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Mathieu Laine :
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Non à F impôt punition ! 55
obligatoires indique qu'en 2010 les 10 % des
Pour cet essayiste libéral, notre pays raisonne à V envers foyers les plus riches en France ont contribué à
et devrait plutôt se doter d'une stratégie fiscale qui en- 65 % de l'impôt brut et à 74 % de l'impôt net. No-
courage la création d'emplois et de richesses. tre fameux modèle social est payé en très grande
partie par ces hommes et ces femmes que l'on
montre du doigt. C'est un comble ! L'impôt sur le
revenu est plus concentré et plus progressif
Le Figaro Magazine - Tous les vous aurez noté que David Ca- qu'en 1990. Je ne vois pas comment, en découra-
candidats a l'élection presiden- meron, en Grande-Bretagne, geant ceux qui ont le plus de chance de créer des
tielle promettent des hausses les baisse. emplois et des richesses, on peut rendre l'écono-
d'impôts. Sont-elles évitables ? Pourquoi la France serait-elle mie plus dynamique et plus efficace. L'annonce
Mathieu Laine - Absolument ! incapable d'en faire autant ? de la tranche à 75 % a été un vrai choc pour beau-
Pardon de choquer, mais il vau- Il existe un blocage intellectuel coup, bien au-delà de ceux qui sont touchés di-
drait même mieux les baisser ! dans ce pays et un certain man- rectement. Cela nous ramènerait à ce qu'était la
Ce qu'il faut rechercher, c'est que de courage pour oser por- Grande-Bretagne avant l'arrivée de Thatcher : le
l'efficacité fiscale en soutien ter ce type d'idée sur la scène taux maximal de l'impôt sur le revenu était de
d'une véritable stratégie de politique. Historiquement, la 85 %, et le pays était le plus pauvre d'Europe.
croissance, car tout le monde y France ne se pense que comme Que proposent les libéraux ?
gagnerait. Et il n'y a qu'une un Etat et on oublie qu'on Une authentique stratégie fiscale à l'opposé de
seule façon de l'atteindre : ré- pourrait faire davantage cela, fondée sur la compréhension de l'action
duire les taux marginaux (les plus élevés) et ac- confiance aux Français. Nous consacrons plus humaine. Il faut casser la logique de désincita-
croître l'assiette de l'impôt. Tous les pays qui ont de 56 % de notre richesse nationale aux dépenses tion au profit d'un impôt extrêmement simple,
fait ce choix (et ce ne sont pas que des petits pays : publiques, contre 43 % dans les pays de l'OCDE. beaucoup plus incitatif, calculé sur une as-
les Etats-Unis, l'Australie, le Canada, etc.) ont Nos impôts sont parmi les plus élevés d'Europe, siette large avec des taux très bas. Un impôt
connu des résultats exceptionnels. Et tous les mais on perçoit bien que cela ne marche pas, que faible qui touche le plus grand nombre de gens
leaders politiques qui l'ont appliqué ont été réé- la croissance s'éloigne, que la pauvreté aug- est plus efficace, plus rentable en termes de re-
lus. Chez nous, on ne parle que de justice sociale mente, etc. Pourtant, on nous propose d'aller en- cettes fiscales, et plus juste. Bien entendu, cela
et la taxation n'est devenue qu'une arme de puni- core plus loin dans cette logique destructrice. va de pair avec une réduction importante des
tion massive. Le seul moyen de sortir de la crise Prenez les 75 % de M. Hollande : certes, il y a des dépenses publiques.
actuelle, qui est une crise de la dépense publique, rémunérations très importantes, mais elles ne Une « fiat tax », en quelque sorte ?
de la désincitation au travail et de la compétiti- sont bien souvent que le reflet de la création de ri- Ou un système qui s'en approche. Par exemple,
vité, c'est de raisonner à 180 degrés de la pensée chesse dont certains individus sont capables. sitouslesFrancaispayaientrimpôtsurlerevenu
dominante actuelle et de recréer des incitations à Notre pays aurait tort de s'en priver, et il y a une avec des tranches entre 5 et 25 % ainsi qu'une
innover, à inventer, à entreprendre, et donc à certaine forme d'immoralité et d'irresponsabilité TVA à 5 %, k France deviendrait un pays où il
créer des emplois. La surenchère démagogique à sombrer dans la tentation confiscatoire. Mt bon entreprendre et créer des emplois, et les
actuelle nous en éloigne radicalement... On leur reproche de ne pas acquitter leur juste part... recettes fiscales seraient au rendez-vous.
Les marchés et les agences de notation ne ré- Mais c'est faux ! Le Conseil des prélèvements PROPOS RECUEILLIS PAR a R
clament-ils pas aussi des hausses d'impôts ?
Les agences de notation s'intéressent, avec rai-
son, à notre capacité à réduire notre déficit et no- Le libéralisme a son dictionnaire
tre dette publics. Certes, les hausses d'impôts '« Action humaine » a « Max Weber », le libéralisme a désormais son dictionnaire
permettent d'agir vite sur le déficit, mais c'estune chez Larousse La doctrine libérale est déclinée sur 720 pages et près de 300 en-
vision à court terme. Les agences de notation ne trées, avec une grande clarté et beaucoup de richesse dans les thèmes abordés.
sont pas stupides et notent en fonction de ce qui Bref, ce « dico » est tout sauf une absconse thèse universitaire. Les 65 auteurs (dont un prix
va se passer dans l'avenir : elles font la différence Nobel) qui ont planche sous la direction de Mathieu Laine démontrent page après page que
entre les pays qui adoptent une vraie stratégie de le libéralisme est lom de la caricature qu'on en fait volontiers en France. Il est
croissance à long terme et les autres qui, avec une même solidement enraciné dans notre histoire, alors que ses détracteurs le pei-
envolée fiscale, cassent la machine à produire gnent comme « un vent mauvais » venu d'Angleterre ou des Etats-Unis. Plus
et... finissent par réduire les recettes fiscales ! Et complexe et divers qu'il y paraît, le libéralisme est la pensée de ceux qui « font
ce d'autant plus que les modèles sociaux et fis- confiance à l'homme », par opposition à ceux qui s'en remettent à l'Etat Rafraî- "•"ïïïJî
caux sont en concurrence. Au moment où nous chissant en ces temps de « mélenchomama »... . g
disons que nous allons augmenter les impôts,
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