Dynamiques territoriales et régionales : quelle(s) divergence(s) ? Matinale AudéLor 19 juin 2018
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Une analyse des divergences de trajectoires de développement depuis 1975. Présentation de l'étude de la Fédération nationale des agences d’urbanisme. Les disparités territoriales sont au cœur du débat économique et social. De plus en plus, on oppose même une « France des métropoles » gagnante et une « France périphérique » en déclin. - Cette vision schématique correspond-elle à la réalité ? - Quelles sont les divergences territoriales en France ? Ont été examinées les différences d’évolutions de l’emploi dans les territoires depuis 1975 à différentes échelles : entre Régions, zones d’emploi et à l’intérieur des zones d’emploi.
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Dynamiques territoriales et régionales : quelle(s) divergence(s) ? Matinale AudéLor 19 juin 2018
- 1. Dynamiques territoriales et régionales : quelle(s) divergence(s) ? Données de cadrage 1. Régions : quelles divergences ? 2. Une divergence entre quelles zones d’emploi ? 3. Des divergences à l’intérieur des zones d’emploi Club éco FNAU Gilles POUPARD et John BAUDE 1 Matinale AudéLor 19 juin 2018
- 2. Objectif et méthode Fractures territoriales au cœur du débat Mais, besoin de sortir du schématisme (métropoles vs rural) et du fatalisme (territoires condamnés) En essayant de décrire de façon précise les différences d’évolutions entre et à l’intérieur des zones d’emploi et des régions Méthode : Travaux stats sur période longue Prise en compte des mutations globales Auditions d’experts • Auditions d’experts ‐ CGET ‐ Nadine Levratto ‐ Olivier Bouba Olga ‐ Frédéric Lainé ‐ Jérôme Vicente ‐ Magali Talandier ‐ Josselin Tallec et Brice Navereau ‐ Hervé Moulinier ‐ Gérard François Dumont ‐ Jacques Fache • Rédaction : agences Nancy et Lorient • Relecture : agences de Maubeuge, Rennes, Angers, Lyon, Saint‐Etienne, Clermont‐Ferrand, Mulhouse, FNAU 2
- 3. Données de cadrage : croissance molle et mutations économiques 1. Une croissance molle des emplois sauf dans les années 2000 2. Déclin des fonctions fabrication et agricole , essor des services présentiels et des CFM 3. La rupture de 2008 Club éco FNAU 10 avril 2018 Gilles Poupard ‐ AudéLor 3
- 6. Partie I Régions : quelles divergences ? 1. Un glissement continu de l’emploi vers le sud et l’ouest 2. Un rôle majeur de la démographie et des mutations économiques 3. Des disparités de taux de chômage malgré tout limitées 4. En intra‐régional, des divergences dans les régions en croissance 5. Des effets d’entrainement introuvables ? Gilles Poupard ‐ AudéLor 6
- 13. Partie II Une divergence entre quelles zones d’emploi ? 1. Un dynamisme pérenne qui dessine un « U » 2. Un développement qui ne se résume pas à la forme en U 3. La démographie 4. Les mutations économiques 5. Sept profils économiques pour les territoires dynamiques Club éco FNAU 10 avril 2018 Gilles Poupard ‐ AudéLor 13
- 15. La démographie : le poids n’est pas un avantage systématique mais l’attractivité résidentielle joue un grand rôle 15 Les territoires* de 400 000 habitants et plus Zones distancées Zones variables Zones dynamiques Les ZE des 15 métropoles 2017 Rouen Nancy Brest Marseille Nice Lyon Lille‐Roubaix‐ Tourcoing* Ile de France* Aix‐Marseille* Bordeaux Montpellier Rennes Grenoble Nantes Toulouse Strasbourg Les ZE des 7 nouvelles métropoles au 1er janvier 2018 Saint‐Etienne Metz Clermont‐Ferrand Orléans Dijon Tours Toulon Autres zones d’au moins 400000 habitants Caen Angers Le Havre Le Mans Avignon Cannes‐Antibes Mulhouse Genevois français
- 21. Partie III Des divergences à l’intérieur des zones d’emploi ? 1. Des emplois plus concentrés géographiquement que la population 2. Concentration croissante de l’emploi et déconcentration de la population 3. Une concentration favorisée par la structure des emplois 4. Des zones d’emploi de plus en plus intégrées économiquement Club éco FNAU 10 avril 2018 John BAUDE Agence Scalen Nancy Sud Lorraine 21
- 22. 1. Des emplois plus concentrés géographiquement que la population Découpage de la zone d’emploi : • l’agglomération principale (la plus importante unité urbaine en termes d’emplois en 2013) qui porte en général le nom de la zone d’emploi • les agglomérations secondaires • les territoires hors agglomérations (périurbains ou isolés au sens de l’Insee, ruraux pour la plupart) En France métropolitaine, 70% des emplois dans l’agglomération principale contre 58% pour la population (64% et 51% en province) faible présence de l’emploi dans les territoires hors agglomérations au regard de la population 22
- 24. Une concentration portée par les fonctions présentielles Evolution de 1982 à 2013 du poids des fonctions dans l’emploi de l’agglomération principale • La santé et le social, les services de proximité et l’administration publique : de 21% à 31% • Les fonctions métropolitaines : de 20% à 26% • La fabrication : de 18% à 8% ‐7 ‐6 ‐5 ‐4 ‐3 ‐2 ‐1 0 1 2 3 4 fabrication BTP logistique agriculture entretien réparation distribution éducation formation gestion culture loisirs commerce inter entreprises conception recherche prestations intellectuelles administration publique services de proximité santé social Contributions des fonctions à la concentration de l'emploi dans l'agglomération principale en province de 1982 à 2013 Source : Insee recensement, traitement : Agence Scalen / FNAU 24
- 26. 3. Une concentration favorisée par la structure des emplois Le mouvement de concentration de l’emploi dans l’agglomération principale se décompose en 2 effets principaux • Effet de mutation de la zone d’emploi : • Effet de répartition entre les territoires : • Effet mixte résiduel négligeable en moyenne • Effet de mutation : impact de la transformation structurelle de la zone sur la concentration de l’emploi dans l’agglomération principale • Effet de répartition : dans quelle mesure, sans transformation structurelle de la zone, l’évolution de la répartition des fonctions influe sur le poids de cette agglomération. L’effet peut traduire un gain ou perte d’attractivité de l’agglomération mais aussi sa plus forte résistance ou réactivité aux évolutions en cours dans la zone d’emploi • Définitions similaires pour les agglomérations secondaires et les autres territoires 26
- 27. L’emploi quitte la ville pour mieux y revenir (car il change) • L’agglomération principale profite d’une structure mieux positionnée sur les fonctions les plus créatrices d’emplois même si, en raison du desserrement urbain, l’activité économique aurait tendance à se diffuser en dehors. ‐2,9 1,5 1,4 5,8 ‐0,9 ‐4,9 ‐6 ‐4 ‐2 0 2 4 6 8 agglomérations principales agglomérations secondaires hors agglomérations Effets de répartition et de mutation dans les zones d'emploi de province effet de répartition effet de mutation 27
- 29. 4. Des zones d’emploi de plus en plus intégrées économiquement Interactions entre facteurs de production présents sur des territoires distincts • échanges entre les entreprises pouvant entraîner des créations ou pertes d’emplois • dépenses des navetteurs sur leur lieu de résidence de revenus perçus sur leur lieu de travail Mesure de ces interactions : • Corrélation entre les variations d’emplois des territoires composant une même zone d’emploi (variations en niveau et non en pourcentage car on ne compare pas des évolutions mais on tente de déceler des interactions économiques entre territoires voisins) • Pas de causalité avec une corrélation, difficile de parler d’un effet d’entraînement même si la causalité paraît bien aller des agglomérations vers les territoires situés en dehors. 29
- 30. 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 1975 ‐ 1982 1982 ‐ 1990 1990 ‐ 1999 1999 ‐ 2013 Liens des créations nettes d'emplois entre territoires d'une même zone d'emploi de province agglomérations principale et secondaires agglomération principale et hors agglomérations agglomérations secondaires et hors agglomérations Corrélation Resserrement des liens économiques entre agglomérations d’une même zone d’emploi durant les années 2000. Ce mouvement s’est élargi aux autres territoires d’une même zone d’emploi. 30
- 31. • Les zones d’emploi sont donc à la fois divergentes et de plus en plus intégrées • Le dynamisme comme les difficultés de l’une ou de plusieurs de leurs agglomérations se diffusent bien davantage que par le passé. Les politiques mises en œuvre à l’échelle de la zone d’emploi devraient mieux profiter à l’ensemble des territoires qui la composent. 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 1975 ‐ 1982 1982 ‐ 1990 1990 ‐ 1999 1999 ‐ 2013 Liens des créations nettes d'emplois entre agglomérations principale et secondaires d'une même zone d'emploi de province selon qu'elle est dynamique, intermédiaire ou distancée dynamiques intermédiaires distancées Corrélation Les zones d’emploi dynamiques sur le long terme sont aussi celles dont les agglomérations se révèlent le plus fortement intégrées sur le plan économique. 31
- 32. 32 Conclusion • Mise en évidence • Une divergence importante et continue des dynamiques entre régions et entre zones d’emploi. • Un phénomène inverse de convergence à l’intérieur des zones d’emploi, • Un rôle majeur et souvent cumulatif des mutations économiques et de celles‐ci avec l’attractivité résidentielle
- 33. 33 Conclusion • Nuances sur certaines idées reçues • Le poids démographique n’est pas le facteur essentiel de «réussite» d’un territoire. • Il n’y a pas qu’un seul modèle de territoires dynamiques • L’espace des territoires dynamiques n’est pas central mais est plutôt périphérique. Cet espace est aussi celui qui concentre les sites touristiques. • Contrairement à d’autres pays, la France connaît plusieurs espaces dynamiques et non une seule zone qui concentre la croissance. • Les effets d’entrainement des métropoles vers les territoires voisins sont très peu visibles • Les écarts les plus importants se trouvent à l’intérieur des agglomérations (taux de chômage est de 25 % dans les quartiers politiques de la ville)