2. En 1900, Lili d’Alengy, célèbre courtisane parisienne, a un secret
honteux - sa fille Tina, née avec un handicap. Peu disposée à
s’occuper d’une enfant qui menace sa carrière, elle décide de
quitter Paris pour Rome. Elle y fait la connaissance de Maria
Montessori, une femme médecin qui développe une méthode
d’apprentissage révolutionnaire pour les enfants qu’on appelle
alors « déficients ». Mais Maria cache elle aussi un secret : un
enfant né hors mariage. Ensemble, les deux femmes vont
s’entraider pour gagner leur place dans ce monde d’hommes et
écrire l’Histoire.
3.
4. Léa Todorov est née à Paris en 1982.
Elle est autrice, réalisatrice et
productrice. Après des études de
sciences politiques à Paris, Vienne et
Berlin, elle écrit et réalise des
documentaires, Sauver l’humanité
aux heures de bureau (2012) puis
Utopie russe (2014) avec Joanna
Dunis.
En 2015, elle crée avec les
réalisatrices Lila Pinell, Chloé Mahieu,
Gaëlle Boucand et Aurélia Morali la
société de production Elinka Films et
co-produit deux documentaires de
Gaëlle Boucand.
En 2016, elle co-écrit le
documentaire Révolution école :
l’éducation nouvelle entre les deux
guerres, réalisé par Joanna
Grudzinska et coproduit par Arte. Le
film participe au festival international
du film d’Histoire de Genève et au
Film Festival de la Rochelle.
Ce projet sur les pédagogies
alternatives sera à l’origine de son
premier long métrage de fiction La
nouvelle femme (2023), lauréat
Emergence 2021, sur l’une de ces
pédagogues, la célèbre Maria
Montessori.
7. Jasmine Trinca, née à Rome en 1981,
se passionne pour le cinéma dès son
plus jeune âge et forge sa culture
cinématographique en fréquentant le
cinéma Nuovo Sacher à Rome, géré par
Nanni Moretti. C'est justement sous la
direction de celui-ci qu'elle fait ses
premiers pas au cinéma en 2001 dans
La Chambre du fils, Palme d'Or du
54ème Festival de Cannes.
Deux ans plus tard, elle incarne Giorgia
dans l'ambitieuse fresque de Marco
Tullio Giordana, Nos meilleures
années, qui suit sur plusieurs décennies
le destin de deux frères. En 2006, elle
est à l’affiche de la comédie
romantique Leçons d'amour à
l'Italienne et du film de gangsters
Romanzo criminale de Michele Placido,
qui est l'un des succès public et
critique de l'année en Italie.
Cinq ans après La Chambre du fils, elle
retrouve Nanni Moretti pour Le
Caïman, un film dans lequel elle
incarne une jeune réalisatrice
souhaitant tourner un film sur Silvio
Berlusconi.
8. Tout en poursuivant sa carrière dans son pays
natal, l'actrice est sollicitée par le cinéma
français. Elle donne ainsi la réplique à Gaspard
Ulliel et Michel Boujenah dans Ultimatum,
rejoint la maison close de Bertrand Bonello dans
L'Apollonide et fait tourner la tête de JoeyStarr
dans la romance d'Emmanuel Mouret, Une autre
vie.
Après une deuxième collaboration avec Bonello
pour le biopic Saint Laurent consacré au célèbre
couturier, elle se frotte au cinéma d'action
musclé en 2015 avec le thriller Gunman, où elle
incarne la petite amie de Sean Penn. Dans un
registre plus délicat, elle s'illustre également
devant la caméra de Valeria Golino en 2013 et
2018 pour Miele et Euforia. En 2017, sa
performance solaire de mère célibataire qui
lutte pour son émancipation dans Fortunata lui
vaut le Prix d'interprétation féminine Un certain
regard au Festival de Cannes ainsi que le David
di Donatello de la meilleure actrice. Un prix
qu'elle obtient à nouveau en 2020 à l'occasion de
Pour toujours.
En 2022, non contente d'être membre du jury du
Festival de Cannes, présidé par Vincent Lindon,
Jasmine Trinca présente en Séance Spéciale son
premier long-métrage en tant que réalisatrice,
Marcel !, qui concourt pour la Caméra d'Or.
9. Après avoir étudié le théâtre au lycée,
Leïla Bekhti enchaîne les petits boulots
tout en cherchant à percer dans la
comédie. Poussée par des amies, elle
participe au casting de Sheitan, film de
Kim Chapiron. Remarquée pour sa
prestation, elle obtient des rôles dans le
film collectif Paris, je t'aime (2005) et
dans la première réalisation de Roschdy
Zem, Mauvaise foi (2006). Sa carrière
est lancée. Elle alterne ses prestations
entre le cinéma et la télévision, jouant
notamment aux côtés de Gérard Jugnot
dans Ali Baba et les 40 voleurs (TV).
En 2008, la jeune femme s'illustre dans
les deux grands polars français, Mesrine
: L'Instinct de mort de Jean-Francois
Richet où elle retrouve Vincent Cassel et
Un prophète de Jacques Audiard, Grand
Prix du jury au Festival de Cannes. Seul
rôle féminin du casting, la demoiselle
monte les Marches et se fait connaître
du public. Repérée par Géraldine
Nakache. Elle crève l'écran dans Tout ce
qui brille, succès public et critique qui
lui offre en outre le César du Meilleur
Jeune Espoir féminin 2010 et le Swann
d’Or de la révélation féminine 2010 au
Festival du Film de Cabourg.
10. Active, Leïla Bekhti tient le rôle principal du
drame Maintenant ou jamais, en salles en
septembre 2014, sur une mère de famille
désespérée qui se lance dans des braquages
de banques. L’année suivante, elle
accompagne les débuts de Brigitte Sy avec
L’Astragale, drame en noir et blanc où elle
partage l’affiche avec l’acteur en vogue,
Reda Kateb. Enfin, l’actrice élargit son
horizon dans la série franco-suédoise Jour
Polaire, coproduite par Canal +, où elle
incarne une agent de police chargée de
mener une enquête sur une succession de
meurtres violents, aux confins de la
Laponie.
En 2018, Leïla Bekhti joue l'une des deux
soeurs du thriller de Jérémie et Yannick
Renier Carnivores, puis aide Fabrice Luchini
après un AVC dans Un homme pressé.
Décidément à l'aise dans des rôles
dramatiques, elle campe aussi une mère de
famille dans Chanson douce, adapté d'un
terrifiant fait divers. La native d'Issy-les-
moulineaux goûte également aux joies du
film de super-héros comme en témoigne sa
prestation dans Comment je suis devenu
super-héros en 2021. Cette même année, on
la voit en militaire participant à l'opération
Sentinelle dans La Troisième guerre, et en
compagne d'un homme bipolaire dans Les
Intranquilles de Joachim Lafosse.
11. « Une fiction, très bien documentée.
Deux femmes, a priori totalement
opposées,... Franchement bouleversé
par ce film qui n'entre jamais dans le
pathos et traite avec une délicatesse
et une pudeur inouïe le sujet du
handicap. Les petits protagonistes
sont magnifiés et le spectateur... »
12. Élisabeth Franck-Dumas Libération Élodie Bardinet Première
« Inspiré de la vie de la médecin et
pédagogue italienne Maria Montessori (1870-
1952), à qui des maternelles du monde
entier doivent ces joyeux petits cubes à
empiler de couleur rose et autres lettres en
volume, Une nouvelle femme se veut
beaucoup de choses à la fois.
Manifeste féministe, film à costumes léché,
plaidoyer pour les enfants neuroatypiques,
auscultation de la maternité contrariée,
précis de pédagogie, il n’est pas un biopic
linéaire. L’un des personnages principaux, la
cocotte parisienne Lily d’Alengy (Leïla
Bekhti), qui aide la pédagogue à
s’émanciper et s’installer à son compte, est
une invention de la cinéaste Léa Todorov,
dont ceci est le premier long-métrage de
fiction, cette invention servant selon elle à
«proposer un autre modèle de femme
puissante et libre de l’époque, sans pour
autant que ces qualités reposent sur son
savoir académique, comme c’est le cas pour
Maria».
Laquelle fut une des premières femmes
diplômée de médecine d’Italie, et
révolutionna durablement la pédagogie.
Si ces deux femmes se rencontrent, c’est
que Lily doit s’occuper de sa fille «idiote»,
Nina (Rafaëlle Sonneville-Caby). »
« Saviez-vous qu'à l'origine, la méthode Montessori était
née pour aider les enfants en situation de handicap ? A
travers ce puissant portrait de femme(s), Léa Todorov
redonne une vie, un corps, à ces petits "déficients",
comme ils étaient appelés au début du XXe siècle. Elle les
replace au cœur d'une réflexion intelligente sur
l'éducation, en insistant notamment sur la jeune Tina
(Rafaëlle Sonneville-Caby), que sa mère Lili (Leïla Bekhti)
essaye de cacher par honte, et qui va se nourrir des
enseignements de Maria Montessori (Jasmine Trinca). Eux
qui ont été si longtemps invisibilisés par la société sont
filmés sous tous les angles par la réalisatrice, qui leur
offre de très belles scènes, par exemple lorsqu'ils
trouvent leur rythme en musique.
Jasmine Trinca incarne avec conviction cette pédagogue
qui souffre de ne pas pouvoir élever son propre fils, né
hors mariage, comme elle l'aimerait. Capable de
bouleverser les conventions dans son métier, elle peine à
appliquer ses idées novatrices sur le plan familial et
sentimental, ne parvenant pas à tout concilier.
En voulant briser toute idée de biopic "classique", la
réalisatrice lui oppose un personnage de fiction, une
femme libre d'apparence qui vit donc elle aussi sa
maternité contrariée dans le secret. Leïla Bekhti surprend
avec cette anti-héroïne, femme séductrice et peu
maternelle, qui parvient pourtant à rendre sa Lili
attachante au fil de ses échanges avec Montessori.
Apparaissant comme le contrepoids idéal pour illustrer les
idées révolutionnaires de Maria, elle permet au passage à
la scénariste et réalisatrice de rappeler que toutes ces
problématiques d'éducation et d'émancipation féminine
restent encore très actuelle »s.