fait on a juste eu le
temps de prendre une photo et
d’entendre « faites gaffe aux fils
de la play » … !
Qu’est-ce qui distingue une composition
de qualité d’une autre selon vous ?
- Odin : Sa structure pour moi,
c’est super important, en gros
un moment peut être mélodieux
mais le morceau peut être nul
dans son intégralité. Les titres
qui marchent le mieux maintenant
ce sont des refrains accrocheurs,
pas plat et monotone quoi.
- Nefaz : La mélodie de la prod,
« la vibe » comme j’aime appeler
ça.
Comment imaginez-vous l’évolution du
rap?
- Odin : Ca va être vraiment cool
ce qui va se passer ! Après c’est
compliqué à prévoir, mais y a
trop de trucs déments qui ar-
rivent… Des mecs comme Haristone,
les nouvelles écoles de
rappeur-chanteur… Y aura moins
de rap comme on le connait, même
un Damso maintenant fait plus de
chant que de rap. Les gens qui
écoutent du rap à l’ancienne vont
rester où ils sont, certains vou-
dront jamais être dans la même
génération, ils vont continuer à
écrire sur des feuilles avec un
whisky sec et sa boulette de shit
pour ne faire qu’un peu dans le
cliché… !
Si cet article vous a interessé
vous devriez ecouter le dernier
son d’Odin «décollage». Dispo-
nible sur youtube avec son clip.
33. velvet n°1
33
NIXONN’
« Je m’appelle Hugo , j’ai 21
ans , et je viens de l’ilé de ré.
J’évolue dans le monde de la
house et la techno. »
34. velvet n°1
34
Peux-tu te présenter ainsi que le style
musical dans lequel tu t’inscris?
Je m’appelle Hugo , j’ai 21 ans ,
et je viens de l’ilé de ré
J’évolue dans le monde de la
house et de la techno.
Peux-tu nous dire depuis combien de
temps tu mixes et nous expliquer ton
parcours dans la musique?
Cela fait deux ans que je mixe.
Je suis dans la musique depuis
que je suis petit , c’est quelque
chose d’extrêmement important
dans ma vie! Que ce soit pour me
motiver ou bien pour gérer mes
humeurs , je ne pourrais tout
simplement pas vivre sans tout
ça. Il y a deux ans, je me suis
inscit à la DJ ART SCHOOL de
Bordeaux et c’est ainsi que tout
a vraiment commencé.
Tes intentions dans la musique?
Mes intentions? Oh et bien ,
j’aimerais en vivre plus tard ,
donc il va falloir bosser !
Comme pour tout!
Peux-tu me parler de tes influences?
J’ai grandi dans une famille où
nous écoutons tous énormément de
musique. Mon père ayant été DJ
dans sa jeunesse, il m’a transmis
sa passion ainsi que sa culture
musicale.
Qu’utilisent les Djs comme instrument de
création?
Et bien un DJ utilise
principalement des platines mais
honnêtement dans ce milieu on
pourrait tout utiliser car il n’y
a pas de limite à la création et
ça, c’est juste génial !
Peux-tu me parler de ton expérience en
temps que Dj au red ?
C’était surtout une expérience ou
j’ai appris à gérer une piste de
danse, ce qui est une des tâches
les plus compliquée. Sinon j’y ai
passé des très bons moments comme
tu dois t’en douter !
Que t’as apporté la Dj Art School?
Énormément de choses , de la
technique , de la culture
musicale et de nouvelles
rencontres pour le milieu
professionnel que je ne peux
vraiment pas négliger !
Peut-tu nous parler de tes expériences
au Monkey?
Le Monkey fut une de mes
expériences favorites! J’y ai
mixé avec mon pote Wobble et,
étant donné que nous pouvions
jouer notre style ( House et
Techno ) c’était une super
expérience !
Qu’est ce que de la «bonne» techno selon
toi?
Oh et bien niveau techno je
suis assez sélectif. Je vais
de l’acid techno ( ex : AIROD
) bien enervé à la drumcode (
ex : Adam Bayer ), et c’est ce
que je préfère. Après je ne pense
pas qu’il y ait de bonnes ou de
mauvaises techno, tout dépend des
goûts de chacun.
Avec le fait de bosser dans des lieux
Grand Public, te sens-tu limité dans ton
originalité et obligé en quelque sorte
d’avoir un seul style stéréotypé?
Et bien oui ! Et c’est
malheureux! Pour en revenir à
mon expérience au Red , j’étais
limité car je me trouvais dans un
club généraliste donc il fallait
que ça plaise à tout le monde.
J’ai dû jouer plutôt commercial !
Que souhaites-tu dire au gens qui
définissent la techno comme beaucoup de
bruit pour rien, une recherche musicale
qui frôle le néant, une musique de
drogués ou que les Djs se contentent de
passer de la musique écoutée maintes et
maintes fois?
Et bien je leur dirais que c’est
tout à fait dans leur droit de
penser ça , que chacun a son
avis sur ce style qui est hyper
partagé.
35. velvet n°1
35
Quels sont tes lieux favoris pour écouter
du son électronique sur lr?
Sur La Rochelle, le Monkey ,
sinon malheureusement on est pas
gâtés ici .. La plupart des gens
veulent écouter de la musique
qu’ils entendent à la radio et je
t’avoue que parfois ça m’attriste
un peu...
Les Djs et artistes se regroupent de plus
en plus en collectif, comptes-tu en faire
de même par la suite?
Et bien on a déjà pensé à cette
question avec Diamant ( Wobble )
et un jour qui sait? Mais cette
question est encore assez floue
pour le moment !
La techno de nos jours est-elle encore une
révolution ou juste sorte d’évolution?
Comme tous les styles, la techno
évolue avec le temps. Elle était
une révolution dans les années 80
quand elle est née à Détroit .
Et je suis sûr qu’on a pas fini
d’avoir de belles surprises ..
La techno connaît une vraie explosion
ces derniers temps, va-t-on vers une
saturation?
Une saturation ? Non il faut que
ça continue! Il faut que les
gens écoutent et ne restent pas
avec des oeillères à écouter du
commercial. Il faut que ça se
démocratise , surtout en France.
Crée-t-elle encore des bouleversements
ou est-elle juste devenue omniprésente
grâce a l’effet de mode qu’elle subit,
particulièrement ces dernières années?
Et bien si le bouleversement
pouvait être encore plus violent
ce serait parfait haha !
Elle n’est pas omniprésente et
c’est triste.
La techno est-elle encore underground ou
déjà mainstream?
Elle est encore bien underground
et qu’elle le reste !
Si tu devais donner un conseil à ceux qui
veulent se lancer pour bien mixer?
Et bien si vous avez envie
lancez- vous! Il n’y a pas de
limite dans la musique , tout
est possible. Et si vous voulez
pousser la chose, je vous
conseille même de rejoindre la Dj
Art School sans plus attendre car
c’est une très bonne école.
36. velvet n°1
36
WOOBLE
« Je me nomme Diamant alias Wobble.
Mon style de prédilection est la
House music ainsi que la Techno. »
37. velvet n°1
37
Peux tu nous dire depuis combien
de temps tu mixes et nous expliquer ton
parcours dans la musique?
- Cela fait environ quatre ans
que je mixe. Mais réellement, un
an et demi. Tout ça a commencé
chez moi, avec un contrôleur pour
mixer, il y a de ça quatre ans.
Je n’y connaissais vraiment
rien du tout. Du coup j’ai com-
mencé à regarder la manière dont
faisaient les Dj's et j’ai es-
sayé de reproduire la même chose.
C’était plutôt concluant mais
avec encore beaucoup de lacunes
! Le temps passa puis deux ans
plus tard j’ai rencontré Hugo
(Nixonn’), qui est vite devenu un
de mes meilleurs amis.
On avait le même feeling en ma-
tière de musique, raison de plus
pour mieux s’entendre !
Et puis un jour, il y a un an et
demi, on décida de s’inscrire sur
un coup de tête à la Dj Art
School pour faire la formation
Dj/Producteur pro. Pendant cette
période on a mixé à quelques en-
droits tels que le One Percent,
Le Monseigneur (Bordeaux) puis Le
Red/Blackout, et moi seul au Set
(aujourd’hui Le Freedom). Et me
voilà sorti de cette école il y a
peu de temps (en février) avec
de beaux souvenirs et de magni-
fiques rencontres.. Depuis ce
temps-là, nous avons eu une date
au Monkey, mais l’aventure ne
s’arrête pas là, j’ai plein de
projets en tête.
Tes intentions dans la musique?
- Dans un premier temps, j’ai-
meraispasser au stade au-dessus
dans le mix. Jouer plus souvent,
avoir des dates régulières dans
des clubs plus gros ou non, bou-
ger aux quatre coins de la France
etpourquoi pas même viser l’in-
ternational, qui sait ?
En matière de production je vou-
drais signer des tracks dans
quelques labels, qu’ils soient
imposants ou non. Plus tard, en
ayant beaucoup plus d’expérience,
j’aimerais créer mon propre la-
bel (seul ou à plusieurs, je ne
sais pas encore) mais aussi mes
propres soirées qui seraient
en lien avec le label. Et puis
cerise sur le gâteau, pourquoi
pas ouvrir ma boite de nuit ?
Peux-tu me parler de tes influences?
- Mes influences ? Il y en a
beaucoup ! Mais je ne vais pas
parler de tout le mondes aha.
Principalement il y a Low Steppa,
un Dj/Producteur House/Tech House
anglais que je suis depuis ap-
proximativement ses débuts. Il a
le rythme dans la peau ! Je res-
pecte ce monsieur qui arrive très
bien à faire des sons Underground
comme des sons commerciaux. Il
aime bien reprendre de vieilles
acapella et les remettre au goût
du jour. J’aime beaucoup aussi
Riva Starr, avec ses basses bien
flat. Il arrive très bien à ajou-
ter des instruments à cordes dans
ses sons. Je joue ses tracks très
souvent ! J’aime beaucoup aussi,
Josh Butler,Franky Rizardo, Ca-
melPhat, Detroit Swindle, Shadow
Child, Djoko et bien plus encore
.. Pour parler un peu Techno, je
suis à fond sur Dense & Pika,
qui savent très bien faire des
sons dark, calmes, ou un peu Tech
House ! Sinon il y a aussi Adam
Beyer qui tient le label Drumcode
. Drumcode qui est un style déri-
vé de la Techno que j’adore.
Il y a aussi Hyperloop, Ben Klo-
ck, Sam Paganini, Tiger Stripes
..
Qu’utilisent les Dj's comme instrument
de création?
- Au sujet du matériel de mix,
on retrouve la fameuse table de
mixage qui gère les volumes, les
aigüs, medium, basses et il y a
aussi les effets ! Hormis ça on
retrouve aussi au moins deux pla-
tines (CD ou Vinyl), mais on peut
en retrouver quatre autour
de la même table ! Il y a aussi
le bon contrôleur que tu branches
sur ton ordi !
Peux tu me parler de ton expérience
en tant que DJ au RED?
A la base c’était simplement
Hugo qui était stagiaire
dans cette boîte. Mais vu qu’on
se suivait déjà, c’était comme si
j’étais stagiaire moi aussi !
Du coup quand il y était, j’y
étais forcement aussi, et on se
passait tout les temps les pla-
tines. C’était très cool !
Que t’as apporté la Dj Art School?
La Dj Art School m’a beaucoup ap-
porté. J’avais quelques bases en
arrivant là-bas, mais j’ai réussi
à peaufiner le tout grâce à de su-
perbes profs qui sont vraiment à
ton écoute et qui t’aident, peu
importe le style que tu écoutes.
Peux tu me parler de tes expériences
au Monkey?
Pour mes expériences au Monkey,
il y en a peu car cela fait
peu de temps que j’y vais. Au dé-
but je suis venu comme ça,
puis j’ai vu qu’un ami (Maxime/
Madeüs) allait y mixer. Du coup
j’y allais plus souvent.
La musique est très bien là-bas !
Un autre week-end j’ai fait un
B2B avec Maxime et Fanox. On a
bien envoyé !
Par la suite, il y avait une soi-
rée qui, au final, était annulée.
Du coup on a mixé toute la soirée
à trois ! Avec Hugo et Max.
C’était excellent. J’ai fini par
avoir ma date officielle avec Hugo
il y a deux semaines.
Qu’est ce que de la «bonne» techno selon
38. velvet n°1
38
toi?
- La bonne techno pour moi c’est
de la techno qui s’écoute, qui
est bien réalisée, qui t’envoûte.
Si tu aimes bien la techno (et
c’est pareil pour la house), en
général dès qu’il y a un petit
son qui s’ajoute, ça change le
tout et tu adores ça.
Avec le fait de bosser dans des lieux
Grand Public te sens-tu limité dans ton
originalité
et obligé en quelque sorte d’avoir
un style plus stéréotypé?
- Je ne me sens jamais limité,
je peux très bien passer de la
House, puis de la Tech House et
un peu de Deep pour finir sur
de la Techno ! Dans ce milieu la
les gens son assez flexibles.
Après il faut savoir passer
de la musique pour son public
et pour soi-même ! Mais pas sim-
plement que pour toi. Quand une
personne me demande un
son et que ça va bien dans la
continuité de mon mix je suis
totalement ouvert. Il m’est déjà
arrivé qu’on me demande du En-
rique Iglesias aha !
Que souhaites-tu dire aux gens qui
définissent la techno comme «beaucoup de
bruit pour rien», «une recherche musicale
qui frôle le néant», «une musique de
drogués
» ou que les Djs se contentent de passer
de la musique écoutée maintes et maintes
fois?
- Pour ma part, je trouve que
les personnes qui définissent la
techno comme du « boum boum » ne
sont pas très ouverts d’esprit.
Il faut savoir écouter de tout !
Après ça ne plaît pas à tout le
monde mais de là à définir que
c’est une musique de drogué ou
quoi, je trouve ça ridicule. Des
gens s’éclatent très bien sans
prendre quoi que se soit !
Quels sont tes lieux favoris pour
écouter du son electronique sur La
Rochelle?
- A La Rochelle il n’y a pas
énormément d’endroits pour écou-
ter ce que j’écoute. A part L’en-
droit justement, l’été où tu peux
boire ta bière au soleil avec
des petits dj set lounge. Il y à
aussi Le Monkey ! J’adore ce bar
même si la qualité sonore n’est
pas au rendez-vous. Heureusement
que Fanox est là pour sauver la
mise !
Les Djs et artistes se regroupents
de plus en plus en collectifs, comptes-tu
en faire de même?
- J’ai déjà réfléchi à faire un
collectif, on le fait déjà en
quelque sorte avec Hugo quand on
obtient desdates à deux. Mais
pour le moment je suis très bien
seul et je ne pense pas envisager
un collectif «
officiel ».
La techno de nos jours est-elle
encore un révolution ou juste une sorte
d’évolution?
- La musique est un cercle vi-
cieux. Dans les années 90 c’était
fou ! Sauf que je n’étais pas là
pour le voir. Ensuite ça a dû
s’éteindre un peu, mais depuis
quelques années ça ressurgit! Le
cercle vicieux ..
La techno connait une vraie explosion
ces derniers temps, va-t-on vers une
saturation?
- Je ne pense pas qu’on aille
vers une saturation tout de
suite, et je ne l’espère pas !
C’est trop bon pour saturer et de
plus en plus de gens en écoutent
chaque jour et en produisent.
Crée t-elle encore des bouleversements
ou est t-elle juste devenue omiprésente
grâce à l’effet de mode qu’elle subit,
particulièrement ces dernières années?
Je pense qu’elle crée encore
des bouleversements . Notamment
avec de nouveaux arrivants dans
l’industrie, avec Cercle, qui
fait des livestream de musique
électronique sur des sites tou-
ristiques ou non, connus dans le
monde! BE AT tv qui rediffuse
très bien d’anciens live comme
des récents et le magazine Dj Mag
qui ne fait que du récent. Depuis
un petit moment Arte a du sortir
deux ou trois documentaires
sur la Techno aussi ! Ainsi que
des
sets Pan Pot, Jeff Mils etc...
Est-elle encore underground ou
déjà mainstream?
Je dirais les deux.
Il peut très bien y avoir de la
techno sur d’énormes scènes
connues
comme l’Ultra music festival mais
il y a toujours ce côté under-
ground
comme j’aime dans de bons clubs !
Et en général ce sont celles-ci
les
meilleures !
39. velvet n°1
39
MADEUS
« Je n’ai jamais eu
le courage de me
lancer... Jusqu’à ce
moment où je me
suis dit pourquoi
pas. »
40. velvet n°1
40
Peux-tu te présenter ainsi que le style
dans lequel tu t’inscris?
- Je suis un jeune homme de 184
cm, de profil caucasien, plutôt
menu et chatain clair. Je porte
souvent des chemises et des cra-
vates et j’ai des lunettes de
premier de la classe. J’aime plus
que tout la techno, la bonne in-
dustrielle qui te prends aux
tripes et qui fait BAM BAM BAM
BAM ....
Peux-tu nous dire depuis combien de
temps tu mixes et nous expliquer ton
parcours dans la musique?
- Je mixe depuis très peu de
temps mais avant d’utiliser des
platines je «mixais» sur mon or-
dinateur pour m’amuser.....
J’ai toujours rêvé de faire ça
sans en faire mon métier et je
n’ai jamais eu le courage de me
lancer ... Jusqu’à ce moment où
je me suis dit pourquoi pas.
Peux-tu me parler de tes influences?
- Je ne suis fan de personne.
Mais Queen comme Dido, comme Bob
Marley ont bercé mon enfance.
Sinon j’aime beaucoup les Daft
Punk, au niveau de l’électro, ces
types ont tout mon respect.
Qu’utilisent les Djs comme instrument de
création?
- Les vrais artistes peuvent uti-
liser n’importe quoi, du moment
que ça produit un son, une note.
Peux-tu nous parler de tes expériences au
Monkey?
- Ce sont mes seules expériences
devant un public! J’ai adoré mais
je ne pense pas être encore assez
ancré dans mon style... J’ai en-
core beaucoup de travail !
Qu’est-ce que de la «bonne» techno selon
toi?
- Je ne pense pas qu’il y ait
de bonne ou de mauvaise tech-
no. Je pense que c’est avant-tout
des ressentis, des instants qui
te transpercent et te font vi-
brer. Je dis d’une musique quelle
est vraiment bonne lorsque l’ar-
tiste me raconte une histoire.
Par exemple «Before the crash»
de Gary Beck, me raconte une
histoire...
Avec le fait de bosser dans des lieux
Grand Public, te sens-tu limité dans ton
originalité et obligé en quelque sorte
d’avoir un seul style stéréotypé?
- Jamais ! Ne pas travestir sa
musique. Jouer ce que l’on aime
et ce que l’on adore.
Que souhaites-tu dire au gens qui défi-
nissent la techno comme beaucoup de
bruit pour rien, une recherche musicale
qui frôle le néant, une musique de dro-
gués ou que les Djs se contentent de
passer de la musique écoutée maintes et
maintes fois?
- Je leur dirais que leur avis
est tout sauf constructif. Tous
les goûts sont dans la nature, et
s’ils disent ça, vu l’énorme den-
sité de ce style, c’est qu’ils
n’en ont jamais écouté.
Quels sont tes lieux favoris pour écouter
du son électronique sur lr?
- (rire) Il n’y a malheureusement
rien, on doit être la pire ville
pour ça!
Les Djs et artistes se regroupent de plus
en plus en collectif, comptes-tu en faire
de même par la suite?
- Penses-tu que tu vas avoir deux
ou trois enfants ? Je ne sais pas
de quoi mon futur sera fait, je
ne peux donc pas te le dire.
La techno connait une vraie explosion ces
derniers temps, va-t-on vers une satura-
tion?
- Si l’on écoute uniquement des
gens comme Charlotte de Witte,
je dirais que oui. Mais des nou-
velles notes et sonorités se
créent chaque jour!
Crée-t-elle encore des bouleversements
ou est-elle juste devenu omniprésente
grâce à l’effet de mode qu’elle subit, par-
ticulièrement ces dernières années?
- La techno a connu une ascension
fulgurante entre 1975 et 1990, ça
fait donc 30 ans qu’elle est à la
mode ! Les français étaient juste
très en retard par rapport aux
avant-gardistes de l’Europe de
l’Est !
La techno est-elle encore underground ou
déjà mainstream?
Elle peut être les deux, mais les
gens qui créent du mainstream
pour moi n’ont pas d’âme musi-
cale.
42. velvet n°1
42
Comment a démarré l’histoire de
votre groupe? L’idée de vous lan-
cer et de vous regrouper?
Tout est parti d’un après-midi
avec Pablo. On s’était dit qu’on
allait se faire une jam session
dans son garage. On jouait tous
les deux en improvisant et Alex
nous a rejoint et a branché un
micro sur un ampli guitare. Là,
on a tripé! On a enregistré 45
minutes d’impro et en réécoutant
on s’est dit qu’l y avait quand-
même pas mal de bons trucs qui
ressortaient. Bref, on s’est dit
qu’il y avait un projet à monter!
Qu’est ce que votre rock decom-
plexé?
Forcément ça doit être la pre-
mière fois que tu entends par-
ler de rock décomplexé parce que
personne n’a dû le dire avant
nous! Ce n’est pas un style de
musique c’est plus un état d’es-
prit. On fait du rock avec pleins
de styles de rock. Il y a des
morceaux plutôt metal, hard rock
d’autres vachement plus blues,
rock’n roll, un peu année seven-
ties aussi. C’est pour ça que
c’est decomplexé car on peut al-
ler sur plusieurs styles au sein
d’un même concert tout en n’ayant
aucun complexe. Après les gens
disent souvent qu’on fait du
blues rock un peu énervé.
Quelques mots sur votre premier
concert?
Le 13 avril au 23, c’était à Poi-
tiers dans un lieu dédié à la
culture underground, ça a plutôt
bien marché, voire carrément bien
marché! Les gens ont bien kif-
fé! Mais on a bien évolué depuis.
Il y avait une grosse part d’im-
pro, et au fur et à mesure, on a
étoffé notre set en le cadrant un
minimum.
Avez vous été soutenus par des
acteurs de la musique?
En fait on a bossé seuls pendant
un petit moment et ensuite on a
postulé par exemple aux expres-
sifs à Poitiers (c’est un fes-
tival mis en place par Poitiers
Jeune). C’est un bel acteur de
l’évènementiel ce qui nous a per-
mis d’être repérés par des pro-
grammateurs jumelés à Poitiers.
Ca nous a permis d’aller jouer en
festival en Allemagne en mars, on
a fait 4 jours là-bas, c’était
vraiment grave sympa. Tout ça
grâce a Poitiers Jeune.
C’était bien en Allemagne?
C’était mortel, on voudrait faire
ça tout le temps, jouer tous les
jours, dans toutes les villes du
monde. Et on va y arriver!
En 2018 vous avez eu pleins de
dates, 11 pour seulement 4 mois,
un ressenti là dessus?
Ce n’est pas assez! En fait on a
trop joué à Poitiers et on est
surtout connus là-bas et pas as-
sez ailleurs. On a un peu de mal
à s’exporter parce que on a pas
d’assez bons outils de vente. On
a des sons sur soundcloud, on a
des vidéos et tout mais je pense
que ça ne suffit pas pour mar-
cher vraiment partout. On va donc
créer un album cet été qui sorti-
ra en janvier 2019.
Quelques mots sur vos dates à la
Rochelle?
C’était à Autour de Minuit en
novembre et à l’Aion au mois de
janvier. Pour Autour de minuit,
comme tu le sais, c’est une boite
de nuit un peu pétée (rires) et
du coup le defi c’était de commen-
cer a 20h en faisant passer deux
groupes et de terminer, genre
plus rien, plus une trace, à mi-
nuit trente. Quand le bar ouvre
pour acceuillir la raclure roche-
laise (rires) C’était le premier
à lr, à 20h donc, ce qui est su-
per tôt mais c’était blindé de
monde et il y avait une bonne am-
biance. Quand tu joues à 20h, le
gens ne sont pas autant alcooli-
sés et du coup beaucoup plus com-
plexés mais c’était cool quand-
même. Pour l’Aion on a joué plus
tard, à 23h et c’était la grosse
folie, un verre cassé sur scène,
Alex n’avait plus de voix, etc.
Le plus glorifiant dans votre pra-
tique de la musique?
C’est de pouvoir faire ses
propres concert, qu’on nous dise
que c’était super et de savoir
que t’en as un autre le lende-
main. Et quand t’es en train de
jouer voir que les gens kiffent
et qu’il y a un partage d’éner-
gie. Oublier le reste…
Qu’est ce qui distingue une com-
position de rock de qualité d’une
autre?
Un gros riff d’intro, un bon re-
frain, un pur solo de guitare,
et un cut c’est-à-dire un moment
ou ça s’arrête, une toute petite
pause et ça repart.
Alexy où trouves-tu l’inspiration
pour les paroles?
Des trucs qui me sont arrivés ou
qui sont arrivés à des gens! Ça
va de l’imaginaire au réel. Faut
juste avoir un peu d’imagination.
J’aime pas trop parler de fond
sérieux ou engagé. S’il y a bien
un truc que je n’aime pas, c’est
bien ça! Il y a quelques chansons
d’amour, comme un morceau «gold
digger woman» , c’est pour dire
qu’on n’aime pas les michtos. Il
y a des trucs plus psyché, des
trucs qui expliquent notre envie
de faire de la musique. J’aime
bien imaginer des trucs pas for-
cément en relation avec la ré-
alité. Le but pour moi c’est de
débrancher de la semaine, ses
problèmes et lâcher les chevaux.
Pouvez-vous me parler de votre
processus de création?
On a souvent besoin de faire des
impros ensemble, des riffs. Pour
l’inspi pas de technique parti-
culière. En général je compose
la plupart des morceaux et je
les envoie à Pablo et Alex. Pa-
blo trouve toutes ses parties de
batterie dessus. On essaie puis
on envoie ça à Alex et il trouve
toutes ses parties de guitare et
voilà. On met ensuite tout en
commun avec le chant. Enzo m’aide
pour des parties de gratte que je
ne trouve pas évidentes car c’est
un excellent guitariste.
Si vous ne deviez garder qu’un
seul de vos sons, sur lequel votre
choix se pencherait t’il?
Je dirais diplodocus, un prochain
43. velvet n°1
43
morceau qui n’est pas encore sor-
ti mais qu’on va jouer le 30 juin
au lavoir électrique (festival).
Mais dans ceux déjà sortis je di-
rais family blues.
Pourquoi changer du power trio
classique en incorporant une gui-
tare baryton?
D’un point de vue originalité
le power trio c’est basse, gui-
tare, batterie. Nous, on voulait
un truc plus original en ramenant
la guitare baryton qui reste une
guitare, plus grave qu’une stan-
dard. Elle offre les basses d’une
basse mais avec une texture de
guitare. C’est beaucoup plus in-
cisif qu’une basse, moins cha-
leureux, plus agressif. L’idée
était de remplacer une guitare
rythmique et une basse en un seul
instrument. Après on n’a pas de
basse sur scène mais quand-même
un ampli basse et un ampli gui-
tare.
Votre future évolution?
Stade de France, Olympia, album
au japon, films… (rires) Sérieu-
sement, on va donc faire un al-
bum pour commencer! On continue à
faire des concerts et l’objectif
est de continuer à jouer tout le
temps et d’être pris dans cette
synergie de composition-enregis-
trement- tournée.. Et ça jusqu’à
en perdre nos doigts et nos voix!
Etes vous fan des mêmes
groupes,avez vous les mêmes in-
fluences?
Non, on écoute tous les trois des
musiques très différentes. Par
exemple Pablo aime bien Blow,
Alex aime bien les trucs comme
Kokomo. Globalement on a un peu
les mêmes influences même si cha-
cun a ses petites différences.
En quoi, avec ces petites diffé-
rences, êtes-vous complémen-
taires?
Déjà on a les cheveux longs donc
sur scène ça marche (rires) Alex
est le coté grunge de notre mu-
sique, le vrai rockeur. Pablo
c’est un metaleu, et moi je suis
plus le blues man année 60/70. Du
coup ça fait du métal, grunge,
seventies…! Notre rock décomplexé
quoi!
Pourquoi avoir fait une associa-
tion?
De base on a un peu galéré pour
savoir comment justifier la rente
d’argent. Du coup des potes ont
monté l’association Morphazik,
une sorte de collectif, pour ai-
der une dizaine de groupes comme
nous à tourner, à trouver des
dates, à enregistrer, faire ren-
trer de l’argent. C’est pour le
coté pratique, et aussi parce
qu’on croit en Morphazik, qu’on
est passé par là.
Crédit photo: Travel and roll & Sylvia Vasseur
45. velvet n°1
45
Peux-tu te présenter ainsi que ton
parcours en tant que musicien?
Je me nomme YOUVA, c’est un
prénom kabyle. J’ai choisi de
l’utiliser comme nom d’artiste.
J’aime d’ailleurs l’écrire en
tifinagh (berbère). Je me suis
d’ailleurs trompé plusieurs
fois avant de le translate
correctement. (rires) J’utilise
aussi Youssaï, le blaze de mes
débuts. J’ai commencé à écrire en
arrivant au lycée. S’en est suivi
une longue gamberge pour pouvoir
les produire...
Quelle est ta méthode pour composer?
Je compose de manière intuitive,
suivant mon inspiration.
Quelle est l’intention de tes sons?
Je pense que l’intention des sons
c’est de libérer. Se liberer/vous
libérer.
Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans ta
pratique de la musique?
Le plus gratifiant c’est de voir
qu’on aide les gens à atteindre
leurs grandeur d’âme.
Tes sons ont donc tous un côté
«élévateur» dans le sens où il n’y a pas de
paroles vaines? En quoi est-ce important
pour toi de faire atteindre aux gens
leur grandeur d’âme? Est-ce un critère
important pour toi pour un bon son?
Chacun trouve ce qu’il veut dans
ce que je dis. Au final, je peux
dire ce que je veux!
Je n’ai pas dit que c’était
important j’ai dit que c’était
beau de voir. Un son peut être
bon pour un et mauvais pour un
autre, au final un son est proposé
mais pour que ce soit un bon
son c’est surtout le travail
fourni. Il faut que ça évoque des
souvenirs, des pensées. Le but
c’est que les gens qui entendent
ça dépassent leur propre pensée.
Et puis c’est difficile de dire si
un son est bon ou pas.
Le rap est-il pour toi un moyen de
s’exprimer, de faire passer des idées?
Il existe autant de manière de
voir une même chanson que de gens
qui peuvent l’écouter. D’autant
plus qu’à chaque écoute on peut
recevoir la musique différemment.
Alors c’est difficile. Néanmoins
c’est un moyen de s’exprimer et
de partager des choses bien-sûr..
Quel est le son que tu as fais que tu
préfères?
Ce que je préfère dans mes sons
c’est finalement l’oeuvre dans son
ensemble, au-delà des morceaux.
Comment aimerais-tu évoluer
personnellement? Des projets?
J’aimerais que le travail que
j’ai fourni soit reconnu..
Qu’est-ce qui t’as donné le goût de la
musique?
Le fait d’en écouter.
Les choses de la vie.
Les choses à dire.
Comment vois-tu le monde du rap
évoluer?
Ce que je pense de l’évolution du
monde du rap à venir ? Ce n’est
que lorsque vous allez saisir mon
délire que ça va évoluer...
46. velvet n°1
46
Oùsortirpourécouet
Notre ville n’est pas
dépourvue de lieux et
de festivals . En voici un
échantillon qui donnerait
envie à n’importe qui de
venir visiter notre jolie ville.
01
Roscella Bay
Alors que le soleil se couche sur
la Tour Saint-Nicolas qui veille
sur l’entrée du vieux port, qu’un
soleil au beau fixe climatise La
Rochelle, au moment où l’automne
pointe le bout de son nez, Roscella
Bay démarrera les festivités pour
la 4ème année consécutive.
OùsortirécouterdusonàLaRochelle?
47. velvet n°1
47
02
03
Francofolies
Le festival roche-
lais par excellence qui
donne le coup d’en-
voi de la saison es-
tivale. Il se déroule
au mois de juillet et
fait vibrer toute la
ville avec sa program-
mation des plus repre-
sentative de la scène
francophone. (Vous êtes
chanceux vous trouverez
page 49 plus d’informa-
tions sur ce festival.)
La Sirène
Ce lieu aussi beau que
divertissant est un refuge
pour la musique actuelle.
Selon leurs propres mots
plein de justesse : « La
Sirène incarne à l’échelle
nationale la quatrième
génération de lieux consacrés
à ces musiques populaires et
à ses acteurs.
Le meilleur doit ici
s’inventer, s’inviter et se
présenter au public.»
48. velvet n°1
48
04
L’Endroit
05
Belle du gabut
L’Endroit est un lieu qu’on
garderait bien secret
pour éviter qu’il ne soit
envahi... A deux pas de la
plage de la concurrence,
ce lieu ouvert, en plus
de mixer une ambiance
style café cosy et une
restauration excellente,
propose des animations
musicales et culturelles,
tout ça pour pas un rond. Le
point négatif? On le cherche
toujours.
Un lieu pour danser, un plancher,
des ampoules, de la musique, des
musiciens… Live, acoustique,
dansant, festif, tout public : Du
blues, du flamenco, du jazz, des
chants de marins, du fado ou du
calypso.
La scène est ouverte, et le restera.
Pour les compagnies pro, les
Francos, et aussi pour les amateurs
et les talents naissants… A vos
agendas! Réouverture le 4 mai.
49. velvet n°1
49
LES FRANCOFOLIES
L’esprit de Jean-Louis Foulquier est-il encore aussi
présent aujourd’hui?
L’esprit de Jean-Louis Foulquier est toujours pré-
sent ! La famille Francofolies continue de s’agrandir
dans l’esprit de ce qu’il souhaitait, fidèle à l’air du
temps et tourné vers la jeunesse.
Le lieu d’un festival est déterminant. Pourquoi avoir
choisi notre jolie ville pour l’organiser ?
C’est le choix de Jean-Louis Foulquier car il était
un enfant du pays ! Et nous sommes heureux et chan-
ceux d’évoluer d’avoir un festival dans un cadre aussi
exceptionnel.
En marge des Francofolies, le chantier des Franco est
une très jolie idée qui a vu le jour. Comment choisis-
sez-vous les artistes?
Les artistes envoient eux-mêmes leurs candidatures et
notre comité de sélection les écoute, va les voir en
concert et en sélectionne une dizaine.
Outre La Rochelle, on connait également les Francofo-
lies à Spa en Belgique et à Montréal. Avez-vous une
programmation commune ou une totale indépendance les
uns par rapport aux autres?
Nous sommes totalement indépendants les uns vis-à-vis
des autres.
Vous venez encore de nous en dévoiler un peu plus sur
la programmation de cet été. Pourquoi le choix de pro-
poser de plus en plus d’artiste venus du milieu rap ?
Les Francofolies essaient d’être le reflet du paysage
musical français et aujourd’hui le rap a le vent en
poupe ! Nous sommes heureux de pouvoir faire venir de
vraies têtes d’affiche hip hop mais aussi de jeunes dé-
couvertes.
On peut voir que vous invitez bon nombre d’artistes
belges, considérez-vous qu’ils ont apportés quelque
chose de différent à la musique francophone ?
Le rap belge s’est démarqué ces derniers temps, c’est
une bonne nouvelle que les artistes de toute la fran-
cophonie soient désormais présents à la Rochelle.
De MC Solaar à Eddy de Pretto, est ce le grand écart
ou la continuité?
Une continuité !
Velvet a eu la chance de pouvoir dis-
cuter avec Diane ROUDEIX, qui nous
parle ici au nom des Francofolies.
50. 50
velvet n°1
MODE
Entretien avec la
gérante de la boutique
«Muses»: Au coeur
de la création de
vêtements.
« Looks de rue »
Les habitants de La
Rochelle à la page.
51. 51
velvet n°1
Sang Eun Gauthier,
gérante de l’atelier
création « Muses » à La
Rochelle nous ouvre les
portes du monde de la
création et de la mode.
L’ancienne modéliste chez Azzaro Sang Eun Gauthier nous a acceulli sous le
soleil de La Rochelle. La création se faisant rare malgré la multitude de boutiques
ornant la ville, elle a donc décidé d’y implanter son atelier-boutique où elle vend
ses créations et accessoires toujours très féminins et épurés. Autant vous dire
que vous n’y trouverez pas de pantalons! La styliste a un bagage bien fourni, ayant
étudié à l’Ecole de haute couture et travaillé pour Hermès, Azarro etc., c’était
donc une évidence de parler de mode, de son parcours et du processus de création
avec elle.
52. velvet n°1
52
reviennent à la mode, c’est comme
une boucle.
- La mode ne serait-elle pas
le huitième art?
Ah oui ! On parle moins de la
mode et du design que du reste.
Il faut aussi dire que la mode
a perdu de son engouement et de
son «importance» avec le temps.
Elle n’a plus réellement de rôle
social par exemple.
- Pensez-vous que la mode a
un effet «mouton» ?
Absolument, un peu trop même,
c’est bien de suivre la mode mais
il faut aussi et surtout avoir
son style personnel, différent.
- Quels conseils donneriez-
vous aux jeunes (ou moins
jeunes) qui souhaitent se
lancer dans une carrière
similaire à la vôtre?
Qu’il faut aimer la mode certes
mais c’est bien mieux si on est
passionné!
- Votre passion remonte-t-
elle à l’enfance?
Oui, ma mère était couturière,
styliste, modéliste en somme elle
faisait les vêtements, pareil que
moi au jour d’aujourd’hui, donc
ça me rappelle mon enfance.
- Vous avez été modéliste
chez Azzaro, quelle
expérience en avez-vous tiré?
Déjà, j’ai toujours eu comme
rêve de travailler dans une
grande maison et j’aime beaucoup
le parcours de monsieur Azarro
depuis le début. La créatrice des
modèles féminins de la marque
a un style très épuré qui m’a
beaucoup plu. De plus elle fait
beaucoup d’inspirations des
grands couturiers des années
50/60/70.
- Pourquoi avoir choisi La
Rochelle pour ouvrir votre
atelier-boutique?
Mon mari travaille sur la
Rochelle, je l’ai donc suivie.
- En trois mots comment
définiriez-vous votre style?
Epuré, féminin, élégant mais
quand même avec une touche
d’originalité.
- De quoi vous inspirez-vous
pour une nouvelle collection?
Des grandes maisons comme Yves
Saint Laurent, du passé et plus
particulièrement les années 20/30
et son style Charleston qui peut
faire très bohème.
- Le passé est-il
obligatoirement une source
d’inspiration?
Absolument, la mode est un
éternel recommencement.
- Selon vous la mode est-elle
intemporelle?
Elle n’est pas intemporelle
mais certaines pièces le sont,
les basiques que l’on sort tous
les ans et qui ne seront jamais
démodé après comme dis plus haut
certaines pièces se démodent et
59. velvet n°1
6
LA
PAGE BONUS
Parce que nul artiste
n’est ce qu’il est
sans être insipé par
quelques petites choses
de la vie, nous avons
demandé lors de nos
interviews les diverses
inspirations culturelles
qui les animent.
60. 7
velvet n°1
Inspirations cuturelles et coups de coeurs
Un chanteur? U2.
Un tissu? La soie.
Une couleur? Le
rouge.
Une égérie? Chanel.
Un bijou? Des boucles
d’oreille.
Des Chaussures? De
belles esparpins à
talon.
Une époque? Les an-
nées 20/30.
Un album? Thriller.
Une série? 221163
Style vstimentaire?
Street swear.
Un livre? Les Harry
Potter.
Une époque? 90s.
Un film? Star wars.
Une oeuvre d’art?
Un grand tableau de
dark vador..(rires)
Un album? Eminem Show
Un artiste? Eminem ou
NTM.
Un film? Time out.
Une série? Empire.
Une basket? La requin
Style vestimentaire?
Celui de B2K.
Un livre? Mauvaise
réputation.
Une citation? Quand
on veut, on peut.
Une musique? Sensual
Seduction de Snoop
Dogg.
Un album? Kind of
Blue de Miles Davis.
Un artiste? Sam Gel-
laitry.
Un livre? L’Alchi-
miste de Paulo Coel-
ho.
Une époque? Le futur.
Un artiste? Jimi
Hendrix.
Un album? Band of
gypsies.
Une époque?
seventies.
Un film? Under the
skin.
Un album? CLUTCH -
Blast Tyrant.
Une série? Battlestar
galactica.
Un film? Métal
hurlant.
Un film? The mask.
Une série? H.
Une époque? Les an-
nées 90.
Un artiste? Le
peintre nato.
Un auteur? Lord
Byron.
Un film? Les en-
fants du paradis.
Un compositeur?
Chopin.
Un artiste? Bas-
quiat.
61. velvet n°1
8
Merci à toutes et tous
d’avoir parcouru ces
pages. Je vous avais pré-
venus, Velvet c’était
vous, c’était moi et tous
ces petits bouts de vie
qui nous relient. J’espère
donc vous avoir relié, et
pourquoi pas amusé, ins-
truit ou tout du moins
intéressé. J’espère aus-
si vous avoir insufflé, au
travers de ces pages, un
regard un petit peu dif-
férent sur notre ville,
à la fois surprenante et
d’une beauté si particu-
lière… Velvet c’était un
projet, et c’est devenu
une réalité grâce à ces
personnes qui ont bien
voulu partager avec moi
leurs passions dont j’ai
voulu remplir ces pages.
Merci à vous tous, Velvet
n’aurait pas été ce qu’il
est sans vous. Merci aussi
à mon correcteur préféré
ainsi qu’à Camille Vinet
pour son soutien indéfec-
tible. Je vous souhaite
une belle vie à vous,
qu’elle soit ici ou ail-
leurs. Mais réfléchissez
bien, car ailleurs n’aura
jamais le goût d’ici. C’est
Velvet qui vous le dit !
REMERCIEMENTS