L'équation de Kaya montre que l’objectif de 2°C sera extrêmement difficile à atteindre sans remettre en cause la croissance. Si on ne le fait pas, la nature se chargera de réduire la population et/ou le niveau de vie.
The Kaya identity shows that the 2 ° C target will be extremely difficult to reach without reversing the economic growth. If you do not, nature will take care of reducing the population and / or the standard of living.
3. La « pause » depuis 2000
expliquée par la variabilité naturelle
Correction variabilité naturelle
(El Niño, éruptions volcaniques,
activité solaire) :
- En gris : sans correction
- En couleurs : avec correction
Courbes de
différents
instituts
scientifiques
4. 3/05/2015 Eric Lombard
Le réchauffement va continuer
• Sans changement de trajectoire, le
réchauffement dépassera 2°C en 2036, 4°C en
2100
• + 4°C, c’est la différence de température avec la
dernière ère glaciaire, il y a dix mille ans
• Même si on arrive à ne pas dépasser 2°C, ce
sera lourd de conséquences
5. Un réchauffement de 4°C a
totalement remodelé l’Europe
L’Europe à la dernière ère glaciaire
6. 3/05/2015 Eric Lombard
Conséquences du réchauffement
• Instabilité croissante du climat
(sécheresses, inondations, tempêtes…)
• Rupture trop rapide des équilibres
écologiques danger pour les espèces
• Fonte des glaciers
• Élévation du niveau des mers
• Risque d’emballement (déstabilisation de
courants marins, fonte du pergélisol…)
7. Les gaz à effet de serre
coupables du réchauffement
CO2 : combustion des
énergies fossiles (gaz,
pétrole, charbon) + ciment
CO2 : terres et forêts
0
10
20
30
40
50
2010
CO2éq(Gt)
CO2
combus
Méthane
CO2
forêts
N2O
Méthane
76%
CH4 : ruminants, riz,
exploitation pétrole et gaz,
ordures
N20 : engrais azotés
Ces gaz ont une durée de vie longue dans l’atmosphère
10. Les émissions de CO2 croissent de
plus en plus vite
+ 1,3% par an
+ 2,2% par an
Emissionsdegazàeffetdeserre(GtCO2éq/an)
11. 3/05/2015 Eric Lombard
Que faire pour limiter le
réchauffement à 2°C ?
• Réduire les émissions de gaz à effet de
serre (GES) de 40 à 70 % d’ici 2050
• Viser zéro émissions en 2100 (ou avant)
Nous avons trop d’énergies fossiles !
Le sous-sol en recèle 3 fois plus que nous
ne pouvons encore en brûler :
3000 versus 1100 Gt CO2
12. Comment réduire les émissions de CO2 ?
L’équation de Kaya
Émissions de CO2 (énergies fossiles)
Population
PIB = Produit intérieur brut
E = Consommation d'énergie primaire
PIB par habitant
Intensité
énergétique
du PIB
Contenu en CO2
de l'énergie
13. Emissions de CO2 en forte hausse
Le passé ausculté avec Kaya
0
8
16
24
32
40
1970 1980 1990 2000 2010
GtCO2/an
Emissions C02 des
énergies fossiles
Effet défavorable
Niveau de vie
Effet défavorable
Population
Effet favorable
Contenu CO2 de
l'énergie
Effet favorable
Efficacité énergétique
14. 3/05/2015 Eric Lombard
Comment diviser par 3 nos
émissions de CO2 d’ici 2050 ?
Pour diviser les émissions de CO2 par 3 en
35 ans, il faudrait faire – 3% par an
Si la croissance continue au même rythme :
• Démographie : + 1,1% par an
• Niveau de vie : + 2% par an
il faudrait faire – 6 % par an sur l’intensité carbone
de l’économie.
Or actuellement on ne fait que – 1% par an !
Si on continue comme ça, on va vers les + 4°C
15. 3/05/2015 Eric Lombard
L’humanité doit faire des choix,
sinon la nature s’en chargera
L’objectif de 2°C sera extrêmement difficile à
atteindre sans remettre en cause la croissance
Si on ne le fait pas, la nature se chargera de
réduire la population et/ou le niveau de vie
Modèle Carbone 4
16. 3/05/2015 Eric Lombard
L’équation de Kaya simplifiée
Décroissance ou développement durable ?
CO2 = PIB x
CO2
PIB
Intensité
carbone
du PIB
Développement durable :
on n’agit que sur l’intensité carbone
Décroissance :
on agit aussi sur le PIB
17. 3/05/2015 Eric Lombard
L’Inde mise tout sur le solaire !
• Plan climat soumis à la COP21 : intensité
carbone du PIB = - 33-35% d’ici 2030
Soit -1,2% par an
• Croissance = 7 - 8% par an
• Résultante CO2 = + 6% par an
• 2010 : 2 Gt CO2 (sur 32 mondialement)
• 2030 : 6,4 Gt
18. 3/05/2015 Eric Lombard
Réduire les émissions de CO2 Kaya
ou Yaka ?
Contrairement au trou de la couche d’ozone, le
réchauffement climatique est extrêmement difficile
à combattre :
• Il met profondément en cause nos
modes de vie : consommation, travail,
natalité…
échelon individuel et collectif
• Il rend insupportables les inégalités
échelon local, national, international
19. 3/05/2015 Eric Lombard
Réduire les émissions de CO2
Transformer la contrainte en opportunité
Combattre le réchauffement, c’est aussi :
– Stopper la montée de l’acidité des océans
– Réduire la pollution de l’air, enrayer la perte de
biodiversité et l’artificialisation des sols… bref,
stopper l’augmentation illimitée de notre empreinte
écologique
– Combattre les inégalités et accroître la solidarité
– Réduire la dépendance énergétique et le déficit du
commerce extérieur
20. 3/05/2015 Eric Lombard
On peut aussi stocker le CO2
• Dans le bois et la végétation
– Stopper la déforestation
– Replanter
– Construire en bois (au lieu du ciment)
• Capture et stockage
– Séparer le CO2 des fumées des centrales
thermiques
– Le stocker dans le sous-sol
21. 3/05/2015 Eric Lombard
Il faut aussi réduire les émissions
des autres gaz à effet de serre
• Méthane CH4
– Durée de vie plus courte que le CO2, mais impact très
important, beaucoup plus que ce qui est admis.
– Pas assez de plans de réduction
• Hydrocarbures halogénés
– Le protocole de Montréal (trou d’ozone) a permis une
très forte réduction : 11 Gt de CO2éq./an
• Protoxyde d’azote N2O
– Responsabilité assez faible (6%).
Ne pas négliger les leviers d’action « faciles »
22. 3/05/2015 Eric Lombard
Il n’y a plus de doutes
Il est plus que temps d’agir !
• Déjà + 105 ppm CO2 (+ 600 ppm en 2100)
• Déjà + 0,85 °C (+ 4°C en 2100)
• Déjà des conséquences dévastatrices
23. Le temps presse !
3/05/2015 Eric Lombard
Si on continue à
brûler gaz, pétrole,
charbon, au rythme
actuel, le
réchauffement
dépassera 2°C en
2036
Plus que 20 ans !
24. 3/05/2015 Eric Lombard
Réduire nos émissions de CO2
Les 3 piliers du scénario négaWatt
PIB par habitant
Intensité énergétique
du PIB
Contenu en CO2
de l’énergie
25. 3/05/2015 Eric Lombard
Les principaux leviers d’action
individuels
• Chauffage (et climatisation)
• Auto et avion
• Viande
26. 3/05/2015 Eric Lombard
Tués sur la route : facteur 5
• 1970 : 18 000 morts / an
• 2014 : 3 400 morts /an
• Trois axes prioritaires :
– Vitesse
– Alcool
– Ceinture
27. 3/05/2015 Eric Lombard
Le carbone a un coût
Donnons lui un prix !
• Il faut un signal-prix fort et prévisible pour :
– mettre les consommateurs en mouvement
– motiver les acteurs économiques
• En France :
– Contribution climat énergie (CCE) pour les sources
diffuses : trop faible (0.07 €/litre gazole en 2016)
– Quotas d’émissions négociables pour les plus gros
émetteurs : cours du carbone instable
28. 3/05/2015 Eric Lombard
Cours Brent 2007-2015
0
20
40
60
80
100
120
140
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
$/baril
Le signal prix ne doit pas être englouti
par les fluctuations du prix du brut !
Le bouchon dans les vagues,
c’est la CCE 2016 :
0,07 €/litre de gazole (TVA incl.),
soit 14 $/baril (à l’échelle)
Moyenne mensuelle
Réchauffement ou changement climatique ?
Beaucoup parlent maintenant de changement ou dérèglement climatique.
Quant à moi, je continue à parler de réchauffement climatique, parce que c’est le réchauffement qui est la cause du changement et du dérèglement, pas l’inverse, et qu’il a d’autres conséquences tout aussi graves, comme la montée du niveau des océans.
Et que si certains parlent de changement, c’est pour mettre un voile pudique sur ce qui se passe…
L’équation de Kaya permet d’analyser l’évolution des émissions de CO2, qui, comme je vais le rappeler, sont le principal « carburant » du réchauffement.
Photo : étendue de la banquise arctique le 26 août 2012 par rapport à l'extension minimale moyenne pour la période 1979-2010 (ligne jaune)
Le réchauffement est déjà bien amorcé : +0.85 °C depuis le début du XXe siècle.
C’est ce que dit le GIEC dans son dernier rapport (2013) :
« La tendance linéaire de la moyenne globale des données de température de surface combinant les terres émergées et les océans indique un réchauffement de 0,85 [0,65 à 1,06] °C au cours de la période 1880–2012 ».
C’est ce que confirme le Berkeley Earth group, groupe créé en 2010 par des physiciens qui ne faisaient pas confiance aux météorologues pour exploiter les données de température et financé par des climatosceptiques. Ils parviennent finalement au même résultat, avec la courbe ci dessus qui montre que les années 2014, 2010 et 2005 sont les plus chaudes depuis 1850.
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2015/01/best-confirme-2014-au-top-du-chaud.html
2014, année la plus chaude
2014 se situe à 0,68°C au-dessus de la moyenne climatologique calculée sur 1951/1980, 2015 à +0.82 (NOAA)
NASA : +0.74 (2014), +0.87 (2015)
Les dix années les plus chaudes se situent au XXIe siècle, à l’exception de 1998.
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2015/01/2014-ann%C3%A9e-la-plus-chaude-noaa.html
En Bourgogne, élévation de température constatée : environ +1°C, avec une montée brutale en 1987. En France, environ +1°C également.
Évolution des températures observées en Bourgogne (1961-2011), Yves Richard et al (Université de Bourgogne), Rev. sci. Bourgogne-Nature - 19-2014, 110-117
Certains disent qu’il y a une pause du réchauffement depuis 2000, et que cela remet tout en cause, le réchauffement et ses causes présumées.
Il n’y a pas de pause, mais effectivement un ralentissement du réchauffement depuis 1999 après une très forte augmentation des températures dans les années 1990 (culminant en 1998)
Tout dépend si on inclut ou non 1998 dans la période.
2. Il y a une variabilité naturelle de la température qui se superpose au réchauffement anthropique, avec trois facteurs principaux :
El Niño
des éruptions volcaniques
la variabilité de l’activité solaire
3. Quand on corrige les moyennes de température de ces variations naturelles, on voit que l’augmentation est régulière (Foster and Rahmstorf, 2011)
4. Des travaux récents confirment l'importante contribution de la variabilité naturelle du Pacifique tropical au ralentissement récent du réchauffement global observé. Le réchauffement a dès lors vocation à s'accélérer au cours des prochaines décennies – à moins d'être entravé par un forçage externe, comme une éruption volcanique majeure.
5. Il n’y a que la hausse des températures atmosphériques de surface qui s’est ralentie. Le niveau des océans a continué à monter et la banquise à fondre.
Les océans accumulent 90% de l’énergie.
Foster and Rahmstorf Measure the Global Warming Signal
http://www.skepticalscience.com/foster-and-rahmstorf-measure-global-warming-signal.html
En tenant compte de trois grands biais des systèmes de mesures et en considérant une période de temps légèrement étendue, Thomas Karl et ses coauteurs montrent qu’il n’y a nulle pause depuis 1998. Leur réanalyse des données de température rend obsolètes les calculs du GIEC et montre que la tendance au réchauffement a été identique entre 1951 et 2014 et entre 1998 et 2014.http://abonnes.lemonde.fr/climat/article/2015/06/04/la-pause-du-rechauffement-climatique-etait-un-mirage_4647745_1652612.html
http://www.sciencemag.org/content/early/2015/06/03/science.aaa5632
Si on cumule les deux explications, et il n'y a pas de raison de ne pas le faire, le réchauffement d'origine aurait été plus important lors des 17 dernières années qu'avant 1998. Il ne faut plus alors parler de pause, mais d'accélération !
Sans changement de trajectoire, le réchauffement dépassera 4°C en 2100 (fourchette 3,7 - 4,8 °C, ou 2,5 – 7,8 °C si on tient compte de l’incertitude sur le climat)
GIEC 2014 WG3_AR5_SPM (p. 8)
+ 2°C = objectif fixé en 2009 par la conférence de Copenhague pour 2100
La plupart des chercheurs s’accordent sur le fait qu’un réchauffement de 2°C au-dessus de la température de l’ère pré-industrielle affecterait de multiples domaines : l’approvisionnement en nourriture et en eau, la santé, la sécurité, la fourniture d’énergie, la prospérité économique...
Michael Mann, 2014, Pour la Science
Les variations de température dans les derniers 800 000 ans sont liées aux cycles de Milankovic (excentricité de l’orbite terrestre, précession de l’axe de rotation de la terre, inclinaison de cet axe), pas au CO2.
Lors de la dernière ère glaciaire, la France était une steppe avec un sol gelé en permanence qui interdisait l'agriculture. Il y avait un glacier de 3 km d'épaisseur sur le Nord de l'Allemagne, et on pouvait passer à pied sec de France en Angleterre, parce que le niveau de la mer avait baissé de cent vingt mètres.
Jancovici http://www.manicore.com/documentation/articles/entretiens/debat.html
Elévation du niveau des mers :
Entre 1901 et 2010, le niveau moyen des mers à l’échelle du globe s’est élevé de 0,19 m [de 0,17 à 0,21 m] (AR5 WG1), soit 1,7 mm/an (3,2 entre 1993 et 2010, dont 1,1 dû à la dilatation de l’eau).
Autres risques d’emballement :
mort des arbres (sécheresse, incendies), donc émission du CO2 stocké dans les arbres
Réduction de l’albedo en cas de fonte massive des glaces marines et terrestres
Non linéarité
Inertie considérable. Même si on arrêtait toutes les émissions de GES, il faudrait plusieurs siècles pour que le climat se rétablisse.
Emissions mondiales de gaz à effet de serre (2010) : 49 Gt CO2eq
dont 38 Gt CO2 :
32 Gt émis par la combustion des combustibles fossiles et l’industrie du ciment
6 Gt émis par les changements d’affectation des terres et la foresterie
et 7,8 Gt CO2eq de CH4 (méthane). Ce chiffre est obtenu par un calcul basé sur un potentiel de réchauffement global à 100 ans (PRG100)) de 21, ce qui veut dire que le méthane réchauffe 21 fois plus l’atmosphère que le CO2, à poids équivalent. Si on fait ce calcul sur 20 ans au lieu de 100 ans (PRG20=86), les émissions de méthane sont équivalentes à 32 Gt CO2 !, soit presque autant que le CO2 !
CO2 : 76% CH4 : 16% N20 : 6% CFC : 2%
Source WG3 SPM.3 p6
France (2012) : 0.45 Gt CO2eq (CITEPA avec UTCF), soit 1% du total (pour 1% de la population), mais environ 1.5% avec les produits importés (leur intensité C est très forte)
Le CO2 est un déchet invisible, mais s’il était visible, il serait très encombrant (CO2 = 7400 kg/an/français)
S’il était évacué par camions poubelles, il en faudrait 19 fois plus que ceux nécessaires au ramassage de nos ordures ménagères (390 kg/an/français) !
Voir aussi cette video : https://youtu.be/DtqSIplGXOA
La concentration de CO2 dans l’atmosphère croît de manière régulière et de plus en plus rapidement
Croissance de 1 ppm par an autour de 1970, 2,1 ppm par an sur la dernière décennie.
Mesure depuis 1957 à l’observatoire Mauna Loa (Hawai), à 3397m d’altitude, loin de la pollution.
Environ la moitié du CO2 émis reste dans l’atmosphère
Le CO2 se mélange de manière assez homogène dans l’atmosphère.
Variation saisonnière liée à la photosynthèse plus importante dans l’hémisphère Nord que dans l’hémisphère Sud
En 1900, la concentration de CO2 dans l’atmosphère était entre 290 et 300 ppm.
http://www.nature.com/ngeo/journal/v4/n9/fig_tab/ngeo1207_F1.html
1 ppm = 1 partie par million (1% est une partie par cent)
Le niveau actuel de concentration de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été atteint dans les 800 000 dernières années (résultat de l’analyse de carottes de glace prélevées dans l’Antarctique)
Si l’on n’agit pas sérieusement, elle pourrait atteindre 900 ppm en 2100.
Graphique GIEC AR5
Méthane : Base PRG100 = 21 (Kyoto)
Dans le même rapport, il est indiqué que le PRG100 du méthane a été réévalué à la hausse : PRG100 = 34 (et PRG20 = 86)
Evolution des émissions de CO2 depuis 2010 (2012-2014, chiffres AIE (combustibles fossiles), auxquels il faut ajouter 1.8 pour les autres émissions industrielles, ciment et torchage) :
2010 : 32
2011 : 33 (+3%)
2012 : 31.7 +1.8 = 33.5 (+1,5%)
2013 : 32.3 + 1.8= 34.1 (+2%)
2014 : 32.3 + 1.8 = 34.1 (+0%)
(soit + 1.6% par an sur 4 an, à comparer à +2.4% sur 2000-2010)
Ce sont les objectifs du GIEC (AR5 WG3 SPM p10)
Nous avons trop d’énergies fossiles :
http://alaingrandjean.fr/2014/05/26/la-penurie-des-fossiles-peut-elle-nous-aider-a-limiter-la-derive-climatique/
(3000 Gt CO2 : il s’agit des réserves prouvées)
En 2011, nous avions déjà émis 1943 Gt CO2 depuis le début de l’ère industrielle.
Kaya est le nom de l’économiste japonais qui a introduit cette équation.
On peut vérifier sa validité a posteriori en simplifiant ses termes : on obtient alors CO2 = CO2
Quels en sont les termes ?
POP : population
PIB / POP : PIB par habitant. C'est une mesure du niveau de vie moyen.
E / PIB : intensité énergétique du PIB. C'est la quantité d'énergie qu'il faut utiliser pour produire un euro de biens ou services.
CO2 / E : contenu en CO2 de l'énergie. C'est la quantité de CO2 qu'il faut émettre pour disposer d'une quantité d'énergie donnée. Il dépend de la part des diverses sources d'énergie dans la consommation mondiale. Pour le faire baisser, il faut augmenter la part des énergies "sans carbone".
On peut l’appliquer au niveau mondial ou régional.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quation_de_Kaya
Ce graphique montre l’évolution des émissions annuelles de CO2 de 1970 à 2010 (courbe noire) et la décompose selon l’équation de Kaya (courbes en couleur)
Il s’agit du CO2 émis par la combustion des énergies fossiles
En 1970, on émettait 16 Gt (Gigatonnes) de CO2 par an. Quarante ans plus tard, on en émet le double (32 Gt/an)
Deux facteurs ont contribué à cette augmentation :
l’augmentation de la population mondiale (courbe magenta) : +12 Gt
L’augmentation du niveau de vie moyen des terriens (courbe rouge) : +14 Gt
Les deux autres facteurs ont contribué à limiter cette augmentation :
L’amélioration de l’efficacité énergétique : - 9 Gt
La diminution du contenu en CO2 de l’énergie : - 1 Gt
Source GIEC AR5 WG3 SPM p9
http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar5/wg3/ipcc_wg3_ar5_summary-for-policymakers.pdf
Modèle Carbone 4
http://www.carbone4.com/fr/l_actu_de_carbone_4/le-d%C3%A9fi-mondial-r%C3%A9soudre-l%E2%80%99%C3%A9quation-de-kaya
Population : +1,1% par an
Niveau de vie : +2% par an
Intensité carbone PIB : -6% par an (dont -1% efficacité et -5% fossiles)
Inde
Résultante : CO2 + 6% par an, soit x 3,2 en 2030 (en 20 ans)
2010 : 2 Gt CO2 (1.7 t x 1.2 Mds habitants)
2030 : 6.4 Gt CO2 (x 3,2)
Attention, comptabilité Production. Bilan Consommation sans doute inférieur.
http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/10/02/cop-21-l-inde-s-engage-a-minima-sur-le-climat_4780644_4527432.html
2015 : 2.9 Gt CO2 (1.23 Mds habitants)
2030 : 9.2 Gt CO2 (1,47 Mds habitants)
http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/12/07/accord-ou-pas-les-emissions-mondiales-de-co2-vont-continuer-a-croitre_4825858_4527432.html
Chine
2002: 3.7 Gt CO2 (2.9 t x 1.28 Mds hab)
2010 : 8.3 Gt CO2 (6.2 t x 1.34 Mds) Doublement en 8 ans
2030 : Stabilisation = env 14,5 (selon FNH, http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/12/07/accord-ou-pas-les-emissions-mondiales-de-co2-vont-continuer-a-croitre_4825858_4527432.html)
Erreur compta charbon : +1,5 Gt CO2
www.lemonde.fr/climat/article/2015/11/04/la-chine-brule-beaucoup-plus-de-charbon-qu-elle-ne-le-pensait_4802632_1652612.html
Acidité des océans
En 2008, le projet EPOCA (Projet européen sur l'Acidification des Océans) révélait déjà que l'acidité des océans avait augmenté de 30% en 250 ans, depuis le début du développement industriel. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/l-acidite-des-oceans-pourrait-entrainer-la-fin-de-l-humanite_1670049.html#7qLE0QT0fqT7AmvG.99
http://www.sciencemag.org/content/348/6231/229.abstract
En quoi est-ce très inquiétant ? D’une part parce que les coquillages et les coraux se dissolvent progressivement, ce qui menace toute la chaîne alimentaire issue de la pêche. D’autre part parce que la séquestration du carbone par les océans (qui absorbent actuellement environ le quart de nos émissions) devient moins efficace, renforçant donc le réchauffement.
CSC
Greenpeace : « Il y a urgence : le réchauffement climatique exige le déploiement massif de solutions à court terme. Et la CSC n’est pas dans les temps. Il s’agit d’une technologie hautement spéculative, risquée, et qui ne sera pas techniquement réalisable avant au moins 20 ans. Utiliser la CSC comme écran de fumée pour construire de nouvelles centrales à charbon est inacceptable et irresponsable ». Cité par Clive Hamilton dans Requiem pour l’espèce humaine, p 188-189
CH4 : article de B. Dessus Forçage radiatif et PRG du méthane dans le rapport AR5 du GIEC http://www.global-chance.org/IMG/pdf/gc35p64-74.pdf
Depuis 1990, les actions entreprises dans le cadre du Protocole de Montréal pour éliminer les SAO (Substances appauvrissant la couche d’ozone) auront permis également de réduire d’ici 2010 les émissions des gaz à effet de serre (GES) de 11 milliards de tonnes d’équivalent CO2 par an (GtCO2-éq/an), ce qui représente 5 à 6 fois l’objectif de réduction du Protocole de Kyoto prévu entre 2008 et 2012, retardant le changement climatique de sept à douze ans.
http://www.unep.fr/ozonaction/information/mmcfiles/3139-f-oanHCFCspecialissue.pdf
La Chine s’est engagé à stabiliser ses émissions en 2030. Elles vont donc continuer à augmenter pendant 15 ans !
La démarche négaWatt constitue à inverser la tendance à l’augmentation des émissions de CO2 en jouant sur trois leviers :
Sobriété : consommer moins d’énergie en limitant nos besoins
Efficacité : consommer moins d’énergie en étant plus efficace
Renouvelables : remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables
Exemple : le chauffage
Sobriété : limiter la température à 19°C
Efficacité : renforcer l’isolation thermique
Renouvelables : chauffage solaire ou au bois
Chacun de ces trois leviers correspond à un terme de l’équation de Kaya.
Viande :
L’élevage serait responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, soit plus que les transports, selon la FAO
La planète n’est pas en mesure de fournir à tous ses habitants la quantité de viande consommée aujourd’hui en moyenne par les Français, soit l’équivalent de plus d’un steak par jour.
Que peut-on faire ?
Réduire le gaspillage de nourriture, de viande en particulier. Une étude détaillée du contenu des poubelles en Grande-Bretagne, parue en novembre 2009, estime que 25 % des aliments achetés par les ménages sont jetés.
Manger moins de viande – par exemple en instituant une ou plusieurs journées végétariennes par semaine – en la remplaçant par des protéines végétales et par oeufs et produits laitier.
Manger de la volaille et du porc, plutôt que du bœuf ou du mouton, car ces élevages consomment moins de ressources et émettent moins de gaz à effet de serre.
Privilégier les élevages traditionnels en pâturage aux élevages industriels hors sol.
http://www.ouvertures.net/peut-on-encore-manger-de-la-viande/
0.07 €/litre gazole = 22 € / tonne CO2 = 14 $ / baril
En juillet 2015, le Sénat a voté par amendement au projet de loi sur la transition énergétique une trajectoire d'évolution de la contribution climat-énergie de
22 euros la tonne de CO2 en 2016
56 euros en 2020 (soit 35 $/baril)
100 euros en 2030 (soit 63 $/baril)
cet amendement proposé par le groupe EELV est passé grâce à l'appui du PS et de l'UDI24. L'Assemblée Nationale a voté la loi ainsi que cet amendement le lendemain, avec l'appui de la ministre de l'environnement ; les hausses annuelles de la taxe carbone devront cependant être votées chaque année dans le cadre de la loi de finances