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la Lettre de la SFMC
Société Française de
Médecine de Catastrophe
N ° 8 8 - j u i n 2 0 1 6 - 1 8 e a n n é e
La vie de la SFMC. ...................................................................................2
L’actualité des principaux événements ................................................6
Bibliographie..........................................................................................16
Rétrospectives .......................................................................................17
Lexique, origine des mots et éléments de langage..........................20
Dossier : Définition des acronymes CADI, CARE, CAI ............................22
Dossier : Les «naufragés» ...................................................................24
38, rue Dunois - 75637 Paris Cedex 13 • (33) 06 43 26 81 51 • medecine.cata@gmail.com
w w w . s f m c . e u
88
La lettre de la SFMC n°88 - 1 -
La vie de la SFMC
Le mot du président
250e anniversaire de Dominique Larrey, premier médecin de catastrophe?
Dominique-Jean Larrey est né le 8 juillet 1766 à Beaudéan, petit village des hautes Pyrénées1. Ce fils de cor-
donnier, orphelin de père à l’âge de 4 ans, va bénéficier du soutien de son oncle chirurgien pour faire au-
près de lui son apprentissage chirurgical pendant six ans. Élève remarquablement brillant, il est désigné à
19 ans "professeur-élève". En 1786, il est nommé premier au concours d'aide-major, soutient brillamment
sa thèse sur la "carie des os". Il complète avec des études de médecine à Paris. En 1887, il s’engage comme
chirurgien dans la marine royale. Dès l’année suivante il est de retour à Paris, fait la connaissance de Bichat,
de Corvisart et obtient sur concours le poste d’aide-major des Invalides.
En 1792, chirurgien de l’armée du Rhin, Il observe à la lorgnette la rapidité avec laquelle les batteries d'artillerie à cheval
se déplacent et imagine les "ambulances volantes", capables de suivre les combattants et de les secourir jusqu'au cœur
de la bataille. Il devient professeur de chirurgie à l’école militaire de santé du Val de Grâce puis est nommé chirurgien en
chef de l’Armée d’Égypte.
Dès lors sa carrière suivra les pérégrinations des armées Napoléoniennes. À la fin de l’empire, le Baron Larrey continue
d’exercer la chirurgie. Sa réputation est internationale. En 1820 Louis XVIII le nomme académicien et le charge avec Percy
de fonder l’académie de médecine, établissement public d’État. Il est comblé d’honneur, nommé membre de l’institut et est
élu à l’Académie des sciences. Il publie des travaux scientifiques en chirurgie, en médecine, en hygiène publique. En 1842,
il sollicite et obtient une mission en Algérie, y contracte une maladie dont il mourra, rapatrié à Lyon, le 25 juillet 1842.
Le nom de Larrey est inscrit sur la 30e colonne du pilier sud de l'Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris, en 1992 ses cendres
ont été transférées aux Invalides.
PPrraattiicciieenn ddee tteerrrraaiinn,, cchhiirruurrggiieenn hhoorrss--ppaaiirr
Il va sur le terrain au plus près: d’origine modeste, il partage les conditions de vie des combattants: en Égypte le soleil est
brûlant, en Russie, des pluies torrentielles succèdent aux froids extrêmes: - 34 °C après la bataille de la Bérézina2. Il par-
tage les mêmes risques que les combattants et opère sur le terrain, ainsi que cela est souvent représenté sur les tableaux.
Intervention sur le terrain Technique opératoire
Dépourvu de l’anesthésie il accélère les techniques chirurgicales: il pratique une amputation en une minute, et 200 en une
journée à la bataille de la Sierra Negra. Sa technique permet de désarticuler une épaule sans perdre une goutte de sang:
un officier fut désarticulé de l’épaule, pansé et remis en selle, traversa l’Europe et arriva quelques semaines après à Paris,
complètement cicatrisé3.
IInniittiiaatteeuurr ddeess aammbbuullaanncceess vvoollaanntteess
Initiateur du SAMU, il brave l'interdiction faite aux officiers de santé de se tenir à moins d'une lieue des combats et à atten-
dre leur fin pour secourir les blessés. Les formations sanitaires étant cantonnées à cinq kilomètres, les soins aux blessés
ne survenaient au mieux que 24 heures après la bataille. Inspiré par les batteries d’artilleries, il projette « d’établir une nou-
velle ambulance qui soit en état de porter prompts secours sur le champ de bataille ». C'est à la campagne d'Italie en 1796
qu'il met en pratique sur le terrain pour la première fois ses ambulances volantes en trois positions, Udine, Padoue et Milan,
avec un succès tel qu'après Campo-Formio le général Bonaparte lui déclare:"Votre œuvre est une des plus hautes
conceptions de notre siècle et suffira à elle seule à votre réputation".
La lettre de la SFMC n°88 - 2 -
Ambulance attelée à deux chevaux Adaptation pendant la campagne d’Égypte4
Trois légions d’ambulances volantes par division, avec chacune douze voitures hippomobiles légères, étaient servies par
une centaine de personnes dont 15 chirurgiens et 40 infirmiers, bientôt 2 pharmaciens. Véritable préfiguration d’un SAMU
auquel ne manquait que la régulation, faute de transmissions. C’est une véritable chirurgie extra et pré-hospitalière que
D.Larrey initie avec des ambulances alliant simplicité, légèreté, confort et mobilité.
MMééddeecciinn hhuummaanniittaaiirree aavvaanntt ll’’hheeuurree
Il délivre son art quel que soit le rang du blessé. L’usage voulait que le praticien soit attaché à une personne chirurgien du
Roy, chirurgien du Duc ou du Comte pour soigner sans avoir égard au rang ou aux distinctions, D. Larrey opère tout blessé:
soldats ou officiers. Il n’hésite pas à s’engager physiquement: A Canopé (21 mars 1801), sous le feu de l'ennemi, Larrey
ramène un blessé sur ses épaules jusqu'à l'ambulance dans l'étonnement général. "Les devoirs d'un chirurgien ne doivent
pas se borner à administrer aux blessés, les soins et les secours que leur état exige, il doit encore ne pas reculer de-
vant aucun moyen pour protéger et garantir leur existence contre toute espèce d'agression hostile".
Il ne tient pas compte du statut du blessé: amis ou ennemis. Il rompt ainsi avec l’usage qui voulait que l’on respecte une
stricte neutralité devant les ennemis blessés. Il soigne des prisonniers égyptiens, il fait transporter des blessés russes dans
ses hôpitaux afin qu’ils reçoivent les mêmes soins que les Français.
À Valladolid il demande même la création d'un "hôpital destiné à l'ennemi", grande première inscrite à son crédit par les Es-
pagnols et les Anglais. Ceci en raison d'une épidémie de typhus qui atteignait les prisonniers, les femmes et les enfants qui
se trouvaient sur place5.
Il se préoccupe du sort des blessés et que justice leur soit rendue: alors que des soldats sont condamnés à être fusillés
pour mutilation volontaire, en s’élevant contre la volonté de Napoléon lui-même et en usant de la reconnaissance que ce
dernier lui réserve, il démontre que leurs blessures ne sont dues qu’à un mauvais usage de leurs fusils.
D. Larrey a mis en pratique les principes de l'inviolabilité des blessés, de la neutralité des hôpitaux et du personnel sani-
taire que Percy dès 1792 avait rédigé dans un projet de convention en cinq articles qui préfigure la convention de Genève
d’Henri Dunant.
NNoovvaatteeuurr iinnffaattiiggaabbllee
• Il perfectionne et adapte les ambulances:
- 1797 en Italie à Udine, il dispose de voitures, à deux ou quatre roues selon que les secours sont en plaine ou en mon-
tagne, attelées de quatre à six chevaux selon la nature du terrain.
- En Égypte il dessine des « cacolets » paniers-ambulances placées sur le dos d’une mule ou d’un chameau6.
• Il révolutionne la chirurgie, invente une technique d’amputation en un temps plus rapide, immobilise les fractures avec des
bandes rigidifiées par du blanc d’œuf, préconise le drainage des épanchements péricardiques par voie épigastrique, pro-
meut l’amputation précoce qui prévient la gangrène et fait sortir rapidement les opérés pour qu’ils ne soient pas infectés à
l’hôpital…
Avec Percy il crée un corps de "brancardiers d'ambulances" ou des-
potats, en les groupant par deux, avec leurs piques passées dans les
traverses d'une pièce de toile pliable ils forment instantanément un
brancard prêt à l'emploi pour le ramassage des blessés, modèle qui
existait encore dans les armées françaises en 19407.
• Il utilise des asticots sur les plaies putrides, fait manger du cheval
en Égypte aux soldats affamés et dénutris, les Anglais ayant privé le
corps expéditionnaire des voies maritimes de ravitaillement.
• Il invente une forme de triage: devant le grand nombre de blessés
simultanés qui sont provoqués par l’emploi de l’artillerie à très grande
échelle, il édicte une règle simple: « il faut toujours commencer par
le plus dangereusement blessé ». Selon Larrey il faut que le Service de Santé soit capable de récupérer les blessés, rapi-
dement et dans de bonnes conditions, afin de les ramener vers l'arrière dans un centre de triage puis dans un centre de
soins équipé en fonctions des blessures constatées. Il s'agit d'une idée tout à fait nouvelle pour l'époque.
La lettre de la SFMC n°88 - 3 -
PPoouurr ccoonncclluurree
Le 250e anniversaire de la naissance de D. Larrey doit être pour nous l’exemple de l’engagement, de la technicité et du souci
de progrès, en même temps que de l’humanité qui doit sous-tendre l’acte technique. Nous rappeler également que le mé-
decin n’est pas seul sur le terrain, que son engagement doit être accompagné par celui des infirmiers, des pharmaciens et
qu’il est environné, sinon porté par un faisceau de compétences pluridisciplinaires.
Dominique Larrey est le « grand »-père du SAMU, il peut également être considéré comme le grand-père de la médecine
de catastrophe.
Qu’il nous inspire tous, lui qui a su gagner l’estime de Napoléon: "Quel homme, quel brave et digne homme que Larrey!
Que de soins donnés par lui à l'armée en Égypte, dans la traversée du désert, soit après Saint-Jean d'Acre, soit en Eu-
rope. J'ai conçu pour lui une estime qui ne s'est jamais démentie. Si l'armée élève une colonne à la reconnaissance,
elle doit l'ériger à Larrey8."
Votre président,
Henri Julien
1. Portraits de médecin. Baron Dominique-Jean Larrey. http://medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/larrey_dj.html
2. M. Bazot. Larrey précurseur de la médecine d’urgence. Association des amis du musée du Val de Grâce. Bulletin n°43. Paris. 2016 : 11-14
3. A. SOUBIRAN. Le Baron Larrey chirurgien de Napoléon. Fayard. Paris1966 : 216.
4. D-J. LARREY Planche n° VII extraite du tome Ier des « Mémoires de Chirurgie militaire ». Modèle de cacolet pour le transport des blessés sur dromadaire.
Paris, Smith, 1812-1817. Paris, Baillière, réédition 1983.
5. P. VAYRE, J.-J. FERRANDIS. Dominique Larrey (1766-1842) Chirurgien militaire - Baron d'Empire. Des misères des batailles aux ors des palais. Acadé-
mie Nationale de Chirurgie. Paris. 2004, 3 (1) : 37-46
6. J.M. MILLELIRI. Le rôle du service de santé pendant l’expédition d’Egypte. Médecins et soldats pendant l'expédition d'Égypte (1798-1799). Éditions Gio-
vanangeli. Paris 1997 : 280 p.
7. Anonyme. Place à Monsieur Larrey, Chirurgien de la garde impériale. Biographie, Editions Actes Sud. Paris. 2003 : 500 pages, 85 illustrations.
8. Napoléon Bonaparte, 1816, cité par Louis-Joseph Marchand dans Mémoires de Marchand (1836), paru chez Tallandier. Paris. 2003 : 41.
La lettre de la SFMC n°88 - 4 -
Crédit photo H. Julien
La vie de la SFMC
Le mot du Secrétaire Général
Coordination(s)
La prochaine session scientifique de la SFMC (10 juin 2016) se tient à l’école du Val de Grâce sur le thème des actua-
lités « B » et « C » du NRBC-E. En clair (comme sur le canal 4 de la télévision…), une journée consacrée à l’actualisation
des connaissances scientifiques et techniques sur les menaces biologiques et chimiques. Mais pas seulement. Au-delà
de la virologie, de la toxicologie, est apparue l’absolue nécessité pour l’ensemble des intervenants et des décideurs de
connaître ce que font les autres. De ce partage d’informations et d’expérience naîtront plus de coordination et donc plus
d’efficacité entre les divers intervenants. Actualisation des risques, présentation des contre-mesures, mises au point sur
les aspects de protection individuelle et collective, organisation des secours en termes de triage et d’optimisation des
flux de victimes, sans oublier naturellement les questions de logistique (approvisionnement et réapprovisionnement en
ambiance contrainte, gestion des effluents contaminants). Une session s’inscrivant parfaitement dans ce processus de
préparation connu depuis l’Antiquité (si vis pacem…) et repris dans la terminologie internationale (« preparedness », a
very concrete research based set of actions that are taken as precautionary measures in the face of potential di-
sasters). Paul Claudel aurait dit, en conclusion de cette journée, que « le pire n’est pas toujours sûr », mais il aurait pro-
bablement, de nos jours, ajouté que « faire face à la menace se prépare et ne peut s’improviser ».
Dr Luc Ronchi,
secrétaire général
BBiieennvveennuuee àà nnooss nnoouuvveeaauuxx mmeemmbbrreess !!
La lettre de la SFMC n°88 - 5 -
Docteur BOULANGER Daniel 92633 GENEVILLIERS
Docteur BRACHANET François-Xavier 24570 CONDAT SUR VEZERE
Monsieur CARRON Gérard 38080 SAINT-ALBAN DE ROCHE
Société DPS France 95760 VALMONDOIS
Mme Doct Pharm DROUILLARD Isabelle 94170 LE PERREUX SUR MARNE
Mme Docteur FOURNEL Catherine 45430 DONNERY
Docteur JACQUES Eric 95510 TAVERNY
Société K-PLAN SAS 69100 VILLEURBANNE
Monsieur LOTTIN Emmanuel 60860 OUDEUL
Monsieur MASSE Henri 67000 STRASBOURG
Docteur RAMAUT Cédric 92633 GENEVILLIERS
Mme Docr Pharm VAUCOIS-LEGIN Hélène 08000 CHARLEVILLE MEZIERES
Madame ZERDOUMI Farida 07840 SANTA EULALIA DEL RIO
Dans la Lettre n° 84 il était précisé: «Certains lecteurs ont pu considérer que la Lettre de la SFMC est ou
est devenue un ‘’catalogue‘’ de divers événements agressifs survenant dans le monde et qu’elle n’ap-
porte de ce fait peu d’aide à la résolution des crises secondaires à une catastrophe ».
Réponse était faite dans la Lettre n° 85.
En complément d’informations: Quels critères retenus pour les événements marquant cette actualité « ca-
tastrophique »?
Qu'il s'agisse de situations d'urgences collectives ou de catastrophes importantes, qu’il s'agisse d'événe-
ments nationaux, européens ou étrangers, l'actualité en est très riche, les critères retenus peuvent varier sui-
vant les circonstances:
- La répétition des faits, montrant à l'évidence la faiblesse des mesures de prévention de toute nature, qui
conduira un jour vers un événement majeur;
- La gravité des conséquences humaines, matérielles et économiques, objectivant et justifiant l'importance
des moyens de secours et expliquant par ailleurs le retentissement national, voire international de l'événe-
ment;
- Le caractère singulier ou ésotérique de l'événement permettant peut-être d'anticiper et d'attirer l'attention
sur une nouvelle forme d'agression et prendre ainsi des mesures d'information et de prévention.
Évènements et risques naturels
Dans le même contexte des risques naturels, avec les événements survenus, sont indiqués les projets,
les axes de recherches.
Les évènements
• Les séismes dans le monde, avril 2016
Dans le domaine des événements naturels, l’actualité est
dominée par la série de séismes survenus dans le monde
depuis le 14 avril:
- Japon, le 14 avril 21 heures, île de Kyushu dans le sud-
Ouest de l’archipel, magnitude de 6,2 plus de 400 ré-
pliques en quelques heures.
Bilan initial de 41 morts et plus de 1000 blessés.
Aux destructions initiales du séisme s’ajoutent celles des
glissements de terrain.
- Pérou, le 14 avril, magnitude de 7,4, pas de dégâts ni de
victimes.
- Île Tonga dans le Pacifique Sud, le 16 avril magnitude de
6,1, pas dégâts ni de victimes.
Analyse
Ces trois séismes survenus pratiquement à quelques heures d’inter-
valle ont en commun de survenir dans une zone d’hyperactivité vol-
canique, la ceinture de feu du Pacifique ce qui représente donc une
zone « d’endémie » de séismes.
Ce risque permanent justifie autant la généralisation des constructions
parasismiques que la mise en place de plans de secours adaptés.
- Équateur, le 16 avril, dans le sud-ouest du pays, région
de Quito, magnitude de 7,2, bilan initial de plus de 233
morts et plus de 500 blessés.
Analyse
Séisme important par son intensité et par ses conséquences maté-
rielles et humaines.
Très rapidement il est apparu que l’organisation des secours était dif-
ficile autant par l’étendue des dégâts que par les difficultés à évaluer
l’impact des destructions.
http://fr.euronews.com/2016/05/05/seisme-en-equateur-le-pays-peine-a-
evaluer-l-etendue-de-la-catastrophe/-
Les équipes d’évaluation des catastrophes au Canada
« Équipe canadienne d’évaluation des catastrophes
(ECEC) – qui comprend six experts, trois d’Affaires
mondiales Canada et trois du ministère de la Défense
nationale – s’est posée à Quito Après avoir rencontré ce
mercredi des représentants des autorités locales ainsi
que divers partenaires humanitaires déjà sur le terrain,
l’équipe devrait se rendre dans les zones affectées jeudi
21 afin d’entreprendre une évaluation rapide des besoins
humanitaires des personnes affectées. Les experts
formuleront des recommandations initiales sur la façon
dont le Canada peut aider les personnes dans le besoin.
Bien que menée par Affaires mondiales, les
représentants militaires membres de l’ECEC font partie
intégrante de l’équipe et sont en mesure de formuler des
recommandations quant à l’utilisation des Forces armées
canadiennes en cas de désastre naturel à l’étranger –
l’utilisation des Forces fait partie des diverses options que
le Canada peut considérer en réponse à une catastrophe
naturelle, mais l’emploi d’une force militaire dans de
pareils cas est généralement le dernier recours. »
http://www.45enord.ca/2016/04/seisme-en-equateur-le-canada-
deploie-son-equipe-devaluation-des-catastrophes/
L’actualité des principaux événements- René Noto
La lettre de la SFMC n°88 - 6 -
La lettre de la SFMC n°88 - 7 -
• Chine, glissement de terrain, le 22 avril 2016
Au moins 21 personnes ont été blessées à la suite d'un
glissement de terrain survenu dans le district de Rong'an.
(Sud-est du pays).
La plupart des blessés sont des élèves d’une école. Aucun
décès n'a pour l'heure été signalé.
http://french.xinhuanet.com/2016-04/21/c_135300338.htm
• Inde, glissements de terrain, le 22 avril 2016
Glissement de terrain dans l’État himalayen de l’Arunachal
Pradesh, bilan de 16 morts, des ouvriers logés dans un
baraquement précaire.
http://fr.euronews.com/2016/04/22/inde-glissement-de-terrain-au-nord-du-
pays-au-moins-16-morts/
• Indonésie, glissements de terrain dans une mine, le
28 avril 2016
Des éboulements dans une mine de la province indoné-
sienne de Bengkulu (ouest) probablement en raison des
pluies importantes.
Bilan un mort, quatre blessés graves et quatre disparus.
http://french.xinhuanet.com/2016-04/28/c_135320028.htm
• Pakistan, inondations et glissements de terrain,
début avril 2016
Depuis plusieurs jours des inondations importantes sont
survenues dans le nord du pays.
De dégâts matériels et une cinquantaine de victimes.
Plusieurs régions demeurent coupées du reste du pays
alors que des routes ont été submergées par les eaux.
Les secours ont été organisés par l’armée pakistanaise qui
a parachuté des vivres dans différents secteurs et a éva-
cué de nombreux touristes.
http://fr.euronews.com/2016/04/04/inondations-meurtrieres-au-pakistan/
• Canada, Colombie britannique, feux de forêts,
avril 2016
« Les ordres d'évacuation ont été donnés à 90 habita-
tions de Baldonnel, Charlie Lake et South Taylor. Les
résidents de 360 autres habitations doivent surveiller le
statut de l'alerte d'évacuation. Ils doivent pouvoir quitter
leurs maisons à tout instant.
Au nord de Fort St. John, 2800 foyers et entreprises
sont privés d'électricité, car les incendies de forêt ont
détruit 16 pylônes. BC Hydro cherche depuis un moyen
de leur réacheminement. »
Analyse
La saison des feux de forêts est précoce au Canada cette année en
raison des conditions climatiques.
Il est probable que le même constat va être fait dans plusieurs régions
du monde.
• Malawi, sécheresse et catastrophe naturelle,
avril 2016
« L’état de catastrophe naturelle dans le pays en raison
des pénuries de nourriture dues à la terrible sécheresse
qui frappe l'Afrique australe depuis plus d'un an.
Nous estimons à 12 % la chute du volume des récoltes
de maïs par rapport à l'an dernier", a-t-il précisé, ajou-
tant que "plus de gens seront en insécurité alimentaire
et auront besoin d'aide humanitaire en 2016/2017 ».
Quatre autres pays menacés. Le Zimbabwe qui est aussi
en état de catastrophe naturelle, le Mozambique, la Zam-
bie et le Malawi souffrent de pénuries de nourriture, fai-
sant planer la menace d'une grave crise alimentaire dans
la région.
http://www.europe1.fr/international/secheresse-le-malawi-declare-letat-de-
catastrophe-naturelle-2718691
Analyse
Il s’agit là, d’une autre forme de catastrophe naturelle qui s’inscrit dans
des dimensions temporo-spatiales différentes, leurs conditions de sur-
venue, leur évolution s’inscrivent dans une cinétique différente.
Dans certaines situations elles peuvent provoquer par contre des ac-
cidents à « cinétique rapide », tels que les incendies de forêts.
C’est ainsi que le concept de catastrophe chronique a pu être pris en
compte dans certaines études.
• Guatemala, glissement de terrain, avril 2016
« Au moins 4 personnes ont été tuées et une douzaine
blessées suite à un glissement de terrain survenue
dans une décharge publique située dans la ville de Gua-
temala, la capitale du Guatemala.
Ce glissement de terrain a eu lieu à la suite de fortes
pluies alors que beaucoup de personnes se trouvaient
dans la décharge à la recherche d’objets.
La zone de la décharge à ciel ouvert est connue pour
être une partie marécageuse à risque surtout par temps
de fortes pluies.
Plus de 250 pompiers ont travaillé pour trouver les vic-
times.
Plus de 1000 personnes qui travaillaient dans la dé-
charge d'ordures ont été évacuées ».
http://www.meteo-world.com/news/index-4062.php
Analyse
Événement intéressant quant aux causes de survenue:
Au Guatemala ce glissement de terrain, et surtout ses conséquences
humaines, est indépendant d’un phénomène naturel, ici en l’occur-
rence pluie et inondations, en effet les informations nous apprennent
que plusieurs centaines de personnes « exploraient » cette décharge
à ciel ouvert.
• Japon, glissements de terrain après un séisme,
avril 2016
Glissements de terrain après les séismes qui ont frappé le
sud-ouest du Japon au cours du mois d’avril. Plus de
110000 personnes évacuées.
Les opérations de recherche de victimes ont été poursui-
vies très longtemps dans l’espoir de retrouver des survi-
vants.
• Indonésie, glissements de terrain au cours d’inonda-
tions, 16 mai 2016
Quinze personnes au moins sont mortes et quatre autres
sont portées disparues dans un glissement de terrain sur-
venu sur le site des chutes de Sibolangit, sur l’île indoné-
sienne de Sumatra.
Les victimes sont des étudiants qui visitaient le site.
http://www.lesoir.be/1211470/article/actualite/fil-info/fil-info-monde/2016-
05-16/indonesie-une-quinzai
• Chine, glissements de terrain au cours de fortes
pluies, le 8 mai 2016
Une coulée de quelque 100000 m3 de boue et de
pierres a recouvert, dans la nuit dimanche, une centrale
hydraulique en cours de construction dans le district de
Taining. On déplore 41 disparus et des blessés.
Plus de 400 secouristes ont été mobilisés pour retrouver
des survivants.
http://www.arcinfo.ch/articles/monde/chine-au-moins-33-disparus-dans-un-
glissement-de-terrain-532153
• Birmanie, glissements de terrain, le 23 mai 2016
Au moins onze personnes ont été tuées, dans un glisse-
ment de terrain à proximité d’une mine de jade dans le
nord de la Birmanie. De nombreuses personnes pour-
raient être ensevelies, d’après les autorités locales et des
résidents.
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/2713341/2016/
05/24/11-morts-dans-un-gliss
• Ski Lanka, inondations et glissements de terrain,
mai 2016
Le Sri Lanka est touché depuis près d'une semaine par
les plus fortes pluies enregistrées depuis 25 ans. Elles ont
déclenché localement d'énormes glissements de terrain,
ensevelissant les victimes parfois sous 15 mètres de
boue. Plus d'une soixantaine de personnes ont trouvé la
mort dans cette catastrophe et des dizaines d'autres sont
portées disparues dans deux villages situés à une centaine
de kilomètres de la capitale.
Le dernier bilan faisait état de plus 100 disparus.
http://www.leprogres.fr/france-monde/2016/05/20/inondations-200-000-
habitants-fuient-la-capitale-du-sri-lanka
• Éthiopie, glissements de terrain au cours de pluie
41 personnes ont été tuées dans un glissement de terrain
à Wolaita, en Ethiopie, suite à de fortes précipitations les
routes inondées et le glissement de terrain rendent les ef-
forts de secours difficiles.
On déplore également des dizaines de blessés.
http://french.china.org.cn/foreign/txt/2016-
05/11/content_38425029.htm
• Ouganda, Rwanda, glissements de terrain au cours
de pluie, le 8 mai 2016
Des glissements de terrain provoqués par les fortes pluies
ont coûté la vie à au moins quinze personnes en Ouganda,
il y a également une cinquantaine de blessés.
Plus de 200 maisons ont été détruites et des ponts ont
été emportés, tandis que certains villages sont inaccessi-
bles.
Ces glissements de terrains interviennent peu après ceux
du Rwanda, voisin de l'Ouganda dans la région des
Grands Lacs, qui ont fait au moins 49 morts, selon un der-
nier bilan.
http://koaci.com/ouganda-glissements-terrain-font-moins-morts-98394.html
Analyse
À l’exception du Japon, où les glissements de terrain sont survenus
au cours d’un séisme, tous les autres événements sont survenus au
cours de fortes pluies et donc d’inondations importantes.
- Les dégâts matériels sont fonction des lieux de survenue, du type de
construction et des coulées de boue souvent associées.
- Il est souvent difficile de déterminer les véritables causes, exemple
du glissement de terrain en Birmanie dans une mine de jade: la sé-
curisation de cette mine était-elle assurée?
Dans ce pays en août 2015 les glissements de terrain avaient en-
traîné déjà une centaine de morts.
- Les pertes humaines dépendent du nombre de bâtiments détruits,
de l’importance de la destruction, de l’heure de survenue (nuit, jour),
des possibilités d’alerte et d’évacuation de population.
- Certaines pertes humaines pourraient être évitées par un comporte-
ment adéquat, l’exemple du glissement en Indonésie sur un site tou-
ristique.
- Les recherches de disparus sont souvent difficiles dans les masses
de matériaux mobilisés et les survivants-rescapés sont rares du fait de
la gravité des lésions initiales.
- Le bilan des victimes est toujours très évolutif en fonction des pos-
sibilités de recherches qui ne dépassent guère quelques jours.
- Après la phase initiale des secours d’urgence il faut envisager la
prise en charge des populations sinistrées
• Incendies de forêts au Canada
Après les incendies en Colombie britannique, c’est au tour
de la province d’Alberta d’être atteinte, ces incendies fu-
rent très rapidement hors contrôle favorisés par la séche-
resse et le vent.
Évoluant pendant plusieurs jours ils entraînèrent des éva-
cuations massives de population.
Les dégâts matériels sont majeurs tant au niveau des ha-
bitations que des infrastructures, routes, réseaux élec-
triques etc.…
Ces évacuations portèrent sur plus de 100000 personnes
au cours de l’évolution des sinistres, dans de nombreux
cas la destruction des habitations transforma ces popula-
tions en sinistrés.
http://www.lapresse.ca/actualites/201605/03/01-4977650-fort-mcmurray-
letat-durgence-declare-sur-lensemble-de-lalberta.php
Analyse
C’est la première fois que le Canada est confronté à des incendies de
cette ampleur et aux conséquences aussi importantes malgré l’im-
portance des mesures habituelles mises en place autant pour la pré-
vention que pour la lutte contre le feu.
Dans l’ensemble des informations transmises on a noté la place ac-
cordée aux facteurs climatiques et météorologiques négatifs (séche-
resse, vents violents) mais les causes de ces sinistres ne furent jamais
évoquées.
• Réveil de l’Etna, mai 2016
L'Etna est en cours d’une nouvelle période d’éruption de-
puis la fin du mois de mai.
Situé sur l'île de Sicile (Italie), l'Etna est le plus haut volcan
d'Europe actif (3300 m).
Il s'agit d'un vaste stratovolcan basaltique qui couvre une
superficie 1250 km². C'est une structure complexe, for-
mée par plusieurs volcans successifs juxtaposés qui sont
visibles par leurs cratères: le « Nord Est » apparu en
1911, la Voragine (1947), la Bocca Nuova (1968), le
« Sud Est » (1971) et le nouveau cratère Sud-Est (NSEC),
La lettre de la SFMC n°88 - 8 -
apparu au pied de l'ancien en 2007. Actuellement, c'est
ce dernier cratère qui est le plus actif avec des éruptions
explosives et des écoulements fissuraux.
L'Etna est surveillé en permanence par l'Institut National
de Géophysique et de Volcanologie (INGV) à Cata.
Source: notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/3660-
eruption_volcanique_Etna
• Accidents de foudre en Europe, mai 2016
L’Allemagne, comme la Pologne et la France a été frap-
pée par des accidents dus à la foudre pratiquement le
même jour:
- En Allemagne l’accident est survenu sur un terrain de
football, dans le petit village d’Hoppstädten, dans le sud-
ouest du pays. La foudre s’est abattue à l’issue d’un match
entre enfants. Trois adultes ont été grièvement blessés,
dont l’arbitre qui a été directement atteint. Les 29 enfants
n’ont pas été atteints.
- En Pologne, des orages accompagnés de foudres ont
fait deux morts et trois blessés dans les montagnes du sud
du pays;
- En France, 11 personnes dont huit enfants ont été blessés
dans le parc Monceau à Paris, il s’agissait d’un groupe de
promeneurs s’étant abrité sous un arbre au cours d’un orage.
http://fr.euronews.com/2016/05/29/l-allemagne-la-pologne-et-la-france-
touches-par-des-accidents-
Analyse
Les accidents de foudre collectifs sont relativement rares en Europe,
mais ces trois accidents sont différents dans les lieux et circonstances
de survenue:
- En Allemagne, il est « classique » de considérer le risque foudre sur
un terrain très découvert au cours d’un rassemblement de personnes,
plusieurs accidents de ce type surviennent régulièrement et les règles
de protection devraient être connues;
- En Pologne, l’accident est survenu en montagne et là aussi le risque
devrait être connu.
- En France, les accidents de foudre en milieu urbain sont effective-
ment rares, suffisamment rares pour oublier les risques d’un abri sous
un arbre au cours d’un orage.
Il s’agit d’une urgence collective pour lesquelles les conditions d’or-
ganisation des secours, donc des possibilités de survie des victimes,
dépendent étroitement des lieux de survenue:
- Conditions très favorables en milieu urbain par la précision la rapidité
de l’alerte, la précocité de l’arrivée des secours, la proximité des struc-
tures hospitalières;
- Conditions très peu favorables en zones montagneuses en raison
des mêmes paramètres.
Les projets, les études
• Bilan des catastrophes naturelles entre 1900 et 2015
Une équipe, dirigée par des chercheurs de l'Institut de
technologie de Karlsruhe (Allemagne), a évalué les dom-
mages économiques, causés à l'humanité par des catas-
trophes naturelles qui ont eu lieu entre 1900 et 2015, à
6,2 trillions d'euros.
Les résultats de l'étude ont été présentés à la réunion de
l'Union européenne des géosciences (European Geos-
ciences Union).
Les pertes économiques calculées par les auteurs de
l'étude s'élèvent à sept trillions de dollars (environ 6,2 tril-
lions d'euros). Les scientifiques ont tiré de telles conclu-
sions après avoir analysé les données de 35000
catastrophes naturelles qui ont eu lieu depuis plus d'un
siècle, et qui ont conduit à la mort de plus de huit millions
de personnes.
Les catastrophes naturelles incluent les inondations, les
sécheresses, les ouragans, les éruptions volcaniques, les
tremblements de terre et les incendies de forêt.
Ainsi, pendant la période 1900-2015:
- Les inondations ont représenté environ 40 % des phé-
nomènes,
- Les séismes, 26 %,
- Les ouragans, 19 %,
- Les sécheresses, 12 %,
- Les incendies de forêt, 2 %
- Et les volcans, 1 %.
https//fr.sputniknews.com/societe/201604191024373767-cout-
economique-catastrophes-naturelles/
Analyse
Cette étude établie sur plus d’un siècle objective bien la place de
chaque risque naturel, elle pourrait être complétée par une évolution
dans le temps et dans l’espace.
Les inondations sont-elles plus fréquentes? Les incendies de forêts
plus généralisés, les périodes de sécheresse plus étendues?
• La saison cyclonique 2016-2017 dans l’océan at-
lantique, mai 2016
La préparation de la prochaine saison cyclonique (du
1er juin au 30 novembre) dans le cadre du dispositif
ORSEC (Organisation des secours) a commencé dans
toutes les régions concernées.
Les modèles de prévisions ENSO (La Niña – El Niño) de l’IRI
d’avril penchent en grande majorité pour la période cyclo-
nique 2016, en faveur d’un épisode La Niña à 43 % contre
des Conditions Neutre à 44 il est à noter que cette saison
devrait être toutefois plus active que la saison passée.
http://www.sxminfo.fr/110535/31/05/2016/1er-juin-debut-de-la-saison-
cyclonique-2016-en-atlantique/
• La saison cyclonique 2016-2017 dans l’océan in-
dien, mai 2016
La saison cyclonique débute officiellement le 1er avril 2016
et se terminera le 31 décembre 2016.
Elle a ainsi débuté le 18 mai 2016 avec 1 système cyclo-
nique dont 1 tempête tropicale et 0 cyclone et s'est ter-
minée avec système cyclonique nommé fut ROANU 1re
tempête tropicale de la saison qui a longé les côtes in-
diennes avant d'atterrir sur Chittagong, Bengladesh et qui
a causé la mort de 127 personnes.
La lettre de la SFMC n°88 - 9 -
Évènements et risques technologiques et industriels
Les événements
• Inde: Accident de feux d’artifice, le 10 avril 2016
« Un feu d’artifice qui tourne mal. Plusieurs explosions
suivies d’un gigantesque incendie dans un bâtiment. Au
moins 105 personnes ont péri dans la nuit de samedi à
dimanche. À proximité d’un temple lors des célébra-
tions du Nouvel an hindou.
La catastrophe s’est produite à Paravur, une ville cô-
tière, dans le sud-ouest du pays, dans l’État du Kerala.
Une région très fréquentée par les touristes du monde
entier.
Un bilan encore provisoire fait état de plus de 200 bles-
sés qui ont été évacués vers les hôpitaux les plus
proches.
Les premiers témoignages évoquent un véritable chaos
alors que plusieurs milliers de personnes assistaient
aux cérémonies du temple de Puttingal Devi. »
http://fr.euronews.com/2016/04/10/inde-une-centaine-de-morts-et-pres-
de-deux-cents-blesses-dans
Analyse
Les feux d’artifices qui sont des systèmes pyrotechniques ont le même
degré de « nuisance » que des explosifs conventionnels.
Ils sont utilisés dans presque toutes les régions du monde à des fins
festives et ils sont à l’origine d’accidents graves au cours de la fabri-
cation, du stockage, du transport et de l’utilisation.
Suivant les circonstances il peut s’agir d’accident individuel ou semi-
individuel et d’accidents collectifs souvent graves à la fois par l’ex-
plosion mais aussi par l’incendie secondaire, les phénomènes de
panique et bousculade quand ils surviennent au cours d’un rassem-
blement de foule.
Dans cet événement toutes les conditions étaient réunies pour que
l’accident, explosion et incendie, entraîne des conséquences humaines
importantes.
• Inde, explosion de dépôts de munitions, le 31 mai
2016
Incendie suivi d’explosions dans des dépôts de munitions
de l'armée de l'Inde. Le bilan provisoire fait état 17 morts
et 19 blessés, essentiellement chez les personnels de se-
cours sapeurs-pompiers.
Des milliers de familles vivant dans les villages voisins ont
été évacuées Maharashtra, par crainte d'explosions
consécutives au sinistre.
Analyse
Les explosions de dépôts de munitions sont toujours très meurtrières
pour les travailleurs sur site et souvent également populations avoi-
sinantes.
• Mexique, explosion dans une raffinerie, avril 2016
Explosion dans un complexe pétrochimique de la société
Pemex à Coatzacoalcos. Le bilan définitif a été établi à 24
morts et 8 disparus.
http://actu.orange.fr/monde/explosion-dans-une-usine-au-mexique-le-bilan-
passe-a-24-morts-CNT000000nuRrD/phot
Analyse
Les accidents de raffinerie et de sites industriels sont relativement fré-
quents au Mexique:
- Février 2013, explosion dans la tour du siège social de la société
Pemex, 36 morts et des dizaines de blessés
- Octobre 2012, raffinerie Pemex, explosion liée à une fuite de gaz: 30
morts et 42 blessés.
- Octobre 2010, explosion dans une raffinerie, 2 morts et une dizaine
de blessés.
- Septembre 2010, explosion dans une raffinerie, plusieurs morts?
Et surtout 1984, explosion de gaz liquide à San Juanico (banlieue
nord de Mexico), plus de 600 morts.
• Pérou, accident de car le 8 avril 2016
Au moins 23 personnes ont péri vendredi après la
Chute d'un autocar dans une rivière de la Cordillère des
Andes, au Pérou, le bilan est de 23 morts et 32 blessés.
http://www.rts.ch/info/monde/7635603-la-chute-d-un-car-dans-une-riviere-
fait-au-moins-23-morts-au-
Analyse
Deux accidents de car dans des régions très éloignées mais qui ont
en commun des conséquences importantes en terme de mortalité et
de morbidité.
Les accidents de la route sont fréquents en Zambie en raison du mau-
vais état des routes, ainsi que de la vitesse excessive des automobi-
listes et au Pérou en raison de l'absence de contrôle des véhicules et
des conducteurs, et surtout de la dangerosité des routes de ce pays
montagneux.
Selon des chiffres récents, pour le seul premier semestre 2014, au
moins 1400 personnes ont perdu la vie sur les routes de ce pays de
30 millions d'habitants. En 2013, 3590 morts y avaient été recensés
et 4138 en 2012.
• Cote d’Ivoire, accident de car, le 20 avril 2016
Accident de car sur la route de Yamoussoukro-Toumodi,
le véhicule avec une cinquantaine de passagers s’est re-
tourné dans un fossé en contrebas de la route.
Le bilan est de 10 morts et 20 blessés graves.
http://koaci.com/cote-divoire-moins-morts-dans-laccident-lautoroute-nord-
97855.html
• Cameroun, accident de car, le 28 avril 2016
Collision un bus de transport en commun avec 80 passa-
gers et trois grumiers stationnés sans visibilité, incendie
secondaire et nouvelle collision en chaîne avec un autre
car.
Le bilan officiel est 10 morts et une cinquantaine de bles-
sés parmi les passagers et les témoins qui portaient se-
cours.
Pour d’autres sources il y aurait des dizaines de morts.
http://koaci.com/cameroun-hecatombe-personnes-calcinees-plusieurs-
morts-blesses-dans-double
• Zambie, accident de car, le 9 avril 2016
Collision entre un car et un minibus dans le centre de la
Zambie.
La lettre de la SFMC n°88 - 10 -
Tous les 24 passagers du minibus dont le chauffeur sont
morts sur le coup.
Les accidents de la route sont fréquents en Zambie en rai-
son du mauvais état des routes, ainsi que de la vitesse ex-
cessive des automobilistes.
https://www.lorientlejour.com/article/980070/zambie-24-morts-dans-un-
accident-entre-un-car
http://www.slateafrique.com/663063/zambie-24-morts-dans-un-accident-
entre-un-car-et-un minibus
• Inde, accident de car, avril 2016
Un autocar transportant une troupe d'opéra est tombé
dans un ravin, L'accident s'est produit lorsque « le
conducteur de l'autocar a tenté de négocier un virage
serré sur une route de montagne ».
Bilan de 25 morts et 11 blessés graves.
http://www.lapresse.ca/international/asie-oceanie/201604/17/01-
4972130-inde-25-artistes-perissent-dans-un-accident-dautoc
• Accident d’hélicoptère en Norvège
Un hélicoptère de type Super Puma (H225) qui revenait
d’une plateforme pétrolière de la mer du Nord s’est écrasé
vers midi près de Bergen, la deuxième ville du pays.
Bilan de 12 morts et plusieurs corps ont pu être retrou-
vés.
http://fr.euronews.com/2016/04/30/norvege-l-helicoptere-s-est-disloque-
en-vol/
Analyse
Les accidents d’hélicoptère sont rares car chaque année des centaines
de milliers de Norvégiens font la navette entre le continent et les pla-
teformes offshore.
• Accident de car au Burkina, mai 2016
L’autocar faisait la liaison entre Koudougou et Ouagadou-
gou, la capitale burkinabè, s’est renversé après la perte
d’une roue provoquant le renversement du véhicule.
Bilan de 4 morts et une quarantaine de blessés.
http://koaci.com/burkina-faso-quatre-morts-quarantaine-blesses-dans-
accident--98212.html
Analyse
Le mauvais état de la route et l'excès de vitesse pratiqué par le
conducteur, sont également évoqués par certains passagers comme
étant également des facteurs de l'accident.
Les accidents de route mortels sont fréquents au Burkina Faso, où
les routes et véhicules de transport en commun sont mal entretenus.
• Chine, incendie d’une usine de produits chimiques,
le 22 avril 2016
Un entrepôt de produits chimiques a pris feu après une
explosion, dans la province du Jiangsu, dans l’est de la
Chine. L’incendie a été maîtrisé et aucune victime n’est à
déplorer.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/video/2016/04/22/un-incendie-
ravage-un-entrepot-de-produits-chimiques-en-chine_4907257_3216.html
Les effondrements de constructions dans le monde
• Ouganda, Kampala, le 11 avril 2016
« L’effondrement d’un immeuble dans la capitale ougandaise, Kampala, a fait quatre victimes, a-t-on appris
mardi de sources sécuritaires.
Cinq autres personnes qui se trouvaient dans le bâtiment ont déjà été sauvées par les secouristes et amenées
à l’hôpital pour des soins.
Selon le porte-parole de la police de Kampala, les recherches sont toujours en cours pour trouver d’éventuels
survivants.
Le bâtiment qui est en construction, abritait un garage automobile, une pharmacie et d’autres petits commerces.
La maire de Kampala… a par ailleurs demandé aux citoyens de dénoncer les entrepreneurs qui font des travaux
de construction pendant la nuit ainsi que les promoteurs immobiliers qui ne respectent pas la législation en la
matière. »
http://fr.starafrica.com/actualites/leffondrement-dun-immeuble-a-kampala-fait-quatre-victimes.html
• Chine, le 12 avril 2016
Effondrement d'un hangar le matin sur un chantier de construction de la province chinoise du Guangdong (sud),
selon des secouristes. À midi, onze personnes avaient été sauvées. Les opérations de secours sont en cours.
Le bilan initial de deux morts a été revu à la hausse le lendemain (12 morts).
http://french.xinhuanet.com/2016-04/13/c_135274725.htm
Analyse
Les effondrements de bâtiments sont fréquents comme facteurs de production « des urgences collectives ». Il peut s’agir de bâtiments en
cours de construction ou de bâtiments déjà occupés. Par leurs caractéristiques cinétiques et par leurs conséquences matérielles et hu-
maines ils reproduisent sur une petite échelle les destructions observées au cours de séismes importants.
Ces quelques événements permettent de dresser un atlas des risques en Asie:
- Les risques naturels avec une dominante d’inondations, de glissements de terrain, de tempêtes et cyclones
- Et les risques de la vie courante avec accidents de la circulation, accidents industriels et technologiques divers.
• Brésil, effondrement d’une route, le 21 avril 2016
« Inaugurée en janvier, la piste cyclable Tim Maia, qui longe le front de mer sur l'Avenue Oscar Niemeyer à Rio
(Brésil), s'est effondrée, faisant deux morts ».
http://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/Deux-morts-a-rio-apres-l-effondrement-d-une-piste-cyclab
La lettre de la SFMC n°88 - 11 -
Les projets, les études
• Japon, la réfrigération comme nouvelle technologie
de protection contre la radioactivité
Autour de la centrale nucléaire de Fukushima il a été dé-
cidé de mettre en place un réseau de tuyauteries assurant
une réfrigération des sols et empêcher ainsi l'eau ra-
dioactive de s’échapper.
http://www.985fm.ca/international/nouvelles/le-japon-erige-un-mur-de-
glace-pour-contenir-la-768344.html
Analyse
La congélation des terrains aquifères instables est un procédé ancien,
à caractère provisoire, employé pour le creusement de fouilles, de
puits ou de galeries.
Elle rend le sol étanche et résistant mais en principe il s’agit de réali-
sation provisoire.
• Bilan des accidents d’avions et facteurs humains,
avril 2016
« Selon le rapport de la Direction générale de l'aviation
civile (DGAC) publié le 18 avril, l’année 2015 aura été
l’une des plus sûres pour le transport aérien. Seuls cinq
accidents à travers le monde ont entraîné la mort de
passagers l’an dernier. Mais avec l’un des plus mar-
quants, le crash volontaire (émanant du copilote) de la
Germanwings dans les Alpes françaises le 24 mars
2015. Ce suicide aura provoqué la disparition de 150
personnes, sur un total de décès s’élevant à 243 per-
sonnes pour l’année écoulée, soit l’un des résultats les
plus bas. Six accidents entraînant la mort de 582 pas-
sagers avaient été enregistrés en 2014.
Les autres accidents concernent les compagnies
TransAsia Airways à Taïwan (43 morts), Trigana Air Ser-
vice (54 morts) et Aviastar Mandiri (10 morts) en Indo-
nésie et la collision au Sénégal entre un Boeing B737
de Ceiba International et un avion de Sénégal Air qui
s'est écrasé en mer (7 morts). À noter que Trigana Air
Service et Aviastar Mandiri figuraient sur la "liste noire"
de la Commission européenne.
Le ratio final est ainsi de 0,15 accident mortel de pas-
sagers par million de vols et de 0,11 accident mortel de
passagers par milliard de kilomètres parcourus. Ces ré-
sultats ne prennent toutefois pas en compte la des-
truction de l'A320 de la compagnie russe MetroJet (224
morts) qui résulte d’un attentat et n'a donc pas été clas-
sée comme accident par la DGAC. L’association inter-
nationale de transport aérien (Iata) retire pour sa part
aussi de ses chiffres l’accident de la compagnie alle-
mande Germanwings, ne retenant que les quatre acci-
dents survenus en Asie et en Afrique. »
http://www.tourhebdo.com/actualites/detail/93112/crashs-d-avions-le-
rapport-de-la-dgac-pointe-l-importance-des-facteurs-humains.html
• En Europe en avril, « commémorations » de l’acci-
dent de la centrale nucléaire de Tchernobyl en
Ukraine, le 26 avril 1986
Analyse
Trente ans après les mêmes incertitudes et les mêmes polémiques
vis-à-vis les conséquences réelles du « nuage radioactif » sur les pa-
thologies thyroïdiennes et cancéreuses.
• Bilan de l’accident de Tchernobyl, mai 2016
- « 30 ans après la catastrophe de Tchernobyl, le bilan des
victimes reste sujet à polémique: de quelques dizaines à
près d'un million. Une dernière étude revoit à la hausse le
nombre officiel de morts imputable à l'accident nucléaire.
Le 26 avril 1986, le réacteur 4 de la centrale nucléaire de
Tchernobyl (Ukraine) connaissait des explosions qui ont
libéré massivement de matières radioactives dans l'at-
mosphère.
- On estime à 350000 le nombre d'agents de déconta-
mination ou « liquidateurs » (...) ayant participé dès le
début au confinement et à la décontamination des débris
radioactifs au cours de la période 1986-1987. Près de
240000 de ces « liquidateurs » ont reçu les doses de
rayonnement les plus fortes alors qu'ils procédaient à des
activités importantes d'atténuation des effets de la ra-
dioactivité dans la zone de 30 kilomètres entourant le
réacteur. Par la suite, le nombre de « liquidateurs » réper-
toriés est passé à 600000, mais seule une faible fraction
d’entre eux ont été exposés à des niveaux élevés de
rayonnement. » indique l'OMS.
« Fin 2005, un rapport d'institutions des Nations Unies ap-
portait un bilan considéré comme définitif de l'ampleur de
la catastrophe de Tchernobyl. Une équipe internationale
comportant plus d'une centaine de scientifiques avait
conclu que près de 4000 personnes au total pourraient
à terme décéder des suites d'une radio-exposition consé-
cutive à l'accident survenu dans la centrale nucléaire de
Tchernobyl. Jusqu'alors, moins d'une cinquantaine de
décès avaient été attribués directement à cette catas-
trophe. Il s'agit principalement des membres des équipes
de sauvetage qui avaient été exposés à des doses très
élevées.
- Si le nombre de morts restait très limité, ce rapport, qui
fait référence, soulignait que "le plus grand problème de
santé publique que l'accident ait provoqué" était l'impact
de Tchernobyl sur la santé mentale. En effet, les per-
sonnes touchées par la catastrophe ont eu une percep-
tion négative de leur état de santé, convaincues que leur
espérance de vie avait été abrégée, et n'arrivaient que dif-
ficilement à se reconstruire. »
http://www.notre-planete.info/actualites/2833-Tchernobyl_25000_mort
• Les impacts planétaires des catastrophes,
avril 2016
La Nasa dans un document nouveau daté du 1° avril, vient
de rendre publique près de 3 millions d’images satellites
dont certaines témoignent de l’impact des catastrophes
naturelles et technologiques sur l’ensemble de la planète.
Ces images ont été fournies par un satellite japonais mis
en orbite en 1999: Advanced Spaceborne Thermal
Emission and reflection Radiometer (ASTER).
http://www.sciencesetavenir.fr/espace/20160408.OBS8136/en-images-la-
nasa-met-a-disposition-de
La lettre de la SFMC n°88 - 12 -
Analyse
Durant 16 années, ce satellite (toujours en activité) a nourri des re-
cherches dans des domaines très variés: suivi de l'évolution de la sur-
face des glaciers, détection des volcans actifs, localisation des zones
agricoles subissant un stress particulier, suivi des formations nua-
geuses, identification de pollutions ou encore de dégradation de la
barrière de corail… Vous pouvez retrouver l'ensemble des données de
Aster en suivant ce lien.
• Drones et avions de ligne, un nouveau risque?
« Le fait est qu’avec la croissance rapide des drones pi-
lotés par des amateurs, il n’est pas impossible qu’un tel
incident se soit produit. En fait, bien des experts évo-
quaient que tôt ou tard, un tel incident se produirait.
Pour l’instant, c’est la police de Londres qui est char-
gée de l’enquête, depuis que le pilote d’un Airbus A320
a rapporté le 17 avril que lors de sa descente vers l’aé-
roport d’Heathrow, son appareil a été heurté parce qu’il
croit être un drone.
La police a confirmé qu’un « objet » a heurté l’avant de
l’avion. Il n’y a pas eu de dommages et l’appareil a pour-
suivi son atterrissage sans difficulté.
Déjà, l’usage de drones était formellement interdit à
proximité de plusieurs aéroports à travers le monde. »
http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2016/04/21/drones-avions-
accidents-devenir
Analyse
« Les incidents » de ce type semblent se multiplier, sans pour autant
que les mesures de sécurité édictées soient respectées.
Même si certaines études ont semble-t-il démontré l’innocuité d’une
collision avion-drones (voir Actualités de la 2° décade de mars), il est
donc envisageable qu’un accident aérien grave surviendra dans un
avenir proche.et probablement dans des pays où la présence de
drones est importante.
• France, modifications des PPI pour les installations
nucléaires?
Le périmètre des plans particuliers d'intervention (PPI) au-
tour des sites nucléaires en cas d'incident va être étendu
à 20 kilomètres, contre 10 actuellement, conférence en-
vironnementale, du 26 avril 2016, jour du 30e anniver-
saire de la catastrophe de Tchernobyl.
« Les autorités européennes de sûreté et de radiopro-
tection avaient recommandé d'étendre les périmètres
des PPI, aujourd'hui prévus jusqu'à 10 km en France.
Les PPI visent à protéger les populations, les biens et
l'environnement face aux risques liés notamment aux
installations nucléaires. Déclenchés par les préfets, ils
prévoient notamment l'information de la population, la
mobilisation des hôpitaux, l'organisation d'une éven-
tuelle mise à abri de la population… ».
http://www.francesoir.fr/politique-france/centrales-nucleaires-le-perimetre-
de-securite-elargi-de-10-
Analyse
Cette mesure est contestée, car jugée inefficace, par les « opposants »
à l’énergie nucléaire
Évènements et risques sociétaux
• Une saison pour les tueries de masse?
« Pour les experts qui étudient les tueries de masse
(mass murders) et les attaques terroristes, le mois
d'avril a triste réputation. C'est un mois où les événe-
ments du genre semblent augmenter si l'on se fie aux
statistiques. Les Américains ont même une expression:
avril ouvre la killing season.
C'est en avril que Timothy McVeigh, un membre d'une
milice extrémiste, a fait exploser un immeuble du gou-
vernement fédéral à Oklahoma City en 1995. La tuerie
de Colombine, c'était en avril. L'attentat du marathon
de Boston? En avril. Le carnage de Waco? Virginia
Tech? En avril.
Mais qu'est-ce qui peut bien se passer en avril pour in-
citer autant à la violence? La question n'est pas ano-
dine. C'est même d'une grande importance pour les
autorités. Dans la lutte contre le terrorisme, la détection
de « patterns » est actuellement la plus grande des
préoccupations. »
http://quebec.huffingtonpost.ca/gilles-brien/influence-printemps-crime-
violence-avril-saison-tu
Analyse
Difficile de faire une analyse de cette information.
• Terrorisme et invention du « sublime négatif »,
avril 2016
Le « sublime » dans la catastrophe est lié à l’œuvre poé-
tique de Edmund Burke, (XVIIIe siècle) quand il s’agit du
spectacle offert par les grandes catastrophes naturelles.
Dans le même contexte des violences sociétales du ter-
rorisme, certains « penseurs » considèrent que les spec-
tacles offerts par les actions du terrorisme sont aussi des
œuvres d’art s’inscrivant dans le concept de ce sublime.
http://www.slate.fr/story/64681/art-terrorisme
Analyse
Sans commentaire, la lecture complète de l’article est conseillée.
• Bangladesh, commémoration de la catastrophe le
Rana Plaza, le 24 avril 2016
Plusieurs milliers d'ouvriers du textile au Bangladesh ont
demandé justice trois ans après la catastrophe du Rana
Plaza en avril 2013, un bâtiment industriel qui s'était
écroulé en provoquant la mort de plus de 1100 per-
sonnes. « Personne n'a été déclaré responsable de l'une
des plus graves tragédies provoquées par l'homme. »
https://news.google.fr/news/story?
Analyse
Cette information a été classée dans la rubrique » Faits de société »
car les commémorations de catastrophes, qu’elles soient naturelles,
technologiques ou sociétales, participent tour à la gestion psycholo-
gique des catastrophes et au développement des capacités de rési-
lience d’une société.
Cette gestion est d’autant efficace que les « victimes » peuvent obte-
nir réparation quand la « faute » et la responsabilité sont évidentes, ce
qui ne fut pas le cas lors de cet événement.
La lettre de la SFMC n°88 - 13 -
• Angola, poursuite de l’épidémie de fièvre jaune, le 8 avril 2016
L'épidémie de fièvre jaune Angola signalée il y a plusieurs continue son évolution avec environ 1600 cas suspects et
plus de 500 cas confirmés, dont 230 décès.
En une semaine. Il y a eu une augmentation de près de 1400 cas suspects et de près de 200 cas confirmés.
La majorité des cas et des décès de fièvre jaune ont été notifiés dans la province de Luanda. Cependant des cas l'ont
été dans tout le pays.
En utilisant des vaccins de la réserve d'urgence du Groupe international de coordination, 5,8 millions de personnes
ont été vaccinées à Luanda contre la fièvre jaune. Avec le soutien de l'Organisation mondiale de la santé, environ
7,35 millions de doses de vaccin contre la fièvre jaune ont été acquises par le pays pour répondre à l'épidémie de
Luanda, mais pas pour vacciner les 18 millions de personnes dans le reste du pays.
La vaccination est la mesure préventive la plus importante contre la fièvre jaune mais il est nécessaire de sensibiliser
les populations sur l'importance de leur implication dans les activités de lutte anti vectorielle et dans l'élimination des
sites de reproduction du vecteur, le moustique Aèdes aegypti, dans leurs maisons et leur environnement proche.
https://www.mesvaccins.net/web/news/8733-situation-de-l-epidemie-de-fievre-jaune-le-8-avril-2016-en-angola
Analyse
En RDC (République démocratique du Congo), également des cas de fièvre jaune qualifiés de cas d’importation.
En France le nouveau calendrier vaccinal a supprimé pour cette maladie le rappel de 10 ans
• Brésil, épidémie de grippe aviaire, avril 2016
Actuellement dans le pays épidémie de grippe aviaire de type A (H1N1), avec une mortalité plus grande qu’en 2015.
L’épidémie a déjà gagné 11 États brésiliens, y compris dans le Nord-Est.
http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/14940-Bresil-epidemie-meurtriere-de-grippe-a-
Analyse
Déjà atteint par le virus Zika, le Brésil doit recevoir en fin d’année une grande manifestation sportive (la coupe mondiale du football) et la per-
sistance de cette épidémie poserait des problèmes de santé publique.
• International et virus zika
« Bien que la couverture médiatique se soit un peu émoussée et que dans certaines régions l’épidémie semble
marquer le pas, le virus Zika continue à compter parmi les principales préoccupations des autorités sanitaires
internationales et nationales. Il faut dire que les publications et présentations scientifiques qui se succèdent de-
meurent alarmantes. Ainsi, des chercheurs brésiliens de l’Institute for Research and Education (IDOR) et de l’Uni-
versité de Rio de Janeiro viennent récemment de publier dans Science leurs observations des conséquences
sur des cellules souches neurales humaines de l’exposition au virus Zika. Il apparaît que l’infection entraîne une
réduction de 40 % de la croissance des cellules souches neurales, des neurosphères et des organites et favo-
rise leur apoptose. »
http://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/edocs/le_virus_zika_toujours_plus_inquietant__1581
Analyse
Pour analyse la conclusion d’une responsable des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). « Nous devons ab-
solument être prêts. Tout ce que nous étudions sur ce virus semble être un peu plus inquiétant que ce que nous pensions initialement (…).
Nous continuons à apprendre chaque jour [sur le virus]. Et la plupart de ce que nous apprenons n’est pas rassurant ».
• Protection contre Ébola, mesures générales et tenue de protection, avril 2016
La protection des personnels soignants dépend en partie du port d’une tenue de protection Or, les tenues actuelles
hermétiques portées par les soignants sont peu adaptées aux pays tropicaux.
C’est à partir de ce constat que l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), associée aux HUG (Hôpitaux
Universitaires de Genève) et à l'Université de Genève (UNIGE) a mis une nouvelle combinaison de protection plus
confortable, sûre et réutilisable. Le prototype est présenté pendant trois jours au Geneva Health Forum.
• Épidémie de salmonelloses, avril 2016
En Australie-Méridionale, le ministère de la Santé demande à la population de ne pas manger de germes de soja frais
à la suite du signalement d'un grand nombre de cas de salmonellose.
Depuis le début du mois de décembre 2015 le département de la santé a été informé de 233 cas (dont 43 ont été
hospitalisés) et au cours des 11 derniers jours, 108 cas de salmonellose ont été notifiés, alors qu'il est normalement
observé 15 à 20 cas chaque année. Le ministère conseille de faire cuire tous les germes de soja et d'éviter de man-
ger des haricots crus ou des choux.
https://www.mesvaccins.net/web/news/8808-epidemie-de-salmonellose-liee-a-des-germes
Évènements et risques toxiques et infectieux
La lettre de la SFMC n°88 - 14 -
Analyse
Cette intoxication collective rappelle celle survenue en Allemagne en 2011 et ayant provoqué la mort de 48 personnes.
Après avoir incriminé les « concombres espagnols », l’enquête a montré que les graines de soja étaient seules en cause.
• La Nouvelle-Calédonie et épidémie de dengue, avril 2016
La Nouvelle Calédonie a été déclarée en situation d'épidémie de dengue, en raison de la multiplication et de la pro-
pagation de la maladie dans l'archipel.
« Le foyer de dengue de sérotype 1, qui a débuté le 26 janvier dans les quartiers du Faubourg Blanchot à Nou-
méa persiste et s'étend… »
• Vers une catastrophe sanitaire, la résistance aux antibiotiques?
Les prémices d’une catastrophe sanitaire?
Selon une étude publiée le 26 mai dans la revue médicale Antimicrobial Agents and Chemotherapy, une patiente de
49 ans est en effet porteuse d'une souche mutante de la bactérie E. Coli qui résiste à tous les antibiotiques, y com-
pris, la Colistine.
C'est la première fois que cette bactérie ultrarésistante est identifiée aux États-Unis. Appelée mcr-1, elle a déjà été
trouvée en Europe et en Chine chez des humains et des animaux. Mais jamais outre-Atlantique.
« Près de 160000 patients contractent, chaque année, une infection par un germe dit multi-résistant ».
Aux États-Unis, le phénomène touche deux millions de personnes et fait 23000 morts par an, selon les dernières
études.
Par ailleurs, à l'horizon 2050, dix millions de personnes supplémentaires par an pourraient mourir à cause de la ré-
sistance aux antibiotiques, indique une étude britannique publiée le 19 mai.
• France, bilan des intoxications au monoxyde de carbone en 2015-2016
Depuis le 1er septembre 2015, 871 signalements ont été transmis au système de surveillance, impliquant 3608 per-
sonnes dont 2134 ont été prises en charge par un service d’urgence hospitalier et 403 dirigées vers un service.
Par rapport à la précédente période de chauffe:
- Le nombre de signalement déclaré (871 versus 896) au système de surveillance est comparable;
- Une faible augmentation du nombre de personnes exposées (3608 versus 3139) et transportées (2134 versus
2028).
Une diminution du nombre de décès (12 versus 29).
http://www.invs.sante.fr/fr/Dossiers-thematiques/Environnement-et-sante/Intoxications-au-monoxyd
Analyse
Ces intoxications -le plus souvent collectives- s’inscrivent dans le cadre des accidents de la vie quotidienne et semblent montrer l’inefficacité
des campagnes d’information réalisées chaque année.
La lettre de la SFMC n°88 - 15 -
La lettre de la SFMC n°88 - 16 -
Bibliographie - René Noto
• Relevé épidémiologique hebdomadaire (REH) de
l’OMS
- 29 avril 2016, vol. 91, 17 (pp. 217-236)
Gros plan sur les épidémies: Éradication de la
dracunculose: bilan de la surveillance mondiale, 2015
- 22 avril 2016, vol. 91, 16 (pp. 209-216)
Lutte contre la méningite dans les pays de la cein-
ture africaine de la méningite, 2015
- 15 avril 2016, vol. 91, 15 (pp. 193-208)
Surveillance de la poliomyélite: suivi des progrès
accomplis dans le monde vers l’éradication de la maladie,
2014-2015
- 8 avril 2016, vol. 91, 14 (pp. 181-192)
Examen du rôle des formations dispensées dans
le cadre de la réponse de l’OMS à la crise Ébola,
Flambée urbaine de fièvre jaune en Angola et
risque d’extension
Rapport mensuel des cas de dracunculose, jan-
vier février 2016
- 1er avril 2016, vol. 91, 13 (pp. 169-180)
169 Voyage à travers les 90 ans d’histoire du Re-
levé épidémiologique hebdomadaire
177 Message de l’Organisation mondiale de la
santé animale
178 Perspectives d’avenir: sommes-nous prêts à
faire face aux épidémies des temps modernes?
• Les conclusions du Forum économique mondial sur
les risques à venir en 2016
« En amont du forum économique mondial, 750 spé-
cialistes se sont réunis pour formaliser un rapport (Glo-
bal Risk Report 2016) détaillant les principaux risques
pour les 10 années à venir, tant en termes de probabi-
lité de réalisation qu’en termes d’impact à l’échelle mon-
diale.
Et sans surprise, les risques climatiques et les risques
liés aux instabilités politiques se trouvent en bonne po-
sition dans le classement. »
http://www.insurancespeaker-solucom.fr/2016/01/quels-sont-les-risques-
majeurs-en-2016-le-forum
• Conduire les opérations d’un plan communal de
sauvegarde
François Vernoux, Territorial éditions, 2016.
Un ouvrage concret qui donne les clefs de la gestion opé-
rationnelle d’un événement.
La loi n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de
la sécurité civile confie la sauvegarde des populations aux
maires, qui disposent de nombreux mémentos et guides
pour préparer leur commune à devenir résiliente et orga-
niser la solidarité locale. Le présent ouvrage est ainsi pré-
senté par François Baroin, président de l’AMF, dans sa
préface: « L’ouvrage du général François Vernoux n’est
pas un mémento de plus. C’est un opus innovant, écrit
par un opérationnel, spécialiste de la gestion de crise,
qui côtoie les communes depuis 2009 dans le cadre
du label Pavillon Orange».
• « Ivres paradis, bonheur héroïque »
Le dernier ouvrage de Boris Cyrulnic (le créateur du
concept de résilience). Édition Odile Jacob, avril 2016.
« Chacun de nous a besoin de héros pour vivre, l’enfant
pour se construire, l’adulte pour se réparer. Les héros
nous apportent l’espoir, le rêve, la force. Attention ce-
pendant aux faux héros, attiseurs de violence et de
haine, pourvoyeurs du pire ».
• Les publications de l’Académie nationale de méde-
cine
1/ «L’assistance circulatoire dans les insuffisances car-
diaques»
L’assistance circulatoire mécanique développée depuis
plus de 20 ans, permet de suppléer la fonction pompe
cardiaque en cas d’insuffisance échappant aux autres mo-
dalités de traitement (pharmacologique en particulier):
- Les patients présentant une insuffisance cardiaque aiguë
principalement choc cardiogénique après infarctus du
myocarde,
- Les patients en attente de transplantation cardiaque,
- Les patients devant subir une assistance définitive par im-
possibilité de greffe.
Tome 198-N°7
2/ «Les financements innovants en matière de santé et
l’épidémie à virus Ébola »
L’épidémie de fièvre Ébola survenue il y a deux ans a posé
de nombreux problèmes tant sanitaires, médicaux que
socio-économiques.
Tome 198-N°8
3/ «Accidents vasculaires cérébraux, une urgence ».
En France comme en Europe les AVC représentent la 3e
cause de mortalité et surtout la 1re cause d’invalidité.
Depuis quelques années des traitements efficaces sont
survenus mais dont les possibilités sont liées à la rapidité
de la misée en place de la chaîne de secours.
Tome 198-N°8.
• Les publications du Service de santé des Armées
« Maladie à virus Ébola »
Médecine et Armées, Tome 44 N°6 avril 2016
La participation des personnels et des moyens du service
de santé des armées à la lutte contre l’épidémie de fièvre
Ébola.
La lettre de la SFMC n°88 - 17 -
Rétrospectives
Les catastrophes «arrivent». Puis elles sont «arrivées». Et on passe à autre chose.
Hubert Reeves, L’espace prend la forme de mon regard
Culture décimale oblige, les commémorations sont plus nombreuses tous les 10, 20 30, 40, 50 ans.
Que s’est-il passé d’exceptionnel en l’année 2006 puis 1996,1986?
Un ensemble d’événements concernant la géopolitique, l’économie mondiale, les techniques et tech-
nologies, les recherches fondamentales, mais aussi la littérature, les arts.
Pourquoi cette évocation? Quel intérêt pour la médecine de catastrophe? Les catastrophes d’hier sont-
elles différentes de celles d’aujourd’hui?
La médecine de catastrophe comme tout « nouveau concept » s’inscrit dans une triple dimension: celle
de l’espace (national, régional, continental, mondial…), celle du temps et celle du contexte sociocultu-
rel économique, technologique de la région où surviennent les événements.
Les catastrophes d’hier sont-elles différentes de celles d’aujourd’hui?
Tous ces faits sont indissociables mais arbitrairement certains ont été sélectionnés.
Il y a 160 ans, 1896
• Athènes en avril, premiers jeux olympiques, 14 pays, 245 concurrents.
Il y a 110 ans, 1906
• États-Unis, séisme, le 18 avril 1906
San Francisco (Californie), 400000 habitants, est dévastée par un tremblement de terre (d'une magnitude de 8,5 sur
l'échelle de Richter) et par les incendies qui suivent. La catastrophe entraîne la mort de près de 1000 personnes et la
destruction totale de la ville.
Il y a 100 ans, en 1916
• France, la presse de l’époque, mars avril 1916
Ce jour-là, le Petit Journal annonce «l'explosion d'un dépôt de munitions à Saint-Denis, cette terrible catastrophe a
fait 40 morts et 67 blessés. Et aussi: à Douaumont, lutte acharnée pour la possession des ruines du village: nous
tenons bon; attendons la suite avec confiance; le duc de Rohan député de Ploërmel blessé à Douaumont; M. Bo-
nakowski raconte le torpillage de la "Provence"; communiqués officiels: une attaque repoussée en Artois, plusieurs
abris détruits par notre canonnade en Argonne, canonnade très violente à Verdun sur la cote 304 et la cote de
l'Oie, une attaque ennemie lancée sur la rive droite, arrêtée par nos mitrailleuses et notre infanterie, reprise des Al-
lemands du village de Douaumont, chassés par une contre-attaque, la lutte continue, en Lorraine plusieurs élé-
ments de tranchées enlevés; la défense de l'Herbois, récit d'un officier; explosion de Saint-Denis: récit officiel, une
pluie de pierres sur Saint-Denis, les effets de l'explosion, plusieurs photos des dégâts».
Il y a 80 ans, en 1936
• France, Saint-Chamas, explosion accidentelle, le 6 avril 1936
L’explosion de la poudrerie provoque 53 morts. Le 4 avril 1940, une nouvelle catastrophe fait encore 11 victimes.
La poudrerie fermera définitivement en 1974.
Il y a 70 ans, en 1946
Le monde sort de la deuxième guerre mondiale.
- Le 8 avril 1946, la Société des Nations disparaît et est remplacée par les Nations Unies qui siègent pour la première
fois à New York, ville choisie comme siège permanent.
- Le 22 avril, annonce de la découverte de la streptomycine.
Il y a 60 ans, en 1956
• Avril 1956 Chicago (USA): la chaîne de télévision WNBQ réalise la première fois au monde une émission en couleurs;
• Mai 1956, USA: première bombe à hydrogène dans le Pacifique sur l’atoll de Bikini;
• Éruption solaire géante entraînant des perturbations dans les télécommunications;
• Invention du premier disque dur par IBM, sa taille est de 5 Mo;
• Cilaos, Île de la Réunion, record mondial de précipitations journalières: 1,87 mètre;
• France: publication du roman « Racines du ciel » de Romain Gary: « j’ai eu tort de croire aux victoires individuelles ».
La lettre de la SFMC n°88 - 18 -
La vague de froid de l’hiver 1956 en Europe occidentale est terminée
Ce fut l’hiver le plus froid hiver en Europe au cours du XXe siècle et le 2e en France après 1963.
1000 victimes recensées en Europe officiellement, 95 % des fleuves et rivière étaient pris par l'embâcle, détério-
ration des lignes électriques et téléphoniques, circulation routière perturbée…
Quelle projection de cette vague de froid actuellement compte tenu du développement des technologies, donc de
l’augmentation de la vulnérabilité? Voici quelques éventualités…
• Circulation aérienne, ferroviaire et routière:
- Transports paralysés pour l'approvisionnement alimentaire;
- Parc routier serait en forte majorité hors d'usage avec des circuits de refroidissements de moteurs éclatés et le
fuel inutilisable;
• Centrales nucléaires perturbées dans leurs fonctionnements par les glaces dans les systèmes de réfrigérations;
• Réseau aérien des télécoms et les réseaux hertziens détériorés;
• Réseau électrique détérioré;
• Alimentation en eau réduite, les conduites d’eau et les compteurs non protégés détruits:
• Entreprises au chômage technique faute d'électricité, de pénurie de transports, de matériel;
• Grand pourcentage de la population qui se retrouverait privée de chauffage domestique et sans électricité avec
des canalisations éclatées;
• Denrées alimentaires (notamment les légumes frais) seraient fortement détruites par le gel.
• Domaine agricole, céréales, vignes, cultures sous châssis sinistré et mortalité du bétail et des élevages.
Pas d’écho de cette vague de froid dans les médias en 2016.
Quelles seraient les possibilités d’action du plan Vague de froid?
Il y a 50 ans, en 1966
Les recherches se poursuivent pour récupérer bombe H perdue par l’armée américaine au large de Palomares, en
Espagne, après 80 jours de recherche.
Cette bombe faisait partie de la cargaison de 4 bombes (non amorcées) d’un bombardier B-52G qui s’était écrasé au
sol après un accident de ravitaillement en vol le 17 janvier 1966, 2 bombes explosèrent partiellement au sol, l’une fut
récupérée intacte et la dernière immergée par 860 mètres de fond fut également récupérée intacte.
Cet incident ne fut pas isolé, puisqu’on a dénombré plusieurs accidents nucléaires militaires depuis 1961, ne sont cités
que les principaux mettant en cause uniquement des aéronefs militaires (à l’exclusion d’autres circonstances telles que
sous-marins, navires.).
Lors de tous ces accidents, il n’y a pas eu d’explosion nucléaire, mais explosions conventionnelles avec souvent des
destructions mécaniques totales ou partielles des charges nucléaires et dispersion des produits radioactifs, on pour-
rait donc qualifier ces incidents de « bombe sale accidentelle »?
Date et lieu Circonstances
11avril 1950, Nouveau-Mexique (USA)
Bombardier B-29 avec une bombe nucléaire percute une montagne proche de la base
aérienne, l’ogive nucléaire est récupéré intacte.
24 mars 1958, Caroline du Sud (USA)
Bombardier B47 large accidentellement une bombe sur Mars Bluff, seulement explo-
sion conventionnelle, la bombe n’était pas armée.
24 janvier 1961, Caroline du Nord (USA)
Bombardier B52 avec 2 bombes explose en vol et s’écrase à proximité d’une base
aérienne, une des bombes est récupérée intacte (seule une partie des dispositifs de
sécurité ont fonctionné), l’autre disparaît en profondeur dans des sables et une par-
tie seulement est récupérée.
4 et 20 juin1962, Océan Pacifique
À quelques jours d’intervalle deux boosters d’une fusée Thor tombent en panne et
coule dans l’océan avec leurs ogives nucléaires.
5 décembre1965, Côtes japonaises
Un avion de combat armé de charges nucléaires s’écrase sur un croiseur USS et coule
par 4000 mètres de fond.
21 janvier 1968, base de Thulé (Groenland)
Incendie à bord d’un bombardier B52G qui contenait 4 bombes H, les bombes sont
partiellement détruites.
Sources : www.astrosurf.com/lombry/accidents-nucleaires-militaires.htm
La lettre de la SFMC n°88 - 19 -
Il y a 40 ans, en 1976
• Italie, séisme, le 7 mai 1976
Tremblement de terre dans la région du Frioul de magni-
tude de 6,4 sur l’échelle de Richter.
Le séisme a affecté une population totale de 80000 ha-
bitants, provoquant, pour la seule Italie, la mort de 989
personnes et 45000 sans-abri.
La France envoie des équipes de secours pour les opé-
rations de dégagement, la médicalisation des secours
n’est pas inscrite à l’ordre du jour.
• Hollande, catastrophe ferroviaire, le 4 mai 1976
Collision entre un train de voyageurs et un train de mar-
chandises près de Rotterdam, bilan 20 morts et plusieurs
dizaines de blessés.
• France, explosion accidentelle, le 8 avril 1976
Explosion dans la poudrerie de Clérieux (Drôme); 5 ou-
vrières sont tuées, 4 blessées.
• Bruxelles (Belgique), incendie important, avril 1976
Incendie majeur à Bruxelles: 1 cinéma et 60 magasins
sont détruits; aucune victime.
• Finlande, explosion accidentelle, le 15 avril
Explosion dans l'usine de munitions de Lapua, 41 morts et
plusieurs dizaines de blessés.
Il y a 30 ans, en 1986
• En France et à Paris attentats terroristes
Vague d’attentats terroristes par explosions dans les lieux
publics, restaurants, magasins, voie publique.
Le plan Rouge qui n’a pas encore d’existence légale (sim-
ple règlement de manœuvre de la BSPP), est déclenché
systématiquement, la notion de triage, même pour des
ACEL dans des zones fortement médicalisées, s’impose
avec la mise en place de centre de triage (ou centre de tri
car le vocable PMA n’interviendra que plus tard), de même
le concept de DSM et d’intégration des secours médicaux
dans le dispositif général.
… Et puis Tchernobyl en avril 1986, quelques mois plus
tard, en juillet 1986 ce sera Seveso.
Il y a 20 ans, 1996
• États-Unis, catastrophe aérienne, le 11 mai 1996
Incendie à bord ‘un avion au décollage, le bilan est de 110
morts.
• Tanzanie, naufrage, le 22 mai 1996
Naufrage d’un ferry sur le lac victoria, le bilan est de 700
morts
Il y a 10 ans, en 2006
Il y a 10 ans les inondations étaient également présentes.
Les catastrophes naturelles ont été marquées au cours
des deux derniers mois par l’importance des inondations
qui ont atteint de nombreuses régions.
• Une grande partie de l’Europe de l’est, du sud-est et
de l’Europe centrale a subi des inondations majeures. Si
les pertes humaines sont relativement peu élevées, par
contre les dégâts matériels sont considérables.
Les crues fluviales (Danube, Elbe, Save..) provoquées par
la fonte des neiges ont été aggravées par des pluies tor-
rentielles, la fragilité des digues et des barrages est venue
en complément.
Dans toutes ces régions - Allemagne, Autriche, Hongrie,
Roumanie, Bulgarie, Serbie, les problèmes ont été simi-
laires:
- Évacuations rapides de populations,
- Dégradations des habitations envahies par les eaux,
- Dégradations et destructions des installations agricoles,
- Inondations terres arables,
- Coupures de routes et donc circulation difficile des se-
cours,
- Mobilisation de l’armée et de volontaires pour assurer les
réparations de brèches faites dans les digues de protec-
tion et pour l’édification de nouveaux barrages.
L’Europe n’a pas été le seul théâtre de ces inondations.
•En Indonésie, les pluies ont entraîné des glissements de
terrain on déplore plusieurs dizaines de morts.
• Au Canada, les phénomènes de fonte de la neige com-
binée aux pluies abondantes ont été responsables d’inon-
dations à Terre-Neuve.
• En l’Équateur, les autorités ont fait appel à l’aide inter-
nationale pour venir au secours des populations sinistrées
par les inondations et les glissements de terrain.
• Aux USA, une dizaine d’États avec le nord de la Califor-
nie, l’Iowa, le Kentucky, le Missouri, le Tennessee, l’Illi-
nois, l’Arkansas, l’Indiana, l’Ohio, ont subi également les
conséquences des fortes pluviosités et des tornades: glis-
sements de terrain, routes coupées, maisons détruites,
coupures de courant. Le bilan est d’une trentaine de
morts.
• À Taïwan a connu aussi une période de forte pluviosité
qui a entraîné des perturbations des trafics aériens et rou-
tiers.
• Au Brésil en particulier dans les régions du nord, le pays
a été ravagé par des inondations, une dizaine de morts et
des dégâts matériels considérables.
•En Angola, des pluies diluviennes ont provoqué des
inondations urbaines: une vingtaine de morts et de dispa-
rus à Luanda.
• En Israël, des mini-tornades et des pluies torrentielles
ont provoqué la mort de cinq personnes.
• En Bolivie, inondations et glissements de terrain dans
de régions rurales concernent plus de 300000 per-
sonnes: pertes des récoltes et du bétail, nombreux sinis-
trés.
La lettre de la SFMC n°88 - 20 -
Lexique, origine des mots et éléments de langage- René Noto
• Les « attendants »
« Personnes qui attendent »
Dans le contexte de la catastrophe, ce mot-concept semble être apparu vers 1985 pour désigner les personnes (fa-
mille, proches…) qui viennent attendre dans un aéroport les passagers d’un voyage aérien, en particulier les vols
longs-courriers.
Ce statut « d’attendant » est normalement implicite dans les conditions normales quand les « attendus » arrivent: les
attendant disposent de locaux « ouverts » et balisés, situés à l’arrivé des voyageurs après leurs passages en douane
et services de police.
Ce statut devient explicite, à la fois administrativement et psychologiquement, quand les « attendus » n’arrivent plus à
la suite d’une catastrophe aérienne survenue sur le parcours: l’avion n’arrive pas.
Se met en place alors toute une chaîne d’information et d’assistance destinée à ces « attendant » qui sont devenus
des « impliqués affectifs» et de ce fait changent de statut.
Ce dispositif de prise en charge comprend des paramètres très variables: salles d’accueil voire locaux d’hébergement
en attente de…, informations sur le devenir du vol, prise en charge par des cellules psychologiques, création d’un nu-
méro (de téléphone) « vert », mise en place d’une cellule de crise…
Aux attendants qui sont sur place viennent ensuite s’ajouter les familles éventuellement présentes dans la ville ou la
région.
Cette prise en charge comprend ultérieurement le transport des familles sur les lieux de la catastrophe quand il est
identifié, ou à défaut dans la ville la plus proche.
À titre d’exemple:
- Catastrophe aérienne de « Charm el cheik » en mer rouge (vol Flash Airlines 604 du 4 janvier 2004, 138 morts) à
destination de l’aéroport de Roissy;
- Catastrophe aérienne du vol 9525 de Germanwings, qui reliait Barcelone à Düsseldorf, crash dans les Alpes du Sud
françaises en mars 2015;
- Catastrophe aérienne de l’avion d’Egypt Air en mai 2015, vol entre Roissy et le Caire.
• Les naufragés (de la route, du rail, etc.)
Un naufragé est une personne qui se trouve impliquée, présente lors d’un naufrage d’une embarcation de taille diverse,
ce terme de naufragé s’applique surtout au transport collectif sur mer, lac, rivière, fleuve etc.…
Le naufragé est toujours aussi:
- Un rescapé (il aurait pu mourir lors du naufrage),
- Un survivant indemne ou blessé (dans la mesure où le naufrage a provoqué plusieurs morts);
- Un impliqué direct (dans la mesure où il a « vécu » le naufrage);
- Un impliqué affectif (dans la mesure où des parents et des proches sont morts lors du naufrage);
- Enfin c’est aussi dans certains cas un sinistré s’il a perdu des biens matériels durant le naufrage.
Ce terme-concept de naufragé a été étendu d’une façon un peu arbitraire à des catégories de voyageurs dont le
voyage est perturbé, ralenti, interrompu.
Il s‘est étendu à toutes les formes de voyage dans un cadre essentiellement collectif, le naufragé du voyage n’est ja-
mais isolé.
- Naufragés de la route
Le terme et la situation de naufragés de la route est apparuà la fin du mois de décembre 1970 quand de nombreux
automobilistes furent bloqués sur l’autoroute par des chutes de neige entre valence et Montélimar.
D’autres épisodes neigeux dans la même région survinrent à plusieurs reprises les années suivantes.
- Naufragés du rail
Ce terme désigne les voyageurs du transport ferroviaire qui se trouvent bloqués soit en gare, soit sur le trajet interrompu
par des événements naturels, des mouvements sociaux des pannes de machines ou des accidents. Ce type de si-
tuation est plus récente, et cette appellation fut employée la première fois semble-t-il en 2010 avec les Naufragés du
TER Grasse Vintimille.
D’autres événements similaires survinrent en 2014 et 2015 à Toulon, en Languedoc-Roussillon, en Bretagne.
La lettre de la SFMC n°88 - 21 -
- Naufragés du ciel
Ce terme désigne les voyageurs aériens qui se trouvent « bloqués » dans un aéroport, les avions ne pouvant plus dé-
coller, soit en raison de phénomènes naturels tels que tempêtes de neige, gel et verglas, perturbations atmosphériques
après éruptions volcanique, soit à cause de grèves de personnels et mouvements sociaux.
Ces différentes situations sont très différentes les unes des autres dans le domaine du risque immédiat, des consé-
quences à court terme, des principes de l’organisation des secours. (Voir Dossiers)
• Un patient Zéro
Le concept de patient « zéro » concerne le première personne atteint dans une épidémie de maladie infectieuse liée
à un agent pathogène, bactérie ou virus.
Son identification permet de mettre en œuvre les mesures de santé publique pour limiter l’épidémie en analysant les
conditions de contamination à partir ce patient donc de comprendre les modes de transfert donc la chaîne de trans-
mission.
À titre d’exemple en 2013-2014, lors de l’épidémie de fièvre Ébola en Guinée, le patient Zéro serait un enfant de 3
ans qui aurait consommé des fruits contaminés par des déjections de chauves-souris (réservoirs fréquents du virus).
• Zoom, zoomer
Accessoire d’optique en photographie qui permet d’agrandir l’image en changeant de focale.
Le mot est employé vers la fin des années 1950 comme le verbe « zoomer », qui signifie modifier le cadrage par chan-
gement de la focale du zoom (le plus souvent, pour agrandir la zone centrale de l'image).
Au figuré, dans un contexte médiatique le plus souvent, faire un zoom sur une information, c’est apporter des infor-
mations plus importantes, plus nombreuses comme un agrandissement de ce que l’on peut savoir sur un événement.
Dans de nombreuses catastrophes, naturelles, technologiques, industrielles ou sociétales il est fréquent de consta-
ter que les « zoom » de certains médias ne suivent pas les règles de l’objectivité et de la bonne information des po-
pulations.
• Impact, impacter
Définition et sens d’après le dictionnaire Larousse:
- Fait pour un corps, un projectile de venir en frapper un autre; choc: L'impact a été très violent.
- Endroit où a frappé un projectile.
- Trace qu'un projectile laisse à l'endroit qu'il a heurté: Relever plusieurs impacts.
- Point de chute d'une météorite.
- Effet produit par quelque chose; contrecoup, influence: L'impact de la publicité. Influence exercée par quelqu'un,
par ses idées.
Il est fréquent de parler des impacts de la foudre et cette utilisation de ce mot est conforme aux définitions habituelles.
Actuellement on constate un très grand usage du verbe « impacter» dans toutes les situations d’événements des-
tructeurs et beaucoup de situations de crise:
Exemple:
- Les inondations ont impacté l’économie de la région;
- Cet événement n’a pas eu d’impact sur…
• Crise
Emprunté au vocabulaire médical pour désigner la période aigue d’une maladie déjà connue ou la manifestation bru-
tale et grave d’une nouvelle affection, période où il faut agir rapidement pour éviter une aggravation.
Dans le domaine des catastrophes, la crise correspond à la période où la désorganisation liée à l’événement est la
plus importante et la plus cruciale.
La crise doit être gérée en anticipant le risque de l’aggravation du phénomène initial et permettre un retour rapide à
des conditions de vie normales.
La lettre de la SFMC n°88 - 22 -
Dossiers définitions des acronymes CADI, CARE, CAI
Conseil scientifique, Groupe de travail.
Propositions de définitions des acronymes CADI, CARE, CAI.
Trois acronymes sont utilisés dans les documents qui définissent les organisations de secours pour ur-
gence collective ou catastrophe: le centre d’accueil des impliqués (CADI), le centre d’aide et de re-
groupement (CARE), le centre d’accueil et d’information (CAI).
Le groupe de travail du conseil scientifique de la SFMC s’est proposé de donner des définitions argu-
mentées et référencées de ces trois concepts souvent confondus.
Le groupe de travail et composé de Mme le Dr Nicol-Roy qui a été à l’initiative du travail, des Drs et Mrs
Auffray JP, S. Bergzoll, S. Donnadieu, C. Desfemmes, F. Fullana, JL Jeannin, H. Julien, L. Lachenaud, P.
Micouraud, R. Noto, L. Ronchi.
Le résultat des travaux est le suivant:
1- Le Centre d’Accueil des Impliqués, CADI:
L’acronyme CADI (Centre d’Accueil Des Impliqués) vient
d’être solidifié dans le cadre du contrat général interminis-
tériel validé par le cabinet du Premier ministre, avec notam-
ment, une charge de responsabilité pour les Préfets de les
organiser a priori dans les grandes agglomérations. Il vient
d’être retenu dans un document d’organisation générale de
la police nationale (la gendarmerie nationale devrait s’inspi-
rer de ce document).
Les centres d’accueil des impliquées (CADI) sont des struc-
tures d’accueil fixes ou à défaut mobiles mises en place afin
d’assurer d’une part, le désengorgement des points de re-
groupement des victimes, des postes médicaux avancés et
des établissements de santé et d’autre part, le tri, le recen-
sement, le soutien psychologique, la dispensation de
conseils et l’orientation des personnes impliquées dans un
événement majeur.
Sont considérés comme impliqués « les individus qui ont
assisté à une urgence collective ou une catastrophe et qui
peuvent en souffrir physiquement ou psychologiquement et
devenir des blessés psychiques au sens de la circulaire de
1997: individu qui potentiellement, peut être un blessé psy-
chique. »
Les CADI seront installés dans des lieux équipés, si possi-
ble de douches. Il faut prévoir des personnels médicaux et
paramédicaux, de préférence compétents en détection
NRBC, le cas échéant. Dans le cadre du risque NRBC, la
prise en charge des personnes impliquées doit se dérouler
chronologiquement comme suit: accueil des impliqués,
anamnèse et examen médical si possible, déshabillage, dé-
contamination si besoin et rhabillage, traitements spéci-
fiques si besoin, soins médicaux si nécessaire, soutien
psychologique, enregistrement de l’état civil, coordonnées,
orientation donnée (suivi hospitalier et/ou suivi judiciaire).
Les coordonnées précises des centres, doivent être com-
muniquées à tous les services intervenants notamment aux
services de secours et à l’ensemble des établissements de
soins publics et privés.
Le CADI doit répondre rapidement à une demande de prise
en charge des impliqués pour accueillir, regrouper, infor-
mer, réconforter les impliqués au départ, par un soutien
psycho-social plus que des soins médico-psychologiques
d’emblée (pouvoir proposer rapidement un café, un toit, une
couverture mais aussi avec un sourire, une oreille attentive).
Il autorise une première approche psychologique des im-
pliqués dans de bonnes conditions d’accueil, en attendant
l’intervention de la CUMP si nécessaire.
Il est souhaitable qu’un médecin soit présent pour effectuer
le tri médical afin de rediriger un blessé présent par erreur
vers le PMA, par exemple le traumatisé crânien avec des
troubles du comportement, ou la décompensation d’une pa-
thologie préexistante.
Son installation est prévue en bordure de la zone de se-
cours et distincte de celle-ci et de ses structures en parti-
culier du PMA ou du Point de regroupement des victimes
(PRV).
Dans le CADI, un responsable est désigné par le COS, gé-
néralement le responsable opérationnel cadre de l’asso-
ciation, qui pourra être aidé par un responsable socio-psy.
Leur chasuble est violette.
Le CADI doit être sécurisé par des forces de l’ordre. Son
accès est contrôlé pour éviter la présence de personnes
(famille proche, amis non impliqués, médias, curieux..).
Les personnes impliquées peuvent quitter les CADI après
avoir reçu une information sur la conduite à tenir en cas
d’apparition de signes cliniques en lien avec l’événement et
après accord du commandant des opérations de police ju-
diciaire lorsqu’il est présent.
Définition du CADI, Centre d’Accueil des Impliqués:
Lors d’une situation d’urgence collective, point
d’accueil des impliqués exposés à un stress psy-
chique destiné à les regrouper, les réconforter et
les abriter dans l’attente d’une prise en charge
éventuelle par des CUMP.
La lettre de la SFMC n°88 - 23 -
2- Le Centre d’Aide et de Regroupement, CARE:
Le Centre d’Aide et de Regroupement des populations est
prévu dans le dispositif ORSEC pour des évènements tels
que: accueil de rapatriés ou réfugiés, soutien de popula-
tion bloquée comme:
-les personnes devant quitter leur domicile ou leur zone
d’habitation à la suite d’évènements climatiques: inonda-
tions, tempêtes de neige,
-les personnes immobilisées sur des infrastructures rou-
tières,
-les utilisateurs des moyens de transport collectif lorsque
ceux-ci sont stoppés ou déroutés,
-toute population privée d’abri à la suite d’un évènement
de type catastrophique quelle que soit son origine natu-
relle, technologique ou sociale.
Gestion d’évènement de grande ampleur avec gestion des
populations.
La structure du CARE, définie dans le plan communal de
sauvegarde (PCS) organiser le soutien aux populations,
est donc plus élaborée.
Les critères de choix d’un PCS reposent sur les qualités:
• de l’accessibilité permanente,
• du nombre des voies d’accès,
• de la sécurité (hors des zones à risque connues),
• de l’ergonomie (espace, points d’accès au bâtiment, sa-
nitaires, énergie),
• des moyens de communication (téléphone, fax, accès
Internet).
3- Le centre d’accueil et d’information, CAI:
En cas d’évènements NRBC, la mise à l’abri peut être or-
donnée de façon réflexe dans un contexte d’urgence. La
définition des zones d’application des mesures de pro-
tection s’opère sur la base des niveaux d’intervention fixés
par la décision n° 2009-DC-0153 de l’ASN, homologuée
par le ministre chargé de la santé, pour les situations d’ur-
gence radiologique ; cette décision prévoit que le préfet
se tienne prêt à mettre en œuvre:
- une évacuation, dès lors que les prévisions d’exposition
de la population dépassent, en dose efficace, 50 mSv
pour le corps entier,
- la mise à l’abri, dès lors que les prévisions d’exposition de
la population dépassent, en dose efficace, 10 mSv pour le
corps entier,
- la prise d’iode stable, dès lors que les prévisions d’ex-
position de la thyroïde dépassent, en dose équivalente à
la thyroïde, 50 mSv.
La décision d’activer une mesure de protection se prend
auprès selon une analyse bénéfices-risques pour la po-
pulation en fonction des risques naturels éventuels, des
données locales (relief, densité de population...) et de la
connaissance du rejet, de la situation météorologique et
des doses estimées dans ces conditions. Il peut s’agir
d’évaluer les risques radiologiques d’un maintien sur place
par rapport aux risques de l’évacuation.
Les centres d’accueil et d’information du public (CAI), com-
plétés par rapport aux centres d’accueil et de regroupe-
ment du dispositif ORSEC (CARE) et mis en place par les
préfectures, doivent être opérationnels dès la levée des
mesures de protection d’urgence, pour répondre aux be-
soins prioritaires: accueil, recensement, soutien médico-
psychologique, information, hébergement, ravitaillement,
aides et secours d’extrême urgence, préparation de l’in-
demnisation.
Références bibliographiques
1. MIOMCT, DSC, Guide ORSEC départemental – dispositions générales – mode d’action « soutien des populations », 2009, 83p. Téléchargeable ici en PDF
et sur le site du ministère en charge de la Sécurité civile .
2. MIOMCTI, DGSCGC, Plan communal de Sauvegarde PCS « Organiser le soutien des populations » mettre en place un Centre d’Accueil et de
Regroupement, 2012, 6 p. Téléchargeable en PDF et sur le site du ministère en charge de la Sécurité civile.
3. Traumatismes psychiques – prise en charge psychologique des victimes. Louis CROCQ. Elsevier Masson.
4. Circulaire n°700/SGDN/PSE/PPS du 7 novembre 2008 relative à la doctrine nationale d’emploi des moyens de secours et de soins face à une action
terroriste mettant en œuvre des matières chimiques.
5. Circulaire n°800/SGDSN/PSE/PSN du 18 février 2011 relative à la doctrine nationale d’emploi des moyens de secours et de soins face à une action
terroriste mettant en œuvre des matières radiologiques.
6. Instruction interministérielle n°40765 du 13 avril 2016, 2008 relative à la prise en charge des victimes d’actes de terrorisme.
7. Les paniques collectives. Louis CROCQ. 2013, éditions Odile JACOB.
8. Catastrophes et risques urbains. CROS, GAUTHIER-GAILLARD, HARTER .2010 éditions Technique et Communication –LAVOISIER.
9. Secours en situations d’exception. Croix Rouge Française 1990, éditions FLAMMARION.
10. Plan national de réponse accident nucléaire ou radiologique majeur, édition de février 2014 et les fiches mesures. Téléchargeable.
Définition du CARE,
Centre d’Accueil et de REgroupement:
Dans le cadre d’une catastrophe destructrice ou d’un événement privant la population d’abri, point de re-
groupement des populations afin de leur assurer les premiers secours sociaux (notamment hébergement
provisoire, alimentation) et/ou leur évacuation.
Définition du CAI, Centre d’Accueil et d’Information:
Lors d’une situation d’urgence collective de type NR, point d’accueil des populations impliquées expo-
sées à un risque de contamination radiologique ou d’irradiation nucléaire, destiné à les regrouper, les
abriter, les traiter si nécessaire et les réconforter.
Lettre sfmc n°88 mai 2016
Lettre sfmc n°88 mai 2016
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  • 1. la Lettre de la SFMC Société Française de Médecine de Catastrophe N ° 8 8 - j u i n 2 0 1 6 - 1 8 e a n n é e La vie de la SFMC. ...................................................................................2 L’actualité des principaux événements ................................................6 Bibliographie..........................................................................................16 Rétrospectives .......................................................................................17 Lexique, origine des mots et éléments de langage..........................20 Dossier : Définition des acronymes CADI, CARE, CAI ............................22 Dossier : Les «naufragés» ...................................................................24 38, rue Dunois - 75637 Paris Cedex 13 • (33) 06 43 26 81 51 • medecine.cata@gmail.com w w w . s f m c . e u 88 La lettre de la SFMC n°88 - 1 -
  • 2. La vie de la SFMC Le mot du président 250e anniversaire de Dominique Larrey, premier médecin de catastrophe? Dominique-Jean Larrey est né le 8 juillet 1766 à Beaudéan, petit village des hautes Pyrénées1. Ce fils de cor- donnier, orphelin de père à l’âge de 4 ans, va bénéficier du soutien de son oncle chirurgien pour faire au- près de lui son apprentissage chirurgical pendant six ans. Élève remarquablement brillant, il est désigné à 19 ans "professeur-élève". En 1786, il est nommé premier au concours d'aide-major, soutient brillamment sa thèse sur la "carie des os". Il complète avec des études de médecine à Paris. En 1887, il s’engage comme chirurgien dans la marine royale. Dès l’année suivante il est de retour à Paris, fait la connaissance de Bichat, de Corvisart et obtient sur concours le poste d’aide-major des Invalides. En 1792, chirurgien de l’armée du Rhin, Il observe à la lorgnette la rapidité avec laquelle les batteries d'artillerie à cheval se déplacent et imagine les "ambulances volantes", capables de suivre les combattants et de les secourir jusqu'au cœur de la bataille. Il devient professeur de chirurgie à l’école militaire de santé du Val de Grâce puis est nommé chirurgien en chef de l’Armée d’Égypte. Dès lors sa carrière suivra les pérégrinations des armées Napoléoniennes. À la fin de l’empire, le Baron Larrey continue d’exercer la chirurgie. Sa réputation est internationale. En 1820 Louis XVIII le nomme académicien et le charge avec Percy de fonder l’académie de médecine, établissement public d’État. Il est comblé d’honneur, nommé membre de l’institut et est élu à l’Académie des sciences. Il publie des travaux scientifiques en chirurgie, en médecine, en hygiène publique. En 1842, il sollicite et obtient une mission en Algérie, y contracte une maladie dont il mourra, rapatrié à Lyon, le 25 juillet 1842. Le nom de Larrey est inscrit sur la 30e colonne du pilier sud de l'Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris, en 1992 ses cendres ont été transférées aux Invalides. PPrraattiicciieenn ddee tteerrrraaiinn,, cchhiirruurrggiieenn hhoorrss--ppaaiirr Il va sur le terrain au plus près: d’origine modeste, il partage les conditions de vie des combattants: en Égypte le soleil est brûlant, en Russie, des pluies torrentielles succèdent aux froids extrêmes: - 34 °C après la bataille de la Bérézina2. Il par- tage les mêmes risques que les combattants et opère sur le terrain, ainsi que cela est souvent représenté sur les tableaux. Intervention sur le terrain Technique opératoire Dépourvu de l’anesthésie il accélère les techniques chirurgicales: il pratique une amputation en une minute, et 200 en une journée à la bataille de la Sierra Negra. Sa technique permet de désarticuler une épaule sans perdre une goutte de sang: un officier fut désarticulé de l’épaule, pansé et remis en selle, traversa l’Europe et arriva quelques semaines après à Paris, complètement cicatrisé3. IInniittiiaatteeuurr ddeess aammbbuullaanncceess vvoollaanntteess Initiateur du SAMU, il brave l'interdiction faite aux officiers de santé de se tenir à moins d'une lieue des combats et à atten- dre leur fin pour secourir les blessés. Les formations sanitaires étant cantonnées à cinq kilomètres, les soins aux blessés ne survenaient au mieux que 24 heures après la bataille. Inspiré par les batteries d’artilleries, il projette « d’établir une nou- velle ambulance qui soit en état de porter prompts secours sur le champ de bataille ». C'est à la campagne d'Italie en 1796 qu'il met en pratique sur le terrain pour la première fois ses ambulances volantes en trois positions, Udine, Padoue et Milan, avec un succès tel qu'après Campo-Formio le général Bonaparte lui déclare:"Votre œuvre est une des plus hautes conceptions de notre siècle et suffira à elle seule à votre réputation". La lettre de la SFMC n°88 - 2 -
  • 3. Ambulance attelée à deux chevaux Adaptation pendant la campagne d’Égypte4 Trois légions d’ambulances volantes par division, avec chacune douze voitures hippomobiles légères, étaient servies par une centaine de personnes dont 15 chirurgiens et 40 infirmiers, bientôt 2 pharmaciens. Véritable préfiguration d’un SAMU auquel ne manquait que la régulation, faute de transmissions. C’est une véritable chirurgie extra et pré-hospitalière que D.Larrey initie avec des ambulances alliant simplicité, légèreté, confort et mobilité. MMééddeecciinn hhuummaanniittaaiirree aavvaanntt ll’’hheeuurree Il délivre son art quel que soit le rang du blessé. L’usage voulait que le praticien soit attaché à une personne chirurgien du Roy, chirurgien du Duc ou du Comte pour soigner sans avoir égard au rang ou aux distinctions, D. Larrey opère tout blessé: soldats ou officiers. Il n’hésite pas à s’engager physiquement: A Canopé (21 mars 1801), sous le feu de l'ennemi, Larrey ramène un blessé sur ses épaules jusqu'à l'ambulance dans l'étonnement général. "Les devoirs d'un chirurgien ne doivent pas se borner à administrer aux blessés, les soins et les secours que leur état exige, il doit encore ne pas reculer de- vant aucun moyen pour protéger et garantir leur existence contre toute espèce d'agression hostile". Il ne tient pas compte du statut du blessé: amis ou ennemis. Il rompt ainsi avec l’usage qui voulait que l’on respecte une stricte neutralité devant les ennemis blessés. Il soigne des prisonniers égyptiens, il fait transporter des blessés russes dans ses hôpitaux afin qu’ils reçoivent les mêmes soins que les Français. À Valladolid il demande même la création d'un "hôpital destiné à l'ennemi", grande première inscrite à son crédit par les Es- pagnols et les Anglais. Ceci en raison d'une épidémie de typhus qui atteignait les prisonniers, les femmes et les enfants qui se trouvaient sur place5. Il se préoccupe du sort des blessés et que justice leur soit rendue: alors que des soldats sont condamnés à être fusillés pour mutilation volontaire, en s’élevant contre la volonté de Napoléon lui-même et en usant de la reconnaissance que ce dernier lui réserve, il démontre que leurs blessures ne sont dues qu’à un mauvais usage de leurs fusils. D. Larrey a mis en pratique les principes de l'inviolabilité des blessés, de la neutralité des hôpitaux et du personnel sani- taire que Percy dès 1792 avait rédigé dans un projet de convention en cinq articles qui préfigure la convention de Genève d’Henri Dunant. NNoovvaatteeuurr iinnffaattiiggaabbllee • Il perfectionne et adapte les ambulances: - 1797 en Italie à Udine, il dispose de voitures, à deux ou quatre roues selon que les secours sont en plaine ou en mon- tagne, attelées de quatre à six chevaux selon la nature du terrain. - En Égypte il dessine des « cacolets » paniers-ambulances placées sur le dos d’une mule ou d’un chameau6. • Il révolutionne la chirurgie, invente une technique d’amputation en un temps plus rapide, immobilise les fractures avec des bandes rigidifiées par du blanc d’œuf, préconise le drainage des épanchements péricardiques par voie épigastrique, pro- meut l’amputation précoce qui prévient la gangrène et fait sortir rapidement les opérés pour qu’ils ne soient pas infectés à l’hôpital… Avec Percy il crée un corps de "brancardiers d'ambulances" ou des- potats, en les groupant par deux, avec leurs piques passées dans les traverses d'une pièce de toile pliable ils forment instantanément un brancard prêt à l'emploi pour le ramassage des blessés, modèle qui existait encore dans les armées françaises en 19407. • Il utilise des asticots sur les plaies putrides, fait manger du cheval en Égypte aux soldats affamés et dénutris, les Anglais ayant privé le corps expéditionnaire des voies maritimes de ravitaillement. • Il invente une forme de triage: devant le grand nombre de blessés simultanés qui sont provoqués par l’emploi de l’artillerie à très grande échelle, il édicte une règle simple: « il faut toujours commencer par le plus dangereusement blessé ». Selon Larrey il faut que le Service de Santé soit capable de récupérer les blessés, rapi- dement et dans de bonnes conditions, afin de les ramener vers l'arrière dans un centre de triage puis dans un centre de soins équipé en fonctions des blessures constatées. Il s'agit d'une idée tout à fait nouvelle pour l'époque. La lettre de la SFMC n°88 - 3 -
  • 4. PPoouurr ccoonncclluurree Le 250e anniversaire de la naissance de D. Larrey doit être pour nous l’exemple de l’engagement, de la technicité et du souci de progrès, en même temps que de l’humanité qui doit sous-tendre l’acte technique. Nous rappeler également que le mé- decin n’est pas seul sur le terrain, que son engagement doit être accompagné par celui des infirmiers, des pharmaciens et qu’il est environné, sinon porté par un faisceau de compétences pluridisciplinaires. Dominique Larrey est le « grand »-père du SAMU, il peut également être considéré comme le grand-père de la médecine de catastrophe. Qu’il nous inspire tous, lui qui a su gagner l’estime de Napoléon: "Quel homme, quel brave et digne homme que Larrey! Que de soins donnés par lui à l'armée en Égypte, dans la traversée du désert, soit après Saint-Jean d'Acre, soit en Eu- rope. J'ai conçu pour lui une estime qui ne s'est jamais démentie. Si l'armée élève une colonne à la reconnaissance, elle doit l'ériger à Larrey8." Votre président, Henri Julien 1. Portraits de médecin. Baron Dominique-Jean Larrey. http://medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/larrey_dj.html 2. M. Bazot. Larrey précurseur de la médecine d’urgence. Association des amis du musée du Val de Grâce. Bulletin n°43. Paris. 2016 : 11-14 3. A. SOUBIRAN. Le Baron Larrey chirurgien de Napoléon. Fayard. Paris1966 : 216. 4. D-J. LARREY Planche n° VII extraite du tome Ier des « Mémoires de Chirurgie militaire ». Modèle de cacolet pour le transport des blessés sur dromadaire. Paris, Smith, 1812-1817. Paris, Baillière, réédition 1983. 5. P. VAYRE, J.-J. FERRANDIS. Dominique Larrey (1766-1842) Chirurgien militaire - Baron d'Empire. Des misères des batailles aux ors des palais. Acadé- mie Nationale de Chirurgie. Paris. 2004, 3 (1) : 37-46 6. J.M. MILLELIRI. Le rôle du service de santé pendant l’expédition d’Egypte. Médecins et soldats pendant l'expédition d'Égypte (1798-1799). Éditions Gio- vanangeli. Paris 1997 : 280 p. 7. Anonyme. Place à Monsieur Larrey, Chirurgien de la garde impériale. Biographie, Editions Actes Sud. Paris. 2003 : 500 pages, 85 illustrations. 8. Napoléon Bonaparte, 1816, cité par Louis-Joseph Marchand dans Mémoires de Marchand (1836), paru chez Tallandier. Paris. 2003 : 41. La lettre de la SFMC n°88 - 4 - Crédit photo H. Julien
  • 5. La vie de la SFMC Le mot du Secrétaire Général Coordination(s) La prochaine session scientifique de la SFMC (10 juin 2016) se tient à l’école du Val de Grâce sur le thème des actua- lités « B » et « C » du NRBC-E. En clair (comme sur le canal 4 de la télévision…), une journée consacrée à l’actualisation des connaissances scientifiques et techniques sur les menaces biologiques et chimiques. Mais pas seulement. Au-delà de la virologie, de la toxicologie, est apparue l’absolue nécessité pour l’ensemble des intervenants et des décideurs de connaître ce que font les autres. De ce partage d’informations et d’expérience naîtront plus de coordination et donc plus d’efficacité entre les divers intervenants. Actualisation des risques, présentation des contre-mesures, mises au point sur les aspects de protection individuelle et collective, organisation des secours en termes de triage et d’optimisation des flux de victimes, sans oublier naturellement les questions de logistique (approvisionnement et réapprovisionnement en ambiance contrainte, gestion des effluents contaminants). Une session s’inscrivant parfaitement dans ce processus de préparation connu depuis l’Antiquité (si vis pacem…) et repris dans la terminologie internationale (« preparedness », a very concrete research based set of actions that are taken as precautionary measures in the face of potential di- sasters). Paul Claudel aurait dit, en conclusion de cette journée, que « le pire n’est pas toujours sûr », mais il aurait pro- bablement, de nos jours, ajouté que « faire face à la menace se prépare et ne peut s’improviser ». Dr Luc Ronchi, secrétaire général BBiieennvveennuuee àà nnooss nnoouuvveeaauuxx mmeemmbbrreess !! La lettre de la SFMC n°88 - 5 - Docteur BOULANGER Daniel 92633 GENEVILLIERS Docteur BRACHANET François-Xavier 24570 CONDAT SUR VEZERE Monsieur CARRON Gérard 38080 SAINT-ALBAN DE ROCHE Société DPS France 95760 VALMONDOIS Mme Doct Pharm DROUILLARD Isabelle 94170 LE PERREUX SUR MARNE Mme Docteur FOURNEL Catherine 45430 DONNERY Docteur JACQUES Eric 95510 TAVERNY Société K-PLAN SAS 69100 VILLEURBANNE Monsieur LOTTIN Emmanuel 60860 OUDEUL Monsieur MASSE Henri 67000 STRASBOURG Docteur RAMAUT Cédric 92633 GENEVILLIERS Mme Docr Pharm VAUCOIS-LEGIN Hélène 08000 CHARLEVILLE MEZIERES Madame ZERDOUMI Farida 07840 SANTA EULALIA DEL RIO
  • 6. Dans la Lettre n° 84 il était précisé: «Certains lecteurs ont pu considérer que la Lettre de la SFMC est ou est devenue un ‘’catalogue‘’ de divers événements agressifs survenant dans le monde et qu’elle n’ap- porte de ce fait peu d’aide à la résolution des crises secondaires à une catastrophe ». Réponse était faite dans la Lettre n° 85. En complément d’informations: Quels critères retenus pour les événements marquant cette actualité « ca- tastrophique »? Qu'il s'agisse de situations d'urgences collectives ou de catastrophes importantes, qu’il s'agisse d'événe- ments nationaux, européens ou étrangers, l'actualité en est très riche, les critères retenus peuvent varier sui- vant les circonstances: - La répétition des faits, montrant à l'évidence la faiblesse des mesures de prévention de toute nature, qui conduira un jour vers un événement majeur; - La gravité des conséquences humaines, matérielles et économiques, objectivant et justifiant l'importance des moyens de secours et expliquant par ailleurs le retentissement national, voire international de l'événe- ment; - Le caractère singulier ou ésotérique de l'événement permettant peut-être d'anticiper et d'attirer l'attention sur une nouvelle forme d'agression et prendre ainsi des mesures d'information et de prévention. Évènements et risques naturels Dans le même contexte des risques naturels, avec les événements survenus, sont indiqués les projets, les axes de recherches. Les évènements • Les séismes dans le monde, avril 2016 Dans le domaine des événements naturels, l’actualité est dominée par la série de séismes survenus dans le monde depuis le 14 avril: - Japon, le 14 avril 21 heures, île de Kyushu dans le sud- Ouest de l’archipel, magnitude de 6,2 plus de 400 ré- pliques en quelques heures. Bilan initial de 41 morts et plus de 1000 blessés. Aux destructions initiales du séisme s’ajoutent celles des glissements de terrain. - Pérou, le 14 avril, magnitude de 7,4, pas de dégâts ni de victimes. - Île Tonga dans le Pacifique Sud, le 16 avril magnitude de 6,1, pas dégâts ni de victimes. Analyse Ces trois séismes survenus pratiquement à quelques heures d’inter- valle ont en commun de survenir dans une zone d’hyperactivité vol- canique, la ceinture de feu du Pacifique ce qui représente donc une zone « d’endémie » de séismes. Ce risque permanent justifie autant la généralisation des constructions parasismiques que la mise en place de plans de secours adaptés. - Équateur, le 16 avril, dans le sud-ouest du pays, région de Quito, magnitude de 7,2, bilan initial de plus de 233 morts et plus de 500 blessés. Analyse Séisme important par son intensité et par ses conséquences maté- rielles et humaines. Très rapidement il est apparu que l’organisation des secours était dif- ficile autant par l’étendue des dégâts que par les difficultés à évaluer l’impact des destructions. http://fr.euronews.com/2016/05/05/seisme-en-equateur-le-pays-peine-a- evaluer-l-etendue-de-la-catastrophe/- Les équipes d’évaluation des catastrophes au Canada « Équipe canadienne d’évaluation des catastrophes (ECEC) – qui comprend six experts, trois d’Affaires mondiales Canada et trois du ministère de la Défense nationale – s’est posée à Quito Après avoir rencontré ce mercredi des représentants des autorités locales ainsi que divers partenaires humanitaires déjà sur le terrain, l’équipe devrait se rendre dans les zones affectées jeudi 21 afin d’entreprendre une évaluation rapide des besoins humanitaires des personnes affectées. Les experts formuleront des recommandations initiales sur la façon dont le Canada peut aider les personnes dans le besoin. Bien que menée par Affaires mondiales, les représentants militaires membres de l’ECEC font partie intégrante de l’équipe et sont en mesure de formuler des recommandations quant à l’utilisation des Forces armées canadiennes en cas de désastre naturel à l’étranger – l’utilisation des Forces fait partie des diverses options que le Canada peut considérer en réponse à une catastrophe naturelle, mais l’emploi d’une force militaire dans de pareils cas est généralement le dernier recours. » http://www.45enord.ca/2016/04/seisme-en-equateur-le-canada- deploie-son-equipe-devaluation-des-catastrophes/ L’actualité des principaux événements- René Noto La lettre de la SFMC n°88 - 6 -
  • 7. La lettre de la SFMC n°88 - 7 - • Chine, glissement de terrain, le 22 avril 2016 Au moins 21 personnes ont été blessées à la suite d'un glissement de terrain survenu dans le district de Rong'an. (Sud-est du pays). La plupart des blessés sont des élèves d’une école. Aucun décès n'a pour l'heure été signalé. http://french.xinhuanet.com/2016-04/21/c_135300338.htm • Inde, glissements de terrain, le 22 avril 2016 Glissement de terrain dans l’État himalayen de l’Arunachal Pradesh, bilan de 16 morts, des ouvriers logés dans un baraquement précaire. http://fr.euronews.com/2016/04/22/inde-glissement-de-terrain-au-nord-du- pays-au-moins-16-morts/ • Indonésie, glissements de terrain dans une mine, le 28 avril 2016 Des éboulements dans une mine de la province indoné- sienne de Bengkulu (ouest) probablement en raison des pluies importantes. Bilan un mort, quatre blessés graves et quatre disparus. http://french.xinhuanet.com/2016-04/28/c_135320028.htm • Pakistan, inondations et glissements de terrain, début avril 2016 Depuis plusieurs jours des inondations importantes sont survenues dans le nord du pays. De dégâts matériels et une cinquantaine de victimes. Plusieurs régions demeurent coupées du reste du pays alors que des routes ont été submergées par les eaux. Les secours ont été organisés par l’armée pakistanaise qui a parachuté des vivres dans différents secteurs et a éva- cué de nombreux touristes. http://fr.euronews.com/2016/04/04/inondations-meurtrieres-au-pakistan/ • Canada, Colombie britannique, feux de forêts, avril 2016 « Les ordres d'évacuation ont été donnés à 90 habita- tions de Baldonnel, Charlie Lake et South Taylor. Les résidents de 360 autres habitations doivent surveiller le statut de l'alerte d'évacuation. Ils doivent pouvoir quitter leurs maisons à tout instant. Au nord de Fort St. John, 2800 foyers et entreprises sont privés d'électricité, car les incendies de forêt ont détruit 16 pylônes. BC Hydro cherche depuis un moyen de leur réacheminement. » Analyse La saison des feux de forêts est précoce au Canada cette année en raison des conditions climatiques. Il est probable que le même constat va être fait dans plusieurs régions du monde. • Malawi, sécheresse et catastrophe naturelle, avril 2016 « L’état de catastrophe naturelle dans le pays en raison des pénuries de nourriture dues à la terrible sécheresse qui frappe l'Afrique australe depuis plus d'un an. Nous estimons à 12 % la chute du volume des récoltes de maïs par rapport à l'an dernier", a-t-il précisé, ajou- tant que "plus de gens seront en insécurité alimentaire et auront besoin d'aide humanitaire en 2016/2017 ». Quatre autres pays menacés. Le Zimbabwe qui est aussi en état de catastrophe naturelle, le Mozambique, la Zam- bie et le Malawi souffrent de pénuries de nourriture, fai- sant planer la menace d'une grave crise alimentaire dans la région. http://www.europe1.fr/international/secheresse-le-malawi-declare-letat-de- catastrophe-naturelle-2718691 Analyse Il s’agit là, d’une autre forme de catastrophe naturelle qui s’inscrit dans des dimensions temporo-spatiales différentes, leurs conditions de sur- venue, leur évolution s’inscrivent dans une cinétique différente. Dans certaines situations elles peuvent provoquer par contre des ac- cidents à « cinétique rapide », tels que les incendies de forêts. C’est ainsi que le concept de catastrophe chronique a pu être pris en compte dans certaines études. • Guatemala, glissement de terrain, avril 2016 « Au moins 4 personnes ont été tuées et une douzaine blessées suite à un glissement de terrain survenue dans une décharge publique située dans la ville de Gua- temala, la capitale du Guatemala. Ce glissement de terrain a eu lieu à la suite de fortes pluies alors que beaucoup de personnes se trouvaient dans la décharge à la recherche d’objets. La zone de la décharge à ciel ouvert est connue pour être une partie marécageuse à risque surtout par temps de fortes pluies. Plus de 250 pompiers ont travaillé pour trouver les vic- times. Plus de 1000 personnes qui travaillaient dans la dé- charge d'ordures ont été évacuées ». http://www.meteo-world.com/news/index-4062.php Analyse Événement intéressant quant aux causes de survenue: Au Guatemala ce glissement de terrain, et surtout ses conséquences humaines, est indépendant d’un phénomène naturel, ici en l’occur- rence pluie et inondations, en effet les informations nous apprennent que plusieurs centaines de personnes « exploraient » cette décharge à ciel ouvert. • Japon, glissements de terrain après un séisme, avril 2016 Glissements de terrain après les séismes qui ont frappé le sud-ouest du Japon au cours du mois d’avril. Plus de 110000 personnes évacuées. Les opérations de recherche de victimes ont été poursui- vies très longtemps dans l’espoir de retrouver des survi- vants. • Indonésie, glissements de terrain au cours d’inonda- tions, 16 mai 2016 Quinze personnes au moins sont mortes et quatre autres sont portées disparues dans un glissement de terrain sur- venu sur le site des chutes de Sibolangit, sur l’île indoné- sienne de Sumatra. Les victimes sont des étudiants qui visitaient le site. http://www.lesoir.be/1211470/article/actualite/fil-info/fil-info-monde/2016- 05-16/indonesie-une-quinzai
  • 8. • Chine, glissements de terrain au cours de fortes pluies, le 8 mai 2016 Une coulée de quelque 100000 m3 de boue et de pierres a recouvert, dans la nuit dimanche, une centrale hydraulique en cours de construction dans le district de Taining. On déplore 41 disparus et des blessés. Plus de 400 secouristes ont été mobilisés pour retrouver des survivants. http://www.arcinfo.ch/articles/monde/chine-au-moins-33-disparus-dans-un- glissement-de-terrain-532153 • Birmanie, glissements de terrain, le 23 mai 2016 Au moins onze personnes ont été tuées, dans un glisse- ment de terrain à proximité d’une mine de jade dans le nord de la Birmanie. De nombreuses personnes pour- raient être ensevelies, d’après les autorités locales et des résidents. http://www.7sur7.be/7s7/fr/1505/Monde/article/detail/2713341/2016/ 05/24/11-morts-dans-un-gliss • Ski Lanka, inondations et glissements de terrain, mai 2016 Le Sri Lanka est touché depuis près d'une semaine par les plus fortes pluies enregistrées depuis 25 ans. Elles ont déclenché localement d'énormes glissements de terrain, ensevelissant les victimes parfois sous 15 mètres de boue. Plus d'une soixantaine de personnes ont trouvé la mort dans cette catastrophe et des dizaines d'autres sont portées disparues dans deux villages situés à une centaine de kilomètres de la capitale. Le dernier bilan faisait état de plus 100 disparus. http://www.leprogres.fr/france-monde/2016/05/20/inondations-200-000- habitants-fuient-la-capitale-du-sri-lanka • Éthiopie, glissements de terrain au cours de pluie 41 personnes ont été tuées dans un glissement de terrain à Wolaita, en Ethiopie, suite à de fortes précipitations les routes inondées et le glissement de terrain rendent les ef- forts de secours difficiles. On déplore également des dizaines de blessés. http://french.china.org.cn/foreign/txt/2016- 05/11/content_38425029.htm • Ouganda, Rwanda, glissements de terrain au cours de pluie, le 8 mai 2016 Des glissements de terrain provoqués par les fortes pluies ont coûté la vie à au moins quinze personnes en Ouganda, il y a également une cinquantaine de blessés. Plus de 200 maisons ont été détruites et des ponts ont été emportés, tandis que certains villages sont inaccessi- bles. Ces glissements de terrains interviennent peu après ceux du Rwanda, voisin de l'Ouganda dans la région des Grands Lacs, qui ont fait au moins 49 morts, selon un der- nier bilan. http://koaci.com/ouganda-glissements-terrain-font-moins-morts-98394.html Analyse À l’exception du Japon, où les glissements de terrain sont survenus au cours d’un séisme, tous les autres événements sont survenus au cours de fortes pluies et donc d’inondations importantes. - Les dégâts matériels sont fonction des lieux de survenue, du type de construction et des coulées de boue souvent associées. - Il est souvent difficile de déterminer les véritables causes, exemple du glissement de terrain en Birmanie dans une mine de jade: la sé- curisation de cette mine était-elle assurée? Dans ce pays en août 2015 les glissements de terrain avaient en- traîné déjà une centaine de morts. - Les pertes humaines dépendent du nombre de bâtiments détruits, de l’importance de la destruction, de l’heure de survenue (nuit, jour), des possibilités d’alerte et d’évacuation de population. - Certaines pertes humaines pourraient être évitées par un comporte- ment adéquat, l’exemple du glissement en Indonésie sur un site tou- ristique. - Les recherches de disparus sont souvent difficiles dans les masses de matériaux mobilisés et les survivants-rescapés sont rares du fait de la gravité des lésions initiales. - Le bilan des victimes est toujours très évolutif en fonction des pos- sibilités de recherches qui ne dépassent guère quelques jours. - Après la phase initiale des secours d’urgence il faut envisager la prise en charge des populations sinistrées • Incendies de forêts au Canada Après les incendies en Colombie britannique, c’est au tour de la province d’Alberta d’être atteinte, ces incendies fu- rent très rapidement hors contrôle favorisés par la séche- resse et le vent. Évoluant pendant plusieurs jours ils entraînèrent des éva- cuations massives de population. Les dégâts matériels sont majeurs tant au niveau des ha- bitations que des infrastructures, routes, réseaux élec- triques etc.… Ces évacuations portèrent sur plus de 100000 personnes au cours de l’évolution des sinistres, dans de nombreux cas la destruction des habitations transforma ces popula- tions en sinistrés. http://www.lapresse.ca/actualites/201605/03/01-4977650-fort-mcmurray- letat-durgence-declare-sur-lensemble-de-lalberta.php Analyse C’est la première fois que le Canada est confronté à des incendies de cette ampleur et aux conséquences aussi importantes malgré l’im- portance des mesures habituelles mises en place autant pour la pré- vention que pour la lutte contre le feu. Dans l’ensemble des informations transmises on a noté la place ac- cordée aux facteurs climatiques et météorologiques négatifs (séche- resse, vents violents) mais les causes de ces sinistres ne furent jamais évoquées. • Réveil de l’Etna, mai 2016 L'Etna est en cours d’une nouvelle période d’éruption de- puis la fin du mois de mai. Situé sur l'île de Sicile (Italie), l'Etna est le plus haut volcan d'Europe actif (3300 m). Il s'agit d'un vaste stratovolcan basaltique qui couvre une superficie 1250 km². C'est une structure complexe, for- mée par plusieurs volcans successifs juxtaposés qui sont visibles par leurs cratères: le « Nord Est » apparu en 1911, la Voragine (1947), la Bocca Nuova (1968), le « Sud Est » (1971) et le nouveau cratère Sud-Est (NSEC), La lettre de la SFMC n°88 - 8 -
  • 9. apparu au pied de l'ancien en 2007. Actuellement, c'est ce dernier cratère qui est le plus actif avec des éruptions explosives et des écoulements fissuraux. L'Etna est surveillé en permanence par l'Institut National de Géophysique et de Volcanologie (INGV) à Cata. Source: notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/3660- eruption_volcanique_Etna • Accidents de foudre en Europe, mai 2016 L’Allemagne, comme la Pologne et la France a été frap- pée par des accidents dus à la foudre pratiquement le même jour: - En Allemagne l’accident est survenu sur un terrain de football, dans le petit village d’Hoppstädten, dans le sud- ouest du pays. La foudre s’est abattue à l’issue d’un match entre enfants. Trois adultes ont été grièvement blessés, dont l’arbitre qui a été directement atteint. Les 29 enfants n’ont pas été atteints. - En Pologne, des orages accompagnés de foudres ont fait deux morts et trois blessés dans les montagnes du sud du pays; - En France, 11 personnes dont huit enfants ont été blessés dans le parc Monceau à Paris, il s’agissait d’un groupe de promeneurs s’étant abrité sous un arbre au cours d’un orage. http://fr.euronews.com/2016/05/29/l-allemagne-la-pologne-et-la-france- touches-par-des-accidents- Analyse Les accidents de foudre collectifs sont relativement rares en Europe, mais ces trois accidents sont différents dans les lieux et circonstances de survenue: - En Allemagne, il est « classique » de considérer le risque foudre sur un terrain très découvert au cours d’un rassemblement de personnes, plusieurs accidents de ce type surviennent régulièrement et les règles de protection devraient être connues; - En Pologne, l’accident est survenu en montagne et là aussi le risque devrait être connu. - En France, les accidents de foudre en milieu urbain sont effective- ment rares, suffisamment rares pour oublier les risques d’un abri sous un arbre au cours d’un orage. Il s’agit d’une urgence collective pour lesquelles les conditions d’or- ganisation des secours, donc des possibilités de survie des victimes, dépendent étroitement des lieux de survenue: - Conditions très favorables en milieu urbain par la précision la rapidité de l’alerte, la précocité de l’arrivée des secours, la proximité des struc- tures hospitalières; - Conditions très peu favorables en zones montagneuses en raison des mêmes paramètres. Les projets, les études • Bilan des catastrophes naturelles entre 1900 et 2015 Une équipe, dirigée par des chercheurs de l'Institut de technologie de Karlsruhe (Allemagne), a évalué les dom- mages économiques, causés à l'humanité par des catas- trophes naturelles qui ont eu lieu entre 1900 et 2015, à 6,2 trillions d'euros. Les résultats de l'étude ont été présentés à la réunion de l'Union européenne des géosciences (European Geos- ciences Union). Les pertes économiques calculées par les auteurs de l'étude s'élèvent à sept trillions de dollars (environ 6,2 tril- lions d'euros). Les scientifiques ont tiré de telles conclu- sions après avoir analysé les données de 35000 catastrophes naturelles qui ont eu lieu depuis plus d'un siècle, et qui ont conduit à la mort de plus de huit millions de personnes. Les catastrophes naturelles incluent les inondations, les sécheresses, les ouragans, les éruptions volcaniques, les tremblements de terre et les incendies de forêt. Ainsi, pendant la période 1900-2015: - Les inondations ont représenté environ 40 % des phé- nomènes, - Les séismes, 26 %, - Les ouragans, 19 %, - Les sécheresses, 12 %, - Les incendies de forêt, 2 % - Et les volcans, 1 %. https//fr.sputniknews.com/societe/201604191024373767-cout- economique-catastrophes-naturelles/ Analyse Cette étude établie sur plus d’un siècle objective bien la place de chaque risque naturel, elle pourrait être complétée par une évolution dans le temps et dans l’espace. Les inondations sont-elles plus fréquentes? Les incendies de forêts plus généralisés, les périodes de sécheresse plus étendues? • La saison cyclonique 2016-2017 dans l’océan at- lantique, mai 2016 La préparation de la prochaine saison cyclonique (du 1er juin au 30 novembre) dans le cadre du dispositif ORSEC (Organisation des secours) a commencé dans toutes les régions concernées. Les modèles de prévisions ENSO (La Niña – El Niño) de l’IRI d’avril penchent en grande majorité pour la période cyclo- nique 2016, en faveur d’un épisode La Niña à 43 % contre des Conditions Neutre à 44 il est à noter que cette saison devrait être toutefois plus active que la saison passée. http://www.sxminfo.fr/110535/31/05/2016/1er-juin-debut-de-la-saison- cyclonique-2016-en-atlantique/ • La saison cyclonique 2016-2017 dans l’océan in- dien, mai 2016 La saison cyclonique débute officiellement le 1er avril 2016 et se terminera le 31 décembre 2016. Elle a ainsi débuté le 18 mai 2016 avec 1 système cyclo- nique dont 1 tempête tropicale et 0 cyclone et s'est ter- minée avec système cyclonique nommé fut ROANU 1re tempête tropicale de la saison qui a longé les côtes in- diennes avant d'atterrir sur Chittagong, Bengladesh et qui a causé la mort de 127 personnes. La lettre de la SFMC n°88 - 9 -
  • 10. Évènements et risques technologiques et industriels Les événements • Inde: Accident de feux d’artifice, le 10 avril 2016 « Un feu d’artifice qui tourne mal. Plusieurs explosions suivies d’un gigantesque incendie dans un bâtiment. Au moins 105 personnes ont péri dans la nuit de samedi à dimanche. À proximité d’un temple lors des célébra- tions du Nouvel an hindou. La catastrophe s’est produite à Paravur, une ville cô- tière, dans le sud-ouest du pays, dans l’État du Kerala. Une région très fréquentée par les touristes du monde entier. Un bilan encore provisoire fait état de plus de 200 bles- sés qui ont été évacués vers les hôpitaux les plus proches. Les premiers témoignages évoquent un véritable chaos alors que plusieurs milliers de personnes assistaient aux cérémonies du temple de Puttingal Devi. » http://fr.euronews.com/2016/04/10/inde-une-centaine-de-morts-et-pres- de-deux-cents-blesses-dans Analyse Les feux d’artifices qui sont des systèmes pyrotechniques ont le même degré de « nuisance » que des explosifs conventionnels. Ils sont utilisés dans presque toutes les régions du monde à des fins festives et ils sont à l’origine d’accidents graves au cours de la fabri- cation, du stockage, du transport et de l’utilisation. Suivant les circonstances il peut s’agir d’accident individuel ou semi- individuel et d’accidents collectifs souvent graves à la fois par l’ex- plosion mais aussi par l’incendie secondaire, les phénomènes de panique et bousculade quand ils surviennent au cours d’un rassem- blement de foule. Dans cet événement toutes les conditions étaient réunies pour que l’accident, explosion et incendie, entraîne des conséquences humaines importantes. • Inde, explosion de dépôts de munitions, le 31 mai 2016 Incendie suivi d’explosions dans des dépôts de munitions de l'armée de l'Inde. Le bilan provisoire fait état 17 morts et 19 blessés, essentiellement chez les personnels de se- cours sapeurs-pompiers. Des milliers de familles vivant dans les villages voisins ont été évacuées Maharashtra, par crainte d'explosions consécutives au sinistre. Analyse Les explosions de dépôts de munitions sont toujours très meurtrières pour les travailleurs sur site et souvent également populations avoi- sinantes. • Mexique, explosion dans une raffinerie, avril 2016 Explosion dans un complexe pétrochimique de la société Pemex à Coatzacoalcos. Le bilan définitif a été établi à 24 morts et 8 disparus. http://actu.orange.fr/monde/explosion-dans-une-usine-au-mexique-le-bilan- passe-a-24-morts-CNT000000nuRrD/phot Analyse Les accidents de raffinerie et de sites industriels sont relativement fré- quents au Mexique: - Février 2013, explosion dans la tour du siège social de la société Pemex, 36 morts et des dizaines de blessés - Octobre 2012, raffinerie Pemex, explosion liée à une fuite de gaz: 30 morts et 42 blessés. - Octobre 2010, explosion dans une raffinerie, 2 morts et une dizaine de blessés. - Septembre 2010, explosion dans une raffinerie, plusieurs morts? Et surtout 1984, explosion de gaz liquide à San Juanico (banlieue nord de Mexico), plus de 600 morts. • Pérou, accident de car le 8 avril 2016 Au moins 23 personnes ont péri vendredi après la Chute d'un autocar dans une rivière de la Cordillère des Andes, au Pérou, le bilan est de 23 morts et 32 blessés. http://www.rts.ch/info/monde/7635603-la-chute-d-un-car-dans-une-riviere- fait-au-moins-23-morts-au- Analyse Deux accidents de car dans des régions très éloignées mais qui ont en commun des conséquences importantes en terme de mortalité et de morbidité. Les accidents de la route sont fréquents en Zambie en raison du mau- vais état des routes, ainsi que de la vitesse excessive des automobi- listes et au Pérou en raison de l'absence de contrôle des véhicules et des conducteurs, et surtout de la dangerosité des routes de ce pays montagneux. Selon des chiffres récents, pour le seul premier semestre 2014, au moins 1400 personnes ont perdu la vie sur les routes de ce pays de 30 millions d'habitants. En 2013, 3590 morts y avaient été recensés et 4138 en 2012. • Cote d’Ivoire, accident de car, le 20 avril 2016 Accident de car sur la route de Yamoussoukro-Toumodi, le véhicule avec une cinquantaine de passagers s’est re- tourné dans un fossé en contrebas de la route. Le bilan est de 10 morts et 20 blessés graves. http://koaci.com/cote-divoire-moins-morts-dans-laccident-lautoroute-nord- 97855.html • Cameroun, accident de car, le 28 avril 2016 Collision un bus de transport en commun avec 80 passa- gers et trois grumiers stationnés sans visibilité, incendie secondaire et nouvelle collision en chaîne avec un autre car. Le bilan officiel est 10 morts et une cinquantaine de bles- sés parmi les passagers et les témoins qui portaient se- cours. Pour d’autres sources il y aurait des dizaines de morts. http://koaci.com/cameroun-hecatombe-personnes-calcinees-plusieurs- morts-blesses-dans-double • Zambie, accident de car, le 9 avril 2016 Collision entre un car et un minibus dans le centre de la Zambie. La lettre de la SFMC n°88 - 10 -
  • 11. Tous les 24 passagers du minibus dont le chauffeur sont morts sur le coup. Les accidents de la route sont fréquents en Zambie en rai- son du mauvais état des routes, ainsi que de la vitesse ex- cessive des automobilistes. https://www.lorientlejour.com/article/980070/zambie-24-morts-dans-un- accident-entre-un-car http://www.slateafrique.com/663063/zambie-24-morts-dans-un-accident- entre-un-car-et-un minibus • Inde, accident de car, avril 2016 Un autocar transportant une troupe d'opéra est tombé dans un ravin, L'accident s'est produit lorsque « le conducteur de l'autocar a tenté de négocier un virage serré sur une route de montagne ». Bilan de 25 morts et 11 blessés graves. http://www.lapresse.ca/international/asie-oceanie/201604/17/01- 4972130-inde-25-artistes-perissent-dans-un-accident-dautoc • Accident d’hélicoptère en Norvège Un hélicoptère de type Super Puma (H225) qui revenait d’une plateforme pétrolière de la mer du Nord s’est écrasé vers midi près de Bergen, la deuxième ville du pays. Bilan de 12 morts et plusieurs corps ont pu être retrou- vés. http://fr.euronews.com/2016/04/30/norvege-l-helicoptere-s-est-disloque- en-vol/ Analyse Les accidents d’hélicoptère sont rares car chaque année des centaines de milliers de Norvégiens font la navette entre le continent et les pla- teformes offshore. • Accident de car au Burkina, mai 2016 L’autocar faisait la liaison entre Koudougou et Ouagadou- gou, la capitale burkinabè, s’est renversé après la perte d’une roue provoquant le renversement du véhicule. Bilan de 4 morts et une quarantaine de blessés. http://koaci.com/burkina-faso-quatre-morts-quarantaine-blesses-dans- accident--98212.html Analyse Le mauvais état de la route et l'excès de vitesse pratiqué par le conducteur, sont également évoqués par certains passagers comme étant également des facteurs de l'accident. Les accidents de route mortels sont fréquents au Burkina Faso, où les routes et véhicules de transport en commun sont mal entretenus. • Chine, incendie d’une usine de produits chimiques, le 22 avril 2016 Un entrepôt de produits chimiques a pris feu après une explosion, dans la province du Jiangsu, dans l’est de la Chine. L’incendie a été maîtrisé et aucune victime n’est à déplorer. http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/video/2016/04/22/un-incendie- ravage-un-entrepot-de-produits-chimiques-en-chine_4907257_3216.html Les effondrements de constructions dans le monde • Ouganda, Kampala, le 11 avril 2016 « L’effondrement d’un immeuble dans la capitale ougandaise, Kampala, a fait quatre victimes, a-t-on appris mardi de sources sécuritaires. Cinq autres personnes qui se trouvaient dans le bâtiment ont déjà été sauvées par les secouristes et amenées à l’hôpital pour des soins. Selon le porte-parole de la police de Kampala, les recherches sont toujours en cours pour trouver d’éventuels survivants. Le bâtiment qui est en construction, abritait un garage automobile, une pharmacie et d’autres petits commerces. La maire de Kampala… a par ailleurs demandé aux citoyens de dénoncer les entrepreneurs qui font des travaux de construction pendant la nuit ainsi que les promoteurs immobiliers qui ne respectent pas la législation en la matière. » http://fr.starafrica.com/actualites/leffondrement-dun-immeuble-a-kampala-fait-quatre-victimes.html • Chine, le 12 avril 2016 Effondrement d'un hangar le matin sur un chantier de construction de la province chinoise du Guangdong (sud), selon des secouristes. À midi, onze personnes avaient été sauvées. Les opérations de secours sont en cours. Le bilan initial de deux morts a été revu à la hausse le lendemain (12 morts). http://french.xinhuanet.com/2016-04/13/c_135274725.htm Analyse Les effondrements de bâtiments sont fréquents comme facteurs de production « des urgences collectives ». Il peut s’agir de bâtiments en cours de construction ou de bâtiments déjà occupés. Par leurs caractéristiques cinétiques et par leurs conséquences matérielles et hu- maines ils reproduisent sur une petite échelle les destructions observées au cours de séismes importants. Ces quelques événements permettent de dresser un atlas des risques en Asie: - Les risques naturels avec une dominante d’inondations, de glissements de terrain, de tempêtes et cyclones - Et les risques de la vie courante avec accidents de la circulation, accidents industriels et technologiques divers. • Brésil, effondrement d’une route, le 21 avril 2016 « Inaugurée en janvier, la piste cyclable Tim Maia, qui longe le front de mer sur l'Avenue Oscar Niemeyer à Rio (Brésil), s'est effondrée, faisant deux morts ». http://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/Deux-morts-a-rio-apres-l-effondrement-d-une-piste-cyclab La lettre de la SFMC n°88 - 11 -
  • 12. Les projets, les études • Japon, la réfrigération comme nouvelle technologie de protection contre la radioactivité Autour de la centrale nucléaire de Fukushima il a été dé- cidé de mettre en place un réseau de tuyauteries assurant une réfrigération des sols et empêcher ainsi l'eau ra- dioactive de s’échapper. http://www.985fm.ca/international/nouvelles/le-japon-erige-un-mur-de- glace-pour-contenir-la-768344.html Analyse La congélation des terrains aquifères instables est un procédé ancien, à caractère provisoire, employé pour le creusement de fouilles, de puits ou de galeries. Elle rend le sol étanche et résistant mais en principe il s’agit de réali- sation provisoire. • Bilan des accidents d’avions et facteurs humains, avril 2016 « Selon le rapport de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) publié le 18 avril, l’année 2015 aura été l’une des plus sûres pour le transport aérien. Seuls cinq accidents à travers le monde ont entraîné la mort de passagers l’an dernier. Mais avec l’un des plus mar- quants, le crash volontaire (émanant du copilote) de la Germanwings dans les Alpes françaises le 24 mars 2015. Ce suicide aura provoqué la disparition de 150 personnes, sur un total de décès s’élevant à 243 per- sonnes pour l’année écoulée, soit l’un des résultats les plus bas. Six accidents entraînant la mort de 582 pas- sagers avaient été enregistrés en 2014. Les autres accidents concernent les compagnies TransAsia Airways à Taïwan (43 morts), Trigana Air Ser- vice (54 morts) et Aviastar Mandiri (10 morts) en Indo- nésie et la collision au Sénégal entre un Boeing B737 de Ceiba International et un avion de Sénégal Air qui s'est écrasé en mer (7 morts). À noter que Trigana Air Service et Aviastar Mandiri figuraient sur la "liste noire" de la Commission européenne. Le ratio final est ainsi de 0,15 accident mortel de pas- sagers par million de vols et de 0,11 accident mortel de passagers par milliard de kilomètres parcourus. Ces ré- sultats ne prennent toutefois pas en compte la des- truction de l'A320 de la compagnie russe MetroJet (224 morts) qui résulte d’un attentat et n'a donc pas été clas- sée comme accident par la DGAC. L’association inter- nationale de transport aérien (Iata) retire pour sa part aussi de ses chiffres l’accident de la compagnie alle- mande Germanwings, ne retenant que les quatre acci- dents survenus en Asie et en Afrique. » http://www.tourhebdo.com/actualites/detail/93112/crashs-d-avions-le- rapport-de-la-dgac-pointe-l-importance-des-facteurs-humains.html • En Europe en avril, « commémorations » de l’acci- dent de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, le 26 avril 1986 Analyse Trente ans après les mêmes incertitudes et les mêmes polémiques vis-à-vis les conséquences réelles du « nuage radioactif » sur les pa- thologies thyroïdiennes et cancéreuses. • Bilan de l’accident de Tchernobyl, mai 2016 - « 30 ans après la catastrophe de Tchernobyl, le bilan des victimes reste sujet à polémique: de quelques dizaines à près d'un million. Une dernière étude revoit à la hausse le nombre officiel de morts imputable à l'accident nucléaire. Le 26 avril 1986, le réacteur 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl (Ukraine) connaissait des explosions qui ont libéré massivement de matières radioactives dans l'at- mosphère. - On estime à 350000 le nombre d'agents de déconta- mination ou « liquidateurs » (...) ayant participé dès le début au confinement et à la décontamination des débris radioactifs au cours de la période 1986-1987. Près de 240000 de ces « liquidateurs » ont reçu les doses de rayonnement les plus fortes alors qu'ils procédaient à des activités importantes d'atténuation des effets de la ra- dioactivité dans la zone de 30 kilomètres entourant le réacteur. Par la suite, le nombre de « liquidateurs » réper- toriés est passé à 600000, mais seule une faible fraction d’entre eux ont été exposés à des niveaux élevés de rayonnement. » indique l'OMS. « Fin 2005, un rapport d'institutions des Nations Unies ap- portait un bilan considéré comme définitif de l'ampleur de la catastrophe de Tchernobyl. Une équipe internationale comportant plus d'une centaine de scientifiques avait conclu que près de 4000 personnes au total pourraient à terme décéder des suites d'une radio-exposition consé- cutive à l'accident survenu dans la centrale nucléaire de Tchernobyl. Jusqu'alors, moins d'une cinquantaine de décès avaient été attribués directement à cette catas- trophe. Il s'agit principalement des membres des équipes de sauvetage qui avaient été exposés à des doses très élevées. - Si le nombre de morts restait très limité, ce rapport, qui fait référence, soulignait que "le plus grand problème de santé publique que l'accident ait provoqué" était l'impact de Tchernobyl sur la santé mentale. En effet, les per- sonnes touchées par la catastrophe ont eu une percep- tion négative de leur état de santé, convaincues que leur espérance de vie avait été abrégée, et n'arrivaient que dif- ficilement à se reconstruire. » http://www.notre-planete.info/actualites/2833-Tchernobyl_25000_mort • Les impacts planétaires des catastrophes, avril 2016 La Nasa dans un document nouveau daté du 1° avril, vient de rendre publique près de 3 millions d’images satellites dont certaines témoignent de l’impact des catastrophes naturelles et technologiques sur l’ensemble de la planète. Ces images ont été fournies par un satellite japonais mis en orbite en 1999: Advanced Spaceborne Thermal Emission and reflection Radiometer (ASTER). http://www.sciencesetavenir.fr/espace/20160408.OBS8136/en-images-la- nasa-met-a-disposition-de La lettre de la SFMC n°88 - 12 -
  • 13. Analyse Durant 16 années, ce satellite (toujours en activité) a nourri des re- cherches dans des domaines très variés: suivi de l'évolution de la sur- face des glaciers, détection des volcans actifs, localisation des zones agricoles subissant un stress particulier, suivi des formations nua- geuses, identification de pollutions ou encore de dégradation de la barrière de corail… Vous pouvez retrouver l'ensemble des données de Aster en suivant ce lien. • Drones et avions de ligne, un nouveau risque? « Le fait est qu’avec la croissance rapide des drones pi- lotés par des amateurs, il n’est pas impossible qu’un tel incident se soit produit. En fait, bien des experts évo- quaient que tôt ou tard, un tel incident se produirait. Pour l’instant, c’est la police de Londres qui est char- gée de l’enquête, depuis que le pilote d’un Airbus A320 a rapporté le 17 avril que lors de sa descente vers l’aé- roport d’Heathrow, son appareil a été heurté parce qu’il croit être un drone. La police a confirmé qu’un « objet » a heurté l’avant de l’avion. Il n’y a pas eu de dommages et l’appareil a pour- suivi son atterrissage sans difficulté. Déjà, l’usage de drones était formellement interdit à proximité de plusieurs aéroports à travers le monde. » http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2016/04/21/drones-avions- accidents-devenir Analyse « Les incidents » de ce type semblent se multiplier, sans pour autant que les mesures de sécurité édictées soient respectées. Même si certaines études ont semble-t-il démontré l’innocuité d’une collision avion-drones (voir Actualités de la 2° décade de mars), il est donc envisageable qu’un accident aérien grave surviendra dans un avenir proche.et probablement dans des pays où la présence de drones est importante. • France, modifications des PPI pour les installations nucléaires? Le périmètre des plans particuliers d'intervention (PPI) au- tour des sites nucléaires en cas d'incident va être étendu à 20 kilomètres, contre 10 actuellement, conférence en- vironnementale, du 26 avril 2016, jour du 30e anniver- saire de la catastrophe de Tchernobyl. « Les autorités européennes de sûreté et de radiopro- tection avaient recommandé d'étendre les périmètres des PPI, aujourd'hui prévus jusqu'à 10 km en France. Les PPI visent à protéger les populations, les biens et l'environnement face aux risques liés notamment aux installations nucléaires. Déclenchés par les préfets, ils prévoient notamment l'information de la population, la mobilisation des hôpitaux, l'organisation d'une éven- tuelle mise à abri de la population… ». http://www.francesoir.fr/politique-france/centrales-nucleaires-le-perimetre- de-securite-elargi-de-10- Analyse Cette mesure est contestée, car jugée inefficace, par les « opposants » à l’énergie nucléaire Évènements et risques sociétaux • Une saison pour les tueries de masse? « Pour les experts qui étudient les tueries de masse (mass murders) et les attaques terroristes, le mois d'avril a triste réputation. C'est un mois où les événe- ments du genre semblent augmenter si l'on se fie aux statistiques. Les Américains ont même une expression: avril ouvre la killing season. C'est en avril que Timothy McVeigh, un membre d'une milice extrémiste, a fait exploser un immeuble du gou- vernement fédéral à Oklahoma City en 1995. La tuerie de Colombine, c'était en avril. L'attentat du marathon de Boston? En avril. Le carnage de Waco? Virginia Tech? En avril. Mais qu'est-ce qui peut bien se passer en avril pour in- citer autant à la violence? La question n'est pas ano- dine. C'est même d'une grande importance pour les autorités. Dans la lutte contre le terrorisme, la détection de « patterns » est actuellement la plus grande des préoccupations. » http://quebec.huffingtonpost.ca/gilles-brien/influence-printemps-crime- violence-avril-saison-tu Analyse Difficile de faire une analyse de cette information. • Terrorisme et invention du « sublime négatif », avril 2016 Le « sublime » dans la catastrophe est lié à l’œuvre poé- tique de Edmund Burke, (XVIIIe siècle) quand il s’agit du spectacle offert par les grandes catastrophes naturelles. Dans le même contexte des violences sociétales du ter- rorisme, certains « penseurs » considèrent que les spec- tacles offerts par les actions du terrorisme sont aussi des œuvres d’art s’inscrivant dans le concept de ce sublime. http://www.slate.fr/story/64681/art-terrorisme Analyse Sans commentaire, la lecture complète de l’article est conseillée. • Bangladesh, commémoration de la catastrophe le Rana Plaza, le 24 avril 2016 Plusieurs milliers d'ouvriers du textile au Bangladesh ont demandé justice trois ans après la catastrophe du Rana Plaza en avril 2013, un bâtiment industriel qui s'était écroulé en provoquant la mort de plus de 1100 per- sonnes. « Personne n'a été déclaré responsable de l'une des plus graves tragédies provoquées par l'homme. » https://news.google.fr/news/story? Analyse Cette information a été classée dans la rubrique » Faits de société » car les commémorations de catastrophes, qu’elles soient naturelles, technologiques ou sociétales, participent tour à la gestion psycholo- gique des catastrophes et au développement des capacités de rési- lience d’une société. Cette gestion est d’autant efficace que les « victimes » peuvent obte- nir réparation quand la « faute » et la responsabilité sont évidentes, ce qui ne fut pas le cas lors de cet événement. La lettre de la SFMC n°88 - 13 -
  • 14. • Angola, poursuite de l’épidémie de fièvre jaune, le 8 avril 2016 L'épidémie de fièvre jaune Angola signalée il y a plusieurs continue son évolution avec environ 1600 cas suspects et plus de 500 cas confirmés, dont 230 décès. En une semaine. Il y a eu une augmentation de près de 1400 cas suspects et de près de 200 cas confirmés. La majorité des cas et des décès de fièvre jaune ont été notifiés dans la province de Luanda. Cependant des cas l'ont été dans tout le pays. En utilisant des vaccins de la réserve d'urgence du Groupe international de coordination, 5,8 millions de personnes ont été vaccinées à Luanda contre la fièvre jaune. Avec le soutien de l'Organisation mondiale de la santé, environ 7,35 millions de doses de vaccin contre la fièvre jaune ont été acquises par le pays pour répondre à l'épidémie de Luanda, mais pas pour vacciner les 18 millions de personnes dans le reste du pays. La vaccination est la mesure préventive la plus importante contre la fièvre jaune mais il est nécessaire de sensibiliser les populations sur l'importance de leur implication dans les activités de lutte anti vectorielle et dans l'élimination des sites de reproduction du vecteur, le moustique Aèdes aegypti, dans leurs maisons et leur environnement proche. https://www.mesvaccins.net/web/news/8733-situation-de-l-epidemie-de-fievre-jaune-le-8-avril-2016-en-angola Analyse En RDC (République démocratique du Congo), également des cas de fièvre jaune qualifiés de cas d’importation. En France le nouveau calendrier vaccinal a supprimé pour cette maladie le rappel de 10 ans • Brésil, épidémie de grippe aviaire, avril 2016 Actuellement dans le pays épidémie de grippe aviaire de type A (H1N1), avec une mortalité plus grande qu’en 2015. L’épidémie a déjà gagné 11 États brésiliens, y compris dans le Nord-Est. http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/14940-Bresil-epidemie-meurtriere-de-grippe-a- Analyse Déjà atteint par le virus Zika, le Brésil doit recevoir en fin d’année une grande manifestation sportive (la coupe mondiale du football) et la per- sistance de cette épidémie poserait des problèmes de santé publique. • International et virus zika « Bien que la couverture médiatique se soit un peu émoussée et que dans certaines régions l’épidémie semble marquer le pas, le virus Zika continue à compter parmi les principales préoccupations des autorités sanitaires internationales et nationales. Il faut dire que les publications et présentations scientifiques qui se succèdent de- meurent alarmantes. Ainsi, des chercheurs brésiliens de l’Institute for Research and Education (IDOR) et de l’Uni- versité de Rio de Janeiro viennent récemment de publier dans Science leurs observations des conséquences sur des cellules souches neurales humaines de l’exposition au virus Zika. Il apparaît que l’infection entraîne une réduction de 40 % de la croissance des cellules souches neurales, des neurosphères et des organites et favo- rise leur apoptose. » http://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/edocs/le_virus_zika_toujours_plus_inquietant__1581 Analyse Pour analyse la conclusion d’une responsable des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). « Nous devons ab- solument être prêts. Tout ce que nous étudions sur ce virus semble être un peu plus inquiétant que ce que nous pensions initialement (…). Nous continuons à apprendre chaque jour [sur le virus]. Et la plupart de ce que nous apprenons n’est pas rassurant ». • Protection contre Ébola, mesures générales et tenue de protection, avril 2016 La protection des personnels soignants dépend en partie du port d’une tenue de protection Or, les tenues actuelles hermétiques portées par les soignants sont peu adaptées aux pays tropicaux. C’est à partir de ce constat que l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), associée aux HUG (Hôpitaux Universitaires de Genève) et à l'Université de Genève (UNIGE) a mis une nouvelle combinaison de protection plus confortable, sûre et réutilisable. Le prototype est présenté pendant trois jours au Geneva Health Forum. • Épidémie de salmonelloses, avril 2016 En Australie-Méridionale, le ministère de la Santé demande à la population de ne pas manger de germes de soja frais à la suite du signalement d'un grand nombre de cas de salmonellose. Depuis le début du mois de décembre 2015 le département de la santé a été informé de 233 cas (dont 43 ont été hospitalisés) et au cours des 11 derniers jours, 108 cas de salmonellose ont été notifiés, alors qu'il est normalement observé 15 à 20 cas chaque année. Le ministère conseille de faire cuire tous les germes de soja et d'éviter de man- ger des haricots crus ou des choux. https://www.mesvaccins.net/web/news/8808-epidemie-de-salmonellose-liee-a-des-germes Évènements et risques toxiques et infectieux La lettre de la SFMC n°88 - 14 -
  • 15. Analyse Cette intoxication collective rappelle celle survenue en Allemagne en 2011 et ayant provoqué la mort de 48 personnes. Après avoir incriminé les « concombres espagnols », l’enquête a montré que les graines de soja étaient seules en cause. • La Nouvelle-Calédonie et épidémie de dengue, avril 2016 La Nouvelle Calédonie a été déclarée en situation d'épidémie de dengue, en raison de la multiplication et de la pro- pagation de la maladie dans l'archipel. « Le foyer de dengue de sérotype 1, qui a débuté le 26 janvier dans les quartiers du Faubourg Blanchot à Nou- méa persiste et s'étend… » • Vers une catastrophe sanitaire, la résistance aux antibiotiques? Les prémices d’une catastrophe sanitaire? Selon une étude publiée le 26 mai dans la revue médicale Antimicrobial Agents and Chemotherapy, une patiente de 49 ans est en effet porteuse d'une souche mutante de la bactérie E. Coli qui résiste à tous les antibiotiques, y com- pris, la Colistine. C'est la première fois que cette bactérie ultrarésistante est identifiée aux États-Unis. Appelée mcr-1, elle a déjà été trouvée en Europe et en Chine chez des humains et des animaux. Mais jamais outre-Atlantique. « Près de 160000 patients contractent, chaque année, une infection par un germe dit multi-résistant ». Aux États-Unis, le phénomène touche deux millions de personnes et fait 23000 morts par an, selon les dernières études. Par ailleurs, à l'horizon 2050, dix millions de personnes supplémentaires par an pourraient mourir à cause de la ré- sistance aux antibiotiques, indique une étude britannique publiée le 19 mai. • France, bilan des intoxications au monoxyde de carbone en 2015-2016 Depuis le 1er septembre 2015, 871 signalements ont été transmis au système de surveillance, impliquant 3608 per- sonnes dont 2134 ont été prises en charge par un service d’urgence hospitalier et 403 dirigées vers un service. Par rapport à la précédente période de chauffe: - Le nombre de signalement déclaré (871 versus 896) au système de surveillance est comparable; - Une faible augmentation du nombre de personnes exposées (3608 versus 3139) et transportées (2134 versus 2028). Une diminution du nombre de décès (12 versus 29). http://www.invs.sante.fr/fr/Dossiers-thematiques/Environnement-et-sante/Intoxications-au-monoxyd Analyse Ces intoxications -le plus souvent collectives- s’inscrivent dans le cadre des accidents de la vie quotidienne et semblent montrer l’inefficacité des campagnes d’information réalisées chaque année. La lettre de la SFMC n°88 - 15 -
  • 16. La lettre de la SFMC n°88 - 16 - Bibliographie - René Noto • Relevé épidémiologique hebdomadaire (REH) de l’OMS - 29 avril 2016, vol. 91, 17 (pp. 217-236) Gros plan sur les épidémies: Éradication de la dracunculose: bilan de la surveillance mondiale, 2015 - 22 avril 2016, vol. 91, 16 (pp. 209-216) Lutte contre la méningite dans les pays de la cein- ture africaine de la méningite, 2015 - 15 avril 2016, vol. 91, 15 (pp. 193-208) Surveillance de la poliomyélite: suivi des progrès accomplis dans le monde vers l’éradication de la maladie, 2014-2015 - 8 avril 2016, vol. 91, 14 (pp. 181-192) Examen du rôle des formations dispensées dans le cadre de la réponse de l’OMS à la crise Ébola, Flambée urbaine de fièvre jaune en Angola et risque d’extension Rapport mensuel des cas de dracunculose, jan- vier février 2016 - 1er avril 2016, vol. 91, 13 (pp. 169-180) 169 Voyage à travers les 90 ans d’histoire du Re- levé épidémiologique hebdomadaire 177 Message de l’Organisation mondiale de la santé animale 178 Perspectives d’avenir: sommes-nous prêts à faire face aux épidémies des temps modernes? • Les conclusions du Forum économique mondial sur les risques à venir en 2016 « En amont du forum économique mondial, 750 spé- cialistes se sont réunis pour formaliser un rapport (Glo- bal Risk Report 2016) détaillant les principaux risques pour les 10 années à venir, tant en termes de probabi- lité de réalisation qu’en termes d’impact à l’échelle mon- diale. Et sans surprise, les risques climatiques et les risques liés aux instabilités politiques se trouvent en bonne po- sition dans le classement. » http://www.insurancespeaker-solucom.fr/2016/01/quels-sont-les-risques- majeurs-en-2016-le-forum • Conduire les opérations d’un plan communal de sauvegarde François Vernoux, Territorial éditions, 2016. Un ouvrage concret qui donne les clefs de la gestion opé- rationnelle d’un événement. La loi n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile confie la sauvegarde des populations aux maires, qui disposent de nombreux mémentos et guides pour préparer leur commune à devenir résiliente et orga- niser la solidarité locale. Le présent ouvrage est ainsi pré- senté par François Baroin, président de l’AMF, dans sa préface: « L’ouvrage du général François Vernoux n’est pas un mémento de plus. C’est un opus innovant, écrit par un opérationnel, spécialiste de la gestion de crise, qui côtoie les communes depuis 2009 dans le cadre du label Pavillon Orange». • « Ivres paradis, bonheur héroïque » Le dernier ouvrage de Boris Cyrulnic (le créateur du concept de résilience). Édition Odile Jacob, avril 2016. « Chacun de nous a besoin de héros pour vivre, l’enfant pour se construire, l’adulte pour se réparer. Les héros nous apportent l’espoir, le rêve, la force. Attention ce- pendant aux faux héros, attiseurs de violence et de haine, pourvoyeurs du pire ». • Les publications de l’Académie nationale de méde- cine 1/ «L’assistance circulatoire dans les insuffisances car- diaques» L’assistance circulatoire mécanique développée depuis plus de 20 ans, permet de suppléer la fonction pompe cardiaque en cas d’insuffisance échappant aux autres mo- dalités de traitement (pharmacologique en particulier): - Les patients présentant une insuffisance cardiaque aiguë principalement choc cardiogénique après infarctus du myocarde, - Les patients en attente de transplantation cardiaque, - Les patients devant subir une assistance définitive par im- possibilité de greffe. Tome 198-N°7 2/ «Les financements innovants en matière de santé et l’épidémie à virus Ébola » L’épidémie de fièvre Ébola survenue il y a deux ans a posé de nombreux problèmes tant sanitaires, médicaux que socio-économiques. Tome 198-N°8 3/ «Accidents vasculaires cérébraux, une urgence ». En France comme en Europe les AVC représentent la 3e cause de mortalité et surtout la 1re cause d’invalidité. Depuis quelques années des traitements efficaces sont survenus mais dont les possibilités sont liées à la rapidité de la misée en place de la chaîne de secours. Tome 198-N°8. • Les publications du Service de santé des Armées « Maladie à virus Ébola » Médecine et Armées, Tome 44 N°6 avril 2016 La participation des personnels et des moyens du service de santé des armées à la lutte contre l’épidémie de fièvre Ébola.
  • 17. La lettre de la SFMC n°88 - 17 - Rétrospectives Les catastrophes «arrivent». Puis elles sont «arrivées». Et on passe à autre chose. Hubert Reeves, L’espace prend la forme de mon regard Culture décimale oblige, les commémorations sont plus nombreuses tous les 10, 20 30, 40, 50 ans. Que s’est-il passé d’exceptionnel en l’année 2006 puis 1996,1986? Un ensemble d’événements concernant la géopolitique, l’économie mondiale, les techniques et tech- nologies, les recherches fondamentales, mais aussi la littérature, les arts. Pourquoi cette évocation? Quel intérêt pour la médecine de catastrophe? Les catastrophes d’hier sont- elles différentes de celles d’aujourd’hui? La médecine de catastrophe comme tout « nouveau concept » s’inscrit dans une triple dimension: celle de l’espace (national, régional, continental, mondial…), celle du temps et celle du contexte sociocultu- rel économique, technologique de la région où surviennent les événements. Les catastrophes d’hier sont-elles différentes de celles d’aujourd’hui? Tous ces faits sont indissociables mais arbitrairement certains ont été sélectionnés. Il y a 160 ans, 1896 • Athènes en avril, premiers jeux olympiques, 14 pays, 245 concurrents. Il y a 110 ans, 1906 • États-Unis, séisme, le 18 avril 1906 San Francisco (Californie), 400000 habitants, est dévastée par un tremblement de terre (d'une magnitude de 8,5 sur l'échelle de Richter) et par les incendies qui suivent. La catastrophe entraîne la mort de près de 1000 personnes et la destruction totale de la ville. Il y a 100 ans, en 1916 • France, la presse de l’époque, mars avril 1916 Ce jour-là, le Petit Journal annonce «l'explosion d'un dépôt de munitions à Saint-Denis, cette terrible catastrophe a fait 40 morts et 67 blessés. Et aussi: à Douaumont, lutte acharnée pour la possession des ruines du village: nous tenons bon; attendons la suite avec confiance; le duc de Rohan député de Ploërmel blessé à Douaumont; M. Bo- nakowski raconte le torpillage de la "Provence"; communiqués officiels: une attaque repoussée en Artois, plusieurs abris détruits par notre canonnade en Argonne, canonnade très violente à Verdun sur la cote 304 et la cote de l'Oie, une attaque ennemie lancée sur la rive droite, arrêtée par nos mitrailleuses et notre infanterie, reprise des Al- lemands du village de Douaumont, chassés par une contre-attaque, la lutte continue, en Lorraine plusieurs élé- ments de tranchées enlevés; la défense de l'Herbois, récit d'un officier; explosion de Saint-Denis: récit officiel, une pluie de pierres sur Saint-Denis, les effets de l'explosion, plusieurs photos des dégâts». Il y a 80 ans, en 1936 • France, Saint-Chamas, explosion accidentelle, le 6 avril 1936 L’explosion de la poudrerie provoque 53 morts. Le 4 avril 1940, une nouvelle catastrophe fait encore 11 victimes. La poudrerie fermera définitivement en 1974. Il y a 70 ans, en 1946 Le monde sort de la deuxième guerre mondiale. - Le 8 avril 1946, la Société des Nations disparaît et est remplacée par les Nations Unies qui siègent pour la première fois à New York, ville choisie comme siège permanent. - Le 22 avril, annonce de la découverte de la streptomycine. Il y a 60 ans, en 1956 • Avril 1956 Chicago (USA): la chaîne de télévision WNBQ réalise la première fois au monde une émission en couleurs; • Mai 1956, USA: première bombe à hydrogène dans le Pacifique sur l’atoll de Bikini; • Éruption solaire géante entraînant des perturbations dans les télécommunications; • Invention du premier disque dur par IBM, sa taille est de 5 Mo; • Cilaos, Île de la Réunion, record mondial de précipitations journalières: 1,87 mètre; • France: publication du roman « Racines du ciel » de Romain Gary: « j’ai eu tort de croire aux victoires individuelles ».
  • 18. La lettre de la SFMC n°88 - 18 - La vague de froid de l’hiver 1956 en Europe occidentale est terminée Ce fut l’hiver le plus froid hiver en Europe au cours du XXe siècle et le 2e en France après 1963. 1000 victimes recensées en Europe officiellement, 95 % des fleuves et rivière étaient pris par l'embâcle, détério- ration des lignes électriques et téléphoniques, circulation routière perturbée… Quelle projection de cette vague de froid actuellement compte tenu du développement des technologies, donc de l’augmentation de la vulnérabilité? Voici quelques éventualités… • Circulation aérienne, ferroviaire et routière: - Transports paralysés pour l'approvisionnement alimentaire; - Parc routier serait en forte majorité hors d'usage avec des circuits de refroidissements de moteurs éclatés et le fuel inutilisable; • Centrales nucléaires perturbées dans leurs fonctionnements par les glaces dans les systèmes de réfrigérations; • Réseau aérien des télécoms et les réseaux hertziens détériorés; • Réseau électrique détérioré; • Alimentation en eau réduite, les conduites d’eau et les compteurs non protégés détruits: • Entreprises au chômage technique faute d'électricité, de pénurie de transports, de matériel; • Grand pourcentage de la population qui se retrouverait privée de chauffage domestique et sans électricité avec des canalisations éclatées; • Denrées alimentaires (notamment les légumes frais) seraient fortement détruites par le gel. • Domaine agricole, céréales, vignes, cultures sous châssis sinistré et mortalité du bétail et des élevages. Pas d’écho de cette vague de froid dans les médias en 2016. Quelles seraient les possibilités d’action du plan Vague de froid? Il y a 50 ans, en 1966 Les recherches se poursuivent pour récupérer bombe H perdue par l’armée américaine au large de Palomares, en Espagne, après 80 jours de recherche. Cette bombe faisait partie de la cargaison de 4 bombes (non amorcées) d’un bombardier B-52G qui s’était écrasé au sol après un accident de ravitaillement en vol le 17 janvier 1966, 2 bombes explosèrent partiellement au sol, l’une fut récupérée intacte et la dernière immergée par 860 mètres de fond fut également récupérée intacte. Cet incident ne fut pas isolé, puisqu’on a dénombré plusieurs accidents nucléaires militaires depuis 1961, ne sont cités que les principaux mettant en cause uniquement des aéronefs militaires (à l’exclusion d’autres circonstances telles que sous-marins, navires.). Lors de tous ces accidents, il n’y a pas eu d’explosion nucléaire, mais explosions conventionnelles avec souvent des destructions mécaniques totales ou partielles des charges nucléaires et dispersion des produits radioactifs, on pour- rait donc qualifier ces incidents de « bombe sale accidentelle »? Date et lieu Circonstances 11avril 1950, Nouveau-Mexique (USA) Bombardier B-29 avec une bombe nucléaire percute une montagne proche de la base aérienne, l’ogive nucléaire est récupéré intacte. 24 mars 1958, Caroline du Sud (USA) Bombardier B47 large accidentellement une bombe sur Mars Bluff, seulement explo- sion conventionnelle, la bombe n’était pas armée. 24 janvier 1961, Caroline du Nord (USA) Bombardier B52 avec 2 bombes explose en vol et s’écrase à proximité d’une base aérienne, une des bombes est récupérée intacte (seule une partie des dispositifs de sécurité ont fonctionné), l’autre disparaît en profondeur dans des sables et une par- tie seulement est récupérée. 4 et 20 juin1962, Océan Pacifique À quelques jours d’intervalle deux boosters d’une fusée Thor tombent en panne et coule dans l’océan avec leurs ogives nucléaires. 5 décembre1965, Côtes japonaises Un avion de combat armé de charges nucléaires s’écrase sur un croiseur USS et coule par 4000 mètres de fond. 21 janvier 1968, base de Thulé (Groenland) Incendie à bord d’un bombardier B52G qui contenait 4 bombes H, les bombes sont partiellement détruites. Sources : www.astrosurf.com/lombry/accidents-nucleaires-militaires.htm
  • 19. La lettre de la SFMC n°88 - 19 - Il y a 40 ans, en 1976 • Italie, séisme, le 7 mai 1976 Tremblement de terre dans la région du Frioul de magni- tude de 6,4 sur l’échelle de Richter. Le séisme a affecté une population totale de 80000 ha- bitants, provoquant, pour la seule Italie, la mort de 989 personnes et 45000 sans-abri. La France envoie des équipes de secours pour les opé- rations de dégagement, la médicalisation des secours n’est pas inscrite à l’ordre du jour. • Hollande, catastrophe ferroviaire, le 4 mai 1976 Collision entre un train de voyageurs et un train de mar- chandises près de Rotterdam, bilan 20 morts et plusieurs dizaines de blessés. • France, explosion accidentelle, le 8 avril 1976 Explosion dans la poudrerie de Clérieux (Drôme); 5 ou- vrières sont tuées, 4 blessées. • Bruxelles (Belgique), incendie important, avril 1976 Incendie majeur à Bruxelles: 1 cinéma et 60 magasins sont détruits; aucune victime. • Finlande, explosion accidentelle, le 15 avril Explosion dans l'usine de munitions de Lapua, 41 morts et plusieurs dizaines de blessés. Il y a 30 ans, en 1986 • En France et à Paris attentats terroristes Vague d’attentats terroristes par explosions dans les lieux publics, restaurants, magasins, voie publique. Le plan Rouge qui n’a pas encore d’existence légale (sim- ple règlement de manœuvre de la BSPP), est déclenché systématiquement, la notion de triage, même pour des ACEL dans des zones fortement médicalisées, s’impose avec la mise en place de centre de triage (ou centre de tri car le vocable PMA n’interviendra que plus tard), de même le concept de DSM et d’intégration des secours médicaux dans le dispositif général. … Et puis Tchernobyl en avril 1986, quelques mois plus tard, en juillet 1986 ce sera Seveso. Il y a 20 ans, 1996 • États-Unis, catastrophe aérienne, le 11 mai 1996 Incendie à bord ‘un avion au décollage, le bilan est de 110 morts. • Tanzanie, naufrage, le 22 mai 1996 Naufrage d’un ferry sur le lac victoria, le bilan est de 700 morts Il y a 10 ans, en 2006 Il y a 10 ans les inondations étaient également présentes. Les catastrophes naturelles ont été marquées au cours des deux derniers mois par l’importance des inondations qui ont atteint de nombreuses régions. • Une grande partie de l’Europe de l’est, du sud-est et de l’Europe centrale a subi des inondations majeures. Si les pertes humaines sont relativement peu élevées, par contre les dégâts matériels sont considérables. Les crues fluviales (Danube, Elbe, Save..) provoquées par la fonte des neiges ont été aggravées par des pluies tor- rentielles, la fragilité des digues et des barrages est venue en complément. Dans toutes ces régions - Allemagne, Autriche, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Serbie, les problèmes ont été simi- laires: - Évacuations rapides de populations, - Dégradations des habitations envahies par les eaux, - Dégradations et destructions des installations agricoles, - Inondations terres arables, - Coupures de routes et donc circulation difficile des se- cours, - Mobilisation de l’armée et de volontaires pour assurer les réparations de brèches faites dans les digues de protec- tion et pour l’édification de nouveaux barrages. L’Europe n’a pas été le seul théâtre de ces inondations. •En Indonésie, les pluies ont entraîné des glissements de terrain on déplore plusieurs dizaines de morts. • Au Canada, les phénomènes de fonte de la neige com- binée aux pluies abondantes ont été responsables d’inon- dations à Terre-Neuve. • En l’Équateur, les autorités ont fait appel à l’aide inter- nationale pour venir au secours des populations sinistrées par les inondations et les glissements de terrain. • Aux USA, une dizaine d’États avec le nord de la Califor- nie, l’Iowa, le Kentucky, le Missouri, le Tennessee, l’Illi- nois, l’Arkansas, l’Indiana, l’Ohio, ont subi également les conséquences des fortes pluviosités et des tornades: glis- sements de terrain, routes coupées, maisons détruites, coupures de courant. Le bilan est d’une trentaine de morts. • À Taïwan a connu aussi une période de forte pluviosité qui a entraîné des perturbations des trafics aériens et rou- tiers. • Au Brésil en particulier dans les régions du nord, le pays a été ravagé par des inondations, une dizaine de morts et des dégâts matériels considérables. •En Angola, des pluies diluviennes ont provoqué des inondations urbaines: une vingtaine de morts et de dispa- rus à Luanda. • En Israël, des mini-tornades et des pluies torrentielles ont provoqué la mort de cinq personnes. • En Bolivie, inondations et glissements de terrain dans de régions rurales concernent plus de 300000 per- sonnes: pertes des récoltes et du bétail, nombreux sinis- trés.
  • 20. La lettre de la SFMC n°88 - 20 - Lexique, origine des mots et éléments de langage- René Noto • Les « attendants » « Personnes qui attendent » Dans le contexte de la catastrophe, ce mot-concept semble être apparu vers 1985 pour désigner les personnes (fa- mille, proches…) qui viennent attendre dans un aéroport les passagers d’un voyage aérien, en particulier les vols longs-courriers. Ce statut « d’attendant » est normalement implicite dans les conditions normales quand les « attendus » arrivent: les attendant disposent de locaux « ouverts » et balisés, situés à l’arrivé des voyageurs après leurs passages en douane et services de police. Ce statut devient explicite, à la fois administrativement et psychologiquement, quand les « attendus » n’arrivent plus à la suite d’une catastrophe aérienne survenue sur le parcours: l’avion n’arrive pas. Se met en place alors toute une chaîne d’information et d’assistance destinée à ces « attendant » qui sont devenus des « impliqués affectifs» et de ce fait changent de statut. Ce dispositif de prise en charge comprend des paramètres très variables: salles d’accueil voire locaux d’hébergement en attente de…, informations sur le devenir du vol, prise en charge par des cellules psychologiques, création d’un nu- méro (de téléphone) « vert », mise en place d’une cellule de crise… Aux attendants qui sont sur place viennent ensuite s’ajouter les familles éventuellement présentes dans la ville ou la région. Cette prise en charge comprend ultérieurement le transport des familles sur les lieux de la catastrophe quand il est identifié, ou à défaut dans la ville la plus proche. À titre d’exemple: - Catastrophe aérienne de « Charm el cheik » en mer rouge (vol Flash Airlines 604 du 4 janvier 2004, 138 morts) à destination de l’aéroport de Roissy; - Catastrophe aérienne du vol 9525 de Germanwings, qui reliait Barcelone à Düsseldorf, crash dans les Alpes du Sud françaises en mars 2015; - Catastrophe aérienne de l’avion d’Egypt Air en mai 2015, vol entre Roissy et le Caire. • Les naufragés (de la route, du rail, etc.) Un naufragé est une personne qui se trouve impliquée, présente lors d’un naufrage d’une embarcation de taille diverse, ce terme de naufragé s’applique surtout au transport collectif sur mer, lac, rivière, fleuve etc.… Le naufragé est toujours aussi: - Un rescapé (il aurait pu mourir lors du naufrage), - Un survivant indemne ou blessé (dans la mesure où le naufrage a provoqué plusieurs morts); - Un impliqué direct (dans la mesure où il a « vécu » le naufrage); - Un impliqué affectif (dans la mesure où des parents et des proches sont morts lors du naufrage); - Enfin c’est aussi dans certains cas un sinistré s’il a perdu des biens matériels durant le naufrage. Ce terme-concept de naufragé a été étendu d’une façon un peu arbitraire à des catégories de voyageurs dont le voyage est perturbé, ralenti, interrompu. Il s‘est étendu à toutes les formes de voyage dans un cadre essentiellement collectif, le naufragé du voyage n’est ja- mais isolé. - Naufragés de la route Le terme et la situation de naufragés de la route est apparuà la fin du mois de décembre 1970 quand de nombreux automobilistes furent bloqués sur l’autoroute par des chutes de neige entre valence et Montélimar. D’autres épisodes neigeux dans la même région survinrent à plusieurs reprises les années suivantes. - Naufragés du rail Ce terme désigne les voyageurs du transport ferroviaire qui se trouvent bloqués soit en gare, soit sur le trajet interrompu par des événements naturels, des mouvements sociaux des pannes de machines ou des accidents. Ce type de si- tuation est plus récente, et cette appellation fut employée la première fois semble-t-il en 2010 avec les Naufragés du TER Grasse Vintimille. D’autres événements similaires survinrent en 2014 et 2015 à Toulon, en Languedoc-Roussillon, en Bretagne.
  • 21. La lettre de la SFMC n°88 - 21 - - Naufragés du ciel Ce terme désigne les voyageurs aériens qui se trouvent « bloqués » dans un aéroport, les avions ne pouvant plus dé- coller, soit en raison de phénomènes naturels tels que tempêtes de neige, gel et verglas, perturbations atmosphériques après éruptions volcanique, soit à cause de grèves de personnels et mouvements sociaux. Ces différentes situations sont très différentes les unes des autres dans le domaine du risque immédiat, des consé- quences à court terme, des principes de l’organisation des secours. (Voir Dossiers) • Un patient Zéro Le concept de patient « zéro » concerne le première personne atteint dans une épidémie de maladie infectieuse liée à un agent pathogène, bactérie ou virus. Son identification permet de mettre en œuvre les mesures de santé publique pour limiter l’épidémie en analysant les conditions de contamination à partir ce patient donc de comprendre les modes de transfert donc la chaîne de trans- mission. À titre d’exemple en 2013-2014, lors de l’épidémie de fièvre Ébola en Guinée, le patient Zéro serait un enfant de 3 ans qui aurait consommé des fruits contaminés par des déjections de chauves-souris (réservoirs fréquents du virus). • Zoom, zoomer Accessoire d’optique en photographie qui permet d’agrandir l’image en changeant de focale. Le mot est employé vers la fin des années 1950 comme le verbe « zoomer », qui signifie modifier le cadrage par chan- gement de la focale du zoom (le plus souvent, pour agrandir la zone centrale de l'image). Au figuré, dans un contexte médiatique le plus souvent, faire un zoom sur une information, c’est apporter des infor- mations plus importantes, plus nombreuses comme un agrandissement de ce que l’on peut savoir sur un événement. Dans de nombreuses catastrophes, naturelles, technologiques, industrielles ou sociétales il est fréquent de consta- ter que les « zoom » de certains médias ne suivent pas les règles de l’objectivité et de la bonne information des po- pulations. • Impact, impacter Définition et sens d’après le dictionnaire Larousse: - Fait pour un corps, un projectile de venir en frapper un autre; choc: L'impact a été très violent. - Endroit où a frappé un projectile. - Trace qu'un projectile laisse à l'endroit qu'il a heurté: Relever plusieurs impacts. - Point de chute d'une météorite. - Effet produit par quelque chose; contrecoup, influence: L'impact de la publicité. Influence exercée par quelqu'un, par ses idées. Il est fréquent de parler des impacts de la foudre et cette utilisation de ce mot est conforme aux définitions habituelles. Actuellement on constate un très grand usage du verbe « impacter» dans toutes les situations d’événements des- tructeurs et beaucoup de situations de crise: Exemple: - Les inondations ont impacté l’économie de la région; - Cet événement n’a pas eu d’impact sur… • Crise Emprunté au vocabulaire médical pour désigner la période aigue d’une maladie déjà connue ou la manifestation bru- tale et grave d’une nouvelle affection, période où il faut agir rapidement pour éviter une aggravation. Dans le domaine des catastrophes, la crise correspond à la période où la désorganisation liée à l’événement est la plus importante et la plus cruciale. La crise doit être gérée en anticipant le risque de l’aggravation du phénomène initial et permettre un retour rapide à des conditions de vie normales.
  • 22. La lettre de la SFMC n°88 - 22 - Dossiers définitions des acronymes CADI, CARE, CAI Conseil scientifique, Groupe de travail. Propositions de définitions des acronymes CADI, CARE, CAI. Trois acronymes sont utilisés dans les documents qui définissent les organisations de secours pour ur- gence collective ou catastrophe: le centre d’accueil des impliqués (CADI), le centre d’aide et de re- groupement (CARE), le centre d’accueil et d’information (CAI). Le groupe de travail du conseil scientifique de la SFMC s’est proposé de donner des définitions argu- mentées et référencées de ces trois concepts souvent confondus. Le groupe de travail et composé de Mme le Dr Nicol-Roy qui a été à l’initiative du travail, des Drs et Mrs Auffray JP, S. Bergzoll, S. Donnadieu, C. Desfemmes, F. Fullana, JL Jeannin, H. Julien, L. Lachenaud, P. Micouraud, R. Noto, L. Ronchi. Le résultat des travaux est le suivant: 1- Le Centre d’Accueil des Impliqués, CADI: L’acronyme CADI (Centre d’Accueil Des Impliqués) vient d’être solidifié dans le cadre du contrat général interminis- tériel validé par le cabinet du Premier ministre, avec notam- ment, une charge de responsabilité pour les Préfets de les organiser a priori dans les grandes agglomérations. Il vient d’être retenu dans un document d’organisation générale de la police nationale (la gendarmerie nationale devrait s’inspi- rer de ce document). Les centres d’accueil des impliquées (CADI) sont des struc- tures d’accueil fixes ou à défaut mobiles mises en place afin d’assurer d’une part, le désengorgement des points de re- groupement des victimes, des postes médicaux avancés et des établissements de santé et d’autre part, le tri, le recen- sement, le soutien psychologique, la dispensation de conseils et l’orientation des personnes impliquées dans un événement majeur. Sont considérés comme impliqués « les individus qui ont assisté à une urgence collective ou une catastrophe et qui peuvent en souffrir physiquement ou psychologiquement et devenir des blessés psychiques au sens de la circulaire de 1997: individu qui potentiellement, peut être un blessé psy- chique. » Les CADI seront installés dans des lieux équipés, si possi- ble de douches. Il faut prévoir des personnels médicaux et paramédicaux, de préférence compétents en détection NRBC, le cas échéant. Dans le cadre du risque NRBC, la prise en charge des personnes impliquées doit se dérouler chronologiquement comme suit: accueil des impliqués, anamnèse et examen médical si possible, déshabillage, dé- contamination si besoin et rhabillage, traitements spéci- fiques si besoin, soins médicaux si nécessaire, soutien psychologique, enregistrement de l’état civil, coordonnées, orientation donnée (suivi hospitalier et/ou suivi judiciaire). Les coordonnées précises des centres, doivent être com- muniquées à tous les services intervenants notamment aux services de secours et à l’ensemble des établissements de soins publics et privés. Le CADI doit répondre rapidement à une demande de prise en charge des impliqués pour accueillir, regrouper, infor- mer, réconforter les impliqués au départ, par un soutien psycho-social plus que des soins médico-psychologiques d’emblée (pouvoir proposer rapidement un café, un toit, une couverture mais aussi avec un sourire, une oreille attentive). Il autorise une première approche psychologique des im- pliqués dans de bonnes conditions d’accueil, en attendant l’intervention de la CUMP si nécessaire. Il est souhaitable qu’un médecin soit présent pour effectuer le tri médical afin de rediriger un blessé présent par erreur vers le PMA, par exemple le traumatisé crânien avec des troubles du comportement, ou la décompensation d’une pa- thologie préexistante. Son installation est prévue en bordure de la zone de se- cours et distincte de celle-ci et de ses structures en parti- culier du PMA ou du Point de regroupement des victimes (PRV). Dans le CADI, un responsable est désigné par le COS, gé- néralement le responsable opérationnel cadre de l’asso- ciation, qui pourra être aidé par un responsable socio-psy. Leur chasuble est violette. Le CADI doit être sécurisé par des forces de l’ordre. Son accès est contrôlé pour éviter la présence de personnes (famille proche, amis non impliqués, médias, curieux..). Les personnes impliquées peuvent quitter les CADI après avoir reçu une information sur la conduite à tenir en cas d’apparition de signes cliniques en lien avec l’événement et après accord du commandant des opérations de police ju- diciaire lorsqu’il est présent. Définition du CADI, Centre d’Accueil des Impliqués: Lors d’une situation d’urgence collective, point d’accueil des impliqués exposés à un stress psy- chique destiné à les regrouper, les réconforter et les abriter dans l’attente d’une prise en charge éventuelle par des CUMP.
  • 23. La lettre de la SFMC n°88 - 23 - 2- Le Centre d’Aide et de Regroupement, CARE: Le Centre d’Aide et de Regroupement des populations est prévu dans le dispositif ORSEC pour des évènements tels que: accueil de rapatriés ou réfugiés, soutien de popula- tion bloquée comme: -les personnes devant quitter leur domicile ou leur zone d’habitation à la suite d’évènements climatiques: inonda- tions, tempêtes de neige, -les personnes immobilisées sur des infrastructures rou- tières, -les utilisateurs des moyens de transport collectif lorsque ceux-ci sont stoppés ou déroutés, -toute population privée d’abri à la suite d’un évènement de type catastrophique quelle que soit son origine natu- relle, technologique ou sociale. Gestion d’évènement de grande ampleur avec gestion des populations. La structure du CARE, définie dans le plan communal de sauvegarde (PCS) organiser le soutien aux populations, est donc plus élaborée. Les critères de choix d’un PCS reposent sur les qualités: • de l’accessibilité permanente, • du nombre des voies d’accès, • de la sécurité (hors des zones à risque connues), • de l’ergonomie (espace, points d’accès au bâtiment, sa- nitaires, énergie), • des moyens de communication (téléphone, fax, accès Internet). 3- Le centre d’accueil et d’information, CAI: En cas d’évènements NRBC, la mise à l’abri peut être or- donnée de façon réflexe dans un contexte d’urgence. La définition des zones d’application des mesures de pro- tection s’opère sur la base des niveaux d’intervention fixés par la décision n° 2009-DC-0153 de l’ASN, homologuée par le ministre chargé de la santé, pour les situations d’ur- gence radiologique ; cette décision prévoit que le préfet se tienne prêt à mettre en œuvre: - une évacuation, dès lors que les prévisions d’exposition de la population dépassent, en dose efficace, 50 mSv pour le corps entier, - la mise à l’abri, dès lors que les prévisions d’exposition de la population dépassent, en dose efficace, 10 mSv pour le corps entier, - la prise d’iode stable, dès lors que les prévisions d’ex- position de la thyroïde dépassent, en dose équivalente à la thyroïde, 50 mSv. La décision d’activer une mesure de protection se prend auprès selon une analyse bénéfices-risques pour la po- pulation en fonction des risques naturels éventuels, des données locales (relief, densité de population...) et de la connaissance du rejet, de la situation météorologique et des doses estimées dans ces conditions. Il peut s’agir d’évaluer les risques radiologiques d’un maintien sur place par rapport aux risques de l’évacuation. Les centres d’accueil et d’information du public (CAI), com- plétés par rapport aux centres d’accueil et de regroupe- ment du dispositif ORSEC (CARE) et mis en place par les préfectures, doivent être opérationnels dès la levée des mesures de protection d’urgence, pour répondre aux be- soins prioritaires: accueil, recensement, soutien médico- psychologique, information, hébergement, ravitaillement, aides et secours d’extrême urgence, préparation de l’in- demnisation. Références bibliographiques 1. MIOMCT, DSC, Guide ORSEC départemental – dispositions générales – mode d’action « soutien des populations », 2009, 83p. Téléchargeable ici en PDF et sur le site du ministère en charge de la Sécurité civile . 2. MIOMCTI, DGSCGC, Plan communal de Sauvegarde PCS « Organiser le soutien des populations » mettre en place un Centre d’Accueil et de Regroupement, 2012, 6 p. Téléchargeable en PDF et sur le site du ministère en charge de la Sécurité civile. 3. Traumatismes psychiques – prise en charge psychologique des victimes. Louis CROCQ. Elsevier Masson. 4. Circulaire n°700/SGDN/PSE/PPS du 7 novembre 2008 relative à la doctrine nationale d’emploi des moyens de secours et de soins face à une action terroriste mettant en œuvre des matières chimiques. 5. Circulaire n°800/SGDSN/PSE/PSN du 18 février 2011 relative à la doctrine nationale d’emploi des moyens de secours et de soins face à une action terroriste mettant en œuvre des matières radiologiques. 6. Instruction interministérielle n°40765 du 13 avril 2016, 2008 relative à la prise en charge des victimes d’actes de terrorisme. 7. Les paniques collectives. Louis CROCQ. 2013, éditions Odile JACOB. 8. Catastrophes et risques urbains. CROS, GAUTHIER-GAILLARD, HARTER .2010 éditions Technique et Communication –LAVOISIER. 9. Secours en situations d’exception. Croix Rouge Française 1990, éditions FLAMMARION. 10. Plan national de réponse accident nucléaire ou radiologique majeur, édition de février 2014 et les fiches mesures. Téléchargeable. Définition du CARE, Centre d’Accueil et de REgroupement: Dans le cadre d’une catastrophe destructrice ou d’un événement privant la population d’abri, point de re- groupement des populations afin de leur assurer les premiers secours sociaux (notamment hébergement provisoire, alimentation) et/ou leur évacuation. Définition du CAI, Centre d’Accueil et d’Information: Lors d’une situation d’urgence collective de type NR, point d’accueil des populations impliquées expo- sées à un risque de contamination radiologique ou d’irradiation nucléaire, destiné à les regrouper, les abriter, les traiter si nécessaire et les réconforter.