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Prolégomènes de
Mathématiques pour
l’Informatique
Richard G. TERRAT
© Richard G. Terrat
Septembre 2008
Avertissement
« le meilleur de ce que tu sais, tu ne saurais, pourtant, le dire aux écoliers »
Johann Wolfgang von Goethe
Allocution prononcée à la maison de Goethe à Francfort en 1930 par
Sigmund Freud
Ce document n’est pas un cours, ni un support de cours
Il ne peut être utile qu’en accompagnement du cours donné en « présentiel »
Il a pour but d’éviter que l’auditeur ne disperse son énergie entre la nécessaire
attention au discours et la recopie des transparents
Johann Wolfgang
von Goethe
(1749-1832)
Sigmund Freud
(1856-1939)
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Sommaire
I. Épistémologie
II. Théorie des ensembles
III. Relations, fonctions, infinis, structures
IV. Espaces vectoriels, algèbre linéaire
V. Calcul matriciel, polynômes
VI. Probabilités discrètes
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I
Épistémologie
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Épistémologie
1. Définitions
2. Origines des mathématiques
3. Géométrie et Arithmétique
4. Équations
5. Algèbre
6. Nouveaux objets
7. Questions épistémologiques
8. Limites
9. Refondation des mathématiques
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1. Définitions
• Prolégomènes
– Notions et principes préliminaires à l’étude d’une science
• Mathématiques
– Ensemble des opérations logiques que l’homme applique
aux concepts de nombre, de forme et d’ensemble
• Informatique
– Science du traitement rationnel et automatique de
l'information
 www.academie-francaise.fr/dictionnaire
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2. Les origines des
mathématiques
• Historique
– Premier texte mathématique connu : Payprus Rhind
– Découvert au XIXe siècle dans la tombe de Ramsès II
(Thèbes)
– Auteur Ahmès
– 5m de long 14 feuilles
– Daté du XVIe siècle av. J. C.
– Reprend un papyrus plus ancien du XXe siècle av. J. C.
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Papyrus Rhind
• Problèmes concrets
• Calculs arithmétiques
– Les 4 opérations
– Table de multiplication
– Opérations sur les fractions (7 à 23)
• Équations du 1er degré (24 à 27)
– Résolution par la méthode des « fausses suppositions »
• Calcul des aires
– Carré, rectangle, triangle, trapèze
• Calcul des volumes
– Parallélépipèdes, Pyramides
• Valeur de ∏ problèmes 48 à 50
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3. Géométrie et
Arithmétique
• Géométrie
– Mesure de la terre
• Arithmétique
– Arithmos (gr: nombre)
Thalès de Milet
(-625 -547)
Pythagore
(-580 -490)
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Septembre 2008
4. Équations
??• Diophante (École d’Alexandrie)
– Fondateur des équations
– Variables et « inconnues »
– Équation de l’âge de Diophante
– Auteur de VI livres d’arithmétique
– À l’origine du Xème problème de Hilbert (1900)
• Résolu (négativement) en 1971par MATIIASSEVITCH
Diophante
(210 - 294)
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Septembre 2008
5. Algèbre
• Abu jafar muhammad ibn musa
al-khawrizmi
– Origine du mot algorithme
• Hisab al-jabr w’al-muquabala
– Calcul par restauration et réduction
– Origine du mot algèbre
780 - 850
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© Richard G. Terrat
Septembre 2008
6. Nouveaux objets
• Géométrie analytique
– René Descartes
• Unification algèbre - géométrie
• Coordonnées cartésiennes, distance
• Équations des droites, cercles, courbes, ..
• Étude des fonctions (parabole, cycloïde, …)
René Descartes
(1596 - 1650)
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• Calcul des probabilités
– Pierre Simon de Fermat
• Né à Beaumont-de-Lomagne (Gers)
• Mort à Castres
• Conseiller au parlement de Toulouse
• Mathématicien amateur
• Lit et annote l’Arithmetica de Diophante
• Importante correspondance avec ses contemporains
Descartes et Pascal
• Fonde le calcul de probabilités
• Fonde la théorie des nombres
Pierre Simon de Fermat
(1601 - 1665)
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Septembre 2008
• Graphes
– Leonhard Euler (Suisse)
• Fonde la théorie des graphes
– Les ponts de Königsberg
Leonhard Euler
(1707 - 1783)
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• Logique
– Boole
• 1ère formalisation de la logique
• The laws of thought 1854
• Observe que a ou b a et b
Se « calculent » comme a + b a x b
George Boole
(1815 - 1864)
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7. Questions
épistémologiques
• Science exacte ?
– Les errata (erreurs d’inattention)
• Ex : Bourbaki : 13 fascicules !
– Les erreurs de calcul
• Ex : Décimales de π (527e sur 707 : Shanks)
– Les erreurs de raisonnement
• Très nombreuses
– Les « oublis »
– Erreurs réparables ou irréparables
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• Erreurs célèbres
– Leonhard Euler
• Éléments d’algèbre (1768)
• √a x √b = √ab a,b ∈ CC
 Faux : -1 = √-1 x√-1 = √(-1)x(-1) = √1 = 1
– Augustin Louis Cauchy
• Cours d’Analyse algébrique (1821)
– La somme d’une série de fonctions continue est continue
» Faux : contre-exemple de Niels Abel (1826)
» Mauvaise foi de Cauchy : ignore le contre-exemple
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• La plus célèbre erreur
– Le 1er Mars 1847, Gabriel Lamé & Augustin Louis Cauchy
déposent à l’Académie des Sciences la démonstration du
théorème de Fermat
• xn + yn = zn x,y,z,n ∈ N ⇒ n < 3
– Un mois plus tard …
• Ernst Kummer montre qu’ils ont commis la même erreur :
fausse unicité de la décomposition d’un nombre entier en
facteurs premiers complexes
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• Science expérimentale ?
– Pythagore affirme que toutes les grandeurs
sont entières ou fractionnaires
– Il découvre que √2 n’est ni entier ni
fractionnaire
– Il appelle cette grandeur :
« IRRATIONNELLE » !
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Septembre 2008
• Inventions ou Découvertes ?
– Gérôme Cardan
• Ars Magna (1545) chapitre 37
– Équation x (10 - x) = 40
– Affirme les solutions 5 ± √-15
– La somme = 10 le produit = 40
– « Manifestum est, quod caseus seu quaestio est impossibilis, sic
tamen operabimus »
– Cardan appelle ces nombres « quantitas sophistica »
– Qui deviendront les nombres « IMAGINAIRES »
Gérôme Cardan
(1501 - 1576)
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• Que sont les nombres ?
– Entiers, Relatifs, Fractionnaires
– Irrationnels, Imaginaires
– Algébriques : solutions d’équations
– Autres nombres ?
• Joseph Liouville : nombres TRANSCENDANTS !!
– Preuve pour e : Charles Hermite (1873)
– Preuve pour π : Carl Louis Ferdinand Lindemann (1882)
Joseph Liouville
(1809 - 1882)
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8. Limites des
Mathématiques
• Les 3 problèmes de l’Antiquité
• Duplication du cube
• Trissection de l’angle
• Quadrature du cercle
– Des siècles de recherche
– Résultat
• Wantzel (1837) montre l’impossibilité des 2 premiers
• Lindemann (1882) montre l’impossibilité du 3iéme
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• Résultats « négatifs »
– Niels Abel
• Démontre l’impossibilité de résoudre l’équation de
cinquième degré par radicaux
• Mort dans la misère et la maladie
– Evariste Galois
• Démontre l’impossibilité de résoudre toute équation de
degré ≥ 5 par radicaux
• Mort en duel à 20 ans
• Rédige toutes ses découvertes la nuit précédent sa mort
Niels Henrik Abel
(1802 - 1829)
Evariste Galois
(1811 - 1832)
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• Limites de la logique
– Kurt Gödel (autrichien)
• Il existe des vérités INDÉMONTRABLES
• « toute théorie dont le modèle comporte un ensemble infini ne
peut être à la fois consistante ET complète »
• Idée : construire un système formel acceptant la fbf :
• A : A n’est pas un théorème
– Si A est vrai A n’est pas démontrable
– Si A est faux, A est un théorème
Kurt Gödel
(1906 - 1978)
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• La calculabilité
– Il existe des fonctions NON CALCULABLES
– Alonzo Church
• Etablit en la première construction mathématique des
fonctions calculables en 1936
• Enonce la thèse de la calculabilité
« l’ensemble des fonctions calculables est identique quelque
soit le modèle de calcul »
– Alan Turing
• Première construction abstraite d’une machine à calculer
universelle en 1936
Alonzo Church
(1903 - 1995)
Alan Turing
(1912 - 1954)
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9. Refondation des
Mathématiques
• Logicisme
Dedekind, Cantor, Peano, Frege, Russel, Boole
– Principe du tiers exclus
– Définitions cohérentes
– Démonstrations par existence
• Formalisme
Hilbert, Bourbaki
– Fondement purement axiomatique
– Russel et Gödel l’infirment
• Constructivisme ou intuitionnisme
Kronecker, Poincaré, Borel, Brouwer
– Définitions et démonstrations par algorithmes
– Refus de l’axiome de choix et du tiers exclus
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II
Théorie des
Ensembles
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Sommaire
1. Auteurs et questions
2. Définitions
3. Opérations
4. Constructions
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1. Auteurs & Questions
• Greg Cantor : fondateur
• Frege, Peano, Zermelo, Russel,
Fraenkel, …
• Refondation des Mathématiques sur
les concepts de structure, logique,
objets abstraits
• Nombreux paradoxes
• Exemple X = {x |x∉x} Russel
• Questions fondamentales
• Cohérence, Complétude
• Décidabilité
Gottlob Frege
(1848 - 1925)
Giuseppe Peano
(1858 - 1932)
Ernst Zermelo
(1871 - 1953)
Adolf Abraham Fraenkel
(1891 - 1965)
Greg Cantor
(1845 - 1918)
Sir Bertrand Russel
(1872 - 1970)
…
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2. Définitions
• Définition d’un élément
– N’importe quoi d’identifiable :
• Un nombre
• Un objet concret (caillou, femme)
• Un objet abstrait (cercle, équation)
– Deux éléments différents doivent pouvoir
être distingués
– Un élément doit pouvoir être identifié de
façon unique et sans ambiguïté
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Définition d’un ensemble
• En extension
– Énumération des éléments
– Exemples
• A = { 12, 42, 27 }
• B = {arthur, max, zoë }
• En compréhension
– Propriété des éléments
• X = {x | P(x) }
– Exemples
• X = habitants de Montpellier
• Y = {n | n est pair}  ensemble infini
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Appartenance
• Définition
– a ∈ E a est un élément de E
– b ∉ E b n’est pas un élément de E
• Principe
– Pour tout élément x et tout ensemble E
• x ∈ E ou x ∉ E obligatoirement
• x ∈ E et x ∉ E impossible
– Un élément appartient ou non à un ensemble
– Un élément ne peut pas à la fois appartenir et ne pas
appartenir à un ensemble  tiers exclus
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Ensemble d’ensembles
• Un ensemble peut être élément d’un
ensemble
• Exemples
– E = {a, b, c} F = {d, e, f, g }
– G = {E, F} = { {a,b,c} , {d,e,f,g} }
– Propriétés
• a∈E g∈F E∈G b∉F d∉E a∉G e∉G
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Diagramme de Venn
a b
c
E
E = {a,b,c}
E
d
e
f
g
F
F = {d,e,f,g}
F G = {E,F}
G
 Représentation ambigüe !
E et F ne sont pas des sous-ensembles de G
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Paradoxe de Russel
• X = { E | E ∉ E }
– X est l’ensemble des ensembles qui ne se contiennent pas
eux mêmes comme élements
– Question : X ∈ X ou bien X ∉ X ?
– Raisonnement :
• X ∈ X ⇒ X ∉ X
• X ∉ X ⇒ X ∈ X
 Infraction au principe !
– Il faut donc raffiner la définition d’un ensemble
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Sous Ensemble
• A ⊆ B
– A est un sous ensemble de B ⇔
x ∈ A ⇒ x ∈ B
• A ⊂ B
– A est un sous ensemble strict de B ⇔
A ⊆ B et A ≠ B
AB
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Ensemble vide
• Ø
• L’ensemble vide ne contient aucun
élément
• Ø est sous ensemble de tout
ensemble
Ø
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3. Opérations
• Union
• Intersection
• Différence
• Complément
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Union
• C = A ∪ B
– C = {x | x ∈ A ou x ∈ B }
 ATTENTION ! A ∉ C B ∉ C !!
– C n’est pas l’ensemble des éléments A et B
– C est composé des éléments appartenant à A ou B
A B
C
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Intersection
• C = A ∩ B
– C = { x | x ∈ A et x ∈ B }
– C est composé des éléments appartenant à A et B
– Si A et B sont disjoints A ∩ B = Ø
A
BC
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Généralisations
• Union
– E = E1 ∪ E2 ∪ …En
• E = { x | x ∈ E1 ou x ∈ E2 … ou x ∈ En }
• Intersection
– E = E1 ∩ E2 ∩ …En
• E = { x | x ∈ E1 et x ∈ E2 … et x ∈ En }
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Différence
• C = A  B
– C = { x | x ∈ A et x ∉ B }
– C est composé des éléments appartenant à A et n’appartenant pas à B
A B
C
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Différence symétrique
• C = A Δ B
– C = { x | (x ∈ A et x ∉ B) ou (x ∈ B et x ∉ A) }
– C est composé des éléments de A qui ne sont pas
dans B ou de B qui ne sont pas dans A
– A Δ B = (A  B ) ∪ (B  A) = (A ∪ B )  (A ∩ B)
A B
C
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Complément
• si B ⊆ A C = ⌠AB
– C = { x | x ∈ A et x ∉ B }
– C est composé des éléments de A qui ne
sont pas dans B
A B C
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Lois de De Morgan
• ⌠E ( A ∪ B) = ⌠E A ∩ ⌠E B
• ⌠E ( A ∩ B) = ⌠E A ∪ ⌠E B
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4. Constructions
• Partition
• Produit cartésien
• Partie
• Cardinal
• Fonction caractéristique
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Partition
• E1, E2, … En forment une partition de E ⇔
• Pour tout i Ei ≠ Ø
• Pour tout i,j | i≠j Ei ∩ Ej = Ø
• E1 ∪ E2 … ∪ En = E
E1
E2
E3
E4
E5
E
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Produit cartésien
• C = A x B
– C = { (a,b) | a ∈ A, b ∈ B }
x
y
u v w
xu xv xw
yu yv yw
A
B
C
C est composé
de tous les couples
ordonnés des éléments
de A et de B
 A x B ≠ B x A
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Généralisation
• E = E1 x E2 x … En
– E = { (e1, e2, … en) | e1 ∈ E1, e2 ∈ E2, …
en ∈ En }
– E est composé de tous les « n-uples »
ordonnés des éléments de E1, E2, … En
 Ne pas confondre le n-uple (e1, e2, … en)
avec l’ensemble { e1, e2, … en }
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Parties d’un ensemble
• ℘(E) est constitué de tous les sous-
ensembles de E
– ℘ (E) = { A | A ⊆ E }
• Exemple
– E = { a, b, c }
– ℘(E) = { Ø , {a}, {b}, {c}, {a,b}, {a,c}, {b,c},
{a,b,c} }
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Cardinal
• Nn est l’ensemble des n premiers entiers
• |E| = n est le cardinal de E ssi il existe une
bijection E → Nn
• On montre que n est unique pour E
 n est le nombre d’éléments de E
• Exemple
– E = { a, b, c } N3 = {1, 2, 3} |E| = 3
– |℘(E)| = 8
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Fonction caractéristique
1 si x ∈ A
fA (x) =
0 si x ∉ A
– |℘ (E) | = 2 |E|
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III
Relations
Fonctions
Ensembles infinis
Structures
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Sommaire
1. Relations
2. Fonctions
3. Infinis
4. Structures
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1. Relations
• Définition
– Relation binaire
• R ⊆ A x B
• Sous ensemble du produit cartésien A x B
– Relation n-aire
• R ⊆ E1 x E2 x … En
• Sous ensemble de produit cartésien
– Arité n
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Diagramme sagittal
a
b
c
e
d
E F
R = { (a,d) , (a,e) , (c,e) } ⊆ E x F
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Diagramme cartésien
E
F
a b c
d
e

 
R = { (a,d) , (a,e) , (c,e) } ⊆ E x F
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Graphe
• Cas où R ⊆ E x E noté E2
– Exemple
• E = { a, b, c, d, e }
• R = { (a,d) , (a,e) , (c,e) } ⊆ E2
a b c
d e
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n-uples
E F G
a d u
a e v
c e w
R = { (a,d,u) , (a,e,v) , (c,e,w) } ⊆ E x F x G
 seule représentation possible pour des relations
d’arité > 2
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Domaine et Image
• R ⊆ E x F
• Domaine de R D (R) = { x ∈ E | ∃ y ∈ F , (x,y) ∈ R}
• Image de R I (R) = { y ∈ F | ∃ x ∈ E , (x,y) ∈ R}
E F
D I
. .
E : ensemble
de départ
F : ensemble
d’arrivée
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Images et antécédents
• R ⊆ E x F X ⊆ E Y ⊆ F
• Ensemble des images par R des éléments de X R(X) = { y ∈ F | ∃ x ∈ X , (x,y) ∈ R}
• Ensemble des antécédents par R des éléments de Y R-1(Y) = { x ∈ E | ∃ y ∈ Y, (x,y) ∈ R}
E F
X Y
. .
y ∈F est une image
de x ∈E ssi (x,y) ∈ R
x ∈E est un antécédent
de y ∈F ssi (x,y) ∈ R
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Propriétés
• Relations binaires R ⊆ E2
– Notation : (a,b) ∈ Ra R b ou R (a, b)
– Réflexivité ∀ a ∈ E a R a
– Irréflexivité ∀ a ∈ E ¬(a R a)
– Symétrie ∀ a, b ∈ E a R b ⇒ b R a
– Antisymétrie ∀ a, b ∈ E a R b et b R a ⇒ a = b
– Transitivité ∀ a, b, c ∈ E a R b et b R c ⇒ a R c
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Relations types
• Pré-ordre
– Transitivité
• Équivalence souvent notée ≡
– Pré-ordre + Réflexivité + Symétrie
• Ordre souvent notée ≤ ou ≥
– Pré-ordre + Réflexivité + Antisymétrie
• Ordre strict souvent notée < ou >
– Pré-ordre + Irréflexivité + Antisymétrie
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2. Fonctions
• Définition
– R ⊆ E x F (arité 2) est une fonction (arité 1) ssi
(a,b) ∈ R et (a,c) ∈ R ⇒ b = c
• Il ne peut y avoir 2 relations ayant même élément de
départ et des éléments différents d’arrivée
• Notation f : E → F b = f (a)
– f est la fonction
– a est la variable
– b est la valeur de la fonction pour a
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Fonctions de plusieurs
variables
• Définition
– R ⊆ E1 x E2 x … En (arité n) est une fonction (arité n-1) ssi
(x1, x2, …xn ) ∈ R et (x1, x2, …x’n ) ∈ R ⇒ x n= x’n
• Il ne peut y avoir 2 relations ayant mêmes éléments de départ
et des éléments différents d’arrivée
• Notation
– f : E1 x E2 x … En-1 → En
– xn = f (x1, x2, …xn-1 )
• f est la fonction
• x1, x2, …xn-1 sont les variables
• xn est la valeur de la fonction pour (x1, x2, …xn-1)
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Septembre 2008
Diagramme sagittal
• f : E → F (E peut être de la forme E1 x E2 x … En-1 )
• Domaine de f : D (f) = { x ∈ E | ∃ y ∈ F , y = f(x) }
• Image de f : I (f) = { y ∈ F | ∃ x ∈ E , y = f(x) }
E F
D I
. .
E : ensemble
de départ
F : ensemble
d’arrivée
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Propriétés
• Application
– D (f) = E
• Injection
– f : E → F injective ssi D (f) = E et
∀ y ∈ F ∃ au plus un x ∈ E tel que y = f(x)
• Surjection
– f : E → F surjective ssi D (f) = E et
∀ y ∈ F ∃ au moins un x ∈ E tel que y = f(x)
• Bijection
– f : E → F bijective ssi f injective et surjective
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Fonction inverse
• si f : E → F
– arité 1 et bijective
– on peut définir
f-1 : F → E
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Composition de fonctions
• f : E → F
• g : F → G
• On peut définir h : E → G
x ∈ E y ∈ F z ∈ G
z = g (y) et y = f(x) ⇒ z = h(x)
• Notations
– h = g o f  certains auteurs notent h = f o g
– h (x) = g ( f (x) )
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3. Infinis
• Définition
– Soit A ⊂ E inclusion stricte
– E est infini ssi ∃ A, f : E → A bijective
 un ensemble E est infini si et seulement si il
est possible de définir une bijection entre E et
un sous-ensemble strict de E
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Nombres entiers
• Définition de Von Neumann
– 0 est défini par Ø
– 1 est défini par {Ø}
– 2 est défini par {Ø, {Ø}}
– …
– n + 1 est défini par n ∪ {n}
• Propriétés
– n est le cardinal de l’ensemble qui le définit
– m < n ⇔ l’ ensemble qui définit m ∈ l’ensemble qui définit n
John von Neumann
(1903 - 1957)
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Ensemble des nombres entiers
• N est infini :
N = { 0, 1, 2, … }
N+ = { 1, 2, 3, … } ⊂ N
f : N → N+ définie par f (x) = x + 1
F bijective ⇒ N infini
• Paradoxes de Hilbert l’hôtel
– ∞ + n = ∞
– ∞ x n = ∞
David Hilbert
(1862 - 1943)
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Ensembles énumérables
ou dénombrables
• E énumérable (ou dénombrable) ssi
– ∃ f : E → N bijective
• Exemples
– Nn
– Z = { n | n ∈ N ou -n ∈ N }
– Q = { p ÷ q | p, q ∈ N }
– { n | n ∈ N, n pair }
– { p | p ∈ N, p premier }
– …
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Ensembles non dénombrables
• Exemples
– ℘(N)
– { f | f : N → {0,1} }
– { f | f : N → N }
– { x ∈ ℜ | 0 ≤ x < 1 }
– ℜ
– …
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Puissance d’un ensemble
• Extension du concept de cardinal
• Définition des nombres transfinis
– ℵ0 = | N |
– ℵ1 = 2 ℵ0 = |℘(N) | = | ℜ | = …
– ℵ2 = 2 ℵ1 = |℘(ℜ) |
– …
• Propriétés
– ℵ0 < ℵ1 < ℵ2 < …
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Hypothèse du continu
• Il n’existe aucun nombre transfini
ℵ tel que
ℵ0 < ℵ < ℵ1
 1er problème de Hilbert
• Non démontrable !
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4. Structures
• Loi de composition interne à un
ensemble E
– Application * : E2 → E
• Propriétés
– Commutativité
• ∀ x, y ∈ E x * y = y * x
– Associativité
• ∀ x, y, z ∈ E (x * y ) * z = x * (y * z)
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Éléments neutres et inverses
– Élément neutre
• e neutre de * dans E
• ∀ x ∈ E x * e = e * x = x
– Élément neutre à droite (à gauche)
• à droite ∀ x ∈ E x * e = x
• à gauche ∀ x ∈ E e * x = x
– Symétrique ou Inverse
• si e neutre de * dans E
• x’ symétrique de x dans E
– x * x’ = x’ * x = e
– Symétrique ou Inverse à droite (à gauche)
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Distributivité
– Distributivité
• si * : E2 → E et ° : E2 → E
• ° distributive par rapport à * dans E
• ∀ x, y, z ∈ E
– x ° (y * z) = (x ° y) * (x ° z) (1)
– (x * y) ° z = (x ° z) * (y ° z) (2)
– Distributivité à droite (à gauche)
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Complémentaire
– Complémentaire
• si e neutre de * dans E
• si e’ neutre de ° dans E
• x’ complémentaire de x pour * et ° dans E
– x * x’ = x’ * x = e’
– x ° x’ = x’ ° x = e
 observer le « croisement » * et ° avec e’ et e
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Notations
• Structure ou Algèbre
S = < E1, E2, … Em ; f1, f2, … fn ; R1, R2, …
Rp ; e1, e2, … eq>
• Ei Ensembles
• fi Fonctions, Applications ou Lois internes
• Ri Relations
• ei Eléments distingués
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IV
Espaces vectoriels
Algèbre linéaire
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Sommaire
1. Structures
2. Formes linéaires
3. Bases et dimension d’un espace
vectoriel
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1. Structures
1.1 Notations
1.2 Monoïde
1.3 Groupe
1.4 Anneau
1.5 Corps
1.6 Espace Vectoriel
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1.1 Notations
• Structure ou Algèbre
S = < E1, E2, … Em ; f1, f2, … fn ; R1, R2, … Rp ; e1, e2, … eq>
• Ei Ensembles
• fi Fonctions, Applications ou Lois internes
• Ri Relations
• ei Éléments distingués
 S est fini ssi tous les ensembles E1, E2,… sont finis
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1.2 Monoïde
• < E ; * ; e >
* loi de composition interne dans E
* associative dans E
* a un élément neutre e dans E
• Monoïde commutatif
* commutative dans E
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Evariste Galois
(1811-1832)
Niels Abel
(1802-1829)
1.3 Groupe
• < E ; + ; 0 >
Monoïde
Tout élément de E a un inverse pour la loi +
∀ x ∈ E, ∃ x’ ∈ E, x + x’ = x’ + x = 0
• Groupe commutatif ou abélien
+ commutative dans E
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1.4 Anneau
• < E ; + , * ; 0 >
Groupe abélien
* loi de composition interne
* associative dans E
* distributive par rapport à +
• Anneau unitaire
* a un élément neutre : 1
• Anneau commutatif
* commutative
Ernst Eduard Kummer
(1810-1893)
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• Propriétés
Divisibilité : r divise s noté r | s
∀ r, s ∈ E ∃ t ∈ E : s = t * r
Inversibilité : u ∈ E (unitaire) inversible
∃ v ∈ E : u * v = 1
Primalité : p ∈ E (commutatif, unitaire) premier
p | ( a * b) ⇒ p | a ou p | b
Irréductibilité : p ∈ E (commutatif, unitaire) irréductible
p non inversible et p = x * y ⇒ x ou y inversibles
Équivalence : p, q ∈ E (commutatif, unitaire) équivalents
∃ u ∈ E inversible p = u * q
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• Anneau intègre
∀ a, b ∈ E a * b = 0 ⇒ a = 0 ou b = 0
 il n’y pas de diviseurs de 0
• Anneau factoriel
unitaire, commutatif, intègre et
∀ r ∈ E r≠0 ∃ u ∈ E inversible, p1, p2, …pn ∈ E
irréductibles et non équivalents et e1, e2, …en ∈ N |
r = u * p 1
e1 * p2
e2 * … pn
en unique (à l’ordre près)
 tout élément irréductible est premier
 la décomposition d’un élément en facteurs premiers (ou
irréductibles) est unique
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1.5 Corps
• < E ; +, * ; 0, 1 >
Anneau unitaire
0 élément neutre pour +
1 élément neutre pour *
Tout élément de E, sauf 0, a un inverse pour la loi *
∀ x ∈ E, x ≠ 0, ∃ x’ ∈ E, x’ * x = x * x’ = 1
• Corps commutatif
* commutative
Richard Dedeking
(1831-1916)
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• Exemple
F2 = {0, 1}  corps se dit Field en anglais
+ est défini par * est défini par
< F2 ; +, * ; 0, 1 > est un corps fini à 2 éléments
Ne pas confondre avec
B = {0, 1}
∨ défini par ∧ défini par
< B ; ∨, ∧ ; 0, 1 > est une algèbre de Boole !
+ 0 1
0 0 1
1 1 0
* 0 1
0 0 0
1 0 1
! 0 1
0 0 1
1 1 1
! 0 1
0 0 0
1 0 1
George Boole
(1815-1864)
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1.6 Espace Vectoriel
• < K ; +, * ; 0,1 > corps commutatif
• < V ; + ; 0, 1 > groupe abélien
 les éléments de K sont appelés des Scalaires
 les éléments de V sont appelés des Vecteurs
On définit une loi externe ° : K x V → V
possédant les propriétés : ∀ a, b ∈ K ∀ u, v ∈ V
a ° (b ° v) = (a * b) ° v
(a + b) ° v = (a ° v) + (b ° v)
a ° (v + w) = (a ° v) + (a ° w)
1 ° v = v
On dit que V est un espace vectoriel sur K
Sir William
Roman Hamilton
(1805-1865)
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• Exemple
F2
n = { (x1, x2, …xn) : x1, x2, …xn ∈ F2 } où
0 = (0, 0, … 0) est le vecteur nul
+ défini par X = (x1, x2, …xn) Y = (y1, y2, …yn)
X + Y = (x1+y1, x2+y2, …xn+yn)
° défini par λ°X = (λ*x1, λ*x2, … λ*xn)
est un espace vectoriel sur F2
• Notations « allégées »
En l’absence d’ambiguïtés, les signes * et ° seront omis
par exemple λ°X = (λ*x1, λ*x2, … λ*xn)
sera écrit λX = (λx1, λx2, … λxn)
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• Sous espace vectoriel noté sev
W est un sev de V sur K ssi
W ⊆ V
∀ w ∈ W -w ∈ W -w = (-1)w
∀ v, w ∈ W v + w ∈ W
∀ λ ∈ K, ∀ w ∈ W λw ∈ W
– Propriétés
• 0 ∈ W
• V est un sev de V
• {0} est un sev de V
• l’intersection (non vide) d’un ensemble de sev de V est un sev
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2. Formes linéaires
• Définition
X est une combinaison linéaire des vecteurs X1,
X2,…Xn ssi
• Vecteurs linéairement indépendants
X1, X2,…Xn sont linéairement indépendants ssi
X = !1X1 + !2X2 +!!n Xn = !i Xi
i=1
n
"
!i Xi = 0 " #i $ [1: n] !i = 0
i=1
n
%
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Propriété
Si X1, X2,…Xn sont linéairement dépendants
et
Donc Xk peut s’exprimer comme combinaison linéaire des
autres vecteurs
 les λ doivent former un corps (division possible)
 Si X1, X2,…Xn sont linéairement indépendants, aucun
d’eux ne peut être exprimé comme une combinaison linéaire des
autres
! k : "k Xk = "i Xi
i#k
$ Xk =
!i
!k
Xi
i"k
#
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• Famille génératrice d’un EV
X = {X1, X2,…Xn} engendrent un EV W défini par l’intersection
de tous les sev contenant tous les vecteurs de X
X est appelée une famille génératrice de W
Propriété
W est constitué de toutes les combinaisons linéaires
engendrées par les vecteurs de X
• Base d’un EV
X = {X1, X2,…Xn} est une base d’un EV W ssi
• X est un ensemble de vecteurs linéairement indépendants
• X est une famille génératrice de W
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Théorème de Lagrange
si Y1, Y2,…Ym sont linéairement indépendants dans V et
si X1, X2,…Xn forment une base de V alors
• m ≤ n
• Y1, Y2,…Ym, Xm+1, Xm+2, …Xn forment une base de V
(en renumérotant éventuellement les vecteurs X)
 cela signifie que
• il n’est pas possible de trouver plus de n vecteurs
linéairement indépendants dans V
• il est toujours possible de compléter un ensemble de vecteurs
linéairement indépendants pour former une base
• le nombre de vecteurs de la base est indépendant de la base
 Dans certains EV infinis, la base est infinie !
• ex : les polynômes
Joseph-Louis Lagrange
(1736-1813)
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3. Bases et Dimension d’un
espace vectoriel
• Définition
Nombre de vecteurs de la base d’un espace vectoriel
Exemple
F2
n = { (x1, x2, …xn) : x1, x2, …xn ∈ F2 } est de dimension n et
e1 = (1, 0, … 0)
e2 = (0, 1, … 0)
……
en = (0, 0, … 1)
constitue une base de F2
n appelée base canonique
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• Coordonnées d’un vecteur
soit E = {E1, E2,…En} une base de V et X ∈ V
X peut s’exprimer comme combinaison linéaire des Ei
xi sont les coordonnées de X dans la base E
Propriétés
• les xi sont uniques pour une base E
• si Z = X + Y alors zi = xi + yi
• si Y = λ X alors yi = λ xi
X = xi Ei
i=1
n
!
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• Relations entre bases
soit E = {E1, E2,…En} une base de V
E’ = {E’1, E’2,…E’n} une autre base de V
Les vecteurs de E’ peuvent s’exprimer comme des
combinaisons linéaires de E
les λij sont les coordonnées de E’ dans E
• Changement de base
On peut remplacer tout vecteur d’une base par une
combinaison linéaire des autres vecteurs de cette base
On obtient alors une nouvelle base de V
!j " [1: n] E' j = #ij Ei
i=1
n
$
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V
Matrices
Polynômes
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Sommaire
1. Applications linéaires
2. Calcul matriciel
3. Formes bilinéaires
4. Polynômes
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1. Applications linéaires
1.1 Homomorphismes
1.2 Expression dans les bases
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1.1 Homomorphisme
• Définition
f : V → W V et W : espaces vectoriels sur K
Propriétés additivité et homogénéité
∀ X1, X2 ∈ V f (X1 + X2) = f (X1) + f (X2)
∀ λ ∈ K ∀ X ∈ V f (λX) = λ f (X)
 f est une application linéaire
Noyau
ker (f) = { X ∈ V : f (X) = 0 }
Image
Im (f) = { f (X) : X ∈ V }
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1.2 Expression dans les
bases
Soit E1, E2, …Em une base de V (dim. m)
F1, F2, …Fn une base de W (dim. n)
∀ X ∈ V s’écrit
xi coordonnées de X dans V
∀ Y ∈ W s’écrit
yi coordonnées de Y dans W
X = xi Ei
i=1
m
!
Y = y j Fj
j=1
n
!
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Y = f (X) = f ( xi Ei )
i=1
m
! = f (xi Ei)
i=1
m
! = xi f (Ei)
i=1
m
!
additivité homogénéité
f (Ei) = aij Fj
j=1
n
! aij coordonnées de f(Ei) dans W
Y = xi aij Fj
j=1
n
!
i=1
m
! = xiaijFj
j=1
n
!
i=1
m
! = xiaijFj
i=1
m
!
j=1
n
!
distributivité commutativité
Y = y j Fj
j=1
n
! y j = xiaij
i=1
m
!or donc
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2. Calcul matriciel
2.1 Représentation matricielle
2.2 Composition d’applications
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2.1 Représentation
matricielle
fournit les coordonnées de Y en
fonction des coordonnées de X
les scalaires aij sont donc une représentation de f que l’on peut
coucher dans un tableau appelé une matrice A
A est de dimension m x n
m : dimension de V
nb. de lignes de A
n : dimension de W
nb. de colonnes de A
y j = xiaij
i=1
m
!
A =
a11 a12 … a1 j … a1n
a21 a22 … a2 j … a2n
! ! " ! # !
ai1 ai2 … aij … ain
! ! # ! " !
am1 am2 … amj $ amn
!
"
#
#
#
#
#
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&
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• Propriétés
 chaque ligne i de A est constituée des coordonnées dans W de
l’image du vecteur Ei de la base de V
 on montre que les vecteurs f (Ei) engendrent un sev de W
 si ces vecteurs sont linéairement indépendants, ils forment donc
une base de ce sev
A =
a11 a12 … a1 j … a1n
a21 a22 … a2 j … a2n
! ! " ! # !
ai1 ai2 … aij … ain
! ! # ! " !
am1 am2 … amj $ amn
!
"
#
#
#
#
#
#
#
$
%
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&
&
&
f (Ei) = aij Fj
j=1
n
!
aij coordonnées de
f(Ei) dans W
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• Calculs
Y = f (X)
calcul des coordonnées de Y en fonction des
coordonnées de X grâce à la matrice A
représentant f
a11 a12 … a1 j … a1n
a21 a22 … a2 j … a2n
! ! " ! # !
ai1 ai2 … aij … ain
! ! # ! " !
am1 am2 … amj $ amn
!
"
#
#
#
#
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#
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&
x1 x2 ! xi ! xm( )
y1 y2 ! y j ! yn( )
y j = xiaij
i=1
m
!
Y = X • A
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• Changement de base
soit E = {E1, E2,…En} une base de V
E’ = {E’1, E’2,…E’n} une autre base de V
g : E → E’ une application linéaire
qui peut être représentée par une
matrice de changement de base P
P est une matrice carrée
inversible
Elle définit donc un
isomorphisme
P =
!11 !12 … !1 j … !1n
!21 !22 … !2 j … !2n
! ! " ! # !
!i1 !i2 … !ij … !in
! ! # ! " !
!n1 !n2 … !nj $ !nn
"
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'
'
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!j " [1: n] E' j = #ij Ei
i=1
n
$
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2.2 Composition
d’applications
Soit f : U → V représentée par la matrice A
g : V → W représentée par la matrice B
∀ X ∈ U, ∀ Y ∈ V, ∀ Z ∈ W
Y = f (U) Z = g (Y) Z = g ( f (U))
Y = X • A Z = Y • B Z = (X • A) • B
la fonction f ° g est linéaire
elle peut être représentée par une matrice C : Z = X • C
C est définie par : C = A • B produit de matrices
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• Produit de matrices
Soit U de dimension l
V de dimension m
W de dimension n
Alors A est de dimension l x m
B est de dimension m x n
C est de dimension l x n
On montre que
!i " [1: l],!j " [1: n] cij = aik . bkj
k=1
m
#
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• Calculs
a11 a12 … a1k … a1m
a21 a22 … a2k … a2m
! ! " ! # !
ai1 ai2 … aik … aim
! ! # ! " !
al1 al 2 … alk $ alm
!
"
#
#
#
#
#
#
#
$
%
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&
&
&
&
&
c11 c12 … c1 j … c1n
c21 c22 … c2 j … c2n
! ! " ! # !
ci1 ci2 … cij … cin
! ! # ! " !
cl1 cl 2 … clj $ cln
!
"
#
#
#
#
#
#
#
$
%
&
&
&
&
&
&
&
b11 b12 … b1 j … b1n
b21 b22 … b2 j … b2n
! ! " ! # !
bk1 bk2 … bkj … bkn
! ! # ! " !
bm1 bm2 … bmj $ bmn
!
"
#
#
#
#
#
#
#
$
%
&
&
&
&
&
&
&
cij = aik . bkj
k=1
m
!
C = A• B
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• Propriétés
Addition de matrices C = A + B cij = aij + bij
associative
commutative
élément neutre matrice 0 0ij = 0
inverse c’ij = - cij
Produit de matrices C = A • B
associative
élément neutre matrice I Iij = 1 si i = j
0 si i ≠ j
• est distributif sur +
 les matrices forment un anneau unitaire non commutatif
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3. Formes bilinéaires
• Définition
Soit V un espace vectoriel sur K
π : V2 → K telle que : ∀ u, v, w ∈ V ∀ λ ∈ K
Notation : u.v appelé : Produit scalaire
Propriétés u.v = v.u
(u + v).w = u.w + v.w
λu.v = λ(u.v)
u≠0 ∃ v ∈ V : u.v ≠ 0
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• Propriétés
orthogonalité u ⊥ v ssi u.v = 0
• Exemple
F2
n = { (x1, x2, …xn) : x1, x2, …xn ∈ F2 } sur F2
soit x = (x1, x2, …xn) ∈ F2
n
y = (y1, y2, …yn) ∈ F2
n
 ∑ définie dans F2
 un vecteur peut être orthogonal à lui-même !
x.y = xi.yi
i=1
n
!
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4. Polynômes
4.1 Définition
4.2 Opérations et propriétés
4.3 Division euclidienne
4.4 Polynômes F2[X]/(Xn+1)
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4.1 Définition
• < A ; +, * ; 0,1 > corps commutatif
• A[X] = {(a0, a1, …) ∈AN | ∃ n ∈N |
∀i > n ai= 0 }
ensemble des polynômes sur le corps A
– a0, a1, … coefficients de P
– X = (0, 1, 0, 0 …) indéterminée de P
 on peut aussi définir des polynômes sur un
anneau A (au lieu d’un corps)
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4.2 Opérations et propriétés
• Addition
P = (a0, a1, …) Q = (b0, b1, …)
P + Q = (a0+b0, a1+b1, …)
Elément neutre 0 = (0, 0, …)
Inverse -P = (-a0, -a1, …)
 les polynômes A[X] forment un groupe abélien
• Produit externe a°P = (a.a0, a.a1, …)
 les polynômes A[X] forment un EV sur A
 la dimension de cet EV est infini
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• Produit
P = (a0, a1, …) Q = (b0, b1, …)
P x Q = (c0, c1, …) =
(a0b0, a0b1+a1b0, a0b2+a1b1+a2b0, …)
Elément neutre 1 = (1, 0, …)
Distributivité P x (Q + R) = P x Q + P x R
 les polynômes A[X] forment un anneau et
une algèbre commutative sur A
ck = aibj
i+ j=k
! !
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• Notations
– a peut désigner par « abus »
• un scalaire a ∈A
• le polynôme (a, 0, 0, …) ∈ A[X]
 produits °(externe) et x (interne) confondus
– X = (0, 1, 0, 0, 0, …) donc
• X2 = (0, 0, 1, 0, 0, …)
• X3 = (0, 0, 0, 1, 0, …)
• …
• et par extension 1= X0 = (1, 0, 0, 0, 0, …)
 P = (a0, a1, a2, …) = a0X0 + a1X1 + a2X2 + … =
 notation « traditionnelle » des polynômes
ai Xi
!!
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• Degré
d°(P) = n | an ≠0 et ∀i >n ai = 0
 le plus grand exposant de A[X] ayant un coefficient ≠ 0
 par extension si P = 0 d°(P) = -∞
• Fonctions polynômes
– P : A  A définie pour un polynôme P par
∀x ∈ A P (x) = où n est le degré de P
 à un polynôme non nul peut correspondre une fonction
polynôme nulle partout
ex : A = F2 P = X + X2 ≠ 0 ∀x∈A P(x) = 0
ai xi
!
i=1
n
!
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4.3 Division euclidienne
• Division
∀ U, V ∈A[X] ∃ Q, R uniques ∈A[X] |
U = V x Q + R et d°(R) < d°(V)
 la division se fait selon les puissances décroissantes
• Divisibilité
V | U ssi R = 0
 A [X] est un anneau euclidien et un anneau factoriel
• Identité de Bézout
P,Q ∈A[X] premiers entre eux ssi ∃ U,V ∈A[X] | U x P + V x Q = 1
Etienne Bézout
(1730-1783)
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4.4 Polynômes F2[X]/(Xn+1)
• Définition {(a0, a1, an-1) ∈ F2
n}
 polynômes de degré < n munis des opérations
– Addition P + Q identique à celle de F2[X]
– Produit P ⊗ Q = (P x Q) mod (Xn+1)
• Propriétés structurelles
ces polynômes forment
– un EV de dimension n sur F2
– un anneau commutatif unitaire factoriel non intègre
– une algèbre commutative sur F2
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• Autres propriétés
Xn mod (Xn+1) = 1
P = (a0, a1,…an-1) ⇒ X ⊗ P = (an-1, a0,…an-2)
 le produit de X par P provoque un
décalage circulaire à droite des
coefficients de P
Preuve
P = ai Xi
i=0
n!1
" !
mod (Xn+1)= 1
X ! P = ai Xi+1
i=0
n"2
# + an"1
!!!X.P = ai Xi+1
i=0
n"1
# = ai Xi+1
i=0
n!2
" + an!1Xn
C.Q.F.D.
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VI
Analyse combinatoire
Probabilités discrètes
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Sommaire
1. Analyse combinatoire
2. Probabilités discrètes
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1. Analyse combinatoire
1.1 Permutations
1.2 Arrangements
1.3 Combinaisons
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1.1 Permutations
• Définition
Application injective Π : E → E E fini non vide
Donc Π est bijective
• Nombre de permutations
si |E| = n il existe n.(n-1).(n-2)…1 permutations
Notation
Propriété n! = n.(n-1)! par extension : 0! = 1
formule de Stirling
Pn = n!
n! n!"
# !## nn
e$n
2%n
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1.2 Arrangements
• Définition
Application injective A : E → F E et F finis non vides
Donc si |E| = m et |F| = n m ≤ n
• Nombre d’arrangements
n.(n-1).(n-2)…(n-m+1) = n! / (n-m)!
 c’est aussi le nombre de sous-ensembles totalement
ordonnés de de m éléments de F
Notation An
m
=
n!
(n ! m)!
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1.3 Combinaisons
• Définition
Image d’une application injective A : E → F
• Nombre de combinaisons
À chaque combinaison on peut faire correspondre m!
arrangements
 c’est aussi le nombre de sous-ensembles (non ordonnés)
de m éléments de F
Notations Cn
m
=
n
m
!
"
#
$
%
& =
An
m
m!
=
n!
m! (n ' m)!
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2. Probabilités discrètes
2.1 Historique
2.2 Probabilités élémentaires
2.3 Probabilités conditionnelles
2.4 Probabilités des causes
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2.1 Historique
• Al Kindi (≈ 850) « Sur le déchiffrement des messages cryptographiques »
• Jérôme Cardan (1564) « De Ludo Aleae »
• Blaise Pascal & Pierre Simon de Fermat (1654) « Calcul des Possibilités »
• Jacques & Daniel Bernoulli (1713) « Ars Conjectandi »
• Thomas Bayes (1763) « Essay Towards Solving a Problem in the Doctrine of
Chances »
• Андрей Николаевич Колмогоров (1933) « Аксиомы »
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2.2 Probabilités élémentaires
• Définition : mesure des parties d’un ensemble
 probabilités discrètes : ensemble fini
Ω : ensemble de toutes les possibilités
Axiomes de Kolmogorov Ω fini
p(ω) : abréviation de p({ω})
Ω
E1
E2
E3
E4
p :! (") # 0,1[ ]
(i) !" # $ 0 % p(") %1
(ii) !E " #($) p(E) = p(%)
% "E
&
(iii) p(!) =1
! "#
$
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• Propriétés
∀ A, B ⊆ Ω
0 ≤ p (A) ≤ 1
p (A ∪ B) = p(A) + p(B) - p(A ∩ B)
p (⌠A) = 1 - p(A)
A ⊆ B ⇒ p(A) ≤ p(B)
A ∩ B = Ø ⇒ p (A ∩ B) = 0
si E1, E2, …Ek forment une partition de Ω alors
p (E1) + p(E2) + … p(Ek) = 1
• Distribution uniforme
∀ ω ∈ Ω p (ω) = 1 / |Ω|
alors ∀ A ⊆ Ω p (A) = |A| / |Ω|
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• Terminologie et notations
ensembliste probabiliste notations
sous ensemble événement A ⊆ Ω
ensemble total événement certain Ω
ensemble vide événement impossible Ø
complémentaire événement contraire ⌠
intersection et ∩
union ou ∪
inclusion implication ⊆
ensembles disjoints événements incompatibles A ∩ B = Ø
partition système exhaustif ∑ Ai = Ω
Ai ∩ Aj = Ø
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2.3 Probabilités conditionnelles
• Définition
 c’est la probabilité relative ou conditionnelle de B dans A,
c.à.d. la probabilité que l’événement B se produise
sachant que A s’est produit.
 on l’appelle aussi probabilité bayésienne (cf. Thomas
Bayes 1702 - 1761)
p (B/A) =
p (A! B)
p (A)
Ω
A B
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• Propriétés
Formule de Bayes
• Événements indépendants
 A et B sont indépendants ssi
p (A / B) = p (A) ou p (B / A) = p (B)
alors
 A et B ne peuvent être indépendants que s’ils
sont compatibles ! (sauf si p(A) = 0 ou p(B) = 0)
p (A! B) = p (B/A)" p (A)
= p (A/B)" p (B)
p (A! B) = p (A)" p (B)
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• Exemple jeu de dé équiprobable (honnête)
Ω = { 1, 2, 3, 4, 5, 6 }
A = {1, 2 } p (A) = 1/3
B = {3, 4, 5 } p (B) = 1/2
C = {1, 2, 3, 4 } p (C) = 2/3
A ∩ B = Ø p (A ∩ B) = 0 p (A) . p (B) = 1/6
A ∩ C = {1, 2 } p (A ∩ C) = 1/3 p (A) . p (C) = 2/9
B ∩ C = {3, 4 } p (B ∩ C) = 1/3 p (B) . p (C) = 1/3
A et B incompatibles non indépendants
A et C compatibles non indépendants
B et C compatibles indépendants
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2.4 Probabilités des causes
• Probabilités totales
A1, A2, …Ak système exhaustif avec ∀i p (Ai) ≠ 0
B événement
Preuve
B ∩ Ai disjoints
formule de Bayes
p (B) = p (B/Ai )! p (Ai )
i=1
k
"
p (B) = p (B! Ai
i=1
k
" )
= p (B/Ai)! p (Ai)
i=1
k
"
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• Théorème de Bayes
 B est un événement causé par les événements Ai
expression des probabilités des causes de B
A1
A2 A3
A4
B
p (Aj /B) =
p (Aj )! p (B/Aj )
p (Ai )! p (B/Ai )
i=1
k
"
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Preuve
formule de Bayes
probabilités totales
C.Q.F.D.
p (Aj /B) =
p (Aj ! B)
p (B)
=
p (Aj )" p (B/Aj )
p (B)
p (B) = p (Ai )! p (B/Ai )
i=1
k
"
p (Aj /B) =
p (Aj )! p (B/Aj )
p (Ai )! p (B/Ai )
i=1
k
"
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MATHÉMATIQUES
POUR
L’INFORMATIQUE
TD
Université Montpellier II
Master Sciences & Technologies
Mention Informatique
TD 1
ÉPISTÉMOLOGIE
Exercice 1
Démontrer l’irrationalité de √2
Exercice 2
Montrer que l’existence de rectangles nécessite le Vème postulat d’Euclide
Exercice 3
Calculer l’âge auquel Diophante est mort, d’après son épitaphe :
« Il resta enfant pendant le sixième de sa vie. Après un autre douzième, ses joues se
couvrirent de barbe. Après un septième, il alluma le flambeau du mariage. Cinq ans après il
lui naquit un fils, mais celui-ci, enfant malheureux, quoique passionnément aimé, mourut
arrivé à la moitié de l'âge auquel son père mourut. Diophante vécut encore quatre ans,
adoucissant sa douleur par des recherches sur la science des nombres. »
Exercice 4
J'ai quatre fois l'âge que vous aviez quand j'avais l'âge que vous avez.
J'ai 40 ans.
Quel âge avez vous ?
Exercice 5
Procurez vous une carte des 6 premiers arrondissements de Paris et examinez les ponts
reliant les berges de la Seine aux îles de la cité (Notre Dame et Saint Louis) et entre ces îles,
c'est-à-dire du pont des Arts au pont de Sully, y compris le pont Saint-Louis.
Euler aurait-il pu faire sa promenade circulaire (même lieu de départ et d'arrivée)
comme il le souhaitait ?
Aurait-il pu si les lieux de départ et d'arrivée étaient différents ? Et à Königsberg ?
Exercice 6
Sauriez vous déjouer le sophisme suivant ?
Tout ce qui est rare est cher (prémisse majeure)
Or un cheval bon marché est rare (prémisse mineure)
Donc un cheval bon marché est cher (conclusion)
Exercice 7
Sauriez-vous résoudre cette équation, dont Cardan a eu du mal à trouver la solution ?
x3
= 15x + 4
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TD 2
THÉORIE DES ENSEMBLES
Exercice 1
Mettre une croix dans les cases où x symbole y a un sens et est vrai
x y ∈ ∉ ⊆ ⊆ ⊂ ⊄
1 1
1 {1}
2 {1}
{1} {1,2}
{1} {1}
{1} {{1},{1,2}}
{1} {1,{1}}
Exercice 2
a) Quel est le nombre de groupes possibles de personnes (contenant au moins une
personne) prises dans un ensemble de 5 personnes ? 10 personnes ? 20 personnes ?
b) Combien l’ensemble E doit-il contenir de personnes (au minimum) pour que le
nombre de groupes possibles de personnes (contenant au moins une personne) prises dans
l’ensemble E soit supérieur ou égal à un milliard ? à un entier k donné ? (Donner la réponse en
fonction de k)
Exercice 3
Quels sont les nombres de parties et de partitions
de l’ensemble {1, 2} ?
de l’ensemble {1, 2, 3} ?
Exercice 4
Vérifier par des diagrammes de Venn que A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C)
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Exercice 5
Soit E = {1, 2, 3, 4, 5} et A, B ∈℘(E) définis par :
A = {x ∈ E | x est pair}
B = {x ∈ E | x ≤ 3}
a) Ecrire en extension A, B, ⌠A, ⌠B, ⌠(A ∩ B), ⌠(A ∪ B), ⌠A ∩ ⌠B, ⌠A ∪ ⌠B
b) Soit x un élément de E et la phrase :
“Il n’est pas vrai que x est à la fois pair et inférieur ou égal à 3”.
Réécrire cette phrase sous les formes suivantes :
“Il est vrai que x est ...”, x ∈ { ... }, ∈ ⌠( A ... B), x ∈ ⌠A ... ⌠B
c) Même question pour la phrase :
“Il n’est pas vrai que x est pair ou inférieur ou égal à 3”.
d) Compléter les lois de De Morgan :
⌠A ∩ B = ... , ⌠A ∪ B = ...
e) Vérifier les lois de De Morgan par des diagrammes de Venn.
Exercice 6
Compléter le tableau suivant par les cardinaux des ensembles
|A| |B| |A∩B| |A∪B| |AB| |BA|
15 7 3
2 20 8
13 8 5
a b i
a b u
x y z
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TD 3
RELATIONS
FONCTIONS
Exercice 1
Soit E = {1, 2, 3}, F = {−2,−1} et R la relation de E vers F définie par :
R = {(x, y) ∈ E × F | x + y ≤ 0}.
a) Ecrire R en extension et la représenter par un tableau et un diagramme sagittal.
b) Donner le domaine de R.
R est-elle une fonction de E vers F ?
Une application de E vers F ?
Exercice 2
Soit E = {a, b} et R la relation de ℘ (E) vers ℘ (E) définie par :
R = {(A,B) ∈ ℘(E)2
| A ∩ B = ∅ et A ∪ B = E}
a) Ecrire R en extension et la représenter par un tableau.
b) Donner le domaine de R.
R est-elle une fonction de ℘ (E) vers ℘ (E) ?
Une application de ℘ (E) vers ℘ (E) ?
Exercice 3
a) Soit E = {a, b, c} et F = {1, 2}.
Quel est le nombre de relations de E vers F ?
b) Même question pour E et F ensembles finis quelconques
(Donner la réponse en fonction de |E| et |F|)
Exercice 4
a) Soit E = {a, b} et F = {1, 2}.
Quel est le nombre de relations, fonctions, applications, applications injectives,
applications surjectives, applications bijectives,de E vers F ?
b) Même question pour E = {a, b} et F = {1, 2, ..., m}, m ≥ 3
(Donner la réponse en fonction de m)
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TD 4
ESPACES VECTORIELS
ALGEBRE LINEAIRE
Exercice 1
On note Zn l’anneau des entiers modulo n muni des lois habituelles + et x
On note F2 le corps des entiers modulo 2 muni des lois habituelles + et x
Montrer que Z5 est un corps
Montrer que Z4 n’est pas un corps
Montrer qu’il est néanmoins possible de définir un corps fini à 4 éléments
Indication : l’anneau F2[x]/ (x2
+ x + 1) des polynômes à coefficients dans F2 modulo
x2
+ x + 1
Exercice 2
Montrer que F2
n
avec le corps F2 et le produit externe habituel forment un espace
vectoriel
Montrer qu’un code de parité paire codant un mot de 3 bits est une application linéaire
de F2
3
→ F2
4
Construire la matrice de cette application
Cette application est-elle injective ? surjective ? bijective ?
Montrer que le bit de parité paire est une combinaison linéaire des autres bits
Montrer que l’image de cette application forme un sous-espace vectoriel de F2
4
Quelle est la dimension de ce sous-espace ?
Construire une base de ce sous-espace
Carl Friedrich Gauß
(1777-1855)
« Prince des mathématiciens »
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TD 5
MATRICES
POLYNOMES
Exercice 1 : Matrices
On appelle rang d’une matrice la dimension de l’espace vectoriel de l’image de
l’application linéaire qu’elle représente
Pour chacune des 3 matrices ci-dessous, à coefficients dans F2, indiquer
son rang
si l’application qu’elle représente est
injective
surjective
bijective
Lesquelles de ces matrices peuvent prétendre à représenter un codage ?
A =
1 0 1 0
0 1 1 1
0 1 0 1
1 0 1 1
!
"
#
#
#
#
$
%
&
&
&
&
! B =
1 0 0 0 1
1 1 0 0 0
0 1 1 0 0
0 0 1 1 0
0 0 0 1 1
!
"
#
#
#
#
#
#
$
%
&
&
&
&
&
&
! C =
1 1 1 1 1 0
0 0 1 1 1 1
1 0 0 0 1 1
1 1 1 0 1 1
!
"
#
#
#
#
$
%
&
&
&
&
!
Montrer que si U est une matrice inversible, V une matrice quelconque, l’image de
l’application représentée par U.V est la même que l’image de V
Exercice 2 : Polynômes
Construire un polynôme non nul dans F3[X] dont la fonction est nulle partout
Pour les polynômes P = X7
+1 et Q = X5
+1 de F2[X]
calculer R = PGCD (P,Q)
trouver 2 polynômes U et V tels que P.U + Q.V = R
Montrer que pour tout polynôme S = (a0, a1, …an-1) ∈F2[X]/(Xn
+1)
X⊗S = (an-1, a0, a1, …an-2) où ⊗ est le produit interne (mod (Xn
+1))
Carl Friedrich Gauß
(1777-1855)
« Prince des mathématiciens »
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TD 6
PROBABILITES DICRÈTES
Applications du Théorème du Révérend Père Bayes
Thomas Bayes
(1702-1761)
1. Accidents de la route
On a relevé par statistiques les informations suivantes :
1. 1/3 des accidents ont pour origine l’alcool au volant
Peut-on en conclure que les personnes sobres sont deux fois plus dangereuses que les
alcooliques ? Pourquoi ?
2. Lors de contrôles « de routine » 1 alcootest sur 100 est positif
Dans quelle proportion un alcoolique est-il plus dangereux qu’une personne sobre ?
Indication : on cherchera à évaluer :
La probabilité d’être alcoolique quand on est responsable d’un accident
La probabilité d’être responsable d’un accident quand on est alcoolique
2. L’incontrôle des naissances (Science et Vie N° 1044 – Sept. 2004 – p. 51)
Une mère a deux enfants dont l’un est un garçon.
Quelle est la probabilité pour que l’autre soit une fille ?
Attention ! On ne demande pas quelle est la probabilité pour qu’un enfant soit une fille (cette
probabilité est trivialement égale à ½).
3. Une lettre inquiétante ? (Science et Vie N° 1044 – Sept. 2004 – p. 48)
Monsieur,
Vous êtes récemment venu dans notre hôpital pour un test de dépistage d’une maladie rare,
qui touche en France une personne sur dix mille. Nous sommes au regret de vous annoncer
que ce test, efficace à 99%, s’est avéré positif.
Vous recevez cette lettre. Quelle est, selon vous, la probabilité que vous soyez réellement
malade ?
Même question après 2 résultats indépendants positifs.
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Mathématiques pour l'informatique

  • 1. Prolégomènes de Mathématiques pour l’Informatique Richard G. TERRAT © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 2. Avertissement « le meilleur de ce que tu sais, tu ne saurais, pourtant, le dire aux écoliers » Johann Wolfgang von Goethe Allocution prononcée à la maison de Goethe à Francfort en 1930 par Sigmund Freud Ce document n’est pas un cours, ni un support de cours Il ne peut être utile qu’en accompagnement du cours donné en « présentiel » Il a pour but d’éviter que l’auditeur ne disperse son énergie entre la nécessaire attention au discours et la recopie des transparents Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) Sigmund Freud (1856-1939) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 2 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 3. Sommaire I. Épistémologie II. Théorie des ensembles III. Relations, fonctions, infinis, structures IV. Espaces vectoriels, algèbre linéaire V. Calcul matriciel, polynômes VI. Probabilités discrètes Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 3 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 4. I Épistémologie Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 5 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 5. Épistémologie 1. Définitions 2. Origines des mathématiques 3. Géométrie et Arithmétique 4. Équations 5. Algèbre 6. Nouveaux objets 7. Questions épistémologiques 8. Limites 9. Refondation des mathématiques Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 6 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 6. 1. Définitions • Prolégomènes – Notions et principes préliminaires à l’étude d’une science • Mathématiques – Ensemble des opérations logiques que l’homme applique aux concepts de nombre, de forme et d’ensemble • Informatique – Science du traitement rationnel et automatique de l'information  www.academie-francaise.fr/dictionnaire Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 7 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 7. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 8 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 8. 2. Les origines des mathématiques • Historique – Premier texte mathématique connu : Payprus Rhind – Découvert au XIXe siècle dans la tombe de Ramsès II (Thèbes) – Auteur Ahmès – 5m de long 14 feuilles – Daté du XVIe siècle av. J. C. – Reprend un papyrus plus ancien du XXe siècle av. J. C. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 9 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 9. Papyrus Rhind • Problèmes concrets • Calculs arithmétiques – Les 4 opérations – Table de multiplication – Opérations sur les fractions (7 à 23) • Équations du 1er degré (24 à 27) – Résolution par la méthode des « fausses suppositions » • Calcul des aires – Carré, rectangle, triangle, trapèze • Calcul des volumes – Parallélépipèdes, Pyramides • Valeur de ∏ problèmes 48 à 50 Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 10 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 10. 3. Géométrie et Arithmétique • Géométrie – Mesure de la terre • Arithmétique – Arithmos (gr: nombre) Thalès de Milet (-625 -547) Pythagore (-580 -490) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 11 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 11. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 12 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 12. 4. Équations ??• Diophante (École d’Alexandrie) – Fondateur des équations – Variables et « inconnues » – Équation de l’âge de Diophante – Auteur de VI livres d’arithmétique – À l’origine du Xème problème de Hilbert (1900) • Résolu (négativement) en 1971par MATIIASSEVITCH Diophante (210 - 294) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 13 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 13. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 14 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 14. 5. Algèbre • Abu jafar muhammad ibn musa al-khawrizmi – Origine du mot algorithme • Hisab al-jabr w’al-muquabala – Calcul par restauration et réduction – Origine du mot algèbre 780 - 850 Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 15 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 15. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 16 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 16. 6. Nouveaux objets • Géométrie analytique – René Descartes • Unification algèbre - géométrie • Coordonnées cartésiennes, distance • Équations des droites, cercles, courbes, .. • Étude des fonctions (parabole, cycloïde, …) René Descartes (1596 - 1650) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 17 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 17. • Calcul des probabilités – Pierre Simon de Fermat • Né à Beaumont-de-Lomagne (Gers) • Mort à Castres • Conseiller au parlement de Toulouse • Mathématicien amateur • Lit et annote l’Arithmetica de Diophante • Importante correspondance avec ses contemporains Descartes et Pascal • Fonde le calcul de probabilités • Fonde la théorie des nombres Pierre Simon de Fermat (1601 - 1665) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 18 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 18. • Graphes – Leonhard Euler (Suisse) • Fonde la théorie des graphes – Les ponts de Königsberg Leonhard Euler (1707 - 1783) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 19 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 19. • Logique – Boole • 1ère formalisation de la logique • The laws of thought 1854 • Observe que a ou b a et b Se « calculent » comme a + b a x b George Boole (1815 - 1864) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 20 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 20. 7. Questions épistémologiques • Science exacte ? – Les errata (erreurs d’inattention) • Ex : Bourbaki : 13 fascicules ! – Les erreurs de calcul • Ex : Décimales de π (527e sur 707 : Shanks) – Les erreurs de raisonnement • Très nombreuses – Les « oublis » – Erreurs réparables ou irréparables Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 21 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 21. • Erreurs célèbres – Leonhard Euler • Éléments d’algèbre (1768) • √a x √b = √ab a,b ∈ CC  Faux : -1 = √-1 x√-1 = √(-1)x(-1) = √1 = 1 – Augustin Louis Cauchy • Cours d’Analyse algébrique (1821) – La somme d’une série de fonctions continue est continue » Faux : contre-exemple de Niels Abel (1826) » Mauvaise foi de Cauchy : ignore le contre-exemple Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 22 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 22. • La plus célèbre erreur – Le 1er Mars 1847, Gabriel Lamé & Augustin Louis Cauchy déposent à l’Académie des Sciences la démonstration du théorème de Fermat • xn + yn = zn x,y,z,n ∈ N ⇒ n < 3 – Un mois plus tard … • Ernst Kummer montre qu’ils ont commis la même erreur : fausse unicité de la décomposition d’un nombre entier en facteurs premiers complexes Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 23 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 23. • Science expérimentale ? – Pythagore affirme que toutes les grandeurs sont entières ou fractionnaires – Il découvre que √2 n’est ni entier ni fractionnaire – Il appelle cette grandeur : « IRRATIONNELLE » ! Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 24 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 24. • Inventions ou Découvertes ? – Gérôme Cardan • Ars Magna (1545) chapitre 37 – Équation x (10 - x) = 40 – Affirme les solutions 5 ± √-15 – La somme = 10 le produit = 40 – « Manifestum est, quod caseus seu quaestio est impossibilis, sic tamen operabimus » – Cardan appelle ces nombres « quantitas sophistica » – Qui deviendront les nombres « IMAGINAIRES » Gérôme Cardan (1501 - 1576) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 25 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 25. • Que sont les nombres ? – Entiers, Relatifs, Fractionnaires – Irrationnels, Imaginaires – Algébriques : solutions d’équations – Autres nombres ? • Joseph Liouville : nombres TRANSCENDANTS !! – Preuve pour e : Charles Hermite (1873) – Preuve pour π : Carl Louis Ferdinand Lindemann (1882) Joseph Liouville (1809 - 1882) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 26 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 26. 8. Limites des Mathématiques • Les 3 problèmes de l’Antiquité • Duplication du cube • Trissection de l’angle • Quadrature du cercle – Des siècles de recherche – Résultat • Wantzel (1837) montre l’impossibilité des 2 premiers • Lindemann (1882) montre l’impossibilité du 3iéme Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 27 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 27. • Résultats « négatifs » – Niels Abel • Démontre l’impossibilité de résoudre l’équation de cinquième degré par radicaux • Mort dans la misère et la maladie – Evariste Galois • Démontre l’impossibilité de résoudre toute équation de degré ≥ 5 par radicaux • Mort en duel à 20 ans • Rédige toutes ses découvertes la nuit précédent sa mort Niels Henrik Abel (1802 - 1829) Evariste Galois (1811 - 1832) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 28 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 28. • Limites de la logique – Kurt Gödel (autrichien) • Il existe des vérités INDÉMONTRABLES • « toute théorie dont le modèle comporte un ensemble infini ne peut être à la fois consistante ET complète » • Idée : construire un système formel acceptant la fbf : • A : A n’est pas un théorème – Si A est vrai A n’est pas démontrable – Si A est faux, A est un théorème Kurt Gödel (1906 - 1978) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 29 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 29. • La calculabilité – Il existe des fonctions NON CALCULABLES – Alonzo Church • Etablit en la première construction mathématique des fonctions calculables en 1936 • Enonce la thèse de la calculabilité « l’ensemble des fonctions calculables est identique quelque soit le modèle de calcul » – Alan Turing • Première construction abstraite d’une machine à calculer universelle en 1936 Alonzo Church (1903 - 1995) Alan Turing (1912 - 1954) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 30 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 30. 9. Refondation des Mathématiques • Logicisme Dedekind, Cantor, Peano, Frege, Russel, Boole – Principe du tiers exclus – Définitions cohérentes – Démonstrations par existence • Formalisme Hilbert, Bourbaki – Fondement purement axiomatique – Russel et Gödel l’infirment • Constructivisme ou intuitionnisme Kronecker, Poincaré, Borel, Brouwer – Définitions et démonstrations par algorithmes – Refus de l’axiome de choix et du tiers exclus Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 31 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 31. II Théorie des Ensembles © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 32. Sommaire 1. Auteurs et questions 2. Définitions 3. Opérations 4. Constructions Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 2 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 33. 1. Auteurs & Questions • Greg Cantor : fondateur • Frege, Peano, Zermelo, Russel, Fraenkel, … • Refondation des Mathématiques sur les concepts de structure, logique, objets abstraits • Nombreux paradoxes • Exemple X = {x |x∉x} Russel • Questions fondamentales • Cohérence, Complétude • Décidabilité Gottlob Frege (1848 - 1925) Giuseppe Peano (1858 - 1932) Ernst Zermelo (1871 - 1953) Adolf Abraham Fraenkel (1891 - 1965) Greg Cantor (1845 - 1918) Sir Bertrand Russel (1872 - 1970) … Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 3 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 34. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 4 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 35. 2. Définitions • Définition d’un élément – N’importe quoi d’identifiable : • Un nombre • Un objet concret (caillou, femme) • Un objet abstrait (cercle, équation) – Deux éléments différents doivent pouvoir être distingués – Un élément doit pouvoir être identifié de façon unique et sans ambiguïté Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 5 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 36. Définition d’un ensemble • En extension – Énumération des éléments – Exemples • A = { 12, 42, 27 } • B = {arthur, max, zoë } • En compréhension – Propriété des éléments • X = {x | P(x) } – Exemples • X = habitants de Montpellier • Y = {n | n est pair}  ensemble infini Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 6 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 37. Appartenance • Définition – a ∈ E a est un élément de E – b ∉ E b n’est pas un élément de E • Principe – Pour tout élément x et tout ensemble E • x ∈ E ou x ∉ E obligatoirement • x ∈ E et x ∉ E impossible – Un élément appartient ou non à un ensemble – Un élément ne peut pas à la fois appartenir et ne pas appartenir à un ensemble  tiers exclus Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 7 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 38. Ensemble d’ensembles • Un ensemble peut être élément d’un ensemble • Exemples – E = {a, b, c} F = {d, e, f, g } – G = {E, F} = { {a,b,c} , {d,e,f,g} } – Propriétés • a∈E g∈F E∈G b∉F d∉E a∉G e∉G Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 8 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 39. Diagramme de Venn a b c E E = {a,b,c} E d e f g F F = {d,e,f,g} F G = {E,F} G  Représentation ambigüe ! E et F ne sont pas des sous-ensembles de G Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 9 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 40. Paradoxe de Russel • X = { E | E ∉ E } – X est l’ensemble des ensembles qui ne se contiennent pas eux mêmes comme élements – Question : X ∈ X ou bien X ∉ X ? – Raisonnement : • X ∈ X ⇒ X ∉ X • X ∉ X ⇒ X ∈ X  Infraction au principe ! – Il faut donc raffiner la définition d’un ensemble Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 10 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 41. Sous Ensemble • A ⊆ B – A est un sous ensemble de B ⇔ x ∈ A ⇒ x ∈ B • A ⊂ B – A est un sous ensemble strict de B ⇔ A ⊆ B et A ≠ B AB Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 11 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 42. Ensemble vide • Ø • L’ensemble vide ne contient aucun élément • Ø est sous ensemble de tout ensemble Ø Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 12 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 43. 3. Opérations • Union • Intersection • Différence • Complément Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 13 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 44. Union • C = A ∪ B – C = {x | x ∈ A ou x ∈ B }  ATTENTION ! A ∉ C B ∉ C !! – C n’est pas l’ensemble des éléments A et B – C est composé des éléments appartenant à A ou B A B C Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 14 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 45. Intersection • C = A ∩ B – C = { x | x ∈ A et x ∈ B } – C est composé des éléments appartenant à A et B – Si A et B sont disjoints A ∩ B = Ø A BC Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 15 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 46. Généralisations • Union – E = E1 ∪ E2 ∪ …En • E = { x | x ∈ E1 ou x ∈ E2 … ou x ∈ En } • Intersection – E = E1 ∩ E2 ∩ …En • E = { x | x ∈ E1 et x ∈ E2 … et x ∈ En } Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 16 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 47. Différence • C = A B – C = { x | x ∈ A et x ∉ B } – C est composé des éléments appartenant à A et n’appartenant pas à B A B C Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 17 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 48. Différence symétrique • C = A Δ B – C = { x | (x ∈ A et x ∉ B) ou (x ∈ B et x ∉ A) } – C est composé des éléments de A qui ne sont pas dans B ou de B qui ne sont pas dans A – A Δ B = (A B ) ∪ (B A) = (A ∪ B ) (A ∩ B) A B C Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 18 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 49. Complément • si B ⊆ A C = ⌠AB – C = { x | x ∈ A et x ∉ B } – C est composé des éléments de A qui ne sont pas dans B A B C Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 19 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 50. Lois de De Morgan • ⌠E ( A ∪ B) = ⌠E A ∩ ⌠E B • ⌠E ( A ∩ B) = ⌠E A ∪ ⌠E B Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 20 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 51. 4. Constructions • Partition • Produit cartésien • Partie • Cardinal • Fonction caractéristique Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 21 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 52. Partition • E1, E2, … En forment une partition de E ⇔ • Pour tout i Ei ≠ Ø • Pour tout i,j | i≠j Ei ∩ Ej = Ø • E1 ∪ E2 … ∪ En = E E1 E2 E3 E4 E5 E Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 22 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 53. Produit cartésien • C = A x B – C = { (a,b) | a ∈ A, b ∈ B } x y u v w xu xv xw yu yv yw A B C C est composé de tous les couples ordonnés des éléments de A et de B  A x B ≠ B x A Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 23 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 54. Généralisation • E = E1 x E2 x … En – E = { (e1, e2, … en) | e1 ∈ E1, e2 ∈ E2, … en ∈ En } – E est composé de tous les « n-uples » ordonnés des éléments de E1, E2, … En  Ne pas confondre le n-uple (e1, e2, … en) avec l’ensemble { e1, e2, … en } Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 24 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 55. Parties d’un ensemble • ℘(E) est constitué de tous les sous- ensembles de E – ℘ (E) = { A | A ⊆ E } • Exemple – E = { a, b, c } – ℘(E) = { Ø , {a}, {b}, {c}, {a,b}, {a,c}, {b,c}, {a,b,c} } Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 25 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 56. Cardinal • Nn est l’ensemble des n premiers entiers • |E| = n est le cardinal de E ssi il existe une bijection E → Nn • On montre que n est unique pour E  n est le nombre d’éléments de E • Exemple – E = { a, b, c } N3 = {1, 2, 3} |E| = 3 – |℘(E)| = 8 Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 26 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 57. Fonction caractéristique 1 si x ∈ A fA (x) = 0 si x ∉ A – |℘ (E) | = 2 |E| Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 27 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 59. Sommaire 1. Relations 2. Fonctions 3. Infinis 4. Structures Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 2 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 60. 1. Relations • Définition – Relation binaire • R ⊆ A x B • Sous ensemble du produit cartésien A x B – Relation n-aire • R ⊆ E1 x E2 x … En • Sous ensemble de produit cartésien – Arité n Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 3 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 61. Diagramme sagittal a b c e d E F R = { (a,d) , (a,e) , (c,e) } ⊆ E x F Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 4 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 62. Diagramme cartésien E F a b c d e    R = { (a,d) , (a,e) , (c,e) } ⊆ E x F Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 5 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 63. Graphe • Cas où R ⊆ E x E noté E2 – Exemple • E = { a, b, c, d, e } • R = { (a,d) , (a,e) , (c,e) } ⊆ E2 a b c d e Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 6 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 64. n-uples E F G a d u a e v c e w R = { (a,d,u) , (a,e,v) , (c,e,w) } ⊆ E x F x G  seule représentation possible pour des relations d’arité > 2 Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 7 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 65. Domaine et Image • R ⊆ E x F • Domaine de R D (R) = { x ∈ E | ∃ y ∈ F , (x,y) ∈ R} • Image de R I (R) = { y ∈ F | ∃ x ∈ E , (x,y) ∈ R} E F D I . . E : ensemble de départ F : ensemble d’arrivée Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 8 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 66. Images et antécédents • R ⊆ E x F X ⊆ E Y ⊆ F • Ensemble des images par R des éléments de X R(X) = { y ∈ F | ∃ x ∈ X , (x,y) ∈ R} • Ensemble des antécédents par R des éléments de Y R-1(Y) = { x ∈ E | ∃ y ∈ Y, (x,y) ∈ R} E F X Y . . y ∈F est une image de x ∈E ssi (x,y) ∈ R x ∈E est un antécédent de y ∈F ssi (x,y) ∈ R Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 9 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 67. Propriétés • Relations binaires R ⊆ E2 – Notation : (a,b) ∈ Ra R b ou R (a, b) – Réflexivité ∀ a ∈ E a R a – Irréflexivité ∀ a ∈ E ¬(a R a) – Symétrie ∀ a, b ∈ E a R b ⇒ b R a – Antisymétrie ∀ a, b ∈ E a R b et b R a ⇒ a = b – Transitivité ∀ a, b, c ∈ E a R b et b R c ⇒ a R c Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 10 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 68. Relations types • Pré-ordre – Transitivité • Équivalence souvent notée ≡ – Pré-ordre + Réflexivité + Symétrie • Ordre souvent notée ≤ ou ≥ – Pré-ordre + Réflexivité + Antisymétrie • Ordre strict souvent notée < ou > – Pré-ordre + Irréflexivité + Antisymétrie Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 11 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 69. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 12 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 70. 2. Fonctions • Définition – R ⊆ E x F (arité 2) est une fonction (arité 1) ssi (a,b) ∈ R et (a,c) ∈ R ⇒ b = c • Il ne peut y avoir 2 relations ayant même élément de départ et des éléments différents d’arrivée • Notation f : E → F b = f (a) – f est la fonction – a est la variable – b est la valeur de la fonction pour a Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 13 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 71. Fonctions de plusieurs variables • Définition – R ⊆ E1 x E2 x … En (arité n) est une fonction (arité n-1) ssi (x1, x2, …xn ) ∈ R et (x1, x2, …x’n ) ∈ R ⇒ x n= x’n • Il ne peut y avoir 2 relations ayant mêmes éléments de départ et des éléments différents d’arrivée • Notation – f : E1 x E2 x … En-1 → En – xn = f (x1, x2, …xn-1 ) • f est la fonction • x1, x2, …xn-1 sont les variables • xn est la valeur de la fonction pour (x1, x2, …xn-1) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 14 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 72. Diagramme sagittal • f : E → F (E peut être de la forme E1 x E2 x … En-1 ) • Domaine de f : D (f) = { x ∈ E | ∃ y ∈ F , y = f(x) } • Image de f : I (f) = { y ∈ F | ∃ x ∈ E , y = f(x) } E F D I . . E : ensemble de départ F : ensemble d’arrivée Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 15 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 73. Propriétés • Application – D (f) = E • Injection – f : E → F injective ssi D (f) = E et ∀ y ∈ F ∃ au plus un x ∈ E tel que y = f(x) • Surjection – f : E → F surjective ssi D (f) = E et ∀ y ∈ F ∃ au moins un x ∈ E tel que y = f(x) • Bijection – f : E → F bijective ssi f injective et surjective Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 16 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 74. Fonction inverse • si f : E → F – arité 1 et bijective – on peut définir f-1 : F → E Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 17 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 75. Composition de fonctions • f : E → F • g : F → G • On peut définir h : E → G x ∈ E y ∈ F z ∈ G z = g (y) et y = f(x) ⇒ z = h(x) • Notations – h = g o f  certains auteurs notent h = f o g – h (x) = g ( f (x) ) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 18 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 76. 3. Infinis • Définition – Soit A ⊂ E inclusion stricte – E est infini ssi ∃ A, f : E → A bijective  un ensemble E est infini si et seulement si il est possible de définir une bijection entre E et un sous-ensemble strict de E Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 19 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 77. Nombres entiers • Définition de Von Neumann – 0 est défini par Ø – 1 est défini par {Ø} – 2 est défini par {Ø, {Ø}} – … – n + 1 est défini par n ∪ {n} • Propriétés – n est le cardinal de l’ensemble qui le définit – m < n ⇔ l’ ensemble qui définit m ∈ l’ensemble qui définit n John von Neumann (1903 - 1957) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 20 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 78. Ensemble des nombres entiers • N est infini : N = { 0, 1, 2, … } N+ = { 1, 2, 3, … } ⊂ N f : N → N+ définie par f (x) = x + 1 F bijective ⇒ N infini • Paradoxes de Hilbert l’hôtel – ∞ + n = ∞ – ∞ x n = ∞ David Hilbert (1862 - 1943) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 21 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 79. Ensembles énumérables ou dénombrables • E énumérable (ou dénombrable) ssi – ∃ f : E → N bijective • Exemples – Nn – Z = { n | n ∈ N ou -n ∈ N } – Q = { p ÷ q | p, q ∈ N } – { n | n ∈ N, n pair } – { p | p ∈ N, p premier } – … Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 22 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 80. Ensembles non dénombrables • Exemples – ℘(N) – { f | f : N → {0,1} } – { f | f : N → N } – { x ∈ ℜ | 0 ≤ x < 1 } – ℜ – … Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 23 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 81. Puissance d’un ensemble • Extension du concept de cardinal • Définition des nombres transfinis – ℵ0 = | N | – ℵ1 = 2 ℵ0 = |℘(N) | = | ℜ | = … – ℵ2 = 2 ℵ1 = |℘(ℜ) | – … • Propriétés – ℵ0 < ℵ1 < ℵ2 < … Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 24 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 82. Hypothèse du continu • Il n’existe aucun nombre transfini ℵ tel que ℵ0 < ℵ < ℵ1  1er problème de Hilbert • Non démontrable ! Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 25 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 83. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 26 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 84. 4. Structures • Loi de composition interne à un ensemble E – Application * : E2 → E • Propriétés – Commutativité • ∀ x, y ∈ E x * y = y * x – Associativité • ∀ x, y, z ∈ E (x * y ) * z = x * (y * z) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 27 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 85. Éléments neutres et inverses – Élément neutre • e neutre de * dans E • ∀ x ∈ E x * e = e * x = x – Élément neutre à droite (à gauche) • à droite ∀ x ∈ E x * e = x • à gauche ∀ x ∈ E e * x = x – Symétrique ou Inverse • si e neutre de * dans E • x’ symétrique de x dans E – x * x’ = x’ * x = e – Symétrique ou Inverse à droite (à gauche) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 28 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 86. Distributivité – Distributivité • si * : E2 → E et ° : E2 → E • ° distributive par rapport à * dans E • ∀ x, y, z ∈ E – x ° (y * z) = (x ° y) * (x ° z) (1) – (x * y) ° z = (x ° z) * (y ° z) (2) – Distributivité à droite (à gauche) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 29 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 87. Complémentaire – Complémentaire • si e neutre de * dans E • si e’ neutre de ° dans E • x’ complémentaire de x pour * et ° dans E – x * x’ = x’ * x = e’ – x ° x’ = x’ ° x = e  observer le « croisement » * et ° avec e’ et e Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 30 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 88. Notations • Structure ou Algèbre S = < E1, E2, … Em ; f1, f2, … fn ; R1, R2, … Rp ; e1, e2, … eq> • Ei Ensembles • fi Fonctions, Applications ou Lois internes • Ri Relations • ei Eléments distingués Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 31 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 89. IV Espaces vectoriels Algèbre linéaire © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 90. Sommaire 1. Structures 2. Formes linéaires 3. Bases et dimension d’un espace vectoriel Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 2 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 91. 1. Structures 1.1 Notations 1.2 Monoïde 1.3 Groupe 1.4 Anneau 1.5 Corps 1.6 Espace Vectoriel Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 3 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 92. 1.1 Notations • Structure ou Algèbre S = < E1, E2, … Em ; f1, f2, … fn ; R1, R2, … Rp ; e1, e2, … eq> • Ei Ensembles • fi Fonctions, Applications ou Lois internes • Ri Relations • ei Éléments distingués  S est fini ssi tous les ensembles E1, E2,… sont finis Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 4 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 93. 1.2 Monoïde • < E ; * ; e > * loi de composition interne dans E * associative dans E * a un élément neutre e dans E • Monoïde commutatif * commutative dans E Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 5 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 94. Evariste Galois (1811-1832) Niels Abel (1802-1829) 1.3 Groupe • < E ; + ; 0 > Monoïde Tout élément de E a un inverse pour la loi + ∀ x ∈ E, ∃ x’ ∈ E, x + x’ = x’ + x = 0 • Groupe commutatif ou abélien + commutative dans E Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 6 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 95. 1.4 Anneau • < E ; + , * ; 0 > Groupe abélien * loi de composition interne * associative dans E * distributive par rapport à + • Anneau unitaire * a un élément neutre : 1 • Anneau commutatif * commutative Ernst Eduard Kummer (1810-1893) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 7 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 96. • Propriétés Divisibilité : r divise s noté r | s ∀ r, s ∈ E ∃ t ∈ E : s = t * r Inversibilité : u ∈ E (unitaire) inversible ∃ v ∈ E : u * v = 1 Primalité : p ∈ E (commutatif, unitaire) premier p | ( a * b) ⇒ p | a ou p | b Irréductibilité : p ∈ E (commutatif, unitaire) irréductible p non inversible et p = x * y ⇒ x ou y inversibles Équivalence : p, q ∈ E (commutatif, unitaire) équivalents ∃ u ∈ E inversible p = u * q Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 8 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 97. • Anneau intègre ∀ a, b ∈ E a * b = 0 ⇒ a = 0 ou b = 0  il n’y pas de diviseurs de 0 • Anneau factoriel unitaire, commutatif, intègre et ∀ r ∈ E r≠0 ∃ u ∈ E inversible, p1, p2, …pn ∈ E irréductibles et non équivalents et e1, e2, …en ∈ N | r = u * p 1 e1 * p2 e2 * … pn en unique (à l’ordre près)  tout élément irréductible est premier  la décomposition d’un élément en facteurs premiers (ou irréductibles) est unique Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 9 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 98. 1.5 Corps • < E ; +, * ; 0, 1 > Anneau unitaire 0 élément neutre pour + 1 élément neutre pour * Tout élément de E, sauf 0, a un inverse pour la loi * ∀ x ∈ E, x ≠ 0, ∃ x’ ∈ E, x’ * x = x * x’ = 1 • Corps commutatif * commutative Richard Dedeking (1831-1916) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 10 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 99. • Exemple F2 = {0, 1}  corps se dit Field en anglais + est défini par * est défini par < F2 ; +, * ; 0, 1 > est un corps fini à 2 éléments Ne pas confondre avec B = {0, 1} ∨ défini par ∧ défini par < B ; ∨, ∧ ; 0, 1 > est une algèbre de Boole ! + 0 1 0 0 1 1 1 0 * 0 1 0 0 0 1 0 1 ! 0 1 0 0 1 1 1 1 ! 0 1 0 0 0 1 0 1 George Boole (1815-1864) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 11 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 100. 1.6 Espace Vectoriel • < K ; +, * ; 0,1 > corps commutatif • < V ; + ; 0, 1 > groupe abélien  les éléments de K sont appelés des Scalaires  les éléments de V sont appelés des Vecteurs On définit une loi externe ° : K x V → V possédant les propriétés : ∀ a, b ∈ K ∀ u, v ∈ V a ° (b ° v) = (a * b) ° v (a + b) ° v = (a ° v) + (b ° v) a ° (v + w) = (a ° v) + (a ° w) 1 ° v = v On dit que V est un espace vectoriel sur K Sir William Roman Hamilton (1805-1865) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 12 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 101. • Exemple F2 n = { (x1, x2, …xn) : x1, x2, …xn ∈ F2 } où 0 = (0, 0, … 0) est le vecteur nul + défini par X = (x1, x2, …xn) Y = (y1, y2, …yn) X + Y = (x1+y1, x2+y2, …xn+yn) ° défini par λ°X = (λ*x1, λ*x2, … λ*xn) est un espace vectoriel sur F2 • Notations « allégées » En l’absence d’ambiguïtés, les signes * et ° seront omis par exemple λ°X = (λ*x1, λ*x2, … λ*xn) sera écrit λX = (λx1, λx2, … λxn) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 13 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 102. • Sous espace vectoriel noté sev W est un sev de V sur K ssi W ⊆ V ∀ w ∈ W -w ∈ W -w = (-1)w ∀ v, w ∈ W v + w ∈ W ∀ λ ∈ K, ∀ w ∈ W λw ∈ W – Propriétés • 0 ∈ W • V est un sev de V • {0} est un sev de V • l’intersection (non vide) d’un ensemble de sev de V est un sev Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 14 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 103. 2. Formes linéaires • Définition X est une combinaison linéaire des vecteurs X1, X2,…Xn ssi • Vecteurs linéairement indépendants X1, X2,…Xn sont linéairement indépendants ssi X = !1X1 + !2X2 +!!n Xn = !i Xi i=1 n " !i Xi = 0 " #i $ [1: n] !i = 0 i=1 n % Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 15 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 104. Propriété Si X1, X2,…Xn sont linéairement dépendants et Donc Xk peut s’exprimer comme combinaison linéaire des autres vecteurs  les λ doivent former un corps (division possible)  Si X1, X2,…Xn sont linéairement indépendants, aucun d’eux ne peut être exprimé comme une combinaison linéaire des autres ! k : "k Xk = "i Xi i#k $ Xk = !i !k Xi i"k # Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 16 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 105. • Famille génératrice d’un EV X = {X1, X2,…Xn} engendrent un EV W défini par l’intersection de tous les sev contenant tous les vecteurs de X X est appelée une famille génératrice de W Propriété W est constitué de toutes les combinaisons linéaires engendrées par les vecteurs de X • Base d’un EV X = {X1, X2,…Xn} est une base d’un EV W ssi • X est un ensemble de vecteurs linéairement indépendants • X est une famille génératrice de W Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 17 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 106. Théorème de Lagrange si Y1, Y2,…Ym sont linéairement indépendants dans V et si X1, X2,…Xn forment une base de V alors • m ≤ n • Y1, Y2,…Ym, Xm+1, Xm+2, …Xn forment une base de V (en renumérotant éventuellement les vecteurs X)  cela signifie que • il n’est pas possible de trouver plus de n vecteurs linéairement indépendants dans V • il est toujours possible de compléter un ensemble de vecteurs linéairement indépendants pour former une base • le nombre de vecteurs de la base est indépendant de la base  Dans certains EV infinis, la base est infinie ! • ex : les polynômes Joseph-Louis Lagrange (1736-1813) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 18 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 107. 3. Bases et Dimension d’un espace vectoriel • Définition Nombre de vecteurs de la base d’un espace vectoriel Exemple F2 n = { (x1, x2, …xn) : x1, x2, …xn ∈ F2 } est de dimension n et e1 = (1, 0, … 0) e2 = (0, 1, … 0) …… en = (0, 0, … 1) constitue une base de F2 n appelée base canonique Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 19 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 108. • Coordonnées d’un vecteur soit E = {E1, E2,…En} une base de V et X ∈ V X peut s’exprimer comme combinaison linéaire des Ei xi sont les coordonnées de X dans la base E Propriétés • les xi sont uniques pour une base E • si Z = X + Y alors zi = xi + yi • si Y = λ X alors yi = λ xi X = xi Ei i=1 n ! Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 20 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 109. • Relations entre bases soit E = {E1, E2,…En} une base de V E’ = {E’1, E’2,…E’n} une autre base de V Les vecteurs de E’ peuvent s’exprimer comme des combinaisons linéaires de E les λij sont les coordonnées de E’ dans E • Changement de base On peut remplacer tout vecteur d’une base par une combinaison linéaire des autres vecteurs de cette base On obtient alors une nouvelle base de V !j " [1: n] E' j = #ij Ei i=1 n $ Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 21 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 110. V Matrices Polynômes © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 111. Sommaire 1. Applications linéaires 2. Calcul matriciel 3. Formes bilinéaires 4. Polynômes Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 2 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 112. 1. Applications linéaires 1.1 Homomorphismes 1.2 Expression dans les bases Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 3 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 113. 1.1 Homomorphisme • Définition f : V → W V et W : espaces vectoriels sur K Propriétés additivité et homogénéité ∀ X1, X2 ∈ V f (X1 + X2) = f (X1) + f (X2) ∀ λ ∈ K ∀ X ∈ V f (λX) = λ f (X)  f est une application linéaire Noyau ker (f) = { X ∈ V : f (X) = 0 } Image Im (f) = { f (X) : X ∈ V } Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 4 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 114. 1.2 Expression dans les bases Soit E1, E2, …Em une base de V (dim. m) F1, F2, …Fn une base de W (dim. n) ∀ X ∈ V s’écrit xi coordonnées de X dans V ∀ Y ∈ W s’écrit yi coordonnées de Y dans W X = xi Ei i=1 m ! Y = y j Fj j=1 n ! Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 5 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 115. Y = f (X) = f ( xi Ei ) i=1 m ! = f (xi Ei) i=1 m ! = xi f (Ei) i=1 m ! additivité homogénéité f (Ei) = aij Fj j=1 n ! aij coordonnées de f(Ei) dans W Y = xi aij Fj j=1 n ! i=1 m ! = xiaijFj j=1 n ! i=1 m ! = xiaijFj i=1 m ! j=1 n ! distributivité commutativité Y = y j Fj j=1 n ! y j = xiaij i=1 m !or donc Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 6 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 116. 2. Calcul matriciel 2.1 Représentation matricielle 2.2 Composition d’applications Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 7 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 117. 2.1 Représentation matricielle fournit les coordonnées de Y en fonction des coordonnées de X les scalaires aij sont donc une représentation de f que l’on peut coucher dans un tableau appelé une matrice A A est de dimension m x n m : dimension de V nb. de lignes de A n : dimension de W nb. de colonnes de A y j = xiaij i=1 m ! A = a11 a12 … a1 j … a1n a21 a22 … a2 j … a2n ! ! " ! # ! ai1 ai2 … aij … ain ! ! # ! " ! am1 am2 … amj $ amn ! " # # # # # # # $ % & & & & & & & Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 8 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 118. • Propriétés  chaque ligne i de A est constituée des coordonnées dans W de l’image du vecteur Ei de la base de V  on montre que les vecteurs f (Ei) engendrent un sev de W  si ces vecteurs sont linéairement indépendants, ils forment donc une base de ce sev A = a11 a12 … a1 j … a1n a21 a22 … a2 j … a2n ! ! " ! # ! ai1 ai2 … aij … ain ! ! # ! " ! am1 am2 … amj $ amn ! " # # # # # # # $ % & & & & & & & f (Ei) = aij Fj j=1 n ! aij coordonnées de f(Ei) dans W Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 9 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 119. • Calculs Y = f (X) calcul des coordonnées de Y en fonction des coordonnées de X grâce à la matrice A représentant f a11 a12 … a1 j … a1n a21 a22 … a2 j … a2n ! ! " ! # ! ai1 ai2 … aij … ain ! ! # ! " ! am1 am2 … amj $ amn ! " # # # # # # # $ % & & & & & & & x1 x2 ! xi ! xm( ) y1 y2 ! y j ! yn( ) y j = xiaij i=1 m ! Y = X • A Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 10 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 120. • Changement de base soit E = {E1, E2,…En} une base de V E’ = {E’1, E’2,…E’n} une autre base de V g : E → E’ une application linéaire qui peut être représentée par une matrice de changement de base P P est une matrice carrée inversible Elle définit donc un isomorphisme P = !11 !12 … !1 j … !1n !21 !22 … !2 j … !2n ! ! " ! # ! !i1 !i2 … !ij … !in ! ! # ! " ! !n1 !n2 … !nj $ !nn " # $ $ $ $ $ $ $ % & ' ' ' ' ' ' ' !j " [1: n] E' j = #ij Ei i=1 n $ Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 11 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 121. 2.2 Composition d’applications Soit f : U → V représentée par la matrice A g : V → W représentée par la matrice B ∀ X ∈ U, ∀ Y ∈ V, ∀ Z ∈ W Y = f (U) Z = g (Y) Z = g ( f (U)) Y = X • A Z = Y • B Z = (X • A) • B la fonction f ° g est linéaire elle peut être représentée par une matrice C : Z = X • C C est définie par : C = A • B produit de matrices Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 12 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 122. • Produit de matrices Soit U de dimension l V de dimension m W de dimension n Alors A est de dimension l x m B est de dimension m x n C est de dimension l x n On montre que !i " [1: l],!j " [1: n] cij = aik . bkj k=1 m # Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 13 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 123. • Calculs a11 a12 … a1k … a1m a21 a22 … a2k … a2m ! ! " ! # ! ai1 ai2 … aik … aim ! ! # ! " ! al1 al 2 … alk $ alm ! " # # # # # # # $ % & & & & & & & c11 c12 … c1 j … c1n c21 c22 … c2 j … c2n ! ! " ! # ! ci1 ci2 … cij … cin ! ! # ! " ! cl1 cl 2 … clj $ cln ! " # # # # # # # $ % & & & & & & & b11 b12 … b1 j … b1n b21 b22 … b2 j … b2n ! ! " ! # ! bk1 bk2 … bkj … bkn ! ! # ! " ! bm1 bm2 … bmj $ bmn ! " # # # # # # # $ % & & & & & & & cij = aik . bkj k=1 m ! C = A• B Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 14 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 124. • Propriétés Addition de matrices C = A + B cij = aij + bij associative commutative élément neutre matrice 0 0ij = 0 inverse c’ij = - cij Produit de matrices C = A • B associative élément neutre matrice I Iij = 1 si i = j 0 si i ≠ j • est distributif sur +  les matrices forment un anneau unitaire non commutatif Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 15 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 125. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 16 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 126. 3. Formes bilinéaires • Définition Soit V un espace vectoriel sur K π : V2 → K telle que : ∀ u, v, w ∈ V ∀ λ ∈ K Notation : u.v appelé : Produit scalaire Propriétés u.v = v.u (u + v).w = u.w + v.w λu.v = λ(u.v) u≠0 ∃ v ∈ V : u.v ≠ 0 Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 17 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 127. • Propriétés orthogonalité u ⊥ v ssi u.v = 0 • Exemple F2 n = { (x1, x2, …xn) : x1, x2, …xn ∈ F2 } sur F2 soit x = (x1, x2, …xn) ∈ F2 n y = (y1, y2, …yn) ∈ F2 n  ∑ définie dans F2  un vecteur peut être orthogonal à lui-même ! x.y = xi.yi i=1 n ! Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 18 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 128. 4. Polynômes 4.1 Définition 4.2 Opérations et propriétés 4.3 Division euclidienne 4.4 Polynômes F2[X]/(Xn+1) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 19 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 129. 4.1 Définition • < A ; +, * ; 0,1 > corps commutatif • A[X] = {(a0, a1, …) ∈AN | ∃ n ∈N | ∀i > n ai= 0 } ensemble des polynômes sur le corps A – a0, a1, … coefficients de P – X = (0, 1, 0, 0 …) indéterminée de P  on peut aussi définir des polynômes sur un anneau A (au lieu d’un corps) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 20 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 130. 4.2 Opérations et propriétés • Addition P = (a0, a1, …) Q = (b0, b1, …) P + Q = (a0+b0, a1+b1, …) Elément neutre 0 = (0, 0, …) Inverse -P = (-a0, -a1, …)  les polynômes A[X] forment un groupe abélien • Produit externe a°P = (a.a0, a.a1, …)  les polynômes A[X] forment un EV sur A  la dimension de cet EV est infini Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 21 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 131. • Produit P = (a0, a1, …) Q = (b0, b1, …) P x Q = (c0, c1, …) = (a0b0, a0b1+a1b0, a0b2+a1b1+a2b0, …) Elément neutre 1 = (1, 0, …) Distributivité P x (Q + R) = P x Q + P x R  les polynômes A[X] forment un anneau et une algèbre commutative sur A ck = aibj i+ j=k ! ! © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 132. • Notations – a peut désigner par « abus » • un scalaire a ∈A • le polynôme (a, 0, 0, …) ∈ A[X]  produits °(externe) et x (interne) confondus – X = (0, 1, 0, 0, 0, …) donc • X2 = (0, 0, 1, 0, 0, …) • X3 = (0, 0, 0, 1, 0, …) • … • et par extension 1= X0 = (1, 0, 0, 0, 0, …)  P = (a0, a1, a2, …) = a0X0 + a1X1 + a2X2 + … =  notation « traditionnelle » des polynômes ai Xi !! © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 133. • Degré d°(P) = n | an ≠0 et ∀i >n ai = 0  le plus grand exposant de A[X] ayant un coefficient ≠ 0  par extension si P = 0 d°(P) = -∞ • Fonctions polynômes – P : A  A définie pour un polynôme P par ∀x ∈ A P (x) = où n est le degré de P  à un polynôme non nul peut correspondre une fonction polynôme nulle partout ex : A = F2 P = X + X2 ≠ 0 ∀x∈A P(x) = 0 ai xi ! i=1 n ! © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 134. 4.3 Division euclidienne • Division ∀ U, V ∈A[X] ∃ Q, R uniques ∈A[X] | U = V x Q + R et d°(R) < d°(V)  la division se fait selon les puissances décroissantes • Divisibilité V | U ssi R = 0  A [X] est un anneau euclidien et un anneau factoriel • Identité de Bézout P,Q ∈A[X] premiers entre eux ssi ∃ U,V ∈A[X] | U x P + V x Q = 1 Etienne Bézout (1730-1783) © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 135. 4.4 Polynômes F2[X]/(Xn+1) • Définition {(a0, a1, an-1) ∈ F2 n}  polynômes de degré < n munis des opérations – Addition P + Q identique à celle de F2[X] – Produit P ⊗ Q = (P x Q) mod (Xn+1) • Propriétés structurelles ces polynômes forment – un EV de dimension n sur F2 – un anneau commutatif unitaire factoriel non intègre – une algèbre commutative sur F2 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 136. • Autres propriétés Xn mod (Xn+1) = 1 P = (a0, a1,…an-1) ⇒ X ⊗ P = (an-1, a0,…an-2)  le produit de X par P provoque un décalage circulaire à droite des coefficients de P Preuve P = ai Xi i=0 n!1 " ! mod (Xn+1)= 1 X ! P = ai Xi+1 i=0 n"2 # + an"1 !!!X.P = ai Xi+1 i=0 n"1 # = ai Xi+1 i=0 n!2 " + an!1Xn C.Q.F.D. © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 137. VI Analyse combinatoire Probabilités discrètes © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 138. Sommaire 1. Analyse combinatoire 2. Probabilités discrètes Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 2 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 139. 1. Analyse combinatoire 1.1 Permutations 1.2 Arrangements 1.3 Combinaisons Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 3 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 140. 1.1 Permutations • Définition Application injective Π : E → E E fini non vide Donc Π est bijective • Nombre de permutations si |E| = n il existe n.(n-1).(n-2)…1 permutations Notation Propriété n! = n.(n-1)! par extension : 0! = 1 formule de Stirling Pn = n! n! n!" # !## nn e$n 2%n Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 4 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 141. 1.2 Arrangements • Définition Application injective A : E → F E et F finis non vides Donc si |E| = m et |F| = n m ≤ n • Nombre d’arrangements n.(n-1).(n-2)…(n-m+1) = n! / (n-m)!  c’est aussi le nombre de sous-ensembles totalement ordonnés de de m éléments de F Notation An m = n! (n ! m)! Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 5 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 142. 1.3 Combinaisons • Définition Image d’une application injective A : E → F • Nombre de combinaisons À chaque combinaison on peut faire correspondre m! arrangements  c’est aussi le nombre de sous-ensembles (non ordonnés) de m éléments de F Notations Cn m = n m ! " # $ % & = An m m! = n! m! (n ' m)! Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 6 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 143. 2. Probabilités discrètes 2.1 Historique 2.2 Probabilités élémentaires 2.3 Probabilités conditionnelles 2.4 Probabilités des causes Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 7 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 144. 2.1 Historique • Al Kindi (≈ 850) « Sur le déchiffrement des messages cryptographiques » • Jérôme Cardan (1564) « De Ludo Aleae » • Blaise Pascal & Pierre Simon de Fermat (1654) « Calcul des Possibilités » • Jacques & Daniel Bernoulli (1713) « Ars Conjectandi » • Thomas Bayes (1763) « Essay Towards Solving a Problem in the Doctrine of Chances » • Андрей Николаевич Колмогоров (1933) « Аксиомы » Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 8 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 145. 2.2 Probabilités élémentaires • Définition : mesure des parties d’un ensemble  probabilités discrètes : ensemble fini Ω : ensemble de toutes les possibilités Axiomes de Kolmogorov Ω fini p(ω) : abréviation de p({ω}) Ω E1 E2 E3 E4 p :! (") # 0,1[ ] (i) !" # $ 0 % p(") %1 (ii) !E " #($) p(E) = p(%) % "E & (iii) p(!) =1 ! "# $ Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 9 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 146. • Propriétés ∀ A, B ⊆ Ω 0 ≤ p (A) ≤ 1 p (A ∪ B) = p(A) + p(B) - p(A ∩ B) p (⌠A) = 1 - p(A) A ⊆ B ⇒ p(A) ≤ p(B) A ∩ B = Ø ⇒ p (A ∩ B) = 0 si E1, E2, …Ek forment une partition de Ω alors p (E1) + p(E2) + … p(Ek) = 1 • Distribution uniforme ∀ ω ∈ Ω p (ω) = 1 / |Ω| alors ∀ A ⊆ Ω p (A) = |A| / |Ω| Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 10 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 147. • Terminologie et notations ensembliste probabiliste notations sous ensemble événement A ⊆ Ω ensemble total événement certain Ω ensemble vide événement impossible Ø complémentaire événement contraire ⌠ intersection et ∩ union ou ∪ inclusion implication ⊆ ensembles disjoints événements incompatibles A ∩ B = Ø partition système exhaustif ∑ Ai = Ω Ai ∩ Aj = Ø Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 11 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 148. 2.3 Probabilités conditionnelles • Définition  c’est la probabilité relative ou conditionnelle de B dans A, c.à.d. la probabilité que l’événement B se produise sachant que A s’est produit.  on l’appelle aussi probabilité bayésienne (cf. Thomas Bayes 1702 - 1761) p (B/A) = p (A! B) p (A) Ω A B Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 12 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 149. • Propriétés Formule de Bayes • Événements indépendants  A et B sont indépendants ssi p (A / B) = p (A) ou p (B / A) = p (B) alors  A et B ne peuvent être indépendants que s’ils sont compatibles ! (sauf si p(A) = 0 ou p(B) = 0) p (A! B) = p (B/A)" p (A) = p (A/B)" p (B) p (A! B) = p (A)" p (B) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 13 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 150. • Exemple jeu de dé équiprobable (honnête) Ω = { 1, 2, 3, 4, 5, 6 } A = {1, 2 } p (A) = 1/3 B = {3, 4, 5 } p (B) = 1/2 C = {1, 2, 3, 4 } p (C) = 2/3 A ∩ B = Ø p (A ∩ B) = 0 p (A) . p (B) = 1/6 A ∩ C = {1, 2 } p (A ∩ C) = 1/3 p (A) . p (C) = 2/9 B ∩ C = {3, 4 } p (B ∩ C) = 1/3 p (B) . p (C) = 1/3 A et B incompatibles non indépendants A et C compatibles non indépendants B et C compatibles indépendants Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 14 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 151. 2.4 Probabilités des causes • Probabilités totales A1, A2, …Ak système exhaustif avec ∀i p (Ai) ≠ 0 B événement Preuve B ∩ Ai disjoints formule de Bayes p (B) = p (B/Ai )! p (Ai ) i=1 k " p (B) = p (B! Ai i=1 k " ) = p (B/Ai)! p (Ai) i=1 k " Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 15 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 152. • Théorème de Bayes  B est un événement causé par les événements Ai expression des probabilités des causes de B A1 A2 A3 A4 B p (Aj /B) = p (Aj )! p (B/Aj ) p (Ai )! p (B/Ai ) i=1 k " Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 16 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 153. Preuve formule de Bayes probabilités totales C.Q.F.D. p (Aj /B) = p (Aj ! B) p (B) = p (Aj )" p (B/Aj ) p (B) p (B) = p (Ai )! p (B/Ai ) i=1 k " p (Aj /B) = p (Aj )! p (B/Aj ) p (Ai )! p (B/Ai ) i=1 k " Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 17 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 154. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique 18 © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 155. MATHÉMATIQUES POUR L’INFORMATIQUE TD Université Montpellier II Master Sciences & Technologies Mention Informatique
  • 156. TD 1 ÉPISTÉMOLOGIE Exercice 1 Démontrer l’irrationalité de √2 Exercice 2 Montrer que l’existence de rectangles nécessite le Vème postulat d’Euclide Exercice 3 Calculer l’âge auquel Diophante est mort, d’après son épitaphe : « Il resta enfant pendant le sixième de sa vie. Après un autre douzième, ses joues se couvrirent de barbe. Après un septième, il alluma le flambeau du mariage. Cinq ans après il lui naquit un fils, mais celui-ci, enfant malheureux, quoique passionnément aimé, mourut arrivé à la moitié de l'âge auquel son père mourut. Diophante vécut encore quatre ans, adoucissant sa douleur par des recherches sur la science des nombres. » Exercice 4 J'ai quatre fois l'âge que vous aviez quand j'avais l'âge que vous avez. J'ai 40 ans. Quel âge avez vous ? Exercice 5 Procurez vous une carte des 6 premiers arrondissements de Paris et examinez les ponts reliant les berges de la Seine aux îles de la cité (Notre Dame et Saint Louis) et entre ces îles, c'est-à-dire du pont des Arts au pont de Sully, y compris le pont Saint-Louis. Euler aurait-il pu faire sa promenade circulaire (même lieu de départ et d'arrivée) comme il le souhaitait ? Aurait-il pu si les lieux de départ et d'arrivée étaient différents ? Et à Königsberg ? Exercice 6 Sauriez vous déjouer le sophisme suivant ? Tout ce qui est rare est cher (prémisse majeure) Or un cheval bon marché est rare (prémisse mineure) Donc un cheval bon marché est cher (conclusion) Exercice 7 Sauriez-vous résoudre cette équation, dont Cardan a eu du mal à trouver la solution ? x3 = 15x + 4 Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 157. TD 2 THÉORIE DES ENSEMBLES Exercice 1 Mettre une croix dans les cases où x symbole y a un sens et est vrai x y ∈ ∉ ⊆ ⊆ ⊂ ⊄ 1 1 1 {1} 2 {1} {1} {1,2} {1} {1} {1} {{1},{1,2}} {1} {1,{1}} Exercice 2 a) Quel est le nombre de groupes possibles de personnes (contenant au moins une personne) prises dans un ensemble de 5 personnes ? 10 personnes ? 20 personnes ? b) Combien l’ensemble E doit-il contenir de personnes (au minimum) pour que le nombre de groupes possibles de personnes (contenant au moins une personne) prises dans l’ensemble E soit supérieur ou égal à un milliard ? à un entier k donné ? (Donner la réponse en fonction de k) Exercice 3 Quels sont les nombres de parties et de partitions de l’ensemble {1, 2} ? de l’ensemble {1, 2, 3} ? Exercice 4 Vérifier par des diagrammes de Venn que A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 158. Exercice 5 Soit E = {1, 2, 3, 4, 5} et A, B ∈℘(E) définis par : A = {x ∈ E | x est pair} B = {x ∈ E | x ≤ 3} a) Ecrire en extension A, B, ⌠A, ⌠B, ⌠(A ∩ B), ⌠(A ∪ B), ⌠A ∩ ⌠B, ⌠A ∪ ⌠B b) Soit x un élément de E et la phrase : “Il n’est pas vrai que x est à la fois pair et inférieur ou égal à 3”. Réécrire cette phrase sous les formes suivantes : “Il est vrai que x est ...”, x ∈ { ... }, ∈ ⌠( A ... B), x ∈ ⌠A ... ⌠B c) Même question pour la phrase : “Il n’est pas vrai que x est pair ou inférieur ou égal à 3”. d) Compléter les lois de De Morgan : ⌠A ∩ B = ... , ⌠A ∪ B = ... e) Vérifier les lois de De Morgan par des diagrammes de Venn. Exercice 6 Compléter le tableau suivant par les cardinaux des ensembles |A| |B| |A∩B| |A∪B| |AB| |BA| 15 7 3 2 20 8 13 8 5 a b i a b u x y z Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 159. TD 3 RELATIONS FONCTIONS Exercice 1 Soit E = {1, 2, 3}, F = {−2,−1} et R la relation de E vers F définie par : R = {(x, y) ∈ E × F | x + y ≤ 0}. a) Ecrire R en extension et la représenter par un tableau et un diagramme sagittal. b) Donner le domaine de R. R est-elle une fonction de E vers F ? Une application de E vers F ? Exercice 2 Soit E = {a, b} et R la relation de ℘ (E) vers ℘ (E) définie par : R = {(A,B) ∈ ℘(E)2 | A ∩ B = ∅ et A ∪ B = E} a) Ecrire R en extension et la représenter par un tableau. b) Donner le domaine de R. R est-elle une fonction de ℘ (E) vers ℘ (E) ? Une application de ℘ (E) vers ℘ (E) ? Exercice 3 a) Soit E = {a, b, c} et F = {1, 2}. Quel est le nombre de relations de E vers F ? b) Même question pour E et F ensembles finis quelconques (Donner la réponse en fonction de |E| et |F|) Exercice 4 a) Soit E = {a, b} et F = {1, 2}. Quel est le nombre de relations, fonctions, applications, applications injectives, applications surjectives, applications bijectives,de E vers F ? b) Même question pour E = {a, b} et F = {1, 2, ..., m}, m ≥ 3 (Donner la réponse en fonction de m) Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 160. TD 4 ESPACES VECTORIELS ALGEBRE LINEAIRE Exercice 1 On note Zn l’anneau des entiers modulo n muni des lois habituelles + et x On note F2 le corps des entiers modulo 2 muni des lois habituelles + et x Montrer que Z5 est un corps Montrer que Z4 n’est pas un corps Montrer qu’il est néanmoins possible de définir un corps fini à 4 éléments Indication : l’anneau F2[x]/ (x2 + x + 1) des polynômes à coefficients dans F2 modulo x2 + x + 1 Exercice 2 Montrer que F2 n avec le corps F2 et le produit externe habituel forment un espace vectoriel Montrer qu’un code de parité paire codant un mot de 3 bits est une application linéaire de F2 3 → F2 4 Construire la matrice de cette application Cette application est-elle injective ? surjective ? bijective ? Montrer que le bit de parité paire est une combinaison linéaire des autres bits Montrer que l’image de cette application forme un sous-espace vectoriel de F2 4 Quelle est la dimension de ce sous-espace ? Construire une base de ce sous-espace Carl Friedrich Gauß (1777-1855) « Prince des mathématiciens » Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 161. TD 5 MATRICES POLYNOMES Exercice 1 : Matrices On appelle rang d’une matrice la dimension de l’espace vectoriel de l’image de l’application linéaire qu’elle représente Pour chacune des 3 matrices ci-dessous, à coefficients dans F2, indiquer son rang si l’application qu’elle représente est injective surjective bijective Lesquelles de ces matrices peuvent prétendre à représenter un codage ? A = 1 0 1 0 0 1 1 1 0 1 0 1 1 0 1 1 ! " # # # # $ % & & & & ! B = 1 0 0 0 1 1 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 1 1 ! " # # # # # # $ % & & & & & & ! C = 1 1 1 1 1 0 0 0 1 1 1 1 1 0 0 0 1 1 1 1 1 0 1 1 ! " # # # # $ % & & & & ! Montrer que si U est une matrice inversible, V une matrice quelconque, l’image de l’application représentée par U.V est la même que l’image de V Exercice 2 : Polynômes Construire un polynôme non nul dans F3[X] dont la fonction est nulle partout Pour les polynômes P = X7 +1 et Q = X5 +1 de F2[X] calculer R = PGCD (P,Q) trouver 2 polynômes U et V tels que P.U + Q.V = R Montrer que pour tout polynôme S = (a0, a1, …an-1) ∈F2[X]/(Xn +1) X⊗S = (an-1, a0, a1, …an-2) où ⊗ est le produit interne (mod (Xn +1)) Carl Friedrich Gauß (1777-1855) « Prince des mathématiciens » Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique © Richard G. Terrat Septembre 2008
  • 162. TD 6 PROBABILITES DICRÈTES Applications du Théorème du Révérend Père Bayes Thomas Bayes (1702-1761) 1. Accidents de la route On a relevé par statistiques les informations suivantes : 1. 1/3 des accidents ont pour origine l’alcool au volant Peut-on en conclure que les personnes sobres sont deux fois plus dangereuses que les alcooliques ? Pourquoi ? 2. Lors de contrôles « de routine » 1 alcootest sur 100 est positif Dans quelle proportion un alcoolique est-il plus dangereux qu’une personne sobre ? Indication : on cherchera à évaluer : La probabilité d’être alcoolique quand on est responsable d’un accident La probabilité d’être responsable d’un accident quand on est alcoolique 2. L’incontrôle des naissances (Science et Vie N° 1044 – Sept. 2004 – p. 51) Une mère a deux enfants dont l’un est un garçon. Quelle est la probabilité pour que l’autre soit une fille ? Attention ! On ne demande pas quelle est la probabilité pour qu’un enfant soit une fille (cette probabilité est trivialement égale à ½). 3. Une lettre inquiétante ? (Science et Vie N° 1044 – Sept. 2004 – p. 48) Monsieur, Vous êtes récemment venu dans notre hôpital pour un test de dépistage d’une maladie rare, qui touche en France une personne sur dix mille. Nous sommes au regret de vous annoncer que ce test, efficace à 99%, s’est avéré positif. Vous recevez cette lettre. Quelle est, selon vous, la probabilité que vous soyez réellement malade ? Même question après 2 résultats indépendants positifs. Master Informatique Mathématiques pour l'Informatique © Richard G. Terrat Septembre 2008