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Le stockage d’énergies, vecteur de la transition énergétique ? 15‐16 novembre 2016
Potentiels du stockage de chaleur et
du power-to-heat en France
Jacques De Bucy, ENEA Consulting
Sylvain Mouret, ARTELYS
Contexte et objectifs de l’étude
• Contexte:
– La chaleur représente la moitié des consommations d’énergie en France
– La PPE vise à réduire la consommation d’énergie et accroitre la part d’EnR&R
– Stockage thermique et P2H sont des leviers potentiels pour décarboniser le mix 
thermique français
• Objectifs:
– Quantifier la valeur de ces filières pour des applications jugées pertinentes
• Valorisation de surplus de chaleur et d’électricité
• Arbitrage électrique sur le réseau
• Economies d’investissements
– Déterminer les modalités et potentiels de déploiement de ces filières
L’étude se focalise sur 6 cas d’application
• Sélection des cas d’étude par le comité de pilotage composé de l’ATEE, de 
l’ADEME et des 10 industriels cofinanceurs
• Critères de sélection: 
– Cas susceptibles d’avoir un intérêt économique
– Cas peu ou pas analysés à ce jour
Cas d’étude sur réseaux de chaleur urbains
• Les réseaux de chaleur urbains représentent un vecteur de croissance 
pour la chaleur à basse température
• Le secteur est a priori favorable aux technologies de stockage et power‐to‐
heat (profil de demande thermosensible avec fortes variations 
saisonnières)
• Trois cas d’étude sélectionnés
– Dimensionnement de chaudières biomasse
– Renforcement de réseau
– Intégration de technologies de power‐to‐heat (couplage chaleur / électricité)
• Objectif de part d’EnR&R dans la production fixé à 60%
Crédits pictogrammes: Oliviu Stoian, Symbolon, Franc 
Cas d’étude sur réseaux de chaleur urbains
• Technologies de stockage envisagées:
Zéolithes BT
MCP organiques
Durée minimum 
d’une décharge 
complète
Température 
de déstockage
1 saison
10 heures
5 heures
1 heure
0°C 100°C 200°C 500°C 1000°C
Sels 
fondus
Huiles
Solides
Géothermie
Alumino‐phosphates
Réactions chimiques
Zéolithes MT
Eau chaude 
pressurisée
Chaleur sensible
Chaleur latente
Thermochimie
Zéolithes 
froid
350°C 800°C50°C 150°C
Eau chaude 
atmosphérique
Technologies de stockage BT applicables aux 
cas d’étude sur réseaux de chaleur urbains
Renforcement de réseau de chaleur
• Le stockage est utilisé lors d’une augmentation de la demande de chaleur 
sur le réseau, pendant les périodes de pointe:
– Pour éviter la congestion du réseau
– Pour augmenter la fourniture d’EnR&R sans investissement supplémentaire en 
chaudière biomasse
10  13 
20 
113 
 ‐
 20
 40
 60
 80
 100
 120
+ 5% + 6% + 8% + 10%
Augmentation de la demande
Coût du stockage
(en k€/an)
Pour les faibles niveaux d’augmentation 
de la demande, le stockage permet de 
tenir les pics et la fourniture d’EnR&R 
sans investissement dans une rénovation 
de réseau ou de chaudière biomasse
Au‐delà d’un certain niveau 
d’augmentation de demande (ici 8%), la 
taille du stockage requis croît fortement, 
ce qui renchérit son utilisation.
Renforcement de réseau de chaleur
• On évalue la valeur du stockage en report d’investissement dans une 
rénovation du réseau pour éviter sa congestion
• Le stockage apporte de la valeur, même si la rénovation est réalisé à terme
Scénario de 
référence 
(travaux en année 1)
Report des travaux 
de tranchée en 
année 2
Report des travaux 
de tranchée en 
année 3
Report des travaux 
de tranchée en 
année 4
Report des travaux 
de tranchée en 
année N
Coût par rapport au coût de référence dans la 
tranchée en année 1
Coût actualisé du stockage
Coût actualisé des travaux de tranchée
Valeur du report avec stockage
0
0,5
1
Pour de faibles augmentations de la 
demande, installer un stockage pour 
reporter la rénovation est moins coûteux 
que de réaliser la rénovation en année 1
La valeur du stockage augmente avec la 
durée de report de l’investissement
Au‐delà d’un niveau seuil 
d’augmentation de la demande, la 
taille du stockage à installer est trop 
importante, et donc trop coûteuse
Renforcement de réseau de chaleur
• La valeur du stockage dépend de paramètres clés:
– Le profil de demande de chaleur
– Le coût du stockage (lié au niveaux de température pour l’eau chaude)
– Le coût des travaux de rénovation du réseau
• Les technologies à haute densité pourraient être intéressantes en cas de 
forte contrainte d’implantation
• Environ 1 GWhth de stockage pourrait être installé à horizon 2030 en 
France (selon le développement des réseaux)
Power-to-heat et réseau de chaleur
• L’analyse porte sur l’utilisation de PAC non géothermiques pour fournir 
60% de chaleur renouvelable à un réseau, en alternative à de la biomasse
• Les pompes à chaleur sont rentables, dès aujourd’hui et dans les 
conditions de 2030
‐1500 ‐1000 ‐500 0 500 1000 1500 2000
VAN du projet (k€)
La PAC est moins rentable 
qu’une chaudière biomasse
La PAC est plus rentable 
qu’une chaudière biomasse
50 €/MWhélec
25 %
600 €/kWth
2
20 €/MWhth
97 €/MWhélec
75 %
1500 €/kWth
4,5
60 €/MWth
Prix de l'électricité
Facteur de charge de la PAC
CAPEX PAC
COP PAC
Coût marginal de production à la biomasse
Valeurs hautes
Valeurs Basses
Hypothèses du cas nominal: CAPEX projet PAC 1000€/kWth, facteur de charge moyen PAC 50%, COP moyen PAC 3, coût moyen électricité 
75€/MWhe, CAPEX chaudière biomasse 500€/kWth, coût variable chaleur biomasse 40€/MWhth, WACC 5,25%  
Power-to-heat et réseau de chaleur
• L’analyse porte sur l’utilisation de PAC non géothermiques pour fournir de 
la chaleur renouvelable à un réseau, en arbitrage face au gaz naturel
• Les PAC pourraient être rentables en semi‐pointe face au gaz naturel à 
horizon 2030 (augmentation du prix du gaz et de la taxe carbone)
65 €/MWhe
2
15%
600 €/kWth )
27,3 €/MWhth
107 €/MWhe
4,5
45%
1500 €/kWth
68,9 €/MWhth
‐1500 ‐1000 ‐500 0 500
Prix de l'électricité
COP PAC
Facteur de charge de la PAC
CAPEX PAC
Coût marginal de production au gaz
Valeur actuelle nette (VAN) Projet (en k€, @5,25%)
Valeurs hautes
Valeurs Basses
La PAC est moins rentable 
que la chaleur gaz
La PAC est  plus rentable 
que la chaleur gaz
Hypothèses du cas nominal: CAPEX projet PAC 1000€/kWth, facteur de charge moyen PAC 30%, COP moyen PAC 3, coût moyen électricité 
75€/Mwhe, coût variable chaleur gaz 52€/MWhth, WACC 5,25% 
Power-to-heat et réseau de chaleur
• Le stockage couplé aux PAC permet d’augmenter leur performances mais 
n’apporte pas de valeur d’arbitrage sur les faibles variations de prix de 
l’électricité.
• La valeur des PAC et leur déploiement sont fortement liés à l’évolution des 
niveaux de température sur les réseaux.
• Le potentiel de développement des PAC sur réseau de chaleur est très 
important: près de 1 GWth à horizon 2030 (hors géothermie).
Dimensionnement de chaudières biomasse
• Le stockage est utilisé pour flexibiliser une chaudière biomasse de grosse 
capacité pour suivre une demande de chaleur fluctuante
• Permet une baisse des CAPEX par 
rapport à l’installation de
2 chaudières biomasse de faible
capacité
• Intérêt limité en raison de nombreux                         
redémarrages de la chaudière en été
Dimensionnement de chaudières biomasse
• Deux facteurs peuvent favoriser l’utilisation du stockage :
– Augmentation du delta de température, réduisant ainsi les coûts du stockage
– Evolution du profil de demande de chaleur vers de plus fortes variations 
journalières (ex: augmentation de la part d’ECS)
Synthèse sur les réseaux de chaleur urbains
• Le stockage permet d’accompagner le développement des réseaux de 
chaleur
– Flexibiliser et renforcer les capacités des réseaux à moindre coût
– Minimiser les risques financiers de projets d’extension de réseaux dans des 
contextes incertains d’évolution de la demande
• Les pompes à chaleur permettent de poursuivre la décarbonisation des 
réseaux
– Disposer d’une alternative aux UIOM et à la biomasse comme source d’EnR&R 
en régime de base
– Réduire les consommations de gaz naturel en semi‐pointe à horizon 2030
Stockage thermique en milieu industriel
• Consommation de chaleur au sein d’un complexe industriel (ex: écoparc)
– Procédés industriels faisant usage de chaleur à haute température (vapeur 
d’eau)
– Un profil de demande non‐thermosensible avec faibles variations saisonnières
• Deux cas d’étude sélectionnés
– Cogénération au gaz (couplage chaleur / électricité)
– Récupération de chaleur fatale
Stockage thermique en milieu industriel
• Technologies de stockage envisagées:
Zéolithes BT
MCP organiques
Durée minimum 
d’une décharge 
complète
Température 
de déstockage
1 saison
10 heures
5 heures
1 heure
0°C 100°C 200°C 500°C 1000°C
Sels 
fondus
Huiles
Solides
Géothermie
Alumino‐phosphates
Réactions chimiques
Zéolithes MT
Eau chaude 
pressurisée
Chaleur sensible
Chaleur latente
Thermochimie
Zéolithes 
froid
350°C 800°C50°C 150°C
Eau chaude 
atmosphérique
Technologies de stockage HT 
applicables aux cas d’étude industriels
Stockage et récupération de chaleur fatale
• 1er cas de figure: le stockage est utilisé pour maximiser la valorisation de 
chaleur fatale sur une chaudière de récupération préexistante 
• Le stockage permet de réduire les consommations de gaz du site industriel 
(TRI de 5 à 8 ans dans les conditions de l’étude)
Stockage et récupération de chaleur fatale
• 2ème cas de figure: le stockage est utilisé pour fournir un débit de chaleur 
stable à partir d’une source intermittente
• La récupération de chaleur avec stockage est rentable à partir d’un 
cycle par jour et d’une marge d’achat‐revente de 30 €/MWhth
Energie disponible
Energie à délivrer
Puissance disponible
Puissance à délivrer
Energie à stocker
Puissance 
à délivrer
Temps
Puissance de 
chaleur fatale 
disponible
Puissance de 
stockage à 
installer
Puissance
Début de 
cycle
Fin de cycle
Durée d’un cycle complet
= 8760/Nombre de cycles par an
Durée d’un pic de 
chaleur fatale
Stockage et récupération de chaleur fatale
• Le segment est porteur pour les technologies de stockage à haute 
température
• Le gisement de chaleur fatale industrielle en France est conséquent, 
– 7 TWhth/an >350°C; 51 TWhth/an <100°C
– L’évaluation précise du potentiel du stockage requiert une étude au cas par cas
• Des mécanismes de soutien faciliteraient la mise en place de projets 
– Fonds de garantie pour palier les incertitudes liées au contexte industriel
– Tarif de rachat ou premium et taxe carbone élevée (100 €/tCO2) pour garantir la 
compétitivité de la chaleur fatale face au gaz naturel
Stockage et cogénération au gaz
• Le stockage est un outil de flexibilisation permettant d’optimiser le 
fonctionnement des cogénérations au gaz, en arbitrage avec une 
chaudière gaz
• Avec stockage
Sans stockage
12,5 MWth
12,5 MWth
1 1
2
3
Stockage et cogénération au gaz
• La valeur du stockage en termes d’arbitrage économique est limitée
– CAPEX élevés des technologies de stockage HT
• D’un point de vue opérationnel, le stockage présente néanmoins de 
multiples avantages observé durant l’étude:
– Augmentation des ventes d’électricité
– Augmentation de la durée de fonctionnement de la cogénération à un régime 
proche de sa puissance nominale
– Réduction du nombre de démarrages liés à des baisses de charge
• Le contexte réglementaire peut également influer la valorisation du 
stockage
– Notamment via l’application d’un complément de rémunération maintenant 
les signaux de prix de marché de l’électricité
Synthèse sur le stockage en milieu industriel
• Le stockage permet d’optimiser les performances des systèmes 
énergétiques industriels
– En augmentant leur efficacité énergétique
– En facilitant leur pilotage et leur intégration aux réseaux
• Des réductions de coût et des mécanismes de soutien permettraient de 
sortir des niches identifiées
– La réduction des CAPEX énergie est le premier levier pour augmenter la 
compétitivité des technologies HT sur les applications étudiées
– Complément de rémunération, tarif de rachat, taxe carbone élevée, 
financement à taux réduit ou fonds de garantie
Eau chaude sanitaire domestique
• Les 12 millions de chauffe‐eaux installés en France représentent une 
source de flexibilité importante pour le système électrique
– A condition d’en assurer un pilotage intelligent (cf. première étude PEPS)
• Les cumulus (effet Joule) sont progressivement remplacés par des chauffe‐
eaux thermodynamiques (CET)
– Meilleur rendement énergétique global
– Temps de chauffe plus long
• Dans quelle mesure le déploiement progressif des CET pourrait affecter la 
flexibilité du système électrique ?
• Dimensionnement optimisé de la puissance des chauffe‐eaux
– CER à 3,9 kWe
– CET à 600 We
Impact sur le système électrique français
0% de CET  100% de CET
• Impact sur le profil 
moyen de la demande électrique française
– Forte baisse de la consommation en 
période de creux (nuit) et surplus solaire 
(après‐midi)
– Augmentation de la consommation en périodes de 
pics (midi et soirée)
100%
CET
100%
CER
Impact sur le système électrique français
• Impact sur le profil moyen des prix d’électricité en France
– Réduction significative des prix en période de creux
– Sans effet notable en pointe
• Impact sur les émissions de CO2
– Jusqu’à ‐0,8 Mt/an en France
– Jusqu’à ‐4,6 Mt/an en Europe
– Lié principalement à la baisse de la consommation électrique 
(environ ‐10 TWhe avec un déploiement à 100% des CET)
• Résultats obtenus à hypothèse de mix électrique fixée
– RTE Nouveau Mix (France) et ENTSO‐E Green Transition (Europe)
Principales conclusions de l’étude
• Le stockage thermique est une solution rentable pour faire face aux 
augmentations difficilement prévisibles de la demande sur les réseaux de 
chaleur. 
• Le stockage thermique permet d’accéder à des gisements de chaleur fatale 
industriels fortement discontinus, avec des cas d’application rentables à 
horizon 2030.
• Les pompes à chaleur sont une solution attractive et rentable pour alimenter 
les réseaux de chaleur en EnR&R.
• La pénétration massive des ballons d’eau‐chaude thermodynamique 
permettrait d’améliorer l’efficacité énergétique de l’ECS domestique sans 
toutefois perturber le système électrique français.
• Il existe des solutions innovantes et rentables avec le P2H et le stockage 
thermique pour accompagner la décarbonisation du mix thermique en France.

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  • 1. Le stockage d’énergies, vecteur de la transition énergétique ? 15‐16 novembre 2016 Potentiels du stockage de chaleur et du power-to-heat en France Jacques De Bucy, ENEA Consulting Sylvain Mouret, ARTELYS
  • 2. Contexte et objectifs de l’étude • Contexte: – La chaleur représente la moitié des consommations d’énergie en France – La PPE vise à réduire la consommation d’énergie et accroitre la part d’EnR&R – Stockage thermique et P2H sont des leviers potentiels pour décarboniser le mix  thermique français • Objectifs: – Quantifier la valeur de ces filières pour des applications jugées pertinentes • Valorisation de surplus de chaleur et d’électricité • Arbitrage électrique sur le réseau • Economies d’investissements – Déterminer les modalités et potentiels de déploiement de ces filières
  • 3. L’étude se focalise sur 6 cas d’application • Sélection des cas d’étude par le comité de pilotage composé de l’ATEE, de  l’ADEME et des 10 industriels cofinanceurs • Critères de sélection:  – Cas susceptibles d’avoir un intérêt économique – Cas peu ou pas analysés à ce jour
  • 4.
  • 5. Cas d’étude sur réseaux de chaleur urbains • Les réseaux de chaleur urbains représentent un vecteur de croissance  pour la chaleur à basse température • Le secteur est a priori favorable aux technologies de stockage et power‐to‐ heat (profil de demande thermosensible avec fortes variations  saisonnières) • Trois cas d’étude sélectionnés – Dimensionnement de chaudières biomasse – Renforcement de réseau – Intégration de technologies de power‐to‐heat (couplage chaleur / électricité) • Objectif de part d’EnR&R dans la production fixé à 60% Crédits pictogrammes: Oliviu Stoian, Symbolon, Franc 
  • 6. Cas d’étude sur réseaux de chaleur urbains • Technologies de stockage envisagées: Zéolithes BT MCP organiques Durée minimum  d’une décharge  complète Température  de déstockage 1 saison 10 heures 5 heures 1 heure 0°C 100°C 200°C 500°C 1000°C Sels  fondus Huiles Solides Géothermie Alumino‐phosphates Réactions chimiques Zéolithes MT Eau chaude  pressurisée Chaleur sensible Chaleur latente Thermochimie Zéolithes  froid 350°C 800°C50°C 150°C Eau chaude  atmosphérique Technologies de stockage BT applicables aux  cas d’étude sur réseaux de chaleur urbains
  • 7. Renforcement de réseau de chaleur • Le stockage est utilisé lors d’une augmentation de la demande de chaleur  sur le réseau, pendant les périodes de pointe: – Pour éviter la congestion du réseau – Pour augmenter la fourniture d’EnR&R sans investissement supplémentaire en  chaudière biomasse 10  13  20  113   ‐  20  40  60  80  100  120 + 5% + 6% + 8% + 10% Augmentation de la demande Coût du stockage (en k€/an) Pour les faibles niveaux d’augmentation  de la demande, le stockage permet de  tenir les pics et la fourniture d’EnR&R  sans investissement dans une rénovation  de réseau ou de chaudière biomasse Au‐delà d’un certain niveau  d’augmentation de demande (ici 8%), la  taille du stockage requis croît fortement,  ce qui renchérit son utilisation.
  • 8. Renforcement de réseau de chaleur • On évalue la valeur du stockage en report d’investissement dans une  rénovation du réseau pour éviter sa congestion • Le stockage apporte de la valeur, même si la rénovation est réalisé à terme Scénario de  référence  (travaux en année 1) Report des travaux  de tranchée en  année 2 Report des travaux  de tranchée en  année 3 Report des travaux  de tranchée en  année 4 Report des travaux  de tranchée en  année N Coût par rapport au coût de référence dans la  tranchée en année 1 Coût actualisé du stockage Coût actualisé des travaux de tranchée Valeur du report avec stockage 0 0,5 1 Pour de faibles augmentations de la  demande, installer un stockage pour  reporter la rénovation est moins coûteux  que de réaliser la rénovation en année 1 La valeur du stockage augmente avec la  durée de report de l’investissement Au‐delà d’un niveau seuil  d’augmentation de la demande, la  taille du stockage à installer est trop  importante, et donc trop coûteuse
  • 9. Renforcement de réseau de chaleur • La valeur du stockage dépend de paramètres clés: – Le profil de demande de chaleur – Le coût du stockage (lié au niveaux de température pour l’eau chaude) – Le coût des travaux de rénovation du réseau • Les technologies à haute densité pourraient être intéressantes en cas de  forte contrainte d’implantation • Environ 1 GWhth de stockage pourrait être installé à horizon 2030 en  France (selon le développement des réseaux)
  • 10. Power-to-heat et réseau de chaleur • L’analyse porte sur l’utilisation de PAC non géothermiques pour fournir  60% de chaleur renouvelable à un réseau, en alternative à de la biomasse • Les pompes à chaleur sont rentables, dès aujourd’hui et dans les  conditions de 2030 ‐1500 ‐1000 ‐500 0 500 1000 1500 2000 VAN du projet (k€) La PAC est moins rentable  qu’une chaudière biomasse La PAC est plus rentable  qu’une chaudière biomasse 50 €/MWhélec 25 % 600 €/kWth 2 20 €/MWhth 97 €/MWhélec 75 % 1500 €/kWth 4,5 60 €/MWth Prix de l'électricité Facteur de charge de la PAC CAPEX PAC COP PAC Coût marginal de production à la biomasse Valeurs hautes Valeurs Basses Hypothèses du cas nominal: CAPEX projet PAC 1000€/kWth, facteur de charge moyen PAC 50%, COP moyen PAC 3, coût moyen électricité  75€/MWhe, CAPEX chaudière biomasse 500€/kWth, coût variable chaleur biomasse 40€/MWhth, WACC 5,25%  
  • 11. Power-to-heat et réseau de chaleur • L’analyse porte sur l’utilisation de PAC non géothermiques pour fournir de  la chaleur renouvelable à un réseau, en arbitrage face au gaz naturel • Les PAC pourraient être rentables en semi‐pointe face au gaz naturel à  horizon 2030 (augmentation du prix du gaz et de la taxe carbone) 65 €/MWhe 2 15% 600 €/kWth ) 27,3 €/MWhth 107 €/MWhe 4,5 45% 1500 €/kWth 68,9 €/MWhth ‐1500 ‐1000 ‐500 0 500 Prix de l'électricité COP PAC Facteur de charge de la PAC CAPEX PAC Coût marginal de production au gaz Valeur actuelle nette (VAN) Projet (en k€, @5,25%) Valeurs hautes Valeurs Basses La PAC est moins rentable  que la chaleur gaz La PAC est  plus rentable  que la chaleur gaz Hypothèses du cas nominal: CAPEX projet PAC 1000€/kWth, facteur de charge moyen PAC 30%, COP moyen PAC 3, coût moyen électricité  75€/Mwhe, coût variable chaleur gaz 52€/MWhth, WACC 5,25% 
  • 12. Power-to-heat et réseau de chaleur • Le stockage couplé aux PAC permet d’augmenter leur performances mais  n’apporte pas de valeur d’arbitrage sur les faibles variations de prix de  l’électricité. • La valeur des PAC et leur déploiement sont fortement liés à l’évolution des  niveaux de température sur les réseaux. • Le potentiel de développement des PAC sur réseau de chaleur est très  important: près de 1 GWth à horizon 2030 (hors géothermie).
  • 13. Dimensionnement de chaudières biomasse • Le stockage est utilisé pour flexibiliser une chaudière biomasse de grosse  capacité pour suivre une demande de chaleur fluctuante • Permet une baisse des CAPEX par  rapport à l’installation de 2 chaudières biomasse de faible capacité • Intérêt limité en raison de nombreux                          redémarrages de la chaudière en été
  • 14. Dimensionnement de chaudières biomasse • Deux facteurs peuvent favoriser l’utilisation du stockage : – Augmentation du delta de température, réduisant ainsi les coûts du stockage – Evolution du profil de demande de chaleur vers de plus fortes variations  journalières (ex: augmentation de la part d’ECS)
  • 15. Synthèse sur les réseaux de chaleur urbains • Le stockage permet d’accompagner le développement des réseaux de  chaleur – Flexibiliser et renforcer les capacités des réseaux à moindre coût – Minimiser les risques financiers de projets d’extension de réseaux dans des  contextes incertains d’évolution de la demande • Les pompes à chaleur permettent de poursuivre la décarbonisation des  réseaux – Disposer d’une alternative aux UIOM et à la biomasse comme source d’EnR&R  en régime de base – Réduire les consommations de gaz naturel en semi‐pointe à horizon 2030
  • 16. Stockage thermique en milieu industriel • Consommation de chaleur au sein d’un complexe industriel (ex: écoparc) – Procédés industriels faisant usage de chaleur à haute température (vapeur  d’eau) – Un profil de demande non‐thermosensible avec faibles variations saisonnières • Deux cas d’étude sélectionnés – Cogénération au gaz (couplage chaleur / électricité) – Récupération de chaleur fatale
  • 17. Stockage thermique en milieu industriel • Technologies de stockage envisagées: Zéolithes BT MCP organiques Durée minimum  d’une décharge  complète Température  de déstockage 1 saison 10 heures 5 heures 1 heure 0°C 100°C 200°C 500°C 1000°C Sels  fondus Huiles Solides Géothermie Alumino‐phosphates Réactions chimiques Zéolithes MT Eau chaude  pressurisée Chaleur sensible Chaleur latente Thermochimie Zéolithes  froid 350°C 800°C50°C 150°C Eau chaude  atmosphérique Technologies de stockage HT  applicables aux cas d’étude industriels
  • 18. Stockage et récupération de chaleur fatale • 1er cas de figure: le stockage est utilisé pour maximiser la valorisation de  chaleur fatale sur une chaudière de récupération préexistante  • Le stockage permet de réduire les consommations de gaz du site industriel  (TRI de 5 à 8 ans dans les conditions de l’étude)
  • 19. Stockage et récupération de chaleur fatale • 2ème cas de figure: le stockage est utilisé pour fournir un débit de chaleur  stable à partir d’une source intermittente • La récupération de chaleur avec stockage est rentable à partir d’un  cycle par jour et d’une marge d’achat‐revente de 30 €/MWhth Energie disponible Energie à délivrer Puissance disponible Puissance à délivrer Energie à stocker Puissance  à délivrer Temps Puissance de  chaleur fatale  disponible Puissance de  stockage à  installer Puissance Début de  cycle Fin de cycle Durée d’un cycle complet = 8760/Nombre de cycles par an Durée d’un pic de  chaleur fatale
  • 20. Stockage et récupération de chaleur fatale • Le segment est porteur pour les technologies de stockage à haute  température • Le gisement de chaleur fatale industrielle en France est conséquent,  – 7 TWhth/an >350°C; 51 TWhth/an <100°C – L’évaluation précise du potentiel du stockage requiert une étude au cas par cas • Des mécanismes de soutien faciliteraient la mise en place de projets  – Fonds de garantie pour palier les incertitudes liées au contexte industriel – Tarif de rachat ou premium et taxe carbone élevée (100 €/tCO2) pour garantir la  compétitivité de la chaleur fatale face au gaz naturel
  • 21. Stockage et cogénération au gaz • Le stockage est un outil de flexibilisation permettant d’optimiser le  fonctionnement des cogénérations au gaz, en arbitrage avec une  chaudière gaz • Avec stockage Sans stockage 12,5 MWth 12,5 MWth 1 1 2 3
  • 22. Stockage et cogénération au gaz • La valeur du stockage en termes d’arbitrage économique est limitée – CAPEX élevés des technologies de stockage HT • D’un point de vue opérationnel, le stockage présente néanmoins de  multiples avantages observé durant l’étude: – Augmentation des ventes d’électricité – Augmentation de la durée de fonctionnement de la cogénération à un régime  proche de sa puissance nominale – Réduction du nombre de démarrages liés à des baisses de charge • Le contexte réglementaire peut également influer la valorisation du  stockage – Notamment via l’application d’un complément de rémunération maintenant  les signaux de prix de marché de l’électricité
  • 23. Synthèse sur le stockage en milieu industriel • Le stockage permet d’optimiser les performances des systèmes  énergétiques industriels – En augmentant leur efficacité énergétique – En facilitant leur pilotage et leur intégration aux réseaux • Des réductions de coût et des mécanismes de soutien permettraient de  sortir des niches identifiées – La réduction des CAPEX énergie est le premier levier pour augmenter la  compétitivité des technologies HT sur les applications étudiées – Complément de rémunération, tarif de rachat, taxe carbone élevée,  financement à taux réduit ou fonds de garantie
  • 24. Eau chaude sanitaire domestique • Les 12 millions de chauffe‐eaux installés en France représentent une  source de flexibilité importante pour le système électrique – A condition d’en assurer un pilotage intelligent (cf. première étude PEPS) • Les cumulus (effet Joule) sont progressivement remplacés par des chauffe‐ eaux thermodynamiques (CET) – Meilleur rendement énergétique global – Temps de chauffe plus long • Dans quelle mesure le déploiement progressif des CET pourrait affecter la  flexibilité du système électrique ?
  • 25. • Dimensionnement optimisé de la puissance des chauffe‐eaux – CER à 3,9 kWe – CET à 600 We Impact sur le système électrique français 0% de CET  100% de CET • Impact sur le profil  moyen de la demande électrique française – Forte baisse de la consommation en  période de creux (nuit) et surplus solaire  (après‐midi) – Augmentation de la consommation en périodes de  pics (midi et soirée)
  • 26. 100% CET 100% CER Impact sur le système électrique français • Impact sur le profil moyen des prix d’électricité en France – Réduction significative des prix en période de creux – Sans effet notable en pointe • Impact sur les émissions de CO2 – Jusqu’à ‐0,8 Mt/an en France – Jusqu’à ‐4,6 Mt/an en Europe – Lié principalement à la baisse de la consommation électrique  (environ ‐10 TWhe avec un déploiement à 100% des CET) • Résultats obtenus à hypothèse de mix électrique fixée – RTE Nouveau Mix (France) et ENTSO‐E Green Transition (Europe)
  • 27. Principales conclusions de l’étude • Le stockage thermique est une solution rentable pour faire face aux  augmentations difficilement prévisibles de la demande sur les réseaux de  chaleur.  • Le stockage thermique permet d’accéder à des gisements de chaleur fatale  industriels fortement discontinus, avec des cas d’application rentables à  horizon 2030. • Les pompes à chaleur sont une solution attractive et rentable pour alimenter  les réseaux de chaleur en EnR&R. • La pénétration massive des ballons d’eau‐chaude thermodynamique  permettrait d’améliorer l’efficacité énergétique de l’ECS domestique sans  toutefois perturber le système électrique français. • Il existe des solutions innovantes et rentables avec le P2H et le stockage  thermique pour accompagner la décarbonisation du mix thermique en France.