Ouvert en septembre 2013 par le Département, le nouveau collège public de Saint-Nazaire est inauguré et reçoit le nom d’une femme, Anita Conti, première femme océanographe française.
2. Embarquer avec Anita Conti (1899 – 1997) : un siècle d’aventures
« Vivre, c'est surprenant. Tout passe, rien ne reste, et c'est ravissant »
Un destin hors du commun trace la vie d’Anita Conti, première femme océanographe française.
Femme moderne, femme instruite. Femme de la mer, femme des profondeurs. Femme de passion.
Femme journaliste, femme poète. Femme observatrice, femme navigatrice. Femme photographe,
femme écrivain. Cette aventurière vit intensément mille vies en un siècle. Cent ans de découvertes,
en quête de vérité, soixante ans de détermination pour comprendre la vie sous-marine, partager sa
connaissance du monde avec un objectif : sauvegarder la richesse des fonds marins qu’offre la
nature.
« J'ai su nager avant de savoir marcher »
Anita Caracotchian nait le 17 mai 1899 à Ermont d’un père arménien et d’une mère française. La
jeune fille cultive très jeune son goût pour le voyage avec ses parents. Elle prend le large et parcourt
l’Europe au travers d’innombrables destinations. En 1914, sa famille se réfugie sur l’île d’Oléron, elle
s’adonne à la baignade, la voile, la lecture, la photographie. Première et belle rencontre avec l’océan,
les côtes, les profondeurs soufflant sans fin vers un horizon de liberté. D’un véritable coup de cœur
nait cette passion pour l’océan qui déroulera, aux côtés de sa passion pour les livres, le fil rouge de sa
vie sur près d’un siècle. Remarquée par Pierre Mac Orlan qui la désigne comme « celle qui écoute
parler les livres », elle se fait connaître en relieur d’art dans les années 1920 par les bibliophiles et le
tout Paris littéraire qui lui commandent des reliures originales.
« La mer n’est pas une ressource inépuisable »
Après son mariage en 1927 avec Marcel Conti, diplomate, Anita Conti embarque avec des pêcheurs
sur les harenguiers en Manche et sur les voiliers-morutiers bretons. Pendant quinze ans elle note,
photographie, observe, mesure et veut tout connaître de la mer : son histoire, sa géographie, sa faune
et sa flore. Elle publie une série d’articles dans le quotidien La République en 1935 et rend compte de
la rudesse de ces professionnels de la mer. Devenue spécialiste, Anita Conti a pour mission de
dresser les cartes précises des océans pour faciliter la pêche en mer. Elle part trois mois dans le
Grand Nord avec les terre-neuvas, à bord d’un chalutier-morutier nommé le Vikings. Premier constat
environnemental, premier cri d’alarme pour cette pionnière qui alerte l’opinion sur la surexploitation
des océans et les conséquences désastreuses de la pêche industrielle.
« Un nouveau monde ! »
Après la 2e guerre mondiale, Anita Conti met le cap sur l’Afrique au service du gouvernement d’Alger,
en Mauritanie, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Bénin, en Guinée. Pendant près de dix ans elle
découvre, tel un nouveau monde, de multiples espèces de poissons méconnues, aux valeurs
nutritives jusqu’alors inexploitées. Elle crée son entreprise au Sénégal, implante des pêcheries, des
postes de fumage et poursuit ses recherches pour favoriser la pêche locale, améliorer les techniques
de conservation et combattre la malnutrition des populations africaines.
Malgré ce constat, les administrateurs interrompent une mission à laquelle Anita Conti s’est dévouée
durant près de dix ans. Les moyens lui sont retirés. Elle adosse son projet à des sociétés privées. Une
tempête balaie tous ses efforts, et percevant les signes de l’émancipation des nations africaines de
l’Afrique Occidentale Française (A.O.F.), Anita repart vers les mers froides.
« La dame de la mer »
A partir de 1952, Anita Conti n’est plus rattachée à aucune structure, elle observe librement un monde
dont elle apprécie lucidement la complexité. A l’appui d’une solide réputation, elle est en mesure
d’inventer ses missions, et peut s’embarquer partout où cela s’avère utile. Dès lors, jusqu’au début
des années 1980, passant d’un navire à l’autre elle alterne les campagnes avec les retours à terre afin
d’écrire les récits qui seront aussi le témoignage d’une aventure unique. De Terre-neuve aux îles
Féroé, de la Méditerranée, où elle expérimente l’aquaculture, au Japon où elle vient comparer ses
méthodes et ses visions, revenant en Afrique et arpentant les pays scandinaves, elle ne cesse
d’observer et d’alerter les effets des progrès techniques dont le monde de la pêche s’est dotée depuis
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4. siéger au Conseil économique, social et environnemental (CESE) pour lequel elle poursuit une
mission sur les grandes questions liées à biodiversité, la gestion durable des océans, et les
biomatériaux.
Très engagée dans la préservation de la mer et du littoral, elle émet un avis en octobre 2013 sur
« Quels moyens et quelle gouvernance pour une gestion durable des océans ? », dans lequel elle
aborde notamment la question de l’éducation, de la sensibilisation et de la formation au
développement durable.
Elle travaille par ailleurs sur un projet
collaboratif, le voilier du futur, pour
développer et promouvoir les équipements
et matériaux éco-innovants dans le
domaine de l’énergie, du traitement des
eaux usées, de l’ergonomie, de la sécurité.
Une quinzaine de PME françaises de la
filière nautique sont impliquées dans ce
projet.
Elle vient de créer récemment une
association qui s’appelle « Innovations
bleues » dont l’ambition est de promouvoir
un développement durable des activités
maritimes.
Sept femmes honorent les nouveaux collèges publics construits depuis 2005
Le Département souhaite que les femmes soient mieux représentées dans la vie locale. Dans les
établissements publics, cet engagement citoyen se traduit par la représentation de sept femmes, sept
e
portraits ayant marqué l’histoire du XVIII à nos jours dont les collèges portent aujourd’hui le nom :
Andrée Chedid (1920 – 2011), femme de lettre française – collège d’Aigrefeuille-sur-Maine
(2005)
Lucie Aubrac (1912 – 2007), résistante et militante – collège de Vertou (2007)
Olympe de Gouge (1748 – 1793), femme de lettre, auteure de la Déclaration des droits de la
femme et de la citoyenne – collège de Sainte-Pazanne (2008)
e
Sophie Germain (1776 – 1831), mathématicienne du XIX siècle – collège de Nantes (2010)
Agnès Varda (1928), photographe, réalisatrice de cinéma et plasticienne – collège de Ligné
(2011)
Marcelle Baron (1909 – 2011), résistante de la seconde guerre mondiale – collège d’Héric (2012)
Anita Conti (1899 – 1997), première femme océanographe française – collège de Saint-Nazaire
(2013)
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5. Le collège public Anita-Conti à Saint-Nazaire
Un établissement au cœur de la ville
Le territoire de Saint-Nazaire compte quatre collèges
publics, d’une capacité d’accueil totale de 3 000
places : Anita-Conti, Jean-Moulin, Pierre-Norange,
Albert-Vinçon.
e
576 collégiens répartis dans 22 classes de la 6 à
e
la 3 ont fait leur première rentrée dans le collège
Anita-Conti en septembre 2013. D’une capacité
d’accueil de 24 divisions, le bâtiment s’étend sur
6 150 m² à proximité de la Soucoupe et du parc
paysager.
Il est réalisé selon une démarche environnementale
dans un objectif de performance « Bâtiment basse
consommation ». Il comprend :
Des locaux d’enseignement classiques (salles
d’enseignement
général,
de
sciences
expérimentales, de technologie, une salle
multimédia…).
Les locaux d’accompagnement à l’enseignement
(CDI, espaces d’accueil et de réunion…).
Une cuisine et une salle de restauration d’une
capacité de 600 élèves, des bureaux pour
l’administration, les enseignants ainsi qu’un atelier
pour l’ouvrier professionnel et des réserves.
Une salle polyvalente indépendante de l’espace
restauration.
Un logement pour l’agent d’accueil.
Deux salles destinées à l’Unité localisée pour
l’inclusion scolaire (Ulis) pour faciliter l’accueil et
l’intégration d’enfants à mobilité réduite.
L’enveloppe financière de l’opération s’élève à 15,28 M€ (valeur octobre 2008), entièrement
financée par le Département de Loire-Atlantique.
Le jury de concours a désigné le 27 avril 2010 l’équipe Agence A+H – Agence Roulleau comme
maître d’œuvre de l’opération. Suite à des changements dans ce cabinet, la poursuite de la mission
de maîtrise d’œuvre pour la phase de réalisation a été assurée par le cabinet Besseau Micheau.
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6. « Roulez jeunesse » de Marylène Negro : 1 % artistique, 100 % cinéma
Depuis 2006, le Département s’engage à consacrer 1% du budget de construction ou de
rénovation des collèges publics à une création artistique. Cette décision marque une politique
volontaire en faveur du soutien à la création contemporaine et à sa diversité ainsi qu’à l’intégration de
l’art dans l’architecture et dans la ville.
Dans le cadre de ce « 1% artistique », le projet
« Roulez jeunesse » signé Marylène Negro a été
retenu pour le collège Anita-Conti à Saint-Nazaire.
Son œuvre porte sur le thème du cinéma. Elle
introduit la cinéphilie au sein du collège et annihile la
frontière entre sphère publique et sphère privée pour
l'accès au cinéma et à la culture.
Le dispositif imaginé par l’artiste mêle vie scolaire et
vie culturelle, communes par la notion d'apprentissage
par la répétition et la participation. L'œuvre est un
dispositif global sur ce thème visant à investir l'ensemble des espaces du collège mais aussi le
quotidien des élèves, grâce à divers supports :
Une signalétique spécifique permettant d'identifier le projet dès l'entrée du collège.
Une filmothèque (100 films) mise à disposition des collégiens par prêt et consultable sur place
dans une salle de projection dédiée au sein du Centre de documentation et d'information (CDI)
équipée à cet effet.
Une présentation de la liste des films (sous forme de générique) sur les écrans de veille des
ordinateurs du collège.
Une sonnerie alternative mise en place en remplacement du carillon unique existant.
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7. L’éducation et les collèges de Loire-Atlantique
40 665 collégiens sont accueillis dans les 78 collèges publics de Loire-Atlantique dont le
Département a la responsabilité : il s’occupe en effet intégralement du fonctionnement des collèges,
l’enseignement relevant de l’Éducation nationale.
Afin de favoriser la réussite éducative pour tous et de proposer de bonnes conditions de travail
aux élèves et aux équipes pédagogiques, le Département décline un projet ambitieux et
volontariste qui repose sur deux priorités :
Renforcer l’offre de collèges publics par la construction de collèges dans les pôles urbains
et la modernisation du patrimoine existant (budget de 40,51 M€ en 2014). Deux nouveaux
collèges ont été récemment livrés : Anita-Conti à Saint-Nazaire en septembre 2013 et Anne-deBretagne à Saint-Herblain en janvier 2014. En plus des travaux de reconstructions, de
rénovations et d’extensions déjà engagés sur d’autres collèges : à Vertou, nouvelles demipensions des collèges Saint-Exupéry à Savenay, Paul-Doumer à Nort-sur-Erdre, restructuration
du collège de Chantenay à Nantes,
6 grands projets sont en cours :
- Saint-Philbert-de-Grand-Lieu dont les travaux ont débuté en janvier 2014 et Clisson
(livraisons en 2015)
- Pontchâteau, Saint-Joseph-de-Porterie à Nantes et Savenay (livraisons en 2016)
- Vertou (livraison en 2018)
Ce rythme soutenu est la traduction concrète de l’engagement pris par les élus du Département,
pendant le mandat 2011-2015, pour implanter des collèges publics là où les capacités ne sont plus
adaptées, tout en continuant de moderniser le patrimoine bâti existant.
Accompagner le parcours scolaire des élèves et participer à leur bien-être au sein de
l’établissement : accueil, entretien et restauration scolaire de qualité (3 655 000 repas servis par
an) assuré par les 700 agents départementaux, matériel informatique performant (parc de 12 000
postes informatiques répartis sur les 135 collèges publics et privés, 850 imprimantes, 400
serveurs, salles numériques), programmes pédagogiques de soutien à l’enseignement (éducation
à l’environnement, à la culture,…)
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