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Ile de la Cité
(1° et 4° arrondissements)
L'Ile de la Cité est le berceau de Paris : c'est là que deux
siècles avant notre ère s'installent les Celtes Parisii. Ils
profitent ainsi d'un site exceptionnel : l'île en elle-même
constitue la meilleure protection contre des attaques
éventuelles, la campagne environnante permet de vivre
agréablement, la Seine offre une eau pure, du poisson
frais et la possibilité de mettre facilement à l'eau les
bateaux que construisent les Parisii qui pour cette utilité
navale appellent le lieu "Lutèce". A la fin du III° siècle,
pour faire face aux invasions, la première enceinte est
construite en bord de Seine. Au Moyen-Age, l'île est le
siège des pouvoirs religieux et royal (qui se déplacera
par la suite). C'est d'ailleurs Clovis qui appelle l'île La
Cité, c'est-à-dire la ville par référence à son implanta-
tion et à sa volonté politique. Au XIX° siècle Hauss-
mann y sévit comme ailleurs et ne laisse que très peu de
vestiges du passé.
Duc qui transforme sans le vouloir certains aspects de
cet ensemble qui demeure remarquable, par ses dimen-
sions et par son homogénéité globale malgré le nombre
d'artistes qui y ont travaillé.
Le Parvis de Notre-Dame
Ce mot s'est pendant longtemps confondu avec celui de
paradis.
Il n'existe sous sa forme actuelle que depuis Hauss-
mann : il était quatre fois plus petit mais offrait un lieu
privilégié pour les représentations théâtrales médiévales
Il convient de regarder attentivement le pavage qui té-
moigne des anciennes constructions : les contours de
l'ancienne basilique mérovingienne non recouverte par
l'actuelle cathédrale d'une part et en pierres blanches le
contour de la chapelle de l'ancien Hôtel-Dieu et celui de
l'enceinte du IV°s., en gros pavés l'ancienne rue Notre-
Dame, en blanc la ligne des maisons la bordant. On peut
observer les restes archéologiques dans le musée de la
crypte de Notre-Dame.
Visites: du Trésor de N.-D. : 01 42 34 56 10, des Tours
(386 marches) : 01 43 29 50 40, du Musée.
Palais de Justice
(ancien Palais de la Cité)
Dès l'époque gallo-romaine le site du Palais est occupé
par une citadelle.Les souverains mérovingiens (VI°-
VIII°s.)l'occupent à cet usage, puis les clercs l'investis-
sent peu à peu : C'est là que meurt Clovis et que Saint
Eloi fonde l'atelier de la monnaie. Le Palais de la Cité
devient une résidence royale dès l'époque des invasions
normandes (fin IX°). A partir de là et jusqu'au XV° siè-
cle, le Palais occupe trois fonctions : logement fortifié
des rois et de leur personnel administratif, centre judi-
ciaire et monétaire, puis, par la Ste Chapelle, centre re-
ligieux. Les rois, de Saint Louis à Charles V aménagent
et embellissent ce qui devient le centre politique et fi-
nancier du royaume. Quand les luttes de pouvoir entre
la Ville et le Royaume s'exacerbent et qu'il devient le
symbole de la résistance de la cité au pouvoir royal, les
rois déménagent mais le Palais de Justice reste le siège
de l'administration judiciaire et financière, même pen-
dant la Révolution.
Le Palais de justice connaît de nombreux incendies qui
nécessitent des reconstructions partielles et successives.
Le monument tel qu'il est aujourd'hui est donc essentiel-
lement le fruit d'architectes du XIX°. Ne demeurent
comme vestiges que la salle des Gardes et celle des Gens
d'armes (qui est à sa construction la plus vaste d'Europe).
La Sainte-Chapelle
Elle est située au cœur du Palais de Justice et succède à
la Chapelle Saint-Nicolas construite par Louis VI. Saint
Louis avant son départ pour les croisades en lance la
construction (1241-1248). Elle remplit trois rôles : celui
de chapelle palatine (c'est-à-dire de palais : construite
sur deux niveaux, le bas accueille les paroissiens, le haut
le roi et ses proches), celui de reliquaire (Saint Louis s'en
était procuré en rachetant une dette de Baudoin de
Constantinople) dans la chapelle haute et enfin celui de
collégiale (un groupe de prêtres qui veillaient sur les re-
liques). Avec le temps l'accès à la chapelle haute se vul-
La Cathédrale Notre-Dame
A l'initiative de l'évêque Maurice de Sully, on commence
en 1160 la construction de ce chef-d'œuvre qui ne se ter-
mine qu'au XIV° siècle. Elle est bâtie sur l'emplacement
d'une basilique du IV° siècle aux proportions déjà spec-
taculaires(elle-même construite sur le site d'un temple
romain dédié à Jupiter). Elle suit au départ la structure
de cet ancien édifice puis s'en affranchit au cours des dé-
cennies pour devenir le modèle reflétant l'évolution du
roman au gothique par excellence. L'innovation archi-
tecturale y règne, dans la découpe de la pierre, dans la
structure des arcs-boutants qui se terminent en gar-
gouilles pour mieux écouler l'eau de pluie. Elle repré-
sente le plus grand chantier parisien du Moyen-Age tant
du point de vue de l'ampleur que du choix des maîtres
qui y travaillèrent. Notre-Dame a alors un visage tout à
fait différent : ses portails aux statues peintes de couleurs
vives sur fond d'or sont des livres ouverts où se raconte
l'histoire sainte. Derrière elle, se presse la petite cité du
Cloître Notre-Dame avec son propre mur d'enceinte, ses
portes et son jardin interdit au public. Autour d'elle se
resserrent de nombreuses maisons qui accentuent l'im-
pression d'arrachement spirituel donnée par l'architecture
de la cathédrale. C'est aussi là que s'installent les pre-
mières écoles parisiennes, sous contrôle épiscopal, qui
donnent naissance à l'Université et accueillent de grands
maîtres tels qu'Abélard. Au XIX° siècle, son délabre-
ment impose une restauration entreprise par Viollet-le-
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l'intégralité de la largeur de la Seine. Sa conception re-
cèle de surcroît des nouveautés : des trottoirs (ce sont les
premiers de Paris), des demi-lunes en retrait sur chaque
pile qui sont autant d'espaces pour des camelots divers
et l'absence de maisons bordant le pont, ce qui est aussi
une nouveauté. De plus, pour la première fois une effi-
gie est exposée sur la voie publique, celle de Henri IV.
1792 l'abat et la Restauration la remplace par le monu-
ment actuel. Le fondeur de la statue y aurait, dit-on, en-
fermé des manuscrits et une statuette de l'empereur ainsi
que l'épopée de Voltaire, L'Henriade. Enfin, le pont mé-
rite son nom, puisqu'en dehors de restaurations légères,
la structure est demeurée la même malgré les crues du
fleuve.
Le pont des Arts : Il est construit de 1802 à 1804. C'est
le premier pont de fer qui s'inspire des constructions en
bois et de techniques anglaises.
De même, c'est le premier exclusivement réservé à la
circulation piétonne. Surélevé par rapport au niveau des
quais, mais sans dos-d'âne ses neuf arches gênaient la
circulation fluviale. Il est donc reconstruit avec deux
arches de moins, mais sur le même modèle en 1981.
Agrémenté à l'origine d'orangers en bac, il est toujours
Le pont des Invalides
Le pont de l'Alma : Avec ses 42 mètres c'est le pont de
Paris le plus large. Il est reconstruit en 1970 car le pont de
1856 est sapé par la Seine.
Il est composé de deux ponts parallèles. Ce qui le rend
particulièrement cher au cœur des Parisiens c'est sa statue
de zouave, seul vestige de quatre soldats du Second Em-
pire qui soutenaient l'ancien pont. En effet, le Zouave du
pont de l'Alma est un indicateur du niveau de la Seine.
Celui-ci a atteint le menton du Zouave en 1910.
Le pont de la Passerelle
Le pont d'Iena : C'est encore une bataille de Napoléon
contre les Prussiens en 1806.
Le pont de Bir-Hakeim : Il est construit entre 1903 et
1905 et franchit la Seine en coupant l'île des Cygnes. Ce
pont est formé de deux étages (un pour le métro, un pour
la circulation automobile) et de deux parties puisqu'il en-
jambe deux bras de la Seine.
Il porte aussi le souvenir d'une bataille plus récente que
les victoires de Napoléon. C'est à Bir-Hakeim, en Lybie,
que des troupes françaises résistent à celles de Rommel
pendant deux semaines en 1942.
Le pont de Grenelle : C'est à l'amont du pont que se
trouve la reproduction de la Statue de la Liberté, en di-
mensions moindres, offerte à Paris par la communauté
américaine en 1885. Grenelle est le nom d'une ancienne
annexée par Paris.
Le pont Mirabeau : Il est construit de 1893 à 1896 pour
relier les quartiers chics d'Auteuil et de Passy à ceux de
Grenelle et de Javel. Il porte le nom de cet homme poli-
tique de l'époque de la Révolution qui est accusé de tra-
hison et meurt sans qu'on sache ce qu'il en est. Est-ce
pour cela qu'Apollinaire le choisit pour écrire "Sous le
pont Mirabeau coule la Seine/et nos amours faut-il qu'il
m'en souvienne.
Le pont du Garigliano : Le village italien de Garigliano
mérite à double titre qu'on se souvienne de lui. Tout
d'abord en 1503, Bayard y défend seul un pont pour per-
mettre la retraite des troupes françaises face à l'armée
espagnole. En 1944, le Maréchal Juin, à la tête de son
corps expéditionnaire réussit à percer la ligne de front.
Solange LELIERRE
décoré de fleurs et de lampadaires à l'ancienne. Jusqu'en
1849 il faut payer un sou pour traverser, ce que 65000
Parisiens font le jour de l'inauguration. La vue y est ma-
gnifique sur la Seine et honnête sur le dôme de l'Acadé-
mie Française.
Le pont du Carrousel
Le pont Royal
Le pont Solférino : Il porte la mémoire d'une des vic-
toires de Napoléon en 1859 contre les Autrichiens. Cette
bataille est une telle tuerie que Dunant se lance dans ce
qui devient son œuvre : la Croix Rouge.
Le pont de la Concorde : voir "Place de la Concorde".
Le pont Alexandre III : Il porte le nom de celui qui en
pose la première pierre : le Tsar de Russie, père du der-
nier de la charge, Nicolas II. Il est lancé pour l'Exposition
Universelle de 1900 (c'est-à-dire strictement contempo-
rain des Grand et Petit Palais). Ce pont est tout à fait au
goût du XIX° : de structure métallique, décoré d'allégo-
ries aux angles et de lampadaires sur les parapets.
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AVERTISSEMENT
Paris se caractérise par la permanence de certains faits urbains : lieux de culte, lieux d’échange, lieux d’influence politique. Tout au long de
son histoire, Paris fut aussi le reflet de l’ambition des hommes politiques qui ont marqué la ville de leurs empreintes. C’est donc de façon
délibérée que ce petit guide s’intéresse à des pôles de développement de la Cité, plutôt qu’au classement arbitraire par arrondissement ou par
ordre alphabétique.
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