2. PRODUCTION AGRICOLE et AGROALIMENTAIRE BRETONNE
Marché intérieur
87 %
Export
13 %
CONSOMMATION
Dépenses alimentaires des ménages français
Import
11 %
Vente au détail
75 %
RHD
25 %
Grandes Surfaces Alimentaires
64 %
Alim spé
20 %
PSA et surgelés 7 %
Hors magasin 6 %
Autres ventes 1,5 %
Non alimentaire 1,2 %
Rest. Com
75 %
Restauration
collective 25 %
Sources : Estimation Chambres d’Agriculture de Bretagne, d’après INSEE comptes de la nation et comptes du commerce et ESANE
3. Edition 2017 du rapport de
l’observatoire
Présentation issue du lancement des EGA Christine Avelin,
Directrice générale de FranceAgriMer 20 juillet 2017
Notes de l'éditeur
Bonjour,
En introduction de cette matinée, voici donc quelques chiffres et données permettant de resituer la problématique des marges de la chaine alimentaire dans son contexte.
En introduction il est intéressant d’avoir une image de ce que représentent les différents circuits de commercialisation des produits alimentaires.
attention pourcentages présentés / production ou / consommation.
La production agricole et agro-alimentaire bretonne est destinée à la consommation intérieure pour 87 % et exportée pour 13 % de son CA. S’ils ne constituent pas la majorité des débouchés, ces 13 % sont néanmoins importants à l’équilibre des marchés des principales filières.
Ce que les français achètent vient pour 11 % de produits importés.
Cette consommation a lieu pour 25 % en dehors du domicile.
En RHD la consommation est répartie en ¾ dans la restauration commerciale (les restaurants) et ¼ en restauration collective.
La majorité des dépenses se fait donc via la vente au détail.
les grandes surfaces alimentaires (hypermarché, supermarchés) pour 64 % des dépenses,
les magasins alimentaires spécialisés (boulangeries, boucheries, poissonneries…) pour 20 % des dépenses,
les petites surfaces alimentaires et magasins de surgelés pour 7 %.
Les ventes hors magasin qui comprennent les marchés et la vente en ligne, représentent 6 % des dépenses,
les autres ventes dont la vente à la ferme 1,5 %
les magasins non alimentaire (sandwich dans les stations essence par exemple) 1,2 %
On voit donc que dans cette répartition, la place des Grandes Surfaces Alimentaires est prépondérante, c’est le circuit majeur de commercialisation des denrées alimentaires. Les négociations annuelles dont il fait l’objet ont conduit à la mise en place de l’observatoire de la Formation des prix et des marges des produits alimentaires.
Etablit le 27 juillet 2010 par la loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche
placé auprès du Ministre chargé de l'agriculture et du Ministre chargé de la consommation
président indépendant, comité de pilotage rassemblant l'ensemble des professionnels concernés, les consommateurs, l'administration et des personnalités qualifiées (monde de la recherche et hauts fonctionnaires)
trois indicateurs suivis dans le temps :
La décomposition des prix en matière première et marges brutes
Les comptes de résultats des maillons de la chaine alimentaire
La répartition des valeurs ajoutés aboutissant à la dépense alimentaire, appelé l’Euro Alimentaire.
Les résultats qui suivent proviennent de la présentation de l’Observatoire lors du lancement des Etats Généraux le 20 juillet dernier.
Premier indicateur, la décomposition du prix au détail d’un produit acheté par le consommateur final.
27 produits alimentaires roti de porc => banane, yaourt nature ou lapin découpé
Les marges brutes = la valeur ajoutée par chaque maillon de la chaine à la matière première agricole.
indicateurs de marge brute car les résultats ne viennent pas d’une compilation comptable des valeurs ajoutées des entreprises du secteur mais d’une observation de l’évolution des prix dans la chaine alimentaire par le biais d’indicateurs choisi au mieux.
L’intérêt principal de l’observatoire réside dans les séries longues qui permettent à méthodologie constante d’étudier les dynamiques.
La marge brute # le bénéfice ou le profit, car il y a des charges en face augmentation prix.
deuxième travail de L’observatoire comptes de résultat par maillon de la chaine alimentaire : Agriculture, Industrie alimentaire, commerce en gros, grande distribution
Ces données permettent de calculer des marges nettes et de rendre compte de la santé des différents maillons et surtout de leur évolution dans le temps.
Dans le temps imparti dans cette présentation, nous vous proposons de nous focaliser sur deux produits phares le jambon cuit et le lait ½ écrémé UHT.
Premier exemple présenté lors du lancement du 20 juillet : Le Jambon cuit
prix du jambon en GMS peu fluctuant. Depuis 2010 l’indicateur de marge brute des GMS autour de 4,40 €. baissière de 2010 à 2014, indicateur est de nouveau en progression.
impact des variations du prix du porc sur le coût-matière du jambon cuit en jambon frais amplifié par le jeu des rendements (près de 1,8 kg de pièce fraîche sortie découpe par kg jambon cuit)
2016 le coût matière première a augmenté de +12centimes quand le prix carcasse augmentait de 5 centimes.
L’impact de cette hausse sur le prix au détail amorti par le maillon de l’industrie de la charcuterie, dont l’indicateur de marge brute diminue légèrement
Sur cette diapo on retrouve donc la répartition des indicateurs de marge brute sur la gauche de l’écran, et les trois comptes de résultats permettant de calculer les marges nettes de chaque maillon sur la partie droite.
Vous ferez attention aux années de référence qui ne sont pas forcement les mêmes du fait des délais d’obtention des statistiques (notamment les comptes des entreprises)
Maillon agricole : fortes variations des coûts de production, de prix du porc donc de rentabilité.
En 2016, et pour la première fois depuis 2013, les produits de la vente des porcs dépassent les coûts de production moyens => un résultat de 5,8 centimes par kg.
coûts de production en baisse (liée à la baisse du prix des aliments) et par un prix du porc à 1,44 €/kg < moyenne des cinq dernières années (1,52 €/kg).
Maillon industriel : 2ème transformation du porc bénéficie généralement de la baisse des prix du porc via l’abattage-découpe, qui transmet les variations de prix de sa propre matière première. Ce fut le cas en 2015. Comme en 2014, le résultat courant se maintient à donc plus de 2 % dans le chiffre d’affaires, ce qui n’avait pas été le cas depuis 2011.
Maillon GMS : rayon charcuterie un taux de marge brute élevé par rapport aux autres rayons.
’activité de préparation des produits moins importante (pas de désossage, ni de découpe de grosses pièces) et la présence d’un rayon libre service (80 % du CA) adossé au rayon charcuterie à la coupe (20%) limite le poids de la main d’œuvre. répartition des charges communes laisse donc marge nette de 8,6 € en moyenne pour 100 € de chiffre d’affaires.
Second exemple, le lait ½ écrémé UHT.
Depuis 2007, consommation des ménages de laits liquides a diminué de 10,3 %.
décroissance en volume quasi continue sur les dix dernières années
le prix moyen pondéré (marques nationales, marques de distributeurs, 1er prix) du lait UHT demi-écrémé en GMS 0,77 €/litre en 2016.
augmentation est d’abord due à l’évolution de la structure du panier moyen « lait UHT demi-écrémé » avec notamment une hausse dans les achats de la proportion de lait bio
variations saisonnières, absorbées au niveau industriel et ne sont pas transmises aux stades suivants.
Baisse du coût de la matière première de 5 centimes en 2016 pas complètement transmise à l’aval puisque l’indicateur de marge brute de l’industrie a augmenté de 3 centimes. Au final, le prix moyen du lait UHT ½ écrémé sortie industrie, suivi par l’Insee, n’a donc diminué que de deux centimes par rapport à 2015.
Pour la seconde année consécutive, l’indicateur de marge brute de la distribution a progressé, de 3 centimes en 2016 par rapport à l’année précédente.
Maillon agricole : 2015, les produits de l’atelier bovin lait ne permettaient pas la couverture de l’ensemble du coût de production. 2016, la situation se dégrade : les charges diminuent, mais le prix du lait diminue plus fortement. La rémunération de main d’oeuvre non-salariée, calculée par l’Institut de l’Elevage, n’est plus que de 0,7 SMIC par Unité de Main d’Œuvre dans le système « Bovins lait spécialisé de plaine ».
Maillon industriel : Pour l’ensemble du secteur « laitier», les achats de matière première passent de 59,9 % des produits en 2013 à 62,6 % en 2014, augmentation en lien avec celle du prix du lait à la production.
Pour le secteur plus précis des laits liquides et produits frais le coût matière première évolue dans le même sens mais avec une hausse plus modérée.
Maillon GMS : rayon produits laitiers est le plus important des rayons étudiés : 29 % du CA total des rayons étudiés par l’Observatoire.
frais de personnel relativement faibles dans ce rayon principalement en libre-service ce qui permet une charge semi-nette (avant affectation des charges réparties) intéressante.
La marge nette du rayon après affectation des charges communes apparaît en 2015 et 2014 nettement plus faible que les années précédentes.
Les résultats de ces deux productions nous amènent à creuser plus en détail le maillon agricole et je laisse donc la parole à Anne Braz qui va vous présenter la situation économique des entreprises agricoles bretonnes